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POLITISCHE
CORRESPONDENZ
FRIEDRICH'S DES GROSSEN.
ACHTZEHNTER BAND.

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POLITISCHE
CORRESPONDENZ
FRIEDRICHS DES GROSSEN.
ACHTZEHNTER BAND.
BERLIN,
VERLAG VON ALEXANDER DUNCKER,
KÖNIGLICHEM HOFBUCHHÄNDLER.
1891.

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1759.
Redigirt von Professor Dr. Albert Naudé.

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10629. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.1-1

[Breslau,] 1er janvier [1759].1-2

Mon cher Frère. En faisant mille vœux pour votre satisfaction, je viens au contenu de votre lettre, et vous pouvez compter que, par tout ce qui me revient, les Autrichiens font marcher quelques troupes, mais les bruits en sont si différents qu'on ne sait qu'en juger. Nous avons des nouvelles d'un régiment qui va en Italie, de quelques bataillons qui, dit-on, prennent le chemin de la Hongrie.1-3 Mais tous ces bruits ne sont pas assez certains qu'on puisse tabler dessus; la seule nouvelle sûre que je peux vous mander, c'est qu'ils envoient leurs caissons de vivres en Hongrie, pour les faire réparer, dit-on. Si cela se trouve vrai, ils ne pourront rien entreprendre avant leur retour, et je garantirais presque qu'on peut être sûr dans ses quartiers jusques à la fin de février.

Vous saurez sans doute que le cardinal de Bernis est exilé,1-4 et qu'on s'attend encore à d'autres changements en France, qui peut-être paraîtront bientôt.

Adieu, cher frère, je vous embrasse de tout mon cœur, vous assurant de la tendresse sincère avec laquelle je suis, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.1-6

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.1-5

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10630. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A DRESDE.

Breslau, 1er janvier 1759.

J'ai reçu avec votre lettre du 29 décembre celle que le comte de Wolffersdorff2-1 vous a écrite de Varsovie. J'ai été bien surpris d'y trouver que Wolffersdorff vous marque qu'il s'était acquitté de sa commission aussi fidèlement que sa mémoire l'avait secondé. Comme j'ignore absolument que cet homme ait été jamais chargé de ma part d'aucune commission, vous devez lui répondre incessamment que je ne l'avais chargé ni fait charger jamais de quelque commission ni proposition que ce soit ; que c'était bien sur ses pressantes instances que je lui avais accordé la permission d'aller à Varsovie et d'y dire de sa part tout ce qu'il voudrait, mais qu'il n'avait absolument pas eu quelque commission que ce soit de ma part. Que, pourvu qu'il s'était pris autrement, et qu'il avait avancé là quelque chose de ma part, qu'il en avait agi absolument à mon insu, et que je lui donnerais hautement le démenti et m'en inscrirais à faux. Que, si sa cour avait envie de faire des propositions à moi, cela dépendrait d'elle, et que je les écouterais, mais qu'elle n'avait à s'attendre du tout de ma part. Voilà ce que vous devez lui répondre naturellement et sans perte de temps.

Federic.

Je n'ai point chargé cet homme de négocier, et il lui faut donner un démenti formel.

Nach dem Concept. Der Zusatz nach Abschrift der Cabinetskanzlei, in der Ausfertigung eigenhändig.2-2


10631. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

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Finckenstein berichtet, Berlin 28. December, auf das Schreiben des Königs vom 22. December:2-3 Es sei jetzt ein günstiger Augenblick, um in Stockholm zu Gunsten Preussens zu wirken. Der König möge eine von Finckenstein vorgelegte Denkschrift, wenn sie ihm geeignet erscheine, seiner Schwester, der Königin Ulrike, chiffrirt übermitteln, etwa durch den hessischen Agenten in Stockholm. Nach der Denkschrift sollte der König von Schweden in einer vorher

Breslau, 1er janvier 1759.

J'ai reçu votre rapport du [28]2-4 décembre. Je vous répète encore que je trouve votre idée touchant les affaires de Suède parfaitement bonne; malgré cela je ne saurais rien faire de ce que vous me proposez à ce sujet, vu que je ne ferais autre chose que de rendre malheureuse ma sœur la Reine ou d'augmenter ses embarras et cha-

schriftlich aufgesetzten Rede dem Reichsrath seine Besorgnisse wegen Fortsetzung des Krieges zu erkennen geben und zur Berathung der Stellungnahme Schwedens den Reichsräthen die Berufung eines ausserordentlichen Reichstages3-1 vorschlagen. Wenn der Reichsrath, wie allerrdings vorauszusehen, sich dagegen erkläre, so solle der König seine Vorschläge zu Protokoll geben lassen. Der Reichsrath werde alsdann allgemeine Unzufriedenheit gegen sich wachrufen, werde wider Willen zur Berufung eines Reichstages genöthigt werden, und dem Hofe werde sich bei gemässigter Haltung die Gelegenheit bieten, dem Despotismus des Reichsraths Zügel anzulegen.

grins, si la lettre que je lui écrirais, ne parvînt heureusement à ses mains propres, mais tombât par quelque accident dans celles de ses ennemis, ou si la lettre lui fût rendue par quelque personne maladroite. Au surplus, je suis persuadé que, si la situation présente des affaires du roi de Suède est telle qu'il se trouve à même à proposer une Diète extraordinaire et à y insister, il le fera sûrement de son seul et propre mouvement.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


10632. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN ET AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Breslau, 1er janvier 1759.

J'ai bien reçu votre rapport du 15 de décembre dernier. Comme le ministre de Hesse, le général Donop, compte d'arriver en quelques jours auprès de moi, je tâcherai pour lors de rectifier et de modérer les sentiments de sa cour relativement aux fortes demandes qu'elle fait à l'Angleterre.3-2

Federic.

Nach dem Concept.


10633. UNTERREDUNG DES KÖNIGS MIT DEM GROSSBRITANNISCHEN MINISTER MITCHELL.

[Breslau, Januar 1759.]

Mitchell berichtet an Holdernesse, Breslau 2. Januar: „When I spoke to His Prussian Majesty upon the affair of the Hessians, he said he believed the difficulties arose chiefly from the diffidence the Hessian<4> ministers had of the Hereditary Prince, that he had given leave to General Donop (who had most credit with the Prince) to come to Breslaw, that, as the keeping of the Hereditary Prince steady in the alliance was of the utmost importance, he thought that, if I was empowered to say and to do some civil things in His Majesty's name to the Hereditary Prince, it might be of the greatest Utility at this time to fix him unalterably in the alliance, in case the Landgrave should happen to die.“ 4-1

Nach der Ausfertigung im Public Record Office zu London.


10634. AUX MINISTRES D'ÉTAT ET DE CABINET COMTES DE PODEWILS ET DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Breslau, 2 janvier 1759.

J'ai vu ce que vous m'avez marqué par votre rapport du 28 décembre au sujet de la lettre du landgrave de Hesse-Cassel,4-2 que je vous renvoie ci-jointe, par laquelle il a bien voulu réclamer mon assistance dans la négociation entre lui et l'Angleterre. Sur quoi, je vous dirai que je ne saurais qu'approuver les instructions que vous avez données préalablement à mes ministres à Londres pour concilier les différends qui ont arrêté la négociation sur une affaire dont je ne reconnais que trop toute l'importance. Mais aussi serait-il bien à souhaiter que la cour de Hesse se montrât un peu plus pliable, pour ne pas pousser hors de saison et contre leurs vrais intérêts trop loin leurs demandes. Et quant à moi, mon intention est que je veux bien seconder le Landgrave pour autant qu'il sera possible et convenable, mais que je ne saurais m'en mêler trop immédiatement. Voilà sur quoi vous vous dirigerez et répondrez à la lettre du Landgrave en termes très obligeants.4-3

Federic.

Nach der Ausfertigung.4-4


10635. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.4-5

Breslau, 2 janvier 1759.

La lettre que Votre Altesse m'a faite du 24 du mois dernier de décembre, m'est heureusement parvenue. Au sujet de laquelle je suis bien aise de vous dire que tout est encore assez tranquille ici jusqu'à présent, et qu'à ce que je viens d'apprendre, cette cavalerie autrichienne<5> qui avait défilé de Kœniggrætz et de Bunzlau vers Prague,5-1 est passée dans le cercle de Pilsen, apparemment et à ce qu'on en sait juger encore, pour leur faciliter la subsistance.

Quant aux desseins que l'ennemi voudrait avoir en vue, pour se jeter sur quelques-uns de nos quartiers,5-2 je suis d'accord que vous ferez très bien d'entretenir correspondance avec mon frère Henri sur cet objet ; mais, avec cela, il faut que [je] dise à Votre Altesse que mondit frère ne saura se remuer ni faire le moindre mouvement avec ses troupes, avant que je n'en sois préalablement averti; car comme le plus gros corps de l'ennemi est posté vers la Saxe, mon frère Henri ne saura quitter ses postes, ni n'en pas faire le moindre mouvement, avant que je ne lui aie détaché d'autres troupes d'ici, pour rester toujours assez en force, afin de couvrir les frontières de la Saxe contre les efforts que l'ennemi voudra faire là, aussitôt que mon frère aura détaché et partagé ses forces. Voilà sur quoi Votre Altesse voudra bien prendre Ses mesures.

Au surplus, il sera nécessaire que nous ne prenons pas de fausses alarmes, pour que je ne fatigue pas gratuitement mes troupes, qui, après avoir essuyé des fatigues extraordinaires pendant tout le temps de la campagne passée, ont besoin de repos, autant que les circonstances le voudront permettre.

Federic.

Nach dem Concept.5-3


10636. AU LORD-MARÉCHAL D'ÉCOSSE.5-4

Breslau, 2 janvier 1759.

J'ai vu, mon cher Milord, par la lettre que vous avez écrite à Eichel, ce que vous désirez de moi touchant vos affaires. Je me fais un plaisir de pouvoir vous être utile. Je parlerai dès demain à M. Mitchell de ce que vous souhaitez.5-5 Je ne traiterai point mon intercession avec froideur, mais avec tout le zèle de l'amitié; je négocierai chaudement, et, s'il y a moyen de vous contenter, je l'obtiendrai. Je vous prie néanmoins de penser que la réussite de l'affaire ne dépend pas de moi, que les ministres et les gens en place sont pour l'ordinaire durs, et, accoutumés comme ils le sont à des recommandations journalières, ils n'en font pas grand cas. Mais de quoi je puis vous assurer, et sur quoi vous pouvez compter, c'est que je ne vous manquerai pas, et que, n'eussé-je qu'une chemise, je la partagerais avec vous.

<6>

Je crois que j'ai deviné l'article que vous avez barré dans votre lettre. On dit le roi d'Espagne malade de corps et d'esprit, prêt à abdiquer et prêt à descendre au tombeau.6-1 Vous jugez dans quelle situation cette crise jette les personnes attachées au gouvernement. On parle de Don Carlos; on croit qu'il veut avoir l'Espagne et garder le royaume de Naples. Il a raison, mais d'autres ne l'entendent pas ainsi; ceux qui veulent percer dans l'avenir, croient que tout ce brouillamini pourrait mener à une guerre en Italie,6-2 au moins brouiller ces deux chers amis qui se tendent la main pour m'assassiner très chrétiennement et très apostoliquement. Mais ce n'est pas de quoi je m'embarrasse; je n'ai que mon épée et ma juste cause pour moi, et je me persuade que ce hasard qui fait éclore des évènements si extraordinaires, en amènera peut-être quelqu'un d'heureux; et, si cela n'arrive pas, il faut également prendre son parti.

Adieu, mon cher milord, je vous embrasse de tout mon cœur.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


10637. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A DRESDE.

Breslau, 4 janvier 1759.6-3

J'ai reçu votre rapport du 31 décembre et vous remercie des nouvelles dont vous avez bien voulu m'instruire. Ce que vous me marquez de ce que le Grand-Veneur vous a fait dire de bouche au sujet du succès de sa corvée faite à Varsovie,6-4 me fait présumer que sa cour est encore bien indécise sur le parti qu'elle voudrait prendre, que le maître voit avec indolence souffrir ses États héréditaires, et que le ministre,6-5 n'ayant pas de système que du jour au lendemain, ne s'efforce que de distraire son maître par des frivolités, ne prend guère à cœur le salut de la Saxe et, nullement ami du Grand-Veneur, a prévenu son maître contre tout ce qu'il a voulu lui apprendre de la situation présente de la Saxe, et lui a fait imposer par des contes en l'air. Enfin, quand je combine à cela ce que j'ai appris de Varsovie, que, sur les lamentations que le Grand-Veneur a faites, il n'avait reçu que des réponses très froides et très indifférentes de son maître, et que Brühl doit avoir se6-6 glorié d'avoir triomphé de son antagoniste comme d'un homme qu'il n'aime pas, vous verrez par là combien il est nécessaire que vous observiez ce que je vous ai prescrit par ma lettre antérieure,6-7 afin que<7> le Ministre, malicieux qu'il est, ne sache jamais tourner le voyage du Grand-Veneur comme fait sur mon impulsion, ni de l'avoir chargé de commissions.7-1

Quant au dessein qu'en conséquence de votre rapport la jeune cour doit avoir pris de passer à Munich, ma volonté expresse est que vous ne devez absolument pas permettre que cette jeune cour sorte de Dresde. L'expérience vous doit avoir appris combien sa présence à Dresde nous est utile là contre les vues de l'ennemi sur cette capitale, de sorte que vous devez employer tous vos soins et votre vigilance, afin que la jeune cour ne pourra nullement quitter la ville ni s'en esquiver; sur quoi vous veillerez de plus près.

Pour la dame de Rex,7-2 il faut bien que je la laisse encore à Dresde; vous observerez cependant bien ses menées.

Quant aux deux chasseurs saxons arrêtés à Magdeburg, ils seront remis en liberté.

Federic.

Je ne veux point vous laisser ignorer une anecdote qui m'est revenue au sujet de Wolffersdorff, dont cependant vous ne ferez pas de l'éclat. C'est que, quand celui est débarqué là, et qu'il s'est épanché en lamentations sur la calamiteuse situation de la Saxe, le roi de Pologne, prévenu de Brühl, ne lui a répondu autre chose sinon : « II me faut un loup d'abord après les fêtes », et quand Wolffersdorff a toujours continué à parler avec sensibilité et tristesse, son maître lui a répété : « Wolffersdorff, il me faut un ours », de sorte que n'ayant pu en tirer aucune réponse consolante, Wolffersdorff s'est abattu7-3 chez lui, d'où il n'est plus depuis sorti jusque vers son retour.

Nach dem Concept.7-4


10638. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.

Breslau, 5 janvier 1759.

La lettre du 19 de décembre m'ayant été fidèlement rendue, je suis bien aise de vous dire que je vous sais bien du gré des nouvelles de France que vous m'avez communiquées,7-5 et dont j'ai été bien satis<8>fait par l'idée claire et nette qu'[elles] me donnent sur la faiblesse du gouvernement présent. Et comme vous me marquez que le ministère anglais a depuis quelque temps d'assez bons canaux en France, vous vous appliquerez soigneusement à satisfaire ma curiosité pour savoir la véritable situation où se trouvent les deux cours de Versailles et de Vienne vis-à-vis l'une à l'autre: s'il n'y a pas de petites bisbilles entre elles de temps à temps et des sentiments différents par rapport à leurs vues et à l'exécution de leurs desseins,8-1 ou si la cour de France se laisse conduire aveuglément au gré de celle de Vienne. Une information exacte sur cet article me mettra à même de faire mon jugement aussi sur leurs opérations militaires.

Au surplus, comme j'ai à me louer extrêmement de la conduite de M. Pitt8-2 et de ses sentiments à mon égard, vous devez le cajoler au possible et lui insinuer d'une façon convenable que, tant qu'il sera en ce poste qu'il conduit si sagement et à mon admiration, j'adhérerai invariablement au système qu'il a établi.8-3

Si, au reste, vous aurez des nouvelles de l'Espagne,8-4 ne manquez pas de m'en informer également. Il faut que vous vous représentiez que, sur l'article des nouvelles du dehors, je suis comme bloqué ici pour n'en apprendre que rarement, de sorte que je n'en sais presque que celles que je reçois de vous; aussi pour ne pas vous faire perdre trop de temps, en chiffrant ces nouvelles, vous ferez coucher celles qui ne sont pas d'une importance particulière, à clair sur une feuille séparée à la suite de vos rapports, sans la signer de votre nom, mais en y mettant seulement au-dessus la rubrique « Nouvelles ».

Quant aux insinuations que je vous avais écrites de faire faire au roi de Pologne8-5 par le ministre d'Angleterre à Varsovie,8-6 pour l'encourager à s'employer en faveur du rétablissement de la paix, vous ne vous presserez pas à faire là où vous êtes de pareilles insinuations, vu que ce prince est trop indolent8-7 pour qu'on saurait réussir à l'encourager à quelque chose qui demande de l'application.

Federic.

Nach dem Concept.


10639. AN DEN OBRISTEN PRINZ FRANZ VON ANHALT-HOYM LEHWALDT'SCHEN REGIMENTS.

Breslau, 5. Januar 1759.

Da Ich aus Ew. Liebden Schreiben vom 24. voriges ersehen habe,8-8 was Dieselbe wegen Dero Herrn Vaters Liebden, und dass der regie<9>rende Fürst von Anhalt-Bernburg dasjenige, was ihm eigentlich alleine angehet, dahin zu tourniren gesuchet hat, dass auch nurgedachter Dero Herr Vater darunter mit begriffen worden, anzeigen und vorstellen wollen, so gebe Ich Deroselben darauf in Antwort, wie Mir solches leid thut, und Ich es vorhin nicht gewusst habe, auch dass die Commission, so Ich dem Generalmajor von Wedeil wegen des Bernburgischen aufgetragen,9-1 weder Ew. Liebden noch Dero Herrn Vater, sondern bloss und allein den regierenden Fürsten zu Bernburg angehet. Dahero Ich denn auch dem Generalmajor von Wedeil aufgetragen, solches convenablement zu redressiren.9-2

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Herzogl. Haus- und Staatsarchiv zu Zerbst.


10640. AN DEN GENERALMAJOR VON WOBERSNOW.9-3

Breslau, 5. Januar 1759.

Nach einer von dem Generaladjutanten von Wobersnow eingesandten Liste fehlen der Armee des Königs noch 4573 Rekruten. Der König rechnet auf 800 Mann aus dem Anhaltschen, 2500 aus Sachsen, 1000 vom Oberstlieutenant von Collignon; „da es denn noch auf die fehlende 280 ankommet, die Ich zu schaffen habe“ .

Wie Ich nun glaube, dass solche in Polen längst denen Grenzen gar füglich und bis 300 Rekruten zu bekommen und anzuwerben sein werden, so wiü Ich, dass Ihr sogleich 3 Officiers ausmachen und solche fordersamst nach Polen auf Werbung schicken sollet, um diese 300 Mann annoch zu bekommen.

Friderich.

Nach dem Concept.


10641. A MONSIEUR PITT, MINISTRE ET SECRÉTAIRE D'ÉTAT DE SA MAJESTÉ BRITANNIQUE A LONDRES.

Breslau, 5 janvier 1759.

Je ne saurais m'empêcher de vous marquer, Monsieur, ma reconnaissance de la façon dont vous venez encore en dernier lieu de vous expliquer au Parlement sur mon sujet.9-4 J'apprends de tant d'endroits les soins que vous vous donnez pour mes intérêts que je n'ai pu me refuser la satisfaction de vous en remercier moi-même. L'Angleterre et<10> la Prusse se trouvent accablées par un nombre d'ennemis qui ont conspiré contre elle[s]; dans un temps où l'on voit les liens forcés des Français et des Autrichiens et l'alliance plus bizarre des Russes avec les Suédois, il fallait, pour mettre un contre-poids à tant d'entreprises, que les nœuds qui nous unissent, fussent rendus indissolubles, il n'y avait de moyens de nous soutenir que par une intelligence inaltérable. Je sais, Monsieur, combien vous y avez contribué. La nature qui m'a refusé d'autres talents, m'a donné un cœur reconnaissant et une âme sensible, et de laquelle les services ne s'effacent jamais. Continuez, Monsieur, à soutenir, comme vous le faites avec éclat, les entreprises de vos compatriotes et à montrer au monde que les intérêts de la politique sont conciliables avec la probité et la bonne foi. Vous devez compter sur mes suffrages et sur la résolution dans laquelle je suis de vous donner dans toutes les occasions des marques de mon amitié et de mon estime.10-1

Federic.10-2

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei. (Die Ausfertigung war eigenhändig. Vergl. Nr. 10642.)


10642. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN ET AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Breslau, 6 janvier 1759.

J'ai eu toute la satisfaction possible de ce que vous m'avez marqué dans votre relation du 19 du décembre passé au sujet de la façon de penser comme aussi d'agir du ministère britannique sur les affaires de la cause commune et à mon sujet.

J'entre, d'ailleurs, parfaitement dans vos idées pour écrire de ma main propre cette lettre à M. Pitt que vous me demandez, que je vous<11> adresserai avec une copie que je ferai joindre, et que vous lui rendrez avec un compliment de ma part convenable et au mieux tourné en tout ce qui peut le flatter.11-1 Je suis charmé de ce que ce ministre est si bien intentionné, et pour l'y affermir, c'est la moindre chose que je pourrai faire pour lui, que de lui écrire une lettre polie.

Au surplus, je ne puis qu'applaudir extrêmement aux mesures vigoureuses que le susdit ministère prend pour parvenir par là à une paix générale, glorieuse et stable. Vous direz encore à M. Pitt que, malgré ma situation un peu embarrassée par le nombre de mes ennemis, je faisais cependant lever un bataillon par mon lieutenant-général le prince de Holstein-Gottorp,11-2 qui est dans le corps de cavalerie qui se tient toujours joint à l'armée sous les ordres du prince Ferdinand de Brunswick,11-3 afin que ledit bataillon y serve la campagne qui vient, sans être à charge à l'Angleterre.

Au surplus, vous vous souviendrez sans doute de ce qui s'est passé depuis quelque temps déjà au sujet de milord Maréchal, auquel je souhaitais procurer la grâce et le pardon du roi d'Angleterre; mais comme, par des affaires de la dernière importance qui y sont survenues, la chose a été restée là jusqu'à présent et qu'il vient d'arriver qu'un des cousins de milord Maréchal, le comte de Kintore, vient de mourir, et que ses biens sont substitués en faveur du Lord-Maréchal, je souhaiterais extrêmement de pouvoir lui procurer sa grâce auprès de Sa Majesté Britannique, afin qu'il aurait à vie la succession de sondit cousin. Ce n'est pas que ce digne homme [demande avoir] sa grâce à condition de ravoir par là tous les biens de sa famille; il prévoit trop les difficultés qui en résulteraient par là que ses biens [étaient]11-4 autrefois vendus, le roi d'Angleterre ne pouvant les ôter à ceux qui les possèdent, sans les payer, ce qui monterait à une somme considérable. 11 n'aspire donc qu'à la succession de sondit cousin, le comte de Kintore, à laquelle il se trouve substitué sa vie durant, et pour lui être permis, au moyen de sa grâce obtenue, de pouvoir passer librement en Angleterre, quand ses affaires domestiques l'y appelleront.

J'ai parlé de cette affaire au sieur Mitchell,11-5 qui m'a promis d'en<12> écrire aux ministres, et ma volonté est que vous devez également parler à ces ministres comme d'une affaire que je prenne extrêmement à cœur, pour la faire réussir bientôt. Voilà aussi pourquoi je me suis également adressé à Sa Majesté Britannique même, à laquelle je viens d'écrire sur ce sujet la lettre ci-close,12-1 dont vous trouverez jointe la copie pour votre direction seule. Vous observerez, cependant, que vous ne rendrez pas cette lettre à sa destination plus tôt que d'avoir sondé le terrain et être presque assuré du bon effet qu'elle opérera, puisque je ne voudrais pas essuyer un refus de la part du Roi, quand cette lettre lui sera donnée.

Au reste, je ferai usage de ce que vous me proposez par rapport aux précautions à prendre de mes ministres vis-à-vis de ceux de Hanovre.12-2

Federic.

Nach dem Concept.


10643. AU ROI DE LA GRANDE-BRETAGNE A LONDRES.

Breslau, 6 janvier 1759.

Monsieur mon Frère. Votre Majesté ne désapprouvera pas, si je Lui écris aujourd'hui pour Lui demander une faveur qui sera en même temps un acte de clémence de Sa part. Je sais combien Elle y est portée par Sa générosité naturelle; ainsi, bien loin de Lui faire de la peine, je crois Lui faire plaisir en Lui fournissant une occasion de plus à manifester Sa bonté et Sa miséricorde. Il s'agit de mon vieil ami, le frère du maréchal Keith, qui a été malheureusement tué à Hochkirch.12-3 Il a suivi dans sa jeunesse, et plein des préjugés que ses parents lui inspiraient, le parti auquel sa famille a été autrefois attachée. Il sent lui-même combien, dans des temps de troubles et de discordes civiles, il est facile de s'égarer. Il implore la clémence de Votre Majesté et Lui demande un pardon du passé, non pas pour rentrer en possession des biens qui lui ont été confisqués, mais pour être habile à pouvoir jouir d'une succession d'un de ses cousins qui vient de mourir depuis peu.

Je suis sûr que Votre Majesté voudra bien faire quelque chose pour lui, je me rends sa caution, et je suis prêt de répondre pour lui, d'autant plus que quiconque ne penserait pas comme moi sur les intérêts de Votre Majesté et de Ses royaumes, ne serait jamais compté au rang de mes amis. Je suis etc.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.

<13>

10644. AUX MINISTRES D'ÉTAT ET DE CABINET COMTES DE PODEWILS ET DE FINCKENSTEIN.

Breslau, 6 janvier 1759.

C'est par de bons motifs que j'ai trouvé nécessaire de vous faire observer, comme une chose de la plus grande importance pour mon service, que, dans votre correspondance avec les ministres de Hanovre, soit en particulier soit au sujet des affaires de votre département, vous évitiez et cachiez plus soigneusement à eux les motifs que je saurais avoir pour désirer le retour de la paix, attendu que je suis informé de science certaine13-1 que ces gens en abusent et en tirent des conséquences qui me sont très préjudiciables, tant en Angleterre qu'à d'autres cours étrangères et même dans le public. Ma volonté est, d'ailleurs, que vous observerez également, au cas que les susdits ministres vous dussent faire des insinuations ou des propositions sur la paix à constater ou sur des conditions à en concerter préalablement, [que] vous ne devez pas donner avec empressement là-dedans, ni même y répondre autrement, sinon que vous ne sauriez faire autrement que de m'en faire simplement votre rapport, pour savoir mes intentions là-dessus. Ce qui vous suffira de répondre, sans entrer dans la moindre chose au delà, afin que les ministres de Hanovre n'en puissent faire des micmacs très nuisibles à mes affaires et à mes intérêts.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


10645. AN DEN ETATSMINISTER VON BORCKE.13-2

Breslau, 6. Januar 1759.

Da Mir berichtet worden ist, dass, nachdem von Meinem Bruder, des Prinzen Heinrich Liebden, einiges Commando Kavallerie unter dem Generalmajor von Aschersleben nach Langensalza und der Orten geschicket worden ist, um aus dem Thüringer Kreise an Prästationen daher noch restirende 200000 Thaler beizutreiben, solches bereits den guten Success gehabt hat, dass davon in wenig Tagen an 123000 Thaler bezahlet sein und das übrige auch binnen ganz kurzer Zeit abgetragen werden wird, so werdet Ihr daraus selbst erkennen, von was vor gutem Erfolg es sei, wenn die Sachen nur mit aller erforderlichen Activité und Ernste betrieben werden.

Weilen aber auch diese Reste mit dem neuen Conventionalquanto von Sachsen keine Gemeinschaft haben, und Ihr also solche mit zu prompter und baldigster Abtragung der erstem Million, so mit Anfang dieses Monates an den Etatsminister von Scblabrendorff zum Behuf der schlesischen Magazine von Euch hieher übermachet werden muss,13-3 employiren könnet, so hattet Ihr auch darunter nicht die geringste Zeit<14> zu versäumen und auf die völlige Abführung dieser Million mit grossem Ernste zu arbeiten. Ich habe auch nicht den geringsten Zweifel, dass, wenn Ihr mit gleicher Activité, Eifer und Ernste auf den Schluss der neuen Convention mit denen dortigen Ständen14-1 arbeiten werdet, alsdenn auch diese Sache gar bald ihre Endschaft nach Meiner Intention und Verlangen erreichet haben wird, und Ich die Nachricht davon erhalten werde.

Friderich.

Nach der Ausfertigung.


10646. AN DEN ETATSMINISTER VON BORCKE UND DEN GEHEIMEN FINANZRATH ZINNOW.

Breslau, 8. Januar 1759.

Ich habe aus dem Einhalt Eures Berichtes vom 4. dieses mit mehreren ersehen, was Ihr von der noch fortwährenden obstinaten Weigerung derer dort versammleten chursächsischen Landesdeputirten, sich auf eine neue Mir annehmliche Convention einzulassen, melden wollen. Worauf Ich Euch dann in Antwort ertheile, dass der Unterscheid einer Convention gegen eine Administration Mir sehr wohl bekannt ist, und Ich jene allemal der letzteren präferiren, auch zu dieser nicht eher schreiten werde, bis Mich die Opiniâtreté derer Landesdeputirten, wenn selbige auf keine annehmliche Convention entriren wollen, dazu obligiren wird, dabei sie aber ihr unüberlegtes Verfahren Zeit genug regrettiren und erfahren werden, wie übel diejenigen in Dresden ihnen gerathen haben, welche ihnen daselbst (wie Ich beständig der Meinung bin, dass es geschiehet) dergleichen schädliche Consilia inspiriren, die am Ende nicht anders als auf den gänzlichen Verderb ihrer selbst und des Landes ausschlagen können.

Es sei aber dem allem, wie ihm wolle, so ist Euch zur ohnveränderlichen Direction, dass Ich die Summa der 6 Millionen haben muss und davon keinesweges abgehen kann, mithin die Stände solche auf eine oder die andere Art schaffen müssen. Alle dagegen gemachte Schwierigkeiten bestehen in ohnerheblichen Chicanen, wie Ihr sie dessen hoffentlich gar leicht werdet überzeugen können, auch dass sie hundert Moyens haben, darunter zu Meinem intendirten Zwecke zu kommen, es sei nun durch Anlehne, oder wie es sonsten sein möge.

Ihr sollet also nur den behörigen Ernst und Nachdruck gebrauchen und Euch nicht verleiten lassen, durch vieles Anhören vergeblicher Propositionen die Zeit zu trainiren, als welches nur der Zweck dererjenigen zu sein scheinet, welche mehrgedachte Landesstände in ihrer Hartnäckigkeit zu unterhalten suchen.

Federic.14-2

Nach der Ausfertigung.

<15>

10647. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

P.S.15-1

Breslau, 8 janvier 1759.

J'ai bien voulu vous communiquer encore les nouvelles que j'ai reçues par rapport à ce qui se passe en Bohême.

Federic.

Selon de bonnes lettres de Prague, il n'y a point de troupes dans l'intérieur de la Bohême sinon 2 régiments d'infanterie à Kœniggrætz et quelque cavalerie à Kolin, et les magasins à ces deux endroits sont fort ruinés, sans apparence d'augmentation.

La plupart des troupes sont aux frontières. Le corps du général Harsch a ses postes dès la frontière de Moravie jusqu'à Reichenberg. Un régiment de cuirassiers et un régiment de dragons de ce corps sont allés aux frontières de Saxe.15-2

La grande armée forme 4 corps, et ses postes commencent au-dessous de Reichenberg et vont le long des frontières jusqu'à Eger et à Pilsen vers le Palatinat-Supérieur; 6 régiments de cavalerie du cercle de Pilsen ont eu ordre de joindre l'armée de l'Empire.

L'artillerie de la grande armée est à Leitmeritz, d'où on envoie les pièces endommagées à Budweis pour les réparer. On en a vu défiler plusieurs par Prague.

A Prague, il n'y a que des détachements de 9 régiments, qui gardent les recrues qu'on y livre. On y apprête aussi tout ce qui est nécessaire pour l'habillement et l'armement des troupes; les ouvriers travaillent à force. On y forme aussi un grand magasin de grains et de fourrages.

On dit que le général Nadasdy aura le commandement de la grande armée.

Les juifs de Bohême doivent payer à la caisse militaire 2 fl. par tête.

On y parle des mouvements que les Tartares font de nouveau, et en général des arrangements militaires que les Turcs continuent de faire, quoiqu'il soit défendu dans les Etats de l'Impératrice de parler de cette matière ni en blanc ni en noir.

Nach der Ausfertigung.


10648. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A DRESDE.

Breslau, 8 janvier 1759.

J'ai reçu votre lettre du 4 de ce mois et suis content de la façon énergique dont vous avez répondu à la lettre que le sieur Wolffersdorff15-3 vous avait écrite de Varsovie. Il n'en fallait pas moins pour le corriger sur les termes dont il s'était servi, quoi que vous en paraît,15-4 et qui apparemment lui avaient été dictés par des gens accoutumés à controuver des mensonges et à jeter de fausses couleurs sur des choses<16> les plus simples et innocentes. Aussi je crois que vous n'en doviterez plus, quand je vous dirai que, selon les dernières nouvelles de Varsovie, ces faussaires n'ont pas manqué d'impudence, à leur ordinaire, de remplir de bruit toute la ville que j'avais offert des propositions de paix à la cour-là par le sieur Wolffersdorff.

Federic.

Nach dem Concept.


10649. AN DEN GENERALLIEUTENANT GRAF DOHNA.16-1

Breslau, 8. Januar 1759.

Ich habe Euer Schreiben vom 1. dieses nebst der Capitulation, so Ihr mit der Garnison in Dammgarten16-2 machen lassen, erhalten. Es wäre wohl besser und anständiger gewesen, wenn Ihr solche als kriegesgefangene genommen hättet; denn es wohl sonsten der Gebrauch im Kriege ist, dass, wenn man mit einer Armee an kleinen Plätzen kommet, worin eine geringe Garnison geblieben, man solcher keine Capitulation giebet.

Diesen kleinen Fehler aber werde Ich Euch gerne übersehen, daferne Ihr sonsten nunmehro dem dortigen Feinde brav und mit aller Activité auf den Hals gehet, um ihm ein oder andere Schlappe von einiger Wichtigkeit anzuhängen. Es ist sonderlich jetzo das Moment dazu, welches Ihr nach aller Menschmöglichkeit nicht versäumen müsset, um Mir einen importanten Dienst zu thun und der Sache einen grossen Ausschlag zu geben. In welcher Absicht Ich Euch denn auch, wiewohl im Vertrauen und nur zu Eurer alleinigen Direction, ohne dass Ihr an niemanden als etwa bloss und allein an den Generallieutenant Manteuffel davon Communication thun müsset, den anliegenden Avis16-3 communicire, aus welchem Ihr ersehen werdet, dass, woferne Ihr dem vor Euch seinden Feinde eins anhänget, alsdenn die Bredouille in Schweden total sein und das Spiel sich dorten bald endigen wird. Ich recommandire Euch also, weder Fleiss noch Activité dabei zu versäumen.

Was die dänische Sachen anbetrifft,16-4 darunter habt Ihr nicht im geringsten verlegen zu sein, und habe Ich die Mir davon communicirte Nachrichten von Euch eben nicht gefordert.

Friderich.

Nach dem Concept.16-5

<17>

10650. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.17-1

Breslau, 9 janvier 1759.

Je ne suis pas aussi riche que vous le pensez, mon cher ami;17-2 mais à force d'industrie et de ressources, j'ai trouvé mes fonds pour la campagne prochaine, de manière que tout sera exactement payé d'ici à la fin de février. J'ai partagé avec vous et une couple d'amis ce qui restait à ma disposition; ainsi vous devez plutôt me comparer au pauvre Irus qu'à l'opulent Crésus.

Je vous remercie de votre réponse aux réflexions militaires que je vous ai envoyées.17-3 Je pense comme vous; mais il ne faut sonner mot de tout ceci.

Les Turcs remuent, ils ne resteront pas longtemps les bras croisés.17-4 Le roi d'Espagne est mourant.17-5 Voilà de l'occupation pour ces lâches conjurés qui travaillent à me nuire.

Si les gens qui ne portent point de chapeaux,17-6 se tournent vers les barbares,17-7 toute cette horde disparaîtra, et la Suède quittera par conséquent la partie ; s'ils se tournent vers nos insolents voisins, ils ne pourront pas s'opposer vigoureusement à moi et aux circoncis en même temps; et si par-dessus tout cela le roi d'Espagne meurt, la guerre s'allumera aussitôt en Italie,17-8 et nos fols et étourdis compatriotes seront obligés de se brouiller avec leurs insolents et fiers tyrans.

Tout cela empêche de former à présent un plan d'opérations; il faut que le temps nous révèle ce qui doit arriver, et que l'on voie les mesures que prendront nos ennemis; alors on pourra se déterminer sur ce qu'il sera convenable de faire.

Adieu, mon cher ami, je vous souhaite santé et prospérité dans cette nouvelle année. Je vous embrasse de tout mon cœur, en vous assurant de ma tendresse et de mon estime qui ne finiront qu'avec ma vie.

Federic.

Nach dem Abdruck17-9 in den „Mémoires du baron de la Motte-Fouqué“ , herausgegb. von Büttner, Berlin 1788, Theil I, S. 83.

<18>

10651. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Breslau, 11 janvier 1759.

Mon cher Frère. Je regrette beaucoup la perte de Mayr18-1 dans son genre, puisque c'était un homme dont on aurait encore pu tirer un grand profit. Je ne sais comment le remplacer. Il y a un Collignon qui s'est offert, on peut l'essayer; mais pour trouver un homme aussi capable que le défunt, je crois qu'en fouillant trois armées, on ne l'attraperait pas.

Je suis fort de votre sentiment que les quartiers d'hiver seront paisibles. Il est très sûr, parceque tous les jours les nouvelles s'en confirment que les Turcs remuent, et que les Autrichiens détachent vers la Hongrie.18-2 Dohna pousse les Suédois, et l'on m'écrit de Cœslin que les Russes veulent quitter la Prusse et s'en retourner chez eux; mais c'est ce que je n'ose pas vous garantir.

Je vous recommande tout ce qui est contribution et livraison de recrues; il faut les presser, pour que nous soyons prêts à temps, et s'en remettre au reste au hasard qui dirige toujours les choses d'une manière différente que ne l'avait envisagé la prudence humaine.

Adieu, cher frère, je vous embrasse bien tendrement, vous assurant de la tendresse parfaite avec laquelle je suis, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Je vous renvoie la réponse au comte de Mailly18-3 que vous aurez la bonté de lui faire tenir.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


10652. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN ET AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

<19>

Knyphausen und Michell berichten, London 22. December 1758: „Le comte de Haslang, ministre de Bavière auprès de cette cour, a fait depuis quelque temps différentes insinuations au ministère britannique pour lui donner à connaître'que l'Électeur son maître, ayant sujet d'être mécontent des procédés de la France à son égard, était disposé à se rapprocher de l'Angleterre et à rétablir les liens qui avaient subsisté ci-devant entre les deux cours18-4 . . . Le sieur Pitt a répondu à cette ouverture qu'il voyait avec plaisir que la Bavière eût enfin ouvert les yeux

Breslau, 11 janvier 1759.

Le rapport que vous m'avez fait du 22 décembre, m'est bien arrivé, et j'ai été bien aise d'apprendre ce que vous m'avez marqué au sujet des ouvertures que le comte de Haslang, ministre de Bavière, a faites de la part de sa cour à M. Pitt J'ai été charmé de voir la réponse que ce digne ministre a faite à l'autre, et serai bien curieux d'apprendre la suite et les

sur ses véritables intérêts ; que Sa Majesté Britannique était très portée à rendre à l'Électeur son amitié et sa confiance, et qu'elle serait prête à se concerter avec lui pour cet effet, aussitôt qu'il le jugerait à propos. A quoi ce ministre a ajouté encore qu'on serait charmé ici en pareil cas de prendre à la solde de l'Angleterre les troupes que Son Altesse Électorale pourrait faire passer à l'armée alliée, et qu'on se flattait que le comte de Haslang voudrait bien sans perte de temps demander des instructions à sa cour sur ce point.“

succès de cette affaire dont la réussite serait dans cettte conjoncture un coup admirable et d'autant plus important que, selon des lettres de Hollande,19-1 on prétend de savoir, par des avis reçus de France, que le grand plan y doit être d'augmenter l'armée de France en Allemagne jusqu'à passé 120000 hommes, que le prince de Soubise aura le commandement de toute cette armée, avec laquelle, sans s'attacher [à] vouloir rentrer dans la Hesse ou dans le Hanovre, il devait se porter en force vers la Thuringe, pour tâcher de pénétrer en Saxe;19-2 ainsi que vous jugerez par là combien le prince Ferdinand aura besoin de quelques augmentations des forces sous ses ordres, pour résister aux efforts que la France voudra faire en Allemagne, si ces avis sont fondés.

Federic.

Nach dem Concept.


10653. AU SECRÉTAIRE19-3 VON DER HELLEN A LA HAYE.

Breslau, 11 janvier 1759.

J'ai reçu votre rapport du 30 du décembre dernier19-4 et vous sais gré des nouvelles de France que vous m'avez marquées, vous recommandant d'y avoir toujours une attention particulière, afin de m'en informer avec toute l'attention possible.19-5

Quant à la Princesse Gouvernante, j'ai vu une bonne lettre de La Haye par laquelle j'ai appris à ma sensible satisfaction que l'état de sa santé19-6 devient mieux, que ses forces reviennent, et qu'on a tout lieu de bien espérer de son rétablissement, malgré tous les faux bruits qu'on faisait courir du contraire, les uns par crainte, les autres par de mauvaises intentions.

Federic.

Nach dem Concept.

<20>

10654. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A DRESDE.

Breslau, 11 janvier 1759.

J'ai reçu la lettre que vous m'avez faite du 8 de ce mois, dont j'ai eu tout lieu d'être satisfait par la façon honnête que Wolffersdorff s'est expliqué vers vous, et dont j'espère que la dernière lettre que vous lui avez écrite,20-1 et qu'on lui a d'abord envoyée par estafette, l'y confirmera. Au reste, j'attendrai tranquillement ce que sa corvée opérera. J'écouterai, mais je ne proposerai ni ne dirai jamais rien, tout comme je vous l'ai déjà écrit.

Au reste, il me sera toujours agréable d'apprendre des nouvelles de vous qui sauront mériter mon [attention].20-2

Federic.

Nach dem Concept.


10655. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON MANTEUFFEL.20-3

Breslau, 12. Januar 1759.

Ich habe den Einhalt Eures Berichtes vom 4. dieses mit Vergnügen ersehen und bin von der Vigilance, so Ihr gegen den Feind gebrauchet habet, um selbigen bei allen sich dazu ereignenden Gelegenheiten weiter zu poussiren, recht wohl zufrieden gewesen. Was einige schwedische Officiers sich äussern wollen, als ob es ihre Intention sei, es zu einer Bataille kommen zu lassen, solches habe grosse Mühe Mich zu persuadiren; wohl aber glaube Ich, dass es weiterhin bei kleinen Affaires hier und dar bleiben wird, und diese seind schon gut, wenn sie, wie bisher geschehen, immer mit gutem Success und Avantage vor uns ausfallen, da solche bei dem Feinde sowohl als selbst in Schweden Impression machen. Im übrigen glaube Ich, wie es nicht zu verhindern sein werde, dass der Feind nicht wiederum in sein Loch nach Stralsund laufen sollte.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Manteuffel'schen Familienarchiv zu Collatz20-4 in Pommern.


10656. AN DEN GENERALLIEUTENANT GRAF DOHNA.

Breslau, 13. Januar 1759.

Ich habe Euren Bericht vom 7. dieses gestern allhier erhalten, und ist Mir alles dasjenige, so Ihr darin von denen verschiedenen gegen die Schweden daselbst gehabten kleinen Successen meldet, recht lieb gewesen, wiewohl Ich sehr gewünschet hätte, dass Ihr Euren Marsch gleich dergestalt hättet dirigiren können, damit Ihr etwas weiter hinauf und gerade gegen Stralsund gegangen wäret, um die der Gegend Anklam und Demmin noch gestandene Armee von Stralsund und ihren Magazins<21> zu coupiren und sie mithin in grosse Verlegenheit zu setzen. Alles dieses aber ist vorbei, und müsset Ihr nun nicht denken, die Schweden zum Stehen zu kriegen; vielmehr, was Ich voraussehe, ist, dass sie wieder, wie im vorigen Jahre, nach Rügen laufen werden, und da wir dieses Jahr einen weichen Winter haben und ihnen mithin über das Eis daselbst nicht anzukommen sein wird, so werden wir auch weiter nichts gegen sie ausrichten können und es damit abermalen vorbei sein. Wann Ihr auch einige Bomben in Stralsund werfen wolltet, so würdet Ihr doch den Ort, zumal bei offnem und nicht zugefrornem Hafen, damit nicht nehmen, wennschon Ihr auch einige Strassen abbrennetet, und es damit nicht anders als wie mit Küstrin gehen, davon Ihr das Exempel für Euch habet; nicht zu gedenken, dass wir dadurch das schändliche und detestable Procédé derer Russen gegen Küstrin in gewissem Maasse justificiren würden.

Ihr sollet also nur wegen Demmin und Anklam nicht länger zaudern und wegen beiden, auch sonsten überall nicht so mol, sondern einmal mit Vivacité agiren. Beide Oerter seind schlechte Nester, davon die darin befindliche feindliche Garnison allemal Euer sein muss, ohne dass Ihr eine Bombe, geschweige denn mehr darin werfen, noch Häuser abbrennen dörfet, als welches Ich durchaus nicht haben will. Ihr brauchet dagegen nur eine Batterie von schwerem Geschütz gegen die Thore ansetzen und letztere damit entzweischiessen zu lassen, ohne einmal auf die Häuser zu schiessen, da es dann mit der Garnison darin aus ist und Ihr von allem Meister seid. Es gehören aber zu dergleichen coups de vigueur, woran es dorten bei Euch noch sehr fehlet und die Ich Euch bestens recommandire.

Friderich.

Nach dem Concept.


10657. AN DAS DEPARTEMENT DER AUSWÄRTIGEN AFFAIREN.

Podewils und Finckenstein berichten, Berlin 9. Januar, dass die erste Zahlung der in der neuen Convention21-1 von England bewilligten Subsidien gegen Ende des Monats Januar erfolgen solle. „Nous avons cru devoir demander les ordres de Votre Majesté si Son intention est encore de faire venir tout en matières d'argent, comme moi, Finckenstein, je crois l'avoir compris pendant le temps que j'ai eu l'honneur de Lui faire ma cour à Dresde,21-2 ou si Elle veut aussi en avoir une partie en or.“

Breslau, 13. Januar 1759.

Sie können sich mit dem Geheimen Rath Köppen darüber besprechen und das mehriste an Gold, als wobei Ich keinen Schaden gehabt, das andere in Silber, und so wie es am convenablesten geschehen kann, kommen lassen.

Mündliche Resolution. Nach Aufzeichnung des Cabinetssecretärs.

<22>

10658. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Breslau, 14 janvier 1759.

Mon cher Ferdinand. Bülow22-1 m'a rendu votre lettre et m'a assuré de votre bonne santé, ce qui est peut-être dans six mois le seul moment qui m'a fait plaisir. J'ai lu et relu votre lettre avec toute l'attention nécessaire. Je trouve le fond de votre projet excellent,22-2 mais je me vois hors d'état d'y coopérer, et pour vous mettre bien au fait de ma situation, je dois commencer par vous exposer le tableau présent de l'Europe et la situation où se trouve mon armée vis-à-vis de mes ennemis, autant que ce qui regarde sa valeur intrinsèque.

Les Autrichiens, qui sont les plus redoutables de mes ennemis,22-3 entretiennent sûrement 120000 hommes en campagne; ils ont un corps de 20000 hommes dans la principauté de Teschen et dans la Moravie, 10000 vers Braunau, 10000 vers la Lusace et 6000 vers Chemnitz et Kommotau, le reste est en quartiers d'hiver en Bohême sur les deux rives de l'Elbe. Les démonstrations des Turcs, qui commencent à leur donner quelque jalousie, leur [ont] fait détacher 12000 hommes en Hongrie,22-4 mais le nombre immense de recrues qu'ils retirent de leurs provinces, remplacera dans peu ce nombre. Les Russes sont sur la Vistule, environ 25000 hommes troupes réglées; il y a 24000 en chemin pour les joindre, et on compte leurs irrégulières à 20000 hommes. Dohna est actuellement occupé à rechasser tout-à-fait les Suédois; il n'a point encore des quartiers d'hiver, et il fera, selon les apparences, tout l'hiver la petite guerre contre ces gens-là.

Concernant l'état où se trouve mon armée, je crois que vous comprenez sans peine qu'elle doit avoir extrêmement souffert des fatigues et des grands nombres de combats qui se sont donnés. Il manque au corps que j'ai en Silésie, 22000 hommes que je rassemble, et que je viendrai à bout de donner aux régiments, mais qu'il faut discipliner en hâte pendant cet hiver. Nous manquons d'habits; les invasions des ennemis nous ont dérangé toute l'économie intérieure du pays, et ce n'est qu'avec une industrie et une peine infinie que je parviendrai à remettre tout en état à la fin de mars. L'armée de mon frère Henri a de même grand besoin d'être recrutée, et il faudra au moins la fin de mars pour que les choses soient tellement quellement mises en ordre.

<23>

Mon frère a la grosse masse de l'armée de Daun vis-à-vis de lui; s'il détache, il faut nécessairement que des troupes de Silésie filent en Saxe, pour reprendre la place de ceux qui partent.23-1 Les Autrichiens prendront le réveillon du bruit de ces grands mouvements, et ils détacheront aux Cercles pour les fortifier; il en résultera que nous aurons une guerre d'hiver dans l'Empire, qui premièrement m'empêchera de recruter et d'exercer l'armée, et qui m'affaiblira; secundo, si je fais ce détachement, et que les Autrichiens se mettent en mouvement, tant en Haute-Silésie que vers Zwickau et Chemnitz, il ne me sera plus possible de mettre mes arrangements à fin, et je gâterai toute ma campagne. De plus, comment pourrai-je détacher contre les Russes, détachement plus important et plus nécessaire que celui de Main, si je me trouve affaibli d'avance? et d'où prendre les troupes, pour faire tête aux Autrichiens? Comptez leurs 120000 hommes, 15000 de l'Empire, 70000 Russes, 18000 Suédois: cela fait 223000 hommes, auxquels, si tout me réussit avec mes recrues, je pourrai opposer 110000 hommes, ce qui fait à peine la moitié de leur nombre. J'ai vu et éprouvé à Hochkirch les tristes suites qu'une armée doit craindre, quand elle s'affaiblit trop par des détachements: je n'avais que 26 bataillons à opposer à Daun, qui m'attaqua avec 94.

Voilà ce qui m'oblige à tenir toutes mes forces ensemble et à voir si la politique ou les évènements ne me seconderont pas. Ces évènements peuvent consister dans la mort du roi d'Espagne, dont l'héritage litigieux à l'égard de Don Carlos et de Don Philippe en Italie pourra facilement allumer le feu de la guerre23-2 en Lombardie et brouiller même ces chers amis qui, comme des brigands, se sont unis pour me perdre. Les Turcs arment, l'Empereur veut venir à Adrianople, et si la guerre s'ensuit, je pourrai respirer; et alors on pourra faire des projets auxquels mon impuissance m'empêche d'oser penser à présent.

Vous pouvez juger du rôle difficile que j'ai à jouer par la supériorité de mes ennemis, par la nécessité de garnir toutes mes forteresses, d'avoir des magasins partout et par les courses étonnantes qu'il faut faire faire aux troupes pour arriver à temps. Voilà, mon cher, ce qui m'a déterminé à attendre les évènements et pour voir s'ils tourneront à mon avantage. Je suis fâché de ne pouvoir pas vous assister, mais ne l'attribuez qu'au manque de mes forces qui ne sont pas suffisantes pour faire face de tous les côtés.

Adieu, mon cher Ferdinand, je vous embrasse de tout mon cœur, vous assurant de la sincère tendresse avec laquelle je suis votre fidèle ami

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei. Die Ausfertigung war eigenhändig.23-3

<24>

10659. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.

Breslau, 15 janvier 1759.24-1

J'ai bien reçu la lettre que vous m'avez faite du 29 de décembre, et vous remercie de l'attention que vous avez eue pour me mander des nouvelles de France au sujet de la disgrâce du cardinal de Bernis,24-2 dont apparemment on développera bientôt le véritable motif. Mes lettres de Hollande24-3 ont voulu m'assurer que la France veut retrancher cette année la moitié des subsides qu'elle donne à ses alliés, et l'employer au rétablissement de sa marine, et qu'elle ne veut garder à l'armée de Soubise que les bataillons de Würzburg et renvoyer le reste en faisant dire qu'elle n'en avait plus besoin. Si ces avis se trouveront fondés, l'on en voit assez clairement qu'on n'y sait plus soutenir la guerre, mais que, nonobstant cela, il y a des gens qui s'opiniâtrent de la continuer, parmi lesquels il faut compter principalement la Pompadour, la Dauphine et le duc de Choiseul. C'est aussi pourquoi je doute fort encore qu'ils voudront faire des propositions de paix cet hiver, ce que leur orgueil et les intrigues qui y règnent ne leur voudront pas encore permettre.

J'ai vu, d'ailleurs, les propositions que le sieur Gentil24-4 a bien voulu me faire, et je lui sais gré de l'attention qu'il m'a voulu marquer; mais comme ses opérations de finances qu'il propose, se fondent sur des engagements des revenus de ma province de Neuchâtel, je ne saurais pas les goûter, de sorte que vous lui direz que cette sorte d'opération n'était pas ni de mon goût ni de ma convenance, mais que, s'il avait d'autres opérations à proposer qui ne supposaient pas de mettre en hypothèque quelqu'une de mes provinces, on l'écouterait favorablement.

Je dois, au surplus, vous informer, quoique pour votre direction seule, encore d'une affaire qui proprement me regarde en rien, mais dont peut-être le ministre du roi de Pologne, le comte de Brühl, selon ses menées ordinaires, voudrait faire un mauvais usage en lui donnant une fausse tournure, en la brodant, à son ordinaire, par des mensonges. C'est que le jour d'avant de mon départ de Dresde vers ici, j'avais donné ordre aux miens de faire couper une quantité des bois dans les<25> forêts de la Saxe à différents usages. Le grand-veneur de Saxe, comte de Wolffersdorff, vint trouver mon lieutenant-général comte de Schmettau, à présent gouverneur de Dresde, pour faire des représentations contre ces abattis, en ajoutant que, pourvu qu'il saurait avoir un passe-port pour aller à Varsovie, il y passerait lui-même représenter au Roi son maître l'état calamiteux de la Saxe, qui serait suivi de sa ruine entière, à moins que ce prince ne prît le parti de faire son accommodement avec moi. Comme ledit général Schmettau m'en fit son rapport, je n'y pris guère attention et lui fis dire qu'il lui était libre d'aller où bon il lui semblait. Sur quoi, il partit, muni d'un passe-port du général Schmettau. Quoique, du depuis, je n'ai guère plus pensé à cet homme, j'apprends cependant, par des lettres de Varsovie, qu'étant arrivé à Varsovie, il doit avoir saisi le moment de sa première audience pour faire à son maître une ample description des malheurs auxquels [la Saxe] était exposée et le serait encore tant que cette guerre durerait; à quoi cependant il ne doit avoir reçu que des réponses indifférentes et froides.25-1 Mais comme à la suite bientôt la ville de Varsovie a été remplie de bruits comme si j'avais fait faire à la cour des propositions de paix par le sieur Wolffersdorff, et qu'on en a eu avis à Dresde, mon susdit lieutenant-général Schmettau a d'abord écrit une lettre bien sérieuse au sieur Wolffersdorff à ce sujet,25-2 pour l'avertir que, si jamais il avait osé tenir des propos pareils, et qu'en lui permettant, sur ses instances, de faire un voyage à Varsovie, on l'aurait chargé de quelque commission que ce soit, il avait dit une chose nullement fondée, dont il lui donnerait un démenti public, s'il lui arriverait de tenir des propos aussi faux et controuvés que ceux-là.

Quoique cette affaire ne vaille guère la peine de vous en faire un long détail, cependant, comme le comte de Brühl, fertile en mensonges, quand il s'agit de me calomnier, saurait en faire des micmacs auprès des cours étrangères, j'ai cru nécessaire de vous en prévenir, afin que, s'il arrivait que ces faux bruits là-dessus passeraient jusqu'en Angleterre, vous soyez à même de vous expliquer tout naturellement et en conformité de ce qui s'est passé au vrai là-dessus, et de donner, d'ailleurs, un haut et formel démenti à toute autre tournure qu'on y voudrait donner. Vous observerez avec cela que, pourvu qu'on ne parlera pas de cette affaire là où vous vous trouvez, vous n'en parlerez pas de votre propre mouvement.

Federic.

Nach dem Concept.

<26>

10660. AN DEN GEHEIMEN COMMERZIENRATH VON REXIN IN KONSTANTINOPEL.

Breslau, 15. Januar 1759.

Ich hasardire gegenwärtiges mit der ordinairen nach Euren Orten gehenden Gelegenheit unter sicherem Couvert, um zuvorderst Euch zu sagen, dass noch bis dato, und also seit dem Monat Juni verwichenen Jahres her, Ich von Euch weder Schreiben noch Nachricht erhalten, ausser dem Brief vom letztern Juli 58, welchen Mir der Euch bekannte Courier mit zurückgebracht, und auf welchen Ich Euch auch die Antwort mit eben demselben wieder zurückgeschicket habe.26-1 Ich hoffe, solcher werde bei Euch glücklich angekommen sein, Ihr auch das Duplicat seiner ihm mitgegebenen Dépêche, so Ich à part gehen lassen, richtig erhalten haben.

Was Eurer Orten passiret, davon haben wir hier bis dato keine andere als sehr ungewisse und vague Nachrichten. Man spricht, dass die Türken zu armiren beständig fortfahren, dass über 100000 Janitscharen zu Konstantinopel zusammen seind; dass die Spahis armiret worden und näher gegen Konstantinopel anrücken müssen, dass der Sultan in diesem Frühjahre gewiss nach Adrianopel gehen werde. Nach unsern Nachrichten aber scheinet es, als ob die Pforte noch nicht zu einem Kriege gänzlich entschlossen, noch auch decidiret sei, ob sie mit Russland oder Oesterreich brechen wolle. Sowohl die Oesterreicher als die Franzosen cachiren uns mit der ersinnlichsten Sorgfalt alle Nachrichten, so aus der Türkei kommen; die Oesterreicher sowohl als auch die Russen stellen sich äusserlich, als ob sie vor denen Türken ohne Sorge wären, die Franzosen aber vantiren sich, dass sie bei der Pforte alles in ihrer Gewalt hätten und dort gut und bös Wetter machen könnten, wie sie nur wollten. Ich habe Euch vorhin schon geschrieben, dass wegen der an Macht superieuren Menge Meiner Feinde, denen Ich allein zu resistiren habe, Meine Affaires und Meine Conservation hauptsächlich davon dependiren werden, ob die Türken, es sei mit denen Oesterreichern oder mit denen Russen, brechen werden oder nicht.26-2 Wendet also alle Eure Kräfte und Euer Savoir-faire an, um die Pforte zu einem Bruch gegen das kommende Frühjahr zu bringen.

Aus Meiner letzteren Dépêche vom 26. December 5826-3 werdet Ihr ersehen haben, dass Ich Eure Fonds dazu mit 100000 Thaler vermehret und Euch also auf 400000 gesetzet habe. Wie Ihr Euch sonst darunter befangen müsset, solches kann Ich Euch nicht vorschreiben, noch Instructions darüber geben, Ich bin desfalls zu weit entfernet und kenne die Leute und die Umstände nicht; Ihr aber seid an Ort und Stelle, Ihr habt Pleinspouvoirs und müsset also selbst judiciren und Eure<27> Resolutions nehmen. Dazu aber will Ich Euch hierdurch noch autorisiren, dass Ihr der Pforte von Meinetwegen versprechen könnet, dass, wenn sie bei einem gegen die Oesterreicher anzufangenden Kriege Conquêten in Ungarn machet, Ich ihr solche garantiren will, welcher Garantie Ich denn auch um so mehr den Nachdruck geben kann, da allemal auf den Fall eines Krieges derer Oesterreicher gegen die Türken, Ich denen Oesterreichern gleich in Böhmen oder Mähren auf den Hals sitzen und bis Wien gehen, mithin eine starke Diversion machen kann, um die Operationes derer Türken zu facilitiren. Thut also alles, um den Bruch der Pforte gegen das Frühjahr dieses Jahres ohnfehlbar zum Stande zu bringen. Schreibet Mir bald; Ich verlange nach nichts sehnlicher, als baldigst Eure Berichte zu haben, um allenfalls nur zu wissen, woran Ich bin, und Meine Mesures darnach nehmen zu können.

Von M. Portern habe Ich vor ohngefähr vier Wochen erst einen sehr umständlichen Brief erhalten, der aber auch schon vom 29. Juli des vorigen Jahres war. Danket ihm inzwischen in Meinem Namen vielmals davor, Ich werde solches Selbst bei Gelegenheit des ersten Expressen, so Ich einmal wieder sckicken werde, thun; mit andern Gelegenheiten ist es zu sehr hasardiret oder zu weitläuftig.

Friderich.

Nach dem Concept.


10661. AU CHEVALIER DE FONTE NAILLES27-1 A BERLIN.

Der kriegsgefangene französische Capitän, Chevalier de Fontenailles,27-2 meldet, Berlin 13. Januar, dass der mit der Verpflegung der französischen Kriegsgefangenen in Berlin beauftragte französische Kriegscommissar27-3 einen Brief erhalten habe, in dem die Bitte ausgesprochen wird, sich dafür zu bemühen, dass 13 gefangene preussische Officiere gegen ebenso viele französische ausgewechselt würden. De Fontenailles richtet an den König das Gesuch, falls diese Auswechselung stattfände, bei ihr mit einbegriffen zu werden.

[Breslau, 17 janvier 1759.]27-4

Réponse à M. de Fontenailles :

Que, si sa cour me fera des propositions au sujet du cartel à établir, je m'y prêterai volontiers; mais que ce n'était pas une chose à faire par un particulier, et que cela ne saurait pas regarder quelque peu de personnes, mais qu'il fallait que c'était une affaire générale à régler de cour à cour.

Weisungen [Bleinotizen] für die Antwort; auf der Rückseite des Gesuchs.

<28>

10662. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Breslau, 18 janvier 1759.

La lettre que Votre Altesse m'a écrite du 10 de janvier, m'est bien entrée, et je me réfère, pour répondre à son contenu, à ma lettre dont j'ai chargé l'aide de camp de Votre Altesse, le capitaine de Bülow.28-1 J'avoue, au reste, que le dessein que Votre Altesse a formé,28-2 est bon, et qu'il serait à souhaiter qu'Elle pût l'exécuter seule avec les forces sous Ses ordres; car je ne vois guère comment j'y pourrais coopérer, devant risquer par là de me mettre, moi et mes troupes, hors d'état d'agir au printemps prochain.

Pour ce qui concerne les Suédois,28-3 les apparences y sont presque qu'ils sortiront hors du jeu, la fermentation et le mécontentement général de la nation allant journellement en augmentant, de façon qu'il pourrait bien en résulter des troubles, vu surtout que la France ne paie plus qu'irrégulièrement et presque du tout les subsides qu'elle a accordés à la Suède.

Federic.

P. S.

Aussi suis-je bien aise de dire à Votre Altesse, sur Sa lettre du 10 de ce mois, concernant l'extraordinaire de guerre qui Lui est dû comme maréchal, que, pour régler cette affaire à Sa satisfaction et afin que le payement puisse Lui en être fait d'autant plus commodément, j'ai donné ordre au président de la chambre de Bessel, qui se trouve actuellement à Hamm, de Lui payer sans délai sur Ses lieux lesdits gages de campagne en qualité de maréchal, faisant 300 écus par mois, et ceux de deux aides de camp, chacun à 20 écus, moyennant 40 écus par mois.

Federic.

Il y a du rabais.

Nach dem Concept. Der Zusatz zu dem P. S. nach der bei Westphalen (a. a. O. S. 139) gedruckten Ausfertigung; jedenfalls eigenhändig.


10663. AU LANDGRAVE DE HESSE-CASSEL.

Breslau, 18 janvier 1759.

J'ai appris avec la plus grande satisfaction par M. le lieutenantgénéral de Donop, 28-4 dont je ne saurais assez louer le zèle, tant pour Votre Altesse que pour la bonne cause commune, et qui, depuis le temps<29> que je le connais personnellement, a mérité toute mon approbation par sa conduite, que Votre Altesse demeure toujours fermement disposée de soutenir les intérêts de la bonne cause, de la liberté germanique et de la patrie si fort ébranlée et de l'appuyer glorieusement. Je me réfère aux deux dernières lettres que Votre Altesse aura reçues depuis peu de jours;29-1 je conserverai toujours les sentiments qu'elles contiennent, et je ne doute aucunement que Votre Altesse ne continuât Ses procédés si patriotiques, qui jusqu'ici Lui ont fait tant d'honneur dans le monde, et que la postérité n'apprendra jamais sans admiration, à présent que nous avons espérance qu'enfin la Providence couronnera nos justes efforts, si nous restons bien liés et en bonne harmonie ensemble.

L'assurance que je puis donner à Votre Altesse des bonnes dispositions du ministère britannique en faveur de Ses négociations en Angleterre,29-2 et que l'on fera certainement le possible à la satisfaction de Votre Altesse, me cause une singulière consolation; mais comme Elle n'ignore point que ce ministère n'a point les mains toutes libres de faire ce qu'il trouve juste et raisonnable, et qu'en beaucoup d'articles il est obligé de diriger ses mesures selon la constitution de la nation et selon la forme du gouvernement, j'espère aussi que ces considérations porteront Votre Altesse à donner des informations favorables à Son ministre de Hardenberg, afin de faciliter au possible l'acheminement de la négociation pour son heureuse conclusion. Si les moments présents ne permettent pas au ministère britannique de faire à tous égards ce que Votre Altesse désire, même avec justice, je suis persuadé qu'il travaillera d'y suppléer à la suite du temps, et de ma part je tâcherai d'y contribuer toujours de mon mieux, en attendant que mes ministres à Londres ont été réitérément instruits de s'employer au possible pour seconder les intérêts de Votre Altesse et autant que les circonstances le pourront permettre, comme d'un allié que j'estime infiniment, et dont les intérêts me seront toujours aussi chers que les miens propres.

Federic.

Nach dem Concept.


10664. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE VIERECK A COPENHAGUE.

Breslau, 18 janvier 1759.

Je vous sais gré des particularités intéressantes dont vous m'avez informé par votre rapport du 6 de ce mois; continuez de veiller avec bien de l'attention sur tout ce que la cour de Versailles saura chipoter<30> secrètement à celle où vous vous trouvez, et allez en tout ceci de concert avec le ministre anglais.30-1

Pour ce qui regarde le compliment que les ministres danois vous ont fait de la part du Roi leur maître pour vous marquer sa satisfaction sur les ménagements de mes troupes du Mecklembourg,30-2 je vous avoue que je n'entends rien. C'est aussi pourquoi vous ferez bien de ne pas vous avancer trop sur ces affaires vers la cour de Danemark, ni de vous précipiter à faire des déclarations sur ce sujet sans un ordre exprès signé de ma main propre; car pour éviter toute contradiction ou inconvénient, un rescrit de la part de mes ministres du département des affaires étrangères ad mandatum ne vous autoriserait assez pour faire des démarches de conséquence dans ces sortes d'affaires, à moins qu'ils30-3 ne soient confirmés par mes ordres exprès.

Federic.

Nach dem Concept.


10665. AU LORD-MARÉCHAL D'ÉCOSSE.

[Breslau,] 18 janvier [1759].

Mon cher Milord. J'ai reçu deux de vos lettres, l'une concernant l'héritage de votre respectable frère,30-4 l'autre touchant les affaires d'Espagne. J'ai fait ce que vous exigez de moi,30-5 c'est-à-dire, autant que les lois me permettent de me mêler d'un testament militaire et de la volonté de ceux qui sont morts en combattant pour l'État.30-6

Pour ce qui regarde le second article, je crois que, si vous différez votre voyage de quelques semaines, ce ne sera qu'un bien, pour que l'on voie premièrement si le roi d'Espagne demeurera sur le trône, s'il mourra,30-7 et quelle face les affaires prendront à Madrid.30-8 Car il n'est pas apparent que, tandis que l'on est occupé à régler la succession, ou qu'un nouveau roi voudra s'affermir sur le trône, on emploie ces premiers moments à se mêler d'une médiation.30-9 Mais, après que cela se sera un peu éclairci, alors je crois que votre voyage pourra être très utile.

Je crois que vous devez avoir reçu à présent les 200 pistoles. Pour la lettre que vous me demandez,30-10 je vous l'écrirai sans<31> grande peine : ce sont mes sentiments, qui ne me coûteront aucune contrainte à exprimer.

Adieu, mon cher milord; je vous embrasse. N'oubliez pas un pauvre diable qui, ne croyant pas trop au purgatoire, en éprouve toutes les horreurs dans ce monde-ci.

Federic.

NB. Je dois vous avertir qu'on est à présent en France plus éloigné de la paix que jamais. Le duc de Choiseul est l'esclave de Vienne. On a trop exagéré le mérite de Bernis, lorsqu'il était en faveur;31-1 on le blâme trop à présent. Il ne méritait ni l'un ni l'autre.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


10666. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN ET AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Breslau, 19 janvier 1759.

J'ai bien reçu vos rapports du 2 et du 5 de ce mois par [lesquels] j'ai appris avec bien de la satisfaction qu'après les nouvelles instructions que M. de Hardenberg a reçues de sa cour, la négociation du nouveau traité31-2 s'achemine en sorte qu'on en sache espérer de la voir bien finie et tout conclu, ce que je désire avec empressement d'apprendre bientôt.

Ce que vous accusez touchant le contenu d'une lettre que Sa Majesté Britannique vient de me faire, se trouve bien juste, et je vous avoue que ce qu'on m'y demande aux instances de l'électeur de Bavière, m'embarrasse extrêmement, parceque je dois sûrement regarder la présence du Prince Électoral et de la Princesse à Dresde comme le principal boulevard de cette forteresse,31-3 et que les instances que l'électeur de Bavière [fait] — qui d'ailleurs m'a déjà indignement trompé par l'offre de neutralité qu'il me fit de son propre mouvement,31-4 il y a [le] temps que le général Mayr était entré avec quelques troupes dans la Franconie, et qu'il retira d'une façon assez indécente, dès que ledit général Mayr en était ressorti — ne sont sûrement que des finesses des Autrichiens pour retirer le susdit Prince et Princesse de la ville de Dresde, pour n'avoir alors rien plus à ménager à l'égard de la ville de Dresde, dès que l'occasion s'offrira pour l'insulter et pour peut-être s'en emparer.

Quant au mémoire concernant quelques immunités que Sa Majesté Britannique réclame en faveur des bailliages qui lui ont été hypothéquées par la cour de Saxe, je veux bien vous dire préalablement qu'autant que j'en suis informé, on a toujours observé de la part des miens ce ménagement pour ces bailliages, que j'avais ordonné presque dès mon entrée dans la Saxe;31-5 mais pour en être mieux instruit, j'enverrai<32> incessamment mes ordres à mon directoire de guerre là pour m'en faire son rapport,32-1 afin que [je] sache vous instruire plus précisément du vrai état de l'affaire dont il s'agit.

Federic.

Nach dem Concept.


10667. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Breslau, 19 janvier 1759.

Le sieur Jeney qui vient d'arriver ici,32-2 m'a rendu la lettre du 17 décembre dont vous l'aviez chargé, et au sujet de laquelle je vous dirai que, quand il se présente à vous ou que le hasard vous en fait rencontrer des gens habiles à lever des terrains pour en faire des plans tout-à-fait exacts avec toutes les dimensions qu'il leur faut, vous pourrez toujours les engager à mon service militaire;32-3 mais, pour celles qui n'ont qu'à proposer des levées de corps de compagnies franches, vous devez les remercier d'abord, parceque je n'en ai plus besoin, pour ne pas dire à présent qu'ordinairement ces gens ne font ces propositions par un motif de zèle pour mon service, mais pour trouver l'occasion de piller impunément.

Je viens, d'ailleurs, de recevoir vos rapports du 6, 7 et 9 de ce mois. Si les Régents envisageaient sans prévention et comme il faut toutes les flatteries dont la France affecte d'accabler la République,32-4 ils s'apercevraient aisément que ce n'est que pour masquer son principal dessein de faire des acquisitions dans le Pays-Bas autrichien; car sûrement son grand but est à présent où toutes ses opérations visent, c'est de s'arrondir dans ce pays-là et d'en garder les villes et les places les plus importantes.

Pour donc ramener ces idées devant l'esprit des gens-là où vous vous trouvez, vous tâcherez de les leur représenter adroitement, comme aussi de les faire disséminer partout. A l'occasion de ceci, je veux bien vous avertir, quoique pour votre seule direction, que le sieur de Verelst,32-5 que j'ai trouvé mériter parfaitement mon estime, m'a fait insinuer confidemment de la part de la Princesse Gouvernante que, pourvu que je trouverais bon de faire transpirer quelque chose dans le public là-bas, je n'avais qu'à lui en faire faire confidence par le sieur Larrey, et qu'on saurait trouver aisément moyens pour seconder mes vues.

Au surplus, vous agirez parfaitement en conformité de mes intentions, quand vous communiquerez au prince Ferdinand de Brunswick toute nouvelle que vous apprendrez au sujet des desseins des Français, qui saura mériter son approbation.

Federic.

Nach dem Concept.

<33>

10668. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Breslau, 19 janvier 1759.

Mon cher Frère. Je vous crois à présent à Berlin, cependant je vous réponds sur nos affaires tout comme si vous étiez encore à Dresde.

Je ne puis m'empêcher de croire que les ennemis préparent quelque entreprise. Les lettres de France et celles de l'Empire l'annoncent, sans cependant articuler distinctement en quoi elle consistera; pour moi, je crois que, si la bombe crève, ce sera sur le prince Ferdinand,33-1 et que le corps qui va s'établir dans le pays de Gotha,33-2 y est envoyé, pour nous couper la communication de son armée et des secours qu'on pourrait y envoyer. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il ne faut plus penser à la paix depuis la chute de Bernis,33-3 quoique nos ennemis sont épuisés, et qu'ils annoncent eux-mêmes qu'ils vont faire le dernier effort cette année; cela doit nous avertir de mettre tout en œuvre, pour être instruit autant que possible des desseins et des complots qu'ils trament.

Vous me dites le roi d'Espagne à l'agonie;33-4 il faudrait une peste parmi les souverains de l'Europe, pour nous mettre à l'aise; mais enfin il faut s'abandonner à son sort, et puisque le nôtre veut la guerre, ne devons notre salut qu'à notre épée!

Pourvu que vous me procuriez 3000 hommes passables en Saxe,33-5 c'est tout ce qu'il me faut, et je vous en rendrai grâce. Vous priant d'ajouter foi à la tendresse sincère avec laquelle je suis, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


10669. AU ROI DE LA GRANDE-BRETAGNE A LONDRES.

Breslau, 19 janvier 1759.

J'ai reçu avec d'autant plus de plaisir la lettre de Votre Majesté qui est une preuve de Son entière reconvalescence, dont je La félicite de tout mon cœur, personne n'y prenant plus de part, ni ne s'intéressant plus que je le fais, à Sa conservation.

Les affaires n'ont point changé depuis mes dernières lettres. Les Suédois sont recognés près de Stralsund. Les Autrichiens ne remuent guère dans leurs quartiers. Les Russes reçoivent des secours, ils sont sur la Vistule, d'où ils menacent d'une invasion nouvelle trois de mes<34> provinces. Tout le monde se prépare pour la campagne prochaine, et il est sûr qu'il n'est ni séant, ni même de la dignité de l'Angleterre, ni de la Prusse d'aller mendier chez ses ennemis, dans des circonstances pareilles, la paix dont ces mêmes ennemis voudraient dicter les lois; mais il y aurait pourtant moyen d'affaiblir ces ennemis arrogants en tâchant de les désunir. Voilà les moyens que je crois qu'ils pourraient y concourir: à savoir si par quelques émissaires secrets on augmentait les troubles en Suède. Toutes les provinces sont pleines de mécontents. Il n'y aurait qu'à attiser ce feu. L'on parviendrait par là à culbuter le parti français et à se défaire d'un ennemi qui, quoique faible de lui-même, ne laisse pas que d'être dangereux qu'il agit de concert avec tant d'autres puissances. Je crois encore qu'il serait possible à Pétersbourg de profiter des moments de mécontentements et de disputes qui naissent entre les alliés touchant des discussions d'intérêts, pour du moins ralentir l'ardeur de leurs opérations, ou peut-être même pour les séparer tout-à-fait de l'alliance, si le moment favorable s'en présente. Je crois encore qu'il serait très utile de faire bien concevoir aux Hollandais que l'alliance de la France avec la maison d'Autriche n'est fondée que sur des cessions promises en Flandre,34-1 et que c'est en sacrifiant la Barrière que ces deux puissances sont devenues amies. Enfin, voilà la Bavière34-2 et le Württemberg indisposés contre la France. Ce sera peut-être le moment de les mettre hors du jeu; quand même ils ne donneraient pas leurs troupes à l'Angleterre, ce serait toujours 16 000 hommes de moins contre nous.

Voilà mes idées. Je comprends très bien que toutes les tentatives ne réussiront pas, mais en essayant on parviendra toujours à quelque chose. Je soumets ces idées à la haute prudence de Votre Majesté, en L'assurant etc.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.34-3


10670. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.

Breslau, 20 janvier 1759.

Je vous adresse, à la suite de cette lettre, celle que je viens de faire au roi d'Angleterre,34-4 que vous tâcherez de lui faire parvenir bientôt et de façon que l'importance de son contenu l'exige, dont je veux bien vous instruire, quoiqu'absolument pour [votre] direction seule, par la copie que j'en fais joindre.

Je vous confirme par la présente tout ce que mes ministres vous ont écrit en dernier lieu touchant la grande fermentation que les Français ont su élever en Hollande par leurs intrigues, profitant de la maladie<35> de la Princesse Gouvernante, pour séparer les deux puissances maritimes et pour pousser les choses à une rupture ouverte entre elles.35-1 Aussi vous appuierez bien sur tout ce que mes ministres vous ont prescrit, et emploierez tout votre savoir-faire à rendre plus pliable le ministère anglais, afin de détourner un malheur qui aurait des suites très fâcheuses.

Federic.

Nach dem Concept.


10671. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A DRESDE.

Breslau, 20 janvier 1759.

La lettre que vous m'avez faite du 16 de ce mois, m'a été bien rendue. Je vous avoue que je ne sais bien concilier tout ce que le confident du Grand-Veneur vous a dit de la part de celui-ci, avec le froid accueil dont il a [été] reçu, selon ce que [je] vous en ai appris, du Roi son maître par les brigues du Premier Ministre;35-2 de sorte que j'ai de la peine à concevoir que, mal appuyé que le sieur Wolffersdorff se trouve à la cour, il doit nonobstant réussir dans ses vues; ce qui me paraît une énigme ou plutôt un micmac que je ne puis pas résoudre, mais dont il faut voir tranquillement le développement.

Je vous sais gré, au reste, de la communication des avis que vous avez eus de l'entrée de quelques centaines d'Autrichiens à Gotha,35-3 et que d'autres troupes ennemies défilent successivement de la Bohême. Si cet avis est fondé et authentique, il serait trop important pour que vous ne mettiez tous vos soins et votre application pour en être exactement informé, tout comme des suites, et si plus de troupes continueront d'y défiler; car cela marquerait sûrement un dessein. Ainsi je vous recommande d'y avoir une grande attention et de tout employer pour être promptement et exactement informé de tout ce qui se passe à ce sujet; dont vous me donnerez alors une notice exacte et avec toute la promptitude possible, et en avertirez également mon frère, mais communiquerez aussi en droiture au prince Ferdinand de Brunswick à Münster, soit par estafettes bien dirigées pour la sûreté de leur chemin, ou par des exprès même, si le cas le demande par l'importance des faits.35-4

Federic.

Nach dem Concept.

<36>

10672. UNTERREDUNG DES KÖNIGS MIT DEM GROSSBRITANNISCHEN MINISTER MITCHELL.

[Breslau, Januar 1759.]

Mitchell berichtet an Holdernesse, Breslau 21. Januar (separate), er habe dem Könige den französischen Operationsplan mitgetheilt, nach dem die ganze Armee von Soubise oder ein Theil derselben durch Hessen und Hannover vordringen solle, um mit den Schweden sich zu vereinen.

„His Prussian Majesty said immediately and with some vivacity that he did not believe the intelligence, that the French knew better than to give in to a project of this sort, that he imagined they had quite other things in view.“

Zwei Tage später ist Mitchell auf dasselbe Project zurückgekommen, um zu erfahren, ob der König von England für den Fall eines Angriffs gegen Hessen und Hannover auf die Unterstützung der preussischen Armee rechnen könne: „ . . . The King of Prussia replyed that, though he believed this project impracticable, he should be glad to join a body of his troops with those of the King in Order to cover and protect the country of Hesse, as well in deference to any proposai that came from the King as to shew the real regard he had for the Landgrave, who had been the bulwark of the alliance and deserved every mark of attention, but, added he: « Look round you and consider my situation, you know it; tell me where you think I can spare a single man, my enemies are increasing on all sides, and they are nearer to me than they were last year, it is therefore absolutely impossible for me to spare any corps of troops even for this necessary and désirable service. »“

Mitchell berichtet an Holdernesse, Breslau 21. Januar (most secret), er habe befohlenermaassen dem Könige Mittheilungen gemacht aus Erlassen der Londoner Regierung an die englischen Vertreter in Warschau und Petersburg. Der Gesandte Stormont sollte erkunden, ob der polnische Hof zu einem Abkommen mit Preussen geneigt sei; Keith in Petersburg sollte verschiedene Personen in der Umgebung der Kaiserin Elisabeth für den Frieden zu gewinnen suchen. „His Prussian Majesty was highly pleased with this new mark of confidential friendship on the part of His Majesty.

„As to the Court of Warsaw, His Prussian Majesty thinks that, notwithstanding the reasons they may have to be offended with the Court of Vienna, they still continue firmly attached to that court, and he concludes from thence that any slight appearances which may have been shewn at the Court of Warsaw of desiring an accommodation with the Court of Prussia were neither real nor sincere, but assumed to gain time and to serve other purposes ....

„The King of Prussia approves entirely of the instructions given to the King's minister at Petersburg, and, as he wishes, above all things,<37> to get rid of the Russians, he desired me to write in the strongest manner to Mr. Keith, that he expected he would do every thing that was possible to draw of the Russians from the alliance or at least to render them inactive.“

Mitchell hat dem Könige mitgetheilt, dass der König von Polen an Georg II. sich gewandt habe, um von dem preussischen Könige die Erlaubniss auszuwirken, dass der Churprinz von Sachsen und seine Gemahlin nach München oder Warschau sich zurückziehen dürften.37-1 Der König hat entgegnet: „I am persuaded the King is not informed of the true State of that case. You were yourself a witness, before and during the siege of Dresden, what part the Princess Electoral acted notwithstanding of her pregnancy. The application now made to the King to obtain leave for the Prince and the Princess Electoral to go to Munich or to Warsaw, is really meant more to hurt me than to serve the Princess, and from what you have seen and known of that affair, you must be convinced that the desire to retire at this time is only a pretext to cover the real intentions of favouring or perhaps of inviting a new irruption of the Austrian army into Saxony and a fresh attack upon the town of Dresden. I need say nothing to convince you of what importance it is to my affairs in the présent conjuncture to keep possession of Dresden, and the suffering the Royal and Electoral family to depart at this time, would in effect be giving up the ramparts of that capital ...“

Der erste Bericht nach der Ausfertigung im Public Record Office; der zweite nach der Abschrift in Mitchell's Nachlass im British Museum zu London.


10673. RESOLUTION VOR DIE DIRIGIRENDE MINISTER DES GENERALDIRECTORII UND VOM DEPARTEMENT DER AUSWÄRTIGEN AFFAIREN.

Breslau, 21. Januar 1759.

Se Königl. Majestät haben zwar ersehen, was Dero Ministerium des Generaldirectorii und vom Departement derer auswärtigen Affairen wegen der in der Provinz Ostfriesland vom Feinde bei dessen vormaliger Invasion verursachten Exactionen an Geld und Naturallieferungen, so auf dortigem Landtag zu einer Summa von 610000 Rthlr. angegeben werden wollen, gemeldet und wegen einer deshalb auszuschreibenden Vermögenssteuer vorgeschlagen hat.37-2 Wenn aber Se. Königl. Majestät schlechterdings vor ohnmöglich und mithin vor unwahr halten, dass erwähnte vom Feinde verursachte Exactiones an Oelde und Naturallieferungen sich in so kurzer Zeit, da der Feind diese Provinz occupiret<38> hat, und da ausserdem alle königliche Revenus zurückgeblieben und vom Feinde mit präripiret worden, sich auf die angegebene Summa der 610000 Rthlr. belaufen können, auch deshalb soupçonniren müssen, dass die Liquidation nicht richtig noch gründlich geschehen sei und darunter interessirte Absichten mit vorwalten, als können höchstgedachte Se. Königl. Majestät das vorgeschlagene Expediens, solche Schulden zu tilgen, noch keinesweges genehm halten, bis dass zuvorderst die Sache nochmalen ganz desinteressiret und mit aller Gründlichkeit examiniret und ein wahres und richtiges Mittel ausgemachet werde.

Friderich.

Nach dem Concept.


10674. AN DEN GENERALLIEUTENANT GRAF DOHNA.

Breslau, 22. Januar 1759.

Euer par estafette hieher gesandtes Schreiben vom 17. dieses habe Ich heute früh erhalten. Zuvorderst bin Ich surpreniret gewesen, aus solchem zu ersehen, wie Ihr aus dem, was Ich Euch vorher geschrieben,38-1 den Soupçon fasset, dass Ihr Feinde hättet, die bei Mir gegen Euch machinireten und Euch Meinen Unwillen zuzögen, welche Ihr selbst zu kennen glaubetet. Seid aber gewiss versichert, dass Ihr darunter sehr irret, und bitte Ich Euch, vernünftig zu sein und alle dergleichen ganz und gar ohngegründete Soupçons fahren zu lassen, um Euch einestheils damit nicht ohne die geringste Ursache selbst zu inquietiren und ohne einige Ursache zu allarmiren, anderntheils aber Mich damit zu behelligen. Ich gebe Euch Mein Wort, dass Ihr keine Feinde habet, noch Ich von einiger Ungnade gegen Euch etwas weiss; diesem könnet Ihr glauben. Wenn Ich aber eines und das andere erinnert habe, so hat Mir solches die gesunde Vernunft, und was ein jeder in dergleichen Vorfällen zu thun hat, an die Hand gegeben.

Ich danke Euch übrigens vor die gegebene Nachrichten, dergleichen Ich öfters von Euch gewärtigen will, und da Ihr schweres Geschütze bei Euch habet, so hoffe Ich, dass Ihr Mir nächstens ein paar hübsche Nester, so vom Feinde noch zu Demmin und Anklam seind, liefern werdet.

Friderich.

Nach dem Concept.


10675. AN DEN OBERST VON DER HEYDE38-2 IN COLBERG.

Breslau, 22. Januar 1759.

Es wollen Mich Briefe aus Polen benachrichtigen, dass, da die Schweden jetzo in der Enge getrieben worden, solche bei denen Russen sehr um Secours schrieen und von diesen die Versicherung erhalten<39> hätten, dass, wenn es ein starker Winter werden würde, dergestalt dass der Frost die Wege und Moräste practicabel machete, sie, die Russen, alsdenn versuchen wollten, die Festung Colberg zuvorderst zu surpreniren, um alsdenn denen Schweden hülfliche Hand thun und sich dorten in Meinen Landen souteniren zu können.

Ob nun schon Ich Mühe habe, zu glauben, dass die Russen mit Force dorthin was entrepreniren sollten, so habe Ich Euch doch diese Nachrichten hiermit communiciren wollen, auf dass Ihr beständig auf Eurer Hut seid und alle Eure Präcautiones dagegen nehmet, dass Euch der Feind, er komme stärker oder schwächer, nicht surpreniren könne, sondern Ihr gegen seine Entreprises, so er dort versuchen wollte, allert und vigilant seid, auch alles so präpariret habet, dass auf den Fall eines Versuches er darunter nochmals39-1 mit Schanden echouiren müsste. Ich reposire Mich darunter gänzlich auf Euch, wie Ihr dann auch deshalb nach Stettin und sonst mit dem Generalmajor von Malachowski correspondiren könnet.

Friderich.

Nach dem Concept.


10676. AN DEN GENERALMAJOR VON MALACHOWSKI.39-2

Breslau, 22. Januar 1759.

Dem General von Malachowski werden die Nachrichten über die Pläne der Russen in der gleichen Weise wie dem Obersten von der Heyde39-3 mitgetheilt.

Man hat Mir auch melden wollen, als ob die Russen eine beträchtliche Menge Schlitten anfertigen lassen, um sich deren bei festen Wegen oder Schnee zu einer Entreprise zu bedienen. Da Ich weiss, wie sehr Ich Mich auf Eure Vigilance verlassen kann, damit dergleichen Entreprise nicht so leicht, noch so reussiren könne, ohne dass alles Zeit genug davon avertiret werde, so habe Ich doch vor gut gefunden, auch den Commandanten zu Colberg, Obristen von Heyde, davon zu avertiren, mit dem Ihr allenfalls darüber auch weiter correspondiren könnet.

Weilen Ich aber demnächst auch in Erfahrung gekommen bin, dass die Russen viel Getreide zu Posen versammlen und durch Juden viele Vorräthe aufkaufen lassen, denen der Feldmarschall Fermor zum Anfang 1000 Dukaten auf die Hand giebet, das weitere aber in Terminen und so wie die Magazine nach und nach stärker werden, zu bezahlen verspricht, wozu denn die Juden in den Städten und auf dem Lande Bodens und Scheunen miethen, die mehrentheils ohne Bedeckung und nur verschlossen oder versiegelt seind, ausser dass ein kleines Detachement Kosacken zuweilen bei Posen herumstreifen soll: so wollen wohl intentionirte Leute in Polen glauben, dass zwei oder drei Escadrons Meiner Husaren nicht nur den weiteren Ankauf solcher Magazine ver<40>hindern, sondern auch das, was davon bereits zusammengebracht, ruiniren könnten.

Ich habe Euch dieses alles deshalb umständlich communiciren wollen, damit Ihr überleget und allenfalls Eure Partie nehmet, ob Ihr meinet, von denen obstehender Maassen angelegten Magazinen diejenigen, so davon zunächst an Meinen Grenzen seind, überfallen und ruiniren zu können; welches, wenn es geschehen könnte, Mir ganz lieb sein würde.

Friderich.

Nach dem Concept.


10677. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A DRESDE.

Breslau, 22 janvier 1759.

Je vous sais parfaitement gré de l'attention avec laquelle vous continuez de m'informer de ce que vous venez d'apprendre des différents mouvements des troupes ennemies en Bohême, en conséquence de votre lettre du 19 de ce mois.40-1 Portez toute votre attention pour être exactement informé et avec toute la promptitude possible de ce qui se passera de ce côté-là à ce sujet, qui m'est de la dernière importance pour en être bien instruit, et quant aux dépenses que vous ferez en espions pour cela, et que vous ne ménagerez, je vous en tiendrai compte. Il pourrait bien arriver, si l'ennemi se jette là avec toutes ou la plus grande partie de ses forces, que je serais obligé d'y envoyer des troupes d'ici ; et comme vous savez que le chemin d'ici jusque là n'est pas de quelque peu de jours, veillez d'une grande attention sur tout, afin de m'avertir à temps pour que je sache faire mes arrangements à propos et au temps juste.

J'approuve, au reste, que vous communiquez de tout cela avec mon frère Henri, ce que vous ferez également au prince Ferdinand de Brunswick, à qui je fais d'abord communiquer ce que vous m'avez appris.

Federic.

Nach dem Concept.


10678. AU FELD - MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Breslau, 22 janvier 1759.

En conséquence de ma dernière lettre,40-2 j'ai cru bien faire de communiquer à Votre Altesse ce que les lettres du lieutenant-général comte de Schmettau viennent de m'apprendre encore.40-3 II me marque qu'un de ses émissaires, homme sûr, qu'il avait détaché du côté de Pilsen, lui a assuré à son retour que, selon le dire de tout le monde en Bohême, l'armée ennemie était en mouvement, et que lui, émissaire, avait rencontré le 14 janvier 4 régiments d'infanterie et 2 de cavalerie avec<41> leurs canons, drapeaux et étendards sur le chemin vers Egra41-1 à un endroit nommé Petrau.41-2 Ils avaient été précédés d'un régiment de hussards habillé de bleu. A Strackwitz41-3 était arrivé un nouveau corps de Croates, à Schlaggenwald41-4 il y avait une boulangerie, et les magasins étaient à Pilsen et Egra. Il y avait un hôpital très considérable.

Voilà tout ce que j'ai appris. Votre Altesse, en comparant ceci avec Ses autres avis qui Lui seront apparemment venus, démêlera peut-être mieux que moi encore le dessein que l'ennemi saurait avoir par ces mouvements, si ces nouvelles se confirment, que je Lui donne d'ailleurs telles que je les ai reçues, et qui méritent au moins quelque attention, pour pénétrer si l'ennemi médite un dessein contre Votre Altesse par l'Eichsfeld ou autre part.

Federic.

Nach dem Concept. 41-5


10679. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Breslau, 24 janvier 1759.

J'ai reçu votre rapport du 13 de ce mois, qui m'a appris la triste nouvelle de la mort de la Princesse Gouvernante,41-6 dont j'ai été très sensiblement touché. J'en suis d'autant plus vivement affligé que je crains fort qu'après son décès les malintentionnés exilés et soutenus par la France ne remuent au possible pour porter les choses à l'extrémité entre les deux puissances maritimes,41-7 afin d'abaisser et ruiner l'une par l'autre. Mais comme vous n'y saurez rien faire, il faut bien voir tranquillement quel train ces affaires prendront; et ce qui me soulage encore dans mes appréhensions, c'est que de voir les affaires d'une certaine façon entre les mains du digne prince Louis de Brunswick,41-8 à qui vous ne manquerez pas de faire convenablement un compliment de ma part de la manière la plus affectueuse que vous saurez imaginer.

Federic.

Nach dem Concept.

<42>

10680. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN ET AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Breslau, 24 janvier 1759.

Le rapport que vous m'avez fait du 9 de ce mois, vient de m'être rendu, et dont j'ai été bien aise de voir que la négociation avec la cour de Hesse s'achemine de plus en plus à une heureuse conclusion. 42-1

Comme nous venons de recevoir la triste et fâcheuse nouvelle de la mort de la princesse gouvernante douairière d'Orange, et que l'on m'assure que la crainte d'une brouillerie ouverte n'a pas laissé de hâter sa mort, je crois qu'à moins que le ministère anglais ne sera bien sur sa garde pour ménager sagement les différends entre l'Angleterre et la République, il sera difficilement à éviter que ces brouilleries ne parviennent à une rupture ouverte, au gré et selon l'intention de la France, qui voudrait profiter dudit moment fâcheux pour fomenter des divisions dans la République et porter les choses à l'extrémité entre les deux puissances maritimes.42-2 Pour moi, j'en crains beaucoup pour les suites, d'autant que ces affaires sont extrêmement compliquées.

Federic.

Nach dem Concept.


10681. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A DRESDE.

Schmettau berichtet, Dresden 22. Januar: „J'apprends de bonne part qu'on se fie beaucoup aux projets de la campagne prochaine. Même la petite cour est dans la confiance que la Saxe sera délivrée, quoiqu'elle serait le théâtre de la guerre.“

Schmettau übersendet weiter die dem Prinzen Ferdinand mitgetheilten Nachrichten über die geplanten Unternehmungen der Oesterreicher, Franzosen und Russen. 42-3

Breslau, 25 janvier 1759.

J'ai bien reçu la lettre que vous m'avez faite du 22 de ce mois, et vous sais tout le gré possible des nouvelles dont vous venez de m'informer, et qui m'ont paru aussi vraies qu'intéressantes. Dès que vous aurez appris davantage de ces nouvelles, ne perdez pas un moment pour m'en avertir, et continuez aussi souvent qu'il vous en reviendra.

Federic.

Nach dem Concept.


10682. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

[Breslau, 25 janvier 1759.]42-4

En combinant vos nouvelles et celles que je reçois à présent,42-5 qui sont sans cela très vraies, je vois clairement que le dessein des Français et des Autrichiens dans cette campagne est de pénétrer par la Hesse,<43> de rejeter le prince d'Ysenburg en arrière, pour aller droit en Saxe du côté d'Erfurt. Cela étant non seulement probable, mais encore certain, vous voudrez bien instruire le prince d'Ysenburg, pour qu'il concerte ses mouvements avec mon frère Henri, et qu'au cas que toute cette masse tombe sur moi, il me porte quelque secours, soit en contenant un des corps ennemis, soit même en leur venant à dos et enlevant leurs magasins. J'apprends aussi pour certain que l'armée de Contades ne fera rien que quelques mouvements, pour contenir la vôtre; en ce cas, je me flatte que vous fortifierez encore davantage le prince d'Ysenburg, afin qu'il puisse mieux résister; car si l'on pénètre en Saxe et que l'on parvienne à m'écraser, le pays de Hanovre est pris à revers, et vous vous trouverez entre toutes ces armées dans une bien triste situation. Je vous prie de me mander vos idées, non seulement à moi, mais encore à mon frère, et je verrai si mon frère ne pourra pas chasser ces gens de Gotha et d'Erfurt.

