<139> s'y préparer de loin et, pour ainsi dire, reculer dans le moment présent, afin de pouvoir mieux sauter.

Pour ce qui est du nommé Thiede, comme c'est un grand vaurien et d'ailleurs grossier et stupide au suprême degré, vous ne devez point vous mêler de lui, et les frais que vous dépenserez à son égard seraient à pure perte; aussi a-t-on trouvé pour la plus grande part entièrement controuvées les premières découvertes qu'il a prétendu vous faire.

Federic.

P. S. en clair.

J'ai trouvé bien étrange la façon dont le comte Ulfeld s'est énoncé envers vous, quand vous lui avez présenté le mémoire concernant l'amende à laquelle le comte Lichnowsky a été condamné.1 Il me semble que le traité de paix de Dresde a fort mauvaise grâce dans la bouche du comte d'Ulfeld, pendant que sa cour n'a pas encore satisfait de sa part aux points les plus essentiels auxquels elle s'y est engagée. Aussi les menaces qu'il fait ne m'empêcheront pas d'aller également mon train et de faire exiger du comte Lichnowsky l'amende qui lui a été dictée selon toutes les règles du bon droit. Vous ne devez point hésiter de vous expliquer de la sorte au comte d'Ulfeld sur ce sujet et de lui faire lire même cette apostille, si vous le croyez nécessaire.

Nach dem Concept.


3929. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.

Potsdam, 18 octobre 1749.

Les particularités dont je vous ai fait confidence par mes dernières lettres,2 vous auront levé sans doute les soupçons où vous paraissez être encore dans la dépêche que vous m'avez faite du 3 de ce mois, comme si l'Angleterre n'agissait pas tout à fait de bonne foi dans les démarches que son ministre à la cour de Russie fait pour la conservation de la tranquillité du Nord. Pour le moment présent, je suis persuadé du contraire; aussi son système présent ne saurait être autre que d'éviter d'être embarquée dans une nouvelle guerre, après qu'elle s'est tant puisée par celle dont elle est sortie. Quant à la cour de Vienne, quelque envie qu'elle saurait avoir pour pêcher dans l'eau trouble, néanmoins, ne voulant point se mêler de quelque nouvelle guerre avant que les arrangements qu'elle fait dans l'intérieur de son pays ne soient consolidés, elle ne verrait qu'à regret que la Russie rompît hors de saison avec la Suède. Ce qui me confirme encore plus dans le sentiment où le suis que la tranquillité du Nord sera conservée encore cette fois-ci, c'est que je viens d'apprendre d'assez bon lieu que chancelier Bestushew



1 Vergl. S. 139 Anm. I.

2 Vergl. S. 135 Anm. 1.