<222> bonté de le lui dire, puisque tout ce qui est contenu dans la lettre de la Reine part véritablement du cœur.
Nous irons dans quelques jours à Loo, chez le prince d'Orange;a je suis curieux de voir ma cousine,a dont la renommée public mille biens, et qui s'est acquis beaucoup de réputation par les talents de l'esprit. Tout ce que je puis vous mander d'ici se réduit à peu de chose; nous vivons en bons épicuriens, le temps se passe à manger, boire et dormir; quant à ceux qui sont initiés aux mystères de la tabagie, vous jugerez bien qu'ils emploient le vide du jour à se parfumer, ce qu'Epicure ne fit point, je pense. Ayez la bonté de me faire savoir ce qui sera résolu sur mon sujet. Ne touchez point cette corde dans la lettre que vous écrirez à Bredow; vous aurez la bonté de lui marquer qu'il s'agit de quelque grand homme.
Je suis avec une très-parfaite estime,
Mon cher comte,
Votre très-affectionné ami,
Federic.
2. AU MÊME. (Septembre 1738.)
Mon cher comte,
Je profite du départ du capitaine Wylichb pour vous réitérer les assurances de ma parfaite estime; je lui ai intimé, pour cet effet, de passer par Bückebourg et de vous remettre ma lettre en mains propres. Je voudrais, s'il se pouvait, vous inculquer mon souvenir d'une manière si sensible, qu'il vous fût presque impossible de m'oublier;
a Guillaume IV et sa femme, la princesse Anne, fille de George II, roi d'Angleterre.
b Voyez t. II, p. 143.