<347>BARDUS.

C'est ce maudit bel esprit qui cause tout ce tapage. Vous devriez le mettre dehors.

ARGAN.

Ce garçon est rempli de savoir, il a l'imagination la plus brillante que je connaisse, de la douceur dans le caractère ....

BARDUS.

Belle douceur, que d'insulter mon fils!

SCÈNE IV.

ARGAN, BARDUS, MADAME ARGAN, MONDOR, NÉRINE.

MADAME ARGAN, à son mari.

Mon poupon, tu m'excèdes aujourd'hui. Ce maudit carillon m'a dérangé pour ce soir ma partie de jeu. En vérité, en vérité, hâtons-nous de marier notre pimbêche, ou nous n'aurons jamais de repos dans la maison.

ARGAN.

Ah! voilà Mondor; nous n'avons rien à craindre.

BARDUS, très-fâché.

Vous voilà donc, M. le querelleur! C'est bien à vous d'insulter mon fils! Citez-nous quelques vers qui autorisent de pareilles sottises. Vous n'avez que des sornettes dans la tête.

MONDOR.

Je vois bien, monsieur, que la haine que vous avez contre les belles-lettres aggrave le malheur que j'ai eu de me brouiller avec votre fils.

BARDUS, grondant entre les dents.

Scélérat! maraud!

ARGAN.

Modérez-vous, monsieur. Tant de fiel entre-t-il dans l'âme d'un philosophe?a


a Voyez ci-dessus, p. 340.