Federic.

Un corps43-1 de 20 000 Autrichiens se joindra à l'armée de l'Empire et de Soubise et cetera. C'est la raison pourquoi ils défilent de la Bohême dans l'Empire et occupent Saalfeld, Erfurt et Gotha. Un autre corps d'Autrichiens formera une armée en Silésie, et les Russes doivent traverser la Silésie pour entrer aussi en Saxe.

Voilà à peu près à quoi le projet de l'ennemi se peut réduire présentement. La marche des troupes mandée dans ma précédente43-2 se confirme. L'on peut compter sûrement qu'il y a quelques projets en campagne, on le remarque trop à la contenance des Saxons qui ne savent pas s'en cacher tout-à-fait.

Das Hauptschreiben nach dem eigenhändigen Entwurf des Königs;43-3 die Beilage nach dem Concept.


10683. AN DEN GEHEIMEN KRIEGSRATH EICHEL IN BRESLAU.

[Breslau, 25. Januar 1759.]43-4

Es muss an Borcke nach Dresden geschrieben werden, er soll sich sputen, in kurzem so viel Geld zusammenzubringen, als nur möglich, und die Contributions voraus bezahlen zu lassen, damit, wann der Krieg dahin kömmt,43-5 wir voraus gezogen haben.

Friderich.

Eigenhändig.

<44>

10684. AU LIEUTENANT-COLONEL D'O, VICE-COMMANDANT A GLATZ.

Breslau, 25 janvier 1759.

J'ai bien reçu votre lettre du 23 de ce mois. Les différents arrangements que vous m'apprenez que les Autrichiens prennent, marquent absolument quelque projet dont ils méditent l'exécution. C'est pourquoi vous emploierez toute votre adresse et votre savoir-faire pour pénétrer au possible ce projet et pour en tirer les notions les plus précises que vous saurez, afin de pouvoir m'instruire au plus tôt mieux. Voilà à quoi vous appliquerez à présent tous vos soins, et ne ménagerez rien pour y bien réussir.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.


10685. AN DEN OBERST VON HACKE IN GLOGAU.

Breslau, 25. Januar 1759.

Ich habe Euren Bericht vom 21. dieses erhalten und danke Euch vor die darin communicirte Nachrichten, so Ihr wegen derer Russen erhalten habet. Ihr habet auch ferner damit zu continuiren, wann Euch dergleichen noch weiter zukommen werden. Insonderheit wird es Mir lieb sein, wann Ihr durch gute und zuverlässige Leute mit aller Sicherheit werdet erfahren können, ob die Russen zu Posen oder derer Orten weiter herum Magazine anlegen, und ob solchenfalls solche von einiger Consideration sein; welches Ihr Mir alsdann so bald als möglich, jedoch auch mit aller Zuverlässigkeit, zu melden habet.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10686. AU PRINCE LOUIS DE BRUNSWICK A LA HAYE.

Breslau, 25 janvier 1759.

Dans la sincère affliction que m'a causée la mort inattendue et prématurée de la princesse gouvernante douairière d'Orange, je n'ai pas peu été consolé par la lettre qu'il a plu à Votre Altesse de me faire à ce sujet le 14 de ce mois, et Elle me rend véritablement justice de croire que je regrette amèrement, par le décès de cette grande et digne princesse, la perte d'une amie dont j'ai toujours admiré les talents et les qualités éminentes. Les sages dispositions de feue la princesse au sujet de sa famille contribuent encore à ma consolation et surtout de voir que l'exécution en a été remise entre de si sages et habiles mains que celles de Votre Altesse, dont je ne saurais que me promettre les effets les plus heureux.44-1 J'en félicite Votre Altesse de bon cœur et<45> vous prie d'être très assuré que je contribuerai toujours de ma part, avec beaucoup de satisfaction et autant qu'il me sera possible, au bien et au bonheur de la famille; je plains seulement que les circonstances embarrassantes où je me trouve actuellement, ne me permettent pas de m'y employer à présent avec autant de zèle et d'empressement que je me sens par inclination : mais je mets toute ma confiance dans l'habileté de Votre Altesse, et je suis persuadé qu'Elle fera tout au monde, non seulement pour conserver à la famille de feue la princesse toute sa dignité et le lustre qui lui est dû, mais d'entretenir aussi également la République dans ses bons sentiments envers ses alliés les plus naturels, et dont la bonne cause commune sera toujours inséparable des intérêts véritables et fondamentaux de la République.

Federic.

Nach dem Concept.


10687. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Breslau, 25 janvier 1759.

Je suis bien satisfait de l'attention et de la diligence que vous employez pour m'informer de tout ce qui arrive à vos lieux, après l'événement fâcheux de la mort de la Princesse Gouvernante, et je vois avec plaisir que les choses se sont passées jusqu'ici bien tranquillement. Comme je connais la prudence consommée du prince Louis, je commence à espérer que le susdit événement n'entraînera pas d'aussi mauvaises et préjudiciables suites pour la bonne cause commune qu'on en devait craindre d'abord. Et quoique je ne sois pas encore sans appréhensions que les Français et leur parti ne remueront au possible, pour brouiller la République et pour mettre de la zizanie entre elle et l'Angleterre,45-1 je me flatte cependant que les talents du Prince trouveront moyens de prévenir tous ces maux, pourvu que l'Angleterre secondera un peu ses soins.

Voici la réponse45-2 que j'ai faite sur la lettre du prince Louis que vous m'avez envoyée à la suite de votre dernière dépêche du 15 de ce mois.

Federic.

Nach dem Concept.45-3


10688. AN DEN GENERALMAJOR VON WOBERSNOW.

Wobersnow berichtet, Breslau 24. December: „Der in Ew. Königl. Majestät Diensten nunmehro befindliche französische Capitaine de Jeney45-4 hat mir hierbeikommendes Project zugestellet und lieget mich inständigst an, solches Ew. Königl. Majestät allerunterthänigst zu überreichen.“

<46>

„Projet pour allumer la révolte dans la principauté de Transylvanie.

Der jetzige Gouverneur in Siebenbürgen ist der Graf Kemény, „un homme de beaucoup d'ambition et extrêmement passionné à l'indépendance“ . . .

„II n'en faut pas douter que la Porte Ottomane n'en demandera pas mieux qu'un des prétendants à ladite principauté — comme les comtes de Kemény, Kendeffy et Barcsai — venait à rechercher la protection de la Porte et à se rendre tributaire.

„La reine de Hongrie étant en guerre, le moment est favorable à l'objet, et pour disposer ledit comte de Kemény à faire sa démarche auprès [de] la Porte, l'auteur du projet s'en chargera. A cet effet il se rendra en Valachie, dès que Sa Majesté [le] trouvera à propos, et par ce canal il s'abouchera avec ledit comte. Il ne connaît que trop les sentiments du comte de Kemény : lui et le petit peuple voudront que ce fût déjà, mais ni l'un ni l'autre de leur chef n'oseront pas entamer, crainte de la mauvaise suite.“

Es wird die Pforte gewonnen werden müssen, um 20000 Mann Hülfstruppen zu stellen, „pour rétablir dans la principauté le comte de Kemény.“

„Des que le secours paraîtra aux frontières de Transylvanie, il n'en faut pas douter que tout le peuple se soulèvera, dont le nombre en peu de jours pouvait s'augmenter à 50 000 hommes armés : la principauté est très peuplée, et elle est abondante en fourrages et vivres.

„De plus, la Transylvanie est entourée, de tout côté, de bois et de montagnes: le secours de la reine de Hongrie qu'elle enverra contre les révoltés, ne pourra percer qu'avec la perte de la moitié de son armée. Il n'y a du côté de Hongrie que quatre passages qu'on peut boucher avec des abattis des arbres tellement qu'avec 5000 on arrêtera 100 000 hommes.

„C'est pourquoi ces 20 000 hommes n'est que trop pour y attirer la moitié de l'armée de la reine de Hongrie, et cette aventure l'obligera de faire une paix honteuse avec Sa Majesté.

„Or, si Sa Majesté voudra faire entamer la révolte par Sa protection, moyennant 4000 hommes de troupes réglées, on pourra réussir, pourvu que la Porte soit contente, et, en passant par Pologne, on pourra former plusieurs corps, sans arrêter la marche.“

Breslau, 25. Januar 1759.

Das Projet des Capitaine de Jeney, so Ihr Mir mit Eurem Schreiben vom 24. dieses communiciret habet, scheinet Mir zwar ganz gut und wohl ausgedacht zu sein, und habt Ihr ihm von Meinetwegen deshalb zu danken, die Schwierigkeit bei der Execution aber ist, dass zuvorderst, wie Ihr wisset, Ich von Meinen Truppen nichts eparpilliren kann, und dass, was demnächst die Pforte anlanget, es jetzo schon in der Saison gegen die Campagne zu späte sein würde, jemanden nun allererst dahin zu schicken, der denen Türken solches goutiren machte, und dass sie sich dazu noch zu rechter Zeit, und da wir dadurch soulagiret werden könnten, wirklich arrangireten; nicht zu gedenken, dass auch gewisse Liaisons in dem Lande en question mit vieler Behutsamkeit und Secret würden menagiret werden müssen, so alles vorjetzt wegen der Zeit zu späte, obgleich sonst practicable sein dörfte.

Friderich.

Nach dem Concept.

<47>

10689. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN ET AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Breslau, 26 janvier 1759.

... Je me borne cette fois-ci de vous dire qu'autant que toutes les nouvelles que nous avons de l'ennemi, conviennent, les Français et les Autrichiens travaillent avec toute la diligence possible pour ouvrir au plus tôt mieux la campagne, et je crois voir assez clairement que leur dessein est de pénétrer par la Hesse, pour aller droit en Saxe du côté d'Erfurt. Cela arrivant, je crois que la cour de Londres voudra bien instruire le prince d'Ysenburg, pour qu'il concerte ses mouvements avec mon frère le prince Henri, qui commande mon corps d'armée en Saxe, afin de pouvoir d'autant mieux s'opposer à cette masse d'ennemis, en prenant ses concerts avec le susdit prince d'Ysenburg; car si l'ennemi pénétrait en Saxe et parvenait à écraser là mon frère, le pays de Hanovre serait pris à revers, et le prince Ferdinand se trouverait entre toutes ces armées ennemies dans une situation bien embarrassante, en attendant que j'aurais les forces de Russie et celles des Autrichiens sur les bras.

Federic.

Nach dem Concept.


10690. AN DEN GENERALLIEUTENANT GRAF DOHNA.

Breslau, 26. Januar 1759.47-1

Ich habe Euren Bericht vom 20. dieses erhalten, aus welchem Mir dann recht lieb zu ersehen gewesen, dass Ihr auch mit der Stadt Anklam fertig seid, und dass solches auf gleiche Art, wie solches vorhin schon mit Demmin geschehen, genommen worden.47-2 Ich werde auch die nähern Umstände deshalb von Euch noch nächstens gewärtigen. Es decidiret solches zwar den Krieg nicht, inzwischen ist es dennoch allemal gut, weil die kriegesgefangene Garnisons den Feind so viel an Mannschaft schwächer machen ...47-3

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.

<48>

10691. AN DEN GENERALMAJOR VON WEDELL.48-1

Breslau, 27. Januar 1759.48-2

Ich habe Euer Schreiben vom 22. dieses erhalten und daraus mit vieler Zufriedenheit ersehen, welchergestalt Ihr nunmehro Eure im Anhaltschen aufgehabte Commission48-3 völlig geendiget habet. Ich bin auch von allem dem, so Ihr deshalb noch meldet, sowie überhaupt von der sehr guten Art, mit welcher Ihr Euch davon acquittiret habet, sehr zufrieden und danke Euch zugleich vor alle Eure darunter genommene Bemühung.

Dass Ihr sonsten nach Meines Bruders, des Prinzen Heinrich Liebden, Disposition die bei Euch gehabte Bataillons und Escadrons jede ihrer Orten abgeschicket habet, solches ist recht gut; so approbire Ich auch, dass Ihr sogleich darauf nach Berlin abgereiset seid, um Euch daselbst kuriren zu lassen,48-4 wozu Ich Euch dann um so mehr allen Success anwünsche, damit Ihr sodann bald wiederum auf Euren anderweiten Posten kommen könnet.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Wedell'schen Familienarchiv zu Ludwigsdorf in Schlesien.


10692. AN DEN GENERALLIEUTENANT GRAF DOHNA.

Breslau, 28. Januar 1759.

Ich habe Euren Bericht vom 23. dieses erhalten und aus solchem und dessen Beilagen recht gerne ersehen, was Ihr von der Uebergabe und Einnahme der Stadt Anklam gemeldet habet. Ich bin auch insoweit aus denen von Euch angeführten Ursachen ganz wohl davon zufrieden, obschon Ich noch kein Exempel von dergleichen Capitulation48-5<49> vorhin gesehen habe. Da Ihr bei solcher Gelegenheit eine gute Anzahl Pferde auch Wagens mitbekommen habet, so müsset Ihr mit erstem Eure Husaren, so viel es angehet, remontiren, auch wohl einige, so dazu tüchtig seind, zu Dragonerpferde mit employiren, das übrige aber bei Eurer Artillerie und Proviantfuhrwesen mit gebrauchen.

Was den von Euch angeführten Abgang an Munition zur Feldartillerie anbetrifft, da muss zuvorderst ordentlich specificiret werden, was und wie viel deshalb nöthig ist, damit Ich deshalb die behörige Ordres ertheilen könne. So viel aber Eure zu errichtende Magazins zur Subsistance des Corps d'armée in künftiger Campagne anlanget, da müsset Ihr sogleich darauf denken und zu solcher brav Mehl, Korn, auch Fourage und alles aus Schwedisch Pommern und aus dem Mecklenburgschen mitziehen, mithin Euch, wie Ich schon vorhin erinnert habe, Eure Magazins selbst machen, alles aber nach Stettin bringen lassen, als woselbst der beste und convenableste Ort zu Anlegung eines Hauptmagazins ist. Ich glaube mithin, dass, wenn mit Fleiss dazu gethan wird, Ihr gar bald werdet an und über 4000 Wispel Mehl und ein paar tausend Wispel Haber nach Stettin bringen lassen können, welches, dass es angehet, Ich gar nicht im geringsten zweifele.

Im übrigen sollet Ihr Mir schreiben, wie stark dann nunmehro das schwedische Corps d'armée dorten sein könne, dann der Abgang davon doch beträchtlich sein muss, da wir in beiden Plätzen Demmin und Anklam auf 2500 Kriegesgefangene bekommen, sonsten auch vorhin an dergleichen bei verschiedenen Gelegenheiten ohngefähr an 500 Mann erhalten haben, die Desertion bei ihnen bekannter Maassen zeither stark gewesen und also wohl an 1000 Mann zu rechnen ist, ausserdem sie an Kranken wenigstens ebenso viel haben müssen und also Meines Ermessens der ganze Rest 14 000 Mann ausmachen kann. Wornach Ihr Euch wohl zu erkundigen und Mir davon, so viel möglich, mit Zuverlässigkeit zu berichten habet.

P. S.

Auch habe Ich Euch hierdurch nur noch, jedoch nur zu Eurer alleinigen Direction, auch nur als eine an sich noch nicht gewisse noch ausgemachte Sache communiciren wollen, wie dass Ich nicht glaube, dass Ihr wegen kommender Campagne mit Eurem ganzen unterhabenden Corps dortiger Orten werdet stehen bleiben, sondern dass vielleicht nur der Generallieutenant von Manteuffel (als mit welchem allein Ihr hieraus communiciren könnet) mit ohngefähr 6 bis 8000 Mann da stehen bleiben wird, um die Schweden zu conteniren, Ihr aber mit dem übrigen Corps<50> werdet nach Sachsen marschiren und zu meinem Bruder, des Prinz Heinrich Liebden, werdet stossen müssen; denn da man wissen will, dass die Russen auf Schlesien und gegen Sachsen marschiren und da operiren wollen, so werde Ich solchenfalls Meine Corps zusammenhalten müssen.

Es ist dieses aber, was Ich Euch hiervon schreibe, noch gar nichts positives, sondern alles bis dato nur Muthmaassungen und eine generale Idee, die Ich Euch nur vorläufig im Vertrauen communicire. Indessen Ihr wohlthun werdet, alles überall nunmehro sowohl bei der Artillerie und dem Artillerietrain, als auch bei [dem] Proviantfuhrwesen der Armee und derer Regimenter alles bald wieder in gehörigem Stande setzen, auch, was wegen der Mundirungen und überall sonsten nöthig ist, besorgen zu lassen, damit alles im Stande komme, zumalen da ausser Zweifel auch dorten die Winterquartier-Douceurgelder schon ausgezahlet sein werden.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10693. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON ZIETEN.50-1

Breslau, 28. Januar 1759.

Der König dankt für die Nachrichten im Rapport vom 27. Januar. Zieten soll mit dergleichen Meldungen „öfters continuiren“ und sich alle Mühe geben, alles dasjenige in Erfahrung zu bringen, was in seinen „Nachbarschaften und sonsten feindlichen Orten passiret“ .

Dass der Feind eine so starke Armee in Mähren zusammenziehen wolle, als Euch angezeiget worden,50-2 solches habe noch Mühe zu glauben, weil sonsten schon mehr von Truppen dorten sein müsste, als wie noch bisher dorten ist, denn bis dato noch das meiste vom Feinde zwischen Eger und Prag stehet.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Zieten'schen Familienarchiv zu Wustrau.


10694. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A DRESDE.

Breslau, 28 janvier 1759.

J'ai reçu la lettre que vous m'avez faite du 24 de ce mois, et vous remercie de tout ce que vous avez bien voulu me communiquer de nouvelles. Quant à celle qu'il se trouvait actuellement assemblé un corps des troupes ennemies de 20000 hommes aux environs de Rum<51>bürg, Schluckenau p. p., j'avoue que j'ai de la peine à croire qu'on ait rassemblé tant de troupes de ce côté-là, et ne comprends d'où on aurait les tirées, tandis qu'on voudrait faire ses plus grands efforts d'un autre côté.51-1 Je me repose, cependant, sur votre vigilance que vous n'oublierez rien pour avoir de bons et prompts avis surtout ce qui regarde les mouvements de l'ennemi, afin de pouvoir m'en instruire exactement.

Federic.

Nach dem Concept.


10695. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Breslau, 28 janvier 1759.

La lettre que Votre Altesse m'a faite du 20 de ce mois, m'a été fidèlement rendue, et c'est un cas assez heureux pour moi que nos ennemis ne savent pas encore se décider sur leur plan d'opérations pour la campagne prochaine, puisque cela me donne le temps d'achever tous les arrangements qu'il me faut, et dont vous ne sauriez vous guère représenter combien j'en suis surchargé et accablé, afin de tout mettre en ordre. Je voudrais bien parier que les armées sous Contades et sous Soubise, toutes deux prises ensemble, n'iront pas le printemps qui vient au delà du nombre de 100 000 hommes.

Je suis sur le point de faire un voyage à rencontre de mon frère Henri51-2 à un rendez-vous que je lui donnerai à moitié chemin, afin de lui parler de nos affaires en Saxe et pour concerter si nous ne pourrons pas tenter quelque entreprise toute à l'imprévu sur l'ennemi du côté de Gotha et d'Erfurt.51-3 J'en veux bien vous avertir d'avance, mais vous supplie bien de n'en vouloir pas parler mot à âme qui vive, puisque le succès en dépendra absolument du secret qu'on ménagera sur l'entreprise; mon frère Henri en correspondra avec vous. Le prince d'Ysenburg nous pourra en quelque façon être en aide, et un heureux succès lui sera aussi utile qu'à nous, arrêtera l'ennemi, pour ne pas pouvoir faire sitôt de nouveaux progrès, et fera gagner du temps à nous tous.

Federic.

Nach dem Concept.


10696. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.

Breslau, 30 janvier 1759.

C'est avec bien de la satisfaction que j'ai appris par votre rapport ordinaire du 16 de ce mois la conclusion du nouveau traité de subsides avec la cour de Hesse au contentement des deux parties contractantes.51-4

<52>

Mes vœux à ces sujets auraient été accomplis, si en même temps j'aurais pu apprendre une heureuse conciliation des différends de mer, surtout avec la Hollande,52-1 chose qui me tient encore dans des appréhensions fort désagréables, et dont je souhaiterais bien qu'il se trouvât un moyen de l'accommoder amiablement au plus tôt mieux, et c'est à ce sujet que je compte pour un vrai et grand malheur la mort de feue la Princesse Gouvernante.52-2

Comme, depuis quelque temps, j'entends parler beaucoup des armements du roi de Deux-Siciles, tout comme de celui de Sardaigne, vous me ferez plaisir de me marquer exactement si l'on en sait plus de détails en Angleterre qu'on n'en sait ici, et si la cour de Londres y est pour quelque chose; quand ceci serait, j'en serais bien aise, mais je voudrais au moins être confidemm'ent instruit jusqu'où cela allait.52-3

Nos nouvelles se confirment, et autant que j'en peux juger, jusqu'à présent, je les estime fondées, que les Autrichiens et les Français veulent porter toute leur force, la campagne qui vient, vers la Saxe,52-4 et que les derniers ne veulent agir que défensivement au Rhin. Dans ce cas-là, j'espère qu'on donnera des ordres en Angleterre qu'au moins le prince d'Ysenburg agisse de concert alors avec mon frère le prince Henri, par ces [raisons] que je vous ai déjà communiquées;52-5 et comme j'ai vu, il y a quelque temps, une lettre d'un des ministres de Hanovre, en conséquence de laquelle ceux-ci paraissent être en appréhension qu'il n'y ait un plan entre les Français et les Suédois, selon lequel les derniers doivent marcher par le Mecklembourg vers l'Elbe, afin de se joindre aux premiers par le Hanovre,52-6 j'ai bien voulu vous informer que, dans le moment présent, mon général Dohna a rejeté toute l'armée suédoise dans Stralsund et sur l'île de Rügen, qu'il vient de leur reprendre les villes de Demmin et d'Anklam, que les Suédois avaient passablement fortifiées, que les deux garnisons ont été faits prisonnières de guerre, et que, par là et en d'autres petites rencontres, nous leur avons pris jusqu'à 4000 hommes. Et comme, d'ailleurs, la désertion a été très forte parmi eux, et qu'ils souffrent beaucoup par les maladies, je crois leurs troupes fort diminuées et réduites à 14000 hommes à peu près, en sorte que le sénat de Suède trouvera infiniment de difficultés de les rétablir.

Au surplus, je veux bien vous dire, quoique dans la dernière confidence, que je suis actuellement occupé d'un plan pour faire susciter en Suède même une espèce de révolte,52-7 qui au moins doivent52-8 de<53>mander à cors et à cris53-1 la convocation d'une Diète extraordinaire, quand même je dus employer quelques sommes en argent à cette fin.

Federic.

Nach dem Concept. 53-2


10697. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Breslau, 30 janvier 1759.

Vous savez combien il me doit importer de pouvoir mener les affaires en Suède à ce qu'il y soit convoqué une Diète extraordinaire, pendant que les esprits sont en fermentation sur les mauvais succès de leur guerre; je suis même fâché que je n'aie pu adopter les idées que vous m'aviez suppéditées à ce sujet,53-3 par les raisons que je vous marquai alors. Mais comme j'ai songé depuis à d'autres moyens pour arriver à ce but, voici l'idée qui m'est venue, et que vous tâcherez de votre mieux de mettre en exécution; c'est que je vous ferai compter pour cet usage la somme de 40000 écus, et vous vous concerterez, sans perdre du temps, avec le comte Hordt,53-4 tout comme avec le comte53-5 Wrangel,53-6 pour se procurer des gens qu'ils sauront envoyer en Suède, munis de cet argent, pour y exciter dans les provinces les plus propres à ce sujet, par leurs inspirations, accompagnées de largesses, soit une révolte contre les sénateurs du parti contraire, soit des cris après la convocation d'une Diète extraordinaire, afin que je me voie par là débarrassé d'un ennemi au moins d'un côté. Je crois que la grande fermentation qui règne actuellement parmi les esprits en Suède, avec les pertes que les troupes suédoises ont souffertes à l'occasion de la prise de Demmin et d'Anklam, et qui pourront aisément aller, inclusivement les déserteurs et les malades, jusqu'à 5000 hommes, pourront beaucoup favoriser notre dessein, pourvu que nous ne traînions pas l'exécution, et que nous nous y prenions bien à profiter des moments favorables. C'est pourquoi vous vous arrangerez d'abord avec les susdits comtes Hordt et Wrangel, afin de convenir d'un plan à ce sujet, et qu'ils se procurent des gens propres et habiles pour le mettre en exécution.

Federic.

Nach der Ausfertigung.

<54>

10698. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Breslau, 31 janvier 1759.

Mes gens en Saxe ayant intercepté une lettre qu'un des officiers saxons auprès de l'armée française vient d'écrire à un homme de qualité, son ami, je n'ai pas voulu manquer de la communiquer à Votre Altesse, parceque son contenu m'a paru mériter quelque attention, et qu'elle confirme assez ce que j'ai présumé. La voici de mot en mot:

„A Katzenelnbogen54-1 ce 14 janvier.

„Quoique vous me marquiez dans votre lettre que vous n'espérez pas de longtemps de me voir, j'espère avoir cet honneur-là la campagne prochaine sûrement, car le plan est qu'à la sortie des quartiers d'hiver nous marcherons avec l'armée du prince de Soubise, de même que nos 4 régiments de dragons et 2000 pandours, qui fera en tout une armée de 40 000 hommes, droit en Saxe; et soyez assuré que nous aimons trop les intérêts de notre maître pour que nous perdions tous plutôt notre vie, ou nous délivrerons la Saxe de l'ennemi. Nous attendons avec impatience qu'on entre en campagne.“

Federic.

P. S.

L'affaire touchant mon artillerie que vous avez autrefois fait venir de Tœnning contre une évaluation en argent selon un certain prix,54-2 n'étant pas encore réglée ni l'argent payé, j'ai bien voulu en faire souvenir Votre Altesse, pour qu'Elle ait soin à ce que cette affaire soit finie, d'autant que vous savez que je ne suis pas à présent dans une opulence d'argent.

Comme j'ai chargé mon lieutenant-colonel de Collignon de faire bon nombre de recrues pour mon armée dans quelques contrées de l'Empire, je le recommande avec instance à la protection de Votre Altesse, dans le cas qu'il en aura besoin. Si, d'ailleurs, vous voudrez l'aider en quelque façon, afin qu'il [eût] bientôt son nombre de recrues complet, j'en aurai une obligation très particulière à Votre Altesse de l'amitié qu'Elle me marquerait par là.

Nach dem Concept.

<55>

10699. AN DEN GENERALMAJOR VON PLATEN55-1 UND AN DEN OBERSTEN GRAF HORDT.55-2

Breslau, 31. Januar 1759.

Ich werde benachrichtiget, als ob die Russen eigentlich nicht in Posen oder nach denen schlesischen Grenzen zu, sondern vielmehr zu Friedland, Schneidemühl, Czainskow,55-3 Cosesen55-4 und Kron55-5 Magazins anlegten, bei welchen sie aber keine oder doch sehr geringe Bedeckung Hessen, sondern solche nur mehrentheils auf Bodens oder in Scheunen verschlossen hielten. Daferne nun solches richtig und wahr ist, wornach Ihr Euch zuvorderst unter der Hand erkundigen müsset, so befehle Ich hierdurch, dass Ihr solches nicht leiden, sondern vielmehr Eure Anstalten so disponiren sollet, um ohnvermuthet auf dergleichen Magazins zu fallen und solche zu ruiniren. Wornach Ihr Euch dann zu achten habet. Uebrigens werdet Ihr auch aus der abschriftlichen Anlage ersehen, was Ich wegen dergleichen und anderer Nachrichten vorhin an den Generalmajor von Malachowski geschrieben habe,55-6 in der Meinung, dass derselbe noch mit seinem Regiment der Orten stünde; nachdem Ich aber nicht ohne Befremden aus dessen Antwort vom 26. dieses dessen schon geschehenen Rückmarsch ersehen müssen, so kann Ich nicht umhin, Euch hierdurch dasjenige überall zu recommandiren, was Ich sonsten demselben aufgetragen und recommandiret hatte.55-7

Friderich.

Nach dem Concept.


10700. AN DEN GENERALLIEUTENANT GRAF DOHNA.

Breslau, 31. Januar 1759.

Ich habe Euer Schreiben vom 25. dieses erhalten und gebe Euch darauf in Antwort, wie Ich zwar Euren Vorschlag, und wenn Ihr dadurch gewiss zu Meinem Zweck zu gelangen glaubet, genehm halten will, dass nämlich im Mecklemburgischen freiwillige Werbeplätze für die dortige Regimenter angeleget werden, um sich gegen geringes Handgeld völlig zu completiren. Es können aber dazu die vacanten Gelder nicht genommen werden, als welche der Generalkriegeskasse gehören und zu solcher ordentlich berechnet und bezahlet werden müssen: dahergegen Ich geschehen lassen will, dass Ihr dorten von dem Lande Werbegelder einfordert und zu erwähntem Behuf verwendet. Dabei Ihr die grossen und reichen Familien im Gelde heranziehen oder auch anhalten müsset,<56> dass sie vor die andern den Vorschuss thun müssen. Alles dieses aber muss sehr bald und sonder Zeitverlust geschehen; denn Ich Euch auf Eure Pflicht und auf das höchste recommandire, dahin zu sehen und sehr darauf zu halten, dass die dortige Regimenter auf das baldigste ganz complet werden müssen, damit sie noch die Zeit haben, die neuen Leute zu exerciren und alles in die erforderliche Ordnung zu bringen.

Sonsten befehle Ich Euch noch hierdurch, dass Ihr gleichfalls davor sorgen und denen Regimentern, so der Generalmajor von Wedell unter seinem Commando gehabt, welche Euch schon bekannt sein, eine hinlängliche Anzahl Rekruten aus dem Mecklemburgischen nach Sachsen zuschicken sollet, damit auch diese sich dadurch completiren können.

Im übrigen dienet Euch zur Nachricht und Achtung, wie dass Ich dem Generalmajor von Stutterheim erlaubet habe, für sein unterhabendes Regiment einige schwedische Kriegesgefangene zu werben.

Schliesslichen und da Ich angemerket habe, wie dass bei einigen Husarenregimentern oder auch Escadrons es einschleichen wollen, dass bei ihnen eine besondere sogenannte Beutekasse gemachet worden, zu welcher alles, was auf den Feind an Beute gemachet worden, geliefert werden sollen, um es nachher nach einer gewissen Proportion zu vertheilen, hierdurch aber nur geschiehet, dass der gemeine Mann auf alle Weise zu kurz kommet oder wenigstens doch glaubet, dass er vervortheilet wird, mithin sich in der Ardeur, den Feind aus Hoffnung der von ihm zu machenden Beute muthig und vif zu attaquiren, relachiret, und solches endlich ein ganzes Regiment verdirbet, dass es mol in seinen Attaques wird, so verbiete Ich dergleichen gemeinschaftliche Beutekassen auf das schärfeste hierdurch, und sollet Ihr dergleichen, es sei, unter was Prätext es wolle, durchaus nicht leiden, noch heimlich oder öffentlich gestatten, vielmehr dahin sehen, dass ein jeder Husar dasjenige, so er sich mit seinem Säbel von dem Feinde an Beute erwirbet, auch ohne Abzüge oder Chicanes behalten müsse : gestalten Ich denn den ersten Officier, so dagegen handelt und den Ich deshalb fassen werde, nach der grössesten Rigueur bestrafen werde.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10701. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Finckenstein übersendet, Berlin 27. Januar, den Auszug aus einem Schreiben des Kammerpräsidenten Baron Münchhausen vom 21. Januar: Ein vertrauter, gut unterrichteter Freund hat Münchhausen Aufklärung gegeben über die Pläne des Wiener Hofes: „Selon les idées de mon ami, on est persuadé à Vienne que la célérité admirable avec laquelle Sa Majesté Prussienne sait faire mouvoir Ses armées, et ce génie supérieur qui Lui fait prendre les mesures les plus justes pour Se porter à temps partout où Sa présence est nécessaire, Lui donne une supériorité marquée sur Ses ennemis, pendant que ceux-ci agissent séparément. C'est pour éviter cet inconvénient qu'on tâchera, comme mon correspondant m'assure, de rassembler aussi près qu'on pourra,<57> et de tenir, pour ainsi dire, dans une position centrale toutes les forces destinées à combattre Sa Majesté Prussienne, pour L'accabler par le nombre, et qu'on ne tentera pas des sièges, mais qu'on recherchera des batailles, pendant que les armées seront disposées de façon à pouvoir se soutenir en cas d'échec. Il prétend que l'Impératrice-Reine fera agir deux puissantes armées, l'une sur l'Oder et la seconde sur l'Elbe, et que celle de la Russie, combinée avec la suédoise, tâchera de percer dans le Brandebourg. Il me marque de plus que, par une suite de ce système, on désapprouvait et déconseillait à Vienne le siège de Stettin, dont il avait été question dans le commencement.“

Münchhausen fügt hinzu: „Je ne doute pas que la cour de Vienne, qui regarde cette campagne comme la dernière qu'elle fera contre Sa Majesté Prussienne, agira avec toute la vigueur que son acharnement lui inspire ... Le duc de Choiseul doit, à la vérité, témoigner beaucoup d'éloignement pour la paix et une déférence aveugle pour tout ce que la cour de Vienne désire.“

Breslau, 31 janvier 1759.

Der König dankt für die Zusendung.

Il y a beaucoup de choses vraies, et quoique l'on voit bien que [la lettre] ne soit pas écrite d'un homme qui s'entend à la guerre, je crois cependant les circonstances y marquées au fond vraies. Aussi quand vous aurez encore de pareilles lettres, vous ne manquerez point de me les communiquer exactement, parcequ'elles me sont nécessaires et instructives, surtout dans les moments présents . . .

Federic.

Nach der Ausfertigung.


10702. AN DEN GENERALMAJOR VON ANGELELLI.57-1

[Breslau, Februar 1759.]

Freibataillons Winterquartier-Douceurs zu geben, ist nicht Manier, sondern die Freibataillons finden ihre Winterquartier-Douceurs in Feindes Landen, wo sie Beute machen und plündern ; welches die andern Regimenter régulièrement nicht thun dörfen, und also Douceurs bekommen.

Weisungen [Bleinotizen] für die Antwort; auf dem Rande des Berichts von Angelelli, d. d. Landshut 30. Januar.


10703. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A DRESDE.

<58>

Schmettau berichtet, Dresden 29. Januar: „II est sûr que la jeune cour et même celle de Varsovie ont peu d'espérance, et il paraît qu'elles ne font pas grand cas sur leurs alliés, même pas sur les Russes. Cela va si loin qu'en grande confidence la Princesse m'a fait savoir qu'elle ne souhaitait qu'à parler à Votre Majesté, et je crois qu'elle serait à disposer, si cela ne se peut faire, qu'elle s'explique envers Elle, Sire, par écrit.

Breslau, 1er février 1759.

J'ai reçu votre lettre du 29 janvier et vous remercie bien des nouvelles que vous m'y avez marquées, et que j'ai trouvées aussi intéressantes que curieuses; aussi ne manquerai-je pas d'y réfléchir ultérieurement.

En attendant, vous flatterez et

Car, selon ce qui me paraît, elle veut confier tout à Votre Majesté; mais son embarras est qu'elle voudrait cacher à tout le monde son secret, et qu'elle ne voudrait être compromise. Ceci m'a été confié sur mon honneur.“

Schmettau berichtet 'ferner, dass die österreichischen Regimenter in der Gegend von Eger58-1 und in Baireuth Befehl empfangen hätten, Halt zu machen.

cajolerez la jeune cour au possible — quoiqu'en prenant toujours vos sûretés à certains égards — pour l'entretenir dans de bons sentiments et pour nourrir surtout ceux de la Princesse Électorale qu'elle vous a fait marquer à mon égard.

Au surplus, mon sentiment sur ce qui regarde les desseins de l'ennemi sur la Saxe, est que les Autrichiens ont voulu marcher d'abord tout droit en Thuringe, mais comme ils n'ont pu être d'accord avec les Français, ils en ont suspendu l'entreprise et fait halte encore.

Federic.

Nach dem Concept.


10704. AU PRINCE FERDINAND DE PRUSSE A SCHWEDT.58-2

Breslau, 2 février 1759.

Mon cher Frère. Je viens d'apprendre que votre santé se trouve encore dans un mauvais état.58-3 J'envoie Cothenius aussitôt à Schwedt, pour qu'il puisse vous prescrire une cure, et je vous prie de ne point venir ici, avant que vous ne soyez tout-à-fait guéri.58-4 Adieu, cher frère, je vous embrasse de tout mon cœur.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Königl. Hausarchiv zu Berlin. Eigenhändig.


10705. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Breslau, 2 février58-5 1759.

Je vous adresse à la suite de cette lettre une pièce anecdote et très secrète58-6 qui m'est parvenue de bon lieu, et dont je souhaite fort qu'elle soit imprimée en Hollande dans le dernier secret et de façon<59> qu'on ne saurait jamais pénétrer ni qu'elle vous est parvenue de ma part, ni que vous en fussiez aucunement mêlé, ni même le lieu de l'imprimerie. Vous appliquerez vos soins et votre savoir-faire à ceci et en agirez, au reste, de la même façon dont vous avez déjà agi en d'autres pareilles occasions.59-1

Federic.

Nach dem Concept.


10706. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

<60>

Prinz Ferdinand antwortet, Münster 28. Januar, auf das Schreiben des Königs vom 14. Januar:59-2 „Quant à l'expédition contre l'armée de Soubise, je ne saurais disconvenir que Votre Majesté a raison de ménager Ses troupes. Cependant, les mouvements que les ennemis ont faits depuis, ont changé tellement la situation des affaires que je ne sais, Sire, si je pourrai seul entreprendre quelque chose avec une probabilité de succès. Le prince de Soubise s'est emparé de la ville de Francfort. La disposition de ses quartiers est telle que j'aurais tort de me flatter de le surprendre; d'ailleurs, une quinzaine de bataillons de l'armée de Contades avec quelques régiments de cavalerie mis en quartiers entre Cologne et Coblenz se tiennent prêts, selon de bons avis que j'en ai, pour marcher au secours de Soubise. Il est sûr qu'ils pourront le joindre, avant que je puisse venir aux mains avec lui. D'un autre côté, les troupes des Cercles avancent vers la Hesse le long de la Werra. Mais ce qui est plus important, c'est que 4 régiments d'infanterie autrichienne avec 2 de cuirassiers et un de dragons sont en marche pour avancer dans la Thuringe sur les frontières de la Hesse. Ne pouvant plus compter sur la surprise, il me semble que je donnerais trop au hasard en entreprenant l'expédition avec un si médiocre corps de troupes que j'y puis employer; à moins de partager l'attention de tant de troupes, je ne vois pas que je puisse faire quelque chose qui vaille. En avançant sur Francfort, je trouverais un ennemi deux fois plus fort que moi en front.

Breslau, 6 février 1759.

J'ai bien reçu la lettre du 28 de janvier que vous avez voulu me faire, et vous suis infiniment obligé des avis très intéressants dont vous m'avez fait communication par là.

Mes affaires ne sont pas en état que je puisse me remuer actuellement; il manque 5000 chevaux sur le corps de cavalerie que j'ai ici en Silésie ; les régiments ne sont qu'à moitié complets, les régiments d'infanterie n'ont ni habits, ni tentes, ni marmites. Cependant, tout cela sera complet, s'il plaît à Dieu, vers le 10 de mars, et vers la mi-mars alors je pourrai être en état de me présenter vers l'ennemi. Malgré cela, comme il est nécessaire d'empêcher l'ennemi de faire des magasins à Erfurt et à Gotha, j'ai commis à mon frère59-3 de les en chasser vers la fin de ce mois, et je crois que le prince d'Ysenburg pourra fort faciliter cette opération59-4 en s'avançant du côté de Vacha,59-5 et comme j'ai chargé mon frère d'entretenir correspondance avec vous sur cette affaire, je m'y remets.

Vous voyez par la lettre de

tandis que je me mettrais les Autrichiens au dos : en sorte, Sire, que je ne vois pas comment je puis agir seul, sans gâter les affaires, à moins de compter sur le hasard.

Je conçois, cependant, qu'il n'y aurait peut-être rien de plus avantageux que de déranger les projets des ennemis sur le Main. J'en puis juger par une lettre du duc de Choiseul du 16 de janvier dont j'ai eu copie. Ce ministre y dit en termes exprès : « Nous donnerons aussi, de concert avec la cour de Vienne, de la besogne aux Hanovriens et au roi de Prusse. Le plan des opérations du général Daun pour la campagne prochaine est des plus beaux, et il y a tout lieu de s'en promettre d'heureux succès, s'il peut prévenir le roi de Prusse, comme il se le propose. Nous seconderons efficacement ses opérations, et nous tâcherons de porter le théâtre de la guerre dans le cœur des États des ennemis. Le siège de Magdeburg, qui avait été résolu dès l'année dernière, entre dans nos plans d'opérations, et nous ne pouvons manquer de réussir, à moins que la mort du roi d'Espagne ne dérange nos projets, comme nous avons tout Heu de le craindre.  »“ . . .

de faire agir le prince d'Ysenburg

M. de Choiseul que le projet de l'ennemi dans cette campagne est de porter toutes ses forces contre moi. Je tâcherai de fortifier mon frère en Saxe, pour qu'il soit en état de soutenir son point. Ma propre besogne sera très difficile; car Daun veut attaquer avec une armée en Haute-Silésie, et ils veulent faire entrer les Russes en Silésie du côté de Carolath,60-1 pour faire une nouvelle diversion de ce côté-là. Vous comprenez vous-même que, si je ne complète pas mes troupes à temps, qu'il me sera bien difficile de résister à tant de forces supérieures, à moins qu'un changement favorable dans les affaires générales ne vienne à mon secours. Le commencement de cette année est plus critique que celui de l'année passée. Je ne vois pour vous qu'à soutenir le pays de Münster et la Hesse, et en cas que la guerre se porte du côté de [la] Thuringe, de concert avec mon frère Henri.

Federic.60-2

Nach dem Concept.


10707. UNTERREDUNG DES KÖNIGS MIT DEM GROSSBRITANNISCHEN MINISTER MITCHELL.

[Breslau, 6. Februar 1759.]

Mitchell berichtet an Holdernesse, Breslau 7. Februar (private):

Der König habe ihm am Tage vorher gesagt, „that he thought he had discovered his enemies' plan of opérations, viz. to attack him, King of Prussia, on all sides at the same time; but, added he, I must endeavour to disconcert their project striking a blow somewhere, though I am very sensible of the danger of my situation . . .

„When I mentioned the affair of Danzig,60-3 he said, he believed this news was true, that he would endeavour, if possible, to assist the town of Danzig.

<61>

„He then asked me if I had some news from Spain or Italy.61-1 I answered none.“

Nach der Ausfertigung im Public Record Office zu London.


10708. AN DEN ETATSMINISTER GRAF FINCKENSTEIN IN BERLIN.

Finckenstein berichtet, Berlin 3. Februar, auf den Erlass des Königs vom 30. Januar,61-2 dass er an den Grafen Hordt und den Baron Wrangel eingehende Briefe geschrieben habe, um sich mit ihnen über die Maassnahmen, die gegen Schweden zu treffen seien, ins Einvernehmen zu setzen. Sobald er die Antworten erhalten habe, werde er dem Könige Bericht erstatten. „Le succès de l'affaire dépendra en partie du choix des personnes que Ton pourra employer pour cet effet, et c'est un article sur lequel j'ai d'autant plus insisté que le caractère corruptible de la nation ne m'est que trop connu,61-3 et si l'on peut trouver des gens affidés qui fassent une répartition prudente et fidèle de l'argent en question, l'entreprise pourrait avoir des suites favorables.“

Breslau, 6. Februar 1759.

Recht gut. Er soll sich aber der Sache mit der allergrössesten Attention von der Welt und sehr ernstlich annehmen, auch solche gar sehr pressiren.

Mündliche Resolution. Nach Aufzeichnung des Cabinetssecretärs.61-4


10709. AN DEN OBERST VON HACKE IN GLOGAU.

Breslau, 8. Februar 1759.

Ich danke Euch vor die in Eurem Berichte vom 4. dieses Mir gemeldete Nachrichten und vernehme gerne, dass der Gegenden nach Posen hin noch keine Magazins von denen Russen angeleget worden. Was Ihr deshalb und wegen dessen, so der Gegenden Posen und auch nacher Danzig hin [passiret], weiter erfahret, als worauf Ihr Eure Attention mit richten sollet, habt Ihr Mir jedesmal getreulich zu melden.61-5

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.

<62>

10710. AN DEN GENERALMAJOR VON PLATEN.62-1

Breslau, 8. Februar 1759.

Ich habe aus Eurem Schreiben vom 3. dieses sowohl den abermaligen Aufbruch mit Eurem Regiment, als was Ihr sonsten gemeldet habt,62-2 mit mehrern ersehen und bin von allem, sowie insonderheit von Euren genommenen Arrangements gar sehr zufrieden gewesen.

So viel Ich hier erfahren, so soll das Dessein derer Russen sein, mit der Armee nach Schlesien zu agiren; auf welchen Fall und wenn sich diese Nachricht wahr befinden oder verificiren sollte, Ihr Euch alsdenn auch mehr nach denen schlesischen Grenzen hin würdet halten müssen. Es wollen zwar auch andere noch sagen, dass die Russen mit zwei Corps, als eins nach Pommern und gegen Colberg hin, mit dem andern aber über die Neumark nach Schlesien würden agiren wollen; Ich habe aber Mühe, dieses zu glauben, und verlasse Mich übrigens auf Eure Mir bekannte Geschicklichkeit, dass Ihr die Absichten des Feindes dorten wohl penetriren und approfondiren und Mir fidele und exacte Berichte davon erstatten werdet.

Friderich.

Nach dem Concept.


10711. [AN DEN RESIDENTEN REIMER IN DANZIG.]62-3

Breslau, 8. Februar 1759.

Mir ist Euer Bericht vom 31. voriges richtig eingeliefert worden, von dessen Einhalt Ich dann wegen der guten Conduite, so Ihr dorten überall zu Meiner besondern Zufriedenheit bezeiget, recht wohl zufrieden gewesen bin, sonsten aber Euch hierdurch zu instruiren nöthig finde, dass, wenn die Russen wegen der Stadt Danzig Ernst bezeigen und gegen solche reellement etwas unternehmen wollen,62-4 Ich ihnen alsdenn eine Diversion durch Polen machen werde, um sie dadurch von Danzig abzuziehen; wogegen, wenn es nur bloss bei Drohungen bleibet und die Russen nichts ernstliches unternehmen, Ich auch der Orten vorerst nicht moviren werde. Ihr könnet dieses auch denen wohlintentionirten und der Orten, wo Ihr es convenable findet, sagen, ihnen auch dabei insinuiren, dass sie sich nur vor Surprisen und hauptsächlich gegen Verrätherei in Acht und ihre Précautions dagegen zu nehmen hätten, alsdenn sie nichts zu besorgen haben würden.

Friderich.

Nach dem Concept.

<63>

10712. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Prinz Ferdinand berichtet, Münster 30. Januar: „Je ne saurais m'empêcher de communiquer à Votre Majesté l'extrait d'une lettre écrite par M. Rouillé du 19, que j'ai eue par une voie secrète. Le voici: « Le plan des opérations pour la campagne prochaine est admirable, tant de notre côté que de la part de la cour de Vienne. Le général Daun se propose de partager tellement l'attention du roi de Prusse qu'il lui sera impossible de parer tous les coups qu'il veut lui porter. Le fort de la guerre sera en Silésie, pendant que des partis dévasteront ses États. Pour nous, nous tâcherons d'amuser sur le Rhin le prince Ferdinand, pendant que le prince de Soubîse, dont la capacité dans l'art militaire m'est toujours inconnue, ravagera les Etats de nos ennemis. On craint toujours en France que la mort du roi d'Espagne ne renverse tous les beaux projets du ministère. »“

Breslau, 8 février 1759.

La lettre que Votre Altesse m'a faite encore le 30 du mois passé de janvier, m'est heureusement parvenue; qui m'a été très intéressante par la communication de la lettre écrite par M. de Rouillé, dont je suis bien obligé à Votre Altesse, et qui me fera un plaisir sensible et augmentera par là la reconnaissance que je Lui en dois, si Elle pourra encore me communiquer de pareilles lettres, dans le cas qu'elles viennent à votre connaissance.

Au surplus, les circonstances étant toujours ici sur le même pied que je vous les ai marquées par ma lettre d'avant-hier,63-1 je ne saurais aussi qu'à me remettre simplement à tout ce que j'y ai écrit, ne sachant ajouter rien au delà.

Federic.

Nach dem Concept.


10713. AN DEN GEHEIMEN KRIEGSRATH EICHEL IN BRESLAU.

[Breslau, 8. Februar 1759.]

Der Brief von Rouillé63-2 chiffriret und mit diesem Brief63-3 an meinen Bruder Heinrich mit einem Jäger geschicket.

An den Prinz Ferdinand werde morgen antworten.63-4

Friderich.

Eigenhändig.


10714. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Prinz Ferdinand berichtet, Münster 1. Februar, auf das Schreiben des Königs vom 25. Januar:63-5 „Votre Majesté me fait la grâce de m'ordonner de Lui marquer mes idées. J'obéis, Sire, en commençant par assurer Votre Majesté que rien ne me touche de plus près que Ses intérêts, et que sûrement je n'ai rien tant à cœur que d'agir, dès que le service de Votre Majesté l'exige.“

<64>

Nach dem, was der Prinz von den in Versailles angenommenen Operationsplänen Dauns erfahren, vermuthet er „que les plus grands efforts se feront en Silésie, et que l'ennemi, ayant détaché ce gros corps vers Erfurt,64-1 ne fera qu'un médiocre effort sur l'Elbe vers Dresde et dans la Lusace, tandis que ce gros corps des troupes autrichiennes, l'armée des Cercles et celle de Soubise composeront une armée de 60 à 70000 hommes capable de pénétrer jusque dans le cœur de la Saxe et des Etats de Votre Majesté. Je pense qu'il serait avantageux que Votre Majesté fît défiler bientôt quelques troupes de la Silésie pour renforcer l'armée de Msgr. le prince Henri, en cas qu'Elle jugeât S'en pouvoir passer. Sinon, il serait du moins utile de déterminer d'avance en quoi pût consister le corps d'armée que Msgr. le prince Henri mènerait contre ces armées ennemies unies, après avoir laissé un détachement suffisant pour couvrir la ville de Dresde. Le concert que Votre Majesté m'ordonne de prendre avec Msgr. le Prince, se fonde sur cette détermination préliminaire. S'il fût jugé avantageux de nous joindre, après avoir déterminé de part et d'autre les troupes, il ne s'agirait que de convenir encore de la manière et de l'endroit de la jonction. Le corps du prince d'Ysenburg, n'étant fort que de 8000 hommes à peu près, n'y saurait suffire; je pourrai l'augmenter jusqu'au pied de 10 000 hommes, qui se trouveront complets, si nous gagnons le temps d'achever notre recrue. Il me semble que le prince de Soubise a deux choses à faire, avant que de marcher en Saxe, savoir de disperser nos troupes ou de leur opposer un corps pour assurer ses derrières. Dans le second cas, on partage déjà ses forces. Je serais d'avis de risquer alors une action contre ce corps d'observation. S'il fût battu, tout le projet de l'ennemi s'évanouirait. Dans le premier cas, s'il avançait en force dans la Hesse pour disperser nos troupes, je crois que nous devons éviter le combat, soit en reculant, soit en prenant une position inattaquable. Par ce moyen, on arrêterait l'exécution du plan de M. de Daun, en laissant le temps à la fortune de venir à notre secours. Mais si le prince de Soubise ne faisait ni l'un ni l'autre, avant que de marcher en Saxe, il me semble que nous n'aurions alors qu'à lui tomber à dos, pour ruiner tout ce grand projet, En cas que Votre Majesté ne jugeât pas convenable que nos troupes agissent de cette façon, et qu'Elle préférât que j'envoyasse du secours à Msgr. le prince Henri, ce secours ne peut consister qu'en 8 à 9000 hommes à peu près, devant laisser quelque chose en Hesse. Je supplie Votre Majesté de me dire sur tout ceci Ses gracieuses intentions, vu que le concert que j'aurai à prendre avec Msgr. le prince Henri, en dépendra naturellement. Si le maréchal de Contades détache de gros corps de son armée pour renforcer celle de Soubise, je pourrai renforcer à proportion nos troupes en Hesse et les porter au delà de 16 000 hommes. Tout ceci suppose que Votre Majesté préfère d'attendre l'attaque; si Elle voulait qu'on prévînt l'ennemi, je crois qu'on devrait exécuter le projet que j'ai eu l'honneur de proposer à Votre Majesté par la lettre que mon aide de camp de Bülow Lui a portée.“ 64-2

[Breslau, 9 février 1759.]64-3

Chiffre Prince Ferdinand!

Vos idées sont excellentes; c'est bien la bonne manière de prévenir l'ennemi, pour n'être point prévenu soi-même; ce serait aussi ma façon de penser, si l'état délabré de mon armée et la position de mes ennemis ne me liait les mains. Vous ne mettez jamais ni les Russes, ni les Suédois en ligne de compte, et si je les compte peu, ils font 70000 hommes. Les Russes veulent, dit-on, rouvrir la campagne par le siège de Colberg; je dois de nécessité m'y opposer en ce cas. Je suis obligé d'envoyer d'ici de gros renforts à Dohna, qui d'ailleurs est<65> trop faible pour se montrer. Je me destine à m'opposer à l'armée de Daun: d'où voulez-vous que je prenne des troupes pour en renforcer mon frère? Je voudrais les avoir, mais elles n'y sont pas. Si les choses restent comme elles sont à présent, mon frère peut marcher vers la Thuringe environ avec 22000 hommes et laisser un corps pour couvrir l'Elbe. Je serais, du reste, porté à préférer votre idée de forcer le prince de Soubise à laisser un détachement vis-à-vis de l'Ysenburg, cela vaudra le mieux. Soubise a à peu près 40 000 hommes; si les Cercles s'y joignent et peut-être 6000 Autrichiens, cela en fera 61000. S'il est obligé d'en détacher 20000, mon frère n'aura que 40000 vis-à-vis de lui. C'en sera moins qu'à Rossbach. Mes affaires ne seront en ordre qu'à la mi-mars; si les Russes s'avisent d'assiéger Danzig, je serai encore obligé de faire une diversion de ce côté-là. Ainsi vous jugez facilement du cruel embarras où je suis; il faut presque espérer à l'avènement d'un dieu de machine, pour trouver un bon dénouement à notre pièce.65-1

Der Brief vom Prinz Ferdinand an meinen Bruder Heinrich zu communiciren,65-2 nebst dieser Antwort.

Friderich.

Eigenhändiger Entwurf zur Antwort.65-3


10715. AN DEN GENERALLIEUTENANT GRAF DOHNA.65-4

Breslau, 9. Februar 1759.

Da Mir das in Abschrift anliegende Schreiben aus Danzig65-5 heute zugekommen ist, so weiss Ich nicht, ob die wegen derer russischen Absichten darin enthaltene Nachrichten ganz gegründet sein; im Fall aber solche richtig wären, so würde Euch alsdenn insonderheit das Magazin zu Stettin, so Ihr aus denen mecklenburgischen Lieferungen anlegen lasset, sehr zu passe kommen. Ich kann Euch dannenhero die Beschleunigung derer Lieferungen zu diesem Magazin, und dass Ihr solches bald zu Stande bringet und complet machet, nicht gnugsam recomman diren, damit Ihr alles so arrangiret, dass der nöthige Vorrath darin vorhanden sei und es Euch hiernächst währender ganzen Campagne an nichts darunter fehlet.

Sonsten kann man gewiss versichert sein, dass, wenn die Russen dorten was tentiren wollen, solches auf Colberg sein wird. Um Euch<66> nun ohngefähr eine Idee von der Disposition zu geben, welche Ich solchenfalls treffen werde, so ist Euch zur Nachricht, dass solchenfalls Ihr den Generallieutenant von Manteuffel mit ohngefähr 6 Bataillons und ohngefähr 4 Escadrons Husaren, nachdem nämlich es die Umstände dorten erfordern werden, gegen die Schweden zurücklassen müsset. Dann werdet Ihr mit den andern Corps über die Oder bis Stettin marschiren, um denen Russen über den Gollenberg66-1 entgegenzugehen. Ich werde, wenn der Cas geschehen und die ganze Force der Russen dahin fallen sollte, von hier 16 oder 18 Bataillons und die à proportion erforderliche Kavallerie dahin schicken, auf dass Ihr dorten im Stande seid, denen Russen gerade entgegen zu marschiren und sie noch jenseits Colberg zu attaquiren und zu schlagen, ehe Ihr sie noch dorthin kommen lasset.

Indessen müsset Ihr nur gleich und ohne Zeit zu verlieren darauf bedacht sein, dass die Stadt Colberg mit allem benöthigten fourniret werde.

Sollte es aber geschehen, dass die Russen sich nach Schlesien wendeten, so lasset Ihr, wie vorgedacht, den Generallieutenant von Manteuffel mit seinem Corps da, Ihr aber marschiret mit Eurem ganzen Corps nach Sachsen, um daselbst zu Meinem Bruder, des Prinz Heinrich Liebden, zu stossen.

Ich schreibe Euch dieses nur vorläufig, auf dass Ihr Euch mit Euren Magazins, Vivres und Subsistance einigermaassen darnach richten und in Zeiten arrangiren könnet, und recommandire Ich Euch zum höchsten, die mecklenburgischen Lieferungen und was daher einkommen muss, sehr zu pressiren, auch dem Obristen von Stutterheim66-2 die Commission dazu zu geben, wozu er recht gut ist, dass er alle die mecklenburgischen Sachen sehr pressiren und fordersamst zu Stande und zur Endschaft bringen müsse.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10716. AN DEN GENERALLIEUTENANT GRAF DOHNA.

Breslau, 11. Februar 1759.

Der König erklärt sich zufrieden, dass mit allem Fleiss an der Füllung der Magazine gearbeitet werde. Er theilt dem General eingehend mit, in welcher Weise die verbrauchte Ammunition für die Artillerie ersetzt werden solle. Die fehlenden Pferde sollen von den mecklenburgischen Ständen beschafft werden, entweder aus Mecklenburg selbst oder durch Ankäufe im Holsteinschen.

Die noch übrige Anzahl der schwedischen Truppen in Pommern angehend, da glaube Ich, dass solche in Stralsund und auf Rügen kaum 13000 Mann ausmachen, wovon diesen Winter hindurch noch wohl 1000 Mann abgehen werden.

<67>

Vor die Uebersendung derer Zeichnungen von Demmin und Anklam danke Ich Euch. So viel aber deren Befestigung angehet, da will Ich, und sollet Ihr verfügen, dass alles gänzlich abgetragen und rasiret werden soll, so dass nichts davon als nur die Stadtmauren und die Thore stehen bleiben müssen. Es sollen zu dem Ende die Wälle zu Anklam sowohl als die zu Demmin durch die dortige Commissarios locorum sogleich unter die Bürger jedes Ortes repartiret und ihnen ganz gratis und ohnentgeltlich zu Gärten gegeben werden, worüber ihnen die Kammer hiernächst erb- und eigenthümliche Verschreibungen, gleichfalls ganz ohnentgeltlich, ausfertigen soll. Dahergegen auch die Bürger die Wälle sogleich schleifen und solche bis zur Erde rasiren müssen, und wenn auch schon die Gärten nicht sogleich fertig werden können, so muss doch von denen Wällen und Werken nichts bleiben.

Ihr sollet hierbei dahin sehen, dass die Commissarii locorum hierunter nicht mit ihrer gewöhnlichen Nonchalance und Langsamkeit zu Werke gehen, noch viel scrupuliren und bei der geringsten sich ereignenden Schwierigkeit anfragen wollen, sondern dass alles prompt disponiret und executiret werden müsse; als worüber Ihr Euch auch mit dem Generallieutenant von Manteuffel zu concertiren habet.

Da die Peenemünder Schanze nur ein Loch ist, so in Kriegeszeiten mehr embarrassiret als defendiret, so könnet Ihr solche, sobald sie über ist, auch nur gänzlich rasiren und schleifen lassen.

Dass Ihr mit denen Schweden ein Kartell wegen der Kriegesgefangenen schliesset, davon bin Ich zufrieden, doch dass die Auswechselung Kopf gegen Kopf geschehen müsse; da wir aber von ihnen ungleich mehrere Kriegesgefangene als sie von uns haben, so werde Ich nie bewilligen noch genehm halten, dass der Ueberschuss an Kriegesgefangene vor Geld ranzioniret werde, und sie dadurch mithin letztere wiederum gegen uns gebrauchen können.

Was die russische kriegesgefangene Generals angehet, da bin Ich zufrieden, dass solche auf ihre Parole d'honneur und gegengehörige schriftliche Reverse nach Berlin geschicket werden, die andern Officiers nach Magdeburg. Wegen der Gemeinen könnet Ihr probiren lassen, ob welche davon Dienste unter uns nehmen wollen; davon Ihr alsdenn aber keinen einigen dorten und bei denen Regimentern und Bataillons Eures Corps behalten, sondern sie insgesammt als Rekruten hierher oder auch zum Corps d'armée in Sachsen schicken müsset.

Die eroberte russische Artillerie anlangend, so ist das Land jetzo mit so vielen andern Kriegesfuhren zu denen Mundirungstransporten und sonsten beschweret, dass es durch mehreren Vorspann accabliret werden würde. Es muss also mit erwähnter eroberter Artillerie dergestalt gehalten werden, dass dasjenige davon, so in denen Festungen von uns gebrauchet werden kann und etwa darin fehlet, davon genommen, das übrige aber gelegentlich nach Berlin transportiret und zum Zeughause abgeliefert werde, wo es verschmolzen werden kann.

<68>

Beim Schwarzen Husarenregiment68-1 seien zwei Rittmeister, von denen der eine „dem Soff sehr ergeben“ sei, der andere „eine grosse Lâcheté begangen“ habe. Einer von ihnen „solle fort und dimittiret werden, der Major von Troschke aber dessen Escadron wieder bekommen“ .

Ich recommandire Euch übrigens nochmalen die prompte und baldige Berichtigung derer mecklenburgischen Contributions- und Lieferungssachen, wozu Ihr den Obristen von Stutterheim unter Eurer Subordination gebrauchen sollet, da Ich recht wohl begreife, dass Ihr nicht überall selbst gegenwärtig sein und alles und jedes alleine betreiben könnet, mithin andere mit dazu gebrauchen müsset.

Friderich.

In einem P. S. wird Dohna mitgetheilt, dass wegen der gefangenen russischen Generale und Officiere, sowie der eroberten Kanonen die nöthigen Ordres nach Küstrin ergehen werden.68-2

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10717. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.68-3

[Breslau,] 12 février 1759.

Mon cher Frère. J'ai bien reçu la lettre que vous me venez d'écrire. Je vous envoie le règlement pour les généraux68-4 et deux plans pour leur rendre mes idées plus palpables; vous recevrez en même temps un bulletin d'Espagne,68-5 par lequel vous verrez que la mort du roi d'Espagne est inévitable, et si vous vous rappelez la lettre de M. Rouillé,68-6 vous en pourrez conclure que les Français, se trouvant dans l'obligation de détacher pour l'Italie et sur les frontières d'Espagne même, ne pourront pas pousser avec vigueur la guerre en Allemagne.

Cependant, je crois qu'il faudra chasser ces troupes de l'Empire d'Erfurt.68-7 Pour vos canons, vous pouvez les envoyer facilement de Dresde, sous prétexte de les distribuer sur la frontière, et vous trouverez des ressources de reste dans votre imagination, ce qui ne me donne aucun embarras. Votre expédition est une affaire de huit jours; les ennemis ne s'y attendent pas, et, par conséquent, rien ne remuera avant votre retour.

Le bruit des armements des Turcs continue, et, vers le mois de juin, nous en pourrons voir les effets; voilà où nous en sommes actuellement.

J'ai fait écrire au directoire68-8 touchant les comptes de Magdeburg. Wangenheim y est allé comme vice-commandant, et j'y envoie le prince de Hesse comme vice-gouverneur, pour m'en défaire.68-9

<69>

Quand vous apprendrez des nouvelles, daignez me les communiquer et vous persuader de la tendre estime, avec laquelle je suis, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


10718. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A DRESDE.

<70>

Schmettau berichtet, Dresden 8. Februar, er habe, nach Empfang des königlichen Erlasses vom 1. Februar,69-1 der Churprinzessin versichern lassen, dass er in allem, wo es seine Pflicht zulasse, sich bemühen werde, ihr seine ehrfurchtsvolle Verehrung zu bezeigen. Die Churprinzessin hat den General darauf wissen lassen, dass sie ihn am Abend im Schlosse im Zimmer ihres Arztes zu sprechen wünsche. Dieser Arzt ist, wie Schmettau mittheilt, ein Baier, der unter der Regierung Karl's VII. mehrfach zu Unterhandlungen gebraucht worden, und der gegen die Oesterreicher äusserst eingenommen sei. Schmettau hat sich an den bestimmten Ort begeben und ist von der Churprinzessin sehr gnädig aufgenommen worden. Auf die von Seiten des Königs übermittelten Complimente hat die Prinzessin sehr höflich geantwortet und gesagt: „Qu'elle aurait souhaité Lui parler; mais par la suite elle me fit comprendre qu'elle était dans une situation à ne le pouvoir faire. Je lui répondis que ce serait toujours bien de cimenter une bonne correspondance pour l'avenir entre les deux maisons; ce qu'elle dit souhaiter, et il me parut que c'était sincèrement. Aussi me dit-elle qu'elle était fille de l'empereur Charles VII, et nie fit beaucoup entrevoir qu'elle n'était pas bonne Autrichienne. La fin du discours fut qu'elle était incapable d'avoir des correspondances avec les ennemis, qu'elle me donnait sa parole royale qu'elle ne correspondrait avec eux, et qu'elle ne s'en irait pas de Dresde sans le consentement de Votre Majesté;69-2 qu'ainsi elle me priait de n'avoir point de méfiance en elle et de ne point faire des difficultés sur des bagatelles, comme sur le passage par les portes de quelques domestiques

Breslau, 12 février 1759.

J'ai vu avec bien de la satisfaction tout ce que vous m'avez marqué par votre rapport du 8 de ce mois. J'ai compris, par ce que vous m'avez écrit de l'entretien que la Princesse a eu avec vous, qu'il ne s'y est agi proprement que d'un pourparler, et qu'il ne s'agit dans le passage par les portes de quelquesuns de ses domestiques ou chevaux que des envois des lettres à la cour de Varsovie. C'est aussi en conséquence que, quand vous trouverez l'occasion convenable, vous lui ferez des compliments les plus obligeants de ma part pour l'assurer de toute ma considération et ma parfaite estime, afin d'entretenir elle et le Prince son époux dans les sentiments qu'ils paraissent au moins marquer à mon sujet.

Je vous rends grâce des avis que vous venez me communiquer relativement aux desseins et aux mouvements de l'ennemi. Continuez avec toute l'attention et toute la diligence possible de m'en instruire. Quant à celui de vouloir commencer ses opérations le 1er de mars, j'ai de la peine à croire que l'ennemi sera en état d'exécuter ce dessein, s'il en a. Je me flatte, d'ailleurs, que mon frère trouvera

 

ou chevaux. Elle témoigna, en après, qu'elle avait beaucoup souffert dans le temps de la présence du maréchal Daun,70-1 et que je pouvais être persuadé que de son gré et même, comme on lui marquait de Varsovie, que du gré de cette cour les Autrichiens ne reviendraient pas en Saxe et encore moins à Dresde.“

Die Prinzessin hat den Wunsch ausgesprochen, dass die Unterredung geheim gehalten werde; sie hat geäussert „quelle croyait pouvoir se flatter des bons sentiments que Votre Majesté avait pour elle comme fille de l'Empereur défunt“ .

Schmettau berichtet ferner, es werde ihm angezeigt: „qu'au ier de mars . . . l'armée [autrichienne] se mettrait en mouvement pour entrer en Saxe de deux côtés ; qu'une armée serait jointe par celle de l'Empire, et que, quand ils auraieut Dresde — bien il ne devrait rester une pierre sur l'autre — que les Prussiens seraient attaqués de tous les côtés à la fois“ . Man versichere, dass die 12000 aus Böhmen fortgezogenen Truppen nach Italien marschiren würden; vier Regimenter Reiterei, zwei Husaren- und zwei Kavallerieregimenter würden ihnen folgen. In Franken fänden Bewegungen gegen Coburg statt.

moyen de le déranger, en conséquence des mesures qu'il prendra, et qui pourront bien obliger l'ennemi de faire des nouveaux projets. La nouvelle de l'envoi de quelques régiments d'infanterie et de cavalerie de l'ennemi vers l'Italie vient de m'être confirmée aussi d'autre part, qu'on accuse même à 17 régiments d'infanterie et 5 de cavalerie.

Federic.

Nach dem Concept.


10719. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.

Breslau, 12 février 1759.

Les dépêches que vous m'avez faites du 26 et du 30 janvier, m'ont été bien rendues, par lesquelles j'ai vu avec toute la satisfaction imaginable la bonne grâce avec laquelle le roi de la Grande-Bretagne vient de remplir mon attente en accordant si généreusement au Lord Maréchal sa grâce.70-2 Sensiblement touché que j'en suis et surtout des termes dont Sa Majesté s'est usée, quand elle vous l'a annoncée, vous ne manquerez pas de faire un compliment de remercîment en mon nom, dans les termes les plus obligeants et les plus onctueux que vous saurez imaginer, au Roi même ou à celui des ministres à qui il convient selon l'étiquette établie là-bas, pour marquer la vive reconnaissance que j'en ai.

Quant à ce que Sa Majesté Britannique m'a fait marquer par vous touchant le dessein des Français sur la Saxe et la Hesse, vous ajouterez que, comme j'étais ici plus à portée pour en être informé et que, ce dessein étant parvenu à ma connaissance, j'avais déjà prévenu les inten<71>tions du Roi relativement au concert à prendre entre mon frère Henri et le prince Ferdinand,71-1 afin de pouvoir agir conjointement en cas de besoin; que j'étais charmé que Sa Majesté avait bien voulu seconder en cela de son propre mouvement mes vues, et que je me flattais que, selon le concert pris entre moi et lesdits princes, nous ferons échouer ces entreprises de l'ennemi, en attendant que nous tenterons de déloger et de rejeter au moins ce qu'il y a des troupes ennemies entre la Hesse et la Saxe; qu'au surplus, mon plus grand embarras était actuellement les Russes et les Suédois, dont les corps des troupes se trouvaient à mes flancs, de sorte qu'à peine je saurais me remuer, sans avoir à attendre qu'ils entrent d'abord de nouveau dans mes États, circonstance qui m'arrête en bien des choses, et sans laquelle mes opérations prendraient une toute autre tournure.

Vous n'oublierez pas, au reste, de faire des compliments de félicitation aux ministres au sujet des nouveaux avantages qu'ils viennent de remporter sur l'ennemi commun par la prise de l'île de Gorée,71-2 dont je me suis bien réjoui.

Federic.

Nach dem Concept.


10720. AN DEN ETATSMINISTER GRAF VON REUSS.

Breslau, 13. Februar 1759.

P. S.71-3

Nachdem inzwischen Eure Vorstellung vom 2. dieses Monats, betreffend den Cours derer Friedrichsd'or, bei Mir eingekommen ist, und Ich Eure deshalb habende Besorgnisse des landschaftlichen Interesse halber daraus mit mehrern ersehen habe, so gebe Ich Euch auch desfalls in Antwort, dass Ihr darüber ausser aller Besorgniss sein, jedennoch auch den Unterscheid zwischen Friedens- und höchst schweren Kriegeszeiten observiren sollet; dabei Ihr versichert sein könnet, dass Ich nichts thun noch vornehmen werde, als was die ganz ohnumgängliche Nothwendigkeit zur Erhaltung des ganzen Staats, und dass nicht alles in einen totalen Verfall gehe, erfordert, vornehmen noch veranlassen71-4 werde: dahergegen Ich auch schon alle Mesures genommen habe, welchergestalt hiernächst und nach glücklich herstelletem Frieden alles wiederum in seine vorige und gehörige Ordnung gebracht werden kann und soll, so dass die Landschaft auch in diesem Stücke nichts verlieren wird.

Friderich.

Nach dem concept.

<72>

10721. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Breslau, 14 février 1759.72-1

Comme je viens de recevoir de très bonne part la copie d'une lettre qui contient des particularités tout-à-fait intéressantes, je n'ai pas voulu manquer de vous en communiquer tout son contenu, quoique seulement pour votre unique direction et en vous priant d'en faire le plus grand secret et de la conserver sous votre propre garde, afin que personne n'en puisse être instruit.

J'ai fait mes réflexions là-dessus, et je crois que les Russes et les Suédois peuvent bien avoir pensé à quelque chose de pareil et formé des projets sur Stettin; mais comme les circonstances des Suédois ont beaucoup changé depuis en Poméranie, et qu'ils se trouvent dans une triste situation et hors d'état de contribuer quelque chose à un commun siège avec les Russes, tant de Colberg que de Stettin, et que j'espère que l'on les tiendra encore dans cet état d'affaiblissement, je me doute aussi que ce plan aura souffert quelque altération.

Federic.

Je viens72-2 de recevoir de nouveau des avis que la cour de Pétersbourg a fait donner des assurances très fortes qu'elle ouvrirait bientôt la campagne par le siège de Stettin, qu'elle veut faire conjointement avec les Suédois. La cour de Vienne travaille à faire changer ce dessein, pour attirer l'armée russienne sur les bords de l'Oder, puisqu'elle craint que le siège et les préparatifs qu'une entreprise de cette importance demande, fourniront au général Fermor, dont on se défie, des prétextes pour ne pas agir avec cette vigueur qu'on prétend mettre cette année dans les opérations. On a fait valoir, à ce qu'on m'assure, l'état actuel des affaires de Poméranie, pour presser la Russie de donner des ordres précis à M. Fermor d'entreprendre quelque diversion, dans le dessein, sans doute, de faire paraître les Russes d'autant plus tôt sur la scène; mais mon correspondant croit que, si le général Tillier, envoyé à Pétersbourg, ne parvient pas à opérer un changement, on sera obligé d'entrer dans les vues de la Russie, qui paraît jusqu'ici ne vouloir pas démordre du projet d'assiéger Stettin.

Il m'assure, au reste, que le plan de la cour de Vienne est de faire agir ses armées et celle de l'Empire sur l'Elbe et sur l'Oder; que les armées françaises s'uniront peut-être pour pouvoir agir avec d'autant plus de vigueur contre le prince Ferdinand, afin de s'approcher de même de la Saxe, et qu'on espère que les troupes russiennes et suédoises pourront se porter aussi vers ces deux fleuves.

Je puis donner ces avis comme venant d'une personne très instruite; mais je ne saurais assez prier de les vouloir ménager comme un secret qui m'a été fortement recommandé.

Das Hauptschreiben nach der Ausfertigung. Die Beilage nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


10722. AN DEN OBERST VON HACKE IN GLOGAU.

Breslau, 14. Februar 1759.

Ich habe Euer Schreiben vom 12. dieses erhalten und danke Euch recht sehr vor die Mir darin gemeldete Nachrichten. Ich will auch, dass Ihr kein Geld noch Bemühungen sparen sollet, um von den ge<73>meldeten Orten73-1 sichere und [gute] Zeitungen, auch durch Leute, die dorten bekannt seind, zu bekommen, indem Ich gedenke, dass daselbst ein recht guter Coup zu machen sein wird.

Ich will auch, dass Ihr für ein Corps von ohngefähr 5 à 6000 Mann oder auch mehr das Brod für etliche Tage gegen den 22. dieses ohngefähr parat halten sollet.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10723. AN DEN RESIDENTEN REIMER IN DANZIG.

Breslau, 15. Februar 1759.

Der König erklärt sich mit dem Bericht vom 7. Februar zufrieden.

Ihr könnet Euch gegen die Herrn Danziger, wo Ihr es convenable findet, noch ferner äussern, wie sie nicht bange sein und sich nur nicht surpreniren lassen sollen, maassen, so lange die Russen gegen sie nichts sérieuses unternehmen werden, wir uns auch nicht rühren werden; wenn es aber mit ihnen hierunter ernst werden sollte, alsdenn werden wir uns ihrer gewiss annehmen, wie sie dann auch sonsten von uns bald reden hören dörften.73-2

Friderich.

Nach dem Concept.


10724. AN DAS DEPARTEMENT DER AUSWÄRTIGEN AFFAIREN.

Podewils und Finckenstein berichten, Berlin 13. Februar, dass der dänische Gesandte von Ahlefeldt im Auftrage seines Hofes für den verhafteten Feldmarschall Seckendorff73-3 sich verwendet habe: „II nous a déclaré que, sans entrer dans les motifs de son arrêt, le Roi son maître espérait que son grand âge lui procurerait la compassion de Votre Majesté.

„Nous avons répondu préalablement au sieur d'Ahlefeldt que, quoique le maréchal de Seckendorff soit actuellement général de l'Empire, et que cette seule considération aurait suffi à autoriser Votre Majesté de le faire arrêter et de le traiter comme prisonnier de guerre, Elle ne Se serait pourtant jamais portée à cette démarche, s'il avait voulu rester en repos et tenir une conduite convenable à son âge; mais qu'au lieu de cela il n'avait pas cessé de se mêler de toutes sortes d'intrigues contre Elle, qu'il avait fourni des plans aux Autrichiens, et qu'il avait donné ses conseils pour les opérations du prince de Hildburghausen avant la bataille de Rossbach, comme on le lui pouvait prouver par des lettres interceptées; qu'au reste il n'avait aucun sujet de se plaindre de la nature de son arrêt, qu'il avait une maison à lui à Magdeburg, qu'il pouvait sortir librement et voir qu'il voulait, enfin, qu'on lui laissait toutes les libertés et commodités qu'il pouvait désirer, et qu'on se flattait, en conséquence de ces raisons, que Sa Majesté Danoise ne regarderait pas comme un manque d'amitié, si Votre Majesté ne pouvait pas déférer à son intercession à cet égard.“

<74>

Breslau, 15. Februar 1759.

Die Antwort ist recht gut; überdem stehet Seckendorff noch bis diese Stunde in der österreichschen Liste von ihrer Armee,74-1 so jährlich zu Wien unter Autorität und Vorbewusst des Hofes gedrucket und publiciret wird, noch unter die österreichschen Generalfeldmarschalls nach seiner Ancienneté aufgeführet.74-2

Mündliche Resolution. Nach Aufzeichnung des Cabinetssecretärs.


10725. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Breslau,] 16 février 1759.

Mon cher Frère. En confrontant vos nouvelles avec les miennes, il paraît bien que le dessein des Français est de marcher vers la Hesse, et par conséquent rien ne peut arriver de mieux que l'excursion que vous allez faire.74-3 Je vais donner, de mon côté, une échauffourée du côté de Posen; mais ma position ne me permet pas de pousser jusqu'à la Vistule, à cause que les troupes ne pourraient pas me rejoindre aussi vite que j'en pourrais avoir besoin, de même que vous ne pouvez aller au delà d'Eisenach.

Je pars après-demain pour Neisse, où j'ai des affaires à régler,74-4 et si j'apprends quelque chose d'intéressant, je vous le marquerai.

Quoi que les Autrichiens fassent, s'ils entrent en campagne avant le vert, ils ne trouveront pas à subsister; vous pourrez même prendre la précaution de faire retirer du côté de Zwickau et de Chemnitz tous les vivres ou fourrages qui s'y trouvent; mais persuadez-vous, en attendant, que le mal le plus considérable que les Autrichiens pourront vous faire, sera le long de l'Elbe.

Adieu, mon cher frère; je suis avec la plus tendre amitié, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.74-5

<75>

10726. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON LATTORFF IN COSEL.

Breslau, 16. Februar 1759.

. . . Was die Euch zugekommene Nachricht von einem Corps Russen, so in der Gegend von Warschau angekommen, daselbst gestanden und die nun weiter vorwärts passiren wollen, angehet, da könnet Ihr sicher glauben und gewiss sein, dass solche Nachricht ungegründet ist; dann Ich sicher weiss, wo das ganze Corps d'armée der Russen stehet, nämlich ein Theil von solchen in den Gegenden von Danzig, das Hauptcorps bei Marienwerder und hinter der Weichsel in Preussen und etwas davon der Gegend Nakel und bei Posen. Ich muthmaasse dahero auch, dass die Nachricht von einem in Krakau angelegten oder noch anzulegenden Magazin unrichtig sei, wornach Ihr Euch doch näher erkundigen könnet; vor das übrige aber danke Ich Euch vor Eure Attention in Communication Eurer Nachrichten, und wird es Mir sehr lieb sein, wenn Ihr damit weiter continuiren werdet.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10727. AN DEN ETATSMINISTER GRAF FINCKENSTEIN IN BERLIN.

Breslau, 16. Februar 1759.

Da sich ein gewisser Nationalschwede, so sich Heindrich Fernebohm Denisson nennet und angegeben, sich vorhin schon zu Berlin aufgehalten zu haben, auch Euch und dem Minister Graf von Podewils nicht unbekannt zu sein, mit dem in Original anliegenden Promemoria75-1 gemeldet und seine Dienste in der darin angeführten wichtigen Angelegenheit offeriret hat, so habe Ich solchen bereits an Euch selbst adressiren lassen, in der Intention, dass, da Euch Meine Absichten darunter schon bekannt sein,75-2 und wie höchst important es Mir sei, dass solche auf das allerbaldmöglichste ausgeführet und zur Execution gebracht werden, Ihr mit diesem Manne selbst sprechen und approfondiren sollet, was seine Absichten seind, wie er solche auszuführen glaubet. Da denn, wenn Ihr ihn dazu vor hinlänglich capabel findet, Ihr alsdenn solchen auch nur sonder Weitläuftigkeit noch Rückfrage, überall aber sonder den geringsten Éclat, als welches ihn und seine gute Absichten sonst offenbar trahiren und Meinen Wunsch echouiren machen würde, ab<76>fertigen, einiges Concert mit ihm nehmen, in Sachen, so zu Ausführung seines Unternehmens dienen können, bestmöglichst favorisiren und ihn mit den dazu erforderlichen Geldern versehen sollet, wozu Ich Euch die Euch schon bekannte 3000 Thaler anweise, so Ich vorhin zu dergleichen destiniret habe;76-1 die aber, wie Ich weiss, deshalb noch nicht gehoben seind, und die Ich schon einmal zu dergleichen hasardiren und risquiren will.

Ich überlasse Euch alles dieses zur weiteren Besorgung und füge nur mit an, dass Ich Euern Bericht auf Mein letzteres Schreiben in eben dergleichen Angelegenheit,76-2 und welchergestalt alles schon von Euch entamiret worden, erwarte, von dessen Réussite Ich nicht sowohl besorget bin, als dass Ihr Euch an alle kleine Schwierigkeiten stossen, die Sache damit aufhalten und über alles erst anfragen werdet, wodurch aber das jetzige bequeme Moment zur Execution dieser importanten Sache verloren gehen kann.

Friderich.

Nach der Ausfertigung.76-3


10728. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Breslau, 17 février 1759.

La lettre que Votre Altesse m'a faite du 11 de ce mois, m'a été bien rendue aujourd'hui matin, et je n'ai nul doute que celle que je Lui ai écrite du 9 de ce mois,76-4 ne Lui soit à présent heureusement arrivée. Il faut bien encore que je me réfère à ce que je vous ai répondu par ma lettre ci-dessus accusée, qui, avec ce que [je] Lui ai marqué par mes autres précédentes, ont tout épuisé ce que je saurais vous dire à ce sujet.

J'ai de la peine à croire que le roi de France se laisse porter à se mettre à la tête de son armée; la fortune et le crédit de madame de Pompadour serait trop hasardé et fort aventuré, si jamais elle condescendait à une séparation du Roi d'elle; au moins a-t-elle toujours extrêmement combattu contre de pareilles résolutions, aussi souvent qu'en d'autres occasions il en est devenu question. Mais supposé même qu'une pareille résolution fût constatée, Votre Altesse n'en aurait pas fort à appréhender pour les suites.

Pour ce qui regarde nos affaires présentes, j'espère que mon frère Henri ne manquera pas d'exécuter, vers la fin de ce mois, le projet pris<77> de rejeter tout ce qu'il y a de troupes autrichiennes et des Cercles dans la Thuringe entre Erfurt et la Hesse,77-1 et qu'il en aura déjà communiqué avec Votre Altesse. Quant à moi, je vous ai détaillé déjà les raisons qui m'obligent à ne plus remuer.77-2

Selon toutes les nouvelles d'Espagne, il faut que le Roi y soit actuellement mort ou sur le point d'expirer,77-3 ce qui ne saura manquer d'opérer pour nous une bonne et favorable diversion à l'égard de nos ennemis.

Au reste, l'on continue toujours de me confirmer que le plan de la cour de Russie, quant à ses opérations à faire, soit de s'emparer de la ville de Danzig, de surprendre par mer et par terre la forteresse de Colberg et de faire ensuite, conjointement avec les Suédois, le siège de Stettin, en même temps que les Russes voudront détacher un corps de troupes vers la Silésie, afin de se joindre aux Autrichiens.

Federic.

Nach dem Concept.


10729. AN DAS DEPARTEMENT DER AUSWÄRTIGEN AFFAIREN.

Podewils und Finckenstein berichten, Berlin 16. Februar, der dänische Gesandte von Ahlefeldt habe im Auftrage seiner Regierung für die mecklenburgische Ritterschaft sich verwendet;77-4 er habe verlangt, dass dem Könige Bericht erstattet werde, und erwarte eine Antwort des Königs.

Breslau, 21. Februar 1759.

Sie sollen Mich doch jetzo damit zufrieden lassen und antworten, so gut sie wollen und können.

Mündliche Resolution. Nach Aufzeichnung des Cabinetssecretärs.


10730. AU MARGRAVE RÉGNANT DE BAIREUTH A BAIREUTH.

<78>

Der Markgraf von Baireuth schreibt, Baireuth Februar77-5 1759: „Sire. Je dois me donner l'honneur d'informer Votre Majesté qu'à la réquisition du duc de Choiseul j'envoie à Paris le baron de Gleichen, ci-devant chambellan de la Margrave, qui depuis plusieurs années a été très connu de ce ministre. La démarche m'a paru d'autant moins préjudiciable qu'il n'est chargé de rien, et que, dans la réquisition qu'il m'en a faite, il n'a été question que de l'avoir auprès de lui. Si Votre Majesté un jour jugeait peut - être

Breslau, 21 février 1759.

La lettre que Votre Altesse vient de me faire, m'a été une nouvelle marque convaincante de Son amitié inaltérable pour moi et de Ses sentiments à mon égard, dont je vous ai toute l'obligation possible. Je vous rends mille grâces de la communication confidente sur l'envoi du baron de Gleichen à la réquisition de certain ministre. Je

a propos de faire insinuer quelque chose, je crois que le canal serait sûr et point inutile; j'attends là-dessus les ordres de Votre Majesté.“

Der Markgraf theilt dem Könige mit., dass nach vielen Schreibereien und Sendungen endlich eine Zusammenkunft zwischen ihm und seinem Schwiegersohn, dem Herzoge von Württemberg, verabredet worden sei, bei der er hoffe, auf eine oder die andere Art dem unglücklichen Verhältniss zwischen dem Herzoge und der Herzogin78-1 ein Ende zu machen.

n'en augure pas mal et y applaudis parfaitement, mais permettez de vous dire que, pour ce qui m'y regarde, je suis du même sentiment encore que par le passé, savoir que je serai prêt à tout écouter, mais que je n'ai pas des propositions à faire.78-2

J'apprends avec satisfaction la bonne espérance que vous avez de terminer de façon ou d'autre les affaires de Madame la Duchesse votre fille; ses intérêts me seront à jamais aussi chers que les miens propres, je sens seulement le chagrin que, dans le moment présent critique et où tout va en désordre, occupé d'ailleurs contre le grand nombre de mes ennemis, je n'y puis prêter cette assistance où mon inclination me porte. Je me flatte, cependant, que, quand, à la fin, les choses arriveront à une négociation de paix, je trouverai alors l'occasion, que je ne laisserai jamais échapper, pour m'employer efficacement pour tout ce qui peut conduire à sa satisfaction.

Federic.

Nach dem Concept.


10731. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Breslau, 21 février 1759.

Je viens de recevoir la lettre que vous m'avez faite du 12 de ce mois. Vous devez connaître ma bonne volonté et mon empressement pour concourir à tout ce qui peut servir au bien de la bonne cause commune; mais considérez, je vous conjure, la situation où je me trouve de mon côté, et vous conviendrez, j'en suis persuadé, que je ne saurais me remuer au delà de ce que je vous ai marqué par mes lettres antérieures. Réfléchissez qu'une entreprise sur Bamberg me mènerait à des hasards éminents; car, sans dire que cette place fortifiée en quelque façon, que nous prîmes la première fois par surprise,78-3 quand il n'y avait ni troupes ni canons, est à présent bien gardée de troupes, pour ne pas pouvoir être prise d'emblée, [l'entreprise] nous arrêterait assez pour donner le temps aux troupes autrichiennes en Bohême d'entrer d'abord en Saxe, afin d'y tailler de [la] besogne à mon frère Henri déjà inférieur à eux en troupes.

Voilà ainsi, mon cher prince, les raisons qui m'obligent à me tenir à ce que je vous ai déjà marqué,78-4 et qui ne permettent pas à mon<79> frère Henri de s'éloigner trop de son centre, pour ne pas risquer à son tour une surprise de l'ennemi du côté des frontières de Bohême.

Federic.

Nach dem Concept.


10732. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON ZIETEN.79-1

Breslau, 21.79-2 Februar 1759.

Ich danke Euch vor die in Eurem Rapport vom 17. dieses Mir communicirte Nachrichten, und müsset Ihr nunmehro insonderheit alle genaue Attention auf alles Eurer Orten und in dasiger Gegend und Nachbarschaft wegen des Feindes vorfallende haben, auch weder Kosten noch Bemühung sparen, um davon zu guter und rechter Zeit informiret zu sein und Mich davon promptest informiren zu können : indem Mir von guter Hand aus Sachsen gemeldet worden,79-3 dass nach allen Umständen die Oesterreicher bald etwas von der Seite von Zittau unternehmen würden, weil man daselbst alle Anstalten dazu machete, auch Bäckers nach Zittau schickete und die Bäckerei daselbst sowohl als zu Kratzau79-4 retablirete, nach welchem letzteren Ort man auch Bäckers geschickt habe. Auf der Seite von Friedland würde das Lazareth angeleget, und präparirte man alles zu Ankunft mehrerer Truppen, überhaupt aber ginge das Gespräche unter ihnen, dass alle ihre Truppen sich den 1. Martii in Bewegung setzen würden. Ihr sollet also sehr attent sein und, sobald Ihr etwas von dergleichen höret oder erfahret, Mich alsofort davon avertiren.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Zieten'schen Familienarchiv zu Wustrau.


10733. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A DRESDE.

<80>

Schmettau berichtet, Dresden 18. Februar: „La jeune cour est dans une situation fort triste et irriitée au possible contre le comte Brühl; car il fait des dépenses très fortes à Varsovie et ne leur envoie pas le sol. Les remises de la France ont cessé, et je sais que les derniers bijoux de la Princesse ont été mis en gage, et qu'on est réduit à faire vendre des nippes sous main. Aussi m'a-t-on fait savoir que Votre Majesté ferait bien du plaisir à la jeune cour, si Elle voulait ordonner que toutes les dames et femmes qui ont été de la vieille cour,

Breslau, 22 février 1759.

J'ai reçu vos deux rapports du 16 et du 18 de ce mois, que j'ai trouvé également aussi intéressants pour moi que je vous sais tout le gré possible de l'attention et du zèle que vous continuez de marquer pour moi et pour mon service.79-5 Aussi continuerez-vous encore de m'instruire sur tout ce que vous apprendrez par vos recherches.

doivent partir, soit pour Varsovie ou pour la Bohême. Par là on serait quitte de leur entretien, et leurs chipoteries cesseraient. Mais la jeune cour est obligée de faire semblant comme si elle en serait fort fâchée, quoique ce départ des femmes pour Varsovie causerait bien de l'embarras au comte Brühl, qui serait obligé de les entretenir.

„Après les compliments dont il a plu à Votre Majesté de me charger le 12 de ce mois pour la jeune cour,80-1 il parait qu'ils ont encore plus de confiance, et ils m'ont fait comprendre si Votre Majesté ne voudrait les faire assister de quelque somme, vu qu'on ne reçoit aucun argent du pays, et qu'on commence à être dans un état à faire pitié. Avec cela, les couches de la Princesse80-2 approchent.“

Je suis bien satisfait des sentiments de la jeune cour que vous m'accusez de sa part envers moi; je serai bien aise que vous tâchiez de cultiver ces sentiments autant que les circonstances le permettront. Vous leur donnerez même adroitement quelque espérance que, dans le cas de nécessité pressante, je pourrais bien l'assister de quelque somme; mais ce que vous leur inspirerez principalement, c'est qu'elle n'aurait qu'à faire du bruit et jeter des hauts cris envers le roi de Pologne ou la cour à Varsovie qui ne sauront pas l'abandonner au fonds pour leur subsistance, et qui sûrement alors lui enverraient de l'argent, vu que, sans cela, il n'y avait pas moyen de lui en arracher qu'avec importunité.

Au surplus, je consens et veux que toutes les dames et femmes de la vieille cour, sans exception, Madame Ogilvy80-3 à la tête, vu qu'elles ne finissent pas leurs mauvaises trames et manigances, doivent partir, dans un certain terme que vous leur déclarerez, de Dresde, soit pour Varsovie ou pour la Bohême. Sur quoi, vous vous conformerez et leur fournirez les passe-ports qu'il faudra à leur retraite, pour aller sans bruit aux lieux qu'elles se choisiront pour leur demeure dans lesdits pays.

Federic.

Nach dem Concept.


10734. AN DEN GENERALMAJOR VON WEDELL.80-4

Breslau, 22. Februar 1759.

Wenn Ihr zu Berlin wiederum kuriret und gänzlich gesund sein werdet,80-5 so ist Mein Wille, dass Ihr alsdann nicht wiederum zu dem Corps, so Ihr vorhin commandiret habet, zurückgehen, sondern vielmehr alsdann gerades Weges hieher und zu Mir kommen sollet.

Friderich.

P. S.

Auch habe Ich aus Eurem Schreiben vom 18. dieses das unüberlegte Betragen des Generallieutenant Grafen von Dohna, da derselbe Euch melden wollen, als ob er nicht im Stande sei, die ihm anbefohlene Anzahl Rekruten vor Euer vormaliges Corps schaffen zu können, ohn<81>gerne ersehen, demselben aber darauf solches sehr scharf verwiesen und ihm nachdrücklichst befohlen,81-1 dass er diese Anzahl Rekruten schlechterdings und ohne Raisonniren aus dem Mecklenburgischen schaffen solle, noch dass Ich dagegen weder Einwenden, noch Schwierigkeit annehmen würde; wie Ich dann auch dem Generalmajor von Kleist, so bei dem Dohna'schen Corps stehet, in specie aufgetragen habe, dass er sich der Rekrutirungssachen dorten besonders annehmen und solche auf das fordersamste dorten zum Stande bringen solle, mit welchem Ihr auch darüber weiter correspondiren könnet.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Wedell'schen Familienarchiv zu Ludwigsdorf in Schlesien.81-2


10735. AN DEN MAJOR FREIHERRN VON PANNWITZ.81-3

Breslau, 22. Februar 1759.

Vermittelst dieser Meiner Ordre, die Ihr jedoch vorerst sehr secret halten und keinen Eclat Eurer Orten machen sollet, befehle Ich hierdurch, dass, weilen Ich von sicherer Hand erfahren habe, dass die Oesterreicher sowohl als die Russen in der Gegend und Nachbarschaft von der Stadt Krakau in Polen considerable Magazins vor ihre Rechnung angekaufet haben, und ein gewisser Graf Wessel zur Hälfte deshalb mit dem Graf Mniszech Entrepreneurs seind, dergleichen Magazins sonsten auch noch zu Ciechanow81-4 und anderen Oertern, die sich ein wenig mehr gegen Podlachien ziehen, befindlich sein sollen, Ihr also sogleich 500 Pferde von dem Möhring'schen Husarenregiment und dazu gehörigen Officiers, bei welchen der Major von Lossow Möhring'schen Regiments mit sein soll, nehmen und damit alsdenn geradesweges auf Krakau marschiren sollet, um vorgedachte der Orten gemachte Magazins wegzunehmen und die darin befindliche Vorräthe entweder, so viel als es möglich sein wird, durch Fuhren ganz prompte zurück nach Oberschlesien und nach Cosel81-5 transportiren oder aber, was davon nicht<82> zurückzutransportiren ist, gänzlich ruiniren und verderben lassen sollet, so dass es nicht wieder zusammengebracht, noch gebrauchet werden kann.

