2. AU MÊME. (Septembre 1738.)
Mon cher comte,
Je profite du départ du capitaine Wylich222-b pour vous réitérer les assurances de ma parfaite estime; je lui ai intimé, pour cet effet, de passer par Bückebourg et de vous remettre ma lettre en mains propres. Je voudrais, s'il se pouvait, vous inculquer mon souvenir d'une manière si sensible, qu'il vous fût presque impossible de m'oublier;<223> c'est à ce dessein que j'ai fait faire cette bague, que je vous prie d'accepter. Elle vous rappellera les traits d'un ami et d'un confrère de l'ordre respectable des francs-maçons, et qui vous conserve une reconnaissance infinie de ce que vous l'avez fait recevoir.
Me voici dans un endroit assez retiré du grand monde, m'entretenant beaucoup avec les auteurs de la belle antiquité et avec un petit nombre des modernes; je compose quelquefois en musique, et quelquefois la danse me dégourdit les jambes.
Je me flatte de vous revoir le printemps prochain; je m'en flatte déjà, n'en étant pas trop certain.
Madame votre mère sera, à ce que j'espère, entièrement rétablie de son indisposition.
Je suis avec une estime parfaite,
Mon cher comte,
Votre très-fidèlement affectionné ami,
Federic.
222-b Voyez t. II, p. 143.