<371>MONDOR.

Je fonde toutes mes espérances sur la généreuse Julie; sans elle, je suis perdu.

JULIE.

Je ferai tout ce que mon honneur me permettra de faire pour vous. Mais tâchez de gagner ma mère.

NÉRINE.

J'entends du bruit; sortez, de crainte qu'on ne vous trouve ensemble.

MONDOR, en sortant.

Oui, belle Julie, votre cœur est mon seul bien, mon dieu tutélaire; si j'espère, ce n'est qu'en vous.

SCÈNE III.

JULIE, NÉRINE, puis MADAME ARGAN, qui arrive indolemment.

NÉRINE.

Voilà votre mère; je vais lui parler de nos affaires.

JULIE.

Garde-t'en bien.

NÉRINE.

Je la connais, laissez-moi faire; il faut la préparer. (à madame Argan.) Votre migraine, madame, n'est pas encore dissipée?

MADAME ARGAN.

Ah! mon Dieu, les maux viennent en poste, mais ils ne s'en vont pas de même; et quand on se dorlote bien, encore n'est-ce qu'au petit pas qu'ils nous quittent. Cette malheureuse sentinelle du coin de