Ihr sollet denen Polen, so darüber vermuthlich allarmiret sein und wegen Eurer schleunigen Expedition schreien werden, declariren, dass es damit ganz und gar nicht darauf angesehen wäre, ihnen das allergeringste Leides und Schaden zu thun, sondern dass Ihr vielmehr ihnen alle Freundschaft zu erweisen befehliget, aber auch zugleich beordert wäret, die Magazine, welche Meine Feinde daselbst in der Absicht, Mir dadurch zu schaden und Mich bei Gelegenheit feindlich anzugreifen, errichtet und zusammengebracht hätten, zu stören und zu ruiniren, damit sie gegen Mich keinen Gebrauch davon machen könnten, welches Mir nach allen Naturen der Völkerrechte82-1 nicht verwehret werden könnte: ausserdem Ich alle Freundschaft mit denen Herren Polen halten würde.

Hierbei könnet Ihr auch ausstreuen, als ob Ihr gerade nach Warschau marschiren und Euch allda mit einem aparten Corps, so Euch nachfolgte, sowie auch mit dem Generalmajor von Wobersnow82-2 und dessen Corps conjungiren würdet; welches jedennoch nur Bruits seind, die Ihr ausstreuen müsset, um Eure Expedition um so mehr zu favorisiren.

An das Mehring'sche Husarenregiment ist die Ordre wegen Verabfolgung der 500 Pferde nebst dem Major von Lossow bereits ergangen, und zweifele Ich nicht, Ihr werdet Euch von diesem Mir besonders interessanten Commando mit solcher Vernunft, Vigilance und guter Ordre acquittiren, sowie Mein Vertrauen zu Euch deshalb gerichtet ist, und dass Ich Meine Intention darunter völlig erreiche.

Friderich.

Nach dem Concept.


10736. AN DEN GENERALMAJOR VON PLATEN.

Breslau, 24. Februar 1759.

Ich habe Euer Schreiben vom 19. dieses wohl erhalten und bin von allem, so Ihr darin meldet, recht wohl zufrieden gewesen. Ich will hoffen, dass die Operationes und Mouvements des Generalmajor von Wobersnow von gutem und noch mehrerm Effect sein werden, als was bisher schon Eurer Orten geschehen ist. Wobei Ich Euch noch zu Eurer Nachricht und Direction bekannt mache, wie ausserdem Ich noch ein Detachement in Polen nach Krakau geschicket habe,82-3 um allda dasjenige, was die Oesterreicher und die Russen der Orten an Magazins präpariren lassen, zu detruiren, so dass Ich hoffe, es werden diese differenten Entamirungen des Feindes denselben wenigstens vorerst und auf eine Zeitlang in Bredouille setzen.

Friderich.

Nach dem Concept.

<83>

10737. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN ET AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Breslau, 24 février 1759.

J''ai bien reçu votre rapport du 9 de ce mois. Comme il m'apprend que vous avez réglé là avec la trésorerie les payements du subside, en sorte que toute la somme vous sera remise entre ci et la fin du mois d'août prochain, je suis bien aise de vous dire que, les termes de ces subsides arrivant successivement l'un après l'autre et sans trop nous presser, de façon que nous n'avons pas à craindre que le change et le prix de l'or montera bien haut, j'aimerais bien que toute la somme sera convertie en or, et qu'il ne se fasse point d'achat en argent, vu la plus grande facilité du transport en or, et que je trouve mieux mon compte avec celui-ci qu'avec de l'argent. Sur quoi je donnerai aussi mes ordres à mes ministres.83-1

Quant aux affaires publiques, je veux bien vous dire qu'ayant vu, il y a peu [de] temps, une lettre interceptée du sieur de Rouillé83-2 . . . Mais, ajoute-t-il, on craint toujours en France que la mort du roi d'Espagne ne renverse tous ces beaux projets. Puisque donc les lettres de Madrid du 13 janvier annoncent la mort du roi d'Espagne comme très prochaine,83-3 il faut espérer qu'elle opérera une grande diversion dans les projets de nos ennemis. Quant au roi de Sardaigne, je crois qu'il s'entend sûrement avec le roi des Deux-Siciles, d'où, à ce que j'estime, résulteront beaucoup d'heureuses suites pour notre cause commune. L'on assure pour certain que les Autrichiens détachent 26 bataillons en Italie.

Pour ce qui regarde la Porte Ottomane, je saurais bien vous dire que, malgré toutes les nouvelles de l'armement des Turcs,83-4 il ne paraît pas jusqu'à présent que cela fasse aucune impression, ni sur les Russes ni sur les Autrichiens, qui affectent également une grande sécurité vis-à-vis de la Porte; on débite même à Pétersbourg qu'on y a résolu d'envoyer une ambassade solennelle à Constantinople.

Au reste, mes vœux sincères sont que les entreprises des Anglais sur la Martinique et autres lieux de ce côté-là succèdent parfaitement à leur gré, ce qui sera un grand coup gagné contre la France pour la ramener à une paix raisonnable et générale.

Federic.

Nach dem Concept.

<84>

10738. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Breslau, 24 février 1759.84-1

J'ai reçu vos rapports du 13 et du 14 de ce mois, et j'ai été charmé de voir, par le premier, que tout se passe encore tranquillement sur vos lieux, de façon qu'on en peut espérer que les différends entre l'Angleterre et la République84-2 pourraient bien encore être accordés à l'amiable.

Der König ertheilt dem Gesandten Weisungen über die mit einer unbekannten Persönlichkeit einzuleitende chiffrirte Correspondenz.

Federic.

Nach dem Concept.


10739. AN DEN OBERSTLIEUTENANT VON REICHMANN, VICECOMMANDANT IN MAGDEBURG.

Breslau, 24. Februar 1759.

Da Ich Euch bereits den Posten eines Vicecommandanten bei der Stadt und Festung Magdeburg dahin anvertrauet habe,84-3 dass Ihr eigentlich alles und jedes bei dortigem Gouvernement und dasiger Festung vorfallende dirigiren und besorgen sollet, so dass nichts darunter sonder Eure Disposition und Genehmhaltung geschehen muss, dagegen Ich Mich auch hauptsächlich an Euch halten werde, so mache Ich Euch hierdurch nunmehro bekannt, wie Ich aus bewegenden Ursachen resolviret habe, des Erbprinzen von Hessen Cassel Liebden, nachdem Ich Dieselbe zum General von der Infanterie declariret habe, auch als Vicegouverneur zu Magdeburg zu bestellen.84-4 Damit Ihr aber von Meiner eigentlichen Willensmeinung dabei recht informiret seid, so soll Euch hierdurch zu Eurer Direction und secreten Instruction, die Ihr nur lediglich vor Euch alleine behalten müsset, dienen, dass diese Bestellung gedachtes Erbprinzen Liebden zum dortigen Vicegouverneur eigentlich nur ad honores wegen seiner Naissance und Qualité, auch sonst aus andern bewegenden Ursachen84-5 geschiehet, und dass mithin mehrerwähnten Erbprinzen Liebden zwar dorten alle öffentliche und gewöhnliche Honneurs, so ihm als Prinzen sowie auch als General von der Infanterie und Vicegouverneur gebühren,<85> gemachet werden sollen, Ihr auch mit ihm in allen ordinären Sachen communiciren müsset, unterdessen aber Ich Euch eigentlich alleine als den wahren Gouverneur der Festung in allen Sachen, so Meinen Dienst betreffen, ansehe, und Ihr Euch also darunter so dirigiren müsset, dass nichts dorten sonder Euch und sonder Eure Disposition, noch auch sonder Eure Genehmhaltung geschehen muss. Dabei Ihr auf Pflicht und Ehre lediglich und allein auf Meinen wahren Dienst und auf das Beste der Festung und der Garnison, auf die Ordre und Disciplin bei solcher, desgleichen auch bei dortiger Bürgerschaft und endlich auch bei kommenden Fällen auf eine rechtschaffene Defension der Festung und solche gegen feindliche Anfälle in Respect zu halten, überall aber auf die Ehre Meines Dienstes sehen und genau halten müsset.

Was den dortigen Commandanten Generallieutenant von Borcke anbetrifft, da muss Euch derselbe alle Information und Nachrichten von denen dortigen Umständen der Festung, des Magazins und Zeughauses p. geben; sonsten aber kann Ich auf denselben wegen seines Alters und seiner Schwachheiten wenig oder gar nichts mehr rechnen.

Es wird Mir übrigens auch sehr lieb sein, wenn Ihr Euch mit des Erbprinzen Liebden, als dortigen Vicegouverneur, jederzeit solchergestalt werdet betragen und es so einleiten können, dass Ihr in guter Harmonie und Einigkeit mit ihm lebet, und dass wenigstens keine äusserliche Eclats und Disharmonie zwischen Euch und ihm entstehe. Jedennoch aber muss allemal Mein wahrer Dienst in allen Sachen Euer Hauptobject bleiben, und Ihr solchen aus keiner Absicht oder Consideration unterlassen. Zu dem Ende Ich Euch hierbei mit einer aparten offenen Ordre85-1 versehe, die Ihr gegen die Officiers der dortigen Garnison und sonsten, jedennoch nicht anders noch eher, als wann es die Umstände und die Nothwendigkeit absolute erfordert, produciren und alsdann nur allererst davon Gebrauch machen sollet, wenn Ihr Eure Autorität dorten in Egard des Erbprinzen nothwendig legitimiren müsset. Ihr sollet übrigens auch dieses Mein Schreiben genau secretiren, weil es Euch nur zu Eurer ganz geheimen, jedoch nachdrücklichen Instruction dienen soll.

Friderich.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


10740. AN DEN MAGDEBURGSCHEN KAMMERPRÄSIDENTEN VON BLUMENTHAL.

Breslau, 24. Februar 1759.

Da Ich bei denen jetzigen Kriegesläuften fast durchgängig wahrgenommen habe, dass bei Gelegenheiten von feindlichen Einfällen in Meinen Provincien die Kammern sich fast durchgehende sehr schlecht genommen haben und dadurch und aus Mangel der gehörigen Prä<86>cautionen sowohl von Meinen Salz- und andern übrigen Revenus vieles verloren gegangen, so durch gute und pflichtmässige Präcautiones grösstentheils verhütet werden können, so habe Ich vor gut gefunden, Euch deshalb die hierbeiliegende schriftliche Instruction86-1 zuzufertigen, um Euch dadurch diejenige Mittel anzuzeigen, wodurch die Kammern in dergleichen Fällen den grössten Theil derer Revenus sauviren und die mehreste Ausfälle verhüten können, daferne sie nur demjenigen, was in dieser Instruction vorgeschrieben wird, mit aller erforderlichen Attention, Vernunft und Ueberlegung nachkommen, auch einen rechtschaffenen Eifer vor Meinen Dienst pflichtmässig bezeigen. Ich beziehe Mich also auf den Einhalt der Anlage.

Auf dass aber auch durch einen Eclat von dieser Instruction nicht nur Meine Absicht darunter behindert, sondern auch, wenn solche in ihrer ganzen Connexion unnöthiger Weise bekannt werden sollte, dem Feinde solches ein Avis sein könnte, was vor Präcautiones er dagegen zu nehmen hat, so befehle ich Euch hierdurch auf Pflicht und Ehre, dass Ihr diese Instruction ganz geheim halten und niemanden, es sei auch, wer es wolle, ohne Unterscheid, davon sonsten etwas sehen noch lesen lassen, am allerwenigsten aber ganze Abschriften davon geben sollet; sondern Ihr sollet Euch daraus bei vorkommenden Fällen das erforderliche extrahiren, so viel möglich die Kammer- und Subalternbedienten darnach mündlich instruiren, sonsten aber jedem daraus dasjenige schriftlich und so communiciren, als ob solches von Euch selbst käme; demohnerachtet Ihr auf alles mit solcher Vigueur und Accuratesse halten sollet, als ob Ich jeden Punkt eigenhändig unterschrieben hätte, als wofür Ihr Mir überall repondiren, diejenigen Kammer- und Subalternbedienten aber, so sich nach dem, so Ihr ihnen darunter auftraget, nicht prompte und exacte achten, sogleich und ohne Umstände auf das rigoureuseste und schärfeste bestrafen müsset. Ihr habet Euch hiernach zu achten.

Friderich.86-2

Nach einer Abschrift im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10741. AN DEN GENERALLIEUTENANT GRAF DOHNA.86-3

Breslau, 25. Februar 1759.

Zufolge dieser Meiner Ordre committire und befehle Ich Euch hierdurch, auf die Festung Colberg alle Attention mit zu haben und<87> wohl davor zu sorgen, dass ehr die Russen nach Colberg kommen können, um etwas dagegen zu entrepreniren, Ihr gewiss zwei von denen dortigen Garnisonbataillons hereinwerfet.

Auf den Fall auch die Russen dorthin wollten, um etwas gegen diesen Platz zu unternehmen, so ist der Orten ein gewisser importanter Pass, den Ich Euch aber jetzo nicht namentlich anzeigen kann, auf welchen Ihr jedoch Eure Attention richten müsset, damit sich die Russen dieses Passes nicht bemeistern können, sondern wir vielmehr von solchem Meister sein: zu dem Ende Ihr, wenn die Russen der Gegend was vornehmen wollen, absolute gleich dahin detachiren müsset, um Meister von diesem Pass zu sein, so dass die Russen nicht eher als wir dahin kommen können.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10742. AN DEN GENERALLIEUTENANT GRAF DOHNA.

Breslau, 26. Februar 1759.

Der König befiehlt, dass der Major von Troschke die Escadron des Majors von Brösicke vom Schwarzen Husarenregiment erhalten87-1 und letzterer dimittirt werden solle, da der König keine Officiere haben wolle, „die sich durch den Branntweinsoff zum Dienste untüchtig machen“ , ebenso solle der Rittmeister Felix von dem Regiment „weggeschaffet und dimittiret werden, weil derselbe so schlecht wie möglich und nichts nutze ist“ .

Anlangend demnächst dasjenige, so Ihr wegen der jetzigen schwedischen Garnison zu Peenemünde anführet, da will Ich Euren Vorschlag genehm halten und zufrieden sein, dass nämlich, wenn solche sich ohne weitere Bedingung und sonder einen Schuss abzuwarten, zum Abzuge ohne weitere Conditiones bequemen, auch versprechen wird, nicht binnen Jahr und Tag wider Mich und Meine Alliirte zu dienen, solche alsdann zu Wasser abgehen könne.87-2 Es ist an dem, wie Ihr deshalb anführet, dass wir doch dergleichen Volk bis dato zur Gnüge als Kriegesgefangene haben und ihre Verpflegung, wo nicht ganz vergeblich, doch beschwerlich und unnütze ist, es wäre dann, dass das Kartell ihrentwegen so gerichtet würde, dass schwedischerseits die Leute, so nach der Auswechselung übrig bleiben, alle mit Gelde bezahlet würden.

Von dem übrigen Einhalt Eures Schreibens bin Ich zufrieden gewesen und recommandire Euch nur nochmals auf das höchste, dass die<88> mecklenburgsche Lieferungssachen sowohl an Rekruten, zum Magazin und an Contribution als sonsten auf das fordersamste, und ohne weiter die Zeit zu verlieren, zum Stande und Endschaft gebracht werden müssen.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10743. AN DEN GENERALMAJOR VON STUTTERHEIM.88-1

Breslau, 26. Februar 1759.

Mir ist Euer Schreiben vom 20. dieses eingeliefert worden, von dessen Einhalt Ich dann zufrieden bin, wenn nur der Effect alles darin gethane Versprechen verificiren und es damit nicht, so wie bisher zu Meinem Missfallen geschehen, trainiret wird, sonder [dass] das geringste zu Ende komme. Ich recommandire Euch demnach nochmalen hierdurch, auf die Lieferungen alles Ernstes zu arbeiten und Euch [nicht] bloss auf Commandos und Proviantbedienten zu verlassen, welches ebenso schlecht wie im Winter vorigen Jahres ablaufen dörfte,88-2 sondern vielmehr, wie Ich Euch vorhin schon aufgegeben habe, selbst an Ort und Stellen zu gehen und mit der behörigen Activité und Einsicht alles gehörig zu betreiben und sowohl die Magazin- als Rekruten-, Pferdeund Geldlieferungen prompte zur Endschaft bringen. Was insonderheit die Geldheferungen anbetrifft, da könnet Ihr leicht erachten, wie es Mich sehr surpreniren müssen, dass Ihr von solchen bis dato noch nicht mehr als 30000 Rthlr. zusammen habet, wovon Ich schlecht zufrieden bin und Euch hierdurch nicht verhalten will, wie Ihr auch darunter alle ersinnliche Activité bezeigen und desfalls nicht zu langsam zu Werke gehen, vielmehr Eure Dispositiones unter andern diensamen Einrichtungen so machen müsset, dass die vermögendesten von der mecklenburgschen Ritterschaft und Ständen die andern ärmern, und welche die angesagte Contribution nicht sogleich aufbringen können, mit Vorschüssen und Darlehnen aufhelfen müssen, auf dass also die Contributionssache nicht länger trainiret, sondern fordersamst zur Endschaft gebracht werde; anderergestalt und wenn es wiederum damit denselben Pli wie vor einem Jahre nehmen wollte, Ihr gewiss erwarten könnet, dass Ich Mich deshalb hauptsächlich an Euch halten und solches gegen Euch auf das nachdrücklichste und schärfeste ressentiren werde. Dieses aber prompt zur Endschaft zu bringen, ist, wie Ich schon befohlen habe, Eure Gegenwart, dass Ihr aller Orten herumreiset und selbst das Auge auf alles habet, ohnumgänglich nöthig. Was die Anlegung derer Magazins anbetrifft, so bleibet es dabei, dass das allermeiste von Naturalien nach Stettin muss, zu Berlin aber<89> einiges Dépôt auf fünf oder sechs Tage, desgleichen auch zu Colberg gemachet werden kann.

Ich beziehe Mich übrigens auf alle Meine vorige deshalb ergangene Ordres89-1 und mache Euch hierbei nur noch bekannt, wie dass bei der gestrigen Parole alihier Ich unter denen bei solcher publicirten Avancements aus eigner Bewegung Euch mit zum Generalmajor declariret habe und nicht zweifele, es werde Euch dieses um so mehr animiren, Meinen dortigen Dienst in denen Euch aufgetragenen Sachen mit so mehrerm Fleiss, Eifer und Application vorzustehen.

Friderich.

Nach dem Concept.


10744. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Breslau, 26 février 1759.

J'ai été content de ce que vous m'avez marqué par votre lettre du 20 au sujet de la commission dont je vous ai chargé relativement aux affaires de Suède.89-2

Pour ce qui regarde les dix ou onze officiers prisonniers suédois à Berlin que vous voudriez être relâchés sur leur parole et contre le revers ordinaire,89-3 je veux bien me prêter à cela et vous envoie ci-clos l'ordre en conséquence au lieutenant-général de Rochow,89-4 afin que vous en sachiez faire l'usage convenable et de sorte que ledit lieutenantgénéral ne puisse rien soupçonner du vrai but; mais, avec tout cela, vous serez sur vos gardes, pour ne pas vous tromper dans le choix de ces gens, c'est pourquoi je voudrais bien que vous sondiez au moins le colonel Hordt là-dessus.

Quant à l'argent à employer pour cette affaire, vous commencerez toujours à vous servir des 2 000 écus, mis déjà en dépôt à cet usage;89-5 après quoi, je vous ferai compter successivement les autres 40 000 écus.89-6 Comme, au surplus, je vous ai chargé déjà de tout le maniement de cette affaire secrète,89-7 et que je vous en abandonne la direction, je serais bien aise que vous ne me mêliez plus du tout du détail, mais que vous agissiez de vous seul et de votre propre ressort, après que vous savez<90> mon grand but en cela, qui est ou qu'on pousse les choses à une révolte contre la prépotence de ceux du Sénat, qui ne cherchent qu'à abîmer la nation par une guerre des plus injustes s'il en fût jamais, ou de mener les affaires à une prompte assemblée d'une Diète extraordinaire.90-1 Voilà tout ce que je saurais vous dire.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


10745. AN DEN OBERST VON DER HEYDE IN COLBERG.

Breslau, 28. Februar 1759.

Euer Schreiben vom 18. dieses nebst dem von Euch solchem beigefügten Plan von Colberg habe Ich zu Meinen Händen richtig erhalten, und dienet Euch darauf in Antwort, dass Ihr Eure Sachen dorten nur gut im Stande setzen und halten, auch gegen alle Surprises vigilant sein sollet. Inzwischen Ich an den Generallieutenant Graf von Dohna schon befohlen habe,90-2 dass, sobald Eurer Orten etwas vom Feinde zu besorgen sein wird, er alsdenn sogleich und ehe es der Feind noch verhindern kann, zwei gute Garnisonbataillons in Colberg zur Verstärkung der Garnison werfen, auch sonst auf das Soutien dieses Platzes seine Attention in Zeiten richten soll. Wie Ihr denn auch mit ihm wegen Completirung des Bataillons von Puttkammer correspondiren müsset; sonsten zweifele Ich nicht, dass Ihr das nothwendige zur Defension bereit haben werdet.

Friderich.

Nach dem Concept.


10746. AU SECRÉTAIRE BENOÎT A VARSOVIE.

Breslau, 28 février 1759.

J'ai bien reçu votre rapport du 21 de ce mois, et vous n'aurez qu'à continuer avec la même vigilance que vous l'avez fait jusqu'à présent, de m'avertir de tout ce qui parviendra à votre connaissance, et que vous jugerez pouvoir m'intéresser ou mériter d'ailleurs mon attention, et vous m'en ferez régulièrement vos rapports.

Federic.

P. S.

Selon les avis et les différents avertissements qui me sont entrés, les Russes ont pris soin d'amasser des magasins considérables tant à Posnanie qu'aux environs pour se mettre par là en état de faciliter et de soutenir des invasions qu'ils méditent de faire dans mes États; les Autrichiens en doivent faire autant du côté de Cracovie, sans doute dans la même intention. Il m'est douloureux de voir que, dans ces conjonctures, nonobstant mon amitié invariable pour la république de Pologne et les ménagements que je garde envers tous les Polonais au milieu des troubles présents de la guerre, plusieurs et même des plus<91> considérables entre eux aient marqué une si grande partialité en faveur de mes ennemis, au point de leur faciliter des amas de magasins propres à me nuire et à me faire la guerre avec autant plus d'aisance et de commodité.

Je me suis enfin vu nécessité par là de me servir contre pareils procédés des moyens approuvés et reconnus pour légitimes par tout droit en détachant mon général-major de Wobersnow avec un bon corps de troupes vers Posnanie,91-1 et en envoyant un autre détachement de mes troupes du côté de Cracovie,91-2 à la fin d'y détruire les arrangements de magasins en faveur de mes ennemis, pour empêcher ou du moins retarder de la sorte le mal qu'ils se proposent de me faire.

Mon intention est que vous en parliez dans ce sens aux bien intentionnés et à nos amis en Pologne, et que vous leur donniez, s'il le faut, les assurances les plus positives que ces démarches auxquelles je me voyais forcé malgré moi, ne renfermaient aucune vue, et que j'étais bien éloigné d'admettre la moindre hostilité contre la République et ses sujets, ni de leur apporter le moindre préjudice en quoi ce pût être; que je m'étais plutôt proposé et que mon intention invariable était de cultiver soigneusement l'amitié de la République; que ce que je me voyais obligé de faire, n'était que pour détruire des arrangements offensifs de mes ennemis et pour témoigner mon juste ressentiment envers quelques seigneurs polonais malintentionnés pour le bien public, qui avaient, pour ainsi dire, pris à tâche de ne point garder de mesure à témoigner publiquement et tout à découvert la forte passion et la partialité qu'ils ont arborées contre moi; qu'au reste il ne serait fait point de mal à aucun Polonais, et que mes troupes observeraient l'ordre et la discipline la plus sévère envers les sujets de la République.

Nach dem Concept.


10747. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Finckenstein übersendet, Berlin 24. Februar, einen: „Extrait d'une lettre du baron de M un c h ha usen du 18 de février 1759.

„Selon les dernières lettres, les affaires d'Italie s'embrouillent de plus en plus.91-3 Le roi de Sardaigne augmente ses troupes au delà de 10000 hommes, et on prétend qu'il veut se mettre en possession du duché de Plaisance. Le roi de Naples ne doit attendre que la nouvelle du décès de son frère pour partir pour l'Espagne, et quoiqu'on assure qu'il s'abouchera sur la route avec l'infant Don Philippe, il parait cependant qu'on ne saurait attendre beaucoup d'effet de cette entrevue, puisque la résolution de garder les Deux-Siciles ne sera apparemment pas changée.

„Ces circonstances me font espérer que nous aurons moins à craindre des efforts de la France en Allemagne, d'auîant plus qu'on dépeint toujours l'état de ses finances comme très délabré, et qu'on dit que le crédit a de nouveau beaucoup perdu par la<92> retraite de M. Montmartel.92-1 On ne saurait attribuer qu'à cette disette d'argent le parti qu'on a pris de rompre avec les cours de Mannheim et de Munich.92-2

„Le ministère de Vienne, nonobstant tout cela, fait semblant de ne rien craindre et de vouloir agir avec la dernière vigueur pendant la campagne prochaine. Le projet doit toujours être de frapper de grands coups sur l'Oder et sur l'Elbe et de faire opérer les forces autrichiennes réunies sur le dernier de ces fleuves, pendant que les armées combinées de la Russie et de la Suède tenteront le siège de Stettin. On dit que la cour de France insiste sur cette entreprise, et que celle de Vienne y consentira, de façon qu'on la regarde presque comme résolue. La décision finale dépend apparemment du tour que les négociations du général Tillier92-3 prendront. J'espère que j'en serai averti, et je ne manquerai pas de vous faire parvenir, Monsieur, tout ce qui me parviendra sur ce sujet.

„Les troupes des Cercles sont destinées, selon mes avis, à couvrir la Franconie ou peut-être à se joindre au prince de Soubise.“

Breslau, 28 février 1759.

Je vous suis bien obligé de la communication des nouvelles du baron de Münchhausen, que j'ai reçues à la suite de votre lettre du 24 de ce mois, et dont je vous sais d'autant plus de gré que je les estime authentiques et vraies. Vous me ferez plaisir de continuer cette correspondance et de me communiquer tout ce que vous en tirerez d'intéressant et digne de mon attention.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


10748. AUX MINISTRES D'ÉTAT ET DE CABINET COMTES DE PODEWILS ET DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Breslau, 28 février92-4 1759.

Sur le rapport que vous venez de me faire au sujet de ce que le marquis de Rougé, maréchal de camp de France,92-5 est venu vous déclarer touchant le désir de sa cour pour convenir d'un cartel avec nous, je veux bien vous dire que, n'ayant jamais été éloigné d'entendre des propositions là-dessus, je suis encore tout prêt et déterminé de convenir avec la France d'un cartel pour l'échange réciproque de nos prisonniers de guerre respectifs,92-6 en sorte que ladite cour n'aura qu'à s'expliquer à ce sujet.

Et afin que vous soyez d'abord au fait de mes intentions pour ce qui regarde la forme et la substance de ce cartel, vous observerez qu'il pourra être fait sur le modèle de celui dont je suis convenu autrefois avec les Autrichiens,92-7 savoir que l'échange des prisonniers soit fait également tête contre tête ou, en défaut d'un nombre suffisant de prisonniers de guerre à rendre d'un côté, par rançon.

<93>

Vous vous réglerez en tout ceci conformément audit cartel avec les Autrichiens, dont vous demanderez quelque exemplaire imprimé de mon auditoriat-général à Berlin, pour vous en servir de canevas; au sujet duquel il est cependant bon que vous sachiez que ce cartel avec les Autrichiens a été exactement observé dans toutes les guerres que j'ai eues contre eux, jusqu'au temps de la bataille de Kolin, où le maréchal Daun l'interrompit, en déclarant alors au maréchal Keith qu'on ne voulait plus de leur part d'aucune rançon, mais seulement d'échange de tête contre tête, ce qui aussi a été pratiqué depuis ce temps-là entre moi et les Autrichiens, le reste du cartel ayant subsisté comme autrefois.

L'on pourra, d'ailleurs, convenir que l'échange des prisonniers se fera de deux à deux mois, et, pour plus d'aisance de deux côtés, auprès du prince Ferdinand de Brunswick. Au surplus, c'est le général-feldmaréchal de Kalkstein que je nommerai pour arranger tout cela à Berlin conformément à mes intentions. Aussi, dès que le cartel sera conclu, l'on nous communiquera la désignation de nos prisonniers de guerre, tout comme on la leur communiquera de ceux qui sont auprès de nous, et l'on conviendra du jour pour faire l'échange. Voilà sur quoi vous réglerez tout ce qu'il faudra.

Federic.93-1

Nach der Ausfertigung.


10749. AN DEN RESIDENTEN REIMER IN DANZIG.

Breslau, 1. März 1759.93-2

Ich habe Euren Bericht vom 21. voriges erhalten und gebe Euch darauf in Antwort, wie Ihr nur ferner Euch zu bemühen habet, die Wohlgesinneten dorten in guten und fermen Sentiments zu erhalten und sie gegen alle Surprises zu warnen, um dagegen ihre Mesures zu nehmen und vigilant zu sein. Ich habe inzwischen Mich nicht länger entbrechen können, Meinen Generalmajor von Wobersnow mit einem Corps Truppen gegen Posen und vielleicht noch weiter zu detachiren,93-3 um sowohl dadurch eine Diversion zu machen, so hoffentlich die Russen mehr von Danzig abziehen wird, als auch um die Magazins, so sie der Gegend gegen Mich etabliren, nach Möglichkeit detruiren zu lassen. Welches alles jedoch schlechterdings nicht aus einiger Absicht gegen die Republique Polen, am allerwenigsten aber aus einigen feindseligen Absichten gegen dieselbe noch deren Unterthanen oder Stände geschiehet, mit denen Ich vielmehr alle Freundschaft unterhalten werde, daferne sonsten nicht ein oder anderer Particulier durch offenbare Animositäten<94> uad gar zu grosse Partialitäten gegen Mich, so zu sagen, Mich forciret, ihm einiges Ressentiment zu bezeigen.94-1 Welches Ihr denn auch dorten frei und der Wahrheit nach überall, wo es nöthig sein wird, declariren könnet.94-2

Friderich.

Nach dem Concept.


10750. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Breslau, 1er mars 1759.

J'ai reçu votre rapport du 17 de février dernier. Il est bon que vous m'informiez de la situation où se trouvent les différends maritimes entre l'Angleterre et la République,94-3 vu la part sincère que je prends toujours à la bonne harmonie et union de ces deux puissances; mais il faut aussi que vous observiez de ne pas vous borner à cet article, comme vous avez fait depuis plusieurs ordinaires, y ayant d'autres plus intéressants encore pour moi, savoir les nouvelles de France et surtout celles qui regardent les affaires de la cour, ses plans d'opérations pendant la campagne qui va s'ouvrir bientôt en Allemagne, et ses desseins. Comme ce sont là des articles qui m'intéressent à présent le plus, vous voudrez bien vous faire une application particulière, pour m'informer le plus souvent et avec toute l'exactitude possible de tout ce que vous apprendrez sur ces sujets importants . . .

Federic.

Nach dem Concept.


10751. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.94-4

Breslau, 1er mars 1759.

Dem General Fouqué wird angezeigt, dass er in Anerkennung der geleisteten Dienste zum General der Infanterie ernannt worden sei.

Je vous félicite comme ami de la justice que je vous ai rendu comme roi.

Federic.94-5

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Der obige Zusatz eigenhändig.

<95>

10752. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON ZIETEN.95-1

Breslau, 2. März 1759.

Da Mir von sicherer Hand gemeldet wird, dass der Feind auf denen Grenzen in Böhmen sich stark und weit stärker als bisher zusammenziehet, und dass alle Dörfer von dem Braunauschen District bis Grulich, obschon mit ungarischen Truppen, beleget seind, hergegen gewiss sei, dass aus Königgrätz und mitten aus dem Königreich Böhmen die meisten Truppen gegen Sachsen und Eger, viele aber gegen Italien marschireten,95-2 so befremdet es Mich in gewissermaassen, dass Ihr Mir davon gar nichts berichtet habet, und da Eure Berichte ausserdem sparsam bei Mir eingehen, als habe Ich Euch hierdurch erinnern müssen, dass Ihr sowohl mit Euren Berichten insonderheit nunmehro fleissiger sein, als auch von vorgedachten Umständen Mir Eure Nachrichten melden, übrigens aber, so dortger Orten des Feindes halber vorfället, auch auf alle dessen Mouvements eine grosse Attention haben sollet.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Zieten'schen Familienarchiv zu Wustrau.


10753. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A DRESDE.

Breslau, 2 mars 1759.95-3

Der König dankt für die übersandten Nachrichten.

Quant à celles qui sont de votre voisinage, je les crois exactes et véridiques, parceque vous êtes à portée de [les] bien savoir. Vous me marquerez aussi si le général autrichien Beck est encore tout tranquille dans ses quartiers dans votre voisinage, et ce qu'il fait ou remue présentement. Mais pour ce qui regarde les autres nouvelles qu'on vous a données, je laisse à votre propre considération si vous croyez qu'on soit en état de camper le 16 de mars95-4 et dans une saison encore si rude et si variable que celle où nous nous trouvons actuellement. J'attends les rapports que vous me ferez en suite.

Federic.

Nach dem Abdruck bei Preuss, Friedrich der Grosse, Urkundenbuch Bd. II, S. 24.95-5

<96>

10754. AN DEN GENERALAUDITEUR VON PAWLOWSKY IN JÄGERNDORF.

Breslau, 2. März 1759.

Ich habe aus Eurem Bericht vom 26. dieses96-1 mit mehrern ersehen, wessen sich der österreichische Generalmajor Graf von Thurn nach seiner Zurückkunft von Wien gegen Euch von denen Declarationen seines Hofes in denen Auswechselungssachen äussern wollen.96-2

Ihr könnet demselben von Meinetwegen énergiquement sagen, dass Ich auf alles das nicht entrire, noch etwas anderes, als was durch ihre eigene Anleitung bei uns observiret wird, eingehe. Zur Auswechselung des Fürsten Moritz Liebden gebe Ich nicht einen Mann, sondern bestehe vielmehr schlechterdinges auf Dero Auswechselung gegen ihren Feldmarschall Graf Seckendorff, darunter Ich gar zu viele gute Gründe vor Mich habe, als dass Mir solches mit einigem Rechte geweigert und refusiret werden könne. Dabei Ich Mich billig über die mauvaise foi ihrerseits beschweren müsste, dass sie beständig in ihren Conventionen variirten und, wie ihnen die Umstände favorabel oder schlechter schienen, bald diese bald jene Aenderungen in dem, was doch einmal conveniret und stipuliret worden, machen und mehrentheils vorschreiben wollten; welches man aber nicht anders als mauvaise foi nennen könnte, und welches Meine Art noch Sache gar nicht wäre. Daher Ich dann auch nicht einen Schritt davon abgehen, noch von Meinen Sätzen, die einmal festgesetzet worden, abgehen würde.

Friderich.

Nach dem concept.96-3


10755. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON ROCHOW IN BERLIN.

Breslau, 3. März 1759.

Da Ich aus Eurem Schreiben vom 25. voriges ersehen habe, was Ihr wegen derer dort angekommenen kriegesgefangenen russischen Generals96-4 und deren Adjutanten anfragen wollen, so gebe Ich Euch darauf zur Resolution, dass letztere auch zu Berlin auf ihre Parole d'honneur<97> und gegen die gehörige Versicherung ihrer Generals bleiben, und Ihr solche mit denen Franzosen, so zu sagen, zusammenkoppeln könnet; jedennoch ihnen dabei declariren müsset, dass sie sich ruhig und vernünftig, auch wie es ehrliebenden Kriegesgefangenen, die ihre Parole gegeben, gebühret, aufführen, in keinem Stücke extravagiren, noch sich von Intriguen oder ungebührlicher Correspondance mehren, vielmehr ganz ruhig halten müssen, maassen sonsten bei dem ersten Écart oder Extravagance, so einer aus ihnen begehen würde, derselbe sogleich arretiret werden und die Ursache sein dörfte, warum auch denen andern die verstattete honnete Freiheit abgeschnitten werde.

Was Ihr sonsten noch anfraget, darüber kann Ich Euch nicht weiter bescheiden, als dass Ihr Euch darunter nach der Conduite, so diese Leute halten werden, und nach denen jedesmal vorkommenden Umständen der Zeit richten müsset.

Friderich.

Nach dem Concept.


10756. AU PRINCE DE SULKOWSKY A GLOGAU.97-1

Breslau, 3 mars 1759.

La lettre que vous avez voulu me faire, m'a été rendue. Vous pouvez être persuadé que c'est certainement à regret que je me suis vu obligé de procéder à la démarche contre votre personne. Mais ordinairement quand des particuliers veulent se mêler dans les querelles des grandes puissances, ils ne manquent pas d'échouer, et j'aurais souhaité, pour l'estime et la considération que j'ai toujours eues pour vous, que vous n'ayez pas oublié que, quoique vous fussiez prince, vous ne l'êtes pas assez pour vouloir me faire la guerre. Vous ne sauriez prétendre que j'entrasse ici dans un grand détail; les faits sont publiés; personne n'ignore avec quel empressement et quelle partialité marquée vous vous êtes travaillé à fournir à mes ennemis les magasins dont ils pouvaient avoir besoin pour attaquer hostilement avec quelque succès mes États. Il est notoire que presque tous les juifs de votre domination ont principalement servi d'espions à mes ennemis, et je ne veux point rechercher ici sur quel fondement on soupçonne beaucoup vos juifs d'être les auteurs de l'incendie de Glogau, pour brûler mes magasins, à quoi, malheureusement, ils n'ont que trop bien réussi. Il ne coûtera d'ailleurs pas beaucoup de peine de vous convaincre par la cor<98>respondance avec votre fils, attaché à l'armée russe et actuellement mon prisonnier de guerre, du plan que vous aviez formé de lever tout un régiment pour l'Impératrice-Reine et de le lui présenter pour servir contre moi. Par ce peu de circonstances, je vous laisse à juger si de si étranges procédés n'ont pas dû m'exciter à quelques ressentiments contre vous.98-1

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei. 98-2


10757. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Breslau, 3 mars 1759.

J'ai reçu le rapport que vous avez bien voulu prendre la peine de me faire du 27 février au sujet du plan du baron Wrangel.98-3 Je vous avoue que j'ai été en peine du grand détail que vous avez employé dans ce rapport, après que je vous avais déjà déclaré par ma réponse antérieure98-4 à ce sujet que je n'avais ni le loisir, ni l'envie d'entrer dans des amples détails relativement à cette affaire, dont je vous avais chargé absolument pour la mettre en train et avoir soin de tout ce qu'il faut, afin de la mener au but désiré.

Voilà aussi encore ma résolution à laquelle je me tiens invariablement, et même par la bonne raison qu'absent que je suis de vos lieux et occupé entièrement des arrangements qu'il faut pour la défense de mes États et pour obvier aux projets dangereux des ennemis contre moi, je ne saurais absolument pas me mêler des détails d'une affaire qui demande des résolutions promptes et également prudentes que vigoureuses conformément aux circonstances qui s'y présentent, et dont l'exécution échouerait absolument, si elle devait dépendre des rapports à moi et des résolutions de ma part, tandis que je suis éloigné et appliqué à bien d'autres choses de la dernière conséquence. Après donc que vous savez mon intention et mon but sur l'affaire en question et que je vous ai chargé et autorisé de tout ce qui regarde son exécution, c'est à vous d'y travailler vous-même, sans que je sache diriger chaque pas que vous ferez, de sorte que vous n'aurez rien à attendre de moi hormis l'assignation de l'argent que j'ai destiné pour faire succéder l'affaire.98-5

<99>

Au surplus, je veux bien vous joindre, en vertu de la présente, le ministre comte de Podewils pour vous aider et assister dans toute cette affaire, mais aussi de sorte que vous deux y travaillerez de votre propre chef et sans me mêler le moindrement des détails relativement à cette affaire.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


10758. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Breslau, 5 mars 1759.

J'ai reçu vos deux rapports du 20 et 24 de février dernier, et il faut que je vous répète par la présente lettre ce que je vous ai écrit précédemment,99-1 savoir que vos rapports ne roulent depuis plusieurs semaines que sur des affaires particulières de la République et sur ses différends maritimes avec l'Angleterre. J'en suis content dans un sens, étant bien aise de poursuivre le fil de ces affaires; il ne faut cependant pas pour cela que vous négligiez les affaires générales qui m'intéressent le plus dans le moment présent; et comme, d'ailleurs, il ne saurait manquer qu'on ne dût parler sur vos lieux des affaires intérieures de la France, de ses arrangements pour la campagne qui est prête à s'ouvrir, et qu'on ne dût y avoir des avis des circonstances où se trouvent les affaires en Espagne et en Italie, votre application principale doit être de tâcher d'avoir connaissance de ces matières et de m'en écrire, s'il se peut par chaque ordinaire, puisque des avis sur ces affaires, y joint quelques nouvelles sûres de Russie et du Nord, sont ce qui m'intéresse le plus au moment présent, et qui méritent une grande attention de ma part.

Quant à la demande que vous me faites par votre lettre du 17 de février pour l'augmentation de vos appointements, vous n'avez pas bien pris votre temps pour me l'adresser, étant actuellement obligé de faire les frais les plus énormes pour soutenir la guerre, et ayant dû, pour m'aider à y subvenir, sister le payement de la plus grande partie des pensions et des appointements,99-2 ainsi que, quoique je sois tout porté de vous mettre dans une situation plus riante, vous ne sauriez pas vous dispenser de prendre encore patience et de vous arranger en attendant, comme on le fait ici, de vous accommoder aux circonstances jusqu'à des temps plus favorables.

Federic.

Nach dem Concept.


10759. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Breslau, 5 mars 1759.99-3

Der König bestätigt den Empfang des Berichts vom 25. Februar und dankt für die nsehr interessanten“ Mittheilungen, mit denen er fortzufahren bittet.

<100>

Pour ce qui regarde l'expédition de mon frère Henri, j'espère que j'apprendrai bientôt le succès et en verrai les suites.

S'il se confirmera, ce que l'on débite, que la grande armée française détachera vers le Brabant et la Flandre, et si d'ailleurs la mort du roi d'Espagne y suit — à quelle occasion il faudra que les Français détachent vers l'Italie — voilà par où vous serez bien soulagé, ainsi que nous pourrions alors soutenir encore la Hesse.

Quant aux Suédois, leurs troupes en Poméranie vont au nombre de 11000 hommes à peu près. Tout y est en confusion et désordre, et quoique le Sénat en Suède ait résolu de les renforcer de 3 000 hommes, l'on ne sait cependant d'où prendre ce monde, manquant des hommes et des fonds en argent. Cependant, je suis aussi obligé de vous dire que le corps des troupes du général Dohna n'est effectivement que jusqu'à 14000 hommes, au lieu de 22 qu'il dut être.

Pour les Russes, j'ai tant d'avis de tous lieux que je ne saurais plus douter de leur dessein pris de rentrer dans la Poméranie et de faire le siège de Colberg, à quoi ils font tous leurs arrangements. Les Autrichiens remuent effectivement dans leurs quartiers.

J'ai, en attendant, détaché le général-major Wobersnow avec un petit corps vers la Pologne, où il est marché à Posen, et trouvant là un magasin très considérable en farines, il l'a entièrement détruit pour embarrasser par là les desseins des Russes.

Federic.

Nach dem Concept.


10760. AN DEN GENERALLIEUTENANT GRAF DOHNA.100-1

Breslau, 5. März 1759.

Der Vorschlag, den Ihr Mir in Eurem Schreiben vom 28. voriges zu Rekrutirung der dortigen Kavallerie thun wollen,100-2 ist nicht von Meinem goût, sondern Ihr müsset, wie Ich so lange befohlen und so öfters wiederholet habe,100-3 im Mecklenburgschen werben, Euch aber auch mehr Mühe deshalb geben und Euch darunter helfen, damit alles geschwinde und bald zum Stande gebracht werde, welches aber nicht geschehen kann, wenn man sitzet und träumet und es gehen lässet, wie es gehen mag, sondern es gehöret dazu nothwendig, dass man sich alle erforderliche Mouvements deshalb giebet, activ und auf alles attent sei und Selbsten Hand anschlaget, um bald zum Stande zu kommen. Ich recommandire Euch solches alles nochmals gar sehr100-4 und bin in<101> der Hoffnung, dass Ihr mit allem eine baldigste Endschaft darunter machen werdet.

Friderich.

Nach dem Concept.


10761. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON PLATEN.101-1

Breslau, 5. März 1759.

Der König dankt für die eingelieferten Nachrichten.

Was das Herumschwärmen derer feindlichen Partien anbetrifft, und dass solche aus dem Städtchen Lauenburg einen vom Magistrat letzthin mitgenommen, solches alles geschiehet vorerst wohl bloss und allein in der Absicht, dass sie erfahren und wissen wollen, was wir dorten vor Mouvements und vor Anstalten machen. Denen von Euch erwähnten dortigen übelgesinneten muss der Daum scharf auf das Auge gehalten und diejenige, so man betrifft, dem Feinde als Spions zu dienen, dafür ohne grosse Ceremonien exemplarisch bestrafet werden.

Ich beziehe Mich übrigens auf Mein letzteres an Euch per Estafette geschicktes Schreiben.101-2

Friderich.

Nach dem Concept. 101-3


10762. AN DEN GENERALMAJOR VON WOBERSNOW.101-4

Breslau, 7. März 1759.

Ich habe Euer Schreiben vom 4. dieses erhalten und bin von dessen Einhalt überall recht sehr zufrieden gewesen. Eure kleine Expedition hat inzwischen in Polen und zu Warschau grossen Bruit [gemacht], von daher Meine letztere Briefe Mir sagen, dass bei Einrückung Eurer und Eures unterhabenden Detachements und der dort davon erhaltenen Nachricht Brühl und dessen Anhänger der Nation allen Verdacht inspiriren wollen, als ob Eure Absichten gegen die Polen und die dasige Plätze gerichtet wären, welches aber bei vernünftigen Leuten in Polen ohne Effect gewesen, auch durch die publicirte Manifeste101-5 auf einmal niedergeschlagen worden. Bald hat die Brühlische Partie den Kronfeldherrn101-6 mit der Kronarmee bei Warschau haben wollen, um des Königs Person zu versichern, welches gleich darauf für unnütz und überflüssig gefunden<102> worden, weil die Republique von gegenwärtigem nicht impliciret sei und also sich nichts von unsern Truppen zu befürchten hätte; bald hat man gar die Russen dahin rufen wollen, welches aber wieder gefährlich gefunden worden, aus Ursache, weil dies eben der Weg sein werde, um die Preussen dahin zu rufen, und was dergleichen mehr ist.

Sonsten kann Ich Euch vor diesesmal keine weitere Instruction geben. Den Fürsten Sulkowsky könnet Ihr schon gut anstrengen, und wenn Ihr Geld mitbringen könnet, so wird uns solches sehr à propos kommen.

Friderich.

Nach dem Concept.


10763. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Breslau, 8 mars 1759.

Der König erklärt sich befriedigt, dass, nach dem Mangel an wichtigen Mittheilungen in den vorangehenden Berichten Hellen's,102-1 der letzteingekommene Bericht vom 27. Februar wieder ebenso anziehend wie früher gehalten sei.

Vous emploierez, au reste, votre savoir-faire, pour empêcher que le comte Gronsfeld ne soit point nommé pour être envoyé là où il pourrait donner cours à sa rage et à ses mauvaises intentions contre moi.102-2

Federic.

Nach dem Concept.


10764. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE VIERECK A COPENHAGUE.

Breslau, 8 mars 1759.

Comme je serais bien aise de m'orienter sur la véritable façon de penser de la cour où vous êtes et d'éprouver une bonne fois la contenance du comte Moltke, mon intention est que vous lui lâchiez dans une conversation que vous aurez avec lui, savoir si la cour de Copenhague voudrait bien se résoudre de me fournir 10000 hommes de ses troupes réglées pour l'espace d'un an, contre un subside en argent de 800 000 écus d'Allemagne.

Mais il faudra qu'en faisant cette proposition au comte de Moltke, vous observiez attentivement sa contenance, et que vous sachiez au juste sur quel pied il s'expliquera là-dessus envers vous.

Au reste, vous comprenez vous-même que je ne saurais guère compter sur le succès de pareille ouverture; cependant, j'ai mes raisons pour faire lâcher à la cour où vous êtes, la proposition en question, et je serai curieux d'ailleurs de voir comment vous vous en acquitterez.102-3

Federic.

Nach dem Concept.

<103>

10765. AU FELD - MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Breslau, 8 mars 1759.

Je remercie bien Votre Altesse de la lettre qu'Elle a bien voulu me faire du 28 février, pour les nouvelles assez intéressantes dont vous m'avez fait part. Je suis bien fâché de ce que vous vous êtes vu obligé de sister votre expédition projetée.103-1 Elle était excellente, mais malheureusement, je n'y savais contribuer, sans courir le hasard ici de ruiner entièrement mes affaires.

L'ennemi commence à remuer, bien que pas encore au point à me donner de l'ombrage et des inquiétudes. Les chemins dans les montagnes se trouvent encore si mauvais et si rompus par la rude saison qui continue ici encore, quoique très changeant, qu'il n'y a pas moyen qu'on y puisse faire passer de la cavalerie ni de l'artillerie.103-2

C'est une chose constatée que l'ennemi portera cette année-ci le plus grand fardeau de la guerre du côté de Hesse et de Thuringe, surtout s'il n'y aura de la guerre en Italie; car, dans le cas d'une guerre du roi de Deux-Siciles, Votre Altesse Se trouvera fort soulagée. Mais comme l'on n'y peut pas encore compter, il sera nécessaire que vous preniez bien juste vos mesures, afin de vous porter avec un corps d'armée le plus fort contre Soubise, quoiqu'à proportion de l'ennemi, aux rives du Rhin; ce qui sera d'autant plus indispensablement à faire, vu que, si autrement il réussit à Soubise de percer au pays de Hanovre et de Brunswick, vous vous verrez alors forcé de courir au secours de ces parages, ainsi donc qu'il sera bon et nécessaire que Votre Altesse prenne à temps Ses arrangements . . .103-3

Federic.

Nach dem Concept.

<104>

10766. AN DEN POMMERSCHEN KAMMERPRÄSIDENTEN VON ASCHERSLEBEN IN STETTIN.

Breslau, 8. März 1759.

Der König verleiht dem Stettiner Kaufmann Daniel Schultze den Charakter als Commerzienrath,

„da er die Ausrüstung einiger dorten armirten Schiffe und Fahrzeuge besorget, auch die Aufsicht über die Matrosen gehabt, um denen schwedischen Galeeren und Fahrzeugen das Einlaufen in dortige Ströme zu verwehren“ .

Uebrigens habet Ihr wohl zu erwägen, ob man nicht die dortigen Kaufleute und Schiffers, sowohl zu Stettin als auch sonsten, dahin bringen könne, dass dieselbe Schiffe armiren, um hier und da auf die schwedische und russische Schiffe zu capern, um solche zu nehmen und zu Stettin aufzubringen; als welches, wenn es zu Stande gebracht werden könnte, Mir sehr lieb sein, und Ich dergleichen Leute darunter gerne favorisiren würde.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Archiv der Königl. Regierung zu Stettin. (Cabinets-Ordres Bd. III, fol. 1.)


10767. AN DEN GENERALLIEUTENANT GRAF DOHNA.

Breslau, 9. März 1759.

Nachdem Ich den Einhalt Eures Berichtes vom 4. dieses ersehen, so bin Ich von dessen Einhalt, auch von allem, was Ihr von dem mit denen Schweden zu errichtenden Kartell meldet, ganz wohl zufrieden gewesen. Indess kann Ich hierbei nicht ohnangeführet lassen, dass jetzo die Hauptsache nicht sowohl das Kartell mit denen Schweden, sondern vielmehr dieses ist, dass Ihr brav Rekruten und dann auch Geld zusammenbringet,104-1 Eure ganze Kavallerie gehörig beritten machet, auch completiret und in Ordnung setzet, zugleich auch das Magazin complet zusammenbringet.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10768. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON ZIETEN.

Breslau, 9. März 1759.

Ich habe Euren Rapport vom 6. dieses erhalten und danke Euch vor alle Mir darin gemeldete Umstände, wie Ihr denn damit fleissig continuiren und Mir nur alles, was Ihr höret und erfahret, schreiben sollet, maassen, wenn auch ein und anderes von Euch nicht alles völlig richtig angegeben werden könnte, Ich dennoch, wenn Ich solches mit andern<105> Umständen, so Ich erfahre, combinire, Meinen Gebrauch davon machen und dasjenige daraus, so Mir nöthig ist, beurtheilen kann.105-1

Friderich.

Nach Abschrift der Cabinetskanzelei.


10769. AN DEN GENERALMAJOR VON WOBERSNOW.

[Breslau. März 1759.]105-2

Lieb, dass so viel Magazins genommen.105-3

Die Regimenter können alle wieder nach ihre vorige Quartiere marschiren, ausgenommen 500 Pferde von Zieten sollen noch auf der Grenze stehen bleiben, weil zu besorgen, dass die Polen würden revanchiren und tentiren wollen. Zedmar aber muss wieder nach dem Regiment.

Die Canons, so mitbringt, bis Glogau nur schicken, und was Kavallerie, da will sehen, wo sie anbringen kann.

Weisungen [Bleinotizen] für die Antwort; auf der Rückseite des Berichts, Lissa 8. März.


10770. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Breslau, 10 mars 1759.

Venant d'arriver que, sur des avis qu'on me donne de différents lieux de Pologne, que les Autrichiens, aussi bien que les Russes, avaient ordonné des achats assez considérables de grains aux environs de Cracovie, pour y assembler des magasins propres à fournir la subsistance à des troupes russes, quand un corps de ceux-ci105-4 devra joindre celles d'Autriche dans la Haut-Silésie, j'avais commandé là encore quelque détachement de hussards pour surprendre ces magasins et les faire détruire.105-5 Comme mes gens à leur arrivée là n'ont rien trouvé de magasins, et qu'ils ont appris qu'effectivement le dessein avait été d'y faire des achats en grains, mais que tout avait été contremandé, soit qu'il n'y avait pas une quantité suffisante, soit manque d'argent pour payer comptant, le détachement s'en est retourné en prenant sa route du côté de Bielitz, où le hasard lui a mis entre les mains un officier russien de Werden, capitaine et adjudant du maréchal Fermor, qu'on avait renvoyé de Vienne avec plusieurs dépêches d'assez d'importance. Autant<106> que j'en ai pu apprendre entre autres, on est bien désolé à la cour de Vienne de ce que la cour de France n'a pas voulu adopter le plan d'opération de la campagne qui vient, que la cour de Vienne avait projeté, ce que l'on qualifie de grand malheur, et l'on s'est adressé ensuite à la cour de Pétersbourg, pour en tirer des secours forts et efficaces contre moi, en défaut de la France, qui a pris ce plan d'opération comme pas bien faisable et a vaguement déclaré qu'elle agirait avec toutes les forces qui lui seraient possibles, selon que les circonstances lui en donneraient lieu. On a dépêché à ce sujet de Vienne le général-major Tillier à Pétersbourg, dont on attend le retour avec beaucoup d'impatience. Voilà ce que j'ai appris principalement par ces dépêches enlevées, dont je n'ai pas voulu manquer de faire d'abord part à Votre Altesse.106-1

Au surplus, l'expédition du général-major de Wobersnow, que j'avais détaché en Pologne du côté de Posen, pour y détruire également les magasins assemblés des Russes, a eu plus de succès, parcequ'outre un magasin assez considérable de farines qu'il a trouvé à Posen, et qu'il a entièrement ruiné, il a trouvé moyen de détruire encore au delà de 15000 boisseaux de farine, outre 500 boisseaux de froment, mesure de Pologne dont un boisseau fait trois et demi de Berlin, avec beaucoup de fourrages et de vivres, dont les Russes avaient fait des entrepôts en Pologne sur la route de la Nouvelle-Marche. La consternation et l'alarme a été d'ailleurs extrême parmi les troupes de Russie, qui, sans se montrer, ont laissé agir tranquillement ledit général, et le coup aurait pu mener à des choses plus importantes, s'il avait pu pousser plus en avant et ne s'était vu obligé de retourner, faute de fourrages, et [pour] ne pas s'écarter trop loin de mes quartiers, où les Autrichiens commencent à remuer dans le voisinage.

Federic.

Nach dem Concept.


10771. AN DEN PRINZEN HEINRICH VON PREUSSEN.106-2

Breslau, 10. März 1759.

Nachdem der Generalmajor von Puttkammer von denen Husaren hier anliegende Nachrichten106-3 eingesandt, Ich auch unter andern noch die erhalten habe, dass zu Reichenberg und Gabel [österreichische<107> Truppen] wieder eingerücket sind, doch, wie man aus der Einquartierung urtheilet, nicht mehr wie vorhin da gestanden haben, nur dass es anstatt der vormaligen Kroaten jetzo deutsche Truppen sind, so habe Ich gedachtem Generalmajor von Puttkammer darauf geschrieben,107-1 dass, wenn auch die Oesterreicher in die Cantonnierquartiere gehen, er dennoch zu Spremberg noch stehen bleiben soll, damit, wenn sie zu campiren anfangen, er sich sodann mit dem Regiment zu Mir werfen und Mich gleich von dem, was passiret, hier avertiren kann.

Ich habe Ew. Liebden hiervon benachrichtigen wollen, und können Dieselbe die Kavallerieregimenter allenfalls an Sich ziehen.

Friderich.

Nach der Ausfertigung.


10772. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A DRESDE.

Breslau, 10 mars 1759.

Les deux lettres que vous m'avez faites du 6 de ce mois, m'ont été bien rendues, dont je vous sais gré pour toutes les nouvelles qu'elles comprennent. Mais pour ce qui regarde la marche d'un corps des troupes autrichiennes vers l'Italie,107-2 il faut que je vous dise que je n'envisage pas cette nouvelle comme tout-à-fait avérée, vu qu'on prétend savoir à présent que ces troupes ont reçu ordre de faire halte sur leur marche, qu'on n'est pas tout-à-fait hors d'espérance que le roi d'Espagne ne revienne de sa maladie, et que, pour amuser le roi de Deux-Siciles et différer les troubles jusqu'à un temps plus convenable à la cour de Vienne, on a entamé des négociations avec lui, dont on se flatte qu'elles l'amuseront au moins jusqu'à un autre temps où il sera plus aisé à ladite cour de lui donner la loi. Voilà, je crois, ce qui saura éloigner assez encore la marche des troupes en Italie, si ce qu'on débite là-dessus, est vrai et fondé.

J'ai été bien content de ce que vous me marquez des sentiments de la jeune cour.107-3 Quant au moyen qu'elle propose, que, pour l'assister l'on relâchât quelque somme de ce qui était convenu par la convention faite avec la chambre des finances,107-4 vous lui direz convenablement que par ce moyen on donnerait trop aux yeux des spéculatifs et des malintentionnés en Saxe qui, voulant en approfondir la raison, pénétreraient aisément le secret dont il est cependant absolument nécessaire qu'il reste impénétrable. Je crois donc qu'il sera mieux gardé, si, le cas existant, l'on se serve de l'entremise de ce médecin bavarois,107-5 avec lequel vous avez déjà eu une conversation secrète. Avec tout cela, il me paraît nécessaire que la jeune cour ne cesse jamais de crier vers la cour de Varsovie, pour lui fournir la subsistance, à quoi vous l'exciterez d'autant plus qu'il y va de mon intérêt; car autant que la jeune<108> cour arrache de celle de Varsovie de l'argent que celle-ci reçoit de la France, comme presque son unique ressource, autant on ôte à celle-là les moyens de nuire.

Voici la réponse que j'ai faite au prince de Liechtenstein, à qui je veux bien permettre, par une considération personnelle pour lui, qu'il retourne à Vienne contre son engagement et parole d'honneur.108-1 Pour tous les autres officiers prisonniers de guerre autrichiens, il faut absolument qu'ils restent dans la situation présente où ils se trouvent, et vous les observerez d'ailleurs d'assez près et les tiendrez courts, pour ne pouvoir faire du mal. Je suis fâché d'être obligé de procéder comme cela avec eux, mais la mauvaise foi de plusieurs de ceux que j'avais relâchés sur leur parole d'honneur, m'y oblige, parceque, quoiqu'ils ne soient pas effectivement rentrés parmi les régiments, ils ont cependant fait service pour exercer les recrues et pour entrer servir parmi les troupes en garnison.

Federic.

Nach dem Concept.


10773. AN DEN GENERALLIEUTENANT GRAF DOHNA.

Breslau, 12. März 1759.

Ich habe Euer Schreiben vom 7. dieses erhalten, bei Gelegenheit dessen Ich dann nöthig finde, Euch, obschon nur en gros, eine Idee von Meinen Absichten derer Russen wegen zu geben, worüber Ich Euch jedoch das nöthige Secret recommandire. Nämlich: dass, wenn man sehen wird, dass die Russen nach Colberg und Hinterpommern wollen,108-2 wir sie nicht nach Colberg einmal kommen lassen, sondern ihnen noch bis jenseits Stolp entgegengehen wollen. Daher Ihr also dazu vorläufig Anstalt machen müsset, damit dorten Magazins vorhanden seind, und dass wir alsdenn, wenn wir vorwärts gehen, alles nöthige nachbekommen können.

Friderich.

Nach dem Concept.


10774. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON PLATEN.

Breslau, 12. März 1759.108-3

Ich habe Euer Schreiben vom 7. dieses erhalten und daraus recht gerne vernommen, dass Ihr Gelegenheit gefunden, durch den Obristen von Gersdorff und ein mit ihm detachirtes Commando denen Russen<109> dorten wiederum ein Magazin109-1 ruiniren zu lassen, welches allemal von gutem Effect ist.

Im übrigen, wann Ihr zuvorderst den Generalmajor von Schlabrendorff über alle dortige Umstände instruiret haben werdet, so könnet Ihr alsdenn auch nur sogleich gerades Weges nach Sachsen gehen, woselbst Ihr Euch in Dresden bei Meinem Bruder, des Prinzen Heinrich Liebden, zu melden habet.

Friderich.

Nach dem Concept.


10775. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Breslau, 13 mars 1759.

Les dépêches que vous m'avez faites du 3 et du 4 de ce mois, m'ont été fidèlement remises. Au sujet desquelles je n'ai rien à vous dire, sinon que je suis satisfait de la façon avec laquelle le lieutenantcolonel a accepté les offres que je lui ai fait faire par votre moyen,109-2 et j'attendrai le temps où il pourra venir me trouver, et que, d'ailleurs, je vous sais parfaitement gré de toutes les précautions et des mesures que vous avez prises pour l'impression de la lettre dont vous m'avez envoyé quelques exemplaires.109-3 Je voudrais seulement, et mes désirs à ce sujet seraient parfaits, s'il en pourra entrer bon nombre en France, et si la chose saura être si bien dirigée qu'il en vînt un exemplaire en main même de madame de P.

Federic.

Nach dem Concept.


10776. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Breslau,] 13 mars 1759.

Mon cher Frère. Votre expédition a été meilleure qu'on n'a osé s'en flatter,109-4 et quoique ce ne soit pas de ces coups décisifs qui renversent les puissances, cela nous procure toujours de l'honneur, des prisonniers et de l'argent. Vous me mandez que les ennemis veulent faire des ponts à Leitmeritz, et d'O me marque109-5 que la plupart des troupes qui se trouvaient vers Kœniggratz, sont marchées vers Bunzlau et vers Gabel. Ceci mérite attention. L'ennemi a ses magasins préparés derrière lui; dès que la saison s'adoucira un peu, il peut reprendre ses camps de Stolpen et de Pirna, ce qui vous oblige de prendre celui de Gamig, et moi de marcher du côté de la Lusace. Songez donc bien à avoir un gros magasin à Dresde, car tout ce que vous pourrez avoir<110> à appréhender du côté de la Thuringe, ne consistera que dans un détachement de 10 ou 12 régiments autrichiens joints aux troupes de l'Empire. Si nos ennemis veulent agir de concert, ils ne peuvent commencer leurs opérations qu'à la mi-juin; mais c'est sur quoi il ne faut pas compter, et afin de ne point manquer par ma vigilance, je ferai cantonner les troupes entre Reichenberg, Schweidnitz et Jauer le 24 de ce mois, à moins que de pressantes raisons ne m'obligent de hâter leur assemblée.

Wrede n'est point encore de retour ici; je vous prie de me l'envoyer, car, selon toutes les apparences, j'aurai besoin de ses cartes au commencement de la campagne.

Si cela se peut, il faut nous arranger de façon à pouvoir frapper d'un côté, pour ensuite nous retourner en force de l'autre. Les Russes veulent assiéger Colberg; ainsi, bien loin de compter sur Dohna, quand il en sera temps, je serai obligé de lui envoyer encore de puissants renforts. Fouqué aura la garde de la Silésie; et le principal de tout sera de pouvoir décider d'un côté, avant que de pouvoir se tourner de l'autre. Il y a encore une chose à observer : c'est que, par la position que je prends à Schweidnitz, si les ennemis veulent avancer trop inconsidérément vers Zittau ou Stolpen, je pourrais leur prendre le magasin de Jung-Bunzlau et leur venir à dos.

Je vous envoie quelques nouvelles qui se confirment les unes les autres,110-1 et une lettre qui peut-être vous amusera.110-2 Je suis avec bien de la tendresse, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

M. Rougé a été chargé de la part de la France pour régler le cartel à quoi l'on travaille actuellement,110-3 ce que vous aurez la bonté de faire savoir à M. de Mailly.110-4

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


10777. AN DEN ETATSMINISTER GRAF FINCKENSTEIN IN BERLIN.

Breslau, 13. März 1759.

Eichel macht dem Minister Mittheilung von dem Vorschlage Knyphausen's, „zu einer mit dem sardinischen Hofe zu entamirenden Negociation durch einen dahin zu sendenden Emissaire“ ,110-5 welchen Vorschlag „des Königs Majestät auch sehr gou<111>tiret haben“ .111-1 Da die betreffende Depesche “au Roi seul“ rubriciret gewesen und also wohl nicht ein Duplicat nach Berlin gesendet worden sei, so verheisst Eichel dem Minister eine Abschrift zukommen zu lassen.

Inzwischen und da des Königs Majestät Allerhöchstselbst Dero Choix darunter auf den Herrn Hauptmann von Cocceji den älteren, ehemaligen Adjutanten bei dem seligen Feldmarschall von Keith, gemachet und diesen dazu destiniret haben, dass Sie ihn im grossesten Secret und ganz à Pincognito nach Turin als Émissaire schicken wollen, so haben Sie mir befohlen, Ew. Excellenz sogleich von Höchstderoselben wegen zu schreiben, dass Dieselbe alsofort vor gedachten Herrn Hauptmann von Cocceji, der seit des Feldmarschall von Keith Tode als Adjutant bei des Königs Majestät mit gestanden, ein Créditif an des Königs von Sardinien Majestät ausfertigen und solches alsdenn auf das schleunigste zu Dero Unterschrift anhero einsenden möchten . . .111-2

Da auch des Königs Majestät ermeldeten Herrn Hauptmann darüber heute schon Selbst gesprochen und ihm dabei das höchste und äusserste Secret eingebunden haben, so dass kein Mensch von solcher seiner Destination, noch von seiner Reise das allergeringste wissen und er sich deshalb convenablement verkleiden, auch selbst zu Turin sich weder namkündig geben, noch gegen jemanden anders als zuvorderst gegen den dortigen Minister111-3 und demnächst gegen den König selbst, sonsten aber gegen niemanden weiter decouvriren soll, als überlasse zuvorderst Ew. Excellenz Gutfinden, ob es nicht nöthig sein dörfte, dass erwähnter Herr Hauptmann zugleich eine Art von Creditif an den dortigen Minister mit bekäme und solches deshalb auch sofort mit obgedachtem Credentiale zur königlichen Unterschrift ausgefertiget und eingesandt würde111-4 . . . Die Einsendung der Expedition zur Unterschrift aber dörfte um so mehr pressiren, als des Königs Majestät nunmehro wegen der mehr und mehr zunehmenden Mouvements des Feindes in Böhmen wohl gegen den 24. dieses von hier aufbrechen und ein anderes Quartier nehmen dörften, Höchstdieselbe auch dem Herrn Hauptmann von Cocceji gesaget, wie er sich sogleich zur Reise anschicken, seine Tour aber über Berlin nehmen und daselbst seine Expeditiones von Ew. Excellenz ganz in der Stille abfordern sollte.111-5

Eichel.

Nach der Ausfertigung.

<112>

10778. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.

Breslau, 14 mars 1759.

J'ai reçu à la fois, par le courrier du sieur Mitchell, les dépêches que vous m'avez faites du 13, 16, 20, 23 et 27, au sujet desquelles je ne saurais m'empêcher de vous faire observer que, pourvu que vos dépenses égalent en tout à celles que vous faites en papier, je ne m'étonne pas si vous vous récriez sur celles que vous êtes obligé de faire à Londres; car en lisant toutes ces dépêches dont vous m'aviez régalé à la fois, j'ai cru lire des volumes.

Je vous sais parfaitement gré des mouvements que vous vous êtes donnés pour disposer le ministère anglais à faire quelque nouvel effort auprès de la cour de Russie, afin de la détacher de nos ennemis, quoique je doute que celle-ci soit actuellement dans la disposition d'y faire attention, parceque, selon mes lettres de ces lieux, le ministre autrichien à Pétersbourg, le comte Esterhazy, a reçu, il y a quelques semaines, un courrier de Vienne chargé de fortes sommes, que ledit ministre a dépensées là pour là payer les subsides, et que, par d'autres lettres qu'on a prises à un courrier russien que mes gens ont intercepté aux frontières de Pologne, quand il était sur son retour de Vienne à Pétersbourg,112-1 l'on s'aperçoit aisément que les sentiments en Russie ne sont pas bien pacifiques encore; il est toujours bon, cependant, que de la part de l'Angleterre on entretienne une pareille négociation, et qu'on renouvelle des propos [qui] tout d'un coup pourraient prendre succès, sourtout s'il arrivait que l'armée de Russie souffrait encore un bon nouveau échec. C'est aussi pourquoi vous remercierez bien affectueusement de ma part Messieurs les ministres anglais de l'attention qu'ils ont bien voulu marquer pour moi et pour les intérêts de la cause commune.

Je suis d'ailleurs charmé de la façon dont on a reçu ma proposition pour un concert à établir entre les armées sous les ordres de mon frère Henri, du prince Ferdinand de Brunswick et du prince Ysenburg,112-2 et de ce que M. de Pitt vous a déclaré à ce sujet, dont vous le remercierez bien, et lui direz que nous venions de voir un petit échantillon du succès d'un pareil concert par l'expédition que mon frère Henri [a faite] depuis sur la ville d'Erfurt112-3 et sur les quartiers des troupes autrichiennes et ceux des Cercles dans ces environs, de concert avec le prince d'Ysenburg qui s'avança vers Vacha, ce qui a mis tellement l'ennemi en déroute qu'il a abandonné la ville d'Erfurt après l'avoir fait fortifier, [et qu'il] a plié partout devant nous en perdant du monde, dont le prince Ysenburg de son côté a fait près de 200 prisonniers, en<113> sorte que cette petite expédition a coûté au delà de 600 hommes à l'ennemi, outre ce qu'il a perdu par la désertion, ce qui doit être considérable. Au surplus, autant que toutes mes nouvelles m'ont appris jusqu'à présent, j'ai tout lieu de croire que les Français ne feront pas de grands efforts la campagne qui vient de ce côté-ci du Rhin, en quoi je [me] confirme d'autant plus par la nouvelle qu'on a pris le commandement en Allemagne et [en] deçà du Rhin au prince de Soubise, ce qui certainement ne serait pas arrivé, si la France avait envie de faire de grands efforts en Allemagne; et, autant que je comprends, les grandes opérations commenceront en Saxe et du côté de l'Elbe.

Je vous sais infiniment gré des nouvelles que vous m'avez communiquées par le bulletin que vous aviez joint;113-1 ce qu'il comprend m'a été intéressant à plusieurs égards, et je serai bien aise d'en recevoir souvent de votre part.

Ce que vous avez touché dans votre rapport du 16 par rapport aux affaires de Mecklembourg et des appréhensions des ministres anglais, a été outré de ceux qui leur en [ont] fait des rapports; il n'y en aura rien à craindre du côté du roi de Danemark113-2 qui ne remuera pas pour cela, ni ne voudra abandonner son système de neutralité adopté,113-3 pour une chose qui, à proprement dire, ne le regarde en rien, et d'ailleurs nous ne traitons point aussi mal le Mecklembourg que le baron de Bernstorff avec d'autres gens de Hanovre113-4 nous en décrient.

La résolution que M. [Pitt] a prise de s'expliquer avec le ministre de Bavière,113-5 et le mémoire qu'il lui a donné, a mon parfait applaudissement. J'observe seulement que la Bavière n'est pas en état d'entreprendre quelque chose contre nous, à moins qu'elle ne tire des subsides de quelque puissance ennemie de nous, ainsi donc que, pourvu que M. Pitt ne ferait qu'amuser quelque temps la cour de Munich pour ne prendre autrement parti, ce serait toujours autant de gagné; au surplus, je crois que les évènements à l'ouverture de la campagne décideront, sinon de tout, au moins de beaucoup.

L'idée que vous m'avez fournie dans un de vos rapports du 23 touchant quelque négociation secrète à entamer entre moi et la cour de Turin, est très bonne; aussi ne manquerai-je pas de la mettre en pratique. Vous travaillerez donc incessamment à un mémoire sur ce sujet que vous présenterez comme par mon ordre au chevalier Pitt, en l'accompagnant de tout ce que vous trouverez convenable pour l'appuyer; en attendant que j'enverrai d'ici quelque émissaire secrètement<114> à Turin, muni cependant de mes lettres de créance, qui y gardera un parfait incognito et ne cherchera qu'à y voir le ministre et le Roi.114-1 II travaillera à disposer cette cour de se réconcilier avec celle de Naples, et je crois qu'aux conditions de votre plan, et si l'on offre au roi de Sardaigne Parme et Plaisance avec le Milanais, supposé qu'il saura s'en emparer, et la Toscane au Don Philippe, on saura bien lier les parties pour faire un tel traité entre [elles], pourvu que l'Angleterre voudra y travailler aussi et instruire conformément son ministre à Turin.114-2

Au reste, je veux bien permettre que, vu les motifs que vous m'alléguez, vous fassiez usage de ma lettre de rappel que vous avez entre vos mains;114-3 mais de vous congédier là entièrement et de vous faire revenir ici, voilà ce qui ne se pourra absolument pas faire encore, puisque votre présence là où vous êtes m'est encore trop utile et nécessaire, pour vous en rappeler.

Federic.

Nach dem Concept.


10779. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

<115>

Finckenstein sendet, Berlin 10. März, den Auszug aus einem Schreiben des hannoverschen Geheimraths von Münchhausen vom 7. März. Danach habe Oesterreich für den nächsten Feldzug vorgeschlagen, dass 50000 Russen gegen Schlesien marschiren sollten, Frankreich habe

Breslau, 14 mars 1759.114-4

Je vous remercie bien de la communication de cet extrait de lettre que vous m'avez envoyé à la suite de votre rapport du 10, quoique ce qu'on y annonce du projet de

diesen Kriegsplan verworfen und auf der Belagerung von Stettin durch die Russen bestanden. Der Versailler Hof gedenke, alle Rüstungen gegen England zu richten; er wolle Schweden und Russland für eine auf französische Kosten in Schottland zu bewirkende Landung gewinnen und dieses Unternehmen durch eine französische Landung in Irland decken und unterstützen.

campagne de nos ennemis, soit encore assez vague et que je désirerais fort d'en apprendre plus de détail.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


10780. AN DEN GENERALLIEUTENANT GRAF DOHNA.

Breslau, 14. März 1759.

Nachdem Ich den Einhalt Eures unter dem 9. dieses an Mich erlassenen Schreibens mit mehrern ersehen habe, so bin Ich davon überall recht wohl zufrieden gewesen, und hoffe Ich, von allem einen guten und gewünschten Success hiernächst zu vernehmen. Was die Bewegung derer Russen nach Thorn hinauf anlanget, da habe Ich alle Ursache, zu vermuthen, dass solche vorjetzt wegen der grossen Consternation geschehen, so die Expedition des Generalmajor von Wobersnow besage derer Nachrichten, so von allen Orten deshalb eingekommen seind, bei denen Russen verursachet hat. Es ist auch nurgedachte Expedition nicht sonder Success und guten Effect gewesen, immaassen derselbe die Gelegenheit gefunden, ganz beträchtliche Magazins, so die Russen theils zu Posen, theils weiter hinauf gegen die neumärkische Grenzen hin errichten lassen, gänzlich zu detruiren und zu ruiniren, welches auch noch viel weiter gegangen wäre, daferne nicht der fast absolute Mangel an Fourage gedachten Generalmajor behindert hätte, noch weiter vorwärts zu gehen.

Friderich.115-1

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10781. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Breslau,] 17 mars 1759.115-2

Mon cher Frère. Je crois que vous devez avoir reçu, il y a quelques jours, ma lettre où je vous rends compte des mouvements de<116> l'ennemi et des dispositions préalables que j'ai faites pour être le 24 avec l'armée en quartiers de cantonnement entre Jauer et Schweidnitz.116-1 Je vais à présent vous dire ce que je sais de positif touchant les intentions de l'ennemi et ce que je crois devoir faire dans des cas qui pourront arriver.

Je sais positivement que le projet favori de la cour de Vienne a été rejeté en France;116-2 je sais qu'ils ne sont pas d'accord avec les Russes, et que, par conséquent, ils ont formé un autre projet. Je ne puis pas jusqu'au moment présent vous dire positivement sur quoi il roule, mais il est néanmoins indubitable que la Silésie y entre pour beaucoup. Je prends mes quartiers entre Schweidnitz et Jauer, pour être à portée de tout; j'y serai avec 40 bataillons et 58 escadrons sans hussards.

Si vous avez les troupes des Cercles qui voudront aller droit à Halberstadt, d'un côté, et que vous n'ayez que des pandours ou Laudon vis-à-vis de Dresde, je vous crois en état de vous opposer à ces deux corps; mais si Leopold116-3 y vient, je fais fond d'y marcher avec 20 bataillons et 30 ou 40 escadrons qui, joints aux 8 bataillons qui sont à Dresde, me fourniront tout ce qu'il me faut de troupes dans les montagnes, pour le contenir jusqu'à ce que vous aurez renvoyé les Cercles, et en cas de besoin je pourrai encore vous fortifier de cavalerie.

Quant à ce pays-ci, j'ai laissé à Fouqué 20 bataillons, sans ceux qui occupent les garnisons, pour défendre la Haute et la Basse-Silésie.

Si l'ennemi se détermine à vouloir faire de grands efforts et pénétrer avec deux armées en Silésie, je ne marcherai point en Saxe, et en ce cas, comme il emploiera ici ce qu'il a de plus considérable, il n'en sera que plus faible vis-à-vis de vous; si, outre cela, l'ennemi cache encore quelques corps, comme on le, débite, du côté de Gabel, pour pénétrer subitement à Berlin, dans un temps qu'un dérangement nous serait arrivé, c'est à moi d'y veiller de la Silésie. Dès que je serai en cantonnement, l'ennemi fera quelque mouvement qui le démasquera davantage, et qui nous donnera lieu de nous déterminer à quelque chose de plus précis; car, jusqu'à présent, il ne faut rien précipiter, ni il ne faut que je fasse des mouvements qui découvrent mon jeu.

Vous voyez par ma position que je suis la réserve de l'armée et prêt à tourner du côté où le danger le plus éminent m'attirera; jusqu'à présent je n'en saurais faire davantage, et je compte mesurer toutes mes démarches sur celles de l'ennemi, la première attention consistant jusqu'ici à nous opposer avec une certaine proportion aux corps et aux armées avec lesquelles il se propose de nous attaquer. Il faut donc que<117> les hussards de Puttkammer restent du côté de Spremberg,117-1 pour que [je] sois averti promptement de ce qui se passe chez vous, et que j'aie assez d'informations pour pouvoir régler mes démarches. Je vous communiquerai de même jusqu'aux moindres nouvelles des ennemis; car ce ne sera qu'à force de combiner ces nouvelles, que nous parviendrons à juger sûrement de ses projets.

Je vous prie, n'oubliez pas de faire jeter des arbres dans l'Elbe dans différents endroits; si cela pouvait commencer du côté de Schandau, cela serait excellent.

Il y a 6000 winspel de farine à Magdeburg à votre disposition; au cas que vous soyez obligé de tourner vers Leipzig, ils viendront très à propos, et quand même nous n'irions pas vers ces cantons, ils ne seront pas perdus, et on peut les conduire, par le moyen de l'Elbe, où l'on en aura besoin.

Adieu, mon cher frère, n'épargnez ni papier ni encre ni chasseurs dans ces conjonctures, et écrivez-moi souvent, pour que nous ne puissions pas nous reprocher d'avoir négligé quelque chose par notre faute. Je suis avec une parfaite estime, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig. 117-2


10782. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A DRESDE.

Breslau, 17 mars 1759.

J'ai reçu vos lettres du 13 et du 14 de ce mois et vous suis obligé des nouvelles dont vous avez bien voulu m'informer. Vous pourrez bien comprendre que, si je donnerai des secours pécuniaires à la jeune cour,117-3 il m'importera tout aussi qu'à elle qu'il en soit gardé un secret impénétrable, et que personne n'en sache quelque chose, hormis vous et le conseiller bavarois que j'ai proposé moi-même pour ce sujet.117-4 Quant aux instances que le Prince vous à réitérées pour que les deux princes117-5 puissent se promener aux portes de Dresde, contre son engagement, je veux bien accorder cette permission dont j'espère qu'on n'en abusera pas.

Au reste, comme il m'importe de savoir le nombre à combien le corps des troupes du côté de Zittau, dont l'ennemi destine le commandement au sieur Beck, saura aller, vous tâcherez du mieux de me satisfaire à ce sujet le plus tôt possible.

Federic.117-6

Nach dem Concept.

<118>

10783. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Breslau, 17 mars 1759.

J'ai reçu le rapport que vous m'avez fait du 6 de ce mois, sur lequel je vous dirai que, quant au mémoire que le lieutenant-colonel Willermin118-1 m'a envoyé, et que j'ai trouvé à la suite de votre dépêche, vous lui direz de ma part que, pour de nouveaux bataillons francs, je n'en avais plus besoin, et que le nombre que j'en avais actuellement sur pied, me suffisait; mais que je voudrais seulement savoir si lui, pour sa personne, voulait entrer en mon service.118-2

Au reste, j'espère que ma lettre secrétissime du 15 de ce mois, qu'on vous aura dépêché par un courrier de Berlin,118-3 vous sera heureusement arrivée avant la réception de la présente, au contenu de laquelle il faut que j'ajoute encore pour votre direction que, quand vous aurez trouvé cet officier que je désire d'avoir pour me rendre ce service dont il est question dans ma lettre mentionnée, il faut de toute nécessité qu'à son départ de là pour Hamburg vous l'adressiez par une lettre de votre part à mon conseiller privé et résident Hecht à Hamburg, pour lui marquer, sans entrer en plus de détail, que c'était cet officier que vous lui adressiez sur mon ordre, et à qui il saurait rendre en mains propres ce paquet sans adresse qui se trouverait auprès de lui de ma part.118-4 Je me flatte, au surplus, que vous me ferez au plus tôt possible votre réponse sur cette affaire, afin que je sois instruit au moins préalablement si vous réussirez en votre commission, et que je saurais alors donner les instructions qu'il faudra au susdit résident Hecht incessamment.

Federic.

Nach dem Concept.


10784. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Breslau, 19 mars 1759.

Les lettres que vous m'avez faites du 11 de ce mois, m'ont été fidèlement rendues. Je vois bien que la campagne qui vient sera assez difficile pour nous, je n'en saurais, au moins jusqu'à présent, présumer autrement; j'espère cependant encore que la guerre qui va s'élever en Italie par la mort du roi d'Espagne — dont mes dernières lettres de Hollande118-5 me parlent comme d'un évènement peut-être déjà arrivé, vu que, selon les dernières lettres de Madrid du 19 février, on com<119>mençait à faire des préparatifs comme s'il était décédé119-1 — nous portera du soulagement dans le poids que nous sommes obligés à soutenir.

Pour moi, je mettrai à présent mon armée en des quartiers de cantonnement où je vais entrer le 24, en plaçant mes troupes entre Jauer et Reichenbach à peu près et en prenant mon quartier à Rohnstadt,119-2 afin de voir où l'ennemi portera ses plus grandes forces, sur quoi je me dirigerai. Jusqu'à présent, l'on ne sait pénétrer autrement le dessein de l'ennemi, sinon qu'il mettra une partie de son armée auprès de Kœniggrætz, quelque autre corps en Moravie, 18 000 Autrichiens, joints aux troupes des Cercles, du côté d'Eisenach, et la plupart de ses forces sera apparemment assemblée du côté de Budin en Bohême.

Pour ce qui regarde les Russes, ils sont à attendre du secours, vu que leur armée en Prusse est encore assez délabrée, de sorte que je présume de ne pas les avoir vis-à-vis de moi que deux mois passés encore.

Par toutes ces circonstances, Votre Altesse verra que je serai bien gêné dans toutes mes opérations. A présent, ce qui me manque encore de chevaux de remonte, va m'arriver, et ce qui me manque ici à l'état effectif des troupes, sont 1600 hommes, que je crois trouver encore avant l'ouverture de la campagne.

Federic.

Nach dem Concept..


10785. AN DEN PRINZEN HEINRICH VON PREUSSEN.

Breslau, 20. März 1759.119-3

Da nunmehro die bevorstehende Campagne bald eröffnet werden dörfte und bei den darin vorfallenden Kriegesexpeditionen Mir ein gleiches wie anderen Officiers arriviren kann, so disponire und befehle Ich hierdurch, dass auf den Fall Meines Todes Ew. Liebden alsdenn, sobald Sie nur die gesicherte Nachricht davon erhalten haben werden, sodann sogleich, und sonder einige Ordre dazu weiter abzuwarten, die gesammte unter Dero Commando stehende Regimenter, Bataillons und Corps Meinem Neveu, dem jetzigen Prinzen von Preussen, als Meinem Nachfolger zur Krone und zur Regierung, huldigen und schwören lassen sollen, welches Mein expresser Wille ist.

Friderich.

Nach der Ausfertigung.

<120>

10786. AN DIE ETATSMINISTER GRAF PODEWILS UND GRAF FINCKENSTEIN IN BERLIN.

Die Minister überreichen i zur kö-

Die Minister überreichen120-1 zur königlichen Unterschrift das Beglaubigungsschreiben für den Hauptmann von Cocceji an den sardinischen Minister Graf Osorio,120-2 d. d. Breslau 22. März.

Breslau, 20. März 1759.120-3

Dieses unterschreibe Ich nicht Selbst, sondern die Minister müssen in der Art an den Comte d'Osorio unter ihrem Namen und Unterschrift schreiben und es dem p. von Cocceji mitgeben.120-4

Mündliche Resolution. Nach Aufzeichnung des Cabinetssecretärs; am Rande des Beglaubigungsschreibens.


10787. AU CONSEILLER PRIVÉ HECHT A HAMBURG.

Breslau, 21 mars 1759.

Je vous adresse à la suite de cette lettre un paquet,120-5 sans adresse et bien cacheté, que vous garderez soigneusement et tel qu'il est, sans en dire mot à âme qui vive, jusqu'à ce qu'un officier hollandais, muni d'une lettre pour vous de mon chargé d'affaires de Hellen à La Haye, viendra vous le demander, à qui vous rendrez alors le paquet sans adresse et cacheté, tel qu'il est, contre son signé, sans lui demander autre chose et sans vous enquérir de rien. Vous vous conformerez exactement à cet ordre.

Federic.

Nach dem Concept.


10788. INSTRUCTION.120-6

1° Vous irez faire la campagne prochaine en volontaire, comme officier au service de la république de Hollande, auprès de l'armée de Russie sous les ordres du général-feld-maréchal comte de Fermor, après avoir eu la permission de vous y rendre comme officier hollandais.

<121>

2° Quand vous serez arrivé auprès du maréchal comte Fermor, et que vous aurez fait les premières connaissances avec lui, vous chercherez l'occasion de lui parler et de gagner doucement sa confiance.121-1 Vous ferez usage à un temps convenable de la lettre ci-close sans adresse121-2 qui vous servira comme une espèce de lettre de créance, dès que vous croirez son esprit assez préparé de loin pour écouter les propositions dont je vous charge pour lui, sans se révolter contre vous.

3° Pour lui faire vos ouvertures, il faut que vous vous y preniez avec autant de modération que d'adresse, que vous y alliez peu à peu, et après l'avoir bien sondé et préparé à vous entendre. A quel sujet vous vous servirez des propos que vous lui tiendrez sur les vues des cours de Vienne et de Paris de vouloir supprimer et étouffer entièrement la religion protestante en Allemagne.121-3

4° Il y a deux sortes de propositions que vous saurez faire habilement au maréchal Fermor, toujours après avoir assez sondé le terrain, pour connaître celle qui vous mènera le mieux à vos fins.

5° La première est de lui offrir de ma part jusqu'à 100000 écus.

6° Si le maréchal Fermor agrée la proposition de l'argent, il n'aura qu'à me faire informer par vous du temps et du lieu où il demande que la somme lui soit comptée.

7° La seconde proposition que vous lui pourrez faire dans le cas que vous sentiez que vous ne gagneriez rien par l'argent, c'est de lui offrir la charge de feld-maréchal-général à mon service, quand il aura quitté celui de Russie, avec une pension de 10 à 12000 écus. Vous joindrez à cela encore l'offre d'un présent de 10 à 12000 écus, quand vous trouverez de pouvoir convenir avec lui.

8° Ce que je lui demande, c'est qu'il me fasse informer de bonne heure et à temps par vous, comme officier hollandais volontaire auprès de son armée, de tous les mouvements qu'il fera avec l'armée et des ordres qu'il aura de sa cour pour les opérations à faire, et que, d'ailleurs, quand l'armée doit entreprendre quelque opération, il en traîne si longtemps l'exécution, jusqu'à ce que je pourrai me dégager quelque autre part; enfin, que je sois informé à temps, par votre entremise, de tout ce que les troupes de Russie voudront entreprendre.

9° Voilà tout ce qu'on vous demande. Au surplus, pour nous informer de tous les avis que vous aurez à nous donner, vous adresserez vos lettres au général - major de Wobersnow, mon premier adjudant qui se trouve toujours auprès de moi, en vous servant du chiffre que voici.<122> Et pour nous faire parvenir vos lettres, vous emploierez des gens polonais ou des juifs ou d'autres que vous choisirez pour nous porter vos avis.

(L. S.) Federic.

Nach der Ausfertigung.


10789. AN DEN GENERALLIEUTENANT GRAF DOHNA.

Breslau, 21. März 1759.

Ihr werdet von selbst wohl einsehen und begreifen, dass Ihr mit Eurem bis dato unterhabenden Corps d'armée nicht stark genug seid, gegen, die Russen zu marschiren, wenn sie mit ihrer Force gegen Colberg kommen wollen; also könnet Ihr auch zum Voraus versichert sein, dass, wenn der Cas existiret, dass die Russen ihre Operation dahin richten wollen, Ich sodann gewiss mehr Truppen dahin schicken werde. Dahero Ihr dann Euer Magazin in Stettin stark machen, auch zu Colberg einen beträchtlichen Entrepôt von Magazin noch in Zeiten anlegen lassen sollet, der vor uns sehr gut und nöthig sein, auch uns sehr à propos kommen wird, weil wir auf gedachten Fall und wenn es immer möglich sein wird, die Russen nicht bis an Colberg heran lassen, sondern noch vorrücken wollen. Ihr habt Euch hiernach zu achten.122-1

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10790. AN DEN GENERALLIEUTENANT GRAF DOHNA.

Breslau, 21. März 1759.

Der König beantwortet den Bericht vom 17. März. Er erklärt zuvorderst für „ganz gut“ , dass Dohna „Veranstaltungen für einen Transport an Mehl und Fourage nach Colberg“ gemacht habe.

Wegen der Expedition von Peenemünde122-2 muss Ich remarquiren, dass Ihr Euch solche so schwer vorstellet, da es doch nur ein miserables Fort ist und Ihr sehen werdet, dass Ihr in kurzer Zeit solches genommen haben werdet. Ich habe auch bisher noch nicht gesehen, dass die Schweden so redoutabel gewesen, um grosse Efforts zu thun.

Was die Expedition von Schwerin angehet, da dörfen unsere Leute sich ja nur Prahme machen lassen, womit sie, wo sie wollen, herüberkommen können und durch Prahme diesen Ort nebst der Garnison gewiss bekommen werden . . .

Im übrigen und da wir anfangen, in die Cantonnierquartiere zu gehen, um uns dem Feind zu opponiren, so müsset Ihr ja nicht trainiren, sondern allen ersinnlichen Fleiss anwenden, um mit Eure sämmtliche Arrangements fertig zu werden, wozu Ich Euch dann höchstens drei Wochen Zeit gebe, um damit ganz und gar fertig zu sein, wie Ihr dann auch wegen der Regimenter alles in Ordnung bringen und solche völlig completiren müsset; dann Ich es Euch nochmal voraussage, wie<123> Ich es Euch schon geschrieben habe,123-1 dass, ohnerachtet Ich Mich zuverlässig persuadire, dass Ihr Eure dortige Regimenter völlig completiren und in Ordnung bringen werdet, Ihr dennoch nicht stark genug sein werdet, Euch denen Russen, wenn diese dorthin eindringen wollen, zu widersetzen, sondern dass Ich noch ein Corps Truppen hinschicken werde, damit Ihr im Stande seid, denen Russen recht Abbruch zu thun.

Friderich.123-2

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10791. AN DEN GENERAL DER INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Breslau, 21. März 1759.123-3

Ich habe Eure beide Schreiben vom 19. dieses erhalten, und dienet Euch zuvorderst wegen der darin gemeldeten Nachrichten in Antwort, wie Ich sehr glaube, dass, was Euch von Grenadiers bei Hof123-4 gemeldet worden, nicht sowohl Grenadierbataillons, als vielmehr Grenadiercompagnieen seind.

Die Anstalten, die Ihr sonsten dorten gemachet habet, dagegen habe Ich nicht das geringste zu sagen, bis wir hiernächst sehen werden, wie es weiter gehet.

Was Ihr sonsten von dem vierten Bataillon von Lattorff, um solches statt des Bataillon von Rath in Cosel zu lassen, meldet, solches dependiret lediglich von Euch, es so zu machen, wie Ihr es gut findet.

Je vous écrirai une grande lettre, où j'entrerai dans un détail de tout, dès que je serai arrivé à Rohnstock, pour que vous verrez le détail de mes moyens et des arrangements qu'ils me permettent de prendre.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Der Zusatz eigenhändig.

<124>

10792. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

<125>

Prinz Ferdinand übersendet, Münster 14. März, die Abschrift eines Briefes von Rouillé vom 27. Februar: ÄLa voici in extenso: « II s'est fait du changement dans notre plan d'opérations. Une partie de nos troupes devaient se joindre à un gros corps de troupes autrichiennes pour pénétrer dans les Etats du roi de Prusse, pendant que les autres, avec l'armée de l'Empire, se porteraient vers la Saxe; mais les circonstances où la cour se trouve ne lui ont pas permis de suivre ce plan d'opérations: la crainte, d'un côté, que la mort du roi d'Espagne, qui a peut-être rendu actuellement le dernier soupir, oblige le Roi de partager ses forces, et la nécessité, de l'autre, de veiller à la sûreté de nos côtes et de s'opposer vigoureusement aux entreprises des Anglais, ont fait prendre la résolution de n'entretenir qu'une armée en Allemagne, laquelle sera aux ordres du maréchal de Contades, auquel le duc de Broglie, aux ordres duquel est l'armée ci-devant de Soubise, sera subordonné. Ce corps d'armée dirigera ses opérations sur celles du Maréchal et se réunira à son armée, si les circonstances l'exigent. Cette armée agira séparément et les Autrichiens aussi. Cette résolution a été prise sur les sollicitations réitérées du prince Charles et du comte de Cobenzl124-1 auprès du Roi, pour qu'il plût à Sa Majesté de rassembler une armée dans les Pays-Bas. En conséquence, les ordres ont été expédiés pour former un camp de 28 à 30000 hommes, qui sera, en cas de besoin, renforcé par une partie de la maison du Roi. »“

In einem andern Bericht, Münster 14. März, weist der Prinz darauf hin, dass ihm zwei französische Armeen gegenüberständen, die am Main unter dem Herzoge von Broglie, die am Niederrhein unter Marschall Contades. „ Voici mes arrangements par lesquels je me crois en état de me tourner où le besoin le requerra. Il y a actuellement 16000 hommes en Hesse; il y en a autant dans le Paderborn et dans le duché de Westphalie.

Breslau, 21 mars 1759.

