Je fonde toutes mes espérances sur la généreuse Julie; sans elle, je suis perdu.
JULIE.Je ferai tout ce que mon honneur me permettra de faire pour vous. Mais tâchez de gagner ma mère.
NÉRINE.J'entends du bruit; sortez, de crainte qu'on ne vous trouve ensemble.
MONDOR, en sortant.Oui, belle Julie, votre cœur est mon seul bien, mon dieu tutélaire; si j'espère, ce n'est qu'en vous.
SCÈNE III.
JULIE, NÉRINE, puis MADAME ARGAN, qui arrive indolemment.
NÉRINE.Voilà votre mère; je vais lui parler de nos affaires.
JULIE.Garde-t'en bien.
NÉRINE.Je la connais, laissez-moi faire; il faut la préparer. (à madame Argan.) Votre migraine, madame, n'est pas encore dissipée?
MADAME ARGAN.Ah! mon Dieu, les maux viennent en poste, mais ils ne s'en vont pas de même; et quand on se dorlote bien, encore n'est-ce qu'au petit pas qu'ils nous quittent. Cette malheureuse sentinelle du coin de