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que j'y ajouterais jamais foi. H ne saurait même changer de système sans risquer sa culbute. Son plus grand mérite est pour les intérêts de Votre Majesté, ayant trouvé moyen de déranger la Saxe au point qu'elle l'est aujourd'hui,1 et pourvu qu'il reste encore quelques années en place, il y a toute apparence qu'il y mettra la dernière main … Il y a longtemps que j'ai raffiné où donc l'argent restait proprement. Mais malgré toutes les peines, il n'y pas moyeu de l'approfondir, et je suis sûr que, excepté les comtes Brühl et Hennicke, le reste du ministère l'ignore aussi bien que moi.

Le bruit de la ville porte que le sieur de Brand, autrefois major général des troupes saxonnes, avait reçu de Votre Majesté les patentes de lieutenant-général. On ajouté qu'étant revêtu de ce caractère, il avait demandé le premier ministre en duel, en lui écrivant une lettre des plus fortes, et on prétend que le comte de Brühl en est fort embarrassé … Les Polonais souhaitent avec empressement de voir le prince Xavier et le prince Charles en Pologne.“2

les favorisera au possible. Grâce cependant à sa bonne conduite, qu'il ne sera pas à même de me faire grand mal.

Les bruits que vous accusez, dans votre dépêche alléguée du 14 de ce mois, au sujet du général major de Brand, sont des mensonges tout purs, et vous devez donner hautement le démenti à ceux qui voudront dire qu'il est jamais entré en mon service.

L'empressement des Polonais de voir à Varsovie les princes Xavier et Charles, me paraît singulier; s'il n'y a quelque dessous de cartes de la part de ceux qui voudraient tendre quelque piège au roi de Pologne pour le rendre odieux à la nation, ou quelque jeu caché de la maison de Czartoryski, il se peut que ce soit quelque intrigue de la cour de Pétersbourg en conséquence de la lettre de l'impératrice de Russie au roi de Pologne dont vous m'avez instruit en dernier lieu.3

Federic.

Nach dem Concept.


4195. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 21 mars 1750.

Je veux bien encore vous réitérer par la présente dépêche, en réponse à celle que vous m'avez adressée en date du 3 de ce mois, qu'autant que le chancelier Bestushew se contentera de simples ostentations de guerre et qu'il n'escrimera que de la plume, je lui verrai faire tranquillement tout ce qu'il lui plaira, sans m'en embarrasser beaucoup.

Je suis cependant fort curieux d'apprendre quelle impression aura opérée sur la cour de Russie la déclaration que je lui ai fait faire en diernier lieu, et quel effet aura produit sur cette cour ce que le Danemark ui a fait déclarer en substance sur le même sujet.



1 Vergl. S. 29. 271.

2 Vergl. S. 259.

3 Vergl. S. 291.