Les deux lettres que Votre Altesse m'a faites du 14 de ce mois, me sont heureusement parvenues, et je ne saurais vous exprimer assez les sentiments de la reconnaissance que je vous ai, pour avoir bien voulu me communiquer cette copie d'une lettre très intéressante que l'une de vos lettres comprend. Comme il n'est pas à douter que le roi d'Espagne ne soit donc actuellement expiré, j'espère que par cet évènement la France fera moins encore que ce qu'elle a promis de faire, selon le sieur Rouillé, à la cour de Vienne; car comme elle croit nécessaire de partager autant ses forces, il faut présumer qu'elle se tiendra à la défensive au Rhin.

Les mesures et les arrangements que Votre Altesse m'apprend avoir pris de Son côté, ont toute mon approbation; on ne saurait pas les mieux prendre, et il faut absolument que vous couvriez bien votre flanc droit avec la Hesse.

Quant à ma situation, elle est telle à présent que je ne puis qu'aller à la défensive, puisque j'ai l'ennemi sur quatre à cinq côtés, et [que,] si je remue d'un côté, pour aller à l'offensive, il faudrait m'attendre que l'ennemi me talonnerait d'abord de plus d'un côté. Autant que je puis juger présentement, je viendrai vers Dresde, mon frère Henri vers le Voigtland, le général Fouqué vers la Haute-Silésie et le général Dohna contre les Russes. Il ne

Ma disposition est faite qu'en cinq jours de temps ces troupes se peuvent rassembler et se joindre au prince d'Ysenburg, et si ce cas existe, j'irai moi-même en Hesse. Les troupes qui sont en quartiers le long de l'Ems et dans les évêchés de Münster et d'Osnabrück, se peuvent réunir aux environs de Dülmen en cinq jours de temps; s'il fut nécessaire d'y attirer celles du Paderborn et du duché de Westphalie, celles pourraient y arriver dans le même temps. De cette façon, j'espère d'effectuer deux choses : 1° d'être à l'abri d'être prévenu par l'ennemi, 2° de me tourner également vers la Hesse ou vers la Basse-Lippe, selon que le cas l'exigera.“

me restera d'autre politique à adopter que de tomber sur le corps d'entre les ennemis celui que je trouverai le plus proche, et de détacher alors contre un autre. Je ne suis pas encore prêt avec mes arrangements nécessaires, et même je n'en aurai pas fait avant le 8 ou le 9 d'avril, pour pouvoir agir avec mon armée.

Federic.

Nach dem Concept.


10793. AN DEN ETATSMINISTER VON BORCKE.

Borcke übersendet, Dresden 16. März, einen

Summarischen Extract

dererjenigen Gelder, welche in denen sächsischen Landen theils baar erhoben, theils auch an Naturalien empfangen worden.

In AnnoBei der Oberkriegeskasse zu Torgau sind eingegangenExtraordinarie baar erhobenAn Naturalien empfangenSumma
 Rthlr.Gr.Pf.Rthlr.Gr.Pf.Rthlr.Gr.Pf.Rthlr.Gr.Pf.
17561 004 912176739 983575 0002 319 895176
17573 094 6917521 825624 0004 240 5167
17584 944790233⅞1 684 659280 0006 873 449233⅞
Summa9 044 3953⅛2 910 4671 479 0001 479 0003⅛

Breslau, 21. März 1759.125-1

Ich bin Euch zwar vor den mit Eurem Bericht vom 16. dieses eingesandten summarischen Extract von denen Geldern, so aus Sachsen währendem diesen Kriege theils baar eingezogen theils an Naturalien empfangen worden sein sollen, obligiret; ihr werdet Mir aber nicht verdenken können, wenn Ich an der Richtigkeit noch sehr zweifele und solchen vor eine Apothekerrechnung halte; denn Ich glaube, dass währendem ganzen Kriege an Gelde kaum 8 Millionen eingegangen seind.

Nach der Ausfertigung.

Friderich.

<126>

10794. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Schweidnitz, 23 mars 1759.

Je reçois votre lettre, mon cher, ici où je suis tout seul sans secrétaire ni personne. Pour ce qui concerne vos aides de camp, ils dépendent de votre choix, et l'avancement de même.

Pour ce qui est des mouvements de l'ennemi, vous avez déjà le régiment de Bornstedt, dont vous pourrez disposer; et dès que je serai arrivé demain à mon quartier, j'enverrai encore ordre à quelques bataillons de vous joindre, et, à mesure que je saurai le nombre de l'ennemi, je proportionnerai votre corps, de sorte que l'armée autrichienne ne sera qu'un tiers plus forte que la vôtre ; voilà comme nous serons tous. Et pour ce qui est de la cavalerie, je n'en peux rien décider encore, avant d'avoir parlé à Zieten, qui vient de Landshut, et qui pourra me dire ce qu'il y a dans ce voisinage; dès que je lui aurai parlé, vous recevrez une lettre plus détaillée de ma part.

Si vous voulez vous mettre derrière la Hotzenplotz, je n'y trouve rien à redire, d'autant plus que vous êtes toujours maître de la repasser, quand vous le jugerez à propos, quoique je parie bien que d'ici à trois semaines l'ennemi ne pourra pas ouvrir la campagne ; 4e plus, je soupçonne fort que ses premières opérations se feront en Thuringe et en Saxe.

Adieu, mon cher, je vous embrasse de tout mon cœur.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.


10795. AN DEN GENERAL DER INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Rohnstock, 24. März 1759.

Fouqué wird benachrichtigt, dass die Grenadierbataillone von Unruh und von Carlowitz nach Neisse marschiren werden und dort die Befehle Fouqué's erwarten sollen.

Vous avez, mon cher, sous vos ordres les bataillons

de Naumeister1
Bodenberg126-11
de Rath1
Jung-Brunswick2
Mosel2
Fouqué2
Queiss2
Creutz126-22
Margrave Henri2
Unruh1
Carlowitz1
 17,

dont j en126-3 décompte 2 à Neisse, reste à 15 ; Lüderitz à part.

<127>
Ensuite 2 000 chevaux Baireuth,
 Werner1 500,
 je vous envoie900 de Seydlitz,
  4400 chevaux.

Voilà tout ce que je puis faire jusqu'à ce moment; car il faut voir où l'ennemi emploiera sa force principale pour m'y opposer, et, selon mes dernières nouvelles, sa grande armée se rassemblera à Kœniggraetz,127-1 et peut-être qu'ils voudront débuter par le siège de Glatz. D'ailleurs, je sais qu'un corps s'assemble à Gabel qu'ils veulent envoyer droit à Berlin, si personne ne s'y oppose. Mon frère aura 18000 Autrichiens avec les Cercles vis-à-vis de lui, et Dohna aura besoin de secours pour agir contre les Russes et Suédois en même temps, de sorte que mon embarras est plus grand que le vôtre, et qu'il ne faut pas que je fasse d'autre disposition que la présente, avant que de voir plus clair et [que] j'en aurai le temps. L'ennemi ne saurait entrer en campagne avant la fin d'avril, et cela fait un grand mois pendant lequel je pourrai prendre mes arrangements.

Federic.127-2

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Der Zusatz (die gesammte französische Mitthellung) eigenhändig.


10796. AU LIEUTENANT-COLONEL D'O, VICE-COMMANDANT A GLATZ.

Rohnstock, 24 mars 1759.

Comme mes nouvelles sont que le gros de l'armée autrichienne s'assemble du côté de Kœniggrætz, vous devez redoubler vos soins et diligence pour avoir de bons avis si ces nouvelles sont fondées ou non, et de tout ce qui se passe de ce côté-là. Il sera même nécessaire que vous pensiez pour mettre en état de défense la forteresse de Glatz, puisque, dans le cas que la nouvelle de l'assemblée du gros de l'armée autrichienne près de Kœniggrætz est vraie et fondée, il serait possible que l'ennemi vise autant sur Glatz que sur quelqu'autre entreprise. Vous vous conformerez à cet ordre, et me donnerez en attendant de<128> vos avis et de vos nouvelles de tout ce que vous apprendrez, le plus souvent qu'il sera possible.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.


10797. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Rohnstock, 24 mars [1759].

Mon cher Frère. Selon toutes mes nouvelles et celles que je vous communique, il paraît que les Autrichiens veulent agir avec deux armées contre la Silésie, l'une vers la Haute, l'autre ou sur Glatz ou sur Trautenau, un corps vers la Thuringe avec les troupes de l'Empire, et tenir un corps prêt vers Gabel pour pénétrer par la Lusace, quand tout le monde sera occupé ailleurs.

A cela j'oppose de ce côté-ci Fouqué en Haute-Silésie, en tenant la proportion de laisser un tiers de supériorité à l'ennemi dans toutes les armées. Je m'opposerai à Daun, et je crois que vous pourrez laisser 12 bataillons auprès de Dresde avec 5 ou 600 hussards et un régiment de cavalerie, pour observer Beck, s'il voulait pénétrer par la Lusace dans la Marche.

Voilà une idée générale. L'ennemi n'est pas encore arrangé pour agir, et il ne le pourra au plus tôt que vers la fin de l'avril. Entre ci et ce temps-là, toutes les différentes nouvelles que nous recevrons, nous éclairciront suffisamment et régleront nos opérations. Il faut calculer à présent sur les endroits où l'ennemi nous peut faire le plus grand mal, pour y avoir la plus grande attention, et, à mesure que ses mouvements le découvriront, juger de ses desseins. Le camp de Stolpen et de Pirna lui sont assurés, il peut les prendre, quand il le veut ; pour le reste, cela n'est pas si pressant, et si le prince de Deux-Ponts se hasarde dans les grandes plaines de Leipzig ou vers le Halberstadt, vous en aurez beau jeu, et c'est un terrain où notre triomphe est assuré. Écrivez-moi seulement tout ce qui vous revient: que cela soit faux ou vrai, cela n'y fait rien, et, en combinant les différents avis, on les rectifie.

Nous aurons certainement de la besogne, mais nous en aurons plus d'honneur, si nous en sortons à notre honneur. N'oubliez jamais la proportion des deux tiers, qui est la seule avec laquelle il nous soit permis de résister à tant d'ennemis.

Adieu, mon cher frère, je vous embrasse ; dès que je saurai quelque chose de plus, je vous le marquerai, quelque bagatelle que cela paraisse. Je suis avec une tendre amitié, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Le pauvre Ferdinand n'est pas bien du tout,128-1 je crains qu'il ne soit hectique ; notre famille s'en va toute au diable.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.

<129>

10798. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Rohnstock, 24 mars 1759.

J'ai reçu aujourd'hui ici la lettre que vous avez bien voulu m'écrire du 16 de ce mois. Je crois devoir vous écrire à présent tout ce qui me vient dans la tête; si cela n'est pas faisable aujourd'hui, ce sera au moins en autre temps.

On marque que le roi d'Espagne est mort. En cas que cela se confirme, les suites en doivent être nécessairement des troubles qui s'élèveront en Italie, et que les Français se trouveront obligés de faire de grands détachements tant du côté de Provence que peut-être du côté de Roussillon. Si cela arrivait, vous aurez une supériorité marquée sur eux, dont il faudrait certainement tâcher de profiter pour le bien de la cause commune d'une façon ou d'autre.

En ce cas-là, ils se présenteront deux objets. En supposant que les Français ne pourront conserver qu'une armée dans l'Allemagne et au Rhin, il conviendrait d'entreprendre le siège de Wesel, et, en ce cas-là, on pourrait avoir une artillerie de siège d'Angleterre qui viendrait par Emden, dont on pourrait se servir au siège. L'autre projet pourrait rouler sur une défensive du côté de Münster et sur une offensive du côté de la Hesse et de la Thuringe.

Ces deux projets roulent sur une supposition qui paraît presque certaine, savoir des troubles dans Italie et une brouillerie entre les Français, les Espagnols et les Savoyards. Je vous prie de m'écrire ce que vous en pensez, et quel projet vous trouverez mieux.

Les Autrichiens paraissent avoir changé de projet de campagne, et il paraît qu'ils veulent faire leurs plus grands efforts du côté de la Saxe et de là se tourner du côté de la Silésie. Mon frère n'aura visà-vis de lui qu'une armée des Cercles et 18000 Autrichiens, outre un autre corps dont ils destinent le commandement au général Laudon ou à Beck, qui se doit rassembler du côté de Zittau et pénétrer ensuite dans la Marche.

Vous pouvez vous imaginer, si vous y ajoutez les Russes et les Suédois, que je me trouve dans un cruel embarras pour obvier et résister à tous ces gens-là, et, à vous dire vrai, je ne sais pas trop comment j'en viendrai à bout; et si la mort du roi d'Espagne cause une diversion, cela pourra peut-être obliger les Autrichiens d'envoyer plus de troupes en Italie; car, après m'être bien informé des détachements qu'ils ont faits pour l'Italie, j'ai appris que, jusqu'à présent et tout, il n'y a marché que 10000 hommes.

Federic.

Nach dem Concept.

<130>

10799. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A DRESDE.

Rohnstock, 24 mars 1759.

Vos deux lettres du 20 et du 21 m'ont été bien rendues, et je vous sais parfaitement gré de toutes les nouvelles que vous m'avez mandées, dont vous continuerez en tout ce qui saura mériter mon attention.

Quant aux affaires regardantes la jeune cour,130-1 je viens de donner mes ordres au ministre de Borcke de vous payer, à votre réquisition, et quand vous trouverez nécessaire et convenable que cela soit fait, contre votre quittance, sous la qualification: zu einem gewissen Sr. Königl. Majestät bekannten Behuf, la somme de 10000 écus en espèces d'or, que vous ferez donner alors par le canal secret avec toutes les précautions nécessaires à la Princesse Électorale. Vous lui ferez insinuer en même temps que je n'agissais dans tout ce que [je] faisais et ferai encore pour elle, par aucun motif d'intérêt, que je remettais uniquement à son gré si elle voulait en communiquer à son frère l'Électeur ou non, mais, dans le cas qu'il lui plairait d'en communiquer, je la suppliais de ne pas vouloir se fier là-dessus qu'à des gens dont elle connaissait parfaitement la discrétion et la fidélité, pour ne pas confier son secret à des gens qui en sauraient abuser; que, d'ailleurs, je la conjurais de vouloir croire que ce peu de chose que je faisais pour elle, ne visait aucunement pour en tirer quelque avantage par là; que mes intentions pour cela se bornaient uniquement de lui en prouver que je n'étais point son ennemi personnel, ni de sa famille, malgré que je me voyais forcé, à mon regret, de faire la guerre contre la Saxe, mais qu'il n'y entrait aucun personnel, et que surtout je gardais à elle toute mon estime et mon amitié, de même qu'au Prince son époux, sans avoir en vue ni avantages, ni intérêts; qu'en attendant il fallait que la Princesse dissimulât et qu'elle tâchât de tirer des cours de Varsovie et de France autant d'argent qu'elle saurait.130-2

Pour l'envoi du sieur de Wolter,130-3 je croyais que ce serait une affaire hasardeuse, et dont il était presque impossible que le secret en pourrait être gardé; que, pour la cour de Munich, j'avais écrit en Angleterre pour appuyer la négociation de ladite cour,130-4 que je me flattais que cela succéderait, quoique j'estimais qu'il fallût que cela se bornât à une neutralité, et qu'il serait difficile que la Bavière donnerait des troupes auxiliaires, vu la situation où elle se trouvait actuellement.

<131>

Quant à la dame de cour nommée Wolfskehl,131-1 vous vous concerterez sur son sujet en mon nom avec la Princesse, et agirez en conséquence tout comme elle trouvera bon que vous en agissez.

Pour la nouvelle d'un envoi d'un corps de 20000 Russes qui doit joindre les Autrichiens, je veux bien vous dire qu'elle est destituée de toute vraisemblance, vu que l'armée de Russie n'est pas en état de faire un si grand détachement, le nombre de ses forces ne faisant présentement que 33 000, tout compté ce qu'elle a en combattants.

Federic.

Nach dem Concept.


10800. AN DEN ETATSMINISTER FREIHERRN VON SCHLABRENDORFF IN BRESLAU.

Rohnstock, 24, März 1759.

Ihr werdet aus dem abschriftlichen Extract ersehen, was Mir der Obrister Hacke zu Glogau von einem Schwarm Russen und Kosacken, so Schlesien zu infestiren drohen wollen, gemeldet hat,131-2 und ist Meine Intention, dass Ihr also davon die von Adel avertiren sollet, damit insonderheit diejenigen, denen es am meisten schaden könnte, wenn dergleichen geschähe, als der Fürst Schönaich, Herzog von Württemberg-Oels,131-3 Graf von Maitzahn und dergleichen mehr, in Zeiten ihre Mesures darnach nehmen und sich inzwischen mit ihren Effecten, auch was sonsten mit ihren Unterthanen zu retiriren möglich, sich auf eine Zeit von ohngefähr 14 Tagen nach Breslau retiriren können ; denn länger Ich hoffe, dass es nicht dauren werde, dass Ich alsdann etwas von Truppen hin schicken kann, das sich dergleichen schwärmendem Gesindel opponire um solches zu verjagen.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10801. UNTERREDUNG DES KÖNIGS MIT DEM GROSSBRITANNISCHEN MINISTER MITCHELL.

Mitchell berichtet an Holdernesse, Breslau 25. März: „By some conversations I had with His Prussian Majesty before he set out, I find he has hopes to be able to make a defensive campaign, especially if the news of the King of Spain's death should be true, which he believes.

<132>

The King of Prussia will not however omit any favourable opportunity of giving a blow to his enemies; if the French and the troops of the Empire should make their push on the side of Hesse, Prince Henry of Prusse will certainly assist the Prince of Brunswick or act by way of diversion“ . . .

Nach der Ausfertigung im Public Record Office zu London.


10802. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Rohnstock, 26. März 1759.

Da das Quadt'sche Garnisonregiment in Glatz zum Missfallen des Königs noch nicht complet ist, so erhält Fouqué Befehl, „sogleich und ganz sehr geschwinde“ die Anstalten zu machen, damit das Garnisonregiment „ohne den geringsten Anstand aus dem Canton Eures Regiments im Glatzschen gleich completiret werden müsse“ .

Je vois beaucoup de mouvements chez l'ennemi, mais j'attends quels mouvements ils feront, quand ils apprendront la position actuelle que j'ai prise. Ils seront obligés de se déclarer davantage, et alors je pourrai prendre de plus justes mesures.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Der Zusatz eigenhändig.


10803. AU LIEUTENANT-COLONEL D'O, VICE-COMMANDANT A GLATZ.

Rohnstock, 26 mars 1759.

Pour vous répondre à la lettre du 25 de ce mois que vous m'avez faite, je vous dirai que je n'enverrai point ces bataillons à Glatz que vous me demandez, puisque, selon mon idée, il vaut toujours mieux que l'armée soit en force en campagne, que de l'affaiblir par beaucoup de garnisons. Mais, dans le cas que l'ennemi voudrait attaquer votre forteresse, vous pouvez compter que j'y serai à temps pour l'en rechasser. Ce que je vous écris, afin que, si l'ennemi fera des démonstrations pour vous entreprendre, vous m'en devez avertir à temps et de bonne heure.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.

<133>

10804. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Finckenstein übersendet, Berlin 20. März, den Auszug aus einem Schreiben von Münchhausen vom 18. März, enthaltend Nachrichten über die Kriegspläne der Gegner: Auf die Vorschläge des nach Russland gesandten österreichischen Generals Tillier133-1 habe der Petersburger Hof geantwortet, dass er an der Unternehmung gegen Stettin festhalte;133-2 die österreichischen Minister sähen ungern, dass Fermor, gegen den man grosses Misstrauen hege,133-3 den Oberbefehl fortführe. Die Reichsarmee unter dem Herzoge von Zweibrücken solle, durch ein beträchtliches Corps Oesterreicher verstärkt, gegen die Elbe vorgehen. Feldmarschall Daun werde den Versuch machen, mit der grossen Armee bei Bautzen durchzubrechen und in Brandenburg einzudringen; ein Corps von 20000 Mann solle an der oberschlesischen Grenze zum Schutze Mährens zurückbleiben.

Rohnstock, 26 mars 1759.

Je vous suis bien obligé du nouvel extrait de certaine lettre que vous m'avez communiqué à la suite de la vôtre du 20; je les133-4 estime bien authentiques, et m'ont été de bon usage; aussi continuerezvous de m'en communiquer aussi souvent qu'il vous en arrive.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


10805. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Rohnstock, 26 mars 1759.

J'ai bien reçu votre rapport du 17 de ce mois, et je [suis] très content des nouvelles que vous m'y marquez, de sorte que vous n'aurez rien de mieux à faire que de continuer sur le même pied à me mander tout ce que vous jugerez pouvoir intéresser mon attention, et vous pourrez compter que je vous en donnerai en son temps des marques réelles de ma satisfaction, les circonstances actuelles d'une guerre presque sans exemple, dont je suis obligé de supporter le poids, m'empêchant, comme vous le jugerez vous-même, de vous en donner dès à présent.133-5

Federic.

Nach dem Concept.


10806. AN DEN GENERALMAJOR FREIHERRN VON REBENTISCH.

<134>

Rebentisch meldet, Landshut 26. März, er sei am Morgen von den Oesterreichern attaqutrt worden; der Feind sei wieder zurückgegangen, Liebau sei von

[Rohnstock, März 1759.].133-6

So weit gut, dass repoussirt, rechts können nicht tentiren; Greif[enberg]133-7 auch attaquirt.

den Oesterreichern besetzt, aus Weisbach134-1 seien sie von den preussischen Husaren repoussirt worden.

Was Ich bis dato sehe, ist, um Meine Attention hieher zu ziehen, aber müssten an andern Fleck durch wollen.

Weisungen [Bleinotizen] fur die Antwort;134-2 auf dem Rande des Berichts.


10807. AN DEN GENERALMAJOR FREIHERRN VON REBENTISCH.

Rebentisch meldet, Landshut 27, März, Daun sei nach Zittau gekommen; in Zittau befände sich ein Österreichisches Magazin und eine Bäckerei.

[Rohnstock, März 1759]134-3

Danke, jedoch noch M[ühe] machte, [zu glauben,] und, so viel bis dato begreifen kann, so scheint, als wenn die Oesterreicher ihren Effort in Oberschlesien thun wollten — Niederschlesien — 134-4 . . . Von der Lausnitz] haben die Magazine wegbringen lassen; von der Elbe auch, was sie gehabt, nach Frag gebracht. Also wäre gut, ob er erfahren könnte, obs wahr wäre, dass 40000 Mann . . . Armee von Daun müsste stärker sein. Suchen zu erfahren. Von Jung-Bunzlau an sollen sie grosse Magazine haben, um Königgrätz auch, könnte aber nicht mit Gewissheit sagen; vielleicht wird es möglich herauszukriegen.

Weisungen Bleinotitzen für die Antwort; auf der Rückseite des Berichts.


10808. AN DEN GENERALMAJOR FREIHERRN VON REBENTISCH.

[Rohnstock, März 1759.]134-5

Nicht besorgt sein um das Corps bei Greifenberg;134-6bon gré mal gré wegkriegen. — Magazin von Waldenburg sehr gut gethan134-7 . . .; und sonsten schriebe [an] Generalmajor Krockow — stehet in die Quartiere, so Baireuth gehabt — im Fall der Noth succurriren. — Ordre Krockow!134-8

Weisungen [Bleinotizen] für die Antwort; am Rande des zweiten Berichts von Rebentisch, d. d. Landshut 27. März.

<135>

10809. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON TRESKOW, COMMANDANTEN VON NEISSE.

Rohnstock, 28. März 1759.

Ich danke Euch vor die in Eurem Schreiben vom 27. dieses Mir communicirte Nachrichten. Hiesiger Orten hat sich der Feind in denen Gegenden von Greifenberg und da herum mit einem Corps von ohngefähr 4 à 5000 Mann Infanterie und Kavallerie hingezogen, bei welcher Gelegenheit auch das Diringshofen'sche135-1 Grenadierbataillon das Désastre gehabt, weil es überall vom; Feinde entouriret worden, ohne dass es zeitig genung secondiret werden können, nach gehörig gethaner Gegenwehr gefangen zu werden;135-2 da es dann auch geschienen, als ob der Feind sich der Orten festsetzen wollen, welcher aber nunmehro schon wieder zurückgejaget worden ist.

Friderich.

Nach dem Concept.


10810. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.

Rohnstock, 28 mars 1759.

J'ai reçu le rapport que vous et le sieur Michell m'avez fait du 13 de ce mois, et je compte que mes dernières dépêches concernant les affaires d'Italie et l'émissaire envoyé à la cour de Turin vous auront été rendues,135-3 et que vous n'aurez point tardé de remettre au sieur Pitt et au ministère anglais le mémoire que vous vous étiez proposé de présenter à ce sujet.

Il faut, au reste, que vous et le sieur Michell sachiez et soyez persuadés que la supériorité des forces ennemies qui se trouvent vis-à-vis de moi seul, est si décidée et prépondérante qu'au cas qu'il ne se fasse point de diversion en Italie, soit par le roi de Sardaigne ou celui des Deux-Siciles, de façon que les Autrichiens ou les Français soient obligés d'y détacher des troupes, que je me trouverais fort embarrassé, et que j'aurai grand' peine à me tirer d'affaire.

Le ministère britannique entrera donc, je m'en flatte, dans mes idées et approuvera que je me tourne de tous les côtés pour tâcher de nous soulager, en secondant de son mieux mes efforts, comme ceux de leur135-4 plus fidèle et intime allié.

Federic.

Nach dem Concept.

<136>

10811. AU SECRETAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Rohnstock, 28 mars 1759.

Der König dankt für die Mittheilungen in dem Bericht vom 20. März.

Au reste, vous n'ignorez pas que je souhaiterais que la lettre en question de la P. transpirât dans le public;136-1 mais comme je n'en ai rien entendu de plus de votre part, je serais bien aise que vous me mandiez si ladite lettre a déjà été répandue dans le public.136-2

Federic.

Nach dem Concept.


10812. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

<137>

Prinz Ferdinand berichtet, Münster 21. März, dass die Bewegungen der französischen Armee unter Broglie, sowie der Österreichischen und der Reichstruppen in Franken den Verdacht erregten, „que les ennemis pourraient avoir le dessein de tomber brusquement sur le corps du prince d'Ysenburg et, en l'attaquant en front et sur les deux flancs à la fois, de le rejeter de l'Eder et de nous prendre nos magasins de Cassel et de Minden ou de les ruiner. Il m'a paru, Sire, que, malgré les obstacles que j'y envisage, je devais profiter du moment qu'on est encore tranquille sur le Bas-Rhin, pour marcher au secours du prince d'Ysenburg et pour faire une diversion en faveur de la Hesse“ . . .

Prinz Ferdinand wird am folgenden Tage nach Cassel aufbrechen; er rechnet am 28. März fn Fulda einzutreffen. „Mon avant-garde marchera le 29 de Fulda vers la Franconie et tâchera de joindre et de forcer les Impériaux de se retirer jusques à Bamberg, s'il est possible. Si nous y réussissons, alors je compte de marcher aux Français en prenant la route de Fulda par Büdingen droit sur Francfort, afin d'obliger les Français d'abandonner le gros magasin qu'ils ont à Friedberg, par quoi ils seraient fort arriérés dans leur campagne. Le succès de cette entreprise est incertain et sujet à bien des difficultés; mais je m'y suis déterminé par la consi-

Rohnstock, 28 mars 1759.136-3

J'ai bien reçu la lettre que Votre AJtesse m'a faite du 21 de ce mois; par laquelle j'ai vu avec une satisfaction parfaite le dessein que vous allez exécuter contre l'ennemi, pour marcher au secours du prince d'Ysenburg et pour faire une diversion en faveur de la Hesse.

Vous ne sauriez entreprendre quelque chose de mieux, ni pour vous ni pour nous autres, que cette expédition qui ne saura manquer que de déranger extrêmement les projets de l'ennemi de votre côté, mais de faire aussi un très bon effet pour nous; car il faut que Votre Altesse sache que l'ennemi a encore auprès d'Egra un amas de troupes ennemies,136-4 et que, si vous réussirez à chasser et à disperser l'armée des Cercles et les troupes françaises, vous nous faites respirer mieux ici, si ce n'était que pour nous faire gagner du temps, ce qui est toujours un grand article.

Je conviens, cependant, comme Votre Altesse le dit très bien, que

aération des difficultés beaucoup plus grandes encore que j'aurais à surmonter, si je laissais le temps aux ennemis de venir à moi avec toutes leurs forces réunies. J'espère que, si Dieu nous assiste, cette expédition produira un changement avantageux dans le pli que les affaires paraissent prendre pour la Hesse et pour les autres Etats qui sont couverts par la Hesse.“

le succès de cette entreprise dépend beaucoup de la fortune qu'il faut bien nous principalement seconder dans toutes nos expéditions; mais si la fortune, comme je me le flatte, vous favorisera, les succès en pourront aller plus loin que vous ne le vous aurez pu représenter vous même.

Quant à nous ici, je ne crois pas que la campagne s'ouvrira devant la mi-avril, et, selon mes avis, il y a un corps de troupes autrichiennes à peu près de 30000 hommes vers les frontières de la Haute-Silésie. La campagne qui vient, sera toujours pénible et difficile, au moins de mon côté, et je ne saurais me la représenter autrement qu'extrêmement embarrassante, à moins que la fortune ne m'accompagnera pas pour gagner une bonne bataille décisive, qui me mettra dans une situation à pouvoir détacher sans hasard vers quelque autre part au plus pressant.

Fededric.

Nach dem Concept.


10813. AN DEN GENERALMAJOR FREIHERRN VON REBENTISCH.

Rebentisch macht, Landshut 28. März, Mittheilungen über den Bestand seines Magazins; er fragt an, ob er einen Theil davon nach Schweidnitz senden solle.

Rebentisch meldet ferner, dass der Feind im Anmarsch sei.

[Rohnstock, März 1759.]137-1

Sein Magazin angehend, da will, weil mehr Regimenter hinschicke, [dass] was zu ihrer Verpflegung bleibet.

Den Posten von Landshut muss absolument souteniren. Lässt Feind mehr anrücken, Ich auch mehr. Wedell muss heute ankommen:137-2 im Fall der Noth ist der Succurs da. Bei solchem Fall wäre Meine Idee, »dass in der Zeit, dass ihn der Feind attaquiren wollte, Wedell dem Feind gleich auf den Hals gehet, wenn dieser sich zur Attaque präpariret. Wird gut gehen, Feind gleich in Confusion kommen.

Weisungen [Bleinotizen] für die Antwort; auf der Rückseite des Berichts.


10814. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Rohnstock, 29 mars 1759.

Je reçois dans ce moment une lettre de Glatz du lieutenant-colonel d'O que je joins ci-clos,137-3 selon laquelle la grande armée des Autrichiens,<138> qui a été aux environs de Prague, doit être actuellement aux environs d'Egra. Je vous prie de m'écrire au plus tôt à combien le nombre de troupes ennemies aux environs d'Egra peut aller à peu près. J'ai de la peine à ajouter foi aux susdits avis; car je sais que beaucoup de troupes ennemies sont de ce côté-ci à Kœniggraetz et autres lieux. Quand vous m'aurez marqué combien l'ennemi peut avoir de troupes de votre côté et du côté d'Egra, alors je pourrai bientôt combiner tout ceci et pénétrer, je crois, les desseins des ennemis.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


10815. AN DEN GENERALMAJOR FREIHERRN VON REBENTISCH.

Rebentisch weist in dem Bericht, Landshut 29. März, daraufhin, dass er „seine Ambition sehr nachgeben müsste“ , unter dem Commando des jüngst zum Generallieutenant ernannten Generals von Wedell138-1 zu stehen, da Wedell „im Rang allemal weit hinter mir gewesen“ .

[Rohnstock, März 1759.]

Lieb, dass alles stille dorten. Wegen Wedell: dass Ich die Promotions] nicht anders machte, als Ich glaubte utile vor die Armee, und sollte ihm desto lieber sein, da er Officier wäre, der Ambition hätte, und wenn er Gelegenheit fände, sich zu distinguiren, dass [ihn] ebenso treffen [könnte] als andere vor seiner Tour.

Weisungen [Bleinotizeu] für die Antwort; auf der Rückseite des Berichts.


10816. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON ZIETEN.

[Rohnstock, März 1759.]

Wird wohl Mehring und allen befehlen, nicht zu halten bei Greifenberg, sondern wenn was auf den Hals kommt, gleich zurückgehen.

Was Zeitungen betrifft, so sie debitiren, kämen Mir noch nicht wahrscheinlich vor.

Das Dessein ihrer Armee in Oberschlesien, machen kein Geheimniss, ist wohl klar; dass sie mit ihrer andern Armee aber in [der] Lausnitz agiren wollten, glaubte noch nicht.

Weisungen [Bleinotizen] für die Antwort; am Rande und auf der Rückseite des Berichts von Zieten, Lahn 29. März.


10817. AN DEN GENERAL DER INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Rohnstock, 30. März 1759.

Der König billigt die von Fouqué gemachten Dispositionen.

Ich kann noch nicht klar sehen, wohin eigentlich die rechte Force der österreichischen Armee hingehen wird, und also auch noch keine<139> rechte Dispositiones machen, um keine fausse démarche zu thun. Sobald Ich aber was deshalb erfahren werde, so werde Ich Euch solches gleich zu wissen thun.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.


10818. UNTERREDUNG DES KÖNIGS MIT DEM GROSSBRITANNISCHEN MINISTER MITCHELL.

Mitchell berichtet, „Hausdorf near the head-quarter at Rohnstock, Friday 30th March 1759“ : „...The King of Prussia told me that he approved much of the project which Prince Ferdinand has now begun to exécute, that, whilst that Prince was to march by Cassel towards Frankfort, Prince Henry of Prussia would march by the Voigtland to Bamberg, that, if the French were once set a running, it was not impossible they might be driven from Frankfort, that the loss of their magazines and the confusion they might be thrown into, would, at least, render them inactive for two months, which he thought a great advantage in the présent situation of affairs.“

Nach der Ausfertigung im Puhlic Record Office zu London.


10819. AN DEN GENERALMAJOR FREIHERRN VON REBENTISCH.

[Rohnstock, März 1759.]

Was er vom F[einde] schreibt, da kann man noch nichts recht klar nehmen. So viel judicire, dass sie noch vielleicht was zu unternehmen im Stande sein würden; ich habe aber Wedell geschrieben, dass, wenn er nöthig fände, Ich sogleich hinschicken könnte.139-1 So viel glaubte Ich wohl, dass, wenn sie solchen Posten139-2 würden erhalten können, sie dergleichen unternehmen würden, aber so wie Ich das Terrain kennte, Ich glaubte, dass mit seiner Battferie] so viel, dass es jetzo w[ohl] schwer werden würde, was zu entrepreniren.

Was sein Détachement, das er nach ....139-3 thun wollte,139-4 [anginge,] da wäre Ich wohl damit zufrieden.

Er möchte denen Leuten wohl imprimiren, dass [es] ein Posten wäre, den sie nicht defendiren sollten, sondern nur observiren, und das beste, dass er ihnen einen sicheren Weg zum Rückmarsch vorschriebe, so bleibt das Embarras [ferne]; noch aber, dass man sähe, wo der Feind seine vornehmste Force hinziehen wollte. Ohngeacht, dass man nicht<140> recht einsehe, so glaubte doch immer, dass gegen Ober-, Niederschlesien, und nicht gegen Sachsen sein würde; und wo sie Panduren an seine Grenzen schickten, könnte sehr wohl sein, dass sie hernach die regulirten Regimenter wegziehen wollten.

Weisungen [Bleinotizen] für die Antwort; auf der Rückseite des Berichts von Rehentisch, Landshut 30. März.


10820. AN DEN GENERALMAJOR FREIHERRN VON REBENTISCH.

Rebentisch meldet, Landshut 31, März, er habe die Nachricht erhalten, dass bei Trautenau über 30000 Mann ständen, und dass sie gewiss über Friedland und Landshut einen Einbruch in Schlesien unternehmen wollten.

[Rohnstock, März 1759.]

Ich werde Meine Regimenter zusammenziehen, dass sie näher habe, und auf dass, wenn nöthig, gleich hinmarschiren kann.

Weisungen [BIeinotizen] für die Antwort; auf dem Rande des Berichts.


10821. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON WEDELL.140-1

Rohnstock, 31. März 1759.140-2

Wenn sich der Feind dortiger Orten gegen Euch stark versammeln sollte, so könnet Ihr die Garnison zu Hirschberg noch gleich an Euch ziehen, als welche Ich bereits avertiret und beordert habe. Da Ich vernehme, dass sich der Feind bei Trautenau stark versammelt, so marschire Ich morgen nach Bolkenhain, wo Mein Hauptquartier sein wird, und lasse die Regimenter alle vorrücken, um mehr à portée zu sein.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Wedel'schen Familienarchiv zu Ludwigsdorf in Schlesien.


10822. AU LIEUTENANT-COLONEL D'O, VICE-COMMANDANT A GLATZ.

<141>

D'O berichtet, Glatz 30. März, über die Rüstungen der Oesterreicher in Böhmen. Das Corps des Generals von Harsch werde bei Eger verwendet werden. Die grosse Armee sei im Begriff, bei Turnau sich zu versammeln. Die Generale Laudon und Beck würden besondere Corps erhalten. Man sende Mehl nach Nachod und Hafer nach Braunau.

Rohnstock, 31 mars 1759.

Je viens de recevoir votre lettre du 30 de ce mois, et vous sais gré des nouvelles que vous me marquez, qui me paraissent être aujourd'hui plus sûres et plus vraisemblables que celles qui les ont

 

devancées, et que tout ce que j'ai appris jusqu'à présent. Au surplus, donnez-vous toutes les peines possibles pour m'informer, avec autant de justesse qu'il vous sera possible, de ce qui se trouve de troupes ennemies aux environs de Landshut,141-1 et si ces troupes sont nombreuses ou non.141-2

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.


10823. AN DEN OBERST VON HACKE, COMMANDANTEN VON GLOGAU.

Rohnstock, 31. März 1759.

Ich werde morgen ein Mouvement mit der Armee vorwärts machen, Ich muss auch die Garnison zu Liegnitz an Mich ziehen, indem es scheinet, als wenn der Feind intentioniret ist, bald was zu unternehmen. Ich habe inzwischen Artillerie, Pontons, Rekruten und allerhand dergleichen mehr unterwegens. Im Fall nun die Wege in Schlesien und Eurer Orten durch Einbrechen feindlicher Partien unsicher werden sollten, so sollet Ihr alles vorgedachte, so von Berlin aus unterwegens ist, nach Glogau an Euch ziehen und deshalb alsdenn sogleich den Weg auf Crossen als auch auf Frankfurt sicher avertiren lassen. Ihr müsset jedoch in dem Fall so agiren, wie es die Umstände mit sich bringen: denn bleiben die Wege sicher, so lasset Ihr alles ordentlich gehen; sonsten aber und bei einiger Unsicherheit müsset Ihr alles an Euch ziehen und an Euch behalten oder auch sehen, dass Ihr es sicher nach Breslau schicken könnet.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10824. AN DEN OBERST VON HACKE, COMMANDANTEN VON GLOGAU.

Rohnstock, 1. April 1759.

Ich habe Euren Rapport vom gestrigen Dato sogleich erhalten und danke Euch vor die darin gegebene Nachrichten. Da nach solchen die Russen erst anfangen, in Posen und der Orten Magazins zu machen, so muss Ich anstehen, was hinzuschicken, bis die Magazins erst wirklich gemachet worden sind; denn wenn Ich vorhero was hin detachire, ehe die Magazins fertig, so würde es nicht der Mühe lohnen und gehen wie vorhin.141-3 Wenn aber ihre Magazins erst völlig oder fast fertig sein werden, welches Ihr hoffentlich bald erfahren und Mir in Zeiten davon avertiren werdet, alsdenn werde Ich mit Succès dahin schicken können.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalslabs zu Berlin.

<142>

10825. AN DEN GENERALMAJOR FREIHERRN VON REBENTISCH.142-1

Rebentisch meldet in einem zweiten142-2 Bericht, Landshut 31. März, die Kundschafter hätten ihm angezeigt, dass die Oesterreicher nach ihrer eigenen Aussage den 1. April eine Generalbewegung von ihrer Seite vermutheten.

[Rohnstock, 1. April 1759.]

Wenn Ich näher heranrücke, Zieten auch, [so] hat [es] gar nichts zu sagen. Dass sie just heut was thun werden, ist nichts; Aprilfisch, viel weiter wird nichts draus werden vor jetzt.

Weisungen [Bleinotizen] für die Antwort; auf der Rückseite des Berichts.


10826. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON WEDELL.142-3

Rohnstock, 1. April 1759.

Ich habe Euer Schreiben vom gestrigen Dato erhalten, und dienet Euch darauf in Antwort, wie Ich schon ehegestern Abend die Ordre an den Generalmajor von Lattorff zu Hirschberg ergehen lassen, dass solcher als gestern von dar aufbrechen und mit dem Regiment von Prinz von Preussen nach Wüste-Röhrsdorf142-4 marschiren, auch sich bei Euch melden soll; und da Ich zugleich befohlen, dass das Regiment von Itzenplitz wieder zu Hirschberg einrücken soll, so habe Ich gestern Abend die Ordre an den Commandeur der Garnison zu Hirschberg abgeschicket, dass auf das erste Avertissement, so er von Euch erhalten wird, er gleich mit der Garnison zu Euch stossen soll.

Von der Oesterreicher Vorhaben glaube Ich so viel einzusehen dass sie sich dorten in ein starkes Lager werden setzen wollen und probiren werden, ob wir den Posten, wie anno 1745,142-5 abandonniren wollen; und wann sie sehen, dass solches nichts ist, so werden sie stehen bleiben, indess aber die Belagerung von Glatz vornehmen; dahero Meine grösseste Attention sein wird, dass Ich suchen werde, nach Wartha frei zu haben.

Friderich.

P. S.

Ich erhalte sogleich Euer Schreiben vom 1. dieses, wovon zufrieden bin. Wenn es nöthig und Ihr es vermeinet, so kann Ich auch heute noch weiter marschiren; wenn Ihr Mich dorten nöthig habet, will Ich bald da sein und nur Eure Nachricht deshalb erwarten.

Nach der Ausfertigung im Wedetl'schen Familienarchiv zu Ludwigsdorf in Schlesien.

<143>

10827. AN DEN GENERAL DER INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.143-1

Rohnstock, 1. April 1759.143-2

Weil die grosse feindliche Armee allen Meinen Nachrichten nach sich bei Trautenau stark zusammenziehen und Miene machen soll, über Landshut und Friedland was auf Schlesien zu versuchen, so marschire Ich heute nach Bolkenhain und lasse die Regimenter vorrücken, um à portée zu sein.

Ich glaube indess, dass das Hauptdessein der Oesterreicher auf Glatz gehet; daher Ihr auf die Leute bei Zuckmantel und Ziegenhals, so 10 Regimenter sein sollen, ein wachsames Auge zu halten habet. Ich halte dafür, sie werden sich bei Wartha setzen wollen, um die Belagerung von Glatz zu decken und Mich davon abzuschneiden. Ich habe daher Lust, und wird es vielleicht noch heute geschehen, einen General mit 5 Bataillons ohngefähr der Gegend zu schicken, um sich bei Wartha zu setzen.

Friderich. J'enverrai, peut-être demain, un corps pour prendre les hauteurs en delà de Wartha, pour être le maître d'y passer, si cela est nécessaire.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Der Zusatz eigenhändig.


10828. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.143-3

Rohnstock, 1er avril 1759.

Lorsque j'étais au point de marcher d'ici à Bolkenhain, parceque, selon tous les avis, la grande armée ennemie s'assemble en force auprès de Trautenau, faisant mine de vouloir tenter une entreprise sur la Silésie, j'avais la satisfaction encore de recevoir la lettre de Votre Altesse du<144> passé. Selon les belles dispositions que vous venez de marquer avoir faites pour votre entreprise,144-1 elle ne saura que succéder absolument; mais ma grande curiosité est d'apprendre par vous toute l'étendue du succès que vous aurez eu, car je conviens que cela dépend du hasard.

Quant à ce qui me regarde, je crois pénétrer que les Autrichiens ont envie de faire le siège de Glatz; aussi je prends actuellement tous mes arrangements pour m'y opposer. Il est très certain que la campagne commencera à présent bientôt ici, ainsi que vous apprendrez en peu des nouvelles de notre part. Je souhaite qu'elles soient bonnes et heureuses. En attendant, votre diversion nous rendra le plus grand service contre l'ennemi.

Je suis en pleine marche pour Landshut, je ne sais ce que l'ennemi entreprendra, mais vous pouvez compter que nous ne lui aplanirons pas les chemins. Mon frère me marque que les Autrichiens sont poussés jusqu'à Coulenbach;144-2 ainsi je ne crains plus pour vous que les ouvrages de Hanau et Francfort-au-Main. S'il est possible que vous les débusquiez de là, c'est un coup de maître.

Federic.

Das Hauptschreiben nach dem Concept. Der Zusatz eigenhändig auf der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.144-3


10829. AN DEN GENERALMAJOR VON PUTTKAMMER.144-4

Bolkenhain, 1. April 1759.

Da Ich wegen der Mouvements der feindlichen grossen Armee bei Trautenau von Rohnstock aufgebrochen und heute hieher marschiret bin, auch die Regimenter Meiner Armee vorrücken lassen, desgleichen die Posten von Löwenberg, Greifenberg und der Orten näher herangezogen habe, Mich aber weiter nach Landshut ziehen werde, so supponire Ich, dass in der Zeit, da Ich hier agiren werde, der Feind in der Lausnitz einen Einfall thun wird. Ich lasse Euch also bis dato auf Eurem Posten stehen, damit Ihr alle Mouvements des Feindes der Orten von weitem genau observiren und von allen und jeden Vorfallenheiten deshalb sowohl Meinen Bruder, des Prinz Heinrichs Liebden, auf Dresden, als auch Mich hieher genau davon avertiren sollet. Die Mouvements, so der Feind gegen Dresden machen wird, seind nicht die gefährlichsten, von welchen auch sonsten Mein Bruder hoffentlich dorten Nachricht bekommen wird ; daferne aber der Feind sich zwischen Görlitz und der schlesischen Grenze nach der Gegend von Kottbus und Peitz ziehen möchte, da kann Mein Bruder keine Nachricht davon haben, also muss<145> dieses eine der grossesten Attentions sein, so Ihr in der Zeit dorten haben müsset, um gedachtes Meines Bruders Liebden davon in Zeit und sogleich zu avertiren, auch Mich davon zu benachrichtigen. Alles dieses recommandire Ich Euch auf das höchste.

Friderich.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


10830. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Bolkenhain, 2 avril145-1 1759.

Votre rapport du 24 de mars m'a été bien rendu. Par lequel j'ai [vu] avec une satisfaction très sensible la manière obligeante avec laquelle le prince Louis a bien voulu se prêter à la demande que je lui ai fait faire par vous,145-2 et dont vous ne manquerez de lui assurer de ma parfaite reconnaissance. En attendant, la chose la plus pressante à présent c'est bien cet officier,145-3 et qu'il écrive bientôt pour avoir la permission du général-feldmaréchal Fermor de faire la campagne en volontaire auprès de l'armée de Russie.

Au surplus, comme votre relation ne m'offre rien d'ailleurs qui demandât quelque réponse de ma part, je vous dirai seulement que, mon frère le prince Henri en Saxe ayant entrepris quelque expédition par quelque corps de mes troupes sous ses ordres sur celles d'Autriche qui s'étaient postées à Saalfeld et aux environs en deux corps, et qui étaient composées des régiments de Salm, de Colloredo, Maréchal,145-4 Platz, Sincère, Gyulay, 2 régiments de Würzburg, 1 de Mayence, de celui de Hadik et à 2000 des pandours, [ils] les ont chassés de là jusqu'au delà de Culmbach en Franconie, en faisant quelques cents de prisonniers sur eux et en leur prenant quelques magasins à Saalfeld et à Hof de pains et d'autres provisions. Voilà, d'un autre côté, le prince Ferdinand en expédition contre les Français et les troupes des Cercles dans le pays de Hesse, dont je me promets bien de succès, de sorte que, s'il ne se verra pas arrêté par la forteresse de Hanau, il pourra bien chasser les Français au delà du Rhin. Ce qui ne laisse que d'être bien favorable à la bonne cause commune à l'ouverture de la campagne.

J'attends votre rapport sur votre nouvel correspondant en France, pour juger de son savoir-faire; ce qui m'importe le plus de savoir à présent, c'est si le crédit de la Pompadour se maintient toujours au même degré, et si celui du duc de Choiseul se maintiendra.

Federic.

Nach dem Concept.

<146>

10831. AU LIEUTENANT-COLONEL D'O, VICE-COMMANDANT A GLATZ.

Bolkenhain, 2 avril 1759.

Der König dankt für die unterm 1. April übersandten Nachrichten.

J'ai détaché 5 bataillons vers Wartha,146-1 en cas que l'envie prît à l'ennemi de tenter quelque chose sur Glatz, afin d'avoir toujours la communication ouverte. Je ne suis point déterminé de laisser là ces bataillons; je me dirigerai aux mouvements de l'ennemi, afin de les y laisser ou de les retirer.146-2

Selon nos nouvelles, l'ennemi fera ses grands efforts de Kceniggraetz, et je m'attends de jour en jour d'apprendre avec certitude vers où ils voudront à la fin éclater.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.


10832. AN DEN GENERALMAJOR FREIHERRN VON REBENTISCH.

[Bolkenhain, April 1759]146-3

Will bei jetzigen Umständen parier de tête, dass die Leute nichts entrepreniren werden. Fouragiren können sie nicht bei jetziger Jahrzeit; aus Trautenau ist ihnen die letzte Fourage gebracht. So kann die jetzige Demonstration höchstens fünf Tage dauren, da man sehen wird, was es ist.

Im übrigen wüsste, dass auf unserer rechten Flanc Oestreicher, Franzosen bis an den Main gejaget worden: also wird es eine grosse Influence in den Sachen gew[irket] haben. — Von Russen positive Nachricht, dass nicht vor Ende Juni agiren können; also wird das noch viel Entscheidung in allen den Sachen machen.

Weisungen [Bleinotizen] für die Antwort; am Rande des Berichts von Rebentisch, Landshut 2. April.


10833. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Bunzlau,146-4 3 avril [1759].

J'ai pris, mon cher ami, tous les arrangements que vous proposez. Ramin sera vers les trois heures de l'après-midi à Wartha146-5 et le général<147> Seydlitz avec 5 régiments de cavalerie aux environs de Frankenstein, d'où il vous écrira, et par où nous pourrons avoir des nouvelles de tout ce qui se passe. Je ne crois pas que l'ennemi tentera quelque chose du côté de Landshut, à moins que je ne m'affaiblisse trop. A dire vrai, la saison est bien peu avancée pour agir, mais, si je parviens à prévenir à présent les desseins de l'ennemi, ce sera autant de gagné; reste à voir comme nous nous tirerons ensuite d'affaire.

Les Français, Autrichiens et Cercles ont été chassés de la Franconie; le prince Ferdinand les poussera vivement. Cela nous donnera de la tranquillité pour notre droite, reste à voir comme la gauche s'en tirera. Il faudra être bien alerte et compasser tous nos mouvements, pour ne nous point laisser prévenir et pour aussi ne nous point découvrir mal à propos.

Adieu, mon cher ami, je vous embrasse. Quand cette chienne de vie finira-t-elle!147-1

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.


10834. AN DEN GENERALMAJOR VON PUTTKAMMER.

Bolkenhain, 3. April 1759.

Er soll was gegen Naumburg und Bunzlau detachiren, um den Feind wegzujagen. Ob er meinet, dass er mit 1500 Pferde dastehet, um sich in die Hosen zu kratzen? Er soll um sich greifen und nicht faulenzen.

Friderich.

Eigenhändige Resolution. Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.147-2


10835. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Bolkenhain, 3 [avril 1759].

Il me vient une idée dans la tête que je vous communique, mon cher, telle qu'elle est née dans mon cerveau, pour voir s'il y aura moyen de l'exécuter.

La voici. Vous voyez le nombre d'ennemis que j'ai, et les forces qu'ils rassemblent; ils diffèrent encore de m'attaquer, peut-être à cause que la saison n'est pas assez avancée. Cela me donne envie, si cela est possible, de déranger leurs projets, soit d'un côté soit d'un autre.

Je ne puis rien opérer ici, je peux chasser des troupes jusqu'à une certaine distance, mais non pas détruire des magasins. Cela m'a<148> donné l'idée d'agir en Haute-Silésie, de leur ruiner les magasins de Troppau et de Hof, si cela est possible. Je vous prie de m'en dire votre avis. Vous avez 15 bataillons, j'en pourrai encore joindre 7 et 5 régiments de cavalerie. Mandez-moi ce que vous en pensez, car je ne suis pas instruit du détail des Autrichiens de votre côté. Si cela pouvait se faire, nous gagnerions deux mois ou trois mois de repos de ce côté-là, ce qui serait un grand article; et nous vengerions certains affronts148-1 qui me pèsent encore sur le cœur. Votre réponse déterminera mon parti, et cela pourra se faire bien vite.

Adieu, mon cher ami, je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.


10836. AN DEN GENERALMAJOR FREIHERRN VON REBENTISCH.

[Bolkenhain, April 1759.]148-2

Ich schicke 5 Escadrons von Zieten, um dort die Patrouillen zu thun, und die Bataillons und Regimenter stehen also hier, dass in kurzem hinkann; also, wenn was wäre, nur gleich avertiren; Mich gleich in Marsch setzen.

Von die Husaren, die Excès begangen, Kriegsrecht halten: einen aufhängen, der andere Spiessruthen. Officier, der Patrouille gethan, kann Arrest setzen. Br[av] strafen, kurz halten, auch M[einen] Brief vorlesen.

Weisungen [Bleinotizen] für die Antwort; auf der Rückseite148-3 des Berichts von Rebentisch, Landshut 3. April.148-4

<149>

10837. AN DIE ETATSMINISTER GRAF PODEWILS UND GRAF FINCKENSTEIN IN BERLIN.

Podewils und Finckenstein berichtet, Berlin 31. März, der kriegsgefangene russische Generallieutenant Graf Czernitcheff149-1 habe ihnen eine Denkschrift des russischen Kanzlers Grafen Woronzow übergeben, den Vorschlag enthaltend, ein Kartell zur Auswechselung der Gefangenen zu errichten. Czerrnitcheff hege den Wunsch, bald ausgewechselt oder auf Ehrenwort nach Russland entlassen zu werden, er verheisse, „de se servir de sa liberté pour accélérer la conclusion du cartel“ .

[April 1759.]

Ihm sagen, Ich will wohl die Complaisance] haben, ein Concert zu entriren, wegen Kartell consentiren; aber so press[ant] sei nicht, dass Jemand hingehet. Auf den Fuss wie mit Oesterreich accordiren,149-2 und will Gen[eral] ernennen.

Weisungen [Bleinotizen] für die Antwort; auf der Rückseite des Gesuchs.


10838. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.149-3

Bolkenhain, 4 avril 1759.149-4

Comme je viens de recevoir une pièce assez curieuse et intéressante touchant les conférences qu'on a eues à Vienne pour convenir d'un plan d'opérations de campagne contre nous, qui m'a été communiquée d'une assez bonne main,149-5 je n'ai pas voulu tarder de vous en faire communication par la copie ci-close, quoique pour votre direction seule.

La pièce que je vous envoie est curieuse et véridique, mais je regrette qu'il y manque la conclusion du résultat du conseil de guerre; cependant, je vois que Leopold a marqué son quartier général à Münchengrœtz, ce qui désigne ses projets sur la Lusace. Il ne m'empêchera point d'y entrer, si mon année y est nécessaire; mais cela me dérangera beaucoup par rapport à la Silésie, de sorte que je serai obligé à bien compasser mes mouvements, surtout lorsque les Russes s'en mêle<150>ront: nous marchons sur des précipices et entourés d'abîmes; si nous nous en tirons, ce ne peut être que par un heureux hasard.

Adieu, cher frère, je vous embrasse.

Federic.

Des Königs von Preussen Armee150-1 ist mit nichten anders zu Grunde zu richten als durch Surprisen, oder dass man den Könige obligire, die Armee in kleine Corps zu vertheilen, welche man nach einigen Intervallen en detail ruiniren muss.

Meine Meinung wäre dannenhero, dass wir dieses Jahr mit drei Corps auf dem Kriegestheatro erscheinen müssen.

Das erste müsste in Oberschlesien employiret werden, welches einigermaassen considérable sein müsste, damit es vollkommen offensive gehen, Belagerungen unternehmen und gegen einen feindlichen Succurs sich setzen könnte, damit man nicht gezwungen wäre, eine Entreprise, wie vor dem Jahre geschehen, zu abandonniren,150-2 welche doch so leichterdinges nicht wieder entamiret werden könnte.

Das zweite Corps müsste man an denen Gebirgen, auch in dem Glatzischen agiren lassen, welches zwar alles, so viel wie möglich, unternehmen muss, jedoch sein Augenmerk darauf richten, dass es bloss so viele Jalousie verursache, als des Feindes Attention mit sich bringen wird.

Das dritte und welches das Hauptcorps sein müsste, müsste seine Operationes anfangen mit einem schleunigen Marsch nach der Lausnitz und Sachsen, um dem Könige mit der sächsischen Armee die Communication zu benehmen, auch der Prinz Heinrich'schen Armee je eher je besser auf den Hals zu gehen, als der König diese so leichterdinges nicht secundiren wird können, da derselbe in Schlesien alle Hände voll zu thun bekommen solle. Mit grossen Armeen darinnen zu agiren, wäre nicht rathsam, indem man150-3 das Land, welches schon soviel gelitten und wir dasselbe Sr.150-4 Majestät der Kaiserin dieses Jahr gewiss übergeben wollen, gänzlich zu Grunde gerichtet werden müsste.

Worauf der Feldmarschall Neipperg mit einem sehr gravitätischen Ton erwidert:

Die Behendigkeit des Königs von Preussen ist uns bekannt, und wir haben leider die Exempel, dass die eilfertige Märsche und Bewegungen seiner Armee meistentheils alle bis anhero gefassten Concepte verdorben haben. Es ist dannenhero kein anderes Moyen übrig, als dem König mit der gesammten Macht zu Halse zu gehen, die Communication aber dergestalt zu observiren, damit nicht ein Corps davon attaquiret und zu Grunde gerichtet werde.

Ein Corps in Sachsen wäre dannenhero ganz gut, um die Communication beider Armeen abzuschneiden; es müsste sich aber doch, so viel möglich, an die andern, so in Schlesien stehen, halten. Eines könnte man durch das Gebirge brechen lassen; eines müsste durch Oberschlesien seinen Marsch richten, welches durch ein kleines Corps indessen Neisse ganz wohl observiren könnte. Das vierte, welches beträchtlich sein müsste, seind unsere russischen Bundesgenossen, welche durch Polen marschiren und Schlesien forciren können. Der Hauptarticul ist, den Marsch dieser vier Armeen dergestalt einzurichten, dass sie auf einmal agiren und den König in die Mitte zu nehmen suchen müssten. Es würde demselben, so gross auch seine Aussicht ist, beschwerlich fallen, sich aus dieser Affaire zu ziehen, und da er ohnumgänglich schlagen müsste, man auch eher vermuthen kann, dass es vor die kaiserlichen Truppen gut als übel ausschlagen muss, so könnte ich nicht ein einziges Moyen entgegen sehen, wie und auf was Art, auch wohin der König seine Retraite nehmen wollen. Ich wollte alles daran setzen, dass, wenn dieser Coup ordentlich und wohl überleget executiret<151> wird, die Kaiserin in ein paar glücklichen Stunden dahin kommen kann, welches derselben durch so verschiedene Évènements so beschwerlich gemachet worden.

In der zwischen dem Feidmarschall von Neipperg und von Daun gehaltenen Conferenz sind viele Widersprüche vorgewesen und solche fast fruchtlos abgelaufen.

Das Hauptschreiben nach der Ausfertigung; der Zusatz eigenhändig.151-1 Die Beilage nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


10839. AN DEN GENERAL DER INFANTERIE MARKGRAF KARL.

Bolkenhain, 4. April 1759.

Ew. Liebden haben aus der abschriftlichen Anlage151-2 zu ersehen, was Mir der p. von Pawlowsky von der aufgehobenen Commission zu Jägerndorf wegen Auswechselung derer Kriegesgefangenen151-3 gemeldet hat. Ich mache Ew. Liebden solches nur zu Dero Information bekannt, weil Meine Intention ist, dass Dieselbe vor Sich und unter Dero Namen an den östreichschen Feldmarschall Graf von Daun, und zwar in ohngefähr nachstehenden, dabei auch etwas energiquen und fieren Terminis, fordersamst schreiben sollen:

Wie dass wir unsererseits bisher das getroffene Kartell exacte gehalten und observiret hätten; da man aber ihrerseits auf einmal und auf eine ganz ungewöhnliche Art ihre Commissarien von der Auswechselungscommission zu Jägerndorf retiriret habe und es dadurch schiene, als ob man das Kartell auf einmal aufheben wolle, so müsse uns der gleichen ungewöhnliche Procédés151-4 um so mehr befremden, da man ihrerseits nicht nur noch so beträchtliche restirende Summen herauszubezahlen schuldig geblieben, sondern auch noch ganz considérable Rechnungen, die noch nicht gänzlich liquidiret wären, rückständig wären. Ich hätte dannenhero Ew. Liebden befohlen und aufgetragen, dass Dieselbe an ihn eine Abschrift von denen sowohl liquiden Posten als noch nicht liquidirten Rechnungen (worunter Ich diejenige verstehe, so hierbei lieget,151-5 und wovon Ew. Liebden eine Abschrift151-6 mitzuschicken haben)<152> [sendeten], um den Feldmarschall Daun zu fragen, ob man ihrerseits solche bezahlen wolle oder nicht. Nicht weniger wäre Ew. Liebden von Mir aufgetragen worden, von gedachtem Feldmarschall eine positive Erklärung zu fordern, ob man ihrerseits wegen des getroffenen Kartells ihre gegebene Parole und gemachte Conventiones, wie es in allen Kriegen unter gesitteten Nationen üblich und wie es alles Völkerrecht erforderte, weiterhin de bonne foi halten und observiren, oder ob man dorten von den Gedanken wäre, davon abzugehen und es zu brechen. Ueber welches alles Ew. Liebden des Feldmarschalls positive und zuverlässige Antwort erwarteten.152-1

Diesen Brief haben Ew. Liebden dem Feldmarschall Daun nach Münchengrätz zu adressiren.

Friderich.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


10840. AU LIEUTENANT-COLONEL D'O, VICE-COMMANDANT A GLATZ.

Bolkenhain, 4 avril 1759.

Der König dankt für die am 3. April übersandten Nachrichten; er versichert, dass er über den geheimen Correspondenten, von dem d'O bedient wird, Stillschweigen beobachten werde.

Comme il faut que le général-major de Ramin soit déjà aujourd'hui dans votre voisinage, et que le lieutenant-général de Seydlitz soit de même sur les lieux que je vous ai déjà marqués,152-2 ainsi vous n'aurez rien à appréhender du jour au lendemain. D'ailleurs, quand vous prendrez en considération qu'on a destiné le quartier du maréchal Daun à Münchengrætz, vous en jugerez que l'ennemi ne commencera par ses opérations de demain, mais qu'il faut attendre que ses préparatoires soient faits. Nonobstant cela, vous tâcherez de vous emparer de toutes les denrées et provisions dans la comté tout alentour de Glatz, et cela autant que vous pourrez avoir nécessaire dans la forteresse, pour la subsistance en vivres.

Ici et à Landshut, il n'y a rien à craindre de l'ennemi, qui, au contraire, est sur la défensive et fait faire des abatis.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.


10841. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

[Bolkenhain,] 6 [avril 1759].

Vous me faites une réponse normande, mon cher ami. Je vous demande s'il y aurait quelque chose à faire chez vous,152-3 et vous me<153> renvoyez à une expédition du côté de Trautenau, où certes il n'y a pas grand'chose à faire. Hé bien, quand je les aurai chassés au delà de Trautenau, qu'est-ce qui m'en reviendra, et où trouverai-je à vivre? Ce pays est mangé, et jusqu'à présent on n'y peut fourrager encore. Comment vivre, comment faire passer de la paille, de l'avoine, du foin et tous les diables par ces maudites montagnes? Voilà l'inconvénient, vous me ferez plaisir de résoudre cette difficulté.

Adieu, mon cher, je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiser). Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.


10842. AU LIEUTENANT-COLONEL D'O, VICE-COMMANDANT A GLATZ.

Bolkenhain, 6 avril 1759.

J'ai reçu votre lettre du 4 et ne doute pas que l'ennemi ne porte ses vues sur Glatz. Nonobstant cela, je ne me remuerai pas, avant que je n'apprenne qu'il y amène des canons, et alors je verrai les mesures que j'aurai à prendre.153-1

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.


10843. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON SEYDLITZ.153-2

Bolkenhain, 6. April 1759.

Ich habe Eure beide Rapports vom 5. dieses erhalten und gebe Euch darauf in Antwort, dass Ihr nur auf alles attent sein und fleissig zu berichten continuiren sollet. Inzwischen Ich Mich hier noch nicht rühren werde, weil Ich erst klarer sehen muss, was der Feind eigentlich machen will.

Mir nur von allem berichtet, mein lieber Seydlitz, ich lauere wie eine Katze auf der Maus.

Friderich.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.

<154>

10844. AN DEN GENERALMAJOR VON WEDELL.

Bolkenhain, 6. April 1759.

Der König dankt für die im Bericht, Ruhbank 5. April, übersandten Nachrichten.

Was die feindliche Truppen, so sich über Merzdorf und Ottendorf154-1 ziehen, und andere der Gegend anlanget, da glaube Ich, dass sie sich nach Neurode wenden und es auf Glatz losgehen werde. Inzwischen Ihr nur auf alles sehr attent zu sein und Mir von allem fleissig zu schreiben continuiren sollet.

Es gehet auf das Glatzische, aber es ist noch nicht Zeit, dass ich agire.

Friderich.

P. S.

Ihr sollet Mir auch recht schreiben, wie viel Ihr meinet, dass vom Feinde eigentlich bei Trautenau stehe, und ob es nicht angehe, dass man demselben was anhängen und die Hosen flicken kann.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Wedell'schen Familienarchiv zu Ludwigsdorf in Schlesien. Der Zusatz zum Hauptschreiben eigenhändig.154-2


10845. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Bolkenhain, 6 avril 1759.

La lettre que Votre Altesse m'a faite du 30 de ce mois,154-3 m'a été bien rendue. Ce que j'avais marqué de mes idées sur les opérations à faire de Votre Altesse154-4, n'a été fait que dans la supposition d'une bonne réussite dans vos opérations et pour vous marquer par là ce qu'il y aura à peu près à faire, toujours dans le cas que vous croyez que vous en saurez profiter. J'ai bien compris que vous ne serez pas à même d'entreprendre le siège de Wesel, sans avoir une artillerie anglaise suffisante pour une entreprise de cette sorte, et comme il faut pour cela un arrangement préalable avec l'Angleterre, voilà principalement ma raison pourquoi je vous en ai écrit, afin que vous puissiez songer à temps à un engagement préalable avec l'Angleterre pour ladite artillerie, pour que, quand vous verrez jour à aller à pareille entreprise.<155> tout soit déjà préalablement arrangé, afin de trouver d'abord ce qu'il faut pour une telle entreprise.

Quant à votre expédition présente, je vous souhaite mille et mille bonheurs et suis dans la forte persuasion qu'elle réussira certainement. Avec tout cela, je ne saurais me défendre de vous dire naturellement que je crains que la ville de Hanau arrêtera vos progrès, vu que les Français, à ce qu'on m'a dit, l'ont bien fortifiée, et que je comprends bien que, dans une expédition que la présente de Votre Altesse, l'on ne sache amener un assez grand train d'artillerie pesante, pour vous emparer de Hanau, à moins qu'il n'y ait une telle bredouille parmi les Français que vous sauriez l'entreprendre avec succès, ce dont je doute cependant. Mais, dans le cas aussi que vous ne saurez pas pousser votre expédition jusqu'à ce point, elle opèrera toujours un grand avantage pour la bonne cause commune, puisque par là l'ennemi se verra fort retardé et arrêté dans ses projets qu'il avait conçus; et je ne saurais pas désavouer que je vous ai la plus grande obligation du monde de ce que vous m'avez nettoyé mon flanc droit, au moins pour un couple de mois, ce qui n'aurait point été fait sans l'expédition de Votre Altesse.

Marschall est avec 36000 sur les frontières de la Haute-Silésie, Sincère155-1 et environ 24 000 hommes couvrent Trautenau et Braunau, Daun est avec la grande armée à Münchengrætz, et, outre cela, le corps de Serbelloni est aux environs d'Eger, Laudon à Kaaden, Kommotau, Teplitz avec 12000 hommes, Beck de Rumburg à Bœhmisch-Friedland avec 10000 encore, et une troupe de Russes est revenue à Posen.

Federic.

Das Hauptschreiben nach dem Concept. Der Zusatz eigenhändig auf der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalslabs155-2 zu Berlin.


10846. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A DRESDE.

Bolkenhain, 6 avril 1759.

J'ai bien reçu la lettre que vous m'avez écrite du 3 de ce mois, et approuve que vous fassiez parvenir à présent avec un compliment convenable à la jeune cour, par le confident dont je suis convenu avec vous, cette somme de 10000 écus en or que vous recevrez du ministre de Borcke, en conséquence de l'ordre que je vous ai déjà adressé pour lui,155-3 sans lui dire le moindre mot de l'usage que je vous ai ordonné d'en faire. Je présume que cette somme tirera, au moins pour quelque temps, ladite cour de ses besoins les plus pressants.

Quant aux nouvelles que vous avez ajoutées à votre lettre, il faut que je vous dise que, pour cette fois-ci, je ne les trouve pas bien authen<156>tiques; car pour ce qui regarde les Russes, ils n'ont jusqu'à présent que 30000 hommes à peu près en Prusse, dont ils ne sauront pas détacher en conséquence 40000; aussi tout ce qu'ils peuvent avoir envoyé vers les frontières, ne va que, tout au plus, au nombre de 10000 qui nous ne mettront pas tout-à- ait en peine. Les Bavarois me paraissent souhaiter des subsides156-1 et ne rien faire. Les Français ne peuvent leur en donner, les Autrichiens non plus, ainsi les Anglais s'en156-2 renchériront à juste titre.

Nach dem Concept.


10847. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Bolkenhain, 7 avril 1759.

J'ai reçu votre rapport du 27 de mars et vous sais bon gré des précautions à observer par rapport à l'officier hollandais en question,156-3 quand il arrivera à Hamburg. J'ai d'abord instruit en conséquence le sieur Hecht,156-4 qui ne manquera pas d'observer tout avec la dernière exactitude, comme je me flatte que de votre part vous préviendrez l'officier touchant les précautions à prendre pour voir et parler le sieur Hecht secrètement, et de sorte que Soltykoff156-5 n'en puisse rien soupçonner, et quant aux 3000 écus que je lui ferai payer à raison des frais de son voyage et autres dépenses, il les recevra en espèces de ducats d'or hollandais des mains propres du sieur de Hecht, sans qu'aucun banquier à Hamburg en sera mêlé.

Federic.

Nach dem Concept.


10848. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON MANTEUFFEL.156-6

Bolkenhain, 7. April 1759.

Es hat der Generallieutenant Graf von Dohna zwar vorhin gut gefunden, verschiedene von denen gefangenen schwedischen Officiers auf ihre von sich gestellete parole d'honneur zu beurlauben und nach Schweden reisen zu lassen; Ich habe Mich auch solches auf seinen erstatteten Bericht gefallen lassen. Ich will aber, dass Ihr nunmehro alle solche kriegesgefangene schwedische Officiers wiederum gehörig reclamiren und rappelliren,156-7 Ihnen auch eine gewisse Zeit determiniren<157> sollet, da sie sich wiederum zu Stettin gesteilen und bei dem Gouvernement daselbst angeben müssen,157-1 Wovon Ihr auch gedachtes Gouvernement benachrichtigen und demselben eine namentliche Liste mit Benennung der Regimenter, bei welchen sie stehen, communiciren sollet. Ihr habt dieses alles gehörig zu besorgen.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10849. AU LIEUTENANT-COLONEL D'O, VICE-COMMANDANT A GLATZ.

Bolkenhain, 7 avril 1759.

La lettre du 6 que vous m'avez faite, vient de m'être rendue. Je comprends très bien les mouvements que les Autrichiens font. Je ferai demain un tour à Landshut, je ne me précipiterai en rien, je crois cependant déranger leurs projets en quelque façon. Ils ont manqué un grand coup qu'ils auraient pu faire, et depuis que le général-major de Ramin est une fois sur son poste,157-2 je ne suis plus le moindrement en peine de la comté. Dans la situation, où je suis, mon attention principale doit être de ne pas venir ni trop tôt, ni trop tard, mais justement à temps.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.


10850. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON ZIETEN.157-3

[April 1759.]

Ich approbirte seine Disposition in allen Stücken;157-4 nur müsste er einen guten Grenadiermajor, als Nimscheffsky, aussuchen, um ihm dahin zu schicken, und ihm hinter ein Défilé placiren; hier würde er mit seinem Corps in die erste sechs Tage nicht gefordert werden.

Friderich.

Eigenhändige Weisung für die Antwort; auf der Rückseite des Berichts, Hirschberg 7. April.157-5

<158>

10851. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON MANTEUFFEL.

Bolkenhain, 8. April 1759.

Da Ihr jetzo in Abwesenheit, des Generallieutenant Graf Dohna158-1 das Commando bei der dortigen Armee führet, so avertire, erinnere und befehle Euch hierdurch, dass Ihr Euch bestens mit der Peenemünder Schanze158-2 eilen und sputen sollet, weil Ich Euch vorhersage, dass das dortige Corps zum allerhöchsten drei Wochen so stehen bleiben wird, wie es vorjetzo ist, nachher aber andere Mouvements werden gemachet werden müssen.158-3 Daher Ihr dann Eure Anstalten so machen müsset, dass, was dorten noch zu machen, bald geschehe; welches Ihr dann auch insonderheit mit wegen aller aus dem Mecklenburgischen noch zur Richtigkeit zu bringenden Sachen observiren und deshalb die Generalmajors von Kleist und von Stutterheim äusserst pressiren müsset. Was dann weiter zu thun sein wird, werde Ich Euch weiter schreiben; inzwischen Ihr Euch alles vorstehende wohl recommandiret sein lassen sollet.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10852. AU LIEUTENANT-COLONEL D'O, VICE-COMMANDANT A GLATZ.

Bolkenhain, 8 avril 1759.

J'ai reçu votre rapport du 7. Pour aujourd'hui au lendemain, puisque, selon la situation présente, il n'y aura point de péril pour vous, mandez-moi seulement tout ce qui se passe à vos lieux et ce que vous apprendrez. En attendant, ne vous faites point faire des illusions de l'ennemi; car, à ce que je commence à observer, tout le corps des ennemis depuis Trautenau jusqu'à Braunau ne va au delà de 20000 hommes; c'est pourquoi ils font tant de marches et de contre-marches, pour faire grande parade de ce qui peut-être n'est rien ou peu de chose.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.


10853. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON SEYDLITZ.

Bolkenhain, 8. April 1759.

Ich danke Euch sehr vor die Nachrichten in Eurem Rapport vom 7. dieses und sehe wohl, dass das von dem Feinde, so hier auf der Grenzen stehet, vor stärker passiren will, als es in der That ist. Ich gedenke jetzo auf Mittel, die vielleicht möglich sein werden, alles das zu derangiren.

<159>

Ich werde was in Oberschlesien tentiren lassen, um an einem Ort Luft zu machen, und dann hier und der ganzen Gegend herunter; dann wird das Projet der grossen Perruquen derangiret werden.

Friderich.159-1

Nach der Ausfertigung in der von Wallenberg'schen Bibliothek zu Landshut in Schlesien. Der Zusatz eigenhändig.


10854. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

8 avril [1759].

J'ai reçu, mon cher ami, votre réponse. Je conviens que l'expédition159-2 est difficile et incertaine; mais, d'un autre côté, je la trouve si nécessaire que je ne saurais la négliger: il faut l'entreprendre pour ne se pas laisser mettre la corde au col.

Je vous fournirai 5 bataillons et l'artillerie nécessaire, ainsi que les pontons; vous marquerez à Wendessen tout ce qu'il faut. Il faut prendre et le régiment de Bornstedt et de Mosel et de Brunswick et toute la kyrielle avec vous. J'ai 5 régiments de cavalerie tout prêts, mais que vous ne pourrez employer que pour passer l'Oppa, pour bloquer Troppau ou Jaegerndorf, et qu'il ne faut point mener du côté de Mora,159-3 dont159-4 vous ne pourriez vous en servir. Treskow pourra aussi être de l'expédition, d'autant plus qu'elle sert à couvrir sa forteresse.159-5 Dès que j'aurai réponse de Wendessen, je mettrai tout en branle, et dès que votre corps sera assemblé, vous n'avez qu'à opérer d'abord; car je vous dirai de plus que, dès que cela sera fini, je retirerai vos régiments que je vous envoie, ainsi que le canon que je vous prête, à moi, pour faire ici la même chose sur Nachod.

Vous avez 20000 hommes vis-à-vis de vous; nous en avons ici à peu près autant. Si nous chassons ces gens-là et leur dérangeons leurs vivres, Daun sera obligé de rechanger tout son plan; et voilà ce que nous voulons, et, d'ailleurs, de quelque côté qu'il se tourne alors, je serai en état de le suivre; ce que je ne saurais à présent, à moins de vouloir abandonner toute la Silésie.

Adieu, mon cher ami, faites tous vos arrangements; prompte réponse, et pour ce qui me regarde, je vous servirai de même avec la plus grande vigilance. Je vous embrasse.

Federic.159-6

Nach der Ausfertigung im Raiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.

<160>

10855. AU LIEUTENANT-COLONEL D'O, VICE-COMMANDANT A GLATZ.

Bolkenhain, 9 avril 1759.

Der König erklärt sich mit dem Inhalt der Berichte vom 8. April zufrieden.

Le calcul que vous avez fait de ce qui reste dans les environs de Politz et de Braunau,160-1 est exact. Ce que je voudrais savoir de vous, c'est s'il y a quelques troupes de l'ennemi auprès du Hummel;160-2 mandez-moi cela, dès que vous saurez le faire avec quelque exactitude.

Au surplus, jusqu'à présent, l'ennemi ne viendra pas encore à Glatz, et notre affaire sera si nous ne nous pourrons pas approcher, pour leur tailler de la besogne.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.


10856. AN DEN GENERALMAJOR FREIHERRN VON REBENTISCH.

[April 1759.]

So lange keine schwere Artillerie bei sich haben, ist es noch kein rechter Ernst; aber indess von die Regimenter, so sich nach Trautenau herunterziehen, habe auch aus dem Glatzischen Nachricht bekommen.160-3

Weisungen [Bleinotizen] für die Antwort; am Rande des Berichts von Rebentisch, Landshut 9. April.160-4


10857. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Bolkenhain, 10 avril 1759.

La lettre que Votre Altesse m'a faite du 3 de ce mois, m'a été bien rendue. Je La félicite de tout mon cœur des heureux commencements de Son expédition,160-5 mais mes vœux dont je L'accompagne, seront accomplis, quand vous saurez prendre le magasin de Friedberg et pousser jusqu'à Hanau. A dire ma peine, je ne crois pas que Votre Altesse saura mener Son expédition jusqu'à quelque chose de décisif, à moins que les Français ne fussent aussi insensés que de venir en avant<161> à votre rencontre: alors vous sauriez le plus beau coup qui pourra se faire.

Ici je tenterai quelque chose sur les Autrichiens entre ci et la fin de ce mois. Je ne saurais dire à Votre Altesse jusqu'où cela réussira; mais si la fortune bénira mes succès, alors cela me dégagerait de bien d'embarras.

Federic.

Nach dem Concept.


10858. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Hellen berichtet, Haag 31. März, secretissime : „J'ai parlé ce matin au prince Louis touchant la commission secrète.161-1 II me dit qu'il se persuadait de plus en plus que le sujet qu'il avait en vue, serait le plus propre qu'il puisse trouver ici; qu'il avait déjà concerté de loin la façon dont il devait prendre son congé pour un an, sous prétexte d'aller chez lui voir un vieux père; qu'il l'avait déjà fait prévenir de loin qu'il y aurait peut-être moyen de l'employer fort à son avantage; enfin, que lui, prince, le ferait venir chez lui en secret dans la journée d'aujourd'hui ou dans celle de demain matin, pour lui proposer l'affaire même, après l'avoir porté de s'en charger; qu'il se flattait de réussir, et que Votre Majesté aurait lieu d'être content du choix, du savoir-faire de l'officier et de sa prudence. Si le Prince le persuade, il sera à même de partir sans aucun délai.“

Quartier général de Bolkenhain, 10 avril 1759.

Votre rapport du 31 de mars m'est aujourd'hui bien arrivé, et de la façon que vous me faites espérer, je me flatte à présent d'avoir au plus tôt des nouvelles sur notre officier hollandais. Je souhaiterais même que, pour profiter d'autant plus du temps, cet officier écrivît d'abord de Hollande et avant son départ encore au maréchal comte de Fermor, pour avoir sa permission de faire la campagne en volontaire comme officier hollandais auprès de lui.161-2

Federic.

Nach dem Concept.


10859. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN ET AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

<162>

Knyphausen und Michell berichten, London 27. März, der französische Feldherr Graf Lally habe die Belagerung von Madras aufgehoben.161-3

Die Gesandten berichten weiter, dass die Uneinigkeit der Höfe von Turin und Neapel fortdauere,161-4 dass aber trotz der Bemühungen der Engländer der sardinische Hof aus Besorgniss vor der Eifersucht seiner Nachbarn sich zurückhalte. Briefe aus Frankreich versichern, „qu'on y est, depuis peu, extrêmement satisfait

Bolkenhain, 10. avril 1759.

Le rapport que vous m'avez fait du 27 mars, m'a été rendu, qui ne comprend que la seule bonne nouvelle que les Français ont échoué devant Madras, et que les Anglais se conservent sur Guadeloupe.

Mais, quant à vos nouvelles au sujet du roi d'Espagne, tout comme de Naples et de Turin, ces

des dispositions de la cour de Naples, et que les rois de France et de Naples se proposent d'avoir une entrevue à Lyon, au passage qu'on prétend que le dernier prendra par cette ville pour se rendre en Espagne. L'on veut aussi que la cour de Versailles ait fait faire des propositions à celle de Turin qui l'auraient extrêmement tranquillisée.“

choses me paraissent un furieux contre-coup qui ne laisse que d'augmenter nos embarras ou du moins ne les diminue point.

Federic.

Nach dem Concept.


10860. AN DEN GEHEIMEN COMMERZIENRATH VON REXIN IN KONSTANTINOPEL.

Hauptquartier zu Bolkenhain, 10. April 1759.

Il est arrivé que dans le mois de mars passé un de nos partis de hussards ont enlevé un courrier russien, le capitaine de Werden, adjudant du maréchal Fermor, que la cour de Pétersbourg avait dépêché à celle de Vienne, et qui, à son retour, fut pris aux frontières d'Autriche avec tout ce qu'il portait de dépêches et de lettres.162-1 En voici une qui avait été écrite d'un nommé Paul Lewaszow au grand-chancelier comte de Woronzow en langue russienne, et dont après une fidèle traduction en langue allemande voici le contenu mot à mot :

„In diesen Tagen ist ein Albanier, gebürtig aus der Stadt Skutari, bei mir gewesen, der mit der Nachricht als ein Expresser hiehergekommen ist, dass der Name Ihro Kaiserl. Majestät unsrer allerdurchlauchtigsten Monarchin in den dasigen Gegenden einen solchen Ruhm erlangt hat, dass die ganze albanische Nation, sowohl Christen als Mahometaner, wie auch Bosnien, Epirus und die Bardianer,162-2 einmüthig verlangen, sich dem gnädigen Scepter dieser Monarchin zu unterwerfen.

„Wenn dieses wirklich so ist, wie er es entdeckt hat und wie ich von vielen andern eben dergleichen gehört habe, so kann Russland mit leichter Mühe einen nicht kleinen Vortheil aus der Neigung dieser erwähnten Nationen erhalten; wenn es sich zutrüge, dass es mit den Türken in Krieg verwickelt würde, so würde es leicht ohne alle Hilfe seiner Alliirten zurecht kommen, weil diese Nationen Vor sich selbst im Stande sind, das ganze ottomanische Reich zu erschüttern, welches aus den Thaten des berühmten Skanderbeg162-3 zu sehen sehr leicht ist, der doch nur einige Theile Albaniens und Epirus beherrscht hat und sich doch der ganzen türkischen Macht entgegensetzen konnte, und von welchem alle Historien einstimmig sagen, dass, wenn er von den christlichen Fürsten nur eine kleine Hilfe bekommen hätte, er im Stande gewesen wäre, den Türken damals aus ganz Europa zu jagen.

„In dieser Absicht würde es nicht ohne Nutzen sein, eine besondre gewisse Person zu bestimmen, die in Affairen treu ist, ihr das erforderliche dazu zu geben, welche von hier gute Empfehlungsschreiben bekommen könnte in diese benannte Länder, die in eine genaue Verbindung treten möchte mit allen diesen Nationen, die unter der Türken Botmässigkeit stehen, und einigen andern Herren, die mit uns eines Glaubens und einer Sprache sind und gegen Russland eine unbeschreibliche Ergebenheit haben.

<163>

„Hiermit habe ich Ew. Hochgräfl. Excellenz ausführlich und unterthänigst berichtet, was vor ein grosser Vortheil vor Russland aus der Connexion mit diesen überaus tapferen Nationen entstehen könnte.

„Der Ruhm, der dem Namen Ew. Excellenz dadurch zuwachsen wird, wird auf die spätsten Nachkommen von Kind zu Kindeskindern unvergesslich bleiben. Ich bitte um gnädige Vergebung und wünsche alles hohe Wohlergehn, der ich die Ehre habe, mit der tiefsten Hochachtung zu verbleiben, gnädigster Herr, Ew. Hochgräflichen Excellenz unterthänigster und allergehorsamster Diener

Wien, 16./27. Februar 1759.

Paul Lewaszow.“

Das Original von diesem Briefe ist in unsern Händen.

Ich habe zwar von Euch nunmehro in vielen Monaten nicht die allergeringste Nachricht von Euch gehabt, Ich kann auch nicht wissen, ob Euch die verschiedene Briefe, Duplicata und Nachrichten, so Ich unter guten Couverten theils über Amsterdam, theils über Venedig nach der gewöhnlichen Aufschrift gehen lassen, Euch zugekommen seind, noch weniger habe Ich einige Nachrichten, mit was vor Success Eure Negociation gehet und ob Ihr Hoffnung habet, was auszurichten oder nicht. So habe Ich auch nicht die geringste Nachricht, ob der von Dresden aus um Weihnachten an Euch abgegangene Euch schon bekannte Expresse163-1 angekommen sei oder nicht. Um Euch vorstehendes alles aber zu schreiben, so lasse Ich dieses durch den engelschen163-2 Gesandten über Engelland gehen und hoffe, Ihr werdet solches aus den Händen von M. Porter empfangen.

Bei Erhaltung dieses Meines Schreibens werdet Ihr am besten urtheilen können, ob nach Situation derer Affairen Ihr von dem Briefe des Lewaszow zu Wien einigen Gebrauch bei der Pforte werdet machen können. Woferne Eure Actien noch einigermaassen bei derselben gut stehen, so sollte man glauben, Ihr würdet Euch durch Communication des Lewaszow'schen Briefes, mithin durch Entdeckung des darin enthaltenen Complots eine Mérite machen, die Pforte auch zugleich sehen können, was die beiden kaiserlichen Höfe vor Absichten gegen dieselbe führen, und dass, woferne sie nur erst in Teutschland freie Hände bekommen sollten, alsdenn es gewiss an die Pforte kommen und man solche zu demüthigen, wo nicht gar aus Europa zu verdrängen wird suchen und sie deshalb wird angreifen wollen.

Alles dieses aber muss Ich Eurer Einsicht und Ueberlegung überlassen.

Friderich.

Ihr werdet erachten, wie sehr Mich einmal wieder nach Berichten von Euch verlanget, und dass Ich wisse, woran Ich der dortigen Sachen wegen bin, und was Ich erwarten kann oder nicht.

Nach dem Concept.

<164>

10861. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

[Bolkenhain,] 10 [avril 1759].

Je vous envoie, mon cher, 16 canons, 8 pontons, 4 bataillons et 4 régiments de cavalerie. Tout cela sera le 13 à Neisse et le 15 au plus tard chez vous. J'ai donné ordre à Treskow164-1 de vous fournir 6 obus et, si vous le voulez, quelques mortiers.

Je conçois comme vous toutes les difficultés que vous rencontrerez dans votre chemin.164-2 Les hasards décideront de l'exécution; mais je suis forcé par les conjonctures de me prêter à bien des choses qui, dans d'autres temps, me répugneraient beaucoup. Il faut essayer l'affaire: si elle ne réussit qu'en partie, ce sera toujours un avantage qui les164-3 dérangera; si cela réussit tout-à-fait, ce sera admirable. Je ne me flatte de rien, et j'attends tranquillement ce que le hasard décidera de l'entreprise, sûr que vous ne négligerez rien, et que ce ne sera pas votre faute, si cela ne réussit pas.

Grant et Biilow vont avec ce corps. Vous aurez soin d'attirer à vous le régiment de Bornstedt et de Mosel.

Je vous dirai que, si vous êtes heureux, que je vous redemanderai, immédiatement après l'expédition finie, la cavalerie, les 4 bataillons de Biilow et 6 canons; qu'alors je me propose de tenter ici la même entreprise sur Nachod et Braunau, pour délivrer toutes les frontières de Silésie de corps si fort à portée d'entreprendre; de sorte que, si tout cela réussit, je pourrai me tourner avec mon armée sans crainte, soit contre les Russes, soit contre Leopoldus.

Vous comprenez donc que ce m'est une nécessité de prendre ces partis hasardeux, sans quoi je succombe et suis ruiné avant la motié de la campagne.

Adieu, mon cher ami, je vous souhaite mille bonheurs; je vous embrasse et suis tout à vous

Federic.

Daun veut agir au commencement de mai; il nous reste 20 jours. Si nous les employons bien, toute la frontière sera nettoyée.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.

<165>

10862. AN DEN GENERAL DER INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Bolkenhain, 11. April165-1 1759.

Ich habe Euer Schreiben vom 10. dieses erhalten und danke Euch vor die communicirte Nachrichten, worauf Euch in Antwort dienet, dass es Euer Spiel um so besser machen wird, wenn sich der Feind schon zusammenziehet und cämpiret, weil Ihr sie sodann auf einmal los werdet.

Alles, was Ich Euch zuschicke, ist bereits unterwegens, und werden die Regimenter ohnfehlbar den 15. dieses zu Euch stossen können und Ihr alles bei Euch haben.

Tant mieux, mon ami, que vous trouviez ces bougres rassemblés; plus tôt vous vous en tirerez.

Federic.

Mon neveu165-2 a fait trois régiments des Cercles prisonniers du côté de Meiningen et battu les régiments de Pretlack et Savoie, lequel a perdu deux étendards.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Die zwei Zusätze eigenhändig.


10863. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON SEYDLITZ.

Bolkenhain, 11. April 1759.

Ich danke Euch vor die unter dem 10. dieses Mir gegebene Nachrichten. Ich hoffe, dass wir das Projet165-3 so a tempo derangiren werden und es noch angehen wird, wie Ihr bald erfahren werdet.

Nun werden wir bald sehen, wie sich unser Glücke dies Jahr halten wird.

Friderich.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.


10864. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

[Avril 1759.]165-4

J'ai fait, mon cher, ce que j'ai pu pour vous envoyer des obus; mais cela m'a été impossible. Zieten en avait 6, les autres étaient à Landshut; j'en ai voulu tirer de Schweidnitz, il n'y en avait point, il n'y en a pas à Neisse non plus; de sorte que je vous conseille de prendre quelques mortiers de Neisse.165-5 Voilà tout ce que j'y sais. J'ai 5 petits mortiers; il m'est venu dans l'esprit de vous les envoyer; mais il est g heures, ils ne pourront partir que demain matin, mais, s'ils<166> partent demain, voilà le 13 à Schweidnitz, le 16 à Neisse, et cela viendra trop tard.

Je vous écris tout ceci, pour que vous ne croyez pas qu'il y a de ma faute, si je ne vous ai pas servi comme vous l'aurez désiré.

Adieu, mon cher, je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.


10865. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON TRESKOW, COMMANDANTEN VON NEISSE.

[April 1759.]

Ich gebe Euch auf [den] Bericht und Anfrage vom 10. dieses zur Antwort, dass Ihr denen Ordres des Generals von Fouqué überall folgen und gehorsamen müsset, als unter dessen Commando Ihr stehet.166-1 Die Umstände der Festung [seind] jetzo so, dass keine starke Garnison darin nöthig ist, so lange der General von Fouqué mit der Armee der Orten vorstehet, und brauchen auch inzwischen die Wachten nicht so stark an Mannschaften zu sein, wie sonsten, wenn die Gefahr näher ist. So könnet Ihr auch alles, was Ihr wegen der Festung zu bestellen [und zu] sagen habet, an den Oberstlieutenant von Neckern, Blan[cken]see'- schen Regiments bestellen und sagen, welcher ein tüchtiger [Mensch] und zuverlässiger Officier ist.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10866. AN DEN ETATSMINISTER GRAF FINCKENSTEIN IN BERLIN.

Bolkenhain, 11. April 1759.

Eichel übersendet ein nicht mehr vorliegendes königliches Antwortschreiben auf die Immedialeingabe des Bruders des Ministers, des Generalmajors Grafen Finckenstein.166-2

[Es] ist aus der darin angeführten Ursache die Sache bis dato nochin statu quo geblieben, obschon des Königs Majestät die gracieuseste Versicherungen, alles hiernächst in Ordnung zu bringen, gegeben haben. Das aber kann mir kühnlich die Freiheit nehmen, Ew. Excellenz vollenkommen zu versichern, dass der Cas, worüber Deroselben Herr Bruder so disconsoliret ist, weder einigen Unwillen, noch das geringste Missvergnügen des Königs gegen denselben, noch auch eine distinguirte Préférence des Herrn von Platen zum Grunde hat, sondern sich alles<167> in der Declaration, so des Königs Majestät bei Dero Zurückkunft von Zorndorf gethan, gründet, dass nämlich Sie, von dem Grade eines Obristen an, Sich an keinen Rang noch Ancienneté wegen derer Generals mehr binden, sondern darunter so nehmen würden, wie Sie glaubten, dass in gegenwärtigem Kriege es die Umstände und der Dienst erforderte. Welches Sie dermalen sowohl bei der hiesigen als sächsischen Armee und, wo ich nicht irre, auch Dohna'schen Corps bei der Parole publiciren lassen, damit in vorkommenden Fällen sich niemand darüber beschweren könne. Es hat dieses zwar anfänglich einige Motus gemachet; des Prinzen Karl von Bevern Durchlaucht seind auch darüber aus dem Dienst gegangen, des Königs Majestät aber haben Dieselbe eher verlieren, als darunter nachgeben wollen167-1 . . .

Eichel.

Nach der Ausfertigung.


10867. AU PRINCE FERDINAND DE PRUSSE A SCHWEDT.

Landshut, 12 avril 1759.167-2

Je ne saurais que vous remercier des deux lettres que vous m'avez écrites du 5 et du 9 de ce mois, par lesquelles vous continuez à me donner des nouvelles de l'état de votre santé, et je suis pénétré de chagrin que, bien loin de vous trouver soulagé, elle semble empirer. Je vous prie, mon très cher frère, de vous tranquilliser de ne pas être à même de pouvoir faire la campagne présente, l'état actuel de votre santé s'y opposant. Ce sont là des accidents auxquels est sujette la nature humaine, et je vous conjure de réfléchir que vous ne feriez que différer votre guérison en vous attachant trop à l'idée de votre situation présente. Soyez donc tranquille à cet égard, tâchez de regarder tout avec indifférence, afin de pouvoir vous flatter qu'à la venue de l'année prochaine vous pourrez d'autant mieux disposer de vous-même et de votre louable penchant. Je viens, au reste, d'écrire à Cothenius de vous aller trouver pour un couple de jours. Je suis avec l'amitié la plus tendre etc.

Ayez patience, mon cher, pourvu que vous ne mourriez pas, ce sera ce que vous pourrez faire de mieux; mais, pour Dieu! ne vous<168> chagrinez pas de choses qui ne sont pas en votre pouvoir d'empêcher. Si vous m'aimez, prenez soin de votre santé.

Federic.168-1

Nach der Ausfertigung im Königl. Hausarchiv zu Berlin. Der Zusatz eigenhändig. (Im Haasarchiv auch die Ausfertigungen der in den Anmerkungen erwähnten Schreiben.)


10868. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Landshut, 12 avril 1759.

Votre rapport du 3 de ce mois m'est bien entré.168-2 J'en approuve le contenu, mais il me semble que vous ne vous y soyez pas pris adroitement de faire partir l'officier en question à la sourdine de vos lieux; car il aurait mieux valu qu'il eût déclaré hautement et sans détour qu'il comptait faire la campagne en volontaire à l'armée russienne, et qu'il eût écrit de La Haye au maréchal Fermor, pour avoir la permission de s'y rendre.168-3

Federic.

