C'est ce maudit bel esprit qui cause tout ce tapage. Vous devriez le mettre dehors.
ARGAN.Ce garçon est rempli de savoir, il a l'imagination la plus brillante que je connaisse, de la douceur dans le caractère ....
BARDUS.Belle douceur, que d'insulter mon fils!
SCÈNE IV.
ARGAN, BARDUS, MADAME ARGAN, MONDOR, NÉRINE.
MADAME ARGAN, à son mari.Mon poupon, tu m'excèdes aujourd'hui. Ce maudit carillon m'a dérangé pour ce soir ma partie de jeu. En vérité, en vérité, hâtons-nous de marier notre pimbêche, ou nous n'aurons jamais de repos dans la maison.
ARGAN.Ah! voilà Mondor; nous n'avons rien à craindre.
BARDUS, très-fâché.Vous voilà donc, M. le querelleur! C'est bien à vous d'insulter mon fils! Citez-nous quelques vers qui autorisent de pareilles sottises. Vous n'avez que des sornettes dans la tête.
MONDOR.Je vois bien, monsieur, que la haine que vous avez contre les belles-lettres aggrave le malheur que j'ai eu de me brouiller avec votre fils.
BARDUS, grondant entre les dents.Scélérat! maraud!
ARGAN.Modérez-vous, monsieur. Tant de fiel entre-t-il dans l'âme d'un philosophe?a
a Voyez ci-dessus, p. 340.