ARTICLE XVIII. ATTAQUE DE VILLAGE.
Je ne quitte point des yeux les principes et les méthodes des siéges. Pour attaquer donc un village devant l'armée ennemie, mes deux lignes d'infanterie seront la base de mes attaques. J'établis mes batteries, et je forme trois ou quatre colonnes, selon le besoin, pour se porter sur ce village, mais distantes les unes des autres, pour donner du jeu aux batteries, et pour qu'elles ne se brouillent pas les unes les autres, parce qu'elles cheminent à un centre commun. Ces colonnes ont chacune trois lignes distantes de cent cinquante pas, et le corps d'armée, qui se trouve derrière, doit rester à neuf cents pas du village, immobile, et n'avancer que lorsque le village est pris; la cavalerie est plus en arrière, et toujours, autant qu'il se peut, à l'abri du canon. Jetez un coup d'œil sur le plan no XXII.
ARTICLE XIX. DES ATTAQUES DES HAUTEURS.
Les attaques des hauteurs sont tout ce qu'il y a de plus difficile à la guerre, parce qu'un ennemi habile occupe son terrain de façon à ne pouvoir être tourné d'aucune manière, et qu'il vous oblige à des points d'attaque hérissés de difficultés presque insurmontables. Mais s'il y a une force majeure qui oblige à hasarder une telle entreprise, que faut-il faire? 1o Bien reconnaître la disposition de l'ennemi; 2o si cela se peut, l'attaquer à dos, tandis que de front on lui présente l'armée; si cela ne se peut, attaquez, 3o, le lieu le plus élevé de son camp; 4o placez vos batteries sur toutes les hauteurs qui peuvent produire un feu croisé, et formez vos attaques selon le plan XXIII. Observez surtout de tenir votre armée hors du feu de mitraille, et attaquez votre hauteur vigoureusement. Si votre armée est forte, faites une fausse