Nach dem Concept.


10869. AU SECRÉTAIRE BENOÎT A VARSOVIE.

Landshut, 12 avril 1759.

J'ai reçu votre rapport du 4 de ce mois,168-4 et vous ne manquerez pas de faire un compliment convenable au sieur Gadomsky de ma part et de l'assurer de toute ma reconnaissance, quand l'occassion s'y présenterait; vous n'omettrez pas non plus de me faire parvenir sans délai<169> ce qui vous entrera ultérieurement de nouvelles sur le sort du marchand en question; aussi serez-vous fort attentif sur les allures des Russes et leurs mouvements en Prusse et en Pologne, pour m'en faire assidûment vos rapports.

Federic.

Nach dem Concept.


10870. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE VIERECK A COPENHAGUE.

Landshut, 12 avril 1759.

J'ai reçu votre dépêche du 3 de ce mois, et je pense de pouvoir vous dire à peu près le sujet sur lequel peut rouler l'envoi des courriers de France dont vous y faites mention, savoir que la France voudra tâcher d'animer la cour de Danemark à armer par mer. Ce n'est cependant là qu'une supposition, et vous continuerez d'être fort attentif pour en découvrir le vrai but.

Federic.

Nach dem Concept.


10871. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Landshut, 12 avril 1759.

Je vous ai envoyé, vous ai envoyé169-1 tout ce que j'ai pu, mon cher ami. Vous aurez 2 bataillons de Neisse et 2 de Bornstedt, 4 que je vous envoie. Mon détachement de Glatz169-2 m'a affaibli de sorte qu'avec prudence je ne pouvais envoyer davantage. J'ai ici le gros corps vis-à-vis de moi, et pour leur donner le change, je suis avancé ici169-3 avec tout mon monde, où j'attendrai tranquillement quelle sera votre fortune. Si elle est bonne, comme je le souhaite et l'espère, je pourrai ensuite avec votre secours déranger cette frontière-ci; mais, si cela ne réussit qu'en partie, je serai obligé de prendre mes mesures en conséquence.

Le prince Ferdinand continue à faire des progrès de son côté; ainsi que, si tout prospère, nous avons les coudées franches pour l'ouverture de la campagne, où les choses deviendront plus difficiles et plus sérieuses.

Adieu, mon cher, je vous embrasse de tout mon cœur, vous souhaitant mille prospérités et espérant d'entendre bientôt de bonnes nouvelles.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.

<170>

10872. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Landshut, 14 avril 1759.170-1

La lettre que vous m'avez faite du 9 de ce mois, m'a été rendue; sur laquelle je suis bien aise de dire à Votre Altesse que mon frère Henri a pris ses arrangements pour entrer le 15 de ce mois en Bohême par deux côtés différents, mais que cette expédition ne durera que jusqu'au 22 tout au plus, en suite de quoi il se pressera pour assembler son corps d'armée du côté de Zwickau et de Naumburg, où il a, en attendant, détaché le général-lieutenant Platen, afin qu'il prenne toutes les mesures pour s'opposer et pour nuire à l'ennemi.

A ce que mon frère m'apprend, l'armée combinée ennemie s'assemble autour de Bamberg. Si leur dessein est, comme il le paraît, de passer par le pays de Fulda pour marcher dans la Hesse, étant couverte à leur droite par la forêt de Thuringe, mon frère marchera dans le pays de Hesse et tâchera de les joindre le plus tôt possible. De cette façon-là-, vous n'aurez rien à craindre des troupes ennemies assemblées autour de Bamberg, et mon170-2 frère Henri, qui, sans doute, vous aura marqué déjà son dessein, non seulement vous épaulera, mais pourra mener les affaires à quelque chose de décisif par rapport à l'armée soi-disante de l'Empire.

Au surplus, je vous félicite de bien bon coeur, si les Français s'assemblent en force pour couvrir le magasin de Friedberg, puisqu'alors vous les trouverez ensemble et ils vous épargneront la peine de les chercher séparés et les combattre en détail. Enfin, je souhaite mille bonheurs à Votre Altesse et me flatte que dans peu vous entendrez parler du général Fouqué.

Federic.

Nach dem Concept.


10873. AU LIEUTENANT-COLONEL D'O, VICE-COMMANDANT A GLATZ.

Landshut, 15 avril 1759.170-3

Je vous remercie bien des nouvelles que vous m'avez marquées par votre lettre du 14. Le général Fouqué attaquera demain ou aprèsdemain de Ville, dont je me promets tout le bien possible, et alors il faudra voir quelle autre démarche nous aurons à prendre.

<171>

En attendant, je suis bien aise que les troupes ennemies font tant de marches et de contre-marches, j'en présume qu'ils sont confus pour ne pas savoir quel parti prendre. Continuez seulement de m'écrire toutes les nouvelles que vous aurez.171-1

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien (ebenda die in den Anmerkungen erwähnten Cabinetsbefehle).


10874. AN DEN OBERST VON PLATEN.171-2

[Landshut, April 1759.]171-3

Hat nicht zu besorgen, dass er wird attaquiret werden, die jetzige Umstände seind nicht [danach]. Conträr: die Leute seind sich vermuthen, dass sie von einem Augenblick zum andern von hier werden attaquiret werden; und dass Beck nach Neurode und Silberberg gewesen, ist pur, um zu erfahren, was hier passiret. Wird gewiss geschehen, dass ersten Tages Patrouille durchschickt, die aber sehr flüchtig und sich nirgend aufhalten wird. Die Panduren, so sich bei Weidenau zusammengezogen, werden höchstens morgen früh weglaufen, indem Fouqué das ganze Corps von Oberschlesien morgen attaquiren wird. Ich wollte wünschen, dass die Oesterreicher bei Silberberg durchkommen wollten: sehr übel an [die] Kost kommen! Da sind sie aber zu gescheut, das thun sie nicht. Indess sich nur von Bagage und dergleichen debarrassiren; die müsste jetzo nicht bei Regimenter sein, gehet nicht; und wenn was zu stark sollte aufn Hals kommen, dass er meinte, nicht widerstehen zu können, so hat er immer zwei Retraiten frei, die ihm nicht genommen werden können: die erste auf Schweidnilz, die andere auf Glatz, und ist Mir nur einerlei, welche er nimmt, wenn er meint, dass es nöthig; aber dazu kommt es ganz gewiss nicht.

Weisungen [Bleinotizen] für die Antwort; auf der Rückseite des Berichts vom 15. April.171-4


10875. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Landshut, 16 [avril 1759].

Nos ennemis, mon cher ami, ne s'attendent à rien moins qu'à ce qui va arriver.171-5 Je leur donne ici toutes les jalousies dont je suis capable; des régiments qui marchaient vers la Haute-Silésie, sont re<172>tournés à Kceniggraetz; en un mot, je vous seconde de tout mon pouvoir. Mon frère Henri doit aujourd'hui être entré en Bohême pour y faire un ravage;172-1 je tiens la grosse masse en suspens, et je me flatte que votre habileté, jointe à la sécurité de l'ennemi, vous procurera les succès les plus brillants.

Adieu, mon cher ami, je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.


10876. AU SECRÉTAIRE BENOÎT A VARSOVIE.

Landshut, 16 avril 1759.

Je vous enjoins par la présente de faire mesurer sous main, sans le moindre éclat et sans que personne ne puisse s'apercevoir de rien là-dessus, combien de pieds ou pas de largeur contient la Vistule auprès de Varsovie et de là à la distance de dix lieues plus bas vers Thorn. Il s'entend de soi-même qu'il ne saurait s'agir en cela de quelques pieds ou pas de largeur de plus ou de moins, et qu'on ne saurait s'en procurer une connaissance tout-à-fait et scrupuleusement exacte, mais il me suffira que je le sache à peu près.

Vous me garderez le plus grand secret sur cet ordre et y satisferez par votre rapport à moi seul le plus tôt que vous pourrez.

Federic.

Nach dem Concept.


10877. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON MANTEUFFEL.

Landshut, 17. April 1759.

Eure beide letztere Schreiben vom 10. dieses habe Ich erhalten, und bin Ich von der mit der feindlichen Garnison getroffenen Capitulation wegen Uebergabe der Peenemünder Schanze recht wohl zufrieden gewesen.172-2 Ihr habet auch ganz recht gethan, die gesammte Garnison als Kriegesgefangene nach Stettin abzuschicken, indem Ich aus denen Euch vorhin bekannt gemachten Ursachen172-3 nicht mehr convenable finde, ein oder andere von denen kriegesgefangenen schwedischen Officiers auf ihre parole d'honneur [zu entlassen],172-4 da sie solche, wie Ihr Mir<173> jetzo abermalen überzeugende Proben davon anzeiget, so gar schlecht zu beobachten, sich gar keinen Skrupel machen.

Es ist auch ganz recht, dass Ihr nur das Fort gänzlich rasiren lasset, wozu Ihr dann das dortige Landvolk employiren könnet, und Ihr damit um so viel eher zum Stande kommen werdet, als solches bei der letztern Einnahme173-1 ohnehin sehr delabriret worden. Es ist in jetzigen Umständen eine schlechte Bicoque, so nichts defendiret, wohl aber allemal embarrassiret und eine Garnison exponiret.

Die in der Schanze befindlich gewesene Canons habet Ihr sowohl als die Schwerinschen auf Stettin, und von dar, was metallene darunter seind, nach Berlin weiter bringen zu lassen, dem Generallieutenant von Rochow aber dabei zu schreiben, dass er alles, was kleines Zeug ist, nach Meiner Intention nur zum Einschmelzen gebrauchen lassen soll. Was aber Zwölfpfünder davon seind, solche könnet Ihr behalten, auch die Sechspfünder gegen Dreipfünder bei Eurem unterhabenden Corps austauschen. Alles übrige kleine Zeug, als Zweipfünder und dergleichen mehr, soll nur zu Berlin eingeschmolzen werden.

Was das Kartell mit denen Schweden betrifft,173-2 da bin Ich zufrieden, dass die Conferenzen deshalb zwischen denen Commissarien angetreten und das Kartell zur Auswechselung auf ein gewisses Geld par tête reguliret und dergestalt alles bis zu Meiner Ratification arrangiret werde; welchem ohnerachtet Ihr dennoch die kriegesgefangene schwedische Officiers, so auf ihre parole d'honneur vorhin reclamiret worden, noch reclamiren könnet, dass solche sich persönlich sistiren müssen.

Dieweilen auch nach dem mehrerern Einhalt Eures besonderen Schreibens vom 10. dieses der Capitän von Ehrengranat, sich, da er auf parole d'honneur als Kriegesgefangener zurückzugehen, Urlaub erhalten, dennoch, wider alles, was unter ehrliebenden Officiers der Gebrauch ist, von allerhand sehr präjudicirlichen Briefen, um solche heimlich mit durchzubringen, chargiret hat, so sollet Ihr solchen nur zu Stettin ferner, und zwar unter guter Aufsicht in genauem Arrest halten lassen, auch deshalb das nöthige an des General von der Infanterie Herzog von Bevern Liebden schreiben, die bei ihm gefundene Briefe aber, die ausserdem wenig releviren, könnet Ihr nur ins Feuer werfen lassen.

Was Ich Euch übrigens, jedoch hauptsächlich und vor allen Dingen, recommandire, ist, dass Ihr bei dem Commando über dortiges Corps eine scharfe und sehr exacte Disciplin, insonderheit aber bei denen preussischen Regimentern, halten sollet; denn es nicht erlaubet, noch kaum zu glauben ist, wie sehr diese Regimenter, als Ich solche im vorigen Jahre gesehen, sich wegen aller guter Ordnung, Disciplin und<174> Subordination relachiret haben.174-1 Dannenhero Ihr solche auf alle Weise wiederum retabliren und sie hereinbringen müsset; zu dem Ende Ihr sowohl den gemeinen Mann scharf unter der Disciplin und unter dem Stock halten lassen, als auoh die Officiers in der gehörigen Subordination und Ordre bringen müsset, so dass, wenn einer von ihnen etwas im Dienste und in der Subordination versiehet und fehlet, er sogleich und ohne einigen Scherz deshalb zu verstehen, davor angesehen und im Arrest gesetzet werden müsse; Ihr vor Euch aber sollet Euch, wenn was versehen worden oder wider den Dienst gehandelt wird, nicht sowohl an die Subalternen, als vielmehr an die Commandeurs halten und diese davor ansehen, dass sie nicht besser Acht geben und erstere in der gehörigen Disciplin und Subordination halten.

Alles dieses recommandire Ich Euch höchstens, denn Ihr Mir selbsten davor responsable bleiben sollet.

P. S.

Auch befehle Ich Euch hierdurch, dass Ihr nunmehro mit allen mecklenburgischen Sachen174-2 und was dergleichen sonsten ist, auf das fordersamste zum Stande und zur Endschaft zu kommen suchen, auch Euch überall dergestalt einrichten und parat halten sollet, auf dass, wenn es nöthig sein dörfte, Ihr ohnfehlbar kommenden 1. Mai mit dem unter Eurem Commando stehenden Corps im völligen Stande aufbrechen und Euch dahin, wo Ich es befehlen werde, wenden könnet. Ihr sollet Mir auch inzwischen melden, ob die dortigen Regimenter und Bataillons wiederum gänzlich complet sein oder nicht, ob sie fleissig exerciret haben, und wie solche in Ordre seind, zumalen da Ich in geraumer Zeit von allem diesen gar keine Nachricht bekommen habe; wie Ihr denn auch melden müsset, ob die Magazine und sonsten alles in fertigem Stande sei.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10878. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Landshut, 17 avril 1759.

J'ai reçu à la fois vos différents rapports du 7 de ce mois, et vous n'auriez pas eu besoin d'entrer dans un détail si ample que vous avez<175> fait, sur les circonstances particulières de l'officier en question,175-1 puisqu'il me suffit que le prince Louis de Brunswick ait bien voulu avoir la bonté de le choisir, en le trouvant propre et capable aux vues auxquelles j'ai désiré de l'employer, et pour l'exécution desquelles j'espère qu'il s'emploiera comme il faut. Der König spricht seine Unzufriedenheit aus, dass Hellen die für den Officier bestimmten 3000 Thaler schon im Haag ihm ausgezahlt habe; während nach der getroffenen Vereinbarung der Resident Hecht in Hamburg das Geld zahlen sollte.175-2

Federic.

Nach dem Concept.


10879. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.

Landshut, 17 avril 1759.

J'ai reçu votre dépêche du 30 mars avec les lettres que vous m'avez faites du 3 de ce mois. Quant au mémoire que le comte de Bothmar, concernant certaines ouvertures de paix faites par le canal de la cour de Copenhague,175-3 vient de présenter aux ministres d'Angleterre, il ne coûte guère de la peine pour pénétrer toutes les circonstances de cette affaire, qui naturellement ne sont d'autres sinon que le comte de Bernis, après son élévation à la dignité de cardinal,175-4 a désiré le rétablissement de la paix, et qu'ayant cru la cour de Danemark la plus convenable pour en faire faire des ouvertures à l'Angleterre, mais qu'avant que cette affaire a pu prendre fond, sa disgrâce et son éloignement du ministère étant survenus, son successeur175-5 a cru pouvoir impunément planter là le Danemark, et, poussé apparemment par le parti autrichien, lui a donné un haut démenti.175-6

Voilà sans doute toute l'histoire de cette affaire, à laquelle peut-être la cour de Danemark s'est prêtée avec un peu trop de facilité. D'ailleurs, si je présume juste, je crois que ni les Russes, ni les Autrichiens voudront avoir le Danemark pour médiateur de paix, comme une puissance qui ne saura donner assez de poids à sa médiation.

Je suis, au surplus, un peu en peine de ce qu'on ne reçoit point de nouvelles sûres en Angleterre sur les affaires d'Amérique, ce qui [ne] me paraît pas d'être de bon augure.

Federic.

Dans peu, vous aurez de nos nouvelles.

Nach dem Concept. Der Zusatz eigenhändig auf der Ausfertigung.

<176>

10880. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE VIERECK A COPENHAGUE.

Viereck berichtet, Kopenhagen 7. April, der zum englischen Gesandten in Stockholm ernannte Ritter Goodrick176-1 habe dem schwedischen Vertreter in Kopenhagen, Baron Ungern, zu verstehen gegeben, er möge in seinen Berichten an den schwedischen Minister Höpken einfliessen lassen, dass Goodrick im Stande sei, „de lui faire des ouvertures qui pourraient mener à une paix entre Votre Majesté et la Suède, s'il était autorisé à les écouter“ . Höpken habe darauf dem Baron Ungern gestattet, die Eröffnungen anzuhören. „Actuellement, ledit chevalier désire de savoir les intentions de Votre Majesté s'il doit faire usage encore des instructions qu'Elle lui a données l'année passée relativement à ces affaires.“ 176-2

Viereck berichtet weiter: „Je suis bien parvenu à me procurer un mémoire que l'ambassadeur de France à Pétersbourg176-3 a présenté au ministère russien, qui fait voir la réalité de ce que j'ai eu l'honneur de marquer précédemment touchant le désaveu des insinuations faites en Angleterre par le canal du Danemark pour une paix avec la France.176-4 J'envoie ci-joint une copie à Votre Majesté en Lui soumettant si, pour augmenter la désunion entre cette cour et celle de France, Elle ne juge pas à propos de le faire insérer dans une gazette de Hollande, d'une manière qui fît soupçonner ici que c'est la France même qui ait eu soin de le faire répandre. Je sais qu'on le craint ici.“

Landshut, 18 avril176-5 1759.

Je suis bien aise que vous m'avez instruit de quoi il s'est agi dans l'insinuation faite par le chevalier Goodrick au baron d'Ungern. Pour vous informer de ma façon de penser au sujet de la Suède, je vous dirai que, si la Suède me fera faire des propositions tendantes au rétablissement de la paix, je les écouterai et m'y déciderai raisonnablement, mais qu'on lui fasse le premier de ma part des propositions, voilà ce que je ne ferai du grand jamais. Sur quoi, vous vous conformerez non seulement, mais en ferez d'ailleurs des insinuations convenables et en termes polis au sieur Goodrick, afin qu'il puisse prendre là-dessus ses mesures.

Quant à la proposition que vous me faites pour faire insérer certaine pièce dans les gazettes de Hollande, j'en donnerai mes ordres à mes ministres176-6 pour en avoir soin, quoiqu'il n'en résultera pas grand'chose qu'un peu d'aigreur passager entre la France et le Danemark. Mesdits ministres vous instruiront sur tout le reste de ce que votre rapport contient.

Federic.

Nach dem Concept.


10881. AN DEN ETATSMINISTER FREIHERRN VON SCHLABRENDORFF IN BRESLAU.

Landshut, 19. April 1759.

Euren Bericht vom 16. dieses habe Ich, jedoch allererst gestern, allhier empfangen, und thut es Mir zwar leid, zu vernehmen, dass ein<177> Dorf in der Gegend von Medzibor von einer schlechten Partie Kosacken dergestalt, wie Ihr meldet, misshandelt worden; Ihr werdet aber selbst erachten, dass es ohnmöglich ist, dergleichen gegen so schwärmendes Raubgesindel, wenn es auch, wie Ihr muthmaasset, Polen wären, allerwegens zu verhindern.177-1

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10882. AN DEN ETATSMINISTER GRAF FINCKENSTEIN IN BERLIN.

Landshut, 19. April 1759.177-2

Eichel kommt auf die Angelegenheit des Generalmajors Graf Finckenstein, des Bruders des Ministers, zurück177-3 und schreibt :

Wann ich wüsste, dass denselben einige mehrere Exempel consoliren und beruhigen könnten, um ihm zu zeigen, dass, was occasione des Herrn Generallieutenant von Platen geschehen, nicht den geringsten personellen Rapport auf Ew. Excellenz Herrn Bruder hat, sondern vielmehr eine Suite von dem Principio ist, welches Se. Königliche Majestät in gegenwärtigem so gar sehr critiquen Kriege declariret haben, nämlich in dem Avancement unter Dero Herrn Generals Sich nicht an die Tour noch Ancienneté zu binden, sondern solches dergestalt zu machen, wie Sie glaubeten, dass es in gegenwärtigen Umständen Dero Dienst und die Beschaffenheit derer Sachen erforderte, so könnte ich noch die Exempel derer Herrn Generallieutenants von Finck und von Wedell177-4 allegiren, welche bekanntermaassen von denen jüngsten Generalmajors waren, als des Königs Majestät glaubeten, dass zu Soutenirung des Commando, so Sie ihnen anvertrauen wollten, es nöthig sei, ihnen den Grade und Caractère vom Generallieutenant beizugeben; anderer Obristen zu geschweigen, so noch von den jüngsten waren, die zu Generalmajors ernennet und ihnen Regimenter conferiret worden. Des Königs Majestät seind auch in diesem Dero Sentiment und von der Nothwendigkeit dessen in gegenwärtigem so sehr bösen Kriege dergestalt confirmiret, dass sie bei einer gewissen Gelegenheit ohnlängst declarireten, wie dass, wenn Sie einen Fähnrich bei der Armee wüssten, der die Qualitäten des Prinz Eugène de Savoie besässe, Sie denselben, ohne Sich an einige Tour zu kehren, zum Generalfeldmarschall declariren würden; und da der Generalmajor Baron von Schönaich einige Sensibilité über das Avancement einiger Generallieutenants, so hinter ihm gestanden, bezeigete und deshalb, ob es schon bei dem zweiten Marsch in die Cantonnierquartiere zu der zu eröffnenden Campagne<178> war, etwas vom Abschiede schrieb, haben des Königs Majestät ihn beim Wort genommen und demselben solchen gleich accordiret . . .

Hier ist bis dato noch alles in denen vorigen Umständen, und des Königs Majestät continuiren noch bis dato in Ihrer bisherigen Position, obgleich, so zu sagen, alle Tage mit einem Fuss im Steigbügel, da der Feind hergegen seine Truppen beständig in Marches und Contremarches erhält und es fast scheinet, als ob er eine Offensive hiesigerseits besorge, wovon der Ausgang decidiren muss. In Oberschlesien hat sich der General von Fouqué mit seinem unterhabenden Corps d'armée gegen den Feind in Bewegung gesetzet, wozu Gott allen Succès geben wolle! welches sich nächsten Tages ausweisen muss.

Wir haben hier jetzo mehreren Winter, als wir nicht im Januario und Februario gehabt haben, und frieret, schneiet und regnet es beständig eins um das andere; ob diese rude Saison weiter als in den hiesigen Gebirgen gehet, kann ich nicht sagen.

Ob ich gleich nicht vom Métier bin, so kommet mir doch das Manœuvre und die Contenance des Feindes in dem hier benachbarten Böhmen so vor, als ob derselbe nichts gerne eher engagiret sehen möchte, bevor er nicht von der Anrückung der russischen Armee auf der andern Seite versichert sei, und dass diese das Branle gebe.

Der Allerhöchste wolle des Königs gerechte Sache souteniren und alle übele und gefährliche Complots derer Feinde confondiren. Ew. Excellenz gnädigem Andenken empfehle ich mich als ein alter, treuer und fast von Tag in Tag schwächer werdender Diener und178-1 mit Beibehaltung des besten Willens bis auf das letzte bald succombiren wird.178-2

Eichel.

Nach der Ausfertigung.


10883. AN DEN GENERAL DER INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Landshut, 20. April 1759.

Ich habe Euren Bericht vom 17. dieses sogleich erhalten, und ist es Mir lieb gewesen, daraus zu ersehen, dass es mit Eurer Expedition bis dahin so gut gegangen ist; was Mir aber leid thut, ist, dass Ihr noch kein Magazin gefunden habet. Inzwischen, da Ich gewiss weiss, dass in Jägerndorf viele Vorräthe von Magazine, weil der Ort vorhin neutral gewesen,178-3 geflüchtet seind, so könnet Ihr allenfalls solche nehmen und nach Neisse zurückbringen lassen, damit Ihr doch allenfalls, und wenn es nicht ein mehreres sein kann, doch was bekommet. Wenn Dir auch die Leute vom Feinde in die Berge poussiren werdet, so bekommet Ihr wohl bei ein oder ander Gelegenheit noch mehr von Gefangenen.

<179>

Ich schicke Euch übrigens hierbei einen kurzen Extract von der guten Expedition Meines Bruders in Böhmen.179-1

Federic.

S'il plaisait au Ciel que vos gens de vis-à-vis fissent des sottisses, peut-être auriez-vous occasion d'en profiter.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Der Zusatz eigenhändig.


10884. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Landshut,] 20 avril 1759.

Mon cher Frère. Je vous félicite de l'opération glorieuse, utile et avantageuse que vous venez d'exécuter;179-2 c'est un très beau début de campagne qui doit donner de bonnes espérances pour l'avenir. Voilà tous les magasins des frontières de Saxe ruinés, un corps de troupes éparpillé, chassé ou fait prisonnier.

Cela serait excellent pour un autre, mais ce n'en est pas assez pour vous; vous allez marcher à présent du côté de la Hesse et de la Franconie. Si mes nouvelles sont sûres, le prince Ferdinand a battu le 12 les Français à Friedberg;179-3 supposé que cela se confirme, dès qu'il aura fini sa besogne, je lui écrirai sur-le-champ s'il ne pourrait pas détacher un corps vers Bamberg, qui vous prêtât la main et vous facilitât les moyens de chasser l'armée de l'Empire.

Voilà mes raisons. Il nous faut des troupes pour opposer aux Russes; l'armée de Dohna n'est pas assez forte pour les battre, on ne peut espérer de succès qu'en y joignant 12000 hommes. Dans la position où je me trouve vis-à-vis de Daun, je ne peux pas détacher un fantassin, mais si vous déblayez messieurs de l'Empire, vous n'aurez plus personne contre vous et par conséquent, votre armée pourra fournir ce détachement.

De ce côté-ci, j'ai tenu la grande armée de Daun en échec, tandis que Fouqué les a chassés de Troppau et de Jägerndorf, où il a fait 224 prisonniers, parmi lesquels 2 capitaines et 2 lieutenants. Il marche à présent sur Hof, pour leur enlever un entrepôt considérable qu'ils ont là, et, cela fait, nous tenterons ce que je n'ose pas à présent confier au papier. La grosse armée de Daun est entre Bunzlau, Gitschin et Kœniggrætz. Dès qu'il y aura quelque nouvelle intéressante, je vous la manderai; la meilleure que je pourrai recevoir de vous, sera celle de l'entière défaite de M. de Deux-Ponts.

Adieu, cher frère, je vous embrasse de tout mon cœur; je vous rends grâce au nom de la patrie du bon service que vous venez de lui rendre, et je le prends comme un gage des soins que vous prendrez<180> pour couronner votre ouvrage. Je suis avec une parfaite estime et une sincère amitié, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


10885. AN DEN GENERAL DER INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Landshut, 20. April 1759.

Es thut Mir sehr leid, aus Eurem Schreiben vom 18. dieses zu ersehen, dass Ihr den Feind nicht weiter als an der Mora habt poussiren können. Vielleicht wird derselbe dreist und Euch nachkommen, wenn Ihr Euch abziehet, und werdet Ihr sodann noch Gelegenheit haben, denselben eines anzubringen, so recht gut anschlagen kann.

Tout ne peut pas réussir à souhait, mon ami. Cependant, il faut tenter la fortune; quelquefois on la trouve où l'on s'y attend le moins, et quelquefois la drôlesse trop volage nous plante là, après nous avoir fait ses perfides agaceries.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Der Zusatz eigenhändig.


10886. UNTERREDUNG DES KÖNIGS MIT DEM GROSSBRITANNISCHEN MINISTER MITCHELL.

Mitchell berichtet an Holdernesse, Landshut 21. April, er habe vergessen, in seinem letzten Bericht vom 15. April zu melden: „that His Prussian Majesty said to me one day, in a jocose manner: Would you believe I have been offering subsidies? I have proposed to the King of Denmark a subsidy for 10000 men;180-1 his ministers have met, consulted together and rejected the offer, as I expected; but still it has done no harm, — on the contrary, I think it has put them in better humour.

„Since we had the news of Prince Henry's success in Bohemia,180-2 His Prussian Majesty has told me that his intention was that those troops should march into Franconia, and there endeavour to attack and disperse the army of the Empire that is forming, which, at the same time, cannot fail to facilitate Prince Ferdinand of Brunswick's operations against the French, in case he should be so lucky to drive them back to Francfort, which has been reported here this day180-3 on the authority of a post-master ;180-4 but the King of Prussia has yet no account.“

Mitchell meldet an Holdernesse in einem zweiten Bericht vom 21. April: „His Prussian Majesty told me that his brother Prince Henry<181> had wrote to him that the différent magazines already fallen into his hands in Bohemia, were sufficient to have subsisted a considerable army for three months, and it is believed that the loss of these magazines must effectually suspend, at least for some time, the execution of the Austrian project of invading Saxony ...“

Nach den Ausfertigungen im Public Record Office zu London.


10887. AU LIEUTENANT-COLONEL D'O, VICE-COMMANDANT A GLATZ.

Landshut, 21 avril 1759.

Der König dankt für die am 20. übersandten Nachrichten.

Autant que je puis pénétrer par ces nouvelles et par toutes autres que je reçois, je ne vois encore, de la part de l'ennemi, que des mesures défensives.

Voici, au reste, ce qui m'a été mandé touchant le succès de l'expédition que mon frère, le prince Henri, a entreprise en Bohème, et celle du général d'infanterie de Fouqué,181-1 que je veux bien vous communiquer pour votre information.

Le prince Ferdinand a battu les Français à Francfort-au-Main. Ceci dérange tout le projet de campagne de nos ennemis.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Der Zusatz eigenhändig.


10888. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Landshut, 21 [avril] 1759.

J'ai reçu, mon cher Ferdinand, votre lettre de Windecken.181-2 Je suis très mortifié que vous n'ayez pas réussi, autant que moi et tous les honnêtes gens l'ont souhaité, mais que cela ne vous rebute pas : vous avez fait, selon ce que j'ai pu comprendre par le chasseur, des dispositions très bonnes et excellentes; vous avez mené vos troupes en bon et brave général, le reste n'est pas votre faute, et il ne faut pas que cela vous décontenance en rien. Pour vous parler franchement, mon cher, la seule chose que je trouve à redire à votre armée, et à laquelle je vous conseille de penser sérieusement, c'est le gros canon. Dans cette maudite guerre, il est impossible de réussir, sans en avoir un grand train, ainsi que d'obus.

Vous saurez les projets de mon frère,181-3 ainsi je ne vous en parle pas; je ne sais pas non plus ce que vous méditez à présent, mais, s'il<182> vous est impossible de prendre le magasin de Friedberg, je crois qu'avec un petit détachement vous pourriez faciliter à mon frère le moyen de chasser les Cercles et les Autrichiens de Bamberg. Cela sera bon pour la Hesse et pour moi, je crois que mon frère vous en écrira de même; car cette bataille n'est qu'une affaire de bibus, un village attaqué que l'on n'a pas pu forcer; il faut traiter la chose en bagatelle, alors elle le devient effectivement.

Adieu, mon cher, je vous embrasse, il faut tenter fortune une autre fois sous des plus heureuses auspices et avec du gros canon. Je suis avec bien de l'estime, mon cher Ferdinand, votre fidèle ami et frère

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin. Eigenhändig.


10889. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN ET AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Land.shut, 21 avril 1759.

Vos dépêches du 6 et du 10 me sont bien parvenues, et j'ai tout sujet d'être content de la réponse que les ministres anglais vous ont donnée sur le mémoire que vous leur avez présenté au sujet des affaires des cours de Naples et de Turin.182-1 Je crois aussi que mes ministres vous auront communiqué ce qui nous est revenu en dernier lieu sur ces affaires par une des dépêches du sieur de Hellen à La Haye;182-2 mais je crois avoir lieu de craindre que, dans la situation que ces choses sont parvenues présentement par la diligence que les cours de Vienne et de Versailles ont employée pour nous prévenir, nos soins deviendront, sinon tout-à-fait infructueux, au moins difficiles et fort sujets au hasard d'échouer. Au surplus, je vous fais observer encore que le premier point de l'instruction que j'ai donnée moi-même à mon émissaire pour la cour de Turin,182-3 a été de tâcher surtout et comme un préalable de lever, s'il y aura moyen, les différends entre les deux cours en question et d'y établir une confiance mutuelle sur des intérêts communs, comme la base de tout le reste de ses propositions.

Je suis fâché de vous mander que l'expédition du prince Ferdinand de Brunswick sur les troupes françaises sur le Main a raté. Comme il n'est point à douter qu'il en ait déjà fait son rapport en Angleterre, je m'y réfère et vous dirai seulement que, quoiqu'il soit fâché qu'il n'ait pas réussi tout-à-fait dans son plan, que cependant l'affaire n'a été point de conséquence; que le Prince, ayant voulu marcher sur un village nommé Bergen, pour couper à l'ennemi la communication entre Fried<183>berg et Francfort, cette marche l'a mené droit à l'ennemi, qui avait pris à Bergen une position très forte et retranchée, garnie de fortes batteries, qu'il fit attaquer par les grenadiers de l'avant-garde, et qui furent repoussés, quoiqu'il les faisait soutenir par quelques bataillons dont les efforts furent aussi vains; que le Prince, ne voyant pas moyen de forcer ce poste aussi fortement retranché, fit rester les troupes vis-à-vis de celles de l'ennemi qui de deux côtés ne firent, le reste de la journée, que de s'entrecanonner, sans sortir de leur position et sans que de deux parts l'on se céda une pouce de terrain, et que, la position de l'ennemi étant telle qu'il ne pouvait être tourné, ni être entamé autre part que par le village de Bergen, le Prince, après avoir fait enterrer ses morts et emmener les blessés, qui tous ensemble ne vont qu'à 1000 à peu près, a pris le parti de retourner au camp de Windecken, d'où il était parti le matin, sans que l'ennemi se soit remué aucunement de son poste pour le suivre. Ainsi que voilà une affaire échouée à la vérité, peut-être parceque le Prince n'avait pas assez d'artillerie pesante à sa disposition contre un poste qui en était nombreusement garni, mais qui n'importe guère et n'est d'aucune conséquence. Aussi ai-je à me flatter que, par une autre expédition que mon frère Henri va entreprendre de concert avec le prince Ferdinand, après avoir fini celle qui lui a réussi avec tout le succès désirable en Bohême, corrigera tout et nous fera du bien pour toute la campagne.183-1

Federic.

Nach dem Concept.


10890. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Landshut, 21 avril 1759.

Quoique je sois parfaitement persuadé que vous avez déjà pris vos mesures pour sortir de la Bohême et rentrer en Saxe, de sorte que je ne vous crois plus actuellement en Bohême, j'ai cru cependant devoir vous avertir d'un avis que je viens de recevoir183-2 par rapport à une marche du général Harsch avec 8 régiments d'infanterie vers Leitmeritz.

Au surplus, si vous pourrez exécuter à présent le reste de votre plan, ce serait une chose excellente. Vous pourrez voir par la copie ci-close ce que je viens d'en écrire au prince Ferdinand de Brunswick,183-3 avec qui je vous prie de vouloir bien vous concerter sur l'exécution de ce plan.

<184>

Quoique le prince Ferdinand n'ait pas réussi à souhait, je ne crois pas le mal sans remède, et je suis persuadé et j'ai la confiance en vous que vous ferez ce qui dépendra de vous pour décider quelque chose contre les Cercles, si la chose est praticable; mais n'oubliez pas vos chiens de gros canons qui sont les arguments les plus respectables des droits des souverains.

Federic.

Adieu, cher frère, je vous embrasse.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz (von „Quoique“ an) eigenhändig.


10891. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Landshut, 22 avril 1759.

J'espère que le chasseur Schmiel, parti en dernier lieu d'ici, aura bien rendu à Votre Altesse la lettre que je Lui ai faite de ma main propre;184-1 aussi la présente n'est que pour vous renouveler mes instances touchant l'attention à prendre sur le dessein de mon frère Henri, de marcher incessamment, après son expédition en Bohême actuellement finie, tout droit pour chasser l'armée des Cercles assemblée avec quelques régiments autrichiens auprès de Bamberg, afin de la disperser et de s'emparer du magasin considérable assemblé dans Bamberg. Je suis persuadé que le coup ne manquera pas, pourvu que vous le secondiez de votre part. Il est à présumer que la susdite armée se sera postée auprès de Bamberg, derrière la rivière qui passe auprès de cette ville.184-2 Si mon frère marchera de front avec son corps d'armée, et que vous, de concert avec lui, fassiez passer de votre côté seulement 6 à 8000 hommes vers Schweinfurt, pour tenir l'ennemi par là en échec, ce ne saurait que faire tout l'effet désiré.

Votre Altesse reconnaîtra Elle-même toute la nécessité indispensable pour faire cet effort. Ce n'est pas pour le moment présent que nous avons fort à craindre cette troupe assemblée, mais si cette armée se joindra à la suite du temps à celle de France, ce corps deviendra si supérieur à nous que ni moi ni vous serons capables de leur faire tête, et voilà pourquoi il faut que nous songions de prévenir du mieux que nous pouvons ce fâcheux évènement par ce coup de parti à faire par mon frère, qui redressera également tout ce petit désastre que Votre Altesse a souffert,184-3 et que je vous prie de ne regarder [que] comme une bagatelle qui ne vaut pas d'être prise fort à cœur.

Federic.

Toutes ces choses, mon cher, sont d'une grande considération pour l'avenir et peuvent redresser tout ce qu'il y a eu de malheureux, surtout à l'égard de la Hesse.

Federic.

Das Hauptschreiben nach dem Concept; der Zusatz eigenhändig auf der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.

<185>

10892. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Landshut, 22 avril 1759.185-1

Mon cher Frère. Votre expédition185-2 vaut mieux qu'une bataille gagnée; vous avez pris près de 2500 hommes à l'ennemi, sans que votre perte puisse entrer en aucune considération; vous lui avez ruiné pour au delà de 600000 écus de magasins, vous lui avez dérangé tout son projet de campagne: en voilà, en vérité, plus qu'on ne pouvait prétendre. Harsch est marché, comme je vous l'ai mandé hier,185-3 vers Leitmeritz avec 8 régiments d'infanterie; il trouvera les magasins ruinés et le nid vide.

A présent, je vous prie de penser sérieusement à vos Cercles, pour voir s'il n'y aurait pas moyen de les mettre hors du jeu. Le prince Ferdinand a raté son coup : si du moins on détruit l'armée des Cercles, cela nous donnera encore moyen de nous soutenir cette campagne; mais si on laisse à cette canaille le temps de venir, quand nous serons occupés ailleurs, notre besogne sera bien hasardée. C'est à vous à vous conduire selon les conjonctures et la possibilité que vous croirez entrevoir de réussir; je ne vous prescris d'autre règle que de faire tout le mal aux ennemis que vous pourrez, sans vous gêner ni restreindre en rien. Je ne suis que vaguement instruit de la position de ces gens-là, ainsi je ne peux rien dire d'ici.

Je ne doute pas que vous n'ayez envoyé à Berlin un bulletin pour les gazettes,185-4 car cela est très nécessaire. J'ai fait tout plein de distinctions à ces officiers que vous m'avez recommandés; j'ai relâché le marquis de Fline,185-5 comme il le désire.

Fouqué a fait 244 prisonniers, il n'a pu pousser jusqu'à Hof, à cause du défilé de la Mora que l'ennemi a garni; mais aussi n'a-t-il pas perdu un Packknecht.

Adieu, cher frère, je vous embrasse. En vous assurant de la tendresse avec laquelle je suis, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.185-6

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.

<186>

10893. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Landshut, 22 avril [1759].186-1

Il faut, mon cher, vous mettre au fait de notre situation actuelle. Mon frère Henri a chassé tout ce qu'il a trouvé d'ennemis devant lui; il a enlevé de gros magasins aux Autrichiens etc. Cela a tellement dérangé les projets du général bénit du Pape186-2 qu'il a détaché Harsch avec 16 bataillons vers Leitmeritz.

Mon frère va marcher à présent sur les troupes des Cercles vers Bamberg; et nous, quoique ma position m'empêche de faire grande chose, je crois que, par la comté,186-3 nous pourrions faire une excursion et chasser les Autrichiens de Nachod et de Braunau.

Mandez-moi, je vous prie, ce que vous en pensez, et, si vous êtes de mon avis, il faudra, mon cher, que vous me secondiez dans cette entreprise, à laquelle je ne puis employer que Vous principalement. Prompte réponse! Adieu, mon cher ami, je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.


10894. AN DEN GENERAL DER INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Landshut, 23. April 1759.

Ich habe Euer Schreiben vom 21. sogleich erhalten und danke Ich Euch vor die darin gegebene ganz gute Nachrichten, aus welchen Ich gerne ersehen, dass Eure Umstände gut gewesen und noch seind. Wenn es auch nicht möglich gewesen, dass Ihr dasjenige, was wir gewünschet, effectuiren können,186-4 so ist es doch noch eine Consolation, dass Ihr auch nichts verloren und doch dabei dem Feinde, so viel als Ihr gekonnt, Schaden gethan habt.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.

<187>

10895. AU LIEUTENANT-COLONEL D'O, VICE-COMMANDANT A GLATZ.

Landshut, 23 avril 1759.

Der König dankt für die Mittheilungen vom 22. April.

Quant à Glatz, je n'en suis pas présentement trop embarrassé, au moins pour le premier temps, où l'ennemi ne tentera rien contre cette place. Mais, comme il y a des avis ici que les troupes ennemies doivent s'être mises en mouvement, sans qu'on sache dire vers où, et que même le général Beck devait être allé, ce que j'ai cependant de la peine à croire, vous emploierez tous vos soins pour pouvoir m'en éclaircir.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. König!. Kriegsarchiv zu Wien.


10896. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON MANTEUFFEL.

Landshut, 24. April 1759.

Ich habe Euer Schreiben vom 19. dieses erhalten, und da Ich Euren darin gethanen Vorschlag wegen Vermehrung derer Truppen in Hinterpommern accordire, so könnet Ihr den Generalmajor von Diericke dazunehmen und hinschicken, auch noch ein paar Bataillons mitgeben; denn was das Treskow'sche Regiment anlanget, so könnet Ihr solches nach Gutfinden beordern, da es unter Eurem Commando mit stehet.

Ich erinnere sonsten hierbei noch, wie Ich glaube, dass anstatt der Gegend Naugardten es noch besser sein werde, das Detachement bei Plathe an der Rega zu setzen, wo es noch mehr à portée sein und noch mehr als bei Naugardten decken wird.

Friderich.187-1

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10897. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Landshut, 24 avril 1759.187-2

Je vous remercie des nouvelles que vous avez bien voulu me communiquer à la suite de votre lettre du 21 de ce mois. Je les crois<188> cependant très fausses par rapport au calcul du nombre des troupes suédoises. Il est avéré que tout ce que les Suédois ont effectivement en troupes à présent en Poméranie, ne va au delà de 7000 hommes. Pour donc vouloir fournir 20000, il faudrait en recrues au moins 13000, et jusqu'à présent je n'ai rien appris des arrangements que le parti contraire en Suède aurait pris pour en fournir autant.

Quant à ce qui me regarde, mon frère Henri vient de déranger prodigieusement les projets des Autrichiens par son expédition de Bohême. Le général Fouqué n'a pas réussi aussi bien qu'on aurait dû souhaiter; cependant nous avons fait des prisonniers et nous n'avons rien perdu. Il est fâcheux que le prince Ferdinand de Brunswick n'a pas pu réussir de même, cependant je ne crois pas la chose irréparable, et pour peu que la fortune nous seconde, tout cela pourra se réparer. Quant aux Russes, nous tâcherons de prendre toutes les mesures qui seront possibles, cependant le grand embarras subsiste toujours par rapport au grand nombre de nos ennemis. Si nous réussissons de nous débarrasser d'un d'eux, avant l'ouverture de la campagne, il y aura encore moyen de résister aux autres; mais si cela nous manque, nos affaires seront plus hasardées que jamais. Nous tenterons tout pour nous tirer de cette situation, il faut que nous soyons soutenus par la fortune pour y réussir.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


10898. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

[Landshut,] 25 avril [1759].

J'ai reçu votre réponse, mon cher ami. Depuis que je vous ai écrit, les choses ont changé, en ce que Beck, qui était à Bergicht et à Braunau, est marché en hâte vers Prague avec son corps;188-1 de sorte qu'il ne se trouve que peu de troupes dans ces environs. Cependant, si nous tournons Braunau, Politz et Nachod, nous obligeons Laudon à faire de grands mouvements, et peut-être le rejetterons-nous en arrière; après quoi nous sommes maîtres de nous en retourner.

Si vous m'amenez 3 bataillons, 2 de Mosel et un encore, ce sera autant qu'il en faudra; j'en ai 4 à Frankenstein, 4 à Wartha, Arnheim<189> à Glatz; voilà tout ce qu'il faut avec encore le Noble. Le régiment de dragons de Württemberg et 5 escadrons de Möhring pourront vous joindre.

A présent, il est impossible de passer par les chemins de Giersdorf et de Tannhausen;189-1 mais dans sept ou huit jours ils se remettront. Je suis d'opinion alors que, si vous envoyez 2 bataillons contre Braunau, tandis que nous viendrons par Saint-Jean,189-2 cela sera suffisant pour chasser un millier de pandours, et que vous marchiez droit sur Nachod; ceux de Braunau tourneront alors le poste de Bergicht et pourront aller jusqu'à Politz. Cela nous procurera des prisonniers et attirera l'attention de l'ennemi vers ces côtés-ci, tandis que mon frère battra les troupes de l'Empire.

On a pris et ruiné en Bohême des magasins de toute espèce pour fournir 7 mois à une armée de 50000 hommes.

Treskow pourra vous remplacer pendant votre expédition, et, cela fait, nous nous tiendrons tranquilles et attendrons l'évènement.

Adieu, mon cher, je vous embrasse.

Federic.

Votre artillerie, mon cher, doit être de 30 canons de 12 livres et 2 haubitz. Il y a encore 10 haubitz à Glatz; faites-en transporter quelques-unes à Neisse, pour les avoir sous votre main en cas de besoin.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.


10899. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Landshut,] 25 avril 1759.

Mon cher Frère.189-3 Vous avez beaucoup fait par votre expédition, mon cher frère; quiconque ne vous rend pas cette justice, a tort; mais examinons bien à quoi cet avantage peut mener, et vous jugerez ce qui reste à faire.

Vous avez détruit pour 6 ou 700000 écus de magasins aux ennemis; cela les dérange totalement pour le moment; mais croyez-vous que la reine de Hongrie ne retrouve pas 700000 écus pour acheter d'Autriche et de Hongrie d'autres magasins et les faire avancer petit à petit vers les mêmes endroits où vous les avez détruits? Cela arrivera indubitablement; ainsi le principal avantage de votre expédition consiste en ce que vous avez gagné du temps. Or, je vous demande à présent : a quoi servira ce temps, si vous n'en faites pas usage, lorsque vous 1 avez à votre disposition? Faites, je vous prie, abstraction des guerres anciennes qui ne cadrent pas avec les nôtres, et envisagez ce qui doit arriver naturellement selon le projet des ennemis, et vous comprendrez<190> vous-même ce qu'il vous reste à faire. Premièrement, dans six semaines l'ennemi aura rétabli ses magasins, les Cercles d'un côté et les Français de l'autre avanceront; comment pourrez-vous résister à ces deux ennemis en force? qui opposerons-nous aux Russes et aux Suédois? Comptez qu'il faut là un détachement de 15000 hommes pour se présenter et décider quelque chose. J'ai ici 90000 Autrichiens contre moi, je suis avec Fouqué au plus 53000 combattants, je ne peux pas détacher un chat, ni agir avec avantage, à cause des terrains difficiles que l'ennemi a occupés en force.

Les Cercles sont les plus piètres de nos ennemis, on se peut flatter de réussir le plus facilement contre eux. Le prince Ferdinand n'a perdu morts et blessés que 1300 hommes; des lettres de Francfort-au-Main portent que les Français ont eu à cette affaire 1500 morts et au delà de 4000 blessés; le prince Ferdinand n'est donc pas si fêlé que vous le croyez. Selon vos avant-dernières lettres,190-1 les Cercles s'assemblaient à Bamberg; cela étant, je ne vois pas comment le prince Ferdinand ne pourrait pas envoyer un détachement vers Schweinfurt pour vous seconder.190-2 Je suis obligé de vous confesser que je ne connais pas tout ce pays-là, mais je ne prétends pas non plus que vous tentiez l'impossible, mais ce qui paraîtra faisable. Je me charge de la Lusace pour trois semaines, vous n'avez rien à redouter en Saxe pendant cet intervalle; calculez bien tout ceci, et voyez ce que vous pourrez faire : sans quoi, nous ferons calot190-3 ou d'un côté ou d'autre.

Je ne peux vous parler autrement dans la situation où je me trouve ; pesez bien mes raisons, examinez tout et essayez ce qui vous paraîtra faisable. Je suis avec une parfaite estime, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


10900. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON MANTEUFFEL.

Landshut, 25. April 1759.

Ich habe Euer Schreiben vom 21. dieses erhalten, und da Ich bereits zu zweien Malen befohlen habe, dass die Peenamünder Schanze gänzlich rasiret werden soll,190-4 so ist es schon recht, dass solches geschiehet, und hat es dabei sein Bewenden. Es ist auch ganz gut, dass die in der Schanze gefundene Canons und das übrige nach Stettin zurückgeschicket worden.

Dass Ihr eifrigst betreibet, dass die sämmtliche Regimenter und Bataillons dorten in völlig completem Stande kommen, solches ist Mir sehr lieb zu vernehmen. Ihr müsset aber zugleich auch darauf halten, dass bei der Kavallerie sowohl als bei der Infanterie alles gut exerciret<191> werde. Dass sonsten zu Colberg ein Entrepôt auf einen ganzen Monat, sonsten aber auch in denen andern Magazinen ein Vorrath auf sechs Monat beisammen und noch täglich ein mehreres zugefahren wird, solches ist Mir gleichfalls recht lieb zu vernehmen gewesen ...191-1

Uebrigens und da Ich überall höre, als ob die Russen wiederum in Pommern einrücken wollen, so werdet Ihr also auch wohl mit Eurem Corps vorrücken müssen, wenn Ihr wegen der Schweden Eure Dispositions gemachet; und zwar glaube Ich, dass der Generalmajor von Kleist191-2 der beste sein wird, den Ihr mit einem Corps von überall191-3 5000 Mann deshalb dort werdet stehen lassen können. Diesen also müsset Ihr bestens instruiren, wie er sich zu nehmen hat, um die Schweden dorten zu amusiren und im Zaum zu halten. Ihr mit dem übrigen Corps gehet alsdenn gegen die Russen. Gegen die Mitte des Monats Mai werde Ich im Stande sein, Euch noch mit 10 bis 12000 Mann zu verstärken, damit wir alsdenn offensive und denen Russen entgegen gehen können.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10901. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Landshut, 26. avril 1759.

J'ai reçu votre rapport du 17 de ce mois, et ce ne sera pas mal fait de laisser les Hollandais dans quelque appréhension sur une entreprise des Français sur Nimègue, quoique, au fond, je ne croie pas que les Français tentent rien de semblable.

Federic.

Nach dem Concept.


10902. AU SECRETAIRE BENOÎT A VARSOVIE.

Landshut, 26 avril 1759.

J'ai reçu votre rapport du 18 de ce mois, et je vous recommande d'être attentif au possible sur les mouvements des Russes en Pologne,191-4 pour pouvoir me marquer incessamment ce que vous aurez appris avec certitude des troupes russes qui avancent du côté de Wilna, soit pour entrer en Prusse, soit pour passer aux environs de Varsovie.

Federic.

Nach dem Concept.

<192>

10903. AN DEN ETATSMINISTER FREIHERRN VON SCHLABRENDORFF IN BRESLAU.

Landshut, 26. April 1759.

Es liegen hier längs denen Grenzen gegen Böhmen verschiedene Dörfer, in welchen die Oestreicher zum Theil Fourageausschreibungen machen, zum Theil auch die Fourage wegnehmen. Um nun solches zu verhindern und die armen Unterthanen so viel möglich ohne Schaden zu halten, habe Ich befohlen, dass diese Dörfer alles ihr vorräthiges Getreide und Fourage an unsere Magazins hieselbst völlig abliefern sollen, dagegen der Generallieutenant von Wedell ihnen Quittungen oder Scheine über das abgelieferte geben soll. Mein Wille ist demnach, dass Ihr denen Unterthanen dasjenige insgesammt, was sie nach des Generallieutenant Wedell Quittungen oder Scheine abgeliefert haben, richtig in Gelde vergüten sollet. Wornach Ihr Euch also zu achten habet. Hierdurch wird erhalten, dass der Feind nicht die Fourage von denen Unterthanen bekommen, noch solche denenselben wegnehmen kann, dass aber auch zugleich die armen Unterthanen nicht das ihrige gänzlich verlieren, sondern die Bezahlung in Gelde davor bekommen und sich also dadurch wiederum mit helfen können.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10904. AN DEN GENERAL DER INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Landshut, 26. April 1759.

Ich habe aus Euerm Bericht vom 25. ersehen, welchergestalt das de Ville'sche Corps weiter vorgerücket ist; daher Ihr ganz recht gethan, Euch auf Neustadt zurückzuziehen. Da es nun dadurch das Ansehen bekommet, als ob vielleicht auf der Seite was zu thun sein würde, so glaube Ich Meiner Schuldigkeit zu sein, wenigstens zu tentiren, wie weit es möglich sei, und ob man schon nicht sagen kann, ob und wie weit es reussiren wird oder nicht, so muss Ich es doch probiren. Dahero Ich Euch dann sagen will, wie Mein Dessein ist, über die 4 Bataillons, so Ihr bei Euch gehabt, noch mit 6 Bataillons zu Euch zu stossen, ingleichen die 2 Bataillons aus Neisse dazu zu nehmen. Alsdann wollen wir denen Leuten gerade auf den Hals gehen und unser Heil probiren, wie weit es gehet; wenn es auch nicht mehr ist, so werden wir sie wenigstens wieder in die Berge hereinjagen.

Weil den 29. dieses alles in Neisse sein kann, so werde Ich den 30. zu Euch stossen. Ich denke, Ihr werdet die Pontons noch wohl bei Euch haben; Eure Arrangements aber habt Ihr wegen der Wege zu machen, wie und in wie viel Colonnen wir grade auf Bladen,192-1 wo<193> der Feind stehet, marschiren können, und weil Ihr der Orten so lange gestanden, so denke Ich, dass Ihr wohl eine kleine Karte von dem Terrain haben werdet.

Dasjenige Project, so Ich hier vorgehabt,193-1 würde wohl nicht allerdinges vollkommen reussiret seind; dahero wir es hier193-2 tentiren wollen.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.


10905. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON TRESKOW, COMMANDANTEN VON NEISSE.

[Landshut, April 1759.]193-3

Ich befehle [Euch hierdurch, dass Ihr den 27. dieses die Stadt und Festung Neisse [über]all sperren und nichts herauslassen sollet, als was [ganz] ohnumgänglich zur Fouqué'schen Armee gehöret und bei solcher [nothwen]dig ist.

Ich werde, welches Ich Euch als das grösseste [Secret] eröffne und einbinde, den 29. dieses dort bei Euch sein, [als auf] welche Zeit Ihr vor die 10 Bataillons, so Ich mitbringe, [wie auch] die 43 Escadrons Brod bestellen und fertig halten [lassen mü]sset, und zwar auf 9 Tage, die Ich daselbst nebst [Fourage auf 9] Tage vor alles gleich fertig finden muss.

[Eine Escadro]n Württemberg-Dragoner wird den 28. da sein, [um Patrouillen] längst der Neisse von Ottmachau bis Neudorf193-4 [und der] Orten zu thun, damit nichts herüber kann, um dem Feind [Nachricht] von dem Marschiren der Regimenter zu bringen, welches [Ihr nu]r zu verhüten suchen und deshalb diese Ordre, so viel [möglich,] secret halten müsset.

Ihr selbst werdet den 30. mit [Mir mi]t marschiren, und muss alsdenn das Regiment von Mosel [auch mi]t.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10906. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Landshut, 27 avril 1759.

J'arrange une expédition pour la Haute-Silésie; le général de Ville y est revenu, son corps consiste dans 37 bataillons, 6 régiments de dragons et 2 de hussards. A peine le général Fouqué s'est-il retiré de a Mora qu'il s'est avancé jusqu'à Bladen. Il n'attendra pas que nous<194> lui marchons sur le corps, et je crois devoir tenter de le surprendre, mais je crains qu'il ne se retirera dans les montagnes.

Je serai le 29 de ce mois à Neisse, et, comme l'armée n'en est pas loin, il faudra que cette expédition se décide bien promptement. Si donc, pendant ce temps, vous ne recevez pas promptement de mes réponses, vous ne devez pas en être étonné. Je puis entreprendre cette expédition avec d'autant plus de sûreté en ce moment, parceque les plus grandes forces de l'ennemi se sont repliées du côté de Prague.194-1

Je compte être de retour le 4 ou le 5, ou le 6 tout au plus tard.

Federic.

Mit einem zweiten Schreiben vom 27. übersendet der König dem Prinzen den „Extract eines Schreibens aus Wien194-2 d. d. 11. April 1759“ . Es wurde darin gemeldet:

„. . . Ersterer [Feldmarschall Neipperg] beharret noch sehr darauf, dass der Feldmarschall Daun nichts eher unternehmen solle, bis die Russen agiren werden. Sein Grundsatz ist dieser, dass, was man anjetzo zu versäumen sich einbildete, sodann, wenn man unitis viribus agiren würde, alles geschwinde zum Effect gebracht werden könnte. Graf Kaunitz dringete zwar auf einen geschwinden Anfang der Campagne; das Wort aber des Feldmarschalls Neipperg behalte aber bis dato noch das Uebergewicht. Er suchet noch ein Project zu Stande zu bringen, welches darinnen bestehet, dass der Graf Nadasdy mit 46000 Ungarn, welche stündlich parat wären, durch Polen in das Herz von Brandenburg dringen solle, welches nicht allein einen grossen Ausschlag geben, sondern auch des Königs von Preussen Majestät obligiren würde, seine Truppen noch mehr zu vertheilen, und müsse man absolument den König en détail zu nehmen suchen. Es ist insoweit alles richtig, und accrochiret es sich noch, dass Nadasdy dieses Commando bis anhero refusiret habe; es seind ihm aber solche Conditions gesetzet worden, dass man sich sehr schmeichle, er würde sich noch dazu persuadiren lassen.“

Was „die italienische Umstände“ anbetreffe, so sei es ganz sicher, „dass die Kaiserin-Königin all erdenkliches darin abzutreten gesonnen ist, als dass von dem jetzigen System in Teutschland abtreten wolle. Der Grundsatz ist dieser: sie müsste anjetzo, weilen sie diese Gelegenheit nimmermehr bekommen würde, ihren redoutablesten Feind vom Leibe schaffen; bei der jetzigen Verfassung ihrer Armee könnte sie alsdenn ganz geruhig um sich greifen, wie sie wollte, und dieses ist sie auch fest entschlossen.“

Der König fügt dem Begleitschreiben an Prinz Heinrich eigenhändig hinzu:

„Voici une triste pièce que je vous envoie de Voltaire.“ 194-3

Das erste Schreiben nach dem Concept; das zweite ein Auszug aus der Ausfertigung.


10907. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON MANTEUFFEL.

Landshut, 27. April 1759.

Ihr werdet aus dem einliegenden Bericht des Residenten Reimer194-4 zu Danzig mit mehrern ersehen, wie dass es nunmehro fast ausser<195> Zweifel bleibet, dass die Russen vorwärts marschiren und etwas auf Hinterpommern tentiren wollen. Es wird daher Zeit sein, dass Ihr nach Meiner vorigen Ordre195-1 an Euch den Generalmajor von Diericke mit seinem Corps nach Hinterpommern vordetachiret und sonsten Eure Arrangements so treffet, wie Ich Euch solches noch in Meinem letzteren Schreiben aufgegeben habe. Eure Hauptattention soll übrigens auf Hinterpommern sein.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Konigl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10908. AU SECRÉTAIRE BENOÎT A VARSOVIE.

Landshut, 27 avril 1759.

Der König bestätigt den Empfang des Berichts vom 21. April.

Je vous sais gré de l'attention que vous avez pour m'instruire exactement de tout ce que vous apprenez des mouvements des Russes en Pologne; continuez d'y être bien attentif, afin de pouvoir m'informer avec autant d'exactitude qu'il vous sera possible, dans un moment que celui-ci où il m'importe tant d'avoir de bons avis. Tâchez surtout de m'instruire avec justesse des nouveaux secours qui arrivent aux troupes russes, soit en régulières soit en cosaques, et m'informez, dès que ces secours s'approchent. Vous dites que, selon l'avis qu'un seigneur polonais avait tiré de la Prusse, l'armée russe ne consistait, y compris 12 bataillons arrivés par la Courlande, qu'en 40000 hommes; mandezmoi si c'est le tout, les corps détachés comptés avec; m'avertissez encore au plus tôt mieux jusqu'où pourra aller le nombre des troupes irrégulières en kalmouks, cosaques et pareilles gens; enfin, tâchez de marquer la somme totale de tout ce qu'il y a des troupes russes. Enfin, pourvu que vous me fassiez des rapports sur le nombre des troupes russes, il faut que [vous] fassiez calculer celui des troupes régulières et d'ailleurs aussi celui des irrégulières; sans quoi je ne saurais faire aucun usage de votre notice.

Federic.

Nach dem Concept.


10909. AN DEN GENERAL DER INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Landshut, 28. April 1759.

Ich gebe Euch auf Euer Schreiben vom 26. dieses in Antwort, dass Ihr nur alle Demonstrationes machen sollet, als ob Ihr Euch noch weiter zurückziehen wolltet, auf dass wir den Feind desto besser betrügen und wo möglich vor diesesmal recht zu bezahlen suchen können.

Ich bin morgen Mittag in Neisse, also könnet Ihr Mir gegen Meine Ankunft dahin alles, was passiret, schreiben.

<196>

Il faut à tout prix que je me débarrasse d'un des corps de l'ennemi. L'opération de mon frère a rejeté Daun sur la défensive, ainsi je profite de ce moment pour tomber sur de Ville. Si nous pouvons venir sur lui, avant qu'il en soit bien averti, il y perdra furieusement.

Adieu, mon cher; demain à midi je serai à Neisse.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Der Zusatz (das französische) eigenhändig.


10910. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Landshut, 28 avril196-1 1759.

J'ai vu par votre chiffre196-2 toutes les difficultés que vous me présentez, et j'avoue que dans toute autre guerre que celle-ci je ne conseillerais point à une entreprise aussi pénible. Mais voici mes raisons:

Les Autrichiens ne pourront pas vous causer de grandes inquiétudes du côté de la Saxe, à cause que leurs grands magasins dans ces environs-là sont ruinés, qu'ils ne pourront rétablir si aisément. Si vous pouvez profiter de ce temps-là, pour pouvoir chasser l'armée de l'Empire, cela pourra faire un effet admirable. Quant à la Lusace, j'y aurai l'oeil, pour que malheur n'y arrive pendant votre absence. Daun attendra que les Russes agissent, pour se mettre en mouvement; ceux-là ne peuvent agir plus tôt qu'au commencement de juin.

Si nous n'essayons pas tout ce qui est humainement possible, pour nous débarrasser à présent que nous en avons le temps, d'un des ennemis que nous avons vis-à-vis de nous, nous nous trouverons vaincus par leur nombre, s'ils commencent leurs opérations toutes à la fois. Il n'y a donc pour nous d'autre salut que de tenter tout ce qui est possible, pour déranger à présent leur concert. Voilà la raison qui me mène dans la Haute-Silésie, pour essayer là s'il sera possible de faire un coup contre le corps de 30000 hommes de ce côté-là. S'il nous réussit d'un côté ou d'autre, nous pouvons espérer de nous soutenir; mais si nous ne l'entreprenons pas, je vous prie de me dire comment faire, pour nous défendre et nous soutenir, quand les ennemis agiront de concert de tous les côtés, à savoir 30000 Autrichiens en Haute-Silésie, 40000 vers la Basse-Silésie, l'armée des Cercles du côté de la Thuringe, celle de Broglie dans la Hesse, Daun avec un corps de 30000 hommes vis-à-vis de Dresde, un corps de 10000 hommes Autrichiens vers la Lusace, prêt à pénétrer du côté de Berlin, un corps de Suédois du côté de la Peene et 50000 Russes, soit du côté de la Poméranie, soit de la Nouvelle-Marche. Vous devez convenir de l'impossibilité qu'il y aura de résister à tant de troupes ensemble, et vous sentirez la né<197>cessité qu'il y aura pour nous tous, de faire à présent les derniers efforts pour nous débarrasser d'une partie de nos ennemis.

S'il y avait quelque chose à gagner par attendre, j'attendrais, je vous assure, très volontiers; mais l'inaction dans ce moment-ci est tout ce qu'il peut y avoir de plus dangereux pour nous, et ne peut nous procurer que ce qu'on appelle en allemand une Galgenfrist.

Voilà, mon cher frère, mes raisons; il faut nous accommoder au temps et régler nos actions sur les circonstances où nous nous trouvons. Au surplus, je ne prétends point de vous des choses impossibles, mais si vous trouvez l'occasion de vous débarrasser une bonne fois des Cercles, vous changez entièrement la face de la guerre et de votre propre position. Quant à l'événement, ni vous ni moi n'en pouvons pas répondre, et supposant même qu'il arrivât à vous ou à moi quelque malheur, je crois toujours que le fait en aurait été pire pour nous, s'il nous arrivait dans le moment que tous nos ennemis fussent en action.

Soyez persuadé de la vivacité des sentiments de l'amitié et d'estime avec lesquels je suis etc.

Federic.

Nach dem Concept.197-1


10911. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Landshut, 197-2 28 [avril 1759].

Mon cher Frère. Vous recevrez un grand grimoire197-3 tout rempli de visions creuses. Je ne vous répète point ce que vous y lirez, je ne vous en dirai pas moins que vous êtes devenu la terreur des Autrichiens, qu ils vous accusent d'avoir dérangé leurs mesures, et qu'ils vous donnent a tous les diables. M. Daun est très surpris que vous, qui n'avez m la toque du pape ni l'épée bénite, vous lui ayez enlevé ses magasins apostoliques. Il vous fera dresser par Schaffgotsch une excommunication majeure que le Saint-Père fulminera contre vous du haut de son balcon del Monte Cavallo. Je vous plains du traitement qu'on vous reserve, et je souhaite que vous ayez occasion d'exercer souvent la colère de ces gens-là.

Je ne vous dis rien de ce qui se passe ici, parcequ'il ne s'y passe nen. Je vous ai instruit par un chasseur de ce qui me regarde.197-4

Adieu, mon cher frère, que la fortune seconde toujours votre prudence, en tout ce que vous entreprendrez.

Je n'apprends rien du prince Ferdinand, je ne sais pas même l'endroit où se trouve son armée.

<198>

Je vous embrasse de tout mon cœur, en vous assurant de la tendre estime avec laquelle je suis, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


10912. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Neisse, 29 [avril 1759], à une heure.

Je viens d'arriver dans ce moment, mon cher. J'ai reçu trois de vos lettres;198-1 je suis fort de votre avis que, pour peu que monsieur de Ville avance encore, qu'il sera obligé de faire de prodigieux soubresauts.198-2

Mes régiments n'ont pas tous joint encore; mais, indépendamment, je crois qu'il faut marcher demain, pour que l'ennemi n'ait pas le temps d'apprendre ce qui se passe. J'amène d'ici 12 bataillons, vous en avez 15, facit 27. J'amène, outre les canons de Biilow, encore 12 de ces gros seigneurs et 8 régiments de cavalerie. Je ne puis diriger ma marche que sur vous et sur Neustadt, à moins que l'ennemi [n']ait la bonté d'approcher davantage; de quoi je doute. Il s'agit donc de savoir comment nous tournerons Maidelberg,198-3 et je crois qu'il faudra prendre par Filtzstein.198-4 Tous vos grenadiers, hussards et dragons feront l'avant-garde.

Dans ce moment, je reçois votre dernière lettre.198-5 Cet homme est fou par la tête, nous le battrons après-demain sûrement; cela étant, nous pourrons avancer demain le plus près de l'ennemi que possible.

NB. Faut-il des pontons pour passer la Hotzenplotz? J'en ai ici; mais si nous pouvons nous en passer, je les laisserais ici. Marquez-moi encore si vous avez des pontons pour des colonnes; sinon, j'en prendrai avec d'ici.

Répondez-moi, s'il vous plaît, promptement. Adieu, mon cher ami, je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.

<199>

10913. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LÀ MOTTE-FOUQUÉ.

A Neisse, [29 avril 1759], 199-1 ce soir à 7 heures.

Je n'ai point reçu votre réponse à ma lettre.199-2 Je marche demain avec toute ma troupe, je serai à 5 heures et demie chez vous, mon cher. Qu'aucun régiment ne sorte, ni fasse semblant que j'y sois; je choisirai mon camp pour le cacher à l'ennemi, et nous réglerons tout pour ce que nous aurons à faire au 1er de mai.

Je suis d'avis de marcher sur Jessen199-3 avec tout le corps, pour tourner l'ennemi et le prendre en flanc. Vous devez connaître ce terrain par cœur; ainsi nous pourrons tout arranger en conséquence.

Adieu, mon cher ami, je vous embrasse.

Dans ce moment votre aide de camp arrive et m'apporte votre lettre.199-4 II faut, mon cher, que je vous parle et que nous concertions tout, avant de nous mettre en mouvement. S'il est certain que de Ville est à Neustadt avec tout son corps, ce serait téméraire de se partager en tant de corps différents pour le déloger, et, en ce cas-là, il y faut aller en règle; mais, si le corps de Neustadt est une avant-garde, alors ce que vous proposez,199-5 est excellent.

Adieu, mon cher, je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.


10914. RELATION.199-6

Relation de ce qui s'est passé à l'expédition du prince Henri de Prusse en Bohême.

Le Prince arriva avec son corps de troupes, le 15 d'avril, au camp de Nollendorf; les hauteurs derrière Peterswalde étaient occupées par<200> 1000 hommes de pandours et infanterie hongroise postés derrière un abatis considérable. Après que les bataillons francs les eurent chassés, et qu'on eut fait 40 prisonniers, l'avant-garde se partagea. Une partie arriva le même soir à Aussig et l'autre à Teplitz On détruisit à Aussig le dépôt de farine et de fourrage que l'ennemi avait abandonné.

Le 16, on marcha à Hlinay; on s'empara des magasins de Lobositz et de Leitmeritz, où l'on trouva beaucoup de farine. On fit brûler tous les bateaux de l'ennemi sur l'Elbe, et on poussa un corps en avant qui s'empara du dépôt que l'ennemi avait abandonné à Budin.

Le lieutenant-général Hülsen marcha, le 15, suivant la disposition, sur200-1 Passberg; l'ennemi fut tourné par notre cavalerie par Priesnitz.200-2 Les deux régiments autrichiens Andlau et Kœnigsegg parurent vouloir maintenir leur poste, mais notre bataillon de hussards et le régiment de cavalerie du corps donnèrent sur eux et sur les pandours, où le général saxon Renard et 51 officiers avec 2000 hommes ont été faits prisonniers. On prit encore à cette occasion 2 étendards, 3 drapeaux et 3 canons. Nous n'eûmes que 66 hommes en tout tués et blessés, l'ennemi a laissé au delà de 200 morts sur la place. On s'empara d'ailleurs du magasin de Saatz, on prit un magasin considérable d'avoine à Libochowitz,200-3 avec 14 prisonniers du régiment de Schmerzing. On brûla tous les ponts sur l'Egra, et l'on détruisit tous les magasins qu'on trouva le long de ce fleuve.200-4

Après200-5 avoir tiré le calcul de tous les magasins pris et détruits à cette occasion par nos troupes en Bohême, la somme totale en va à<201> 35486 tonneaux de farine, 73400 pains, la pièce à 4 lv, 136820 boisseaux d'avoine, 86300 rations de foin, la ration à 8 lv. On a brûlé à l'ennemi au delà [de] 150 bateaux sur l'Elbe.

Le 19, le général-major Meinecke des dragons et le lieutenantcolonel de Kleist des hussards ont poursuivi l'ennemi au delà de l'Egra et sont tombés sur un corps de cuirassiers, de hussards et de pandours, en ont sabré une bonne partie et fait 3 officiers et 120 hommes prisonniers. Toutes les troupes ennemies qui ont été de ce côté-là, et qui ont été au delà de 8000 hommes, se sont jetées dans Prague. Leur destination doit avoir été de former un corps séparé et d'appartenir à l'armée de l'Empire.201-1

Comme il ne restait plus rien à faire là, le prince Henri se replia, le 20, à petites journées pour retourner en Saxe, ayant laissé son arrièregarde encore jusqu'au 24 en Bohême.201-2

Après le calcul fait de tous les magasins pris et détruits, on en a supputé la valeur au delà de 600000 écus, et de sorte que 50000 hommes en auraient pu subsister sept mois. En détruisant et brûlant le magasin de Budin, il est arrivé malheureusement que le feu a pris la ville et en a brûlé la troisième partie.

Cette expédition a dérangé extrêmement le dessein que les ennemis avaient tant sur la Saxe que pour faire joindre un corps de ses troupes à celles des Cercles vers la Hesse et la Franconie. Outre le nombre des prisonniers, l'ennemi aura de la peine de refaire tous les magasins et les autres arrangements qu'il avait pris à ce sujet.

Le général d'infanterie de Fouqué201-3 a tenté encore une autre expédition sur l'ennemi du côté de Troppau, qu'il prit, après que la garnison s'en fut retirée deux heures avant son arrivée; mais que la cavalerie de son avant-garde atteignit encore, et dont on sabra un bon nombre et fit prisonniers 2 capitaines, 2 lieutenants et 260 hommes prisonniers, sans que de notre côté nous n'eûmes d'autre perte que 2 hommes tués et 8 blessés. Le général Fouqué, poussant sa marche, sans trouver aucune résistance, jusqu'à la Mora, trouva là toute l'armée ennemie postée sur des hauteurs couvertes par des défilés et des vallées, de façon qu'il trouva l'attaque impraticable, et comme il n'y avait de la subsistance pour son corps d'armée, il jugea mieux de retourner, ce qu'il a exécuté sans la moindre perte.

Tout ceci n'est que pour votre information, afin que vous soyez instruit de ce qui s'est passé sur nos lieux, en attendant qu'on publiera une relation détaillée201-4 de tout ce qui est arrivé à cet égard.

Nach der Ausfertigung.

<202>

10915. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE MARGRAVE CHARLES202-1.

Oppersdorf, 1er mai 1759.

Mon cher Margrave. De Ville a été avancé jusqu'à Neustadt, il en est décampé le 29 et est marché vers Ziegenhals; le 30, j'ai joint Fouqué dans son camp de Deutsch-Kamitz, aujourd'hui je suis marché de bon matin vers Zuckmantel. L'ennemi en était décampé à 2 heures du matin; nous avons trouvé l'arrière-garde, et tout ce que nous avons pu faire, a été de ruiner un bataillon de pandours, dont nous avons 2 capitaines, 3 lieutenants, 180 prisonniers, et dont à peu près 150 ont été sabrés. De Ville a été obligé de plier bagage si vite, à cause qu'il n'a pu trouver ni vivres ni fourrages pour ses troupes; il n'a rien su de mon arrivée. J'ai fait compter dans son camp le nombre de bataillons et escadrons, et il se trouve que son corps a consisté en 24 bataillons, 22 escadrons de dragons, 2 pulks d'uhlans, 800 hussards et 3 bataillons de pandonrs.

Je suis bien mortifié que nous n'ayons pas pu faire davantage, je prends aujourd'hui mes arrangements pour les troupes, j'ai demain quelque affaire à Neisse, et après-demain, le 3, je serai de retour à Landshut. Je suis avec bien de l'estime, mon cher margrave, votre fidèle cousin et ami

Federic.202-2

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


10916. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.202-3

Landshut, 3 mai 1759.

La lettre que Votre Altesse m'a faite de Ziegenhain le 23 avril, m'a été bien rendue, à mon retour de ma courte expédition dans la Haute-Silésie.

Il n'y a rien à dire sur votre projet que vous m'y indiquez,202-4 et vous ne sauriez presque adopter un autre; mais notre principale affaire, tant pour vous que pour moi, est à présent comment nous saurions nous débarrasser d'un ennemi, pour aller attaquer l'autre.

Ce que je vous dirai d'avance, c'est que si vous vous montrez du côté de Contades, celui-ci ne fera que vous tenir purement en échec; mais dès qu'il verra que vous détachez contre Broglie, il se remuera.

<203>

Après que mon frère Henri a raflé les magasins des Autrichiens aux frontières de Bohême, et que le maréchal Daun se tourne avec presque toutes ses forces, mon frère pourra agir avec toute son armée contre les troupes des Cercles.

Quant au succès qu'il aura, il faut que nous l'attendions; mais si mon frère pourra battre ces gens, il ne se passera plus guère quelque chose de considérable de ce côté-là, et je crois que, ce cas supposé, qu'on pourra les arrêter avec tout au plus 6000 hommes de troupes légères.

Au reste, je vous prie de ne pas vous laisser décontenancer du petit mauvais succès que vous avez eu sur un beau projet;203-1 croyez plutôt qu'on ne fait longtemps la guerre, sans essuyer par-ci par-là des désastres. Mais je ne puis pas me dispenser de vous réitérer encore ce que je vous ai déjà souvent recommandé203-2 pour votre propre avantage, savoir que vous augmentiez votre artillerie, sans quoi vous ne succéderez guère dans vos entreprises. Il faut qu'au moins vous ayez 40 canons de 12 livres et une douzaine de haubitz de 10 livres. Il faudra, d'ailleurs, qu'ils soient bien attelés, outre 150 chevaux de réserve qu'il vous faudra toujours encore.

Il y a plusieurs de mes officiers qui connaissent le poste de Bergen, et qui m'ont dit unanimement qu'il était presque inattaquable.

Indépendamment de cela, vous n'aurez jamais à vous reprocher, le moindrement les dispositions que vous avez faites, et tous ceux qui entendent le métier, ne vous mettront jamais quelque chose à charge; mais gardez-vous bien, je vous supplie, de ne pas vous laisser intimider par un succès qui vous a raté, mais restez dans le même tour, dans le même train et avec la même espérance de succès où vous avez été, sans vous laisser altérer, car personne n'est maître des évènements. Il est fort à plaindre que votre beau projet n'a pas réussi, mais, dans le moment présent, il faut oublier les choses passées et penser à de nouvelles entreprises.

Vous direz, je vous prie, au prince de Holstein et au général-major comte de Finckenstein qu'ils fassent tous les arrangements possibles, pour recompléter au plus tôt les deux escadrons du régiment de Finckenstein qui ont souffert un échec.

Pour finir, je vous marquerai que j'ai eu le dessein d'attaquer avec le corps de Fouqué et quelques troupes que j'y avais jointes, le général autrichien de Ville, qui avec un corps d'armée avait pénétré dans la Haute-Silésie jusqu'à Neustadt, mais qui n'a pas voulu m'attendre et qui, tout au contraire, dès qu'il a appris mon arrivée à Neisse, s'est retiré précipitamment à Zuckmantel, de sorte que l'avant-garde de ma<204> cavalerie n'a pu atteindre de son arrière-garde qu'un bataillon de pandours de Pataschitz,204-1 qu'on a pris ou sabré entièrement.204-2

Je reviens de ma corvée de Zuckmantel, je n'ai point pu exécuter mon dessein et, au lieu de quelque chose d'important, il m'a fallu contenter d'un misérable bataillon de pandours. Voilà, mon cher, comme les choses vont; on n'est pas toujours maître de faire ce que l'on voudrait, et la fortune n'est pas toujours la compagne de la prévoyance.

Federic.

Nach dem Concept. Der Zusatz eigenhändig auf der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10917. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.204-3

Landshut, 3 [mai]204-4 1759.

La lettre que vous m'avez faite du 23 avril,204-5 m'a été bien rendue, quand je fus à Neisse, et j'ai été bien satisfait de tout ce qu'elle a compris.

A présent, je ne saurais que vous apprendre que, quoi que j'aie fait pour masquer ma marche contre de Ville, il faut cependant qu'elle ait été trahie, puisque, dès le soir que je fus arrivé à Neisse et malgré toutes les précautions que j'avais prises pour cacher mon entreprise, il faut que, par des indiscrets ou par des mauvais confidents, de Ville en ait eu le vent, puisque, quoiqu'il avait pénétré jusqu'à Neustadt, il a le même soir levé son camp et s'est retiré assez précipitamment vers Zuckmantel et dans les montagnes, de sorte que la cavalerie légère de mon avant-garde n'a pu atteindre qu'un bataillon de pandours de Pataschitz de son arrière-garde, qui aussi a été pris ou sabré entièrement, en sorte qu'il n'en est resté que 2 capitaines, 3 officiers et 186 hommes qu'on a amenés tous prisonniers.

Quant aux Autrichiens en Bohême, ils commenceront demain, selon mes avis, de faire camper un corps de 30000 hommes aux environs de Braunau, avec un autre petit corps séparé d'à peu près 12 000 hommes.

Je suis à présent dans l'attente qu'il arrivera du jour au lendemain quelque affaire, ou que du moins l'ennemi se déclarera. Nonobstant cela, j'aurai l'œil sur la Lusace et serai attentif sur ce qu'il y arrivera, même sur Dresde, si le cas le demande. C'est pourquoi, si les circonstances l'exigeront, je jetterai une forte garnison à Neisse et tirerai tout le corps de Fouqué ici.

<205>

Mes nouvelles de Prusse sont jusqu'ici que les Russes, malgré toutes les démonstrations qu'ils font, ne pourront s'avancer guère vers mes pays, ainsi qu'ils seront obligés d'attendre le vert à la campagne.

Au surplus, je me flatte d'un bon succès de votre expédition; mais, supposé que vous ne sauriez combattre les troupes des Cercles, il sera, dans ce cas-là, toujours assez, quand vous les obligerez de se retirer de Bamberg, où vous emporterez alors un magasin très considérable, ce qui obligera toujours ces gens-là de s'arrêter, afin de ne pouvoir pas se remettre sitôt. Mais c'est bien à vous que j'abandonne toute votre expédition et de vous y prendre, selon que vous le trouverez convenable, ne doutant nullement que vous ne ferez tout ce qui sera possible, pour réussir; car de prétendre de vous de faire possible des choses impraticables, voilà c'est ce que ni moi ni personne ne demandera jamais de vous.

Je suis très fatigué, mon cher frère, je reviens de Zuckmantel. Il y a près de trois nuits que je n'ai pas dormi. Vous saurez que ma belle équipée s'est bornée à ruiner un bataillon de pandours, voilà un bel exploit!

Federic.

Nach dem Concept. Der eigenhändige Zusatz nach der im übrigen chiffrirten Ausfertigung.


10918.. AU LIEUTENANT-COLONEL D'O, VICE-COMMANDANT A GLATZ.

Landshut, 3 mai 1759.

Der König bestätigt den Empfang der Berichte vom 29. April und vom 1. Mai.

D'O erhält Befehl, Nachrichten einzuziehen über das bei Braunau zu bildende Lager von 30000 Mann205-1 und über das „corps séparé près de Politz qu'on y formera de quelques troupes“ .

Au surplus, le général-major de Ramin205-2 sera demain de retour sur son poste. Il y aura encore quelques troupes dans le voisinage, et la cavalerie y sera toute de retour.

Federic.

Le corps qui campera auprès de Braunau, est de 20 bataillons et de 2 régiments de dragons, sous les ordres du prince Durlach; il y a à tout autant ici que Laudon commande.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Der Zusatz eigenhändig.

<206>

10919. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A DRESDE.

Landshat, 3 mai 1759.

J'ai reçu la lettre que vous m'avez faite du 29 d'avril, et vous sais parfaitement gré des avis que vous m'y avez donnés; mais gardez votre contenance et ne soyez point embarrassé. Si l'ennemi voudra tenter quelque chose contre vous, songez que le premier expédient que vous avez pour vous rendre redoutable à lui, c'est le feu dont vous pourriez vous servir,206-1 et qui opérera plus d'effet que s'il y avait là 20000 hommes de campés. En second lieu, si l'ennemi vient contre vous en forces supérieures, soyez persuadé que je détacherai certainement contre lui. Mais ce que je vous recommande le plus à présent, c'est de m'avertir le plus souvent et avec toute diligence possible [de] ce qui se passe à vos lieux.

Du reste, il y a deux choses dont il faut que je vous dise que je les trouve fausses dans votre rapport. Premièrement, que Harsch devait camper sur le Weissen Berg,206-2 lui qui est ici auprès de Braunau, et qui entrera demain avec 30000 hommes dans un camp qu'il y va former. En second lieu, que le sieur Beck n'est pas à Leitmeritz, mais plutôt auprès de Politz, où il formera un camp de 12 à 15000 hommes.

Federic.

Daun, le prince de Deux-Ponts et Laudon ainsi que Beck sont ici à Trautenau, Braunau; la grande armée campera à Kœnigshof.

Das Hauptschreiben nach dem Concept. Der Zusatz eigenhändig auf der bei Preuss, a. a. O. S. 29 gedruckten Ausfertigung. 206-3


10920. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON MANTEUFFEL.206-4

Landshut, 3. Mai 1759.

Ihr habet aus den Anlagen zu ersehen, was Mir von denen Bewegungen derer Russen gemeldet worden.206-5 Ich hoffe, Ihr werdet nach Meinen vorhin an Euch ergangenen Ordres den Generalmajor von Diericke mit einem Avantcorps von Truppen bereits vorgeschicket haben,206-6 sonsten es von der Nothwendigkeit, dass solches auf das allerfordersamste geschehe. Ich zweifele auch nicht, Ihr werdet sonsten mit dem Generalmajor von Schlabrendorff die behörige Correspondance unterhalten und ihn über alles nöthige instruiren. Es wird alles dieses von der höchsten Nothwendigkeit sein, und dass Ihr Euch in Positur<207> setzet, um mit dem grössten Theil Eures Corps disponirter Maassen gegen die Russen vorzugehen und deren Unternehmungen vorzubeugen.

Friderich.

Eben kriege ich Seinen Brief (vom 30. voriges) und approbire Seine Mesuren gänzlich, wie auch die Avancements.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin. Der Zusatz, bis auf das von Eichel eingesetzte Datum, eigenhändig.


10921. AN DEN ETATSMINISTER FREIHERRN VON SCHLABRENDORFF IN BRESLAU.

Landshut, 4. Mai 1759.

Nach Meinen Nachrichten aus Danzig207-1 fangen sich die russischen Truppen in ihren Quartieren in Preussen mehr und mehr zu bewegen [an], und sollen sich in 4 Divisionen gesetzet haben, um vorwärts zu marschiren, davon die eine Division, so auf Posen gehen soll, für die stärkste angegeben wird, welche gegen Schlesien agiren zu wollen ausgiebet. Es sollen auch gedachte Russen bereits angefangen haben, in drei differenten Corps längst der Weichsel diesseits zu campiren und von denen Polen die sogenannte Podwodny oder Vorspann und Wagens, so die Polen ihnen zu tausenden fourniren müssen, zu fordern, um die Fourage ihnen sowohl nachzufahren als die Artillerie zu schicken.

Ich habe Euch von diesen Nachrichten deshalb avertiren wollen, damit Ihr auf die nöthige und möglichste Arrangements denket, damit man in Schlesien auf seiner Hut dagegen sei, um nicht ganz surpreniret zu werden und gänzlich in der Discretion des Feindes zu fallen; worüber Ihr denn auch mit dem Obristen von Hacke zu Glogau correspondiren könnet.207-2

Friderich.207-3

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.

<208>

10922. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Landshut, 4 mai 1759.

Der König bestätigt den Empfang des Berichts vom 28. April,208-1 mit dessen Inhalt er sich äusserst zufrieden erklärt. Quant à mon frère, il faut que Votre Altesse sache qu'il marchera droit vers Bamberg, ou vers l'ennemi, ou là [où] il saura trouver la soi-disante armée de l'Empire, pour voir ce qu'il pourra entreprendre sur elle.

Federic.

Nach dem Concept.


10923. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Landshut, 5 mai 1759.

J'ai bien reçu la lettre que Votre Altesse a bien voulu me faire du 30 d'avril,208-2 et suis bien aise de tout ce que vous m'y avez dit. Quant au véritable dessein de mon frère Henri, je crois que peut-être, après le départ de votre lettre, mondit frère vous aura averti plus en détail de son entreprise; d'ailleurs, je dois bien dire à Votre Altesse que mon frère est proprement assez en force contre l'ennemi qu'il veut entreprendre, de sorte qu'il pourra seul exécuter son expédition, et qu'il ne saurait lui importer trop si Votre Altesse ne sera pas en état d'envoyer quelque corps de troupes pour soutenir son entreprise. Pour moi, j'ai cru devoir en avertir Votre Altesse, comme vous savez que j'aime à mener mes entreprises avec sûreté, et que je crois que plus qu'on est en force, plus on peut espérer du succès. Voilà pourquoi je vous en avais écrit208-3 de détacher quelques troupes, pour soutenir d'autant mieux mon frère dans son entreprise; au surplus, tout dépendra de la situation où vous vous trouvez et [de] ce que les circonstances vous permettront.

Federic.

Nach dem Concept.


10924. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A DRESDE.

Landshut, 5 mai 1759.

D er König dankt für die in dem Bericht vom 3. Mai eingesandten Nachrichten.

Quant à mon frère, je n'en suis nullement en peine et suis persuadé qu'il exécutera bien son dessein. Mais je ne jurerais pas qu'en attendant quelque corps de pandours ou de hussards n'entrât en Saxe, pour voltiger par-ci par-là, de quoi, j'espère, vous ne serez guère embarrassé, au moyen de bonnes précautions que vous prendrez; cepen<209>dant qu'ils y entreront en force avec quelque corps considérable de troupes, voilà ce dont je voudrais bien parier que cela ne se fera pas.

Ce que vous mandez du juste mécontentement de la Princesse Electorale contre Brühl et des querelles entre celui-ci et le prince Charles de Saxe, ne saurait nous aider en aucune manière, ni faire du bien ou du mal à nous autres.

Au reste, selon les nouvelles que vous me marquez, il me paraît que les forces autrichiennes s'éparpillent bien l'une de l'autre, dont il faut voir ce qui en arrivera.

[Federic]

Nach dem Druck209-1 bei Preuss, Friedrich der Grosse. Urk.-Buch Bd. II, S. 23.


10925. AU LIEUTENANT-COLONEL D'O, VICE-COMMANDANT A GLATZ.

Landshut, 6 mai209-2 1759.

Je vous suis bien obligé de l'avis que vous avez bien voulu me donner, par votre lettre du 5 de ce mois, des insinuations qu'on a voulu vous faire pour tenter votre fidélité.209-3 Je suis très persuadé que vous êtes trop honnête homme pour n'avoir jamais pensé à goûter de pareilles propositions indignes, et qui ne sauraient que blesser l'honneur d'un honnête homme, fidèlement attaché à son souverain. Mais, pour ce qui regarde le comte Taff, je ne crois pas que, malgré l'indigne métier qu'il a fait en ceci, le prétexte sera assez valable en droit pour lui confisquer le capital qu'il a placé en Silésie, parceque le mauvais usage paraît être établi que la honte et l'infamie n'est pas du côté de celui qui offre, mais de la part de celui qui prend et se laisse corrompre. Soyez, en attendant, parfaitement assuré que je reconnaîtrai votre procédé honnête et votre fidélité de façon que vous n'aurez pas obligé un maître ingrat.

Pour ce qui regarde les autres arrangements des Autrichiens, j'ai tout lieu de croire qu'ils se reposent sur quelque diversion qu'on me fera; car de pénétrer ici, ce sera une chose très difficile pour eux. Je ne voudrais cependant pas jurer qu'ils ne tenteront pas quelque chose<210> sur Glatz, non pas, comme je crois, dans le moment présent, mais plutôt quand la campagne présente sera plus avancée. Ce que je vois et présume par vos lettres, c'est que l'ennemi n'a encore rien détaché vers la Haute-Silésie.210-1

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.


10926. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Landshut, 6 mai 1759.

J'ai bien reçu la lettre du 3 de ce mois que vous m'avez faite. Je ne doute pas du bon succès de votre expédition présente, sinon dans la plus achevée perfection, car de cela personne n'en est le maître, du moins assez avantageusement, et [elle] fera au moins un bon effet, ne fût-ce que nos ennemis ne sauront agir de concert contre nous, ce qu'il faut que nous empêchions absolument.

Je vous ai déjà écrit quel train ma dernière expédition dans la Haute-Silésie a pris,210-2 ainsi je ne donnerai pas dans des répétitions. Mais, afin que vous puissiez vous former une idée juste de la situation actuelle des circonstances ici aux frontières des Autrichiens, pour en mieux juger, je vous noterai que de Ville a auprès de soi 24 bataillons que j'ai fait compter sur la place du camp qu'il avait abandonné auprès de Neustadt. Ces 24 bataillons font 11 régiments d'infanterie, parceque chaque bataillon est de 6 compagnies, de sorte qu'on en peut calculer la somme totale à 12000 hommes à peu près. Il en faut rabattre un nombre prodigieux de malades qu'ils ont, et il y a peu de compagnies qui n'aient jusqu'à 50 hommes de malades et de commandés absents; plus, de Ville a 2 régiments de dragons autrichiens avec 4 régiments de dragons saxons, dont les derniers ne font que le nombre total de 1600 à peu près; et l'on compte un régiment de dragons autrichiens, si l'on en met le nombre au plus haut, à 600 chevaux tout au plus. Outre cela, il y a auprès de de Ville un misérable régiment de hussards Carlstadiens et 2 pulks d'uhlans, ce qu'il y a de meilleur en troupes légères, de sorte que, quand je calcule largement le nombre de tout son corps, il fera le nombre de 20000 hommes à peu près.

C'est ensuite à Neustadt, aux frontières de la comté de Glatz, que l'aile droite de l'armée autrichienne commence dans ses quartiers de cantonnement, et leur aile gauche s'étend jusqu'aux environs de Trautenau.

Auprès de Nachod, il y a Harsch avec 5 généraux, 5 régiments d'infanterie, 3 régiments de dragons et 3000 pandours à peu près. A Politz est le général Beck, qui s'étend jusques derrère Braunau, et qui<211> a sous ses ordres 3000 pandours, 3 régiments réguliers de hussards, le régiment dragon de l'archiduc Joseph et 4 régiments ou 8 bataillons d'infanterie.

On a fortifié les hauteurs de Politz par des redoutes où il y a 60 gros canons.

Le général Laudon est auprès de Trautenau et de Schatzlar, qui commande à 10 régiments allemands d'infanterie, à 2 régiments de dragons, 3 de hussards et 3 à 4000 pandours dont on ne sait donner le nombre précisément; il s'est retranché de même auprès de Schatzlar, Trautenau et Golden-Oels.

Il y a un camp de 12 bataillons derrière le défilé de Golden-Oels, un autre camp de 8 bataillons derrière Trautenau, sur les hauteurs qui tirent à Arnau. Selon les avis qu'on a ici, il y a 12 régiments autrichiens auprès de l'armée soi-disante de l'Empire, outre 8 ou 9 régiments auprès de Leitmeritz, d'Eger, Gabel etc. tous éparpillés.

De là on peut à peu près pénétrer la façon dont ces gens voudront agir. Si j'en dois dire mon sentiment, il me paraît qu'ils sont trop éparpillés et qu'ils perdent par cette disposition l'avantage que leur supériorité en nombre leur aurait donné. Voilà ce qui me fait espérer que nous pourrons les battre en détail.

J'ai pris mes arrangements avec le général Fouqué, de sorte que nous saurons nous joindre toutes les fois que le cas l'exigera, et alors nous marcherons sur le corps de celui de l'ennemi qui voudra tenter le premier quelque chose. Mais ce dont je dois vous prévenir, afin que. le cas arrivant, vous n'en soyez pas surpris, c'est que si de Ville revient pour faire le siège de Neisse, je ne remuerai pas contre lui, avant qu'il n'ait amené les canons devant la place, et alors ce sera le moment d'agir avec vigueur. Et quand un corps de l'ennemi, qui voudra pénétrer, sera bien rossé, j'ai tout lieu de croire que les autres en seront rebutés et tourneront en arrière.

Je vous remercie de la communication des nouvelles que vous avez eues de Bohême, au sujet desquelles je suis bien aise de vous faire observer qu'il est positivement vrai que Harsch est ici à Neustadt, aux frontières de la comté de Glatz, où il campe à l'aile droite de l'armée autrichienne, et que Beck est à Politz.

Federic.211-1

Nach dem Concept. Der letzte Abschnitt allein in der sonst chiffrirten Ausfertigung.

<212>

10927. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON MANTEUFFEL.

Landshut, 8. Mai 1759.

Es wird nunmehro Zeit sein, dass Ihr en force nach Hinterpommern marschiret, weil, wie Ihr aus anliegendem Bericht des Reimer's212-1 ersehen werdet, die Russen in Hinterpommern einbrechen wollen. Wenn nicht mehr als die eilf in dem Bericht gemeldete Regimenter dorthin kommen, so könnet Ihr solchen auf den Hals gehen und sie wieder herausjagen; kommt aber vom Feinde was stärkeres nach, so müsset Ihr Euch mit Eurem Corps so setzen, dass Ihr den Feind arretiret und ihn von der Seite von der See und von Colberg abhaltet. Mit Ende dieses Monates hoffe Ich im Stande zu sein, so viel dahin zu detachiren, dass man mehr gegen solchen wird thun können.

Ich vermuthe gewiss, dass Ihr oder auch schon der Generallieutenant von Dohna werdet gute Karten von denen Gegenden von Colberg und der Orten [haben] aufnehmen lassen, um Euch daraus die avantageusesten Posten auszusehen.

Das Regiment von Kleist sollet Ihr nur gegen die Schweden mit stehen lassen.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl- Grossen Generalstabs zu Berlin.


10928. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Landshut, 8 mai 1759.

Je suis charmé de voir par la lettre de Votre Altesse du 2 de ce mois212-2 que vos affaires et celles du prince Henri sont de concert là-bas.

Pour les troupes que mon frère vous demande, il ne s'agit pas de grand'chose, il suffit que ce ne seront que des troupes légères, puisque c'est plutôt pour faire bruit que pour autre chose.

Je sens bien que les Français doivent faire un mouvement général de leurs troupes, s'ils veulent parvenir à quelque chose; mais alors vous n'aurez que de rassembler les vôtres et de tomber en force sur un de leurs corps.

Si mon frère réussira à chasser tout-à-fait les troupes de l'Empire, cela dérangera tout-à-fait les arrangements de la campagne des Français et ne pourra manquer de produire un effet très favorable; c'est ce qu'il faut bien qu'il se déclare entre ci et le 14.

Quant à moi, j'ai ici vis-à-vis de moi deux armées autrichiennes, l'une sous les ordres de de Ville que j'ai chassée de la Haute-Silésie, qui campe auprès de Hermstadt,212-3 aux frontières de la Moravie, et qu'on dit qu'elle se fortifie à présent; la seconde est ici sous Daun, du côté<213> de Kœnigshof, qui fait le gros corps. Dix régiments russes sont en marche vers la Poméranie, pour faire le siège de Colberg, contre lesquels mon général Manteuffel marche en avant.

Pour moi, je veux voir de quel côté cela se déclarera, pour leur tomber sur le corps en force avec une grosse masse, et si mon frère sera heureux en son entreprise, cela me donnera moyen de porter un bon coup sur eux et de tourner en suite de ce côté où il le sera nécessaire pour le bien de nos affaires.

Federic.

Nach dem Concept.


10929. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A DRESDE.

[Landshut,] 8 mai [1759].

Der König dankt für die Nachrichten im Bericht vom 6. Mai.

Vous avez sûrement pris le bon parti pour votre défense, et le feu vous défendra plus efficacement que force de troupes.213-1 Si, en attendant, l'ennemi, devait venir en grande force de ce côté-là, nies mesures seront prises en sorte que je détacherai d'abord là où il sera nécessaire, soit vers la Lusace, soit même vers vous.

Federic.213-2

Nach dem Concept.


10930. AU LIEUTENANT-COLONEL D'O, VICE-COMMANDANT A GLATZ.

[Landshut, mai 1759.]213-3

Je compte bien qu'il aura communiqué ses nouvelles au général Fouqué. Je dois l'avertir, d'ailleurs, qu'un bruit vague se répand ici que Daun se prépare de marcher par Gitschin vers la Lusace; que peut-être il trouvera moyen d'approfondir si cela est fondé; que ce qui me cause des soupçons, ce sont les redoutes et retranchements sans fin dont les Autrichiens fortifient les passages de la Silésie en Bohême.

Federic.

Eigenhändige Weisungen zur Antwort; auf der Rückseite des Berichts von d'O , Glatz 7. Mai.

<214>

10931. AN DEN OBERST VON HACKE, COMMANDANTEN VON GLOGAU.

Landshut, 10. Mai 1739.

Ich danke Euch sehr vor die in Eurem Schreiben vom 7. dieses Mir communicirte Nachrichten. Wenn die Russen auf Posen rücken, so können sie von dar aus mehr Märsche als nach Glogau zu nehmen, und werdet Ihr dorten hoffentlich deshalb nicht viel zu hasardiren haben. Indess avertire Euch, obschon nur zu Eurer alleinigen Direction, dass Ihr bald ein Corps Meiner Truppen der Gegend haben werdet, und sollet Ihr also nur Geduld haben, da Ihr gewiss nicht werdet belagert werden214-1 und es auch nicht auf Euch gemünzet ist.214-2

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10932. AN DEN GENERAL DER INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.214-3

[Landshut, Mai 1759.]214-4

. . . Noch:214-5 dass nach Erhaltung dieses Briefes, so möchte Regiment von Jung-Stutterheim und Jung-Braunschweig mit 10 leichte zwölf - pfündige Canons nach Breslau detachiren. Sie werden dorten Generalmajor Wobersnow angewiesen;214-6 müssen den 14. da sein, und er sich parat halten, mit den übrigen von seinem Corps Ordre zu kriegen, von einem Tag zum andern über die Neisse zu kommen.

Weisungen [Bleinotizen] für die Antwort; auf der Rückseite des Berichts von Fouqué, Deutsch-Karnitz 7. Mai.214-7

<215>

10933. AN DEN GENERALMAJOR VON PUTTKAMMER.215-1

[Landshut, Mai 1759.]215-2

Ordre Puttkammer Spremberg: 2 Escadrons von seinem Regiment soll in der Gegend Spremberg stehen lassen,215-3 mit den übrigen 6 soll er seinen Marsch über Glogau nehmen und alliiren sich mit die Zieten'- sche Husaren, die dort stehen.215-4 Correspondiren mit Wobersnow, so jenseit der Oder marschiren wird,215-5 und richten Marsch so ein, dass er den 18. dieses bei Lissa sein kann.

Vorher muss schreiben an Hacken, dass der Brod und Fourage parat halte.

Weisungen [Bleinotizen] für einen Cabinetsbefehl an Puttkammer; auf der Rückseite des Berichts von Fouqué, d. d. Deutsch-Kamitz 7. Mai.


10934. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON MANTEUFFEL.

Landshut, 11. Mai 1759.215-6

Ich habe Euer Schreiben vom 7. dieses erhalten und bin von dessen Einhalt ganz wohl zufrieden gewesen, nur aber finde Ich zu erinnern, dass der Generalmajor Diericke mit die 4 Bataillons, so Ihr detachiret,215-7 zu schwach und solches so gut wie nichts sein wird; wie Ich dann geglaubet habe, Ihr würdet ihm noch ein paar Bataillons zugegeben haben.

Die Anstalten, so Ihr mit dem Generalmajor von Kleist215-8 machet, approbire Ich in so weit; nur müsset Ihr noch überlegen und zusehen, wohin der Generalmajor von Kleist zu marschiren hat, auf den Fall, dass der Feind durch das Mecklenburgische sich ziehen und bei Ruppin ohngefähr wieder herauskommen wollte; denn auf diesen Fall gedachter Generalmajor von Kleist dem Feinde gleich vorrücken und einen guten Posten im Mecklenburgischen aussuchen und nehmen müsste.

Ohnerachtet die Russen ein Corps von 10000 Mann gegen Posen geschicket haben,215-9 so glaube Ich doch nicht, dass es ihnen ein Ernst<216> sei, hier gegen Schlesien zu agiren und dahin was zu tentiren, sondern Ich supponire eher, dass ihre Intention sei, auf Colberg zu gehen. Indessen detachire Ich jetzo den Generalmajor von Wobersnow mit einem Corps gegen Lissa zu, wenn es auch nicht mehr wäre, als nur den Feind zu observiren. Gedachter Generalmajor von Wobersnow ist auch beordert,216-1 Euch zu schreiben, im Fall dass sich die Russen näher nach der Neumark oder sonsten so hinziehen wollten; wornach Ihr Euch dann werdet richten und Eure Mesures nehmen müssen; dann in dem Fall, dass die Russen von Colberg abstrahireten, so ist kein besserer Posten vor Euer Corps als der bei Landsberg, da Ihr alsdenn aber Euer nöthig habendes Magazin von Mehl, Haber, Stroh und Heu von Stettin zu Wasser nach Küstrin transportiren lassen müsset. Wann solcher Cas existiret, so kommet es pur nur darauf an, dass genügsame Schiffe in Stettin vor solchen Transport vorhanden seind, davor Ihr wohl, auf den Fall es nöthig sein wird, sorgen werdet.

Sonsten wird Mein Bruder, des Prinzen Heinrichs Liebden, mit seiner Expedition im Reiche gegen Ende dieses Monates fertig sein; alsdenn werde Ich gleich sehen, nach Beschaffenheit der Umstände, wie Ich Euer Corps mit 12 à 15 000 Mann verstärken kann.216-2

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10935. AU PRINCE FERDINAND DE PRUSSE.

Landshut, 11 mai 1759.

La lettre que vous avez pris la peine de m'écrire du 5 de ce mois, m'a été bien rendue, et je ne saurais assez vous exprimer le plaisir que j'ai ressenti en apprenant que vous vouliez bien vous prêter à la cure gênante dont il s'agit,216-3 me flattant qu'elle sera d'un bon usage pour le recouvrement de votre santé qui m'est d'autant plus précieuse que j'apprécie parfaitement les sentiments d'attachement et de tendresse<217> que vous me témoignez en toute occasion. Je vous prie, mon très cher frère, d'être persuadé du réciproque de ma part.

Federic.

Je suis charmé de la courageuse résolution que vous avez prise, mon cher frère, de vous soumettre à la rigide diète que l'on vous prescrit; je me flatte que par ce moyen nous vous conserverons encore. Nous ne faisons rien ici, tout est aussi tranquille qu'en pleine paix.

Federic.217-1

Nach der Ausfertigung im Königl. Hausarchiv zu Berlin. Der Zusatz eigenhändig.


10936. AUX MINISTRES D'ÉTAT ET DE CABINET COMTES DE PODEWILS ET DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Landshut, 11 mai 1759.217-2

Sur le rapport que vous venez de me faire du 8 de ce mois au sujet de la lettre que le marquis de Rougé a reçue de nouveau du maréchal de Belle-Isle touchant le cartel à régler entre la France et moi,217-3 [je vous réponds] que je crois vous avoir déjà suffisamment déclaré mes dispositions invariables et sérieuses à l'égard dudit cartel; que j'ai nommé pour ce sujet le général-feld-maréchal de Kalkstein de ma part,217-4 pour régler tout ce qu'il faut avec celui qu'on nommera de la part de la France; que je ne me souviens pas d'avoir jamais refusé d'admettre le comte de Mailly217-5 pour venir régler avec le maréchal Kalkstein le cartel, que, tout au contraire, j'en serais bien aise et que telle personne qui sera chargée de la part de la cour de France à cette négociation, me sera agréable.

Voilà sur quoi vous pouvez régler tout ce qu'il faut à ce sujet, après que je vous ai donné déjà mes résolutions sur tous les autres points qui regardent cette négociation.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


10937. AU LIEUTENANT-COLONEL D'O, VICE-COMMANDANT A GLATZ.

[Landshut, mai 1759.]217-6

L'ennemi cantonne entre Kœnigssaal et Jaromirs; Harsch couvre sa droite. Ce qui est avancé vers Frumburg,217-7 ne sera qu'un détache<218>ment. La campagne ne s'ouvrira qu'au mois de juin, jusques-là il n'y aura que des misères, des détachements et des bagatelles,

Federic.218-1

Eigenhändige Weisung zur Antwort; auf der Rückseite des Berichts von d'O, Glatz 10. Mai.


10938. AN DEN GENERAL DER INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

[Landshut, Mai 1759.]218-2

Missverstand,218-3 da sie218-4 meist noch Compagnien218-5 haben. Regiment 12 Compagnien; doch nur 2 Bataillons, denn Regimenter alle sehr schwach. Von alle, so hier vor Mich habe, sein alle zu 12 Compagnien, derentwegen doch nur 2 Bataillons stark, gewöhnlich 60, 70 Mann ohngefähr die Compagnie die meisten, und also machen 2 Bataillons doch nicht mehr als 1080 Köpfe aus.

Sobald Ich hier erfahre, dass Daun zusammenziehet, werde ihn218-6 über die Neisse ziehen, eher nicht: wo er nicht dort dazu gezwungen wird.218-7

Weisungen [Bleinotizen] für die Antwort, auf dem Rande des Berichts von Fouqué, d. d. Deutsch-Karnitz n. Mai.


10939. AN DEN GENERAL DER INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

[Landshut, Mai 1759.]

Mein Bruder ist schon über Hof, und die Reichstruppen nach Culmbach. Ich glaubte, in wenig Tagen würde man wohl hören, dass sich da würde decidiret haben, und wenn die Leute ihre Magazins verloren, würde ihre Campagne wohl zeit[ig] vorbei sein. Wenigstens bis Mitte August gebe Zeit.

Möchte noch da stehen bleiben. Das Corps, so v[or] d'O hingeschickt, ohngefähr 5;218-8 wenn er aber siehet, dass sie avanciren und von Ziegenhals, Zuckmantel herauswollten, dann Zeit zu decampiren<219> und sich denn nur diesseits der Neisse setzen; und Ich glaubte nicht, dass de Ville demohneracht so bald avanciren würde, indem die Russen und Oesterreicher sich wohl so viel merken lassen, dass vor Ende dieses Monates nicht wohl werden im Stande sein, was zu thun, und dass sie wieder zusammenschleppen.219-1 Wann es auf Bataille ankommt, würden wir wohl alle zusammenstossen, indem das die sicherste Partie ist; aber so lange sich der Feind nicht declariret, so will Ich noch so stehen bleiben, dass auf allen Seiten à portée wäre.

Weisungen [Bleinotizen] auf dem Rande eines zweiten Berichts von Fouqué, d. d. Deutsch-Karnitz 11. Mai.


10940. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Landshut, 12 mai219-2 1759.

J'ai bien reçu la lettre que Votre Altesse m'a faite du 7 de ce mois, et ne vous saurais assez, remercier du détachement que vous avez fait entrer en Franconie,219-3 aussi les sages dispositions que vous avez faites à ce sujet, ont tout mon applaudissement. Le nombre des troupes que vous avez employé à ce détachement,219-4 est tout ce qu'il y sera nécessaire, mais Votre Altesse comprendra très bien Elle-même qu'on a dû indispensablement profiter de cette occasion, pour se débarrasser au moins d'un côté de l'ennemi qui, sans cela, et si on leur eût laissé le temps d'agir tous à la fois et d'un concert commun, nous auraient à la fin accablés.

Les Russes ont déjà fait marcher un corps assez considérable vers Posen en Pologne; c'est pourquoi j'ai été obligé de détacher quelques troupes,219-5 pour les leur opposer et les arrêter. Quant à nous ici, autant que j'en comprends, je crois que la campagne ne s'ouvrira pas avant la fin du mois présent ou de celui qui vient.

Federic.

Nach dem Concept.


10941. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.

Landshut, 13 mai 1759.

Le dernier rapport que j'ai reçu de vous, a été du 17 d'avril passé, et, depuis ce temps-là, il ne m'est rien entré de votre part. Aussi<220> je ne vous fais cette lettre que pour vous apprendre seulement que par des lettres de Dresde220-1 qui me sont revenues, on a prétendu savoir, à la jeune cour du Prince Électoral à Dresde, on a prétendu être informé220-2 que la paix entre la France et l'Angleterre était fort avancée; on a voulu cela même [assurer]220-3 pour une raison pourquoi M. de Contades et de Broglie n'agissaient point après les avantages, quoiqu' imaginaires, qu'ils prônent avoir eus à Bergue.220-4

Quoique je ne fasse pas le moindre fond sur ces prétendues nouvelles, ni n'en suis le moindrement ombragé, j'ai cependant voulu vous en communiquer, quoique uniquement pour votre direction, à ce que vous tâchiez d'approfondir sous mains et sans en faire éclater la moindre chose, d'où ces prétendues nouvelles à Dresde ont pu tirer leur origine. Vous ne manquerez pas de vous expliquer à ce sujet envers moi.

Federic.

Nach dem Concept.


10942. AU LIEUTENANT-COLONEL D'O, VICE-COMMANDANT A GLATZ.

Landshut, 14 mai 1759.

Je viens de recevoir la lettre que vous m'avez faite du 13 de ce mois. Pour ce qui regarde le détachement de Scharfeneck, dont vous faites mention dans le P. S. de votre lettre, je doute que l'envie lui prendra de vouloir tenter quelque chose sur Frankenstein; car sûrement ils trouveront là fort mauvais jeu, et s'ils ont quelque dessein contre le général Ramin,220-5 je crois également qu'ils n'effectueront rien.

Ce qui m'embarrasse le plus, c'est d'avoir de bons avis de la grande armée des Autrichiens, et, pour en avoir, il faudra envoyer des espions qui prennent leur chemin tout autour de Jaromirs. Je sais les trois corps détachés de Harsch, de Laudon et de Beck, mais je n'ai aucune nouvelle sûre, et sur laquelle je saurais compter, de la grande armée des Autrichiens, ni de la position qu'elle a actuellement; c'est pourquoi vous m'obligerez d'employer tous vos soins pour m'en faire avoir de bonnes informations. Il court un bruit comme si la grande armée voulait marcher vers la Saxe, mais, jusqu'à présent, je n'en crois rien encore.

Quant aux ordres que le général Harsch a donnés à Reinerz, je<221> vous renvoie la copie,221-1 afin que vous fassiez publier d'abord des ordres en contraire.

Si Ramin est attaqué, le bataillon d'Arnim peut toujours venir à son secours.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Der Zusatz eigenhändig.


10943. AU LIEUTENANT-COLONEL D'O, VICE-COMMANDANT A GLATZ.

Landshut, 15 mai 1759.

J'ai reçu votre lettre du 14 de ce mois et vous sais beaucoup de gré des nouvelles intéressantes que vous m'avez marquées. Veillez avec bien d'attention si Harsch marchera effectivement vers la Haute-Silésie. Je me confirme de jour en jour que le poste que j'ai pris ici, embarrasse extrêmement l'ennemi, par rapport à ses desseins, et vos nouvelles me confirment encore que je n'ai pu prendre un meilleur poste que celui où je me tiens. J'aime mieux les voir tourner du côté de la Haute-Silésie qu'autre part; car ce n'est pas où ils me causeront le plus grand préjudice. Jusqu'à présent, il y a plus de dix lieux dont ils ont ébruité qu'ils prendraient leurs camps, pour me donner de la jalousie.

Quant à vous, continuez seulement d'être bien attentif sur leurs mouvements jusqu'à ce que ces gens se déclareront, et comme vos nouvelles m'ont servi jusqu'à présent de direction, et que je les ai trouvées meilleures que tout ce que j'en ai reçu, j'attends d'être exactement informé de vous si c'est un masque que la marche du général Harsch vers la Haute-Silésie, où s'il y marchera effectivement. Je sais positivement qu'ils n'ont rien détaché encore vers la Saxe et vers la Lusace.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.


10944. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Landshut, 15 mai 1759.

J'ai reçu la lettre que Votre Altesse m'a faite du 9 de ce mois, et vous remercie de tout ce que vous avez bien voulu m'apprendre.221-2 Je crois que l'expédition présente de mon frère Henri opérera un très bon effet, car en supposant de deux cas l'un, ou les troupes de l'Empire tiendront ferme, alors ils seront bien rossés et toute l'armée de l'Empire sera dispersée; ou ils se retireront en arrière, et alors ils perdront tous leurs magasins et ne pourront pas s'arranger pour reparaître avant le mois d'août tout au plus tôt.

<222>

Pour ce qui regarde mon frère, il ne saura pas s'arrêter là trop longtemps, par la raison que je dois présumer que Daun avec son armée marchera vers la Lusace, et, dans ce cas-là, mon frère sera obligé de faire tête seul contre Daun en Saxe, parceque je serai obligé, moi, de détacher contre les Russes. Si je laisse la Saxe toute dénuée de forces, les Autrichiens en profiteront d'abord pour y passer, tout droit vers mes États héréditaires.

Il est bien affligeant que le roi d'Angleterre dans une guerre aussi critique et aussi importante que la présente et dans les circonstances où il se trouve, pense encore à ménager ses fonds, ce qui est bien hors de saison. En attendant, je vois avec plaisir que, nonobstant cela, vous arriverez avec les arrangements que vous avez pris, à votre but.

Je me promets du zèle connu du général comte de Finckenstein qu'il remettra bientôt sur pied son régiment, et j'ai donné mes ordres exprès au général de Massow de lui en faciliter avec tout l'empressement possible les moyens.

Ici j'ai détaché déjà un corps de troupes vers Posen contre les Russes. Les Autrichiens n'ouvriront pas leur campagne avant la fin de ce mois ou au commencement de juin; selon ce qu'il paraît, ils veulent absolument entrer en Silésie; s'ils le feront, ils n'en retourneront pas sans bien des têtes ensanglantées.

A présent, je suis sur la fin de tous mes arrangements auprès de mon armée. Soyez persuadé, mon cher prince, que j'aurais été dans un grand embarras, si les Autrichiens avaient commencé plus tôt leur campagne.

Ici en Silésie nous avons 234 pièces de canons auprès de l'armée; je crois que cette artillerie sera suffisante de chauffer l'ennemi de la sorte qu'il se lassera à la fin des canons.222-1

Des autres manœuvres que nous ferons, je ne saurais vous marquer quelque chose d'avance, car, dans la situation où je me trouve, et où j'ai l'ennemi en avant et par derrière et de tous côtés, il n'y aura d'autre moyen pour moi que de tomber sur le corps à celui qui me viendra du côté le plus dangereux.

Le général Manteuffel est actuellement en marche avec son corps vers la Poméranie citérieure; je ne laisse contre les Suédois qu'un corps de 5000 hommes qui y est à présent suffisant, parceque les Suédois n'ont à présent que 7000 hommes là.

Au reste, on peut aisément voir d'avance que cette campagne sera bien difficile pour nous; malgré cela il faut espérer que la fortune nous secondera par-ci par-là pour gagner le dessus. Grâces au Ciel que, jusques à présent, nous sommes ici à empêcher que l'ennemi ne saura agir partout en même temps, et dès que nous pourrons les expédier l'un après l'autre, il sera possible que nous saurons parvenir heureuse<223>ment [à notre but];223-1 mais s'il leur avait réussi que tous avaient agi tous d'une fois, il nous aurait été bien difficile de trouver quelque bonne issue.

Federic.

Nous sommes ici sur le mont pagnote.

Nach dem Concept. Der Zusatz eigenhändig auf der sonst chiffrirten Ausfertigung.


10945. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON MANTEUFFEL.

Landshut, 16. Mai 1759.

Ich habe Euren Bericht vom 11. dieses erhalten, von dessen Einhalt Ich dann ganz wohl zufrieden gewesen bin. Um Euch darauf zu antworten, so muss Ich Euch über zwei grosse Punkte schreiben und Euch Meine Gedanken umständlich eröffnen, damit Euch solches zu Eurer weiteren Direction dienen kann.

Und zwar erstlich, weil Ich immer supponire, dass die rechte und wahre Intention der Russen sei, Colberg zu belagern, und dass sie zweierlei Art haben, um solches in die Wege zu richten, so will Ich Euch Meine Meinung schreiben, was Ich glaube, dass die Russen vor différente Dispositiones machen dörften, und worauf Ihr am meisten Eure Dispositiones zu richten habet.

Jetzo seind 11 Regimenter von denen Russen gegen Posen marschiret. Da habe Ich den Generalmajor von Wobersnow dagegen detachiret, mehr, um sie zu observiren, als um ihnen Schaden zu thun. Ihr judiciret ganz wohl, dass die Russen nicht eher kommen werden, als bis die Grasung im Felde sein wird. Ihre Force bestehet, wie Ich von allen Seiten höre, [aus] ohngefähr gegen 50000 Mann regulirte und 7000 irreguläre Truppen. Bis dato siehet man weiter nichts von sie, als dass dieselbe etwas nach Posen detachiret haben. Ich wollte fast positivement wetten, dass sie keine Intention haben, auf Schlesien zu gehen, sondern dass, wenn die ganze Armee nach Posen marschiren sollte, sie sich auf Driesen oder Landsberg wenden werden. Wann Ihr erstlich in Hinterpommern sein werdet, so werdet Ihr sowohl durch Eure Nachrichten, als auch durch das, was Euch der Generalmajor von Wobersnow schreibt, im Stande sein, vollkommen zu erfahren, wohin des Feindes Absichten und Bewegungen gehen dörften. Ich glaube aber, dass sie sich theilen werden, und dass ein Corps von etliche 30000 Mann sich gegen die Neumark wenden wird, und dass in derselben Zeit ein anderes Corps von 15000 oder mehr Mann sich wird gegen Colberg wenden wollen. Dieses letztere kommet über Neu-Stettin oder über Stolpe und wird suchen, längst der See zu kommen, welches Ich jedoch so eigentlich nicht wissen kann. Geschiehet dieses<224> aber, so müsset Ihr mit Eurem unterhabenden Corps dem Detachement, so nach Colberg will, zu Halse gehen und es mit blutigen Köpfen wiederum zurückjagen. Dabei Eure vornehmste Attention sein muss, dass man diejenigen, so nach Colberg wollen, nicht an die See lasset, als woher sie ihre Artillerie, Munition und Proviant bekommen müssen und sonsten nichts machen können. Wollen sie sich mit der ganzen Armee dort hinziehen, woran Ich doch zweifle, so müsset Ihr einen festen Posten nehmen, wo Ihr sie so lange aufhalten und amusiren könnet, bis dass Ihr Succurs bekommet.

Sollte es sein, dass sie mit der ganzen Force gegen Posen und gegen Landsberg wollten, so müsset Ihr das Lager von Landsberg nehmen, welches fast inattaquable ist, und werden sie alsdenn nicht weit vorrücken dürfen, weil der General Wobersnow ihnen in den Rücken kommen kann.

Um dieses alles zu bewerkstelligen, so müsset Ihr mit Eurer Armee in Hinterpommern an solchem Orte cantonniren, dass Ihr von allen Seiten gleich à portée seid hinzukommen, und also etwa an der Rega, zwischen Plathe, Regenwalde und Stargard. Ziehet Ihr Euch rechts, so kommet Ihr nach Landsberg; ziehet Ihr Euch links, so kommet Ihr nach Cörlin oder nach dem Ort. wo Ihr Euch das beste defensive Lager ausgesuchet habet. Ich habe eine Brigade Ingenieurs nach Stettin geschicket, bei welcher ein excellenter Capitän ist, auf welchen Ihr Euch ganz verlassen könnet, um Lagers zu nehmen, Märsche und Dispositiones zu machen p., so dass Ihr alles mit ihm regulireri könnet und überall sehr gut mit ihm durchkommen werdet. Indess Ihr noch nicht campiren dörfet, bis dass Ihr höret, dass die Russen sich zusammenziehen und dass es ihnen ein Ernst ist; dann könnet Ihr hinmarschiren, wohin Ihr meinet, dass es nöthig ist.

Nur recommandire Ich Euch hierbei sehr, das Regiment von Lehwaldt und das von Dohna durchaus nicht in das erste Treffen zu setzen.224-1

Hierbei muss Ich Euch schreiben, dass Meines Bruders, des Prinzen Heinrichs, Expedition gegen die Reichstruppen gut gehet. Er wird Ende Mai damit gewiss fertig sein, und da alle Apparence ist, dass die Russen nicht vor dem 12. Juni eindringen können, so wird gegen die Zeit auch Euer Succurs, es sei nun einige Tage früher oder aber später, dort sein können.

Schliesslichen sollet Ihr Mir schreiben, ob es wahr sei, was Ich jedoch nur in denen öffentlichen Zeitungen gelesen, dass die Schweden aus Finnland wollen Truppen nach Pommern transportiren lassen.

Friderich.

<225>

P. S.

Angehend auch Euer Schreiben vom 11. dieses, betreffend die bereits ausgefertigte Passeports für die autorisirte Commissarii zur Auswechselung und Errichtung eines Kartells, wozu der 1. Junii und die Stadt Wismar vorgeschlagen worden, so gebe Ich Euch darauf in Antwort, wie Mir solches alles einerlei ist und Ihr solches nur unter Euch reguliren könnet, wie Ihr es am besten verstehet und am convenablesten halten werdet, als welches Ich Euch zur freien Disposition überlasse ...

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10946. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON MANTEUFFEL.

Landshut, 16. Mai 1759.

. . . Hierbei unterstehe ich mich, annoch Ew. Excellenz im Vertrauen zu melden, welchergestalt Se Königl. Majestät Sich bei Gelegenheit derer heutigen Schreiben von Ew. Excellenz gegen mich en passant entfallen lassen, ob es nicht anginge, dass, da nach denen öffentlichen Zeitungen zu Stettin einige Kaufmannsschiffe armiret worden, um gegen die Schweden zu kreuzen, dass man sich auch einiger von denenselben bedienen könnte, um solche in den Hafen von Colberg zu legen, um dadurch den Hafen, wenn eine russische Flotte dahinkommen wollte, zu defendiren oder aber auch wohl gar die russische Flotte zu inquietiren und harceliren. Dabei des Königs Majestät jedennoch Selbsten declarireten, dass Sie es nicht verstünden, ob dergleichen anginge oder nicht.

Ich bin nicht im Stande gewesen, darauf etwas zu antworten, weil einestheils ich von der Marine gar nichts verstehe, anderentheils aber von der Stettinschen armirten Flottille gar keinen Begriff habe, obschon solche wegen des, was in den Zeitungen davon gestanden, selbst in Holland so viel Bruit gemachet, dass sich Schiffscapitäns darauf zu dienen offeriret haben: so habe doch dieses Ew. Excellenz zu communiciren nicht225-1 unterfangen und Deroselben überlassen wollen, ob Dieselbe etwas darunter practicable oder nicht fänden; auf welchen ersteren Fall und wenn damit etwas zum Besten von Colberg ausgerichtet werden könnte, es Sr. Königl. Majestät nicht unangenehm sein dörfte, wenn Ew. Excellenz in Dero nächsten Schreiben [etwas erwähnten]; auf den Fall aber solches nicht wäre, alsdenn auch nur die ganze Sache fallen zu lassen, nachdem ich mir vorhin schon die Freiheit genommen, des Königs Majestät zu sagen, wie nach meinem Begriffe diese Flottille nur dienen könne, um auf denen verschiedenen Armen der Oder und denen Haffs die Wässer gegen denen schwedischen Kapers reine zu halten.

<226>

Ew. Excellenz werden meine hierunter genommene Freiheit bestens deuten, und ich verharre mit dem vollkommensten Respect etc.

Eichel.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10947. AN DEN GENERALMAJOR VON CZETTRITZ.226-1

Landshut, 16. Mai 1759.

Ich schicke Euch hierbei ein Schreiben von dem Obristlieutenant von Dingelstedt,226-2 woraus Ihr ersehen werdet, wie sich ein Schwarm feindlicher Husaren und Dragoner gegen Senftenberg in der Lausnitz gezogen. Ihr sollet also nur sogleich mit Eurem Regimente aufbrechen, auch die beiden Escadrons von Möhring, so Ihr unterweges finden werdet, mitnehmen und sehen, dass die Leute vom Feinde von Görlitz aus im Rücken zu kriegen [seien]; denn Ihr auch den Obristlieutenant von Dingelstedt werdet an Euch ziehen können.

Wann Ihr sehet, dass der Feind zurücklaufet, oder auch, dass sie sich aus der Lausnitz wieder zurück herausziehen, so könnet Ihr Euch auch wieder, ohne Meine weitere Ordre zu erwarten, gegen Löwenberg und so heranziehen.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.226-3


10948. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Landshut, 16 mai 1759.

Jusqu'ici votre expédition a été si heureuse qu'on aurait pu espérer. Si vous pouvez détruire les magasins de Bamberg, c'est certainement là où votre expédition se doit borner.

Outre les prises que vous avez faites sur l'ennemi, on peut compter les pertes qu'entraîne une retraite précipitée; d'ailleurs vous pouvez toujours compter que le double des déserteurs qui vous viennent, s'en va du côté de l'Empire.

Je ne doute pas que vous n'aurez laissé garnis quelques défilés par lesquels vous aurez à repasser, pour vous tenir le dos libre à votre retour.

Vous pouvez compter que jusqu'ici Daun n'a rien détaché de son armée.226-4 Elle consiste à peu près en 24 régiments d'infanterie et en<227>viron en 16 régiments de cavalerie qui campent entre Jaromirs et Schurz en trois corps détachés. Les déserteurs et les espions annoncent tous que tout est dans l'état dans lequel il a été, et les seuls détachements dont j'ai connaissance, sont ceux de Jahnus qui a été envoyé avec 3000 hommes en Haute-Silésie, et celui du général Vela qu'ils ont envoyé avec 600 pandours, 600 dragons et 300 hussards dans la Lusace.

Comme j'ai été obligé d'envoyer le général-major Puttkammer avec 600 hussards contre les Russes,227-1 j'ai envoyé incessamment le généralmajor Czettritz pour venir à dos de ce détachement; il est faible, mais il n'aura pas à faire grand'chose. Le dommage qu'ils feront ne sera pas de grande importance, et ils ne manqueront pas d'être rechassés.

De notre côté la campagne ne s'ouvrira pas sitôt. Daun ne fera pas un pas, à moins que les Russes n'agissent, et ceux-là sont obligés d'attendre les pâturages, pour pouvoir nourrir l'immense quantité de chevaux qu'ils ont avec eux, de sorte qu'il ne se passera pas grand' chose avant les premiers jours de juin.

Comme il est très nécessaire pour ma direction que je sache jusqu'à quel point votre expédition aura pu produire son effet, je vous prie de m'écrire, quand vous aurez tout achevé, combien de temps vous donnez aux troupes de l'Empire de pouvoir revenir sur leurs pas, les forces à peu près qui leur restent, et dans quel mois vous croyez qu'ils pourront agir du côté de la Thuringe ou du côté de la Saxe.

Federic.

Nach dem Concept.


10949. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Landshut, 16 [mai] 1759.

Mon cher Frère. Je ne saurais qu'applaudir à vos succès227-2 qui sont une suite de votre prévoyance et des fautes que l'ennemi a faites. Vous voyez, mon cher frère, qu'avec de bonnes dispositions on surmonte bien des difficultés, et que peu d'entreprises sont impossibles dans le monde : veuille le Ciel couronner la fin de vos opérations, pour qu'elles répondent à ces beaux commencements! Autant que j'en peux juger dans l'éloignement où je suis, vous n'aurez point de bataille. Pourvu que vous ayez les magasins, peu importe que ces gueux tiennent ou s'enfuient; vous aurez toujours la gloire d'avoir jeté les fondements solides pour les succès de notre campagne. L'Europe apprendra à vous connaître, non seulement comme un prince aimable, mais encore comme un homme qui sait conduire la guerre, et qui doit se faire respecter. C'est ce qui, malgré mes autres chagrins, ne laisse pas de me faire un sensible plaisir, ce qui était fort à désirer pour l'avantage de l'État, surtout pour celui des pauvres orphelins qui me sont confiés.227-3<228> Continuez, mon cher frère, comme vous avez commencé; vous ne pourrez pas accroître, à la vérité, l'estime et l'amitié que j'ai pour vous; cependant, si je n'étais qu'un simple citoyen, je voudrais vous témoigner ma reconnaissance des bons et éclatants services que vous rendez à la patrie.

Je suis avec tous les sentiments du plus sincère attachement, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


10950. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON LATTORFF COMMANDANTEN VON COSEL.

Landshut, 16. Mai 1759.

Der König dankt für die Nachrichten im Bericht vom 13. Mai.

Im übrigen kann es wohl nicht anders sein, als dass Ihr zu Anfang der Campagne und wenn die Operationes anfangen werden, dorten Eurer Orten wohl etwas in die Klemme kommen werdet. Ich denke und hoffe aber, dass solches nicht lange dauren soll.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10951. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON MANTEUFFEL.

Landshut, 16. Mai 1759.

Weil Ich sogleich vernehme, dass die Oestreicher ein Corps Truppen von ohngefähr 3 à 4000 Mann nach der Lausnitz detachiret haben, welche allen Vermuthungen nach, da jetzo der Orten wenig oder nichts von uns stehet, gerade nach der Mark marschiren dörften, Ich Mich aber nicht sogleich von hier aus arrangiren kann, dorten was dahin zu schicken, als welches zu langsam kommen dörfte, so befehle Ich hierdurch, dass Ihr sogleich nach Erbrechung dieser Meiner Ordre und sonder die geringste Zeit zu versäumen, 2 Regimenter Infanterie, welche Ihr gegen der Mark zum nächsten habet, 1 Dragonerregiment oder wenigstens etliche Escadrons davon, nebst 2 bis 300 Husaren, so wie Ihr solche werdet zusammenraffen können, geradesweges und mit starken Märschen nach Berlin commandiren und schicken sollet, wie Ich denn auch schon von hier aus den Generalmajor von Czettritz mit einem Regiment Dragoner und einigen Escadrons Husaren dem Feinde zu folgen commandiret habe. Wenn die Oestreicher der Orten und aus der Mark werden wieder verjaget sein, so könnet Ihr alsdann diese von Euch detachirte Regimenter wiederum gleich, und zwar nur über Schwedt, auf Eurem Marsch an Euch ziehen und zu Euch stossen lassen. Ihr müsset aber dieses, sonder einen Augenblick zu versäumen, besorgen, auf dass dieses Commando bald an Ort und Stelle zu Berlin sein müsse.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.

<229>

10952. AN DEN ETATSMINISTER GRAF FINCKENSTEIN UND GENERALLIEUTENANT VON ROCHOW IN BERLIN.

Landshut, 16. Mai 1759.

Ich schicke Euch hierbei ein Schreiben von dem Generallieutenant von Zieten,229-1 woraus Ihr ersehen werdet, was Mir derselbe von dem Marsche eines Corps Oestreicher in der Lausnitz von 3 à 4000 Mann gemeldet hat, und mache Euch nur zugleich dabei bekannt, dass ausser dem Generalmajor von Czettritz, welchen Ich heute mit seinem Regiment und einigen Husaren abgeschicket habe, um dem Feinde zu folgen und wo möglich im Rücken zu fallen, Ich auch an den Generallieutenant von Manteuffel geschrieben, sogleich mit starken Märschen 2 Regimenter Infanterie, 1 Regiment Dragoner und an 300 Husaren geradesweges nach Berlin zu schicken. Ihr habt also Eure Mesures darnach zu nehmen und auf Eurer Hut zu sein.

Vous voyez de quoi il est question; prenez vos précautions, j'espère que les troupes de Manteuffel viendront à temps.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.


10953. AN DEN GENERALMAJOR VON WOBERSNOW.229-2

Landshut, 17. Mai 1759.

Ich mache Euch hierdurch bekannt, wie dass Ich Mich gezwungen gesehen habe, den Generalmajor von Puttkammer zu beordern,229-3 dass er sogleich mit seinen 6 Escadrons wiederum aufbrechen und gerades Weges nach der Lausnitz zurückmarschiren soll, indem sich der Vorfall ereignet hat, dass sogleich nach seinem Abmarsch von Spremberg ein feindliches Detachement von Kavallerie und Infanterie in die Lausnitz eingedrungen und seinen Marsch nach der Niederlausnitz gerichtet, folglich [Mir] starke Jalousie auf die Churmark gegeben hat, indem der Obristlieutenant von Dingelstedt mit seinen beiden Escadrons von denen Puttkammer'schen Husaren schon Spremberg verlassen und sich nach<230> Kottbus ziehen müssen. Ich habe daher sogleich den Generalmajor von Czettritz mit seinem Regiment und einigen Escadrons Husaren von Mehring beordern müssen, sofort nach der Lausnitz zu marschiren, um über Görlitz dem Feinde im Rücken zu kommen zu suchen; dabei Ich aber auch dem Generalmajor von Puttkammer aufgeben müssen, alsofort gerades Weges nach der Lausnitz zurückzumarschiren, um entweder zu dem Generalmajor von Czettritz oder auch zu seinen beiden dort habenden Escadrons230-1 zu stossen, um dem Feind im Rücken zu gehen und ihn wenigstens so lange zu arretiren, dass der Generallieutenant von Manteuffel nur die Zeit gewinnen kann, zufolge an ihn geschickter Ordre sogleich 4 Bataillons nebst einem Regiment Dragoner oder doch einigen Escadrons und an 300 Husaren auf das fordersamste gerades Weges nach Berlin zu schicken.

Sobald die in der Lausnitz gedrungene Oestreicher werden zurückgejaget worden und die Lausnitz wieder reine gemachet sein wird, werde Ich Euch den Generalmajor von Puttkammer wiederum zurückschicken, dessen Ihr Euch inzwischen um so fuglicher werdet passiren können, da Meinen Nachrichten nach bei Posen noch alles in statu quo geblieben und noch nichts mehr von Russen dorten angekommen ist.230-2

Friderich.

Nach der Ausfertigung in der Grossherzogl. Hofbibliothek zu Darmstadt. 230-3


10954. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON SEYDLITZ.230-4

Landshut, 17. Mai 1759.

Der König setzt den Generallieutenant von Seydlitz von dem Einmarsch der Oesterreicher in die Lausitz in Kenntniss und von den in Folge dessen am 16. an Generalmajor von Czettritz, am 17. an Generalmajor von Puttkammer ergangenen Befehlen; der letztere sei erfolgt, da dem Könige „heute gemeldet werden wollen, als ob noch was stärkeres vom Feinde in der Lausnitz sei“ .

Da Ich aber so eben wiederum den gleichfalls in Abschrift beikommenden Bericht von dem Generallieutenant von Zieten230-5 erhalte und die Nachrichten wegen des feindlichen Corps in der Lausnitz so<231> different seind, dass Ich nicht klug daraus werden kann, so ist Mein Wille, dass Ihr nur selbst sogleich mit 10 Escadrons Kürassierer aufbrechen, das Regiment Gensd'armes und Gardes-Corps231-1 aber stehen lassen und der Gegend nach der Lausnitz heraufmarschiren sollet. Damit Ich nur eigentlich recht weiss, was es ist, so werdet Ihr wohl etwas gute Märsche machen müssen, um bald auf der Seite von Naumburg am Queiss oder Sagan, wie Ihr es am besten finden werdet, überzukommen, und könnet Ihr zu dem Generalmajor von Czettritz oder aber auch zu dem Generalmajor von Puttkammer, wie Ihr es gut finden werdet, stossen, da Ihr Mir dann die ganze Connexion, wie die Sachen seind, zu schreiben habet. Dafern Ihr auch etwas solches unterwegens, und da [es] ausgesprenget wird, als ob Daun noch mehr detachiren oder selbst nach der Lausnitz gehen dürfte, hören und sonst in Erfahrung bringen [werdet], so habt Ihr Mir solches sogleich hierher zu berichten.

Das ist wieder solche Deufelei mit Laufen, dass man möchte toll werden. Hier sagen sie gar, Daun marschiret nach Zittau. Man kann nichts gewisses erfahren.

Friderich.

Nach der Ausfertigung in der von Wallenberg'schen Bibliothek zu Landshut. Der Zusatz tigenhändig.


10955. AN DEN GENERALMAJOR VON WOBERSNOW.

Landshut, 17. Mai 1759.

Dem General werden noch einmal die gleichen Mittheilungen gemacht, die der König ihm „heute früh bereits geschrieben“ .231-2 „Da . . . aber nachher der Generallieutenant von Zieten die Nachricht von ciem Einmarsch eines Détachements von denen Oesterreichern, so man bis dato vor 3 à 4000 Mann hält, confirmiret, zugleich auch gemeldet hat, wie verlaute, als ob Daun noch ein anderes Corps nach Zittau detachiren wolle, wiewohl die Nachrichten deshalb noch sehr differiren“ , so habe der König auch den Generallieutenant von Seydlitz nach der Lausitz beordert.231-3

Da Mich inzwischen diese Sache beunruhiget und Ich sonsten vernehme, dass es mit denen Russen dortiger Orten noch nicht so pressant sei, so habe Ich vor das beste zu sein geglaubet und befehle hierdurch, dass Ihr sogleich mit Euren Bataillons aufbrechen und ganz gerades Weges auf das baldigste nach der Lausnitz marschiren sollet, und zwar auf Kottbus oder wohin Ihr es alsdenn am nöthigsten finden werdet, und könnet Ihr Euch denen Umständen nach mit dem Generallieutenant von Seydlitz oder Generalmajor von Puttkammer conjungiren und sehen, wie die Sachen seind und was zu thun ist, um insonderheit zu verhindern, dass der Feind nicht zu weit vorkomme, und dass er arretiret und genöthiget werde, aus der Lausnitz zurückzugehen; die 500 Husaren von Zieten aber unter dem Major von Reitzenstein müsset<232> Ihr im Glogauschen stehen lassen, denn es nothwendig ist, dass solche dorten bleiben. Wenn Ihr mit denen nach der Lausnitz von Mir gemachten Detachements zusammenkommet, als commandiret der Generallieutenant von Seydlitz das ganze Corps.

Ihr habt hierunter nicht die geringste Zeit zu versäumen, sondern Eure Märsche nach der Lausnitz zu beschleunigen, denn Ich das Feuer da zuerst löschen muss, wo es Mich am meisten brennet, und von hier aus was dahin zu detachiren zu lange werden würde, ehe es dahin kommen könnte.

Friderich.

Nach der Ausfertigung in der Grossherzogl. Hofbibliothek zu Darmstadt.


10956. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.

Landshut, 17 mai 1759.

J'ai reçu tout à la fois les dépêches que vous m'avez faites depuis le 20 d'avril jusqu'au 4 de ce mois. J'applaudis à la lettre que vous avez écrite aux instances des ministres anglais à mon émissaire à Turin,232-1 et j'approuve la résolution que vous avez prise de vous prêter d'abord aux idées dudit ministère.

Mais, avec tout cela, je ne veux point vous cacher, quoique pour votre direction seule, que le grand éloignement que je remarque aux ministres anglais de prendre un concert sur les affaires d'Italie, en attendant que nos ennemis tâchent de remuer partout pour nous faire des diversions et nous mettre des entraves, fortifie mes soupçons que je vous ai déjà communiqués par ma dernière dépêche du 13 de ce mois,232-2 qu'il y ait quelques chipotages entre le susdit ministère et la cour de France relativement au rétablissement de la paix. Ce que vous tâcherez d'approfondir, sans en faire apparaître la moindre chose aux ministres, dont et surtout du sieur Pitt je suis tout-à-fait persuadé qu'ils n'abandonneront point mes intérêts, ni ne feront jamais un accommodement à mon exclusion. Sur quel article je suis fort tranquille, quoique je souhaitasse de savoir précisément s'il y a quelque chipotage pour la paix ou non.

Je vous communique ci-joint la relation que je viens de recevoir de mon frère le prince Henri,232-3 des avantages qu'il a eus dans sa présente expédition contre l'armée des Cercles et les troupes autrichiennes qui y sont jointes.

Vous ne manquerez pas d'en faire là où vous êtes grand bruit en tournant la chose comme si c'était uniquement par l'amour des intérêts<233> du roi de la Grande-Bretagne que j'avais résolu de faire faire cette expédition, pour couvrir ses États de Hanovre et pour empêcher par là que l'armée soi-disante de l'Empire ne saurait se joindre à celle des Français pour tomber par la Hesse ou la Thuringe sur le pays de Hanovre.

Voici233-1 la relation de ce qui s'est passé jusqu'à présent relativement à l'expédition de mon frère Henri contre l'armée des Cercles.

Federic.

Nach dem Concept.


10957. RELATION.233-2

L'armée s'assembla, le 5 de mai, aux environs de Zwickau. Le corps du général Finck avança jusqu'à Lengenfeld et, le 6, sur Poppengrün,233-3 l'armée étant marchée ce jour-là jusqu'aux environs de Reichenbach. Le 7, elle cantonna autour d'Oelsnitz, et le général Finck campa à Adorf, pour faire croire à l'ennemi que notre objet était de marcher sur Eger. Le général Maquire, qui campait à Asch, se retira, le 8, à l'approche du général Finck. Son arrière-garde, commandée par le prince de Salm, fut entamée, le colonel Belling et le lieutenant-colonel Kleist donnèrent sur 2 compagnies de Salm et sur quelques escadrons du régiment de Modène, sabrèrent la plus grande partie et firent prisonnier le colonel prince de Salm, 4 officiers et 126 hommes.

Le 9, l'armée marcha sur Hof. Nous trouvâmes 3 à 4000 hommes Croates, hussards et quelques troupes réglées dans la ville et postés sur les hauteurs derrière. Ces troupes se replièrent à l'approche des nôtres. On fit quelques prisonniers; on poussa l'avant-garde jusqu'à Birk,233-4 et l'armée campa à Hof.

Le général Knobloch avec un corps détaché ayant passé par Saalburg, arriva, le 10, sur les hauteurs de Kronach.

L'armée ennemie quitta, le 9 l'après-midi, son camp avantageux et retranché à Münchberg; l'armée prussienne prit son camp à Münchberg, et l'avant-garde poussa jusqu'à Gefrees.233-5

Notre colonne à la droite trouva 90 hommes des troupes de l'Empire embusqués dans un bois, qui firent une salve. On environna le bois, et cette troupe, ayant 4 officiers à leur tête, fut faite prisonnière.

Le général Finck fut obligé de marcher, le 10, jusqu'à Weissenstadt pour couper la communication du corps du général Maquire avec 1 armée.

Le général Maquire arriva le même soir à Frankenhammer et marcha toute la nuit, du 10 à le 11, pour passer par Wunsiedel, Nagel<234> et le Haut-Palatinat. Il fut suivi par le général Finck, qui fut renforcé par 2 régiments de cavalerie, et comme les défilés l'empêchaient de pouvoir l'atteindre tout-à-fait, il fit, pendant la marche de le 11, 350 hommes et 10 officiers prisonniers, et ce corps a pris la route de Nuremberg.

L'armée marcha, le 11, et passa les défilés de Berneck et prit son camp à Benk, à un mille en deçà de Baireuth.

Notre avant-garde fut poussée vers Drossenfeld.234-1 Le général Riedesel des Autrichiens, avec un bataillon de Kronach et le régiment des dragons palatins, se trouva posté au delà de Himmelkron.234-2 Le général Meinicke, avec son régiment de dragons, et le lieutenant-colonel de Kleist, sans même attendre notre infanterie, attaquèrent cette troupe, en sabrèrent un grand nombre et forcèrent le général à se rendre prisonnier avec 30 officiers, 800 soldats et dragons, 2 canons, 3 drapeaux et 2 étendards.

L'armée ennemie a marché nuit et jour depuis Münchberg, ayant passé Kulmbach et prenant vraisemblablement la route de Bamberg.

Nach der an Knyphausen übersandten Abschrift.


10958. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Landshut, 17 mai 1759.

Comme je viens d'apprendre que le maréchal Daun a détaché 14 bataillons de son armée vers Eger, je n'ai pas voulu manquer de vous en avertir incessamment.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


10959. AN DEN GENERALMAJOR VON WOBERSNOW.

Landshut, 18. Mai 1759.

Da Ich heute früh den in Original beiliegenden Bericht von dem Obristlieutenant von Dingelstedt aus Kottbus per Estafette erhalten234-3 und Mich aus solchem etwas mehr über die Absichten des Feindes wegen seinem Einmarsch in der Lausnitz orientiret habe, so habe Ich Euch solchen sofort communiciren und Euch zu Eurer Direction schreiben wollen, dass zuvorderst gewiss ist, dass der Marschall Daun mit seiner Armee noch in derselben Position stehet, wie er bisher gestanden hat; dass Laudon mit seinem Corps in der Lausnitz marschiret sein solle, ist nicht an dem, indem er noch auf seinem Posten stehet. So viel Ich aber nunmehr urtheile, so ist der General Sincere mit einem Corps vor nach der Lausnitz detachirt worden, um daselbst die Posten zu occupiren, um einestheils die Flanke der österreichischen Armee zu decken, anderntheils aber die Entreprise des General Vela, welcher vor<235> detachiret worden, um eine Entreprise auf Berlin oder Frankfurt zu unternehmen, zu souteniren.235-1

Daferne Ihr also nur Euren Marsch, darüber Ich Euch gestern geschrieben235-2 und deshalb Ich hoffe, dass Ihr schon aufgebrochen sein werdet, auf das bestmöglichste beschleuniget und in starken Märschen continuiret, auch gerade über Guben gehet, so kommet Ihr dem Vela gerade in die Parade und arretiret solchen, und da Ihr auch das Regiment Eugène-Dragoner235-3 bei Euch habt, so könnet Ihr alsdenn das ganze Dessein auf Berlin oder der Orten noch vereiteln, denn das Corps von Sincere vermuthlich in kleinen Detachements bestehen wird, um alles zu decken, damit Vela seinen Coup ausführen könne. Der Generallieutenant von Seydlitz wird hoffentlich nunmehro auch schon aufgebrochen sein, dem Ich noch das Freibataillon von Salenmon, so bei dem General Zieten stehet, zu seiner Disposition mitgeben und dahin, wo er es verlanget, unterwegens zustossen werde.

Ich beziehe Mich übrigens auf Meine beide gestern nach einander an Euch abgeschickte Ordres, und müsset Ihr nur etwas starke Märsche thun, um dem Feind noch zu rechter Zeit in die Parade zu kommen.

Er wird bei diesen Umständen jederzeit zu sehen haben, wor er zum nöthigsten ist und wor er zum meisten ausrichten kann. Es ist eine Incursion: kommt er zu rechter Zeit, so wird Vela ohne Schwanz nach Hause kommen.

Friderich.

Nach der Ausfertigung in der Grossherzogl. Hof bibliothek zu Darmstadt. Der Zusatz eigenhandig.


10960. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A DRESDE.

Landshut, 18 mai235-4 1759.

Je vous suis bien obligé des nouvelles que vous m'avez marquées en conséquence de votre lettre du 14, et de tout ce que vous avez fait à l'occasion de celle-ci. J'ai déjà pris tous mes arrangements pour que les ennemis qui sont entrés dans la Lusace, soient poursuivis sur le pied.

Mon frère Henri m'a écrit que, dès qu'il aura achevé en quelque façon son expédition présente, il détachera incessamment un corps de ses troupes vers Dresde.

Si les Autrichiens ne détachent d'autres troupes au delà de celles qu'ils ont envoyées dans la Lusace ou vers Dresde, j'espère alors que, par les arrangements que j'ai pris, ils auront lieu de regretter leur entreprise, et que tous les postes qu'ils auront détachés, seront perdus et culbutés.

<236>

Es folgt eine Aufzählung der unter Wobersnow, Puttkammer, Czettritz und Seydlitz gegen die eingedrungenen Oesterreicher gerichteten preussischen Streitkräfte, Die Truppen unter Wobersnow werden als 6 Bataillone und ein Dragonerregiment angegeben.

Voilà ma disposition, dont cependant vous ne laisserez rien éclater encore;

Au surplus, Laudon est encore sur son poste. Daun avec le gros d'armée est auprès de Schurz, Beck et Jahnus sont sur les postes où ils ont été, et dans la Haute-Silésie le corps d'armée sous de Ville est dans la même situation et de la même force: ainsi que j'ai jusqu'à peu près 90000 hommes de l'ennemi vis-à-vis de moi. C'est pourquoi vous comprendrez bien que ne je puis pas faire de plus gros détachements que ceux que j'ai arrangés, et que je vous ai accusés ci-dessus.

Federic.

Nach dem Concept.


10961. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON MANTEUFFEL.

Landshut, 18. Mai 1759.

Ich habe Euer Schreiben vom 15. dieses erhalten, und ist Mir dessen Einhalt zwar überall lieb, insonderheit aber angenehm gewesen, daraus zu ersehen, dass Ihr Euren Marsch so dirigiret habet, um bald bei Stettin zu sein. Inzwischen hoffe Ich, dass Euch Meine Ordre wegen der promptesten Absendung von 4 Bataillons, 1 Regiment Dragoner und 200 oder 300 Husaren nach Berlin236-1 nicht nur richtig zugekommen, sondern auch dieses Detachement schon wirklich dahin sein und alles möglichste thun werde, um baldigst dort einzutreffen. Denn dieses wegen der jetzigen schon geschriebenen Umstände ganz ohnumgänglich nöthig ist, Euch aber sonsten in Eurem Marsche und Vorhaben gar nicht schaden noch aufhalten kann; denn Ihr binnen weniger Zeit und wenn die Umstände sich decidiret haben werden, doch allemal dieses Detachement über Schwedt wiederum an Euch nehmen könnet.

Die von dem Generallieutenant von Lantingshausen nachgesuchte Dilation wegen Wiedereinstellung derer schwedischen kriegesgefangenen Officiers approbire Ich, und könnet Ihr solche nach Eurem Gutfinden bewilligen. Sie müssen sich aber wieder einstellen, da sie sich gegen ihre parole d'honneur grösstentheils gar übel betragen haben.236-2

Nach Meinen Nachrichten ist bei denen Russen noch alles stille, und beziehe Ich Mich übrigens auf den Einhalt Meines weitläuftigen Schreibens, so Ich Euch zur Instruction unter dem 16. dieses Monats zugesandt habe.236-3

Friderich.

Nach einer Abschrift im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.

<237>

10962. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A DRESDE.

Landshut, 18 mai 1759.

Der König bestätigt den richtigen Empfang der Berichte vom 16. und 17. Mai.

. . . J'ai fait tous les arrangements qui m'ont été possibles, après que j'ai été averti un peu tard de l'entrée de l'ennemi en Lusace.

La présomption que vous avez, comme si le général Gemmingen pourrait pénétrer avec son corps de Bohême en Saxe, ne me paraît pas bien praticable ni possible. Que le corps de troupes ennemies vers Égre puisse s'augmenter à 10000 hommes, me paraît une chose, sinon impossible, mais très difficile. Tout ce que je passe à ces troupes en corps, pourra aller jusqu'à 7 ou 8000 hommes. Si l'envie prenait à ce corps d'entrer en Saxe pour entreprendre quelque chose, soit contre Dresde, soit contre Leipzig p., il se trouverait absolument coupé, dès que mon frère Henri rentre avec l'armée en Saxe; et quant à celui-ci, je suis persuadé que, dès qu'il aura achevé son expédition, il retournera d'abord en Saxe et ne s'arrêtera pas plus longtemps là où il est à présent, que le temps qu'il lui faut pour ruiner les magasins ennemis.

Au surplus, ne vous embarrassez pas des sots discours des malintentionnés à Dresde. Vous devez connaître ce peuple idiot par l'expérience du temps que vous avez été à Dresde, et leur malignité pour controuver des choses ridicules et sans fondement . . .

Der König bezieht sich zum Schluss auf den bereits abgegangenen Cabinetsbefehl vom 18. Mai (Nr. 10960); ein Bericht Schmettau's vom 15. Mai ist ihm nicht zugekommen.

Federic.

Nach dem Concept.


10963. AU LIEUTENANT-COLONEL D'O, VICE-COMMANDANT A GLATZ.

Landshut, 19 mai 1759.

Je viens de recevoir le rapport que vous m'avez fait du 18, et vous remercie de toutes les nouvelles qu'il comprend.

J'ai de la peine à croire que Daun dût détacher vers la Haute-Silésie; je crois plutôt que, quand il verra qu'il n'y aura rien à gagner de ce côté-ci vis-à-vis de nous, qu'il se tournera à la fin avec toute son armée vers la Haute-Silésie.

Comme il est ici extrêmement difficile d'avoir les moindres justes nouvelles de ce qui se passe auprès de son armée, par la raison des corps forts de Laudon et d'autres qui sont par-devant aux frontières et rendent presque impossible de tirer de là quelque nouvelle de conséquence, ainsi vous me rendrez un service signalé, quand vous ne ménagerez ni argent ni toute sorte d'industrie pour avoir de bonnes et justes nouvelles dudit côté, coûte qui coûte; car je vous rembourserai tout ce que vous dépenserez en frais.

<238>

Au surplus, vous pouvez compter que je porterai une grande attention sur tout ce que l'ennemi pourra tenter contre vos lieux. Je n'y viendrai pas de trop bonne heure; mais, quand je verrai que les choses deviendront là sérieuses, alors vous pouvez compter qu'à coup sûr je ne serai pas le dernier à y venir. Si, en attendant, je dois vous dire sincèrement ce que j'en pense, c'est que j'envisage, jusqu'à présent, les arrangements des Autrichiens là plutôt en défensive qu'en offensive.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.


10964. UNTERREDUNG DES KÖNIGS MIT DEM GROSSBRITANNISCHEN MINISTER MITCHELL.

[Landshut, 19. Mai 1759.]

Mitchell berichtet an Holdernesse, Landshut 20. Mai (most secret), der König habe ihn am gestrigen Nachmittag zu sich bescheiden lassen und ihm mitgetheilt, dass der türkische Grossvezier zu einem Vertrage mit Preussen bereit sei, aber darauf bestehe, dass der König von England dem Vertrage beitrete oder ihn wenigstens garantire. Mitchell hat eingewendet, die englische Regierung könne möglicherweise dem Vertrage abgeneigt sein, in der Besorgniss, am Petersburger Hofe allen Einfluss, den sie noch habe, zu verlieren und den katholischen Mächten, zumal Spanien, einen Anlass zu bieten zu engerer Vereinigung.

„The King of Prussia replyed, if the King and his ministers are sure of a peace at the end of this campaign, the entering into treaty with the Port may not only be unnecessary but embarrassing, and therefore to be avoided; but in case the war is likely to continue an other year, he thinks this measure absolutely necessary, for that it will be almost impossible for him alone to continue to resist the infinite superiority of numbers, unless a powerfull diversion is made on that side by the Turks; that in the difficult situation in which the allies find themselves, every measure of self-defence was not only allowable, but becomes necessary and justiciable.

„His Prussian Majesty added that he was sensible of the weight of my objection, but that the King's accession to this treaty with the Port might be kept secret, that the Grand-Vizier, who seems to be a man of sense, might be cautioned with secrecy and acquainted with the true reason, why the King's accession should be concealed; that, in case, nothwithstanding these precautions, the affair should be talked of, the King of Prussia permitted that the English ministers at the different catholic courts should load him with the whole blame, and it might be insinuated at the same time that Mr. Porter had exceeded his instructions ...“

Der König hat weiter geäussert, „that the terms [of the treaty] must<239> be very general, that all the contracting parties should keep what they had conquered“ .

Der König hat dem Gesandten weiter mitgetheilt, dass nach der Rückkehr des Prinzen Heinrich 15000 Mann gegen die Russen detachirt werden sollten; General Manteuffel habe Befehl, zwischen Colberg und Landsberg eine centrale Stellung zu wählen, um die Russen zu erwarten, die vor dem Juni nicht ihre Bewegungen beginnen würden. Es sei inzwischen eine Abtheilung nach Polen gesandt worden, „to endeavour to get behind the Russians, to cut them off from their magazines; and I find that his expectations of success are partly founded on the idea he has of the incapacity and want of military skill in the [Russian] generals and officiers ...“

Mitchell berichtet an Holdernesse, Landshut 20. Mai: „I have only to add to what is contained in my other letters, that the King of Prussia, in the conversation I had with him yesterday, expressed his most ardent désire for peace, and expatiated much on the danger of his own situation, and, indeed, of the whole System upon the Continent...

„It is impossible to describe the fatigue of body and mind which this hero King daily undergoes, and that with an appearance of perfect tranquillity, even in the most unfavourable and perplexing circumstances.“

Mitchell berichtet, Landshut 20. Mai, an den Herzog von Newcastle: . . . „That Prince never talked to me in so strong terms of the necessity there was for peace, and added, with great candour, « It was a miracle things had gone so well hitherto ». « I have, » said he, « deceived my enemies this year by acting where they did not expect I should, and by being on the defensive where they thought I intended to have made my push. This stratagem will do for once, but must not be repeated; for my enemies will learn at last to be upon their guard and strong every where, and then I shall have a very bad time of it. »“

Mitchell berichtet an Pitt, Landshut 20. Mai: . . . „Yesterday, in the conversation I had with the King of Prussia, some things dropped from him, which I think my duty to acquaint you with in particular.

„After that Monarch had expressed his warmest wishes for peace, and expatiated on the dangerous situation in which he was, he asked me: « But can your ministers make a peace? Are things yet in that situation »? I answered: « I was sure they wished for peace », and says he: « I hope I shall not be forgot. » My reply was prevented by the King's adding immediately: »No, I am in no danger; Mr. Pitt is an honest man, and firm; my interests are safe in his hands.“ I took the liberty of saying that, from a very long correspondence with you, I was firmly persuaded His Majesty in the end would find you really was what he now thought you to be.

<240>

„The King then changed the conversation, and talking of his own situation, said: »If you was to write all you see and all you know of it, you would hardly be believed by your own ministers.“

„My letters to Lord Holdernesse will inform you of the rest of this mémorable conversation, but in my private letters to him and to the Duke of Newcastle240-1 I have only mentioned in general the King's ardent desire of peace.“

Der erste Bericht nach der Ausfertigung im Public Record Office zu London; die drei folgenden Berichte240-2 nach dem Druck bei Bisseti Memoirs of Mitchell Bd. II, S. 63 und Bd. I, S. 169.


10965. AN DEN GENERALMAJOR VON WOBERSNOW.

Landshut, 20. Mai 1759.

Da Ich so eben die Nachricht erhalten, dass das [Corps der] Oesterreicher, so in der Lausnitz gewesen, zurück sei und hätten sie ihren Marsch über Weissenberg, Lauban nach Böhmen genommen: Dir werdet dahero durch die Patrullen vom General von Puttkammer die Gewissheit erfahren, so es bestätigen. Wann nun dieses an dem ist und seine Gewissheit hat, so werdet Ihr mit Eurem Corps Euch zwischen Sagan, und Glogau in der Mitte setzen und stehen bleiben, bis dass Mein Bruder, der Prinz Heinrich, zurückkömmt.

Friderich.

Nach der Ausfertigung in der Grossherzogl. Hofbibliothek zu Darmstadt.


10966. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A DRESDE.

Landshut, 20 mai 1759.

Je viens de recevoir la lettre que vous m'avez faite du 18, sur laquelle il faut que je vous prie instamment de ne pas voir si noir sur toutes ces choses; car sûrement vous seriez capable de rendre confus mon frère le prince Henri. Soyez assuré qu'ici auprès de Goerlitz tout ce qu'il y a eu de l'ennemi, est retourné, et qu'il n'y a plus rien de l'ennemi; tout se retire derrière Bautzen et dans les montagnes. J'ai pris, d'ailleurs, nos arrangements de sorte que, si l'envie prend aux Autrichiens de venir dans la Lusace, je n'en serai nullement embarrassé, ainsi n'en soyez point en peine. Daun n'a pas détaché un seul homme de son armée, Laudon, Beck et les autres sont tous encore à leurs postes, et je sais positivement que tout est encore dans la même position qu'il a été auparavant.

Federic.

Nach dem Druck240-3 bei Preuss, a. a. O. S. 32.

<241>

10967. AN DEN GENERALMAJOR VON WOBERSNOW.

Landshut, 20. Mai 1759.

Ich erhalte sogleich Euer Schreiben vom 20. dieses und beziehe Mich auf dasjenige, so Ich heute früh von241-1 Euch gethan. Da sich die Nachrichten confirmiren, dass sich vom Feinde alles hinter Bautzen zurückgezogen,241-2 so sollet Ihr nur zwischen Sagan und Glogau auf dem halben Weg stehen bleiben, bis man höret, ob was vom Feinde in der Lausnitz kommen will oder nicht, und ob es nöthig ist, Euch gegen die Russen zu schicken.

Dass der Major von Reitzenstein241-3 etwas von denen Kosacken gefangen gemacht und sonst seine Expedition gut von Statten gegangen, ist Mir sehr lieb zu vernehmen gewesen.

Friderich.

Nach der Ausfertigung in der Grossherzogl. Hofbibliothek zu Darmstadt.


10968. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.

Landshut, 20 mai 1759.

Je241-4 vous fais cette dépêche pour vous informer que je viens de recevoir une assez ample relation de mon émissaire à Constantinople, le sieur de Rexin, en date du 10 d'avril de l'année présente, pat laquelle il me marque qu'il était parvenu à la fin à avoir une audience fort secrète du Grand-Vizir241-5 le 2 dudit mois, qu'il avait eue à deux lieues de la ville à une maison de plaisance de l'Empereur, où le Vizir s'était rendu de grande matinée, et où personne n'avait été admis, hormis le premier interprète de l'ambassadeur anglais,241-6 et où, après avoir réitéré ses représentations au Vizir sur la conclusion d'un traité d'amitié et d'alliance entre la Porte et moi, conformément aux mémoires par écrit qu'il lui avait déjà présentés, ce qu'il avait appuyé par des réflexions sur l'intérêt que la Porte y avait, et les dangers qui retomberaient sur elle, si elle ne ferait des efforts à temps pour prévenir les<242> vastes et pernicieux desseins des puissances ennemies, le Grand-Vizir lui avait répondu en termes doux et polis qu'il pénétrait très bien tout cela et qu'il l'avait déjà pris en mûre considération; qu'il était exactement informé et même jusqu'aux moindres détails de tous les procédés mauvais et irréguliers de mes ennemis et de leurs vues vastes et pernicieuses, dont à la fin la Porte elle-même s'en saurait ressentir, et [qu'il avait] fait ses préparatifs pour cela, et que les visions242-1 des Turcs et des Tartares valaient autant qu'une rupture réelle. Que la fougue de ces gens-ci n'était aussi aisément à arrêter que celle des chrétiens, dès qu'une fois on les avait mis en mouvement, et que, si une fois l'on aurait mis une armée turque en campagne, on était intentionné non seulement de rompre avec l'une ou l'autre des puissances ennemies, mais qu'on pousserait aussi la guerre avec autant de forces que jamais la Porte avait fait agir. Mais, pour parvenir à cela, il prétendait que la couronne d'Angleterre ou entrât en cette alliance ou qu'au moins elle garantît de la manière la plus efficace celle que la Porte ferait avec moi. Ce qui fait, il se faisait fort de vouloir d'abord obliger la Suède de se retirer de la guerre où elle avait pris part, et qu'elle renonçât à l'alliance où elle était entrée avec nos ennemis. Qu'il se flattait, d'ailleurs, d'entraîner les Danois dans nos engagements et de faire en sorte qu'ils joignissent leurs forces aux miennes à l'avantage de la cause commune. Il a ajouté que la Porte avait les prétentions les plus justes et fondées sur différents lieux et nommément au Banat, par où mon émissaire a cru entendre que leur principale intention était de pénétrer dans la Hongrie. Le Grand-Vizir a d'ailleurs souhaité mille maux aux Français, et mon homme a remarqué qu'il a été fort irrité contre cette nation. Il s'est informé auprès de lui des nouvelles de la maladie du roi d'Espagne242-2 et a fait bien des souhaits a cette occasion que le roi de Sardaigne pût rompre bientôt en faveur de l'Angleterre et de moi pour se rendre maître du reste de la Lombardie. Au surplus, il a répété à mon homme qu'il écarterait bientôt les Suédois d'entre mes ennemis; que tout dépendrait de la résolution de l'Angleterre, ou d'être partie contractante de notre traité à faire ou de le garantir au moins, et que je n'avais qu'à me concerter là-dessus avec le sieur Porter pour lui en faire savoir incessamment le résultat de notre concert. Il a même ordonné au susdit interprète anglais de dire d'abord de sa part au sieur Porter qu'au cas que, contre toute son attente, il ne fût pas muni des pleins pouvoirs à ceci, il devait dépêcher sans le moindre délai un courrier à Londres pour en demander avec des instructions, et qu'il n'y avait nul temps à perdre. H a fini l'audience par faire des souhaits que le Grand Dieu voudrait faire tous les maux à mes ennemis que ceux-ci avaient eu dessein de faire à moi.<243> J'ai cru nécessaire de vous instruire sur tous ces détails, afin que vous soyez précisément informé de la façon de penser présente de ce ministre, qui d'ailleurs a été exactement instruit de tout le manège entre la cour de Varsovie et les Russes, jusqu'à dire qu'il ne se fierait jamais à tout ce que l'envoyé de Pologne243-1 lui insinuerait, parcequ'il savait qu'il était corrumpu d'argent par le comte Brühl, et que le maréchal Fermor l'avait fait menacer qu'à moins qu'il ne parlerait à la Porte au gré de sa cour, il lui ferait brûler ses terres en Pologne. Comme mon homme a fait dès l'audience finie un rapport exact et fidèle à M. Porter de tout ce qui s'était dit et passé à cette audience, et qu'il a demandé s'il était muni des pleins pouvoirs, il lui a répondu que non, et qu'il ne saurait se charger de rien, avant qu'il n'aurait reçu de nouvelles instructions de sa cour, qu'il demanderait par le même courrier par lequel lui, mon émissaire, m'enverrait son rapport; aussi l'a-t-il fait en l'adressant au sieur Mitchell qui l'a dépêché par son courrier à sa cour.

Quant à vous, mon intention est que vous parliez d'abord au sieur Pitt et aux ministres, où vous croyez qu'il convient, sur cette affaire, au sujet de laquelle mon sentiment est que, si l'Angleterre est sûre de son fait qu'elle saura mener les affaires dans le courant de cette année-ci à une paix générale, honorable et sûre, que nous saurions alors nous passer de cette alliance avec la Porte. Mais dans le cas aussi que l'Angleterre ne fût assurée là-dessus, et qu'il serait à présumer que la guerre traînerait plus longtemps encore, je croyais qu'il serait nécessaire de profiter des bonnes dispositions de la Porte et de son premier ministre, afin de faire diversion à nos ennemis, pour diminuer la grande supériorité en nombre qu'ils avaient actuellement sur nous, et dont il était à craindre qu'ils nous accableraient à la longue. Que, dans ce cas, je croyais que Sa Majesté Britannique ne refuserait pas sa garantie à donner au traité à faire entre la Porte et moi, puisque celle-là y insistait absolument, me croyant une puissance étrangère qu'elle ne connaissait pas assez.

Vous observerez, d'ailleurs, que si M. Pitt ou les ministres estimaient peut-être que, vu les ménagements que l'Angleterre veut garder avec l'Espagne, une telle démarche saurait déplaire à celle-ci par ses sentiments bigots, ou pour d'autres qu'elle veut garder vis-à-vis des Russes à l'égard de leur commerce, vous direz alors que ce ne sera de la part de l'Angleterre qu'une simple garantie d'un traité. Qu'en second lieu on saurait prendre l'expédient de tenir cette garantie secrète et de la nier en tout cas ou dire que M. Porter avait surpassé ses instructions en ceci, et d'en rejeter sur moi la faute; enfin que, par toutes raisons, je croyais qu'une pareille garantie ne leur saurait causer du préjudice en rien, mais qu'il en reviendrait beaucoup du bien à la bonne cause commune. Voilà ma façon de penser sur cette affaire et sur<244> laquelle vous vous dirigerez en l'appuyant par toutes les bonnes raisons desquelles vous saurez vous aviser encore, si le cas l'exige.

Au reste, mon émissaire me mande qu'après que la Porte lui a fait remettre en secret sa réponse à ma lettre de félicitation au Sultan sur son avènement au trône,244-1 à laquelle le Grand-Vizir a joint la sienne, il vous a envoyé ces pièces par un vaisseau de guerre anglais qui a été sur le point de partir pour l'Angleterre; vous aurez soin de les envoyer par quelque occasion sûre à mes ministres à Berlin, quand elles vous seront arrivées.

Federic.

Vous sentirez l'importance de tout ceci, sans que je sois obligé d'appuyer sur tous ces points.

Das Hauptschreiben nach dem Concept; der Zusatz eigenhändig auf der im übrigen chiffrirten Ausfertigung.


10969. AU MINISTRE D'ÉTAT ET DE CABINET COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Landshut, 20 mai 1759.

Der König übersendet dem Minister den chiffrirten Bericht des preussischen Emissärs von Rexin, d. d. Konstantinopel 10. April, und theilt ihm mit, dass die Pforte bereit sei, den Freundschafts- und Allianzvertrag mit Preussen abzuschliessen und an dem Kriege theilzunehmen, falls England dem Vertrage beitreten oder wenigstens die Garantie desselben übernehmen werde.

Comme j'ai fait presser le sieur de Pitt et ses confrères par Knyphausen de se déclarer bientôt à ce sujet et de donner le plein pouvoir nécessaire au sieur Porter, puisque mon émissaire presse extrêmement sur une résolution définitive, j'ai cru qu'il ne serait pas mauvais que vous écriviez au baron Münchhausen à Hanovre, non pas pour le mettre tout-à-fait au fait dans le secret de l'affaire, mais pour lui faire entendre seulement qu'il y avait espérance que la Porte saurait bien se lier avec moi pour rompre avec une des parties ennemies, si l'Angleterre se chargeât de la garantie du traité, et que, si la guerre devait durer, nous gagnerions par cette garantie la supériorité sur nos ennemis; qu'alors nous pourrions peut-être réaliser le projet connu de quelques acquisitions pour Hanovre, ce qui sans cela et si nous n'avons pas la supériorité, ne saurait presque pas se réaliser. Je laisse cela à votre considération.

Federic.

Nach der Ausfertigung.244-2

<245>

10970. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON SEYDLITZ.

Landshut, 21. Mai 1759.

Dieweil, so lange Mein Bruder, des Prinzen Heinrichs Liebden, noch mit Dero Expedition im Reiche beschäftiget und aus Sachsen abwesend sein werden, kein Mensch garantiren kann, dass die Oesterreicher nicht wiederum in der Lausnitz sitzen und eine neue Entreprise versuchen werden, als habe Ich vor nöthig gefunden, wegen der differenten Corps, die Ich vor der Hand der Orten detachiret habe, um denen Oesterreichern, falls ihnen die Lust ankommet, etwas durch die Lausnitz zu versuchen, gleich auf den Hals zu sitzen, nachstehende Disposition zu machen, befehle auch deshalb hierdurch, dass der Generalmajor von Puttkammer mit seinen noch bei sich habenden 5 Escadrons Husaren in Sagan, der Generalmajor von Wobersnow mit seinem Corps zwischen Sagan und Glogau, Ihr, der Generallieutenant von Seydlitz, aber nebst dem Generalmajor von Czettritz und allem, was Ihr bei Euch habt, zwischen Naumburg und Sagan stehen bleiben sollen.

Ihr, der Generallieutenant von Seydlitz, schicket Patrouillen über Naumburg nach der Lausnitz hinein, um zu sehen, was passiret; der Obristlieutenant von Dingelstedt schicket aus Spremberg wiederum Patrouillen vorwärts, und also kann von Naumburg und Spremberg ab das ganze Corps von allem avertiret werden. Weil sie alle bei Sagan übergehen245-1 müssen, so haben sie nur zwei Märsche bis Kottbus und können dem Feind allemal vorkommen, dergestalt, dass er nichts thun kann, ehe Ihr nicht an ihn heran seid.

Sobald Ich aber hören werde, dass Mein Bruder, der Prinz Heinrich, wiederum in Sachsen zurückgekommen, so werde Ich Euch, den Generallieutenant von Seydlitz, wiederum an Mich ziehen, und der Generalmajor von Wobersnow gehet alsdenn wiederum über die Oder.

Ich mache dieses alles auch dem Generalmajor von Wobersnow bekannt,245-2 da Ihr Eures Ortes den Generalmajor von Puttkammer als den Obristlieutenant von Dingelstedt nach dieser Meiner Disposition zu instruiren habt.

Mein Bruder ist schon in Bamberg, also wird er bald wieder zurücke seind.

Friderich.

Nach der Ausfertigung in der von Wallenberg'schen Bibliothek zu Landshut. Der Zusatz eigenhändig.


10971. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Landshut, 21 mai 1759.

Je remercie Votre Altesse de la communication qu'Elle a bien voulu me faire des annotations des troupes françaises, et de celles qui<246> sont à la solde de la France, qui ont servi en Allemagne dans le courant de la pre'sente guerre, que j'ai trouvé être une pièce assez curieuse, et je Lui ai, d'ailleurs, toutes les obligations possibles de la marque distinguée de Son amitié et attention pour moi, en ce que vous avez bien voulu faire un détachement de votre armée vers Schweinfurt, pour favoriser l'expédition de mon frère Henri.246-1 Je suis bien aise de ce que M. de Broglie a été si bon ou plutôt si niais de s'imaginer que mon frère Henri se joindrait à ce détachement, pour tomber sur lui, après avoir dispersé l'armée de l'Empire. Le maréchal Daun commence à croire la même chose, ce qui donnera lieu à bien des fausses dispositions qu'ils feront de leur part, et dont nous saurons profiter.

Quant à Contades, je comprends parfaitement bien la nécessité qu'il y a que Votre Altesse retourne en Westphalie, pour veiller Ellemême à ce que Contades voudra entreprendre.

L'on a des nouvelles ici comme si les Hollandais étaient dans l'appréhension que, dans le cas qu'ils s'accommoderaient avec les Anglais sur leurs différends maritimes, que les autres les attaqueraient de force ouverte. Pour moi, j'ai de la peine d'ajouter foi à ces nouvelles, tout comme à un autre bruit qui court, que les Français formeraient en Flandre ou aux Pays-Bas autrichiens un camp séparé de 30000 hommes. Vous me ferez plaisir, quand vous m'écrirez si ces bruits-là sont fondés ou non.

Au surplus, j'ose vous prier que, quand les opérations de guerre le permettront et que Votre Altesse aura le loisir, de246-2 me faire copier les plans de toutes vos marches, campements et batailles, que je désire fort d'avoir en son temps, pour les garder à ma chambre de plans.

Pour ce qui nous regarde ici, les Autrichiens sont encore à attendre les Russes, de sorte que vraisemblablement notre campagne ne s'ouvrira [pas] avant le premier jour du mois prochain de juin.

Les Autrichiens ont déjà voulu profiter de l'absence de mon frère Henri, pour faire une incursion dans la Lusace, mais, pour cette fois-ci, j'ai pu les prévenir encore. Vous jugerez par là combien il m'est impossible à présent de faire espérer quelque chose de notre côté à votre avantage.

Federic.

Nach dem Concept.


10972. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Landshut, 22 mai 1759.

La nouvelle de l'ambassadeur de la République à Paris246-3 dont vous faites mention dans votre rapport du 12 de ce mois, par rapport à l'appréhension de la Suisse et de son intention de mettre sur pied une armée considérable, me paraît fort sujette à caution et, si j'ose le dire, trop chimérique pour qu'on puissse y ajouter foi sans beaucoup de<247> confirmations; car il n'est pas possible de pénétrer ni de trouver aucune bonne raison de quelle puissance, telle qu'elle puisse être, la Suisse aurait à craindre quelque chose. Enfin, tout considéré, il n'y a pas moyen à imaginer jusqu'ici quelque bonne raison qui saurait mener la Suisse de procéder à une telle démarche.

En attendant, vous avez bien fait de me communiquer la nouvelle, sur laquelle vous pourrez cependant prêter quelque attention encore, pour pénétrer au moins ce qui aura pu donner occasion à la débiter.

Federic.

Nach dem Concept.


10973. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Landshut, 22 mai 1759.

Les deux rapports que vous m'avez faits du 19 de ce mois, m'ont été bien rendus, et je ne saurais qu'applaudir que vous avez pris sous main les arrangements nécessaires en cas de besoin, à l'occasion de la dernière marche d'un corps autrichien dans la Lusace. Pour cette fois-ci, que cette troupe ennemie a rebroussé chemin derrière Zittau et dans les montagnes, vous n'en aurez rien plus à craindre.

Je vous remercie des nouvelles que vous avez bien voulu me communiquer de votre correspondant connu,247-1 mais je ne saurais pas m'empêcher de vous dire que j'ai déjà eu d'autres plus circonstanciées et plus précises; car, pour cette fois-ci, votre correspondant ne s'est pas trop bien expliqué, et que tout me paraît fort mal cousu l'un avec l'autre.

Federic.

Nach der Ausfertigung.247-2


10974. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Landshut, 22 mai 1759.

Je ne vous fais cette lettre que pour vous marquer seulement la situation où nos affaires se trouvent actuellement ici.

Les Autrichiens ont fait une invasion avec un corps d'à peu près de 6000 hommes dans la Lusace et ont paru avoir un dessein sur la Marche pour y faire un ravage peut-être jusqu'à Berlin. J'ai pris d'abord mes mesures ici qui les ont obligés de se retirer à Zittau et dans les montagnes. Voilà pourquoi vous n'en devez point être inquiet, car de ce côté-là vous n'avez rien à appréhender. Selon tous mes avis, Daun<248> n'a rien détaché de la grande armée en Bohême. S'il y a quelques troupes autrichiennes aux environs de Kommotau, il faudra que ce soient celles que vous avez déjà battues une fois, et qui se sont retirées alors vers Prague, qui peut-être se sont rassemblées; mais de la grande armée de Daun jusqu'à présent il n'y a rien de détaché.248-1

Ici la campagne ne s'ouvrira pas réellement avant le commencement du mois de juin. Vers ce temps-là, j'espère que votre expédition présente sera finie et achevée, et que vous serez déjà de retour avec vos troupes en Saxe.

Da der König seit dem 12. keine Nachrichten von dem Prinzen erhalten, so vermuthet er, dass einer der Couriere des Prinzen von den Streifpartieen diesseits Hof aufgefangen worden sei.

Federic.

Nach dem Concept.


10975. AN DEN ETATSMINISTER FREIHERRN VON SCHLABRENDORFF IN BRESLAU.

Landshut, 22. Mai 1759.

Da Ich nunmehro vielleicht bald und wohl gar in einigen Tagen nöthig finden dörfte, den General Fouqué mit seinem Corps aus Oberschlesien wegzuziehen und nach der Gegend von Frankenstein oder Reichenbach zu setzen, um ihn mehr à portée zu haben, so habe Ich Euch hiervon, jedoch ganz unter der Hand, avertiren wollen, damit Ihr, ohne [von der] von Mir Euch deshalb gemachten Confidence etwas eclatiren zu lassen, Eure Mesures darnach nehmen und arrangiren könnet; indem nicht zu zweiflen ist, dass, sobald der General Fouqué aus Oberschlesien sich weggezogen hat, alsdenn de Ville wieder hereingehen wird, auch darauf die feindlichen Husaren wohl bis gegen Brieg heran herumschwärmen werden.

Friderich.248-2

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10976. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Landshut, 23 mai 1759.

Après avoir attendu avec bien de l'empressement de recevoir de vos nouvelles, par la raison que je vous ai marquée par ma lettre<249> d'hier,249-1 partie avec un exprès, je viens de recevoir avec bien de la satisfaction la lettre que vous m'avez faite du camp de Sachsendorf du 18 de ce mois.

Je suis très content de votre projet formé sur le magasin de l'ennemi.249-2

Si vous pouvez tirer de l'argent, ce sera toujours bon, mais que cela ne soit point votre objet principal.

J'avais déjà pourvu au détachement de 4000 hommes que l'ennemi avait fait entrer dans la Lusace. Il y a un corps de l'ennemi à peu près de 8000 hommes du côté d'Eger, et il se pourrait bien que Vela avec son corps de 4000 hommes le joignît encore.249-3 Vous connaissez Schmettau; il voit un peu noir,249-4 et vous ne croirez que la moitié des nouvelles qu'il vous donne.

Quand vous vous replierez sur la Saxe, ce qui, je crois, n'attendra pas longtemps, il faudra penser au détachement que nous serons obligés de faire contre les Russes.

L'armée de Daun a ordre de se tenir prête à marcher, de sorte que je crois que la besogne commencera bientôt de ce côté-ci.

Je ne doute pas qu'avant que de partir, vous [ne] ruinerez tous les magasins que vous ne consumerez pas, et que, s'il y a du canon et de la poudre à Bamberg, vous ne tâchiez de les prendre et de ruiner le reste. Je vous prie de m'écrire à peu près à quel jour vous comptez être à Plauen et combien de temps vous donnez à l'armée de l'Empire qu'elle puisse revenir sur ses pas.

Je destine 4 régiments de cuirassiers et 10 bataillons contre les Russes. Nous verrons le reste, quand vous serez plus approché, et si les Autrichiens vous opposeront plus de forces que le général Gemmingen avec 8000 hommes. Il me faudra détacher contre les Russes 10 bons bataillons au moins, sur la fermeté desquels l'on pourra compter; car malheureusement je ne saurais pas faire tout-à-fait fond sur les régiments de Prusse.249-5

Federic.

Nach dem Concept.

<250>

10977. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Landshut, 23 mai 1759.

Mon cher Frère. Je vous félicite de tout mon cœur de tous les heureux succès que vous avez eus jusqu'ici.250-1 On fait monter le nombre de prisonniers que vous avez faits, près de 3000 hommes, on assure que la désertion et la confusion est énorme dans l'armée de l'Empire; je donne au moins deux grands mois à ces gens pour être en état de revenir.

Je ne peux vous mander d'ici que des misères ; nous n'avons point eu encore la vision béatifique de la toque et de l'épée bénite,250-2 on nous amuse avec le sieur Laudon qui, passé trois jours, nous a donné visite auprès du gibet de Liebau. Il a été éconduit avec toute la politesse imaginable jusqu'auprès de Schatzlar, où nous lui avons flanqué une vingtaine de gros coups de canon au derrière, et chacun s'en est retourné chez soi. Je crois que l'Illustrissime suivra dans peu de jours; je suis fort soigneux à lui préparer une bonne réception, et s'il est tant soit peu possible, nous lui ferons les plus grandes civilités possibles en lui foutant des grands coups de pieds au cul : ainsi soit-il.

Adieu, mon cher frère, je crois que, dans la huitaine ou, tout au plus tard, vers le mois qui vient, j'aurai des matières plus importantes à vous mander. Veuille le Ciel que les nouvelles soient bonnes! Je vous embrasse bien tendrement, vous priant de me croire avec la plus parfaite tendresse et estime, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


10978. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Landshut, 23 mai 1759.

Je viens de recevoir la lettre que vous m'avez écrite du 17 de ce mois,250-3 et vous sais tout le gré imaginable des avis que vous avez bien voulu m'y donner. Mon frère Henri, à ce qu'il vient de me mander, est maître du magasin de Bamberg et a pris tous les autres dépôts en magasins le long du Main au delà de Bamberg.250-4

Après cette expédition, il sera bien obligé de se replier avec son armée vers la Saxe, parceque une partie de son armée sera obligée d'agir encore cette campagne-ci contre les Russes, qui commencent à se mettre en mouvement.

Autant que je puis juger, le maréchal de Contades n'entreprendra pas beaucoup, dès qu'il saura que Votre Altesse a rejoint son armée. Quant à nous ici, je crois que du jour au lendemain la besogne<251> commencera avec l'ennemi, ainsi que peut-être en peu de temps vous aurez aussi des nouvelles de notre part.

Fededric.

Nach dem Concept.


10979. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON MANTEUFFEL.

Landshut, 23. Mai 1759.251-1

Ich habe Euer Schreiben vom 19. dieses heute früh allhier erhalten und erinnere zuvorderst darauf nur, dass Ich mit dem Calcul, so Ihr von denen bei Euch befindlichen 9 Bataillons [gemachet,] nicht allerdinges fertig werden kann und Ihr Meiner Meinung nach mehr bei Euch haben müsset als diese 9 Bataillons; denn 5 habet Dir unter dem Generalmajor von Kleist zurückgelassen,251-2 so behaltet Ihr noch an 19, davon Ihr 4 gegen Berlin commandirt habt,251-3 so würden noch an 15 bleiben, und muss es also daher kommen, dass Ihr schon mehreres nach Hinterpommern detachiret habt.

Diesemnächst mache Ich Euch bekannt, wie Ich dem von Euch gegen Berlin detachirten Corps durch den Generalfeldmarschall von Lehwaldt von Berlin aus entgegenschreiben lassen, dass es bei Neustadt-Eberswalde stehen bleiben und daselbst weitere Ordre erwarten solle, weilen der Lärm und die Beisorge wegen Berlin vor dieses Mal ganz vorbei ist und sich alles vom Feinde aus der Lausnitz zurück und ganz herausgezogen hat. Ihr habt also nur diese 4 Bataillons und übrige noch einige Tage stehen zu lassen, bis die Sachen noch tranquiller sein werden, Mir aber inzwischen nur zu schreiben, wohin Ihr hiernächst die 4 Bataillons und übriges haben wollet. Sobald Ich die Nachricht habe, dass Mein Bruder wieder in Sachsen stehen wird, so werde Ich gedachte Bataillons sogleich von hier aus beordern, über Schwedt zu Euch zu stossen.

Wegen der Russen glaube Ich nicht, dass sie vor den ersten Tagen von kommendem Monat Junii marschiren werden. Ich erwarte nur Nachricht von Meinem Bruder, des Prinzen Heinrich Liebden, alsdenn Ich den Generalmajor von Wobersnow alsofort wiederum über die Oder detachiren werde. Die Oesterreicher scheinen sich zu flattiren, dass die Russen mit ihrer ganzen Armee gegen Schlesien agiren sollen; Ich habe aber grosse Mühe, es zu glauben. Wenn indessen solches wider Vermuthen geschehen sollte, so könntet Ihr wohl gar die Ordre bekommen, gegen Glogau hin zu marschiren. Also auf alle diese differente Fälle und ehe man siehet, wo eigentlich der Feind hin will, ist Stargard und der Orten die beste Position, so Ihr nehmen könnet, um von allem und auf allen Fällen à portée zu sein.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Bertin.

<252>

10980. AN DEN RESIDENTEN REIMER IN DANZIG.

Landshut, 24. Mai 1759.

Vermittelst dieses Meines Schreibens habe Ich Euch, jedoch in dem allergrössesten Secret, und dass Ihr Euch gegen keiner Seele von dem Einhalt dieser Meiner Ordre und dessen Absicht äussern lassen müsst, instruiren wollen, dass, da es nicht manquiren wird, dass die Russen nicht vorwärts gegen Meine Lande rücken sollen, Ich aber solche alsdenn mit göttlichem Beistand recht tüchtig zu schlagen und zurückzujagen verhoffe, Ich dennoch alsdenn den nützlichen Effect nicht haben würde, wenn dieselbe nach der Weichsel zurücklaufen und über die Weichsel nach Preussen gehen würden, wenn alsdenn meine Armee ihnen nicht über die Weichsel folgen könnte, welches sich mit Pontons der Orten nicht thun lasset. Ihr sollet also, wiewohl nur ganz unter der Hand und [ohne] von der wahren Absicht das geringste äussern zu lassen, Nachrichten einziehen und überlegen, wie viel von denen Weichselkähnen oder Schiffen, so nach Danzig gehen, man wohl dort gleich und prompt zusammenbringen und vor Geld auf drei oder vier Wochen ohngefähr miethen könne, wenn der Cas existirete, dass Ich solche brauchen und gleich haben müsse. Es müssen aber bei solchen Schiffen oder Kähnen zugleich die erforderlichen Anker, Taue, auch Balken und Bretter seind, damit man solche zu einer Schiffbrücke über die Weichsel gebrauchen könnte und es an nichts darunter existirenden Falls fehlete, sobald als es verlanget würde. Nach Meinem Erachten glaube Ich, dass wegen der Breite der Weichsel252-1 60 bis 80 dergleichen Schiffe oder Kähne nöthig sein würden. Den Ort, wohin solche zu gebrauchen, kann Ich wohl unmöglich jetzo sagen, der sich nach den Umständen richten muss, der Mir aber gleich viel sein wird.

Es würde Mir sehr lieb sein, wenn Ihr adretter und vernünftiger Weise es so einrichten könntet, dass bei vorkommendem Cas Ihr diese Fahrzeuge zu gedachtem Behuf sogleich an die Hand hättet, um sie sofort zu miethen und sie abzuschicken; wie Ihr denn auch auf die erforderlichen Anker, Taue und was Ich oberwähnet, zu reflectiren und solche ohnvermerket in Zeiten bestellen und vorräthig wissen müsset.

Ich schicke Euch dieses mit einem unerkannten Expressen, mit welchem Ihr Mir dann auch hierauf wieder antworten könnet.

Friderich.

Nach dem Concept.


10981. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN ET AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Landshut, 24 mai 1759.

J'ai reçu à l'ordinaire dernier vos rapports du 8 et du 11 de ce mois, dont j'ai été bien aise de voir que, selon les nouvelles qu'on a<253> reçues en Angleterre, les affaires des Anglais vont encore assez bien en Amérique, quoique je ne pénètre assez qu'ils trouvent là plus de difficulté dans l'exécution de leur expédition qu'ils n'ont d'abord cru; reste à voir quelles nouvelles ils continueront d'avoir de là, que je souhaite être toujours parfaitement heureuses.

Quant à vous, le baron de Knyphausen, je me remets sur l'ample dépêche que je vous ai faite le 20 de ce mois,253-1 et qui vous a été envoyée par le courrier de M. Mitchell, et dont je vous recommande de vous appliquer au mieux possible pour bien exécuter les commissions et pour me faire avoir une bonne et prompte résolution.

Federic.

Nach dem Concept.


10982. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A DRESDE.

Landshut, 24 mat 1759.

J'ai reçu la lettre que vous m'avez [faite] du 22 de ce mois, par laquelle j'ai vu avec satisfaction [la réfutation] des sinistres impressions que de faux rapporteurs vous avaient données sur des corps formidables,253-2 mais imaginaires que l'ennemi avait préparés. Je suis persuadé que les choses sont actuellement telles que vous le mandez à présent; les faibles renforts que l'ennemi envoie à Kommotau ou à Egra, ne sauront faire aucun tort à mon frère le prince Henri; tout paraît se ralentir, en attendant que mon frère finira heureusement son expédition et sera à même de faire encore des détachements là où il le faudra. Je ne sais pas si le général Sincère est à Kommotau, mais, dans le cas qu'il y est, je sais qu'il n'a que 8 bataillons et à peu près 4 régiments de cavalerie sous ses ordres, et que peut-être on lui a détaché encore 2 régiments d'infanterie du corps de Vela.

Pour ce qui regarde l'article des officiers bavarois prisonniers de guerre chez nous, je crois que le moyen le plus court en ceci serait que l'Électeur fît payer la rançon pour eux en argent sur le pied du cartel que j'ai avec les Autrichiens, qui sera acceptée de ma parte quand on l'offrira, et contre laquelle je ferai mettre en liberté entière ces officiers.

Nous sommes ici dans une bonne situation, ma besogne exige de la patience, le projet doit mûrir; s'il réussit, cela mènera à quelque chose d'essentiel: voilà ce que vous pouvez dire à mon frère.

Federic.

Nach dem Abdruck253-3 der Ausfertigung (mit eigenhändigem Zusatz) bei Preuss, a. a. O. S. 33.

<254>

10983. AN DEN GENERALMAJOR VON WOBERSNOW.

Landshut, 25. Mai 1759.254-1

In denen Umständen, worinnen Ich jetzo stehe und nach allen denen Nachrichten, so Ich nur bekomme, habe Ich alle Ursache zu glauben, dass der Feind zu Anfangs instehenden Junii was auf uns tentiren werde. Weil Mich nun solches obligiret, auf allen Seiten auf Meiner Hut zu sein, auch es besser ist, dem ersten Feind, so wir am nächsten finden, auf den Hals zu gehen und wegzujagen, als uns hernach auf allen Seiten denen Feinden zugleich opponiren zu müssen, so finde Ich deswegen vor gut, dass Ihr nur gleich mit Eurem ganzen Corps nach Liegnitz marschiret, als von da Ihr zwei Märsche auf Sagan, zwei kleine Märsche nach Glogau habet, mit zwei guten Märschen aber, wenn es nöthig sein wird, hier sein könnet. Es mag nun sein, wie es will, gegen die Russen könnet Ihr doch nicht viel ausrichten, es wäre dann, dass Ihr ihnen das Magazin zu Posen nehmen könntet. Meine Intention ist, dass wenn Ich Mich mit die Oesterreicher schlagen sollte, Mich so stark zu machen, wie Ich kann, damit doch einige Hoffnung habe durchzukommen und was rechts auszurichten.254-2 Wenn wir hier mit sie fertig werden, so kann Ich von hier mit mehrerer Sicherheit detachiren, so viel Ich nur will.

Friderich

P. S.

Was Ich heute aus Danzig bekomme, schicke Ich Euch in originali hierbei.254-3

Nach der Ausfertigung in der Grossherzogl. Hofbibliothek zu Darmstadt.


10984. [AN DEN GEHEIMEN COMMERZIENRATH VON REXIN IN KONSTANTINOPEL.]

Osservandissimo Signore mio.254-4 Der Fuhrmann nebst seinem bei sich habenden Grossknecht, den Sie den 10. des letzteren Aprilmonates<255> dorten spediret haben, ist den 16. hujus wohlbehalten in Breslau angekommen, er hat seine Facturen richtig abgeliefert. Die nach solchen enthaltene Waaren seind gleich nach Engelland spediret worden;255-1 man zweifelt nicht, sie werden guten Débit finden, wovon nächstens Briefe erwartet werden, weil der prompte Absatz sehr recommandiret worden.

Unsere Freunde in Kopenhagen werden schwerlich entfiren, wenn auch die unsrigen an ihrem Orte was entrepreniren werden; sie seind zu timide, etwas zu wagen, und dann fehlen ihnen die Fonds.

In unserm Vaterlande Schweden255-2 ist es miserabel. Einige Senateurs, die mit französischem Gelde bestochen seind, haben den König fast um alle seine Autorität gebracht und sich in dem Senat so despotisch gemacht, dass alles sich nach ihrem Willen lenken muss; dabei sie die Nation und was nicht von ihrer Partie ist, ganz tyrannisch tractiren und immer den Namen des Königs dazu missbrauchen. Diese Senateurs seind es, die mit Hilfe des französischen Geldes, womit sie die Franzosen jetzo doch oft stecken lassen, den ungerechten Krieg gegen Preussen angefangen, welches ihnen doch nicht die geringste Ursach dazu gegeben, und welches sie vielmehr schändlich betrogen haben, da sie noch kurz vorher die grösseste Versicherung gegeben, sich mit dem österreichischen Kriege nicht meliren zu wollen. Der König und die Königin von Schweden seind über diesen schändlichen Krieg sehr betrübt und missvergnügt, die Hände aber seind ihnen gebunden, und sie können bis dato gegen die herrschende Senateurs nichts thun.

Sagen Sie dieses, wenn Sie können, dem dortigen grossen Patron.255-3 Geschrieben den 25. Aprils255-4 jetzigen Jahres durch Dero bekannten Freund.255-5

Unser Principal ist von Ihrem Negotio sehr zufrieden, continuiren Sie so. Wenn wir hier die Contrebandehändler einmal brav geprügelt haben werden, so werden vielleicht die dortigen Grosshändler von selbst in Compagnie treten.

Nach dem Concept.


10985. AN DEN GEHEIMEN COMMERZIENRATH VON REXIN IN KONSTANTINOPEL.

Hauptquartier zu Landshut, 26. Mai 1759.

Auf Meinen Befehl ist Euch gestern durch Euren bekannten Freund255-6 von hier aus die gute Ankunft Eurer beiden den 10. April abgeschickten nebst einigen Sachen bekannt gemachet worden. Dieser Brief255-7 gehet unter dem gewöhnlichen Couvert von Berlin ab über den Weg von Wien, sowie Ihr es in Eurem letzten Schreiben selbst vor gut gefunden habt.

<256>

Durch dieses mache Ich Euch selbst bekannt, dass jetzo die Oesterreicher hier mit allen ihren Forces occupiret seind und dass sie deshalb alles, was sie nur aufbringen können, aus Ungarn herausgezogen haben, so dass fast nichts darinnen auch von Landtruppen ist. Wenn die Pforte in Belgrad jetzo nur ein Corps von 20000 Janitscharen hat, so kann sie gegenwärtig in Ungarn alles thun, was sie nur will, so dass wenn [sie] jetzt mit den Oesterreichern bricht und noch gleich in diesem Jahre in Ungarn rücket, sie sich gleich in der ersten Campagne so starke Avantages machen und in solchen Vortheil setzen kann, dass ihr hernach alle die andern gar leicht sein müssen. Wollte sie aber lieber was gegen die Russen tentiren, so kann sie sich auch gleich in grosse Avantage setzen, wenn sie in diesem Jahre durch Polen und die Ukraine schicket und ihre Armee von dar grade auf die Stadt Kiew marschiren lässet, denn die Russen jetzo fast ihre ganze Hauptarmee in Preussen und gegen Mich in Polen nach Meinen Grenzen gesetzet [haben]. Ohnfehlbar werde Ich Mich mit denen Oesterreichern zwischen hier und nächsten vier Wochen bei die Ohren kriegen. Wenn die österreichische Armee, wie Ich hoffe, eine Schlappe bekommet, so hat die Pforte die vortrefflichste Gelegenheit, ihre Avantage in Ungarn dies Jahr zu machen. Oder aber sollte es geschehen, dass die Russen noch einmal von uns so geschlagen würden, wie es im vorigen Jahre bei Zorndorf geschehen, so wäre es ihnen ohnmöglich, dass sie ihre Armee wiederum zusammenbringen könnten, weil sie schon dies Jahr, um eine Armee von höchstens 50000 Mann gegen Mich zu stellen, die schlechtesten Leute zu Rekruten mit zusammenraffen müssen. Und seind also die jetzigen Umstände vor die Pforte eine so avantageuse Gelegenheit, die sie zu keinen Zeiten hernach wieder finden kann. Diese Sachen sollet Ihr durch die dritte, vierte Hand gehörigen Ortes wohl insinuiren lassen, und glaube Ich fast gewiss, dass es guten Effect thun wird, sonderlich wenn der Succès mit Meiner Hoffnung correspondiret; denn was der Pforte in diesem Jahre sehr leicht fället, kann ihnen256-1 in anderen Jahren sehr schwer fallen, wenn die Oesterreicher erst ihre Arrangements dagegen zu nehmen die Zeit gehabt haben. Denn gewiss und sicher ist, dass sie nur erst Mich in diesem Jahre noch auf die Seite setzen wollen, alsdenn der Wienersche Hof, zumalen wenn es ihm mit Mir glücken und er dadurch ganz Teutschland unter seinen Gehorsam gebracht haben sollte, den festen Plan schon genommen hat, alsdenn sich sonderlich gegen die Türken zu arrondiren. Jetzt aber ist fast nicht ein Mann zur Defension in Ungarn, sondern das ganze Land so ledig, dass die Türken, wenn sie wollen, fast bis Wien gehen können.

Ihr sollet auch an seinem Orte wohl insinuiren, dass Ich weder Geld noch nichts von der Pforte fordere und derselben auf keinerlei<257> Weise à charge sein, wohl aber eine beständige Freundschaft und Alliance mit ihr ohnverbriichlich halten werde. Euer gnädiger König

Friderich.

Dieses schicke Ich Euch durch den Hintzen als Courier grade durch Polen, werde aber doch ein Duplicat davon über Berlin gehen lassen. Wenn die Sachen in England erst ajustiret seind, so werde Ich den bekannten Arnstedt damit en courrier zu Euch schicken.

Nach dem Concept.


10986. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON LATTORFF IN COSEL.

Landshut, 26. Mai 1759.

Es wird Mir aus Polen geschrieben, als ob ein Train von 24 Canons, worunter verschiedene sogenannte Schuwalows wären, von Petersburg aus durch Polen geschickt würden, bei welchen ohngefähr an 100 Mann zu Fuss und etliche 40 Mann zu Pferde als Escorte wären, die jetzt ihren Marsch bis Przeworsk257-1 fortgesetzet und daselbst drei Ruhetage gemacht, von da aber den Marsch auf Krakau und so weiter continuiren würden. Ich weiss wohl, dass Ihr nicht en force seid, auf diesen Train eine Entreprise machen zu können, daher auch nicht daran zu gedenken ist; Ich habe Euch aber deshalb davon avertiren wollen, einestheils, damit Ihr doch, wo möglich, erfahren könnet, wohin der Train weiter gehet, anderntheils aber und hauptsächlich, dass, weilen überall ein Bruit gelaufen, als ob ein Corps von 20000 Russen von Kyow her über Broda257-2 in Polen nach Oberschlesien marschire, um daselbst zu denen Oesterreichern zu stossen, [Mir]257-3 der Benoît zu Warschau zu unterschiedenen Malen versichert hat und noch versichert, dass, wann Russen nach dem österreichschen Oberschlesien marschirten, solches nichts anders als gedachter Train und seine Escorte sein können, weil sonsten von Russen in solcher Gegend nichts zu sehen noch zu hören wäre.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10987. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Landshut, 26 mai 1759.]257-4

En chiffre an meinen Bruder!

Je crois qu'il sera temps que vous pensiez à présent à votre retour en Saxe. Les Autrichiens sont sur le point de tenter leur invasion en Silésie, je commence à avoir besoin dé mes détachements vers la<258> Lusace, et je n'ose les retirer qu'après votre retour. D'ailleurs, les Russes s'approchent des frontières, et il faut nécessairement „renforcer Dohna, auquel il ne reste, après ce qu'il a détaché contre les Suédois, [que] tout au plus 21000 hommes. Vous pourrez même faire prendre le chemin de Torgau au détachement; le général Hülsen en pourrait avoir le commandement, et, entre ci et votre retour, j'indiquerai le chemin à prendre, et je crois que cela sera par Schwedt, selon toutes les apparences. Je commence à camper, tout indique une manœuvre de la part des ennemis; j'ai retiré Fouqué de la Haute-Silésie,258-1 et j'ai fait les meilleures dispositions, selon que la force de mes troupes et le terrain me l'ont permis. Je crois qu'entre ci et huit jours vous apprendrez comment cela se sera décidé; j'espère, mais je n'assure pas positivement le succès.

Federic.

Nach dem Concept. Eigenhändig.


10988. AN DEN OBERSTLIEUTENANT VON DINGELSTEDT.258-2

Landshut, 26. Mai 1759.

Ich danke Euch für den Mir gethanen Rapport. Es hat Vela auf der schlesischen Seite die Leute wieder dahin postiret, wo sie vorhero auf Postirung gestanden haben, und dieses sollte Mir bald glaubend machen, dass er bei Rumburg und in der Gegend stehe, wo er vorhero gewesen. Indessen da es in Sachsen dergleichen Leute giebt, so Ihr als Spions nach Böhmen schicken könnet, als müsset Ihr fordersamst dadurch zu erfahren Euch äusserst angelegen sein lassen das, ob sie bei Leitmeritz übergegangen oder nicht.

Friderich.258-3

Nach der Ausfertigung.


10989. AU LIEUTENANT-COLONEL D'O, VICE-COMMANDANT A GLATZ.

Landshut, 26 mai 1759.

Je vous remercie bien des nouvelles que vous m'avez données par votre lettre du 25. Selon toutes les apparences, l'ennemi tentera bientôt quelque chose, et autant qu'on en peut juger, cela pourra arriver de ce côté-ci aux frontières de Silésie. Ma plus grande curiosité est de savoir quand la grande armée de l'ennemi se pourra mettre en mouvement;<259> c'est de quoi je voudrais être instruit, afin de pouvoir m'y diriger avec mes détachements. Comme il est presque impossible qu'on en saurait avoir des nouvelles, soit par des déserteurs soit par d'autres voies, et que le général Fouqué a ordre de détacher deux escadrons de hussards vers Glatz, vous les dirigerez pour envoyer des patrouilles là où nous pourrons tirer de bons et sûrs avis, ou pour avoir des déserteurs de l'ennemi; vous emploierez tout votre savoir et industrie pour me procurer des nouvelles sur lesquelles on pourra compter, sur ledit article. Il m'importe extrêmement d'en avoir; ainsi vous tenterez jusqu'à l'impossible de me faire avoir des avis sûrs et exacts au possible.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.


10990. AN DEN GENERALMAJOR VON WOBERSNOW.

Landshut, 26. Mai 1759.

Ich habe Euer Schreiben vom 25. erhalten und bin von solchem in so weit ganz wohl zufrieden gewesen; wenn man aber zu viel auf einmal anfangen will, so richtet man fast auf allen Seiten nichts aus. Hier stehen wir in Procinct, den Einbruch des Feindes erwarten zu müssen; Ich bin also so weit entfernet, auch nur einen Mann zu Euch zu detachiren, dass Ich Euch vielmehr hierdurch anbefehle, morgen nach Jauer zu marschiren, um so mehr à portée zu sein, dass Ihr desto eher zu uns stossen könnet. Nach allen Meinen Briefen pressiren die Russen Ihren Marsch gar nicht, und glaube Ich also, dass Mein Bruder Heinrich noch die Zeit haben werde, den Succurs zur Dohna'- schen Armee a tempo hinzuschicken. Ich will lieber es recht erst hier ausmachen und nehmen deshalb Meine Force zusammen, alsdenn Ich mit rechtem Succès detachiren kann.

Friderich.

Nach der Ausfertigung in der Grossherzogl. Hof bibliothek zu Darmstadt.


10991. AN DEN GENERAL DER INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

[Mai 1759.]

Nicht bange sein vor Bülow;259-1 steht so, dass nicht zu fürchten, wenn auch ganze Armee kommen möchte, und Ich habe Meine Raisons, um ihn da nicht gleich hinzuziehen, auf dass der Feind Idee von Meiner Intention nicht errathen soll und desto eher faux pas thun, davon dann v[iel] profitiren kann.

<260>

Aber nach Meiner Nachricht, die habe, werde ihn vielleicht bald zwischen Frankenstein und Reichen[bach] ziehen, unter Prätext, dass er nach dem Glatzschen; sollte bis jetzo noch nichts thun.

Weisungen [Bleinotizen] für die Antwort; auf der Rückseite und am Rande des Berichts von Fouqué, Hertwigswalde 36. Mai.


10992. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Landshut, 27 mai 1759.

Au commencement de la campagne les Autrichiens tirèrent leur principale force ici du côté de la Silésie. Ils n'avaient qu'un corps de 8 à 10000 hommes sur la frontière de la Saxe. Ceci facilita à mon frère le moyen d'enlever le magasin en Bohême. C'était un préalable nécessaire qui garantit toute la lisière de la Saxe et lui donnait la facilité de se porter sur les troupes de l'Empire, où mon frère enleva encore un magasin très considérable et fit souffrir des pertes assez fortes à cette armée de leurs forces; après quoi il ne lui reste que de retourner en Saxe. Les troupes de l'Empire ne pourront reparaître pendant un temps de deux mois; ce qui pourra donner à mon frère le temps de faire un détachement considérable qui marchera contre les Russes. Il veillera en même temps sur la Lusace, pour empêcher toute invasion de ce côté-là.

De notre côté, les choses commencent à devenir260-1 à quelque décision, et, si M. Daun veut pénétrer en Silésie, comme il en a l'envie, il aura à essuyer les plus grandes risques, avant que d'achever son dessein. Je ne saurais vous dire quel en sera le succès; mais si nous avons une bataille tant soit peu avantageuse de ce côté-ci, j'aurai heu de supposer que le reste de la campagne prendra une tournure avantageuse.

Vous savez le détachement que Manteuffel a fait contre les Suédois, que je crois suffisant pour les tenir en échec.

Ce sont là toutes les mesures que j'ai pu prendre, malgré les forces de l'ennemi et la faiblesse des miennes. Je vous en fais le détail, pour que vous sachiez à quoi vous en tenir. Quant à l'évènement, vous jugez bien qu'il dépend de la fortune et de ses hasards, dont on ne saurait disposer.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


10993. AN DEN GENERALMAJOR VON WOBERSNOW.

Landshut, 27. Mai 1759.

Ich habe Euer Schreiben vom 26. erhalten, worauf Euch in Antwort ist, dass Ich Mich deshalb260-2 nicht in Meinem Project260-3 arretire;<261> denn Ihr consideriren müsset, dass der Feind hier an zwei bis drei Seiten durchbrechen will, dass Meine ganze Infanterie nicht stärker als 22000 Mann, und dass mit der Kavallerie Ich wenig oder nichts in den Bergen ausrichten kann, und dass also, wenn Ich hier was rechts machen will, Ich en forces sein muss, damit sich doch einigermaassen was decidiret. Nach Meiner Idee muss Mein Bruder schon auf dem Rückmarsch sein. Dem habe Ich geschrieben, dass er die Regimenter, so gegen die Russen unter dem Generallieutenant Hülsen kommen sollen, gleich nach Torgau schicken soll, damit man desto eher sie rechts oder links haben kann. Wenn sich hier sollte etwas mit den Oesterreichern decidiret haben, wenn es auch nicht was ganz grosses, sondern nur etwas wäre, so kann Ich eher detachiren und gegen die Russen schicken. Ich lasse Mich also in Meinem Project auf keine Art derangiren, sondern bleibe dabei. Ich bin ganz Eurer Meinung, dass die Russen nur vorgeschicket, um ihr Magazin zu decken, und dass es dasselbe Manœuvre ist, so sie vor den Jahren261-1 gemachet.261-2

Friderich.

Nach der Ausfertigung in der Grossherzogl. Hofbibliothek zu Dannstadt.


10994. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON MANTEUFFEL.

Reich-Hennersdorf,261-3 27. Mai 1759.

Ich habe Euren Bericht vom 24. dieses wohl erhalten. Was zuvorderst das in demselben specificirte metallene Geschütz261-4 betrifft, so wird solches umgegossen werden und sehr wohl zu gebrauchen sein können. Ich finde die von Euch zu nehmende Position bei gegenwärtigen Umständen gut und convenable.261-5 Es wird aber nöthig seind, dass Ihr Futter und Mehl nach Küstrin bringen lasset, welches Euch, wenn Ihr nach Landsberg marschiret, oder auch allenfalls dem Succurs, den Ich Euch schicken werde, dienen könnte; dann sobald Mein Bruder, des Prinzen Heinrich Liebden, wieder nach Sachsen retourniret sein wird, schicket Euch derselbe 10 Bataillons Infanterie und 4 Cuirassierregimenter zur Verstärkung von seiner unterhabenden Armee, welche in der Position, wo Ihr jetzt stehet, wohl bei Schwedt über die Oder werden gehen müssen. Es sind übrigens 6000 Pferde von denen Russen nach Posen marschiret; Ich bin der Meinung, dass es nur geschehen, um ihr Magazin zu decken, so sie dort haben.

Hier bin Ich Mir in kurzem eine Invasion von den Oesterreichern vermuthen. Woferne es ihr Ernst ist, solche zu unternehmen, so wird unsere Sache hiesiger Orten in wenig Tagen decidiret sein, welches<262> sich in einigen Tagen zeigen muss, und werden nachher die Renforts gegen die Russen nicht fehlen, und werden wir Gelegenheit genug finden, ihnen das Leben schwer zu machen.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10995. AU LIEUTENANT-COLONEL D'O, VICE-COMMANDANT A GLATZ.

Reich-Hennersdorf, 27 mai 1759.

Je vous remercie des nouvelles que vous me marquez par votre rapport du 26 de ce mois. Peut-être les deux escadrons262-1 trouveront-ils occasion d'enlever „quelque parti ennemi, ou vous aurez moyen de vous procurer des gens par lesquels vous pourrez avoir une connaissance tout-à-fait exacte de la position de l'ennemi. Je ne saurais, en attendant, m'empêcher de m'étonner qu'après tous les préparatifs qu'ont faits jusqu'ici les Autrichiens, ils restent encore dans l'inaction, le temps étant devenu propre à agir. Ici tout est encore tranquille.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.


10996. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A DRESDE.

Reich-Hennersdorf, 27 mai 1759.

Je vous remercie des nouvelles que vous me mandez en date du 25 de ce mois. Quant à ce qui concerne mon frère Henri, je doute fort qu'il ait occupé la ville de Nuremberg, et je suis plutôt porté à croire qu'il se replia en Saxe, comme aussi c'est en effet le jeu.

Je ne saurais vous faire une autre réponse sur ce qui regarde les officiers bavarois, que celle que je vous ai déjà fait parvenir.262-2

Quand vous entendrez quelque chose de sûr sur le retour de mon frère, il faudra que vous me le marquiez d'abord sans perte de temps.

Federic.

Nach dem Abdruck bei Preuss, a. a. O. Bd. II, S. 33.


10997. AN DEN GENERALMAJOR VON WOBERSNOW.

Reich-Hennersdorf, 28. Mai262-3 1759.

Ich habe Euren Rapport vom 27. dieses erhalten. Ich werde Euch heute ruhen lassen, woferne nicht andere Umstände sich ereignen, die Mich obligiren möchten, Euch marschiren zu lassen. So viel weiss Ich, dass Schenckendorff bereits zu Zwickau angelanget, und dass ihm Finck<263> auf dem Fuss folget. Sobald sie sich Dresden werden genähert haben, so werde Ich den Generalmajor von Puttkammer mit seinem ganzen Regiment263-1 auf die Seite von Glogau schicken, um daselbst die Russen zu observiren.

Friderich.

Nach der Ausfertigung in der Grossherzogl. Hofbibliothek zu Dannstadt.


10998. AN DEN GENERALLLEUTENANT VON MANTEUFFEL.

Reich-Hennersdorf, 28. Mai 1759.

Ich überschicke Euch hierbeigehend einen Bericht des Residenten Reimer in Danzig,263-2 woraus Ihr dasjenige, so er Mir von denen Bewegungen der Russen meldet, ersehen werdet. Ich habe Euch bereits diesen Morgen beordert,263-3 die Bataillons Eures Corps d'armée, so bei Neustadt-Eberswalde stehen, da dieselben der Orten nicht weiter nöthig sein möchten,263-4 wiederum an Euch zu ziehen, um so mehr, da es nöthig sein könnte, dass Ihr, befundenen Umständen nach-, noch vor Ankunft des Euch destinirten Succurses demjenigen feindlichen Corps, so Euch am nähesten kommen wird, auf den Hals gehet; wobei Ihr aber wohl zu observiren haben würdet, die preussischen Regimenter, ausser das von Kanitz, nicht ins erste Treffen zu stellen,263-5 indem Ich versichert bin, dass die schlesischen besser anbeissen werden.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10999. A LA PRINCESSE HENRI DE PRUSSE.

Reich-Hennersdorf, 28 mai 1759.

Der König spricht der Prinzessin sein Beileid aus bei dem Tode der Fürstin von Zerbst, der Schwester der Prinzessin.263-6

Je vous plains de tout mon cœur, ma chère sœur, de vous trouver dans la triste situation dont je souffre depuis deux ans; je ne suis pas assez téméraire que d'entreprendre de vous consoler; tout ce que je peux vous dire, c'est que les morts sont moins à plaindre que leurs amis qui leur survivent.

Federic.

Eigenhändiger Zusatz zu der Ausfertigung im Königl. Hausarchiv zu Berlin.

<264>

11000. AU LIEUTENANT-COLONEL D'O, VICE-COMMANDANT A GLATZ.

Reich-Hennersdorf, 29 mai 1759.264-1

Je vous remercie des nouvelles que vous me marquez par votre rapport du 28 de ce mois, et il faut, dans les circonstances présentes où nous nous trouvons au point de l'ouverture de la campagne, redoubler d'attention, pour qu'au moment que l'ennemi se mettra en marche et se déclarera, on soit en état de se régler là-dessus. Ne vous mettez point dans l'esprit que, dans la situation présente des affaires, l'ennemi débute par le siège de Glatz. Tous les mouvements de Daun ne doivent avoir pour but que de me faire sortir par des diversions de la position actuelle où je me trouve, et ce sera là où tendra tout le commencement de la campagne. S'il envoit du côté de Johannesberg,264-2 c'est parceque le général Fouqué est du côté de Patschkau.

Les Français ne sont point à Eger; bien loin de là, Broglie a été obligé de faire un gros détachement pour renforcer Contades. Mon frère a nettoyé toute la frontière de Saxe; les Russes n'agiront qu'à la mi-juin, et ce ne sera pas contre la Silésie. Du reste, il peut y avoir quelque vérité dans le rapport de l'homme, mais j'ai de la peine à croire que Daun vienne m'attaquer ici. La canonnade que l'homme a entendue, est de Laudon, qui a fait exercer ses canonniers.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Der Zusatz eigenhändig.


11001. AN DEN OBERST VON HACKE, COMMANDANTEN VON GLOGAU.

Reich-Hennersdorf, 29. Mai 1759.

Ich habe Euren Bericht vom 28. dieses wohl erhalten, und glaube Ich, dass es sich mit der Russen ihren Operations bis gegen den 12. Juni trainiren wird, indem es ihnen noch an gar vielem fehlen soll, und dann stehe Ich in den Gedanken, dass sie sich nicht sowohl nach Schlesien, als vielmehr nach der Neumark und nach Landsberg, wie sie voriges Jahr gethan, wenden werden. Gegen obbenannte Zeit werde Ich dem Generallieutenant von Manteuffel einen Renfort zuschicken.

Hier stehe in den Gedanken, dass Daun zu gleicher Zeit mit denen Russen anfangen wird zu agiren, ob es gleich dann und wann heisset, dass er früher, bald aber dass er später agiren wollte.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.

<265>

11002. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON MANTEUFFEL.

Reich-Hennersdorf, 29. Mai 1759.

Ich avertire Euch hierdurch, wie Ich Mich nunmehro dahin arrangiret habe, dass Ich ein Detachement von ohngefähr 10 Bataillons und 20 Escadrons Kuirassierer durch die Lausnitz gerade auf Frankfurt an der Oder schicken werde,265-1 um zu Eurem unterhabenden Corps zu stossen und alsdenn gegen die Russen offensive zu agiren. Ich habe dannenhero auch dem Generaldirectorio sogleich bekannt gemachet, damit solches wegen der erforderlichen Vivres, Brod und Fourage vor gedachtes Detachement sofort das gehörige veranstalten soll, auf dass gegen die Ankunft dessen in der Gegend von Frankfurt an der Oder alles nöthige vorräthig gehalten werde. Es wird dieses Detachement ohngefähr den 12. kommenden Monates Junii der Gegend Frankfurt eintreffen können; nach der Position, wo Ihr alsdenn stehen werdet, so könnet Ihr das Detachement alsdenn rechter Hand von Frankfurt oder, wenn Ihr zu Landsberg stündet, über Küstrin oder sonst auch über Schwedt marschiren lassen, um solches an Euch zu ziehen: deshalb Ihr solchem jemanden entgegenschicken könnet, der es der Gegend, wo Ihr alsdenn stehen werdet, am nächsten und convenablesten führen kann.265-2

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


11003. AN DEN GENERALMAJOR VON WOBERSNOW.

Reich-Hennersdorf, 29. Mai 1759.

Ich habe Euren Rapport vom 29. dieses erhalten, und ist ganz recht, dass Ihr heute nach Striegau, um Mir besser à portée zu sein, marschiret seiet.265-3

Ich halte Ihm à portée von mir und von Fouqué, bis ich erst sicherer sehen kann, wor die Truppen werden zum nöthigsten seind; aber mit die 6 Bataillons, mit Seydlitz265-4 und dem ganzen Klumpen werden wir eine harte Nuss haben, um dem Feind recht kräftig zu widerstehen, und wird kein Mann leer bleiben, ohne gebraucht zu werden.

Friderich.

Nach der Ausfertigung in der Grossherzogl. Hofbibliothek zu Darmstadt. Der Zusatz eigenhändig.

<266>

11004. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Reich-Hennersdorf, 30 mai 1759.

J'ai reçu la lettre que vous m'avez faite du 24 de ce mois, et vous félicite de tout mon cœur sur l'entreprise que vous méditez, et que je trouve très bien pensée.266-1 La seule chose que je vous prie à ce sujet, est de ne pas oublier les canons;266-2 si j'ose ajouter encore une chose, c'est de reconnaître, s'il est possible, la position et le terrain où se trouve posté l'ennemi, avant que de l'attaquer.

Ici nous sommes au moment où l'ennemi va commencer d'agir; mais les choses à son égard ne sont pas encore assez éclairées, pour que je puisse vous détailler positivement ce que l'ennemi voudra entreprendre. Je suis préparé sur différents cas, mais il faut que j'attende que l'ennemi fasse plus de mouvements encore, pour connaître précisément ses vues. Ce qu'il y a de certain, c'est que mon frère le prince Henri a dérangé extrêmement le projet de campagne de Daun et des Français. Pour peu que la fortune prospère vos entreprises, je dois croire que tout ira bien; mais pour vous donner une idée [de] ce que c'est que l'artillerie présentement à la mode, imaginez-vous 536 pièces de canons de la grosse artillerie et des haubitz que j'ai effectivement dans mes trois armées; dans celle-ci où je suis vis-à-vis de Daun, j'en ai 214. Vous vous imaginerez que c'est trop, mais il faut savoir que, dans les armées de Daun vis-à-vis de moi, il y en a avec l'artillerie de réserve 360 pièces. Si cette mode durera encore quelques années, je crois qu'à la fin on fera marcher des détachements de 2000 hommes avec 6000 canons. Autant que cela est ridicule, il faut, malgré soi, s'accommoder à la mode, autrement il n'y a point de salut. En attendant, les choses en sont déjà allées si loin que l'ennemi n'est plus curieux de savoir combien j'ai de têtes parmi les troupes, mais plutôt combien j'ai de canons avec moi.

Federic.

Nach dem Concept.


11005. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Au quartier de Reich-Hennersdorf, 30 mai266-3 1759.

C'est avec toute la satisfaction imaginable que j'ai reçu votre lettre du 24 de ce mois,266-4 par laquelle j'ai vu le glorieux succès que vous avez eu dans votre dernière expédition. Je me réjouis beaucoup qu'elle a été si heureuse, et qu'elle s'est terminée d'une façon si avantageuse<267> pour moi. Vous avez d'ailleurs si bien pris vos mesures pour vous retirer à temps, car c'est précisément le temps que les conjonctures l'exigent. Tous ces bruits de renforts pour l'armée de Saxe ont été forgés par les Autrichiens et leurs adhérents; selon toutes mes nouvelles, ce que l'on a fait passer de l'armée autrichienne vers Eger, ne consiste qu'en 8 bataillons et 2 régiments de cavalerie; un homme qui a été sur les lieux, prétend que tout au plus ce corps fait 9000 hommes.

Si vous détachez 10 bataillons et 20 escadrons de cuirassiers droit sur Torgau et de là vers Francfort, vous leur épargnerez du chemin, ils en arriveront d'autant plus vite; mais il faudrait y joindre 10 pièces de canons de 12 livres, parcequ'il n'y a plus de salut sans canons.

Je ferai écrire incessamment, pour qu'il soit fourni à ces troupes des vivres à Francfort. Ceci sera un coup de parti pour la campagne, parceque Daun, dans la supposition que ce sera mon armée qui détachera contre les Russes, n'attend que ce moment-là, pour agir contre moi. A présent que, par vos heureuses expéditions, l'affaire a pris une autre tournure, M. de Daun se trouvera très embarrassé et incertain de prendre un parti qui pourrait prendre une mauvaise tournure pour lui.

Je dois ajouter quelque chose encore à tout ceci, c'est que, dès que vous serez revenu en Saxe et aux environs de Dresde, il n'y aura rien de plus facile pour vous, que de répandre le bruit, comme si vous voulez chasser le général de Vela de Rumburg et de Schluckenau, pour rejeter les Autrichiens de Zittau et leur enlever le magasin de Niemes. Si vous soutenez ces bruits par quelques fausses démonstrations, vous rejetterez le général Vela sur la défensive, ce qui procurera toute la tranquillité à la ville de Berlin, et vous causerez de vives alarmes au maréchal Daun qui, vous ayant vu prendre tant de magasins, croira qu'il n'en pourra point faire à l'abri de vos entreprises; et lorsque vous reviendrez en Saxe, vous ne tarderez point d'apprendre de quelle force peuvent être ces camps où commandent ou le général Gemmingen ou Sincere, et de décider ensuite quelles mesures vous pouvez user contre cet ennemi-là.

Dès que les Russes et les Autrichiens commenceront à agir offensivement, il faudra de nécessité que cela vienne à une décision, soit ici soit en Poméranie, et alors, de quelque côté qu'on ait l'avantage, on pourra détacher à un autre qui se trouvera en besoin d'avoir un corps pour assistance.

Federic.

Nach dem Concept.


11006. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Reich-Hennersdorf, 30 mai 1759.

J'ai été bien aise de voir tout ce que vous m'avez appris par votre rapport du 26 de ce mois, et ne doute pas que vous n'ayez pris toutes<268> vos mesures, afin qu'il ne transpire la moindre chose de tout ce qui regarde le dernier rapport du sieur Rexin.268-1 Car pourvu que268-2 le secret de cette affaire [ne] soit religieusement gardé, il ne faut pas douter que les ennemis ne remueront ciel et terre pour prévenir un coup qui saurait leur devenir bien fatal. Vous aurez soin, au reste, que ledit sieur Rexin soit informé au possible de tout ce qui se passe des événements de guerre ici.

Selon mes lettres du 24 du prince Henri,268-3 il vient de finir heureusement son expédition contre l'armée des Cercles et d'une façon fort avantageuse. Cette armée s'est retirée fort précipitamment au delà de Nuremberg où elle campe à présent, un corps de 6000 hommes à Erlangen, et elle ne saurait pas agir du côté de la Thuringe et en passant le pays de Baireuth, au moins devant la récolte. Le magasin de Bamberg qu'on a pris, a été très important, nonobstant que l'ennemi a brûlé et détruit au delà du double de ce qu'il a laissé. Les autres provisions du côté de Würzburg et le long du Main très considérables ont été détruites pour la plupart. Un renfort envoyé à Würzburg n'a pas donné le temps de détruire entièrement le magasin d'Ochsenfurt, un officier et 30 hommes d'un bataillon franc s'étant laissé surprendre. Si mon frère n'avait pas été obligé de réfléchir à ce qui saurait arriver en Saxe, il aurait apparemment dispersé toute cette soi-disante armée de l'Empire, avec ce qui y était joint des Autrichiens, qui cependant a souffert des pertes très considérables, tant par ce que nous en avons pris en prisonniers, dont le nombre va au delà de 2000, avec quelques canons, que [par] ce qu'elle a perdu par la nombreuse désertion.

A présent, je fais détacher un corps de 10 bataillons et de 20 escadrons contre les Russes qui se joindront au corps de troupes de Manteuffel pour agir offensivement contre les Russes. Tout est encore ici dans la même situation, quoiqu'il ne soit pas à douter que Daun ne voudra tâcher en quelques jours de pénétrer en Silésie, en quoi je tâcherai au possible de le bien embarrasser.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


11007. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.

Quartier de Reich-Hennersdorf, 30 mai 1759.

Dem Gesandten wird ebenso wie dem Minister Finckenstein (Nr. 11006) Mittheilung gemacht von den Erfolgen des Prinzen Heinrich.

Cette expédition ne saura qu'être bien avantageuse au pays de Hesse pour la garantir, au moins une bonne partie de la campagne, des invasions de l'ennemi, et mettra d'autant mieux à son aise le prince<269> Ferdinand de Brunswick pour porter, s'il y aura moyen, un bon coup sur l'armée française au Bas-Rhin269-1 ou d'anéantir au moins les projets qu'elle avait formés.269-2

Federic.

Nach dem Concept.


11008. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON SEYDLITZ.

Reich-Hennersdorf, 30. Mai 1759.

Der Einhalt Eures Schreibens vom 30. dieses ist Mir ganz lieb zu vernehmen gewesen, und danke Ich Euch für die Nachrichten. Ich gedächte aber, dass, wenn Ihr werdet so viel Zeit gehabt haben, einige Patrouillen gegen die Schneekuppe zu schicken, so werdet Ihr auf eine oder die andere Weise Mittel finden, etwas zuverlässige Nachrichten vom Feinde zu bekommen.

Hier heisst es, Daun hat 20000 Mann detachirt. Die eine Bande Spions versichert, dass solche nach Trautenau marschiret wäre[n], die andern sagen, es wär'n nicht 20000, aber der Laudon wäre damit nach Gabel marschiret. Ich werde hier alles anwenden, um zu wissen, was in der Nachbarschaft passiret; suche Er auch, solches Seines Orts zu erfahren. Dingelstedt habe ich auch davon avertiret,269-3 also wird man bald klar sehen, was die Wahrheit ist.

Friderich.

Nach der Ausfertigung in der von Wasenberg'schen Bibliothek zu Landshut. Der Zusatz eigenhändig.


11009. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON TRESKOW IN NEISSE.

[Reich-Henn]ersdorf, [Mai]269-4 1759.

Ich habe [Euren] Bericht vom 30.269-5 richtig erhalten, und kann Ich Euch [in Anttwort darauf sagen, dass man bis dato von dem [Dénou]ement der gegenwärtigen Conjuncturen noch nicht [mit] Zuverlässigkeit judiciren könne, und wird es [auch] wohl nicht eher als medio Juni geschehen können. [Bis] dahin werdet Ihr wohl die erforderliche Zeit gewinfnen], um bei den dortigen Fortificationen alles [in] Ordnung zu bringen. Ueberdem, da der Capitän [Le]febvre nunmehr ausgewechselt ist so habe [Ich] ihn nach Neisse beordert. Er ist der habileste [Ingenieur, so Ich habe, und sollet Ihr ihm sagen, [dass], wenn er sich<270> dort gut halten wird, so würde [Ich] ihn zum Major avanciren. Raisonniret nur mit ihm über Eure Defension, er wird Euch [sicherlich gute Hülfe geben.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


11010. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Reich-Hennersdorf, 31 mai 1759.

J'apprends dans ce moment que Daun veut détacher Laudon vers Zittau pour la Lusace. Si on lui laisse tout le corps qu'il a eu jusqu'à présent, il consiste en 5 régiments d'infanterie à 2 bataillons, 2 régiments de croates, chacun à 1000 hommes, 1 régiment de dragons et 1 de cuirassiers, chacun à 600 hommes, et 2 de hussards qui font à peu près 1000 hommes. Daun ne peut avoir que deux raisons pour le détacher: peut-être craint-il qu'après que vous êtes retourné de votre dernière expédition, vous ne lui enleviez encore son magasin de Niemes, ou que, dans le temps qu'il voudrait commencer ses opérations vers la Silésie, vous [ne] lui vinssiez à dos. L'autre raison, c'est peut-être qu'il voudra que Laudon entreprenne de pénétrer par la Lusace, comme l'année passée,270-1 pour faciliter les opérations des Russes, et selon ce qu'on prétend, ils ont un projet de marcher à Francfort-sur-l'Oder, pour préparer le passage sur cette rivière à un corps d'à peu près 8000 Russes. Vous sentez l'importance d* ces projets; ainsi, après votre retour à Dresde, tout ce que vous pourrez faire de mieux, sera de répandre premièrement des bruits et faire des démonstrations, comme si c'était votre intention de pénétrer par' la „Lusace en Bohême, et, en second lieu, d'avoir un corps tout prêt pour disputer à Laudon le passage de la Lusace; et je crois que les environs de Bautzen fourniraient un emplacement le plus convenable pour un corps destiné à cet usage. Ces gens marcheront entre la Spree et la Neisse, et soit que leur dessein soit d'aller à Berlin ou à Francfort, si l'on voit qu'ils enfilent cette route, on peut hardiment marcher sur Kottbus.

Ce matin, 31, Laudon est encore dans son camp de Schatzlar; il n'y a qu'un détachement de 1000 hussards, de 1000 pandours et de 5 à 600 dragons qui sont marchés avant-hier à Böhmisch-Friedland.

Federic.270-2

Tout ceci n'est pas certain, mais j'ai toujours cru devoir vous l'écrire.

Nach dem Concept. Der Zusatz eigenhändig auf der im übrigen chiffrirten Ausfertigung.

<271>

11011. AN DEN GENERALMAJOR VON WOBERSNOW.

Reich-Hennersdorf, 31. Mai 1759.

Ich halte es für convenable zu sein, dass Ihr bei gegenwärtigen Umständen aussprengen lasset, dass Ich ein Detachement von 20 Bataillons und 40 Escadrons gegen die Russen beordert hätte, so theils über Glogau, theils über Breslau marschiren sollte; dass die Pferde für Mich schon bestellet wären. Der Generallieutenant von Forcade hätte das Commando von obigem Corps; Ihr, Generalmajor von Wobersnow, führetet die Avantgarde, und wäre der Generallieutenant von Seydlitz auch mit dabei. Ich habe ein gleiches an den Etatsminister von Schlabrendorff und an den Obrist von Hacke271-1 geschrieben, damit es die Russen um so sicherer erfahren, und zweifele Ich keinesweges, es werde solches von gutem Effect sein, und müsset Ihr der Zeitung nur anfügen, dass man sich nicht amusiren würde, sondern grade auf Thorn losgehen, da zumalen alles, so dazu erforderlich, als Pontons p. p., in Bereitschaft gehalten würden.

Friderich.

Nach der Ausfertigung- in der Grossherzogl. Hof bibliothek zu Darmstadt.


11012. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON SEYDLITZ.271-2

[1759.]

Seydlitz: Dankte! Noch ständen sie alle hier, wie sie gestanden hätten; aber was Mir curieux vorkäme, ist, dass von hier bis ins Glatzsche keine Patrouillen kommen als bei Kunzendorf.

Weisungen [Bleinotizen] für die Antwort; auf der Rückseite eines Berichts von Seydlitz, d. d. Hirschberg 31. Mai.271-3


11013. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON SEYDLITZ.

[1759.]

Meine Zeitungen stimmen mit seinen überein, insoweit bis auf den Lacy.271-4 Ich hätte grosse Mühe, zu begreifen, was er dorten machte oder vorhaben könnte: ob es nicht etwa Connexion hätte mit der Russen ihren Marsch, um ihn auf Glogau zu dirigiren? Den 8. oder 9. würde der Feind sich in Bewegung setzen, und er möchte nur alles anwenden, Zeitungen zu bekommen, sie möchten gehauen oder gestochen sein.

Weisungen [Bleinotizen] für die Antwort; auf der Rückseite eines zweiten Berichts von Seydlitz, d. Hirschberg 31. Mai.

<272>

11014. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON SEYDLITZ.

[1759.]272-1

Ich dankte für seine Nachrichten, und, so viel Ich ihm für gewiss schreiben könnte, so ist's, dass der Feind in wenig Tagen etwas tentiren wird. Hier, auf dem Fleck, wo Ich stünde, kann Ich zwar nicht mit Kavallerie viel ausrichten, also müsste er auf zwei Wege bedacht sein: den einen, der hier herginge, um geschwinde mit seinem Corps zu Mir stossen zu können; und den andern, da er zum nächsten und besten gegen Schwengfeld272-2 marschiren könnte. Vor itzt könnte nicht mehr davon sagen; sobald wie sich die Sache hier mehr eclairciren würde, würde mehr davon schreiben; in der Zeit aber möchte er durch Spions erfahren, was auf jenseit der Schneekuppe geschehe; und [Ich] würde [sie] gleich bezahlen.

Weisungen [Bleinotizen] für die Antwort; auf der Rückseite eines dritten Berichts von Seydlitz, d. d. Hirschberg 31. Mai.


11015. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Quartier de Reich-Hennersdorf, 1er juin 1759.

Votre rapport du 29 de mai dernier m'est bien entré. Bien que j'aie pris toutes les mesures possibles contre l'ennemi, je ne saurais cependant pas absolument me flatter de les avoir mis au dessus du hasard. L'ennemi est fort ici de 96 000 hommes, mon armée n'est que de 54 à 55000 hommes. Vous devez sentir vous-même qu'il y a quelque difficulté de faire face à tout dans les circonstances présentes.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


11016. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.272-3

[Reich-Hennersdorf, 1er juin 1759.]272-4

Chiffre à mon frère Henri!

Vous serez surpris des lettres que vous recevez de moi, mais je crois devoir vous instruire, tant que je le peux, des nouvelles que j'apprends. Un espion arrivé dans ce moment assure qu'un régiment de cuirassiers et un de dragons, s'entend 2000 hommes, se sont mis en marche de leur grande armée pour Zittau, que Daun fait préparer des chemins pour Jung-Bunzlau; cela paraît viser à la Lusace. L'armée de Daun est, après les détachements qu'il a faits, de 36 bataillons d'infanterie et de 10 régiments cavaliers et dragons; il est sûr qu'il ne se mettra en mouvement que le 8 de ce mois. Je n'assure point qu'il<273> aille à Bunzlau, mais je vous marque cette nouvelle, pour que, si vous apprenez de votre côté quelque chose qui cadre avec cette nouvelle, que vous me le marquiez. Laudon est encore à Schatzlar, on l'a renforcé hier de 5 régiments d'infanterie. Je ne crains point cette canaille; qu'ils viennent seulement ici! c'est ce qui peut nous arriver de plus heureux.

Daignez me marquer toutes vos nouvelles, bonnes ou mauvaises; en les combinant, on parvient à deviner l'ennemi. L'incertitude ne durera que huit jours encore; je vous écrirai tout ce que j'apprendrai, sauf à me donner un démenti, comme les gazetiers, la poste d'après.

Ce ne seront pas les dernières nouvelles que vous recevrez de moi; dans cette crise il faut vous attendre à en avoir souvent et quelquefois de contradictoires.

Votre régiment est aussi bien en ordre que je l'ai jamais vu à Potsdam. Je vous prie d'en témoigner votre satisfaction aux officiers; ils ont travaillé comme d'honnêtes gens, je n'ai pas tardé à les remercier de leur zèle et de la bonne volonté qu'ils témoignent.

Federic.

Das Hauptschreiben nach dem eigenhändigen Concept; die Zusätze eigenhändig auf der im übrigen chiffrirten Ausfertigung.


11017. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON MANTEUFFEL.273-1

Reich-Hennersdorf, 1. Juni 1759.

Ich schicke Euch hier anliegend eine Aussage eines Menschen aus Polen, die er Mir mündlich erstattet hat. Er versichert, alles selbst gesehen zu haben. Der Major Reitzenstein von Zieten, so der Gegend von Glogau stehet,273-2 und mit dem Ihr correspondiren könnet, hat noch zwei Leute, so er ausgeschicket hat;273-3 nach deren Zurückkunft wird er an Euch schreiben.

Ihr werdet bald sehen können, inwieweit die Zeitungen wahr sind. Denn ist es gewiss, so müsset Ihr es dorten wissen. Dass die Russen nicht gegen Pommern mit einem Detachement agiren sollten, ist nicht zu vermuthen. Wann es sich dorten von allen Seiten confirmiren sollte, dass von denen Russen sich alles gegen die Warthe ziehet, so müsset Ihr sonder Zeitverlust nach Landsberg marschiren, und werde Ich das<274> Corps von Meines Bruders Armee, so über Torgau marschiret, beordern, seinen Weg auf Frankfurt an der Oder zu nehmen, auf dass es desto eher im Stande seie, zu Euch zu stossen. Sollte es nun geschehen, dass die Russen die Belagerung von Glogau wirklich vornähmen,274-1 so könnte auf solchen Fall von zwei Sachen hernach eine unternommen werden. Die erste wäre, gerade nach Posen zu marschiren, um dem Feinde seine Magazine daselbst zu nehmen, die andere, auf jenseit der Oder den Feind zu attaquiren, und hätte er, wenn er da geschlagen sein würde, diesseits der Oder keine Retraite mehr offen. Gegen den 8. Juni sollen sie anfangen zu agiren, wie es heisset, und wird man, wenn nur erst etwas von obigem eintrifft, judiciren können, ob das andere auch eintreffen wird.

Es wird ohnumgänglich nöthig seind, in Küstrin sofort vor die Subsistance der Armee zu sorgen und sofort von Stettin allda was hinzuschaffen. So ich was mehreres erfahre, werde es gleich hinschreiben.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin. Der Zusatz eigenhändig.

Aussage eines angekommenen Canonicus von Gnesen.

Der Canonicus hat ausgesagt, er sei am 29. Mai von Posen abgegangen, wo es von russischen Officieren und Leuten gewimmelt habe. Den 28. sei Fürst Gallitzin mit dem Corps von Thorn, mit 6000 Mann, bei Posen angekommen.

„Den 2. Juni soll der General Fermor mit der ganzen Armee zu Posen ankommen, und soll die ganze Armee noch vor dem 8. diesseit Posen campiren.

„Sie hätten ihren Anschlag auf Glogau, und hätten die Officier durchgängig gesprochen, dass, wenn sie nur Glogau hätten, alsdann Schlesien ihre wäre.

„Er wüsste gewiss, weil er sehr viel gute Freunde unter denen Officiers, welche ihm alle versichert, dass alles abgeredet wäre zwischen Fermor und Daun, dass sie auf einen Tag anrücken und attaquiren wollten, und man dahero nicht dabei den Widerstand thun und abhalten könnte.274-2

„Er wüsste gewiss, dass längst der polnischen Grenze sehr viele Contracte sowohl mit Juden als mit andern Leuten gemacht wären, so binnen acht Tage Frist Fourage und Mehl liefern müssten nach Kaiisch . . . 50000 Mann schätze man die russische Armee, und wäre sehr wenig, was gegen der Neumark stände, sondern die Hauptarmee sollte hier mit Daun, wie alles abgeredet wäre, zugleich agiren . . .

„Die polnische Juden spionirten sehr, sowohl in Glogau als in ganz Schlesien, und hätten die Russen davon die besten Nachrichten immer.“

<275>

11018. AN DEN GENERALMAJOR VON WOBERSNOW.275-1

Reich-Hennersdorf, 1. Juni 1759.

Ich überschicke Euch anbei die Nachrichten, so eben bei Mir eingegangen sein.275-2 Ich glaube zwar sehr wenig darvon, jedoch kann es wohl sein, dass sie was auf Glogau tentiren wollen. Ihr werdet wohl gewissere Nachrichten darvon bekommen.

Komme Er heute noch hier und lasse Er so lange die Bataillons allda stehen, ich werde Ihm nicht lange aufhalten.

Friderich.

Nach der Ausfertigung in der Grossherzogl. Hofbibliothek zu Darmstadt. Der Zusatz eigenhändig.


11019. [INSTRUCTION FÜR DEN GENERALMAJOR VON WOBERSNOW.] 275-3

[Juni 1759.]

Wenn Oesterreicher im Gebirge die Passage forciren, so decidirt eine Bataille. Ist solche gewonnen, eher Neisse belagert, so gehen Königliche Majestät gleich gegen die Russen, wenn diese G.275-4 belagern.

Sollte Daun nichts entrepreniren, so bleiben Königliche Majestät in Ihrer jetzigen Position.

Sollte Daun gegen der Lausnitz marschiren, und Königliche Majestät davon gewiss werden, würden Sie auf Beuthen275-5 marschiren.

Der erste, so nach Beuthen kommt, sorget vor Brod.

Der General Dohna erwartet den Renfort von Prinz Heinrich; alsdann suchet er mit dem ganzen Klumpen gegen Posen Diversion zu machen und die Russen aufzuhalten.

Friderich.

Nach der eigenhändigen Niederschrift des Generalmajors von Wobersnow; die Unterschrift eigenhändig vom Könige. In der Grossherzogl. Hofbibliothek zu Darmstadt,

<276>

11020. AN DEN GENERALLIEUTENANT GRAF DOHNA.276-1

Reich-Hennersdorf, 1. Juni 1759.

Ich habe den Generalmajor von Wobersnow schleunig abgeschicket und habe ihn sowohl mit schriftlicher als mündlicher Instruction276-2 versehen, um Euch Meine Idées über alles, so geschehen könnte, zu sagen, und referire Ich Mich also auf alles, so er Euch von Meinetwegen hinterbringen wird.

Im übrigen so ist der Succurs von Meines Bruders Armee im Anmarsch,276-3 und wird solcher den 6. oder 7. dieses bei Torgau sein und seine Route auf Frankfurt an der Oder dirigiren, von wo Ihr solchen an Euch werdet ziehen können, wie Ihr es für gut befinden werdet, und dessen Marsch beschleunigen.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


11021. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Reich-Hennersdorf, 1 er juin 1759.] 276-4

Chiffre à mon frère Henri!

Vous aurez la bonté de faire marcher le renfort de Dohna276-5 par Torgau droit sur Francfort-sur-l'Oder; les Russes seront avec leur grande armée le 4 auprès de Posen. Dohna prendra le camp de Landsberg. Je reçois tant d'avis qui se confirment, que je commence à croire moimême que le dessein des Russes est d'assiéger Glogau. Si cela arrivait, il faudra que Dohna y marche, et vous aurez toujours à couvrir la Lusace.

On assure que l'ennemi commencera le 8 ses expéditions de tous côtés. Si cela arrive, nous ne tarderons guère à avoir une bataille; car entre ci, Hirschberg et Glatz, il est impossible que son armée pénètre dans le pays, sans que l'ennemi ne soit forcé de combattre avec désavantage. Fouqué et moi nous agissons de concert, et si cela en vient à une affaire décisive, nous combattrons ensemble. Il n'y a que ce moyen-là de rassembler toutes mes forces et d'en donner sur les oreilles aux uns après les autres; quant au succès, il ne dépend que de la fortune.

[Federic.]

Nach dem Concept. Eigenhändig.

<277>

11022. AN DEN ETATSMINISTER FREIHERRN VON SCHLABRENDORFF IN BRESLAU.

[Juni 1759.]277-1

Da, es sehr leichte geschehen könnte, dass die Russen vor Glogau kämen, so sollet Ihr die Edelleute dort herum auf dem Lande, absonderlich die jenseit der Oder etwas zu verlieren haben, avertiren, dass sie bei Zeiten ihre Précautions nehmen, sich gegen Plünderungen zu verwahren.277-2 Mein Vorschlag wäre dabei, dass sie das Vieh vor der Hand verkaufeten und solches, sobald die Zeiten ruhiger geworden, wieder anschaffeten. Dann geschiehet dieses nicht, so ist wohl gar nicht daran zu zweifeln, dass die Russen nicht alles, so sie vorfinden, so weit sie nur reichen können, wegnehmen sollten. Ihr habt also auf diesen Article eine grosse Attention zu nehmen . . .

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


11023. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON SEYDLITZ.

[Juni 1759.]

Meine Spions, die sagen, der Feldmarschall Daun liesse die Wege präpariren nach Jung-Bunzlau. Wenn die Zeitung wahr ist, dann müsste Ich glauben, dass, weil er hier zu viel Difficultäten finde zu perciren, er Laudon und Beck hier würde stehen lassen, um zu probiren, ob er Mich nicht wird können nach der Lausnitz zu ziehen, um besser Spiel in Schlesien zu haben. Es kann aber auch sein, dass er das Regiment Cuirassiers und Dragoner277-3 dahin geschicket hätte und die Wege zugleich repariren lassen. Wenn er277-4 erführe, dass Mein Bruder wieder nach Sachsen käme, dass er besorgen möchte, dass, wenn er277-5 hier herein ginge, er ihm von hinten etwas an das Zeug flicken möchte!

Den 8. dieses würden sie sich in Bewegung setzen, und alsdann aus dem ersten und zweiten Mouvement würde man judiciren können, was werden würde oder nicht.

Weisungen [Bleinotizen] für die Antwort; auf der Rückseite des Berichts von Seydlitz, Hirschberg 1. Juni.


11024. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Reich-Hennersdorf, 2 juin [1759].

Les nouvelles que les Russes en veulent à Glogau, se confirment par les arrangements qu'ils prennent pour les magasins. Les Autrichiens ont détaché un corps vers Marklissa, qui n'est que pour intercepter toute communication entre vous, entre Dohna et moi. Vous devez vous<278> attendre à des difficultés qu'il y aura en peu de temps pour l'écrire; c'est pourquoi qu'il est encore nécessaire de vous écrire à peu près ce qui peut arriver.

Primo. L'entreprise de Daun de vouloir pénétrer entre Hirschberg et Glatz dans la Basse-Silésie, me paraît, à vous dire le vrai, absolument impossible. C'est donc pourquoi il voudra faire approcher les Russes, pour voir si je ne m'affaiblirai point et s'il ne pourra pas tenter quelque chose contre moi; mais dès qu'il verra que je ne me meus pas, il sera obligé ou de marcher vers la Haute-Silésie ou de marcher dans la Lusace. Je ne vois jusqu'ici aucune apparence qu'il aille dans la Haute-Silésie; il a fait préparer des chemins vers Bunzlau. Lacy est allé avant-hier en grande hâte à Marklissa, sans que je puisse dire encore positivement ce qu'il y a fait; mais comme c'est le général-quartiermaître de l'armée, il est à supposer qu'il a été reconnaître quelque position ou quelque terrain, pour camper l'armée, et il est sûr que, si les Russes veulent marcher du côté de Glogau, il y a apparence qu'il pourra marcher sur Greifenberg ou sur Lœwenberg. Dans ce cas-là, il sera obligé de laisser un corps en force vers Zittau et Lœbau et qu'il poussera peut-être à Bautzen, pour couvrir son magasin contre vos entreprises, et alors je crois que ce serait votre jeu de lui faire toutes les chicanes possibles pour l'inquiéter dans sa position; pour moi, je serai obligé de voir venir l'ennemi et de m'opposer du côté et du lieu où l'ennemi paraît le plus dangereux, et où il mettra ses plus grandes forces.

Le corps de Dohna va prendre le camp de Landsberg, vos renforts le joindront à Francfort, et si le général Fermor avance vers Glogau, ce corps se portera sur Posen, pour lui donner de la jalousie sur ses magasins et sur sa communication avec la Pologne.

Les Autrichiens sont pourtant ni plus ni moins obligés d'entreprendre quelque chose, et dès que je verrai qu'il y aura moyen de décider les choses, je me porterai en force de ce côté-là.

Peut-être que les choses prendront une autre tournure, toute différente que je vous le dis ici, mais j'ai cru devoir vous mettre au fait de tout ce qui à peu près pourrait se passer ici, afin que dans ce temps où notre correspondance pourrait être interrompue, vous puissiez avoir à peu près une idée de ce qu'il y aura à faire ici.

Ce ne sera pas la dernière lettre que vous recevrez de moi; le pot est au feu, il commence à bouillir, et avant que tout ne soit cuit, il y aura bien des fermentations; j'apprends dans ce moment la belle action que Schenckendorff vient de faire à Zwickau;278-1 je vous prie de lui en faire mes compliments.

Federic.

Das Hauptschreiben nach dem Concept; der Zusatz eigenhändig auf der im übrigen chiffrirten Ausfertigung.

<279>

11025. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Reich.-Hennersdorf, 2 juin 1759.

Il n'est presque plus douteux que les Russes ne dussent venir en Silésie. Il faut en juger ainsi par leurs mouvements. En ce cas, il ne pourra pas manquer d'arriver que la communication avec le pays situé de l'autre côté de l'Oder en devienne absolument impraticable. Les Autrichiens, de leur côté, rendront en même temps mal sûre la communication de ce côté-ci de l'Oder. Au cas donc que cela dût arriver, comme je n'en doute presque pas, à l'ouverture de la présente campagne, j'ai bien voulu vous prévenir sur ce sujet, afin que vous vous tranquillisiez là-dessus, me flattant que cela ne durera guère. Les opérations commenceront vraisemblablement le 8 de ce mois.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


11026. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON SEYDLITZ.

Reich-Hennersdorf, 2. Juni 1759.

Ich habe Euer Schreiben vom 2. dieses wohl erhalten, worauf Euch in Antwort dienet, wie dass gestern Laudon noch auf einen Brief geantwortet hat, der ihm von hier aus geschrieben worden, und dass er also den 1. Junii gewiss in Schatzlar gewesen sein muss, allwo er gedachten Brief unterschrieben hat. Nichts desto weniger ist doch das Lärm279-1 in der Armee derer Oesterreicher, dass ein Detachement von 10000 Mann irregulärer Truppen gegen die sächsische Grenze anmarschiret wäre. Die österreichischen Generals haben zwar darauf gewartet, dass Mein Bruder, des Prinzen Heinrich Liebden, Sich noch weiter in das Reich enfonciret haben, und kann es daher leicht sein, dass, wie sie werden erfahren haben, dass nicht nur Mein Bruder auf den Marsch nach Sachsen zurück ist, sondern auch, dass dorten der Generalmajor von Schenckendorff ein österreichisches Détachement von 700 Husaren, 400 Panduren und 6 Bataillons Infanterie bei Zwickau geschlagen, dass beide Umstände sie circonspect gemachet und von Plan zu ändern bewogen hat.279-2

Der Rückmarsch von Meinem Bruder und das Detachement, so nach der Dohna'schen Armee gehen wird, solches wird ohne Zweifel ihr Propos noch mehr derangiren,279-3 und kömmt es auf Meiner Seite auf nichts anders als erstlich auf Geduld an, dass Ich erst alles abwarte, und zweitens auf Zeitungen, dass Ich nur Informationes und gute Nachrichten bekomme, was der Feind vornimmt. Auf diesen Articul also müsset Ihr Eure Hauptattention mit richten und Eurerseits nichts sparen, um alles, was auf dortigen Grenzen geschiehet, zu erfahren und Mir<280> solches zu melden. Wie Ich Euch dann von Meinerseits von allen Zeitungen, die Ich erfahre, sie mögen wahr oder falsch sein, Notice geben werde, damit Ihr auf Eurer Seite erfahret, ob solche Grund haben oder nicht.

Friderich.

Ich bin hier auf Schildwach und warte auf die Dinge, die da kommen sollen, und die noch wohl ein paarmal ins Stecken gerathen werden.

Friderich.

Nach der Ausfertigung in der von Wallesberg'schen Bibliothek zu Landshut. Der Zusatz eigenhändig.


11027. AN DEN OBERST VON HACKE, COMMANDANTEN VON GLOGAU.

Reich-Hennersdorf, 2. Juni 1759.

Euer Schreiben vom 1. dieses habe Ich erhalten, und gebe Ich Euch in Antwort, dass Ich hier 2 Bataillons parat halte, welche, wenn es nöthig sein wird, sich gleich nach Glogau in die Stadt werfen sollen.280-1 Wenn man doch inzwischen das ganze Manoeuvre derer Russen zusammenhält, so kann man nicht wissen noch begreifen, woher sie die Canons und Mortiers, um eine Stadt und Festung zu belagern, her haben wollen; denn Ich grosse Mühe habe zu glauben, dass sie eine Belagerungsartillerie nebst aller Munition, so dazu erfordert wird, mit sich schleppen können . . .

Frideri ch.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


11028. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON MANTEUFFEL.

Reich-Hennersdorf, 2. Juni 1759.

Ich habe Eure beiden Berichte vom 30. Mai erhalten und beziehe Ich Mich, was die Umstände Euerer Märsche betrifft, auf Meine vorige Briefe,280-2 und werdet Ihr nach Landsberg marschiren müssen. Der Generalmajor von Wobersnow, der dahin unterweges,280-3 wird Euch das weitere schreiben und sagen. Das Magazin zu Küstrin muss für 6 Wochen oder 2 Monat gemacht werden, damit nicht allein Eure Armee, sondern auch der zu Euch im Anmärsche begriffene Renfort während einer solchen Zeit daraus subsistiren könne.

Ich bin übrigens von dem Kartell, so Ihr Mir auf Ansuchen des p. Fermor mit den Russen zu errichten in Vorschlage bringet, wohl zufrieden, und könnet Ihr nur dem russischen Feldmarschall von Meinetwegen antworten, dass Ich die Auswechselung der Kriegesgefangenen und ein darüber mit ihnen zu errichtendes Kartell völlig approbirte;<281> Ich Hesse Mir auch den dazu vorgeschlagenen Ort gefallen: nur hätte Ich Mich in Ansehung eines Subjects, dem Ich die Commission auftragen könnte, noch nicht decidirt, es würde aber dieses mit nächstem geschehen.

Ich habe an den Generalmajor von Wylich281-1 nach Berlin geschrieben, um von ihm zu wissen, ob es seine Sache seie, sich davon zu chargiren, wessen Antwort Ich vorläufig erwarten muss.

Betreffend die 100 Fussjäger, so Ihr bei Eurer Armee dort habet, so habet Ihr nur solche bei denen Freibataillons durch die Officiers, die bei solchen sind, mit commandiren zu lassen, und bedürfen sie keines besonderen Chefs.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Manteuffel'schen Familienarchiv zu Collatz in Pommern.


11029. AN DEN GENERAL DER INFANTERIE BARON DE LA MOTTE - FOUQUÉ.281-2

[Juni 1759.]

Er könnte gewiss versichert sein, dass es gewiss eine Masque, um Mich wieder nach Oberschlesien zu ziehen.281-3 Da würde nichts draus werden.281-4

Das Corps, was nach Altstadt marschiret, das machet Mir bald glauben, dass es auf Glatz gemunzet seie, denn der de Ville würde nicht da detachiret haben,281-5 wenn er etwas importantes vornehmen wollte.

In der österreichschen Armee hiesse es, der Harsch sollte vorrücken, wann sie sich würden in Bewegung setzen. Man glaubte, die grosse Armee würde sich gegen die Lausnitz ziehen; und sobald man nur etwas klärer sehen würde, so würde Ich ihm gleich schreiben, was wir der Sache für eine Tournure geben müssten.

Weisungen [Bleinotizen] für die Antwort; auf zwei Berichten281-6 Fouqué's, d. d. Frankenstein 2. Juni.

<282>

11030. AN DEN GENERALMAJOR VON PUTTKAMMER.282-1

[Juni 1759.]

Antwort! Der Esterhazy hat sich gegen Neustadt in Böhmen zurücke gezogen. Man saget, es ist aber nicht gewisse, dass von der grossen Armee einige Tausend Irreguläre auf dem Marsch wären, um zu ihm zu stossen. Jahnus stehet positive bei Grulich und Wachstadt,282-2 Laudon ist hier in Trautenau und Beck in Politz.

Friderich.

Eigenhändige Weisungen des Königs für die Antwort; auf der Rückseite des Berichts von Puttkammer, d. d. Sagan 2. Juni.282-3


11031. AN DEN OBERST VON HACKE, COMMANDANTEN VON GLOGAU.

Reich-Hennersdorf, 3. Juni 1759.

Ich habe Euren Bericht vom 2. dieses erhalten, und habe Ich bereits an den Obristen, nunmehrigen Generalmajor von Sydow die Ordre gestellet, dass die 2 Bataillons seines Regiments sogleich auf Glogau den Marsch von Striegau antreten sollen. Sie werden in drei oder vier Tagen bei Euch sein, und müsset Ihr diese 2 Bataillons für eine Avantgarde ausgeben, welchen ein Corps Truppen auf dem Fusse nachfolgen würde. Ich glaube auch, dass, wann Ihr diesen Bataillons aufgeben werdet, des Nachts ein langes Reihenfeuer zu machen, dass, wann solches von denen feindlichen Spions gesehen werden wird, dem Feinde sogleich rapportiret werden und ihme Attention machen wird. Ihr werdet auch wohl daran thun, obige Zeitung geschickt nach Kloster Leubus ausbringen zu lassen.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königt. Grossen Generalstabs zu Berlin.


11032. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON MANTEUFFEL.

Reich-Hennersdorf, 3. Juni 1759.

Da Ich soeben die Umstände von der russischen Armee durch einen Officier, welcher von ihnen weggegangen, erhalte, so überschicke Ich Euch anbei seine ganze Aussage,282-4 und da Ich auch durch andere<283> Nachrichten von ihren Umständen weiss, so kann und wird das Corps von Fermor'n 25000 Mann reguläre Truppen sein; das andere Corps bestehet ohngefähr aus 15000 Mann, die Kosacken nicht gerechnet; welches Ihr aus der Folge gewiss sehen werdet, dass die Armee nicht stärker ist.

Friderich.

Es ist gut, dass sich die Leute separiren; so kriegen sie en détail Schläge.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Manteuffel'schen Familienarchiv zu Collatz in Pommern. Der Zusatz eigenhändig.


11033. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Reich-Hennersdorf, 3 juin 1759.]283-1

Chiffre!

Vous avez achevé votre expédition avec autant de gloire que vous l'avez commencée, cela est allé à merveille. Vous aurez sûrement déjà à présent mes lettres relatives au détachement pour Dohna.283-2

Vous aurez reçu depuis deux ou trois de mes dépêches avec toute sorte de lettres conjecturales, cela ne doit pas vous étonner. Je suis obligé de me régler sur l'ennemi, par conséquent de faire mes projets sur les nouvelles que je reçois.

Un officier russe qui a eu une affaire dans leur armée,283-3 et qui s'en sauvant a cherché un asile chez nous, dépose que l'armée russe, forte en tout de 5 2 000 hommes, s'était partagée en deux corps. Fermor qui commande le premier au nombre de 25500 hommes réglés, doit, dit-il, agir contre la Nouvelle-Marche, et Gallitzin, qui en a 17000, doit marcher vers la Silésie. Dohna est averti de tout; l'officier ne sait point quel partage on a fait des troupes légères.

La nouvelle des Autrichiens que je reçois aujourd'hui, confirmée par trois endroits, porte qu'ils se mettront en mouvement demain, que Daun a ordre d'attaquer, à quelque prix que ce soit, et que, pour cet effet, de Ville a été obligé de lui envoyer un renfort de 4 régiments.283-4 Cette dernière circonstance se confirme par des nouvelles certaines de la Haute-Silésie. Je suis bien arrangé, je ne crains rien pour la Basse-Silésie; pourvu que l'ennemi y vienne en force, nous nous en tirerons bien. Le détachement de Marklissa283-5 s'est replié sur la Bohême,<284> Laudon est à Schatzlar avec tout son corps; des déserteurs arrivés aujourd'hui l'ont vu hier ainsi que son camp, de sorte que dans peu leur dessein se développera.

Je vous écrirai tout ce que j'apprends, au risque de me donner un démenti, si mes nouvelles se trouvent fausses. Je vous écrirai tout, tant que j'en aurai l'occasion, et si quelque corps léger des ennemis arrêtait notre correspondance dans la suite, je m'en repose bien sur vous; vous agirez de tête, en combinant à peu près ce que vous pouvez faire avec le tableau général et en contribuant de votre côté, autant que vos circonstances le permettront, au bien des affaires. Pendant cette crise, vous aurez tous les jours de mes lettres, et si quelque chose se décide d'une ou d'autre manière, je trouverai bien des expédients pour vous en informer.

Daun est très fâché que vous n'ayez pas été jusqu'à Nuremberg; l'armée de l'Empire a eu ordre de se retirer à Donauwœrth. On nous prend tous les deux pour des étourdis; mais on apprendra à nous connaître, et quoique nous n'ayons pas la toque papale,284-1 nous avons la cervelle paternelle qui vaut mieux.

Federic.

Nach dem Concept. Eigenhändig.


11034. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON SEYDLITZ.

Reich-Hennersdorf, 3. Juni 1759.

Ich gebe Euch auf Euren Bericht vom 2. dieses in Antwort, dass drei Deserteurs vom Laudon'schen Corps ausgesaget, dass Laudon noch heute in Trautenau gestanden. Einer dieser Deserteurs hat ihn selber gesehen, und ist gestern Abend noch nicht die geringste Bewegung in seinem Corps geschehen. Aus Oberschlesien marschiren 4 Regimenter feindlicher Infanterie nach Böhmen.

Laudon rühret sich nicht. Was gegen der Lausnitz marschiret ist, soll nichts als irreguläres Krop von der grossen Armee seind. 4 Regimenter Infanterie von de Ville seind nach Altstadt marschiret. Die Russen setzen sich in zwei Corps. Fermor mit 25500 Mann commandiret das erste, Gallitzin mit 17000 das zweite. Eins soll gegen der Neumark, das andere gegen Schlesien: tant mieux! sie werden au détail geschlagen werden.

Friderich.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.


11035. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

[Reich-Hennersdorf,] 3 juin [1759].

Selon mes nouvelles, mon cher ami, et tout ce que je puis combiner du plan de mes ennemis, il paraît qu'ils en veulent découdre.<285> Ce que d'O m'écrit aujourd'hui,285-1 et ce qu'il vous aura sans doute communiqué, le confirme également. J'attire Seydlitz, Platen285-2 et Sydow à moi; pour vous, s'il arrive, comme il est apparent, que Daun me rende visite et que Beck et peut-être Laudon veuillent pénétrer par Friedland, je vous les abandonne. Il faut en ce cas que vous attirez Ramin285-3 à vous, et que, vous joignant avec Bülow,285-4 vous preniez ces gueux en flanc, en derrière et de toutes les façons pour les rejeter en Bohême. Cela fait, et de Ville et Harsch et Jahnus ne montreront pas la crête et s'enfuiront dans les monts sans coup férir. Je commence à me persuader que cela tournera ainsi.

Les Russes sont en mouvement, il n'est point saison de temporiser. Pour Daun, il faut qu'il donne le branle à la machine; ainsi, pour prendre la Silésie, il faut risquer quelque chose, tout l'indique. De Ville est obligé de détacher 4 régiments pour la Bohême, signe certain que c'est de ce côté-ci que l'on veut frapper le grand coup. A la bonne heure, j'en accepte l'augure. Dès que j'aurai des nouvelles, je vous les communiquerai et vous marquerai en même temps ce que j'en crois qu'il faudrait faire en pareil cas. Le détachement de Marklissa s'est replié sur la Bohême; ce n'ont été que 600 hommes.

Mon frère Henri est aujourd'hui à Zwickau; Schenckendorff a battu avec 3 bataillons 6 bataillons autrichiens, 400 croates et 900 hussards; Kleist a attaqué un corps qui poursuivait l'arrière-garde de mon frère, auprès de Hof, a pris 2 canons et 100 prisonniers à l'ennemi.285-5 Cette canaille n'est point invincible, pourvu que ce ne soient pas des coïons qui les attaquent, et qu'ils n'aient pas 600 canons en batterie.285-6

Adieu, mon cher, je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.


11036. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Reich-Hennersdorf, 3 juin 1759.

Mon cher Frère. Je vous félicite et de votre entrée et de votre sortie de l'Empire. La fortune a favorisé partout vos bonnes dispositions, vous retournez en Saxe couvert de gloire; c'est un beau prélude, je souhaite que la pièce y réponde.

Ne vous impatientez pas de toutes les lettres que vous recevrez de moi; je vous écris tout ce qui est vraisemblable ou qui m'est confirmé de beaucoup d'endroits, mais vous saviez285-7 bien que dans une crise comme celle où je me trouve les nouvelles ne sont pas toujours certaines, qu'au contraire il y a bien des contradictions dans les rapports<286> que l'on reçoit. Quand on est sur les lieux, on rectifie bientôt les choses, mais lorsque l'on écrit, on ne peut marquer que ce qui parvient à sa connaissance, et faire son raisonnement là-dessus.

Mandez-moi, je vous prie, qui a pris ces deux canons à votre arrière-garde de Hof;286-1 cela ressemble à Kleist comme deux gouttes d'eau, cela est bien brillant et bien beau.286-2 . . . Pour moi ... je m'occupe de projets et de la besogne que l'ennemi me donne, et je vous jure que je n'ai pas un moment de repos. Ce sont cent nouvelles contradictoires qu'il faut déchiffrer, et très souvent la moitié en est imaginée; enfin, patience, ceci se débrouillera en peu dè jours, et vous n'avez pas lieu d'être inquiet pour nous, ainsi attendez l'événement sans impatience.

Adieu, cher frère, je vous embrasse de tout mon cœur, étant avec une parfaite tendresse et considération, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


11037. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON MANTEUFFEL.

Reich-Hennersdorf, 3. Juni 1759.

Ich habe Euren Bericht vom 31. Mai richtig erhalten, und bin Ich von dessen Einhalt zufrieden. Was Ihr darinnen von einem feindlichen Corps von 8 bis 9000 Mann erwähnet, so seinen Marsch auf Polnisch-Stargard286-3 nimmt, machet Mich vermuthen, dass es damit auf Colberg angesehen seie. Das sicherste Mittel ist wohl, dass Ihr den, so Euch am nähesten kommt, attaquiret, und wird man ja auch wohl mit obige 9000 Mann fertig werden können. Ich glaube aber, dass die übrigen Truppen auch noch dazu kommen, und dass sie sich sodann drehen werden, um auf Posen zu marschiren. Ich beziehe Mich übrigens auf das, so Ich Euch schon geschrieben habe.286-4

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Mauteuffel'schen Familienarchiv zu Collatz in Pommern.


11038. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON MANTEUFFEL.

Reich-Hennersdorf, 4. Juni 1759.

Ich approbire den Einhalt Eures Berichts vom 1. dieses; da es sich aber nunmehro je mehr und mehr äussert, dass die Russen es auf<287> die Neumark sowohl als auf Schlesien angesehen287-1 haben, so ist wohl nichts diensamer bei solchen Umständen zu thun übrig, als dass Ihr nur auf Ländsberg Euren Marsch richtet. Ich überlasse Euch, die beste und zuträglichste Mesures zu nehmen, damit dem Unglück bester Maassen vorgebeuget werden könne, und Eure Anstalten auf das klügste einzurichten, zu dem Ende auch auf alles Attention zu nehmen, was Euch der Generalmajor von Wobersnow von Meinetwegen nach denen sich ereignenden Umständen sagen wird.

Uebrigens so habe Ich Euch benachrichten wollen, dass der Obriste Hacke zu Glogau die Verfügung auf Meine dieserhalb an ihn ergangene Ordre287-2 getroffen habe, dass eine ziemlich starke Quantité Mehl, Hafer und Heu nach Crossen abgesandt worden, von wo Ihr solches bedürfenden Falls nach Frankfurt oder wo Ihr es für nöthig befinden werdet, transportiren lassen könnet.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


11039 AN DEN GENERAL DER INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Reich-Hennersdorf, 4. Juni 1759.287-3

Ich habe Euern Rapport vom 3. dieses erhalten, und da Ihr eben so stark seiet, als der General de Ville bereits noch ist nach dem Detachement, so selbiger machen müssen,287-4 und Ihr sogar demselben an Kavallerie überlegen seiet, so werdet Ihr im Stande sein, auf den Fall er etwas unternehmen wollte, ihm auf die Finger zu klopfen, alsdann er keine Patrouilles weit schicken wird.

La comédie commencera bientôt ici. Selon tout ce que je peux apprendre, Daun se propose de forcer mon poste. A la bonne heure, il trouvera à qui parler. J'ai attiré à moi tout ce que j'ai pu de troupes, et je suis dans la meilleure position que le compromettent287-5 mes affaires. Je vous avertirai à temps de ce qui vous regarde. Jusqu'à<288> présent, il ne faut pas remuer; car la grande affaire est de voir bien positivement à quoi l'ennemi se déterminera. Adieu, mon cher.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Der Zusatz eigenhändig.


11040. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON MANTEUFFEL.

Reich-Hennersdorf, 4. Juni 1759.

Ich communicire Euch hier anliegende Nachrichten,288-1 aus welchen Ihr ersehen werdet, dass, da sich die zeitherigen in allem confirmiren, der Marsch auf Landsberg288-2 fürs erste das sicherste, so Ihr thun könnet, sein werde. Den 8. dieses wird das Détachement von Meines Brüdern, des Prinzen Heinrichs Liebden, Armee sich Euch ziemlich genähert haben, und könnet Ihr dasselbe nach Beschaffenheit der Umstände, um den Marsch kürzer einzurichten, von Torgau über Christianstadt288-3 an Euch ziehen. Dieses schreibe Ich Euch nicht, dass Ihr just den Marsch obigen Detachements so und nicht anders dirigiren sollet, sondern nur bloss, wann Ihr es denen Umständen convenable erachten werdet, und reposire Ich Mich darunter lediglich auf die Mesures, so Ihr zu treffen wissen werdet. Das Détachement führet übrigens 10 zwölfpfündige Canons mit bei sich.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


11041. RELATION.288-4

L'armée soi-disante de l'Empire s'étant retirée au delà de Nuremberg, où elle campe un corps de 6000 hommes en avant à Erlangen, nous avons pris Bamberg où nous trouvâmes un magasin important. Quoique l'ennemi en eût brûlé et détruit au delà du'double de ce qu'il nous a laissé à sa retraite, il y avait encore de quoi nourrir en pain et fourrages une armée de 40 000 hommes au delà de quinze jours. Nous en tirâmes ce qu'il nous fallait, et le reste fut détruit. On a pareillement détruit en partie les autres magasins très considérables du côté de Würzburg le long du Main. Cette dernière place où il y a encore un magasin, est extrêmement forte, l'ennemi y avait envoyé du renfort; comme il n'y avait donc plus rien à faire et qu'on avait des avis qu'au cas de notre approche vers Nuremberg l'armée ennemie se retirerait au delà de Donauwœrth, nous retournâmes le 29 de mai vers Hof. Notre marche a été très tranquille, et notre arrière-garde ne fut suivie que<289> de fort loin par des pandours et des hussards. Cependant, comme nous apprîmes que c'était le général Kleefeld avec 3000 hommes pandours et hussards qui nous suivait, nous restâmes deux jours à Hof, et le Prince notre chef fit marcher de grand matin quelques bataillons avec des hussards et quelques dragons par le même chemin où nous sommes venus. Ces hussards ennemis et pandours, ne s'y attendant point, ont été chassés et perdirent beaucoup de monde, outre une centaine de prisonniers qu'on fit et deux canons de trois livres qui furent pris. On les a suivis jusqu'à Berneck, et nos hussards ont été au delà.

Le général-major de Schenckendorff fut détaché avec trois bataillons et un escadron de hussards du pays de Bamberg pour Zwickau. Il a marché de là à un endroit situé dans les montagnes, pas loin de Schneeberg, où il trouva 400 croates et 200 hussards postés qui furent renforcés de quelques bataillons et de hussards; mais ils furent tous chassés de leur poste. Comme il a attaqué l'ennemi dans les montagnes, il n'a pas pu faire grand nombre de prisonniers, quoique d'ailleurs la perte de celui-ci en morts et blessés a été assez considérable. Entre les premiers il y a le comte Herberstein, colonel des croates, et outre les morts et blessés que l'ennemi avait emportés en grande partie, on a trouvé 57 morts sur la place.

Nach der an Knyphausen übersandten Abschrift.289-1


11042. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Reich-Hennersdorf, 4 juin 1759.

J'ai reçu votre dépêche du 26 de mai.289-2 Il est bien plaisant, quand les ministres du parti contraire ont prétendu que l'expédition de mon frère Henri n'ait été guère de conséquence, puisque mes troupes avaient été obligées de s'en retourner déjà en Saxe. Il faut que vous sachiez à ce sujet que toute cette expédition de mon frère Henri n'a eu pour but que de chasser l'armée des Cercles avec les troupes autrichiennes qui l'avaient jointe, de la position où ils étaient sur le point d'entrer en Saxe; de ruiner le magasin qu'ils avaient assemblé à Bamberg et autre part et le long du Main. Voilà ce que mon frère a tout exécuté avec tout le succès imaginable. Quant à nos ennemis, ils auraient fort souhaité que mon frère les eût poussés encore au delà de Nuremberg;289-3 aussi l'ordre était déjà donné à l'armée ennemie de se retirer à l'approche de mon frère derrière Donauwœrth. Voilà leur leurre, pour pouvoir alors couper mon frère de toute communication avec la Saxe, d'entrer alors dans ce pays-là et d'y jouer les maîtres. Mais c'est là aussi justement ce que nous avons prévu, et ce que mon frère a sagement évité, de sorte que, comme nous avons à faire face contre d'autres<290> ennemis, comme par exemple les Russes, il est rentré glorieusement en Saxe, sans que l'ennemi ait osé branler de son camp de Nuremberg et sans qu'il osera entreprendre quelque marche vers la Saxe, au moins pendant un temps considérable de cette campagne-ci et avant que d'avoir établi ses magasins, ce qui lui coûtera infiniment.

Quant à notre Hollandais,290-1 vous lui répondrez à mots couverts qu'un homme aussi riche en argent290-2 que lui trouvait occasion de passer partout, quand même il n'entendrait pas la langue du pays, parceque, dans un siècle tel que le nôtre, l'argent était plus en considération que toute autre chose, et qu'ainsi il ne fallait pas douter que, malgré tout obstacle, il ferait bientôt connaissance avec les officiers russes . . .290-3

Federic.290-4

Nach dem Concept.


11043. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.

Reich-Hennersdorf, 4 juin 1759.

Es wird dem Gesandten für die Mittheilungen im Bericht vom 18. Mai Dank gesagt, die Relation über den Rückmarsch des Prinzen Heinrich nach Sachsen (Nr. 11041) ihm zugesandt; es werden ausführliche Mittheilungen über die Expedition des Prinzen gemacht.

Après cet exposé, je ne saurais m'empêcher de vous informer d'une nouvelle qu'on vient de me donner de La Haye,290-5 quoique sous le sceau du secret, comme si les Français, feignant d'en vouloir à l'Angleterre, avaient le dessein de transporter un corps de troupes sous les ordres du général de Chevert par mer sur l'Elbe, et qui débarquerait peut-être en Holstein. Quelque apparence de chimère qu'un tel projet saurait avoir, il ne laisse pas de mériter de l'attention, aussi m'a-t-on marqué que M. de Yorke en avait déjà averti sa cour. Comme cela ne saurait regarder principalement que les États de Brême et de Hanovre, je suis persuadé qu'on songera en Angleterre afin que, le cas l'exigeant, une escadre anglaise empêche ce transport et anéantisse ce dessein.

Quant à l'insinuation que le duc de Newcastle vous a faite pour une prolongation du terme du payement des subsides qui restent, je<291> vous prie de considérer vous-même ma situation, et combien gêné et embarrassé je dois être dans mes fonds pour soutenir le fardeau de cette rude guerre. Vous connaissez ma façon de penser et que, si cela n'avait pas été la pressante extrémité qui m'avait obligé de prendre des subsides, que je n'aurais rien accepté. Par ces circonstances, vous devez juger de mon embarras sur la réponse à la susdite insinuation, à laquelle je me serais prêté du meilleur de mon cœur, si ce n'était l'impossibilité qui m'en empêchait; mais pour montrer au moins toute la bonne volonté que j'ai de faciliter à l'Angleterre le payement du subside, je serai content, pourvu qu'on me paie présentement jusqu'à la somme de 200 000 livres sterling, dont on pourra renvoyer le payement jusqu'au 1er de décembre. Voilà sur quoi vous arrangerez la réponse que vous ferez au duc de Newcastle de la façon la plus convenable, pour lui faire entrevoir à la fois ma peine et ma bonne volonté au sujet de ceci.

Federic.

Nach dem Concept.


11044. AU LORD-MARÉCHAL D'ÉCOSSE.291-1

Reich-Hennersdorf, 4 juin 1759.

Je crains bien, mon cher Milord, que vous ne ferez pas grand'- chose dans l'endroit où vous vous trouvez. Selon les nouvelles que je reçois, le roi d'Espagne, sans espérance de se remettre, pourra encore traîner longtemps.291-2 Le voyage de Lyon291-3 est absolument de l'invention de la cour de Versailles, et ne contient rien de réel; le roi de Naples a été très fâché de la nouvelle qu'on en a débitée. En un mot, je ne compte pas du tout sur les ressources que je pourrais tirer d'Espagne; ou bien je me soutiendrai moi seul, ou je périrai de la belle mort.

Je crois que, dans peu de jours, notre situation se décidera. Cet homme à toque papale291-4 sera obligé de prendre un parti, et je ne suppose pas que cela se passe en douceur. Cet évènement influera beaucoup pour la campagne, et donnera la supériorité à l'un ou à l'autre parti. Je me flatte de l'avoir; c'est à l'évènement à en décider.

Adieu, mon cher milord; je vous embrasse.

Federic.

Nach dem Concept. Eigenhändig.


11045. AU-FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.291-5

Reich-Hennersdorf, 4 juin 1759.

J'ai eu la satisfaction de recevoir la lettre que Votre Altesse m'a faite du 29 de mai.291-6 Il faut avouer que vous faites effectivement plus<292> qu'on ne saurait demander de vous et de vos circonstances, et que vous surpassez toute attente. D n'est pas difficile à juger que Votre Altesse sera obligée de faire encore pendant cette guerre bien des marches inutiles; et si le dessein des Français qu'on me marque de La Haye,292-1 que le sieur de Yorke a confié sous le sceau du secret à quelqu'un, comme si les Français, feignant d'en vouloir à l'Angleterre, avaient le dessein de transporter un corps de troupes sous les ordres de Chevert par mer sur l'Elbe, et qui débarqueraient peut-être en Holstein, est vrai, il ne faudrait pas douter que vous serez obligé de faire encore plus de marches. Vous serez cependant toujours à même, à ce que je crois, de prévenir un tel dessein, en sollicitant d'abord à présent en Angleterre qu'une escadre anglaise empêche un tel transport.

Quant à nous, nous voilà sur le point qu'il faut que les choses rompent; je crois qu'en peu de jours vous entendrez parler de nous. Je n'en saurais vous dire quelque chose de positif, puisque tout est encore en fermentation, mais ce dont je saurais vous assurer, c'est que jusqu'ici nous ne sommes nullement en peine là-dessus.

Federic.292-2

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


11046. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Reich-Hennersdorf, 5 juin 1759.

J'ai été bien aise de voir par votre rapport du 2 que vouz avez mis d'abord les fers au feu, touchant les insinuations à faire au baron Münchhausen, en conséquence de ce que je vous ai écrit, le 30 mai.292-3

Je crois que vous ne sauriez mieux faire que de représenter l'affaire au susdit ministre sous deux faces, savoir.“ sous celle comme le moyen le plus sûr pour parvenir à une prompte et honorable paix, et après comme le moyen pour faire des agrandissements aux États de Hanovre.292-4 De cette façon-là, je ne doute pas qu'il travaillera de son mieux pour faire goûter au roi d'Angleterre ce que nous désirons à présent, de l'Angleterre avec empressement. J'ose me flatter même qu'à moins que le ministère anglais n'ait, pour ainsi dire, la paix en poche, à quoi il n'y a aucune apparence, il ne se roidira pas contre cette garantie que la Porte demande. Car il ne saurait presque pas manquer que, pourvu que la dernière rompe, nous gagnerons par là la supériorité sur nos ennemis, pour les obliger à une paix avantageuse.

<293>

Pour ce qui regarde nos opérations ici, quand je combine celles de Daun avec celles des Russes, il saurait bien arriver qu'elles traînassent jusques au 12 de ce mois, avant que la campagne s'ouvrît avec vivacité, et quoique je ne sois nullement embarrassé de ma situation présente ici, je ne saurais cependant pas vous mander positivement quelque chose, avant de voir de quelle façon tourneront les évènements; mais soyez assuré que, dès qu'il y aura quelque chose d'important ou qu'il se fera quelque changement qui m'oblige par-ci par-là de faire quelque changement dans mes dispositions présentes, je vous en avertirai sans faute. En attendant, il sera toujours bon que nous ne négligions pas l'affaire relativement aux Turcs, parceque nous ne saurions être assurés des évènements et de ce qui en arrivera; et comme il me paraît que l'Angleterre n'est pas à même de porter des coups assez décisifs sur mer, à moins de la conquête de Quebec, pour obliger la France à la paix, ce sera toujours pour nous autres une grande ressource que la rupture de la Porte, si la guerre continue.

Federic.293-1

Nach der Ausfertigung.


11047. AN DEN ETATSMINISTER GRAF FINCKENSTEIN IN BERLIN.

Landshut, 5. Juni 1759.

Eichel macht dem Minister verschiedene Mittheilungen, u. a. über die Antwort des Königs an Knyphausen in Betreff der Zahlung der englischen Subsidien.293-2

Eichel bespricht weiter die militärische Lage: „Le Roi s'attend du jour au lendemain d'être attaqué de Daun, ou que celui-ci voudra forcer quelque part le passage, pour entrer en Silésie. Sa Majesté s'est fortifiée pour cela de la plupart des corps qu'Elle avait détachés. Le renfort du prince Henri au corps de Dohna est en marche. Le Roi croit qu'il arrivera le 10 ou le 12 à Francfort. Comme il connaît la division des généraux dudit corps, il y a envoyé le général Wobersnow, pour entretenir l'ordre,293-3 avec des instructions verbales qui lui donnent toute l'autorité pour diriger les opérations.“

„Ob293-4 es nicht rathsam sei, beiliegende hideuse Pièce aus Regensburg293-5 dem Publico mit ein paar Noten durch den Druck in den öffent<294>lichen Zeitungen bekannt zu machen, solches stelle Ew. Excellenz Gutfinden gehorsamst anheim. Die Nachwelt wird Mühe haben, alle dergleichen Extravagances zu glauben, und ich glaube fast, dass der weggehende Komete auf viele sonst vernünftig gewesene Menschen monstreuse Einflüsse gehabt haben müsse; ich wünsche, dass er solche alle mitnehmen und uns einen guten Frieden auf Erden lassen möge.“

Eichel schreibt ferner, „der Tod des würdigen Feldmarschall von Kalkstein“ 294-1 sei ihm „recht nahe gegangen“ ; er äussert sich weiter über die „cruellen Excesse derer Kosacken“ im Stolpischen Kreise und neuerdings auch an einigen Orten innerhalb der schlesischen Grenzen.

Eichel.

Auszug aus der Ausfertigung.


11048. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Reich-Hennersdorf, 5 juin 1759.

J'ai bien reçu votre rapport du 4 de ce mois. Vous pouvez laisser le bataillon franc de Le Noble à Wartha, mais il faut qu'il soit bien alerte pendant le temps de l'absence des autres; et en cas qu'il se trouve trop pressé, c'est-à-dire de trop près, il pourra toujours se jeter dans Glatz.

Quant à vos bataillons, tâchez de faire filer imperceptiblement quelque chose vers Reichenbach, ne fût-ce qu'une brigade d'infanterie, pour avoir d'abord un corps en état de se joindre à Bülow.294-2 Vous pourriez aussi y envoyer du canon; ce serait autant de gagné. Je crois que l'ennemi commencera ses opérations dans trois ou quatre jours.

Vous pourriez aussi envoyer le bataillon franc de Lüderitz droit à Bülow pour le joindre; il pourra en tirer un bon parti dans ses montagnes, et j'ai ordonné au lieutenant-général de Treskow294-3 de vous envoyer le bataillon de grenadiers de Rath.

Il faut au moins que 4 bataillons, les hussards de Gersdorff et Lüderitz joignent demain Bülow dans son poste de Kœnigsberg,294-4 et que vous fassiez filer encore des troupes vers Reichenbach, par exemple 5 bataillons et le régiment de Baireuth, pour que cela était plus en état de joindre vite Bülow. Cachez leur marche à l'ennemi et employez-y toute votre habileté.

Voici ce qui arrivera à peu près, lorsque Daun se mettra en mouvement: un gros corps viendra sur moi, et j'en fais mon affaire; une autre colonne pénétrera par Friedland pour pénétrer dans le pays; Beck marchera sur Tannhausen pour amuser le corps que j'y ai; un corps pénétrera dans la comté pour vous y attirer; de Ville passera la<295> Neisse pour vous arrêter de ce côté. Mais que tout cela ne vous embarrasse pas; marchez à Biilow et, joints ensemble, il faut vous porter sur la colonne de l'ennemi, soit à Tannhausen, à Gottesberg ou vers Valenburg.295-1 La carte de ces contrées sera faite ce soir, et je la vous enverrai d'abord. Retirez le major Haugwitz295-2 à vous; Ramin pourrait aussi prendre poste à Silberberg, pour être plus à portée de Treskow.295-3 En un mot, il ne faut point ici prendre le change, nous attacher au projet principal de l'ennemi, tâcher de les faire échouer, et alors de Ville et tous ses gueux fuiront d'eux-mêmes.

Mon pauvre et ancien ami le maréchal de Kalkstein295-4 vient d'expirer.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Der Zusatz (von „II faut au moins“ , S. 294, an) eigenhändig.


11049. AU LIEUTENANT-COLONEL D'O, VICE-COMMANDANT A GLATZ.

Reich-Hennersdorf, 5 juin 1759.

Sur la lettre du 4 que vous venez de me faire, je vous dirai que je désire surtout de savoir vers où les 7 régiments qui sont venus de la Haute-Silésie, sont marchés: s'ils restent auprès de Grulich ou s'ils vont à l'armée de Daun, ou ce qu'ils deviendront. C'est sur cet article-là que j'attends votre rapport avec toute l'exactitude possible.

L'ennemi n'a rien changé ici à sa disposition, et il est d'une tranquillité étonnante; je crois que c'est pour nous endormir. Son dessein principal est toujours sur la Basse-Silésie, il y cherchera sa perdition et son malheur; vous n'êtes qu'un accessoire à Glatz sur lequel on compte, si nos affaires tournaient mal; mais l'ennemi en sera pour sa courte honte.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Der Zusatz eigenhändig.


11050. AN DEN OBERST VON HACKE, COMMANDANTEN VON GLOGAU.

Reich-Hennersdorf, 5. Juni 1759.

Ich habe Euren Bericht vom 4. dieses wohl erhalten und daraus gerne ersehen, dass die Russen erst gegen den 12. dieses zu kommen Vorhabens sind; so werdet Ihr doch noch einige Tage Luft haben. Ich will aber nicht garantiren, dass die Oesterreicher durch die Lausnitz sich nicht herandringen sollten. Das Detachement von Meines Bruders, des Prinzen Heinrich Liebden Armee wird den 8. dieses zu Torgau sein; also wird dieses wohl nicht vor dem 17. dieses zu der Dohna'<296>sehen Armee stossen können, und wird man Euch also vor dem 22. dieses nicht füglich Luft machen können; ein anderes wäre dann, wann binnen der Zeit es hieselbst mit denen Oesterreichern wozu käme.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


11051. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Reich-Hennersdorf, 5 juin 1759.]296-1

Chiffre, mon frère Henri!

Selon toutes mes nouvelles qui se confirment, les Russes paraissent déterminés à pousser leurs opérations en Silésie, l'orage crèvera du côté de Glogau; les détachements que Daun a faits vers Neustadt et Bœhmisch-Friedland,296-2 ne consistent qu'en hussards, quelque peu de dragons et de troupes légères qui toutes marcheront vers Glogau. Puttkammer se joindra vers ce temps au corps de Dohna,296-3 moyennant quoi je vous abandonne la garde de la Lusace. Daun a fait venir 14 bataillons et 2 régiments de dragons du corps de de Ville, signe certain que c'est à la Basse-Silésie qu'il en veut, et que ce sera un grand effort de ses plus considérables forces. Je suis arrangé avec Fouqué de façon que nous sommes prêts à tout évènement. Dohna marchera droit sur Posen, de sorte que la crainte d'en être coupé obligera M. Fermor bien vite de changer le projet. Demain, à ce qu'on assure, l'armée russe se mettra en marche de Posen; ainsi dans peu de jours le projet de l'ennemi se découvrira, ainsi que son succès.

Je vous informe de tout ceci, pour que vous soyez en état de juger de tout, et qu'étant au fait des entreprises de l'ennemi et des défenses que j'y oppose, vous ne vous alarmiez pas inutilement. Je crois que ma lettre vous trouvera ou bien à Chemnitz ou bien à Freiberg.

N'oubliez pas, mon cher frère, de faire payer à ceux qui ont pris du canon à l'ennemi dans vos différentes expéditions, 100 écus par pièce et 20 pour les drapeaux, il faut que la caisse de guerre s'en charge; cela est nécessaire pour encourager les troupes et leur donner l'envie d'y retourner et d'en prendre davantage.

Federic.

Das Hauptschreiben nach dem eigenbändigen Concept. Der Zusatz eigenhändig auf der im übrigen chiffrirten Ausfertigung.


11052. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A DRESDE.

[Reich-Hennersdorf, 5 juin I759.]296-4

Dès que mon frère sera de retour, vous n'aurez rien à craindre pour la Lusace.

<297>

Pour ce qui regarde les soldats qui ont besoin des bains, il faut vous adresser à la Auswechslungscommission.

Federic.

Je crois que la campagne commencera ici dans une huitaine de jours; on n'a pas besoin d'être inquiet pour nous, quoi que les gens de Dresde dissent.

Das Hauptschreiben nach der eigenhändigen Weisung auf der Rückseite des Berichts, d. d. Dresden 3. Juni ; der Zusatz eigenhändig auf der bei Preuss a. a. O. S. 35 abgedruckten Ausfertigung.297-1


11053. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Reich-Hennersdorf, 5 juin 1759.

Der König übersendet den in dem Schreiben vom Morgen des 5. (Nr. 11048) angekündigten Plan.

Avec ce plan et votre bon esprit vous ferez de la bonne besogne, si le cas arrive; de quelque côté que vous tourniez ces bougres, cela est égal. L'homme à toque papale ne remue ni pied ni patte. Le détachement de de Ville297-2 n'a joint aucun de ses corps, pour que je puisse juger de sa destination, et les Russes ne peuvent être que le 12 au plus tôt aux environs de Glogau, de sorte qu'il se pourra très bien faire que ceci traîne plus longtemps que nous nous y attendons; mais cela ne fait rien, allons notre train et donnons de bons coups d'étrivières aux premiers qui se présentent.

Adieu, mon cher, je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Katserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Der Zusatz (von „Avec ce plan“ an) eigenhändig.


11054. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Reich-Hennersdorf, 5 juin 1759.]297-3

Chiffre!

Il est facile de prévoir que dans peu notre situation deviendra extrêmement embarrassante, mais il faut espérer que la fortune nous fournira les moyens de décider quelque chose, soit d'un côté soit de l'autre. Voilà les Russes qui, selon toutes mes nouvelles, en veulent à Glogau. Il faut bien que, dans peu de temps, cela en vienne à une bataille. Voici Daun qui doit frapper un grand coup; il faut que dans peu, s'il tente l'aventure, cela en vienne à une décision: une de ces armées battues,297-4 le victorieux sera en état de détacher et de renforcer<298> celui qui en aura le plus pressant besoin. Puttkammer a ordre de se joindre à l'armée de Dohna qui n'a que 12 escadrons de hussards; de plus, j'ai encore détaché 5 escadrons de Zielen298-1 pour les joindre, et si cela m'est possible, j'y enverrai encore quelques-uns de plus; dans peu ceci s'éclaircira. Daun n'agira qu'au moment que Fermor sera auprès de Glogau; cela ira jusqu'au 12, et ensuite cela se décidera dans peu de jours.

Selon toutes mes nouvelles, il n'y a que Vela auprès de Rumburg, et celui-là n'osera jamais lever le nez, pourvu que vous lui opposiez quelques hussards et quelque infanterie qui représentent un corps; il n'a que 4000 hommes.

[Federic.]

Nach dem Concept. Eigenhändig.


11055. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Reich-Hennersdorf, 6 juin 1759.

J'ai bien reçu vos deux rapports du 6 de ce mois, et j'approuve le gros de vos mesures que vous avez prises; et, si l'ennemi fait un effort, il faut que vous rassembliez toutes vos troupes et les 13 bataillons que vous avez encore, et ce que Bülow a, parceque, si vous êtes ensemble, vous êtes sûrement en état de tomber sur une des colonnes des Autrichiens et les harceler; mais, si vous n'êtes point ensemble, vous ne pourrez rien faire, et tout ce que vous entreprendrez, sera faible.

Les Russes ne pourront entrer dans la Silésie que vers le 12, 13 ou 14 de ce mois. Daun veut agir en même temps; il n'a pas fait le moindre mouvement jusqu'à présent, il n'y a pas même de patrouille qui ait passé la frontière. Hier sa droite a encore été à Jaromirz et sa gauche à Schurz. J'attends la nouvelle de son premier mouvement pour juger quel peut être son véritable dessein, et pour vous avertir des mouvements positifs que vous devrez faire; tant qu'il ne se remuera point, je ne pourrai pas vous donner d'ordres précis. Mais il ne s'agit que d'avoir encore un peu de patience, et vous ferez bien de répandre tantôt la nouvelle ou que je marche à vous avec un corps de cavalerie et d'infanterie et que nous passerions la Neisse à Camenz ou à Patschkau, ou là où il vous plaira, pour attaquer de Ville dans son camp de Kamnitz; ou que vous allez vous poster du côté de Glatz. Afin de donner des inquiétudes à ces gens de tous les côtés, vous pourrez encore leur donner des attentions du côté de Silberberg, comme si on avait dessein de marcher sur Neurode; tantôt de répandre des bruits que vous étiez obligé de marcher du côté de Breslau, pour vous opposer aux Russes qui faisaient des incursions : et cela afin de les amuser et de leur donner le change de toutes les manières possibles.

<299>

Nous sommes à la veille de l'évènement; c'est encore une affaire de 5 ou de 6 jours qui nous éclaircira le dessein de l'ennemi; mais dès qu'il s'agira de faire quelque chose, pour l'amour de Dieu, ne détachez rien et agissez avec toutes vos forces ensemble, s'entend avec 21 bataillons d'infanterie, le bataillon franc de Lüderitz, 25 escadrons de cuirassiers et de dragons et 16 escadrons d'hussards.

Vous savez à peu près quelles sont mes idées. Il serait impossible de vous dire tout ce qui peut arriver; mais dès que l'ennemi aura fait un mouvement qui m'éclaircira davantage de son dessein, je serai en état de vous donner des instructions plus précises.

Si le gros de l'armée ennemie se porte contre moi, vous serez fort en état de résister à un détachement, pourvu que votre corps ait toujours pour 9 jours de pain avec soi; en cas de nécessité, il faut que la cavalerie fourrage. Si l'ennemi ne fait qu'un masque de ce côté-ci, et que je m'aperçoive que sa plus grande force se porte du côté de Friedland, je m'y porterai aussitôt, non pour lui disputer le passage, mais pour le couper de la Bohême. Cela l'obligera ou bien de me venir attaquer dans un poste désavantageux pour lui ou bien à gagner la plaine, pour se joindre, le plus tôt qu'il pourra, au corps de de Ville, afin d'avoir du pain. Dans le premier cas, si vous le côtoyez à une certaine distance, vous serez toujours en état de le prendre en flanc ou en derrière, pendant que nous en serons aux mains; et, dans le second cas, il faut que vous le harceliez, pour qu'au déboucher des montagnes du côté de Reichenbach nous puissions engager une affaire d'arrière-garde avantageuse.

Vous pouvez encore faire gâter le chemin de Silberberg à Neurode, en y faisant jeter des pierres et en le rendant impraticable pour les voitures, afin que, s'ils voulussent faire passer une colonne de ce côté-là, il leur devînt absolument impossible d'y traîner de l'artillerie; sans laquelle vous savez bien qu'ils ne marchent point.299-1

Dans ce moment, je reçois une lettre de Bülow, qui me marque que le corps de Beck est prêt à marcher;299-2 un hussard, arrivé dans ce moment de Politz, dépose que des pandours, hussards et quelque infanterie allemande étaient arrivés avant-hier et hier vers Politz; de plus, des officiers autrichiens ont été ce matin parler à des paysans et leur ont promis beaucoup d'argent pour les mener sur une montagne d'où ils veulent cette nuit voir notre camp; un autre déserteur dépose que l'armée299-3 a dû marcher aujourd'hui. Je n'ai point de nouvelles jusqu'ici de sa marche, sans quoi je vous l'écrirai.299-4 Dès que j'apprendrai quelque<300> chose d'ultérieur, je vous le marquerai; mais nous touchons au dénoûment, et c'est l'affaire de deux fois 24 heures; il faut être alerte en attendant et prêt à faire, le plus vite que possible, les mouvements nécessaires.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Der Zusatz (von „Dans ce moment“ an) eigenhändig.


11056. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON MANTEUFFEL.

Reich-Hennersdorf, 6. Juni 1759.

Euer Bericht vom 3. dieses ist Mir wohl eingehändigt worden, und kann Ich Euch hierdurch sagen, dass über die 10 Bataillons und 20 Escadrons300-1 Ich das Regiment von Puttkammer-Husaren300-2 und 5 Escadrons von Zieten,300-3 welche zusammen 2000 Husaren ausmachen, auch zu Euch schicken werde. Diese werden bei Gelegenheit auch gute Dienste thun können.

Nach Meinen Zeitungen gehet Fermor mit seiner ganzen Force nach Posen. Ich halte dafür, dass Ihr zu lange bei Stargard Euch aufhaltet, und müsstet Ihr schon nach Landsberg300-4 marschiret sein. Die Russen haben das Dessein auf Colberg und Küstrin ausgebracht, um ihre wirkliche Intention zu cachiren; dann so viel Ich höre, so werden sie gegen den 12. oder 14. dieses in der Gegend von Glogau seind. Die oberwähnte Escadrons Husaren schicke Ich auf Crossen, auf dass sie leichter zu Euch stossen können, und damit gleich was vorstehen möge.

Der Generalmajor von Wobersnow, welcher vermuthlich vor Einlangung dieses Schreibens dort angekommen sein wird, wird Euch Meine Intentions auf alle sich ereignen könnende Fälle bekannt machen, maassen Ich ihn darüber punktweise instruiret habe.300-5

Auch glaube Ich, dass Euch dieser Brief nicht mehr bei Stargard antreffen wird, sondern dass Ihr bereits etwa bei Soldin, um mehr à portée Euch zu befinden, stehen werdet.300-6

Federic.300-7

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.300-8

<301>

11057. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Reich-Hennersdorf, 6 juin 1759.

Mon cher Frère. Je vous rends mille grâces de tous les détails que vous avez la bonté de me faire. Tout cela, mon cher frère, en combinant vos deux expéditions, ferait la réputation d'un officier inconnu et vous rendra à l'avenir vos entreprises plus difficiles, parcequ'on vous opposera et de meilleurs officiers, et qu'on ne se fiera pas à vous. Si vous voulez bien vous charger de témoigner ma reconnaissance au Margrave,301-1 vous me ferez plaisir, il n'est pas saison pour moi de le faire; si ma lettre était interceptée, elle pourrait lui causer du chagrin; vous aurez peut-être des moyens à le301-2 lui faire savoir verbalement la sensibilité que j'ai de ses bons procédés.

Voici un autre embarras. L'hiver passé, lorsqu'il fallait tant de grosses sommes pour l'armée, ils se sont avisés à Magdeburg de fondre l'argenterie de Bamberg.301-3 Comment la rendre? comment faire? Je vous prie de voir comment vous pourrez accommoder cela, et même de relâcher ou 100000 écus ou davantage de la somme des contributions, pour supprimer cette vilaine affaire.

Nos incertitudes finiront bientôt. Je vous écris dans toutes mes lettres : « bientot »; vous trouverez ce « bientot » bien long, mais j'ai à faire à un homme sur lequel repose la bénédiction papale et que le Saint-Esprit inspire lentement; sa campagne précoce se réduira à précéder par ses opérations le mois d'août de quelques semaines : les armées impériales avaient autrefois le proverbe Semper Augustus. Enfin, mon cher frère, avec de la patience et après bien des peines notre sort s'éclaircira. Le commencement de la campagne sera dur et très difficile; si la fortune nous seconde, nos calamités finiront. Voilà le cher maréchal Kalkstein mort,301-4 le modèle d'un honnête homme et d'un citoyen attaché de cœur et d'âme à sa patrie; nous ne faisons que des pertes, et je ne vois point qu'elles se répareront. . .

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.

<302>

11058. AN DEN OBERST VON HACKE, COMMANDANTEN VON GLOGAU.

Reich-Hennersd orf, 7. Juni 1759.

Ich hoffe, Ihr werdet den Einhalt Eures Berichts vom 6. Juni,302-1 so Ich heute erhalten habe, dem Generallieutenant von Manteuffel communiciret haben, und auf solchen Fall können die Provisions, so Ihr nach Crossen abgeschicket habet, nach Frankfurt an der Oder gehen. Ihr habet also hierüber an obermeldeten Generallieutenant von Manteuffel zu schreiben, und ihn von denen Nachrichten, so Euch von der russischen Armee Bewegungen einkommen, jederzeit zu informiren.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


11059. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON MANTEUFFEL.

Reich-Hennersdorf, 7. Juni 1759.

Ich habe Eure beiden Berichte vom 5. dieses richtig erhalten, und fange Ich nunmehro an zu glauben, dass das Dessein der Russen seie, nach der Neumark und nach Colberg, wie man es immer spargiret hat, zu marschiren. In dem Fall glaube Ich, dass, wenn Ihr dem schwächsten zuerst auf den Hals ginget, so könnte Euch solches ein gutes Spiel machen. Also müsset Ihr vors erste nichts mehr von Magazinen nach Küstrin hinschaffen.

Ihr habet übrigens dieses Mein Schreiben dem Generalmajor von Wobersnow, sobald er zu Euch dort hingekommen sein wird, vorzuzeigen, und wird es gut sein, dass bei so beschaffenen Umständen der Succurs unter dem Generallieutenant von Hülsen302-2 über Frankfurt komme, wie Ich ihn bestellet habe.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Manteuffel'schen Familienarchiv zu Collatz in Pommern.


11060. AN DEN OBERST VON HACKE, COMMANDANTEN VON GLOGAU.

Reich-Hennersdorf, 7. Juni 1759.

Ich habe Euch hierdurch avertiren wollen, dass, sobald das feindliche Krop von der schlesischen Grenze sich entfernet haben wird, Ihr den Major von Reitzenstein302-3 den nächsten Weg, den er sicher wird marschiren können, nach Frankfurt an der Oder schicken sollet; anbei den Generallieutenant Grafen von Dohna davon zu avertiren, damit er<303> obgedachten Major mit seinen Escadrons über den Weg, den er am convenablesten finden wird, an sich ziehen könne.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


11061. AN DEN GENERALLIEUTENANT GRAF DOHNA.

Reich-Hennersdorf, 7. Juni303-1 1759.

Eueren Bericht vom 5. dieses habe Ich erhalten, und wird nunmehro der Marsch Euerer Armee, den Ich vorher bestimmet gehabt,303-2 wohl aufhören, weil sich die Umstände geändert haben. Nur müsset Ihr für Küstrin besorget sein, dass diese Festung mit Truppen gehörig versehen und besetzet werde, damit in der Zeit, da Ihr nach Colberg Euch wenden werdet, daselbst kein Unglück geschehen möge; und müsset Ihr zu dem Ende einen fermen Mann als Commandant darin lassen, der Haare auf die Zähne hat, auf welchen man Staat machen könne.303-3

Ihr müsset übrigens dem Generallieutenant von Hülsen nach Torgau entgegen schreiben und zusehen, wo Ihr ihn am nähesten an Euch ziehen könnet.303-4

Unsere hiesige Situation betreffend, so stehet der Feind auf dem Punkt, in Schlesien zu penetriren; also glaube Ich, dass es hier in einigen Tagen zu etwas decisives kommen wird. Sobald dieses geschehen, so werde Ich zusehen, was sodann weiter zu thun sein wird.

Je vois que le projet des Russes vise à la Nouvelle-Marche et à Colberg; il faut sauver et Küstrin et Colberg et battre ces faquins-là de sorte qu'ils ne retournent de leur vie chez nous.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin. Der Zusatz eigenhändig.

<304>

11062 AN DEN GENERAL-MAJOR VON PUTTKAMMER.

[Juni 1759]304-1

An Puttkammer von den Husaren!

Er möchte mit 5 Escadrons von seinem Regiment den Weg von Frankfurt nehmen, so bald wie er hören würde, dass von Meines Bruders Armee etwas in der Gegend von Freiberg; — Dingelstedt304-2 soll mit die andern 5 Escadrons, wenn Hülsen in Torgau käme, zustossen und marschiren dann auch nach.

Weisungen [Bleinotizen] für einen Cabinetsbefehl an Puttkammer; auf der Rückseite des Berichts von Dohna, d. d. Stargard 5. Juni.


11063. AU LIEUTENANT-COLONEL D'O, VICE-COMMANDANT A GLATZ.

Reich-Hennersdorf, 7 juin 1759.

J'ai reçu votre rapport du 6 de ce mois, et je vous recommande de continuer seulement d'éclairer la marche de ces gens-là.304-3 Selon toute apparence, la bombe crèvera en peu de jours; il n'est pas à douter que ce sera de ce côté-ci. Il y a bien apparence qu'en même temps un corps de troupes autrichiennes entrera dans la comté de Glatz pour m'attirer par une diversion; mais qu'à cela ne tienne, il ne s'agit que de battre la grande armée, et le reste s'ensuivra sans coup férir.

Mandez-moi seulement tout ce que vous apprendrez ultérieurement.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.


11064. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Reich-Hennersdorf, 8 juin 1759.]304-4

Chiffre!

Vous avez pris sans contredit dans le moment présent les meilleures mesures possibles; je crois, à vous dire le vrai, que vous pourrez tenir un mois ou six semaines cette position, et cela d'autant plus que les Russes ont quitté le projet d'aller à Glogau, ce qui aurait concentré les armées et aurait sûrement attiré un bout de guerre en Lusace. Fermor se tourne de Konitz sur la Warthe, une colonne vers Tempelburg, l'autre vers Driesen et Landsberg. J'ai avisé tout le monde de ce qu'il a à faire;304-5 l'ennemi a voulu marcher le 10 de Konitz, de sorte qu'il pourra se trouver le 15 sur les confins de la Nouvelle-Marche.

Daun veut agir précisément en même temps que l'autre; il suppose toujours que je serai obligé à détacher quelques troupes, mais il<305> se trompe, et j'ose vous assurer que j'ai pris sur toute cette frontière des mesures que je crois presque infaillibles: or il faut que cet homme se détermine pour un projet; les Russes crieraient comme des ogres, s'il demeurait dans l'inaction. Je ne vois point à présent la moindre apparence qu'il veuille tourner vers la Saxe ou la Lusace, et loin de se tourner vers la Haute-Silésie, il en a tiré 14 bataillons du corps de de Ville, qui doivent arriver aujourd'hui à Jaromirz. Cela et toutes les nouvelles qui me viennent par mes espions, me confirment qu'il veut, à quelque prix que ce soit, pénétrer chez nous, et certainement, si cela est, dans les trois premiers jours de son expédition il faut que l'affaire soit décidée.

Je me suis mis 20 livres de plomb au derrière cette année-ci, pour dérouter l'ennemi, en prenant une conduite toute différente des années précédentes; mais Daun en a pour 60 livres, car il me lanterne furieusement.

NB. Fermor n'a que 42000 hommes de troupes réglées, mais 10 000 cosaques.

Je vous communique ci-jointe une lettre305-1 du prince de Deux-Ponts au commissaire impérial à la Diète de Ratisbonne le baron,305-2 de Seydewitz.

Federic.

Nach dem eigenhändigen Concept; der letzte Absatz nach der im übrigen chiffrirten Ausfertigung.


11065. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.

Reich-Hennersdorf, 8 juin 1759.

J'ai reçu les rapports que vous avec le sieur Michell m'[avez] faits du 22 et du 25 du mois passé de mai, dont j'ai été bien aise d'apprendre les nouvelles qu'ils contiennent. Je suis très persuadé que toutes les démonstrations que les Français font pour quelque débarquement en Angleterre305-3 n'est305-4 qu'une ostentation toute pure pour empêcher par là qu'il n'en soit fait quelque nouvel envoi des troupes anglaises en Allemagne.

J'applaudis entretemps la sage conduite des ministres anglais qu'ils, sans s'embarrasser de cette ostentation, prennent de bonnes précautions sur tous les cas qui sauraient arriver, et continuent, nonobstant cela, de pousser aux dispositions que le gouvernement a faites pour le cours de la présente campagne, sans en changer aucune.

<306>

Au surplus, quoique je me flatte que peut-être la garantie de l'Angleterre sur mon traité à faire avec la Porte Ottomane306-1 soit déjà décidée et les instructions avec les pleins pouvoirs pour le sieur Porter expédiées, je ne saurais pas m'empêcher de recommander extrêmement encore cette affaire en tout cas, pour la presser à sa maturité, afin que la Porte puisse agir encore cette année. Car sûrement voilà le moyen le plus sûr pour parvenir au plus tôt à une pacification générale et à une paix solide et avantageuse, tandis que la garantie ou même une accession de l'Angleterre ne saurait tirer à aucune conséquence pour elle, mais bien avoir des suites heureuses pour ses propres affaires, au lieu qu'un refus saurait donner beaucoup à penser au Grand-Vizir pour le faire changer de parti et se jeter dans les bras de la France; ce que j'abandonne tout à votre considération et à l'usage que vous [en] ferez.

Federic.

Nach dem Concept.


11066. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

In einem P.S. zu dem Berichte, Berlin 5. Juni, macht der Minister Finckenstein dem Könige Mitlheilungen aus einem vom 18. Mai datirten Schreiben des holländischen Gesandten Swart in Petersburg an den holländischen Gesandten Vereist in Berlin, das der letztere ihm vorgelegt hat. Swart schreibt:

„II s'en faut de beaucoup que le Grand-Duc soit d'accord avec le comte Woronzow, et il est très décidé qu'il est fort contre le parti que cette cour a pris dans la guerre présente. Son Altesse est personnellement extrêmement portée pour Sa Majesté le roi de Prusse, mais il est considéré ici comme un zéro en chiffre. Il est certain aussi que Sa Majesté l'Impératrice continue la guerre à contre-cceur, elle en est si affligée qu'elle ne fait que prier, soupirer et pleurer; mais elle n'est pas maîtresse elle-même, et pour qu'elle ne prenne pas tout d'un coup un parti dont ceux qui sont pour la guerre seraient au désespoir, ils emploient, afin de le prévenir, tous les moyens possibles pour l'animer contre le roi de Prusse. Dernièrement encore, on lui a fait lire l'article qui concerne Pierre le Grand dans les Mémoires pour servir à l'histoire de Brandebourg,306-2 en lui disant que Sa Majesté en était l'auteur, dont elle a juré de se ressentir306-3 ... Le Grand-Duc distingue beaucoup le jeune comte de Schwerin,306-4 il le mène voir tous les jours l'exercice des cadets et le retient à sa table, ce qui ne cause pas peu de jalousie aux grands de ce pays ...“

In einem andern Postscript berichtet Finckenstein : „Le baron Münchhausen paraît mordre à l'hameçon que je lui ai tendu par ordre de Votre Majesté.306-5 J'en juge ainsi par une seconde lettre qu'il vient de m'écrîre de son propre mouvement,306-6 où il ne fait à la vérité aucune mention d'une acquisition pour le pays de Hanovre, mais où il parle avec la plus grande chaleur de l'utilité de la négociation avec la Porte Ottomane et de la nécessité de porter cette affaire sans le moindre délai à une heureuse conclusion. Il me marque en même temps en avoir écrit à Sa Majesté Britannique, et, s'il m'accuse juste, je dois lui rendre la justice qu'il a employé les arguments les plus solides et les plus pressants pour disposer le Roi son maître à la garantie<307> que Votre Majesté désire. Il ajoute à la fin de sa lettre que celui qui l'avait averti qu'on avait eu vent de cette affaire à Vienne, venait de lui écrire qu'on s'y flattait de conjurer l'orage ou de pouvoir du moins finir la campagne présente, avant que la Porte Ottomane puisse commencer ses opérations, et qu'on commençait même à présent à douter de la réalité des avis qu'on avait reçus d'une audience secrète que le Sultan avait accordée à celui qui est chargé des affaires de Votre Majesté à Constantinople.“

Reich-Hennersdorf, 8 juin 1759.

J'ai bien reçu le rapport que vous m'avez fait du 5 de ce mois, avec les deux apostilles, et suis bien sensible à l'attention que vous avez eue de m'informer des anecdotes intéressantes écrites de Pétersbourg, tout comme de celles du baron Münchhausen, au sujet duquel je suis bien aise de vous dire que vous devez tâcher de l'entretenir dans les bons sentiments et dans les idées qu'il paraît se trouver à présent.

Quant à ma situation présente ici, il faudrait absolument qu'il arrivât un grand malheur, si mes affaires tournent mal, de sorte que je ne saurais même vous donner des appréhensions à ce sujet. Après aussi que les Russes ont tourné leurs opérations contre la Nouvelle-Marche et peut-être contre la Poméranie en partie, notre correspondance ne sera point interrompue. Car, par ce changement-là, les Autrichiens n'auront plus raison de détacher par la Lusace, ce qui serait, au moins à présent, bien mal à propos. Vous saurez, au surplus, vous attendre qu'entre 3 ou 4 jours, peut-être aussi quelques-uns plus tard, les affaires parviendront ici à une décision.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


11067. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN ET AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Reich-Hennersdorf, 9 juin 1759.

La dépêche que vous m'avez faite du 29 de mai, m'a été bien rendue par le courrier à qui vous l'aviez confiée; sur laquelle je vous dirai, en attendant que le sieur Mitchell m'aura parlé sur les instructions que vous accusez,307-1 que, quant au concert que j'ai établi entre mon frère Henri et le prince Ferdinand de Brunswick, j'ai été bien aise d'apprendre que le ministère anglais envisage la chose tellement que c'a été en ceci ma bonne et sincère intention à l'égard de notre cause commune, et vous saurez assurer les ministres en toutes les occasions où il conviendra, qu'autant que nous serons307-2 à même d'agir avec vivacité contre nos ennemis communs, nous l'avions fait et le ferions encore d'un concert commun, sans même que le ministère nous en dirait ou écrirait quelque chose.

<308>

Mais comme mondit frère avait été inévitablement obligé de détacher 10 à 12 bataillons et une vingtaine [d']escadrons contre les Russes, dont l'armée menaçait une prochaine nouvelle invasion dans mes États, afin de renforcer par là mon corps d'armée sous les ordres du lieutenant-général Dohna, pour le mettre à même d'agir offensivement contre les Russes, et que mon susdit frère avait affaibli par là son corps d'armée, il n'était pas à même de hasarder à présent quelque entreprise considérable, jusqu'à ce que nous aurons combattu ou les Russes ou les Autrichiens.

Au surplus, quant à ma situation ici, je ne vous en saurais écrire qu'autant que Daun se prépare actuellement pour entrer en Silésie, mais que nous nous sommes préparés de le recevoir, en sorte que sûrement il s'en retournera fort mal.

J'ai été très satisfait des assurances que vous m'avez données au sujet de la circonspection avec laquelle le ministère là agit par rapport aux affaires d'Italie. Ce n'a été jamais de ma part par aucun motif de méfiance contre les ministres, comme s'ils étaient capables de sacrifier mes intérêts par quelque paix particulière; et si je vous ai marqué quelque soupçon d'une négociation de paix que ces ministres avaient peut-être entamée sous main avec la France,308-1 ce n'a point été pour en présumer mal, mais parceque j'ai cru qu'on pourrait avoir commencé des pourparlers secrets, afin de s'entendre préalablement sur les préliminaires d'une pacification générale, sans me méfier le moindrement que mes intérêts en perdraient jamais. Aussi en suis-je parfaitement tranquille, me reposant d'ailleurs tout-à-fait sur des gens aussi entendus et d'une fidélité reconnue que vous, dont j'attendrai ce que vous me marquerez à ce sujet.

En attendant, vous ferez des compliments très obligeants à M. Pitt et aux autres ministres où il convient au sujet des nouvelles instructions qu'ils ont bien voulu donner au sieur de Porter, et je me remets, au reste, à ce que je vous ai déjà marqué par ma dépêche d'hier au sujet de la négociation avec la Porte.308-2

Federic.

L'homme à toque papale balance furieusement à venir, il craint de se brûler les doigts; cependant, l'envie de reconquérir la Silésie lui fera, s'il plaît au Ciel, faire une sottise.

Das Hauptschreiben nach dem Concept; der Zusatz eigenhändig auf der im übrigen chiffrirten Ausfertigung.


11068. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Reich-Hennersdorf, 9 juin 1759.

Vous aurez appris que les 14 bataillons de de Ville308-3 sont marchés de Senftenberg à Jaromirz; vous saurez de même que 5 bataillons de<309> pandours sont partis du corps de Beck pour la grande armée. Tout ceci, mon ami, nous éclaire dans le projet que peut avoir formé l'homme à toque papale; je vois que ses forces vont toutes du côté de Trautenau, et que, par conséquent, il voudra m'attaquer ici dans mon fort.

Voilà le raisonnement que je fais, au cas que cela se confirme. C'est primo que vous fassiez tous vos arrangements pour vous joindre aussi vite que possible avec Bülow au premier signal. Secundo que, si toute la force de l'ennemi se porte ici, de marcher avec tout votre corps de Friedland à Gnissau et d'épauler ma gauche; quitte, après avoir bien battu l'ennemi, de chasser de Silésie le reste des gueux qui nous incommode. Le premier signal sera : marchez à Tannhausen; le second : détachez d'abord les 9 bataillons qui y sont,309-1 pour Gnissau et suivez-les, dès que vous pourrez.

Mais s'il arrivait qu'une colonne de l'ennemi voulût pénétrer par Friedland, je m'en tiens toujours aux idées que je vous ai déjà expliquées dans ma précédente.309-2

Je vous envoie par précaution les marche-routes sur deux colonnes, pour que vous puissiez vous en servir au besoin.

Supposé que Daun vienne ici avec toute sa force, et que vous me veniez joindre : en ce cas, vous pouvez prendre votre camp sur la hauteur de l'Anne derrière Gnissau, l'abbaye devant vous, face vers Schœmberg, le village de Neuen au pied de votre gauche, et Zieder aux pieds de votre droite.

Voilà, mon ami, à quoi il faut vous préparer; si vous pouvez encore faire filer quelque troupe imperceptiblement du côté de Reichenbach, pour que les autres mouvements vous deviennent plus faciles, ce n'en sera que mieux.

Je vous écrirai par courrier et vous manderai tous les mouvements de l'ennemi qui parviendront à ma connaissance, et à mesure que l'ennemi en fera qui m'éclairciront davantage de ses desseins, je vous en ferai faire en conséquence.

Adieu, mon cher ami, je vous embrasse bien tendrement.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.


11069. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Reich-Herjnersdorf, 9 juin 1759.]309-3

Chiffre à mon frère Henri!

Vous vous ennuierez de mes « bientots », mais voici mes nouvelles. Daun a fait venir 14 bataillons de de Ville qui ont pris leur chemin par Altstadt, Senftenberg à Jaromirz.309-4 Beck a été obligé de détacher<310> 5 bataillons pandours — s'entend 5000 hommes — de Politz pour la grande armée. Ces renforts ont dû le joindre aujourd'hui. Ceci et des nouvelles d'espions qui s'accordent avec le reste, me font juger qu'ayant ordre de percer à tout prix en Silésie, il sera obligé de se démasquer entre ci et quelques jours. On sait d'ailleurs qu'il doit arriver à tout moment à Trautenan, on débite partout que l'armée y viendra en peu de jours. Selon toutes les observations militaires, je me persuade que notre incertitude se décidera dans peu; il faut, selon moi, que dans peu de jours cet homme se détermine ou à attaquer la Silésie ou à prendre le chemin de la Lusace avec la grande armée. Je suis obligé de le voir venir et d'attendre en tranquillité à quoi il se déterminera. On commence à reconnaître mon camp avec beaucoup de soin; mais tout est si caché que l'ennemi n'en peut apercevoir que la centième partie. Je ne saurais vous répondre quel parti l'ennemi prendra, mais certainement, dans la position et avec les forces que j'ai, personne qui est au fait de la guerre, me pourra jeter la pierre.

Quant à ce qui regarde le prince Ferdinand, je vous prie de réchauffer votre correspondance, pour vous concerter en tout cas des mesures que vous pourrez prendre, pour vous tendre la main réciproquement.

Fermor avance; il faut un peu de tranquillité, pour attendre le dénoûment de tout ceci, mais, autant que j'en peux juger, il ne tardera guère.

Je vous prie de me marquer tout ce que vous apprendrez là-bas, de même que je vous ferai savoir tout ce qui me reviendra de ce côté-ci.

Les Turcs nous donnent de plus grandes espérances de jour à autre; il ne s'agit que de soutenir à présent la gageure, et nous nous tirerons encore d'affaire.

[Federic.]

Nach dem Concept. Eigenhändig.


11070. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON MANTEUFFEL.

Reich-Hennersdorf, 9. Juni 1759.

Ich habe Euren Bericht vom 6. dieses erhalten, und gleichwie Ich dessen Einhalt vollenkommen approbire, so müsset Ihr nur fernerhin fortfahren, die beste und zuverlässigste Nachrichten von den feindlichen Bewegungen einzuziehen, damit Ihr von der Position der russischen Corps genau informiret seiet, und nicht dahin zu marschiren, wo dieselben nicht sind. Uebrigens so hat Mir der Obriste von Hacke aus Glogau einberichtet,310-1 dass ein Corps von 4000 Mann russischer Infan<311>terie mit 14 Canons zu Kosten in Polen, sieben Meilen von Glogau, angelanget seie. Ihr müsset mit obgedachtem Obristen fleissig correspondiren, um durch ihn von allen feindlichen Bewegungen, so er in Erfahrung bringen wird, informiret zu werden.

Friderich.

P. S.

So eben erhalte Ich Euer zweites Schreiben unterm 6. dieses, und wie Ich von dessen Einhalte ganz wohl zufrieden, so muss Euch nur weiter in Antwort darauf vermelden, dass Ich Euch von hier aus ohnmöglich in Euren Märschen dirigiren könne. Ihr müsset Euch darunter nach denen Zeitungen von denen Grenzen, denen, so Euch der Obrist Hacke zu Glogau schreiben wird, und en gros nach denen Instructionen, so Ich Euch ertheilet habe, richten. Das Corps, so Euch der Generallieutenant von Hülsen zuführet, wird heute, den 9., in Torgau sein, und wird gewiss nicht säumen, Meinen Ordres zufolge,311-1 bald möglichst und da, wo Ihr es am zuträglichsten finden werdet, zu Euch zu stossen. Ich schicke Euch auch das Husarenregiment von Puttkammer, um zu Euch zu stossen. Was aber die 5 Escadrons Husaren von Zieten betrifft,311-2 so stehen diese noch zur Zeit bei Glogau, und werden sie sich nach den feindlichen Mouvements richten, und müssen solche, so lange vom Feinde was gegen Glogau stehet, daselbst verbleiben; sollte sich aber vom Feinde sich alles nach der Neumark wenden, so werden obgedachte 5 Escadrons bei Zeiten zu der Dohna'schen Armee stossen.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Manteuffel'schen Familienarchiv zu Collatz in Pommern.


11071. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

[Reich-Hennersdorf,] 10 [juin 1759].

Je vous envoie, mon cher, le changement des colonnes, qui devient possible, pareeque je fais accommoder le chemin de Fellhammer,311-3 qui sera prêt à ce soir.

On nous a reconnus avant-hier, mais on n'a rien vu ni pu apercevoir qu'un bout de montagne avec peu de tentes, ce qui n'a pas peu embarrassé ces messieurs. Laudon a été mandé à Schurz, il y a été hier, on y a tenu conseil. Jusqu'à présent la grande armée reste immobile; il faudra bien, mal gré ou bon gré, que l'homme à toque bénite fasse quelque chose. J'attends tranquillement ce qu'il lui plaira de résoudre, pour prendre mon parti en conséquence.

Je me sers de toutes les ruses et stratagèmes pour avoir des nouvelles, et, en combinant tout, je devine par-ci par-là quelque chose.<312> Notre incertitude ne durera pas longtemps, et dès que les armées se mettront à agir, il faudra bien en découdre, ce qui donnera bientôt jour aux affaires.

Adieu, mon cher, je vous embrasse.

Federic.312-1

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.


11072. AN DEN GENERALLIEUTENANT GRAF SCHMETTAU IN DRESDEN.

[Reich-Hennersdorf, 10. Juni 1759.]312-2

Dankte für die Zeitungen! Meine Rapports aus der Lausnitz differirten, denn Ich hörte, dass auf der Seite von Lauban, Reichenberg und Böhmisch-Friedland wieder was rege; regulirte Truppen wären es nicht von Daun's Armee, Panduren aber könnten es wohl sein, so er hereinschicket, um das Gesindel zu verstärken; also möchte er seine Attention nur bis Görlitz und dahin extendiren. Nicht, dass es ein formidables Corps sein könnte, aber doch so ein Gesindel, das Excursions machen könnte: also bäte ihn sehr, seine Attention mehr dahin zu extendiren.

Weisungen [Bleinolizen] für die Antwort; auf der Rücksehe des Berichts, d. d. Dresden 8. Juni.


11073. AU MINISTRE DE LA GRANDE-BRETAGNE MITCHELL A LANDSHUT.

Reich-Hennersdorf, 10 juin 1759.

Der König übersendet das Gesuch eines französischen Handelshauses,312-3 in welchem die Verwendung des Königs von Preussen bei dem Könige von England erbeten wird zur Erlangung eines Passes für ein nach St. Domingo bestimmtes Schiff. Der Ueberbringer des Gesuchs, ein Theilnehmer des Handelshauses, mit Namen d'Aubrys, ist dem Könige durch den Markgrafen von Baireuth empfohlen worden.

Je vous prie de renvoyer cet homme avec politesse; n'en écrivez pas à votre cour, car je suis le premier à trouver ses propositions du dernier ridicule; mais c'est pour l'amour du Margrave qu'il faut avoir quelque égard à la personne du marchand, que je ne connais d'Adam ni d'Eve, et que je ne sais pas pourquoi on me le recommande.312-4

Nach der Ausfertigung im British Museum zu London; der Zusatz (der obige französische Abschnitt) eigenhändig.

<313>

11074. AU SIEUR DE LA MARCHE COURMON.

De la Marche Courmon ersucht den König in einem Schreiben, Landshut io. Juni, indem er sich auf seine Beziehungen zu der verstorbenen Markgräfin von Baireuth beruft, um eine besondere Audienz, „pour m'acquitter dune commission dont le baron de Gleichen, ministre de Baireuth à la cour de France,313-1 m'a chargé auprès de Votre Majesté“ .

Reich-Hennersdorf, 11 juin 1759.

J'ai vu par votre lettre du 10 de ce mois ce que vous avez bien voulu m'y exposer d'une commission dont vous êtes chargé pour moi, et je vous prie de vous rendre ici sans éclat vers les 5 heures du soir. Le conseiller privé Eichel vous fera conduire chez le capitaine de Wendessen qui a ordre de m'annoncer votre venue, dès que vous serez arrivé chez lui, et de vous introduire chez moi.

Federic.313-2

Nach der Ausfertigung.


11075. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON TRESKOW, COMMANDANTEN VON NEISSE.

[Reich313-3]Hennersdorf, . . . Juni 1759.

Ich gebe Euch auf Euren Bericht vom 10. dieses hiermit in Antwort, dass, was sich hier decidiren wird, jederzeit [den] Ausschlag in Oberschlesien geben muss, und [habe] Ich übrigens Mühe zu glauben, dass das de Ville'[sche] Corps in Oberschlesien die nöthige Subsistance [haben] werde.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


11076. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Reich-Hennersdorf, 11 juin 1759.]313-4

Chiffre, mon frère Henri!

Je comprends très bien ce que vous me dites,313-5 et c'était pour éviter précisément ces dangereuses conséquences, que le prince Ferdinand<314> a entrepris ce printemps son expédition contre les Français, qui lui a manqué.314-1 Vous avez fait de votre côté ce qui a été possible, à présent ne vous impatientez pas encore.

J'ai à faire ici à la créature la plus lente qu'il y ait sur la terre, mais il faut bien pourtant qu'à la fin il se mette en mouvement; vous pouvez compter que, si c'est à la Silésie qu'il en veut, qu'il sera expédié bien vite; s'il se tourne vers la Lusace, je serai sans doute obligé de l'y suivre, mais il n'y a aucune apparence qu'il prenne ce parti.

Les Russes vont sûrement contre la Nouvelle-Marche, ils sont 50000 hommes; comptez, je vous prie, qu'avec vos secours même on ne leur peut opposer que 30000 combattants. J'ai ici go 000 hommes pour le moins contre moi, j'en ai 52000 pour m'y opposer; vous serez à peu près 22000 hommes, vous n'avez encore que Gemmingen et Vela.

Les Français sont ce qu'il y a le plus à craindre, c'est pourquoi je vous prie de vous concerter avec le prince Ferdinand d'avance, pour que vous sachiez ce qu'il pourra faire dans les cas qui peuvent arriver; car si vous attendez plus longtemps, il n'y aura plus de remède.

Quant à la Lusace, il est constant que Berlin nous oblige d'y avoir un œil; mais Finck me paraît suffisant pour y veiller,314-2 d'autant plus que Dohna marche à Landsberg et qu'en cas de besoin il peut détacher 3000 hommes qui peuvent être sur les frontières, avant que Vela entre dans la Marche; Finck pourrait, en ce cas, marcher par Torgau où il gagne deux marches sur l'ennemi, et concerter ses mouvements avec le corps qui viendrait de Küstrin.

Dans la situation présente où nous [nous] trouvons, il me semble que chacun est où et comme il doit être; l'ennemi sera obligé, à coup sûr, d'entreprendre, soit que ce soit les Russes ou Daun, il faut que d'un côté ou d'autre quelque chose se décide. Notre situation est violente, mais qu'y faire? c'est à la fortune à en décider, la prudence humaine n'y saurait faire plus que ce qui s'est fait jusqu'ici.

Daun a tenu avant-hier conseil avec Laudon, j'en ignore le résultat; dès que je saurai quelque chose d'un peu important, je vous le manderai.

La crise est épouvantable, mais je n'y sais aucun remède, car je ne peux forcer ni les Russes ni ces gens-ci à combattre, et il les faut voir venir; d'ailleurs Dohna ne saurait rien entreprendre avant la jonction du secours. Hülsen pourra être le 18 à Francfort, le 23 à peu près auprès de Landsberg.

[Federic]

Nach dem Concept. Eigenhändig.

<315>

11077. AN DEN GENERALMAJOR VON WOBERSNOW.

Reich-Hennersdorf, 11. Juni 1759.

Ich habe Euch hierdurch im Vertrauen und zu Eurer alleinigen Direction, ohne dass Ihr denen dortigen Generals die mindeste Ouverture vor der Hand davon machen sollet, eröffnen wollen, dass, auf den Fall Ihr Nachricht erhieltet, dass der österreichsche General von Vela durch die Lausnitz penetriren wollte, der Generallieutenant von Finck über Torgau marschiren werde, um ihme vorzubeugen. Solltet Ihr alsdann bei Eurer Armee desceuvriret und nicht in dem Cas sein, mit denen Russen batailliren zu können, so müsste auf solchen Fall von der Dohna'schen Armee zu dem Corps des Generallieutenant von Finck à propos detachiret werden. Seiet nur auf alles sehr vigilant und suchet von allem Nachricht einzuziehen, damit Ihr danach noch agiren könnet.

Eben erhalte Ihren Brief und bin froh, Sie bei Landsberg zu wissen. Sie werden sich freilich Meister des Uebergangs der Warthe machen, und muss man in kurzem sehen, wor Fermor hinaus will, und seind Sie von allem à portée.

Hier stehen wir wie die Hammels gegen einander, keiner will beissen.

Friderich.

Nach der Ausfertigung in der Grossherzogl. Hofbibliothek zu Darmstadt. Der Zusatz eigenhändig.


11078. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON MANTEUFFEL.

Reich-Hennersdorf, 11. Juni 1759.

Euer Bericht vom 9. dieses ist Mir richtig zugekommen, und bin Ich bei denen Umständen, worinnen Ihr Euch gegenwärtig befindet, gar nicht um Euch besorget. Der Euch destinirte Succurs wird ohngefähr den 18. dieses bei Frankfurt a. O. sein, wo er, nachdem es die Umstände erfordern, annoch wird stehen bleiben oder gleich zur Dohna'- schen Armee gezogen werden können.315-1

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Manteuffel'schen Familienarchiv zu Collatz in Pommern.

<316>

11079. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Reich-Hennersdorf, 12 juin 1759.]316-1

Chiffre à mon frère Henri!

De cinq espions que j'ai dans l'armée de Daun, l'un est revenu hier. Il prétend qu'un détachement de 6 bataillons de pandours avec beaucoup de garçons boulangers était parti pour Prague.316-2 Un déserteur, venu le même jour de l'armée, assure que pas un chat n'est parti, mais qu'on a envoyé beaucoup de malades dans les hôpitaux de Prague, que mon espion a pris pour des régiments. En quoi ils conviennent tous deux, c'est que les Autrichiens ont fait, avec les propriétaires des champs, des marchés pour fourrager leurs moissons, ce qui n'indique pas des mouvements prompts de leur part. Si j'ajoute à tout ceci mes remarques particulières, savoir que Lacy316-3 n'a point été nous reconnaître encore, que leurs grenadiers sont auprès des régiments et non en corps, j'en dois conclure qu'ils ne veulent encore rien entreprendre.316-4

D'un autre côté, Fermor est avancé jusqu'à Konitz, et il prend le chemin de Posen, il fait amasser des magasins à Lissa et Fraustadt, de sorte que ceci paraît indiquer son projet sur la Silésie. S'il va de ce côté-là, Daun sera obligé ou de tenter quelque chose de ce côté-ci ou de marcher vers Bœhmisch-Friedland, vers Greifenberg, pour pouvoir dire au moins qu'il a voulu faciliter la manœuvre de Fermor en s'approchant de lui. Pourvu que les Russes ou les Autrichiens se commettent dans quelque entreprise offensive, il y aura dans peu quelque chose de décidé, et Fermor est bien loin de la timide circonspection de Daun, ce qui me fait croire que les Russes seront les premiers dont on pourra se défaire.

Comme je suis obligé de deviner les desseins des ennemis, il est facile que je me trompe; mais voilà à peu près ce que j'en pense jusqu'à présent; j'attends encore des yeux et des oreilles de retour de chez Daun, et dès que je saurai quelque chose de certain, je ne manquerai pas de vous le mander.

Federic.

Nach dem Concept. Eigenhändig.


11080. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

[Reich-Hennersdorf,] 12 [juin 1759].

Je ne sais ce que feront tous nos ennemis, mais je commence à croire, mon cher, que nous en aurons encore pour trois semaines dans<317> la position où nous sommes. Daun n'a point encore rassemblé ses grenadiers en corps; Lacy ne nous a point reconnus. On fait des marchés à Schurz avec les propriétaires des champs pour fourrager les semailles. Fermor est avancé à Könitz; un gros de son armée, qui avait pris le chemin de Tempelburg, a tourné vers Posen; je crois que l'armée y arrivera le 16 environ.

Voyons donc alors ce qu'entreprendra notre bénite créature; pour moi, je crains la Lusace, et je parierais presque que notre homme ira du côté de Friedeberg au Queiss et de Greifenberg.317-1 Attendons patiemment, et si entre ci et ce temps-là vous avez besoin de plus de troupes, vous les pouvez attirer à Frankenstein, pourvu que le poste de Tannhausen reste.

Adieu, mon cher ami, je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.


11081. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Reich-Hennersdorf, 12 juin 1759.

J'ai été bien aise de voir, par votre rapport du 9 de ce mois, votre façon de penser sur la nécessité presque absolue qu'il y a pour avoir l'assistance de la Porte, afin de nous soutenir contre nos ennemis en trop grand nombre et d'une supériorité trop forte, pour que je saurais me soutenir à la longue partout contre eux, à moins que nous ne soyons aidés par quelque nouvelle diversion. C'est aussi pourquoi j'approuve parfaitement ce que vous avez écrit au baron Knyphausen pour presser la garantie du traité entre la Porte et moi, que le Vizir demande, auprès des ministres anglais.317-2 Je ne saurais en attendant vous dissimuler que je suis un peu inquiet si nous trouverons là cette facilité et l'empressement, qui est cependant très nécessaire, si nous devons profiter cette campagne encore de l'assistance de la Porte et obtenir le but que nous en souhaitons.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


11082. AN DEN GENERALMAJOR VON WOBERSNOW.

R e i c h - H en n e r s d o r f, 12. Juni 1759.

Ich approbire vollenkommen, was Ihr bei gegenwärtigen Umständen von der favorablen Situation von Landsberg, um daselbst ein Lager zu nehmen, in Eurem Schreiben vom 9. dieses melden und anzeigen wollen.

Hier und in Sachsen sind wir nicht sonder Embarras: Sachsen anlangend, weil eine französische Armee von 50 bis 60000 Mann von<318> Giessen und Hanau her Miene machet, als wenn sie in Sachsen penetriren wollte; und was uns hier betrifft, so sollte Ich fast glauben, dass der Feldmarschall Daun den Krieg nach der Lausnitz der Gegenden Greifenberg und Lauban transportiren werde, welches Mir eben nicht gelegen sein würde. Vielleicht aber wartet er nur, um zu agiren, bis Fermor näher sein werde, und kann es ganz wohl sein, dass, da dieser so langsam marschiret, ersterer deswegen noch trainiret.

Indessen318-1 müsset Ihr nur besorget sein, gute Nachrichten von der Russen Mouvements, welche Ihr dort viel frischer, als Ich Euch solche geben kann, haben könnet, einzuziehen, um danach Eure Operations gegen dieselben zu dirigiren.

Gegen medio Juli werden wir bis über die Ohren im Embarras seind, und dann werden wohl ein paar sarcolations318-2 die Sache entscheiden.

Friderich.

Nach der Ausfertigung in der Grossherzogl. Hofbibliothek zu Darmstadt. Der Zusatz eigenhändig.


11083. AN DEN GENERALMAJOR VON WOBERSNOW.

Reich-Henn ersdorf, 12. Juni 1759.

Beiliegende Pièces318-3 schicke Ew. Hochwohlgeboren nicht mit, um Deroselben etwas neues dadurch zu melden, weil ich versichert bin, dass der Einhalt davon dort schon ganz bekannt ist, sondern vielmehr nur, um Dieselbe zu informiren, wie M. Benoît aus Warschau uns geschrieben, dass es nunmehro confirmiret werde, dass der General en chef Soltykoff zu Petersburg beordert wäre, nach der russischen Armee in Polen zu gehen und mit Fermor zugleich das Commando über die Armee zu führen. Dieser Soltykoff hat sonsten allemal den Rang von Fermor gehabt und wird also ausser Zweifel das Commando en chef bei der Armee haben. Wie Benoît schreibet, so hat er niemalen Campagne als eine in der Ukraine gethan. Man hat am Petersburgischen Hofe dem Feldmarschall Buturlin und demnächst dem General Browne sehr angelegen, das Commando über die Armee zu übernehmen; ersterer aber hat es unter dem Vorwand seines hohen Alters und letzterer wegen seiner Blessuren,318-4 die ihn ausser Stande setzten, weiter einige Kriegesdienste zu thun, refusiret. Fermor soll, wie Benoît schreibet, extrem deshalb piquiret sein und diesen guten Dienst, der ihm an seinem Hofe geschehen, vor dieses Mal nicht sowohl denen Franzosen und denen<319> Oesterreichern, als vielmehr dem Prinz Karl von Sachsen (der jetzo in Petersburg anwesend ist) und dessen Caquet, so er dort gegen Fermor gehalten, beigemessen, Brühl aber und seine Partie soll von der darunter genommenen Resolution des Hofes zu Petersburg sehr malcontent sein, weil sie glauben, dass nunmehro die russische Armee sich noch schwerer bewegen und das getheilete Commando zu vielen Chicanen, Jalousie, Division und Hinderungen Anlass geben werde. Gedachte Nachricht wegen des Soltykoff ist durch ein sicheres Schreiben vom 25. Mai aus Petersburg confirmiret worden, so dabei meldet, wie Soltykoff auf dem Point stände, nach der Armee abzureisen, um bei solcher nebst Fermor das Commando zu übernehmen . . .

Der König habe, vermuthlich aus Versehen, den Bericht des Benoît cassiret, „worinnen sonsten noch verschiedenes Détail von der schlechten Situation der russischen Armee, der bei solcher herrschenden Confusion, terreur panique und sonsten enthalten war“ .

Eichel.

Nach der Ausfertigung in der Grossherzogl. Hofbibliothek zu Darmstadt.


11084. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE DOHNA.

Reich-Hennersdorf, 14 juin 1759.

Je suis bien aise de vous avertir par la présente que l'ennemi n'a rien détaché jusqu'ici vers la Lusace. Il n'y a que le corps de Vela du côté de Rumburg, fort à peu près de 4000 hommes. Je vous donne ces nouvelles, pareeque, comme il parait que Fermor prend le chemin de la Silésie, j'ai cru necessaire que vous fussiez instruit de ce qui se passe sur les frontières de ce côté-là, et je continuerai de vous marquer toutes les nouvelles que j'aurai de ce côté-là.

Federic.319-1

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl, Grossen Generalstabs zu Berlin.


11085. AN DEN GENERALMAJOR VON WOBERSNOW.

Reich-Hennersdorf, 14. Juni 1759.

Ich habe Euch hierdurch eröffnen wollen, dass, auf den Fall es geschehen sollte, dass die Russen mit einem Theil ihrer Armee nach Tempelburg und mit dem andern auf Posen sich ziehen sollten, Ihr nur zuerst dem schwächsten auf den Hals fallen müsset, da Ihr dann gewiss mit durchzukommen hoffen könnet und den andern sich zurückzuziehen obligiren werdet.

Friderich.

Nach der Ausfertigung in der Grossherzogl. Hofbibliothek zu Darmstadt.

<320>

11086. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Reich-Hennersdorf, 14 juin 1759.

J'ai reçu votre lettre du 13 de ce mois. Les nouvelles que je reçois dans ce moment, mais que je ne vous garantis pas, sont que Daun a ordre de percer à tout prix en Silésie, et qu'en conséquence il a détaché 15000 hommes d'infanterie pour joindre Laudon à Trautenau. Je n'en crois pas le mot, parceque cela ne me paraît pas vraisemblable, et si ces gens tentent quelque chose de ce côté-ci, soyez persuadé qu'ils ne seront pas bons marchands. Un déserteur qui est parti, il y a quatre jours, de l'ennemi, dit qu'à la grande armée il y a encore tous les grenadiers avec leurs régiments; cela ne ressemble point à une prochaine entreprise ni à une prochaine marche. Si Daun tentait quelque chose contre ce poste-ci, il mettrait certainement tous ses grenadiers en avant, et encore n'en aurait-il pas assez. D'ailleurs, Lacy n'a pas été nous reconnaître, et tant que je n'entendrai pas le nom de cet homme-là sur nos frontières, je ne me persuaderai pas que ce soit le sérieux de l'ennemi de venir ici.320-1

Vous pouvez compter d'être instruit du moindre détail qui arrivera ici. Rassemblez toujours vos 13 bataillons et votre cavalerie auprès de Frankenstein, pour être, au cas de besoin, à portée de Wartha. Je tiens Biilow entre nous deux avec ses 8 bataillons et ses 6 escadrons de hussards pour vous l'envoyer, en cas que cela soit nécessaire; pour l'attirer à moi, en cas que je prévoie que l'ennemi fera son grand effort de ce côté-ci.

Je vous instruirai de tout, à mesure que je verrai que les desseins de l'ennemi s'éclaircissent. D'O rend de bons services dans l'occasion présente, et je trouve que, par320-2 toutes les nouvelles que je tâche de me procurer, NB. en ne négligeant point l'argent, les siennes sont les meilleures. 11 est indubitable que l'intention des Autrichiens est d'inonder le comté de Glatz par tous les trois débouchés qui y entrent, et je commence à croire que le corps de de Ville est destiné pour boucher le passage de Wartha.

Si vous trouviez que vous ne puissiez point vous servir de vos cuirassiers, vous n'avez qu'à me le mander, et je serai assez porté de les envoyer à Dohna, qui en pourrait tirer un meilleur usage dans l'occasion présente contre les Russes; et je vous mande à cette occasion-là que Dohna est à Landsberg, et qu'il paraît que les Russes veulent se partager en deux corps, dont le plus considérable paraît se rassembler du côté de Posnanie et le plus faible du côté de Tempelburg. Dohna n'a que 35 escadrons de cavalerie et 22 de hussards. Si nous en avons d'inutile ici, soit vous ou moi, il n'est que juste de le lui envoyer; c'est sur quoi j'attends votre réponse.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.

<321>

11087. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Reich-Hennersdorf, 14 juin 1759.]321-1

Chiffre à mon frère Henri!

II n'y a rien de détaché de l'armée autrichienne que 200 pandours et 200 hussards qui ont pris le chemin de Zittau. La nouvelle des boulangers et du détachement envoyé à Prague321-2 ne se confirme pas; Lacy a été à la vérité du côté de Seidenberg, Marklissa et vers Gœrlitz, mais il est de retour à l'armée, et le seul Vela commande à Grottau, Zittau, Rumburg etc.

L'ennemi demeure immobile, il a cependant fait tracer un camp sur le Rehhorn,321-3 demeure digne d'un général armé de la brette de Saint-Pierre.321-4 Beck commence à remuer, il est avancé sur Braunau. Selon toutes les apparences, ces gens attendent l'approche de Fermor. Celui-là, selon mes dernières nouvelles, marche de Konitz vers Posen et, selon ce qu'on en peut comprendre, il tournera du côté de Glogau. Nous avons aujourd'hui le 14, je crois que, vers le 20, il sera sur la frontière de Silésie; ce sera apparemment le moment où Sa Grosse Excellence à toque bénite se mettra en mouvement. Je crois donc que, pour le commencement de la campagne, on n'aura rien à craindre en Lusace; mais si nous avions quelque malheur d'un côté ou d'autre, j'imagine que ce serait le moment dont Daun profiterait pour pousser une botte vers Berlin.

Je vous mande toutes ces particularités pour que vous soyez instruit de tout ce qui se passe ici.

Tout le projet des Autrichiens va sur Glatz ; je suis persuadé que Daun n'ira point vers la Lusace ni vers la Saxe, à moins que ce projet lui manque.

Federic.

Das Hauptschreiben nach dem eigenhändigen Concept; der Zusatz eigenhändig auf der im übrigen chiffrirten Ausfertigung.


11088. AU LIEUTENANT-COLONEL D'O, VICE-COMMANDANT A GLATZ.

Reich-Hennersdorf, 14 juin 1759.

Je me confirme de plus en plus dans l'idée, par votre rapport du 13 de ce mois, que les Autrichiens méditent de faire un coup sur Glatz. Cependant, je ne saurais point encore me déterminer tout-à-fait sur le secours à vous donner, avant que je ne vois plus clair de quel côté les Autrichiens se posteront en force.

Federic.

Je ne saurais vous instruire encore du parti que je prendrai ; je ne<322> peux rien déterminer, sans avoir vu quels mouvements Daun fera faire à son armée.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Der Zusatz eigenhändig.


11089. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

[Reich-Hennersdorf,] 14 [juin 1759].

Selon toutes les nouvelles que je reçois, je dois croire que le projet de nos ennemis est de faire le siège de Glatz; ainsi rassemblez un peu vos forces, mon ami, du côté de Frankenstein, pour être toujours à portée d'occuper le poste de Wartha. J'écris aujourd'hui à Treskow322-1 de vous renvoyer le bataillon de Blankensee, que vous avez toujours eu avec vous. Bülow restera dans son poste, jusqu'à ce que la grande armée de l'ennemi se sera déterminée dans ses mouvements.

Voilà les suites d'une guerre défensive; il faut penser à cent mille choses et faire des projets pour tous les évènements.

Ramin peut retourner à Wartha, si vous le jugez à propos.

Adieu, mon cher ami, je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.


11090. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

[Reich-Hennersdorf,] 15 [juin 1759].

Je serai bien embarrassé, mon cher ami, de vous dire ce qu'il arrivera. Tant que l'ennemi reste dans l'inaction, il est impossible de le deviner.

Je vois bien que le but qu'il se promet de ses opérations, c'est de prendre Glatz. Je devine les moyens dont il pourrait se servir pour y parvenir, mais il y en a de très différents, et il serait très facile de m'y tromper. Dans cette incertitude, il ne faut rien détacher, et il faut attendre jusqu'à ce qu'il plaise à Sa Grosse Excellence de déclarer son projet. J'attends en patience quel sera le projet dont cette bénite créature accouchera. Nous sommes alertes, et nous avons dans notre camp l'oreille dressée comme un lévrier qui attend que la bête parte de son gîte. J'ai beaucoup de mauvaises nouvelles, un ramas de dits des cabarets de l'armée ennemie avec lesquels je ne vous importune pas. Dès que je saurai des vérités, je vous les manderai.

Fermor avance comme un régent de collège suivi de ses bedeaux. Peut-être attend-on sur lui, mais que ce soit ce qu'il plaira au Ciel,<323> force est à nous de trouver moyens de nous tirer d'embarras. Je sais que vous pensez comme moi, et que je ne vous dis rien de nouveau.

Adieu, mon cher ami, je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.


11091. AN DEN GENERALMAJOR VON WOBERSNOW.

Reich-Hennersdorf, 15. Juni 1759.323-1

Es hat Mir der Resident Reimer zu Danzig unterm 9. dieses einberichtet, dass aus Preussen und besonders aus Königsberg seit zehen Tagen bis 1500 Mann ausgehoben worden, die der Feind bei der Artillerie gebrauchen und seine Regimenter einigermaassen damit vollzählig machen will; wie dann auch der Russen Vorsatz sein sollte, bis 4000 Mann auszuheben; von diesen Leuten seie auch schon ein Transport von etliche hundert Mann in Marienwerder angelanget. Da Ich nun obgedachtem Residenten hierauf befohlen habe,323-2 dass er durch dazu geschickte und zuverlässige Leute mittelst geschriebener Zettuls ausbringen lassen sollte, dass, wofern irgend einer Meiner preussischen Unterthanen sich pflichtvergessener Weise, um gegen Mich zu dienen, durch den Feind sollte verleiten lassen, und er demnächst in Waffen gegen Mich gefunden und gefangen würde, er nach allen Rechten als ein Verräther und pflichtvergessener Unterthan der gerechten Strafe des Stranges nicht entgehen könnte, noch sollte: als habe Ich Euch davon avertiren wollen, damit Ihr Eures Orts durch bequeme Canäle und auf der Art, wie Ihr solches am practicablesten werdet thun können, dergleichen Insinuations durch schriftlichen Befehl bekannt machen und in Preussen unter der Hand publiciren lassen sollet.

Hier steht noch alles, wie es gestanden hat. Ich kann noch nichts positives von des Feindes seine Desseins schreiben. Wir seind zu allem fertig. Glatz wollen sie belagern, das ist gewisse das Project; ich glaube aber, dass mancher wird ins Gras beissen müssen, ehr als es dazu kömmt.

Vela vagiret mit seinem Corps bei Rumburg, Gabel und Friedland. Sie haben ihm was verstärket. Reguliret hat er nichts als 400 Dragoner, das andere ist Pandur und ohngefähr 1000 Husaren, zusammen 5 oder 6000 Mann.

Friderich.

Nach der Ausfertigung in der Grossherzogl. Hofbibliothek zu Darmstadt. Der Zusatz eigenhändig.

<324>

11092. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Reich-Hennersdorf, 15 juin 1759.

Le rapport que vous m'avez fait du 5 de ce mois, m'est bien parvenu. Je vous sais gré de la liste de l'armée de Russie que vous m'avez envoyée, qui, quoique bien exagérée au nombre total, m'a cependant été utile.324-1

Mais ce qui commence à me surprendre, c'est que vous ne me dites jamais mot sur la lettre imprimée de la Pompadour à la Reine-Impératrice, et sur le sort que cette lettre a eue en France324-2 et si elle est parvenue jusqu'à ladite Pompadour même, malgré que je vous en ai fait souvenir au delà plus de trois ou quatre fois. C'est donc pourquoi j'attends votre rapport à ce sujet à la première ordinaire, et que vous vous acquitterez avec exactitude, quand je vous ordonne quelque chose.

Federic.

Nach dem Concept.324-3


11093. ANDEN GENERALFELDMARSCHALL PRINZ MORITZ VON ANHALT-DESSAU.324-4

Reich-Hennersdorf, 16. Juni 1759.

Hier machen wir eine marode Campagne, aber es wird schon kommen. Die Armee hat sich erholet und fängt wieder an was ordentlich zu werden. Wir seind complet; von Fouqué und meinem Corps 4600 Kranken und Blessirte, die in die Spitäler seind, das übrige ist bei die Fahnen. Das künftige müssen wir erwarten.

Friderich.

Eigenhändiger Zusatz zu einer Ausfertigung324-5 im Herzogl. Haus- und Staatsarchiv zu Zerbst.


11094. AU LIEUTENANT-COLONEL D'O, VICE-COMMANDANT A GLATZ.

Reich-Hennersdorf, 16 juin 1759.

Tout est ici tranquille, la grande armée ne remue point; mes nouvelles disent que Beck va se mettre en marche aujourd'hui avec<325> son corps pour Trautenau; je ne le croirai que quand il y sera arrivé. Il faut recevoir toutes les nouvelles, mais il y en a prodigieusement de fausses. Le but de ces gens est de prendre Glatz, mais je ne devine pas encore de quels moyens ils feront choix pour y parvenir; nous n'en serons éclaircis [que] pat le premier mouvement que fera la bénite créature à toque et à épée papale.

Federic.

Eigenhändiger Zusatz zu einer Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.


11095. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Reich-Hennersdorf, 16 juin 1759] 325-1

Chiffre à mon frère Henri!

Je ne vous écris ceci que pour vous marquer qu'il n'y a rien de nouveau; j'ai beaucoup d'on-dits, mais rien de positif. On dit que Daun a ordre de percer en Silésie à tout prix, on dit que, s'il n'y réussit pas, il prendra la route de Zittau. Il est certain que ni lui ni tous les corps qui sont aux frontières de la Silésie, n'ont rien détaché. Le détachement qu'on disait fait pour Prague,325-2 est une nouvelle controuvée et constatée fausse. Je vous envoie le[s] nom[s] des régiments qui servent en chaque corps,325-3 vous pourrez par là mieux juger de ce qui est vis-à-vis de vous.

Fermor, à ce que j'apprends, manque de magasins; il ne peut avancer vite, cela fait croire qu'il n'approchera des frontières que vers le 1er de juillet, ainsi la grosse Excellence ne remuera pas plus tôt. Hier ils ont fait une réjouissance, le bruit court ici que l'archiduc Joseph a été dans leur armée; je crois que c'est plutôt pour quelque jour de nom ou de fête. On dit que le prince Ferdinand a pris Düsseldorf, je n'en crois rien; d'ailleurs, comment le garder, après l'avoir pris? Les Turcs remuent; on assure que les Tartares ont attaqué les lignes des Moscovites. Fermor reçoit pour adjoint un Soltykoff que l'on dit plus lourd et plus imbécile que tout ce que la Russie a jamais produit d'agreste.

Quel homme que ma bénite créature! Il sait l'art de ne point profiter de sa supériorité, ses campagnes précoces s'ouvrent en automne; il a ici et jusqu'à Troppau 103000 hommes à sa disposition, et il croit ne devoir rien oser, si 60000 Russes ne se mettent de la partie. Tout cela me fait croire que nous nous soutiendrons encore cette campagne etc.325-4

Federic.

Nach dem Concept. Eigenhändig.

<326>

11096. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Reich-Hennersdorf, 17 juin 175g.] 326-1

Chiffre à mon frère Henri!

Si mes souhaits ont quelque influence au Ciel, je souhaite que le prince Ferdinand arrête les Français, sans leur donner bataille; la dernière aventure326-2 est encore trop enracinée dans les têtes westphaliennes, pour qu'on s'en puisse promettre un bon succès.

Notre homme attend sur Fermor, et ce dernier n'est avancé que jusqu'à Nakel, petite ville en Pologne; on lui a donné un successeur et collègue,326-3 peut-être l'attend-il pour commencer les opérations. A vous dire le vrai, je ne crois pas que là guerre commencera avant le 25 du mois. On dit ici chez les Autrichiens que Hadik doit aller en Lusace; je vous l'écris, pour qu'en cas que cela soit vrai, vous puissiez prendre vos mesures.

Mandez-moi, je vous prie, où est le prince Ferdinand et dans quels lieux agissent les armées françaises, je n'en sais rien du tout.

Si le projet de Daun le porte sur la Basse-Silésie, le quatrième jour qu'il se sera mis en mouvement, il faut que cela, en vienne à une décision ici, du côté de Friedland ou vers Tannhausen; nous sommes prêts à tout, et je me flatte que, si cela ne traîne pas, que nous en sortirons pour notre honneur ici. Fouqué est alerte de son côté, et de quelque passage que l'ennemi veuille se servir, il nous y trouvera. Je crains la fin de juillet; s'il nous arrive des embarras, ce sera alors; mais il faut penser à lever les difficultés successivement, et à la fin on y réussit quelque fois. Rien n'est détaché jusqu'à présent des armées que j'ai vis-à-vis de moi; si j'apprends quelque chose de positif, non seulement je vous le manderai, mais j'agirai encore en proportion, selon mes forces qui sont comme 2 contre 4.

J'espère que vous avez des nouvelles de Dohna, et qu'il vous écrira tout ce qui se passe là-bas; cela est nécessaire, et il faut une correspondance réglée entre toutes les armées.

[Federic.]

Nach dem Concept. Eigenhändig.


11097. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Reich-Hennersdo rf, 17 juin 1759.

Après ne pas avoir eu depuis quelque temps de vos nouvelles, j'ai été bien aise de recevoir la lettre que Votre Altesse m'a faite du 11 de ce mois.326-4 Je pénètre assez bien que, dans les circonstances où<327> [vous] vous voyez actuellement, il n'y a d'autre résolution à prendre que celle que vous avez prise, toute autre étant si embarrassante que, si vous ne vous opposez pas au maréchal Contades, il ravagera toute la Hesse, le Hanovre et toute la Westphalie, Ainsi tout ce dont je saurais vous prier, c'est de ne pas oublier les canons327-1 et, d'ailleurs, de ne pas vous laisser attaquer de ces gens-là, ce qui serait dangereux, mais de les prévenir. Peut-être que Votre Altesse sera si heureuse que de les trouver au moment qu'ils seront en marche ou lorsqu'ils seront sur le point d'entrer dans leur camp, afin de les entamer, sans qu'ils gagnent le temps de s'y opposer. Alors vous les aurez [d']assez bon marché, au moins mieux que quand ils [y] auront été deux jours seulement; ou327-2 ils se seront fortifiés et auront fait plus de dispositions. Quant au reste, vous serez persuadé de la sincérité des vœux que je fais sans nombre pour vos heureux succès, et si je puis y contribuer en aucune façon, me voilà tout prêt à le faire.

Quant à ma situation ici, elle est à peu près la même comme je vous l'ai déjà marquée. Il a fallu que mon frère Henri détache contre les Russes à l'armée de Dohna; les Russes n'avancent que fort lentement, et autant que j'en comprends, Daun n'entreprendra rien, avant que Fermor ne soit plus près de lui. J'ai pris mes mesures en sorte que, si Daun veut entreprendre quelque chose contre nous, il trouvera son entreprise très difficile et périlleuse; le reste c'est au temps à le faire. Quoiqu'il ait, en tout compté, ici et en Haute-Silésie jusqu'à 103000 hommes, j'espère cependant de parvenir à lui faire regretter son entreprise, pourvu que la fortune ne nous soit pas tout-à-fait contraire.

Je crois, mon cher, que cette lettre arrivera après coup. Veuille le Ciel que vous puissiez confondre l'orgueil et l'audace de nos ennemis, et que je puisse, à mon tour, vous donner de bien bonnes nouvelles de ce qui arrivera dans ces contrées.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin. Der Zusatz eigenhändig.


11098. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Reich-Hennersdorf,] 17 [juin 1759].327-3

Mon cher Frère. Je vois que vous chassez nos ennemis, comme le vent dissipe la poussière. J'en suis charmé, mais je voudrais que vous communiquiez votre beau secret au prince Ferdinand, qui, je crois, pourrait en avoir grand besoin à présent. Je reçois dans ce moment un courrier qu'il m'envoie. Les Français sont pénétrés dans le pays<328> de Waldeck, le prince Ferdinand est à Soest, et un corps marche vers Cassel. Le prince Ferdinand marche à eux, à ce que l'on dit; ainsi dans peu il faut s'attendre à quelque événement très important pour toute notre droite. Mon gros bœuf béni laisse travailler ses alliés et ne se remue pas plus qu'une souche. 11 veut profiter de la peine des autres, mais s'il plaît au juste Ciel, il en [emjportera la folle enchère.

Les nouvelles que je peux vous écrire d'ici, ne valent pas le port de lettres. On a voulu m'enlever le poste du pas auprès de Schmiedeberg; on n'a pas pris un chat, et on y a perdu du monde. Il y a presque tous les jours un petit chamailli de hussards vers Tschöpsdorf,328-1 mais cela est si fort dans le petit que ces miniatures ne méritent aucune place parmi les grands tableaux du temps. Je vous supplie donc de prendre patience avec moi et d'attendre que le moment vienne de faire quelque chose. Mon armée n'est pas admirable, cependant beaucoup plus passable que l'année passée. Si la fortune se met de notre côté, nous pourrons, malgré bien des inconvénients et des difficultés, encore faire quelque chose.

Adieu, mon cher frère, je vous embrasse en vous assurant de la parfaite estime et de la tendresse avec laquelle je suis, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


11099. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

[Reich-Hennersdorf,] 17 [juin 1759].

Tout est tranquille ici, mon cher, ainsi que chez vous. Daun attend positivement sur l'approche des Russes. Si je m'aperçois qu'il veut pénétrer en force en Basse-Silésie, je vous attire à moi. Si, par exemple, Beck voulait passer par Silberberg et de Ville par Patschkau,328-2 il faudrait laisser Ramin dans le Glatz.

Adieu, mon cher, je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.


11100. AN DEN GENERALMAJOR VON WOBERSNOW.

Reich-Hennersdorf, 17. Juni 1759.

Ich habe Euer Schreiben vom 14. Juni erhalten, und muss Ich Euch darauf in Antwort sagen, dass, auf den Fall Ihr mitten in der<329> Neumark stehen bleiben wolltet und keine Parteien nach der Grenze hin detachiret, Ihr nimmer nichts zuverlässiges vom Feinde und dessen Bewegungen erfahren werdet.

Ihr müsset also, um Euch darunter zu helfen, in der Neumark und Pommern durch die neumärksche Kammer, an welche Ihr dieserhalb von Meinetwegen zu schreiben habet, ein scharfes Edict publiciren lassen, worinnen denen Unterthanen bei Confiscation ihrer Güter, den Beamten aber bei Strafe der Karre aufgegeben wird, dasjenige, so sie vom Feinde und dessen Mouvements in Erfahrung bringen, ungesäumt im Hauptquartier anzuzeigen. Dieses Edict könnte auch allenfalls durch die neumärksche Regierung publiciret werden, unter welcher oder der neumärkschen Kammer Ihr die Wahl habet.

Die Pontons für das dortige Corps d'armée sind bestellet gewesen und bereits bezahlet worden; dass sie aber die Dohna'sche Generalität von Berlin nicht abholen lassen, solches ist Meine Schuld nicht, und scheinet es, dass Ich endlich ihnen sogar das Essen werde vorkauen sollen, damit sie es um so leichter herunterschlucken mögen. Ihr müsset Euch also die Mühe geben, der Pontons wegen nach Berlin zu schreiben, um sie auf das schleunigste zur Armee zu bekommen.

Der Obriste von Hacke zu Glogau329-1 wird Euch gute Nachrichten von denen Russen mittheilen können. Ich habe hieselbst einen gewissen Steinschleifer aus Breslau, den werde Ich an gedachten Obristen adressiren. Er wird sich dessen mit gutem Nutzen bedienen können.

Was den Marsch durch Polen betrifft, um denen Russen dahin entgegenzugehen, solches approbire Ich sehr. Wenn Ihr also eine Partei von einigen hundert Pferden über Driesen nach Filehne ausschicket, wird solche Euch Nachricht vom Feinde einbringen können.

Ihr habet das Proviantfuhrwesen bei der Armee, so dass Euch nichts fehlet als die Pontons, so Euren Marsch nach Polen aufhalten könnte; denn Fourage der Armee nachfahren zu lassen, solches gehet nicht an. Ihr müsstet aber fouragiren, wo Ihr hinkämet, und über die gelieferte Fourage Zettuls ausstellen, welche hiernächst bezahlet werden sollten.

Anliegende Pièce ist eine Copei des Berichts von Benoît zu Warschau unterm 9. dieses. Ihr werdet daraus einige Umstände betreffend die Russen ersehen können. So viel Ich aus allen Umständen schliesse,<330> so haben die Russen kein Magazin gehabt, weswegen auch sie anitzo nicht so geschwinde, wie es die Oesterreicher haben wollen, operiren können. Unterdessen wartet der Feldmarschall Daun auf das, so die andern thun werden, und gehet gar die Rede, dass er nicht vor der Ernte agiren wollte, welches Ich jedoch Mühe habe zu glauben. Was von Oesterreichern gegen die Lausnitz gerücket ist, bestehet in allem aus 6000 Mann, die der General Vela commandiret und wovon er höchstens 3 bis 4000 Mann zu einer Expedition wird gebrauchen können.

Daun rührt sich nicht, bis die Russen kommen. Also muss man in Polen erfahren, was die Oestreicher werden machen wollen.

Friderich.

Nach der Ausfertigung in der Grossherzogl. Hofbibliothek zu Darmstadt. Der Zusatz eigenhändig.


11101. AN DEN GENERALLIEUTENANT GRAF DOHNA.

R eich-Hennersdorf, 17. Juni 1759.

Ich habe Euren Bericht vom 14. dieses so eben erhalten, und committire Ich Euch hierdurch, das Kartell mit denen Russen auf dem alten österreichschen Fuss, ehe solches von Seiten der Oesterreicher gebrochen worden,330-1 zu reguliren; dass Ich aber in ein grösseres Detail darunter von hier aus Mich einlassen könnte, vergönnen Mir weder Zeit noch Umstände. Ihr und der Generalauditeur von Pawlowsky werdet also nach Vorschrift des alten österreichschen Kartells bei der Errichtung des Kartells mit denen Russen das erforderliche zu reguliren wissen.330-2

Dass Ihr übrigens den Euch zugeschickten Renfort noch wollet bei Frankfurt stehen lassen, ist zwar gut, Ich muss Euch aber dabei sagen, dass Ich solchen, um gar nichts zu thun, der Orten keinesweges hinmarschiren lassen. Wegen der Pontons müsset Ihr ungesäumt, wo es anders noch nicht geschehen, nach Berlin schreiben, damit Ihr das Euere bei der Armee auf das schleunigste zusammen bekommet.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.

<331>

11102. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Mellen berichtet, Haag 9. Juni, man glaube, Prinz Ferdinand werde gegen einen der von den Franzosen besetzten Plätze am Niederrhein einen Schlag versuchen, um Hessen zu erlösen und Contades zum Rückzug zu nöthigen.

Hellen berichtet ferner, der französische Gesandte Graf Affry habe den holländischen Staatsmännern erklärt, der französische Hof werde Landungen an der brittischen Küste unternehmen;331-1 doch seien religiöse Absichten dabei nicht im Spiel; es handele sich durchaus nicht darum, den Prätendenten331-2 hineinzuziehen. Dieser Zusatz ist, wie Hellen meldet, gemacht, um den Holländern einen Vorwand zu bieten, die Hülfsleistung, die die Engländer etwa fordern würden, abzulehnen.

Reich-Hennersdorf, 18 juin 1759.

J'ai reçu la dépêche que vous m'avez faite du 9 de ce mois; sur laquelle je suis bien aise de vous faire observer que, selon mes nouvelles touchant le dessein du prince Ferdinand de Brunswick, je dois juger qu'il ait changé de plan d'opérations par des raisons très fondées et solides; reste à en apprendre les succès, ce qu'il faut que nous attendions du temps.

J'attends que vous continuerez à me mander quelles impressions la déclaration du sieur Affry aux ministres de la République fera sur ceux-ci et quelle résolution ils prendront à ce sujet.

Je vous remercie de la copie d'une lettre de France que vous m'avez faite,331-3 et vous me ferez plaisir de continuer à vous appliquer de m'envoyer encore de pareilles pièces intéressantes.

Federic.

Nach dem Concept.


11103. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Reich-Hennersdorf, 18 juin 1759.

Comme je viens d'avoir la copie d'une lettre secrète assez intéressante, écrite de Paris du 29 de mai, qu'on m'a communiquée en grande confidence,331-4 je n'ai point hésité de vous en faire part par la copie ci-close en forme d'apostille,331-5 afin que vous voyiez au moins quelle est à présent la situation des affaires en France. Je me flatte, mon cher frère, que vous voudriez bien m'en garder le secret, d'autant plus qu'elle m'est venue de bon lieu dont je pourrai tirer encore d'autres avis intéressants, et que cette lettre cadre d'ailleurs assez avec nombre d'avis qui me viennent d'autre part.

Je joins encore un rapport de Ratisbonne de mon ministre résident à la Diète de l'Empire, selon lequel, s'il accuse juste, nous verrons bientôt toute l'armée des Cercles fondue et écroulée de soi-même.331-6

<332>

Quant à nous autres ici, j'ai des avis, lesquels je ne donne cependant pas encore pour sûrs, que Hadik se sépare, avec les troupes autrichiennes sous ses ordres, de l'armée des Cercles, et qu'il marche droit pour se joindre à celle de Daun. Pour moi, je crois avoir lieu de présumer qu'il va vers Zittau,332-1 puisque tous mes espions de là disent unanimement qu'on y a tracé un camp pour 15000 hommes. Puisque vous êtes plus à même que moi d'en avoir bientôt des nouvelles à ce sujet, je vous prie de me communiquer ce que vous en apprendrez, et le lieutenant-général Schmettau pourra s'informer et m'instruire de ce qui se passe dans la Lusace à cet égard, tout comme vous saurez le faire du côté de Bohême, si Hadik passera l'Elbe ou s'il va à Eger.

Federic.

Nach dem Concept.


11104. AN DEN GENERALMAJOR VON WOBERSNOW.

Reich-Hennersdorf, 18. Juni 1759.

Ich communicire Euch beigehend zwei Berichte des Resident Reimer's332-2 unterm 13. dieses, und dienet Euch bei Gelegenheit der in dem einen erwähnten332-3 Schiffbrücke zur Nachricht, dass Ich solche bei gedachtem Residenten vorläufig bestellet habe,332-4 damit, wenn Eurerseits die Sachen dereinst gegen die Russen glücklich, wie Ich hoffe, von Statten gehen werden, alles der Orten parat und im Stande seie, um der russischen Armee ungesäumet über die Weichsel folgen und solche aus Preussen verjagen zu können.

Er siehet, dass viele Sachen voraus gearbeitet werden, die vielleicht niemalen werden zu gebrauchen sein; allein es ist besser, mehr wie zu wenig zu thun. Nach meine Nachrichten muss Fermor jetzunder bei Nakel oder wohl gar bei Posen seind. Sie werden sich nothwendig zusammenziehen müssen, um, so wie es nöthig, gleich agiren zu können. Ich glaube, dorte gehet das Spiel an.

Friderich.

Nach der Ausfertigung in der Grossherzogl. Hofbibliothek zu Darmstadt. Der Zusatz eigenhändig.

<333>

11105. AN DEN GENERALMAJOR VON WOBERSNOW.

Reich-Hennersdorf, 18. Juni 1759.

So eben erhalte Ich Euren Bericht vom 16. dieses, und bin Ich von denen darein Mir einberichteten Nachrichten ganz wohl zufrieden. Ich referire Mich übrigens auf Mein diesen Morgen an Euch abgelassenes Schreiben. Nur werdet Ihr wohl daran thun, Euch zusammenzuziehen. Da man sonsten vermuthet, dass es zwischen dem Prinz Ferdinand und der französischen Armee zu einer Bataille kommen wird, so möchte Ich wohl das Corps von Hülsen von Meines Bruders Armee nicht so bald brauchen.333-1

Friderich.

Nach der Ausfertigung in der Grossherzogl. Hofbibliothek zu Darmstadt.


11106. AN DEN GENERALLIEUTENANT GRAF DOHNA.

Reich-Herrn ersdorf, 18. Juni 1759.

Der König dankt für die Nachrichten im Bericht vom 16. Juni.

Ma grosse bête bénite de Daun ne remue ni pied ni patte; il attend sur Fermor qui attend sur je ne sais quoi. Voilà ce qui fera une campagne tardive.

Federic.

Eigenhändiger Zusatz zu der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


11107. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A DRESDE.

[Reich-Hennersdorf, 19 juin 1759.]333-2

Je vous écris tout ce qui se passe ici, pour que vous le puissiez mander à mon frère.

Premièrement il est très sûr que Lacy est à l'armée de Daun; des déserteurs de son propre régiment lui ont parlé il y a trois jours. En second lieu, il est possible que Daun ait le projet qu'on lui suppose à Dresde,333-3 mais il faut qu'il fasse bien des mouvements, avant d'en venir là. Le corps de de Ville est à Johannesberg, le corps de Harsch à Neustadt. Daun ne saurait pas dégarnir tout-à-fait la Haute-Silésie et la Moravie, ainsi il faut de nécessité qu'il y laisse des troupes; et le corps de Harsch n'est pas assez fort pour résister à une armée, et d'ailleurs, qu'en perd son armée en allant du côté de Greifenberg et<334> de Friedland? Rien du tout. Moyennant quoi, si Daun a le projet de marcher là, il faut qu'il aille en Lusace; et s'il va du côté de Greifenberg avec ses principales forces, qui m'empêchera de bien battre ses subdélégués, d'entrer en Bohême et de lui ruiner ses magasins? Ce n'est pas certainement là encore ce qu'il a en tête; aussi, s'il a fait ce projet-là, il pourra trouver une furieuse erreur dans son calcul.

Weisungen [Bleinotizen] zur Antwort auf der Rückseite des Berichts von Schmettau, Dresden 16. Juni.


11108. AU PRINCE FERDINAND DE PRUSSE.

Reich-Hennersdorf, 19 juin 1759.

Der König ermahnt den Prinzen, wenn er den Brunnen von Spaa gebrauche, dann mit grosser Sorgfalt die dafür nothwendige Diät einzuhalten.

Ne pensez point à la guerre, mon cher frère, mais à vivre, mais à vous rétablir; tâchez d'écarter toute idée fâcheuse et d'être aussi gai qu'il vous est possible, et n'augmentez pas mes chagrins par la crainte de votre danger.

Federic.

Eigenhändiger Zusatz zu der Ausfertigung im Königl. Hausarchiv zu Berlin. 334-1


11109. AN DEN GENERALMAJOR VON WOBERSNOW.

Wabersnow meldet, Landsberg 18. Juni, dass nach den erhaltenen Nachrichten alles von der russischen Armee sich nach Posen wende, und dass der grösste Theil derselben in dasiger Gegend bereits eingetroffen sein müsste. Im Fall der König befehle, „dass das hiesige Corps d'armée in Polen einnicken und den Feind angreifen oder zurückjagen soll, so würden hierunter zweierlei differente Maassreguln zu nehmen sein“ .

„Die erste bestünde darinne, dass man grades Weges auf Posen niarschirte und das feindliche Magazin zu nehmen suchte. Bei dieser Gelegenheit würde, da die russische Armee sich bei Posen sehr verschanzet und festes Lager hat, es entweder zur Bataille kommen, oder der Feind rnüsste die Stadt nebst dem Magazine verlassen, woferne er nicht durch Feuer beides verderben wollte, und dann bliebe ihm weiter kein Mittel übrig, als grades Weges nach Thorn und über die Weichsel zurück zu gehen.

„Der zweite Weg wäre, den Marsch längst der Warthe, Posen rechter Hand lassend, zu dirigiren, bei Obernick oder Wronchy334-2 diesen Fluss mit Pontons zu pas<335>siren und sich grade auf Thorn zu wenden; da denn der Feind, weil seine grosse Magazine noch alle zurück über der Weichsel sind, von Selbsten umkehren und seinen avantageusen Posten bei Posen verlassen müsste. Man würde durch dieses Manoeuvre den Vortheil erreichen, die feindliche Armee von Schlesien abzuziehen, sie ausser dem Retranchement zu attaquiren und Pommern sowohl als die Mark durch unsere Stellung zu decken.

„Ich kann inzwischen hierbei nicht ohnbemerket lassen, dass in letzterem Fall die Moyens, der Armee bei solchen Märschen und Unternehmungen die erforderliche Subsistance zu verschaffen, unendlichen und denen grössten Schwierigkeiten unterworfen sein würden; wenn indessen die ganze Expedition binnen vier Wochen geendiget sein könnte, so würde man suchen müssen, inwieweit das schwere möglich zu machen sein dürfte.“

Reich-Hennersdorf, 20. Juni 1759.

Nachdem Ich den Einhalt Eures sogleich erhaltenen Schreibens vom 18. dieses mit mehrerm ersehen habe, so gebe Ich Euch darauf in Antwort, wie Ihr wohl wisset, dass Ich Mein Tage nicht vor die Projecte bin, welche geradezu gehen, indem mit solchen nicht viel herauskommet. Das zweite Project aber, nach welchem Ihr meinet den Marsch derer Truppen so zu dirigiren, als wenn wir auf THorn wollten, solches ist freilich das sicherste und das beste, und wenn man alsdenn den Feind auf eine vernünftige Art und mit guter Disposition attaquiret, so hat man alle Ursach, sich zu fiattiren, dass man reussiren könne.

Die Lebensmittel mitzuschaffen, ist so schwer nicht, und solches nichts. Auf drei Wochen Mehl kann mit Eurem dortigen Proviantfuhrwerk inclusive335-1 des Brods, so der Bursche traget, mitgenommen werden, und mit solchem zusammen wird sich auf 8 Tage noch wohl Rath schaffen [lassen], so mitgenommen werden kann.335-2 Vieh habt Ihr bei Euch, Salz könnet Ihr aus der Neumark bekommen, die Marketender können auf drei Wochen Branntwein und Tobak mit sich nehmen, und wenn die Expedition gut gehet, so wird solche in Zeit von ohngefähr 14 Tagen vorbei sein.

Die Ursachen, welche Mich dieses Project approbiren machen, seind diese, dass

1. Die feindliche Armee jetzo in schlechten Umständen sein soll.

2. Dass das Corps von Rumänzoff nicht bei der feindlichen Armee.

3. Dass, wenn wir den Feind weiter vorlassen, Ich den Krieg in Meinen Landen bekomme, den Ich lieber in Polen haben will.

4. Dass, wenn die Russen erst Meine Armee nach der Gegend von Glogau gezogen haben, sie alsdenn den Rumänzoff gerade auf Colberg schicken werden, wo dann kein Mensch wird zu Hause sein, um den Platz zu entsetzen.

<336>

5. Dass, wenn man den Feind präveniret, so derangiret man nicht allein seine eigene Operationes, sondern überdem noch diejenigen, so er mit seinen Alliirten concertiret hat.

6. Dass nach allen Meinen Nachrichten, so Ich von Daun habe, so will er erst den Einschnitt abwarten, bevor er was operiren will. Dieses spielet die Sache gar zu sehr in die Länge.

7. Dass die Franzosen Mir eine gar zu grosse Apprehension vor Meinen Bruder Heinrich geben, und dass Mich also in der Nothwendigkeit finde, Mich von einem Feind zu debarrassiren, um dem andern auf den Hals zu gehen.

8. Und weil Ich hier mit Daunen nicht vom Fleck kommen kann, so werdet Ihr also dorten das leichteste Spiel haben. Das einzige, so dabei zu observiren, ist, dass wir nicht müssen geschlagen werden; jedoch wäre auch solchen ohnverhofften Falls die Warthe eine Ressource, um sich dahinter zu setzen, und das schlimmste, so dadurch arriviren kann, wäre, dass wir den Krieg alsdenn im Lande bekämen.

Wenn man also die Wichtigkeit aller dieser Punkten überleget hat, so bleibet nichts anders übrig, als die Sache zu tentiren.

Das weiss der Teufel, was der Daun vor hat, aber die Zauderei kann leichte noch einen ganzen Monat dauren. Hier kriege ich zehn falsche Zeitungen täglich, welche mir aber nicht turbiren. Also nach acht gründliche Ursachen ist nichts besser, als dieses Project zu executiren; das vornehmste kömmt auf der Execution an. Manteuffel und Hülsen haben die beide Flügel, Kanitz das zweite Treffen.

Friderich.

Nach der Ausfertigung in der Grossherzogl. Hofbibliothek zu Darrnstadt. Der Zusatz eigenhändig.


11110. AN DEN GENERALLIEUTENANT GRAF DOHNA.

Reich-Hennersdorf, 20. Juni 1759.

Nachdem Ich alles ersehen, was Ihr in Eurem Schreiben vom 18. dieses mit mehreren gemeldet habt, so dienet Euch darauf in Antwort, wie Meine Idées seind, dass Ihr Euren weiteren Marsch so zu richten habet, als ob Ihr nach Thorn marschiren wolltet, um Fermor aus seinem Lager zu ziehen und zu sehen, ob Ihr ihn alsdenn vielleicht auf dem Marsch treffen und was rechtes anfangen könnet. Dieses ist freilich das sicherste und beste Mittel, und wenn man alsdenn den Feind auf eine vernünftige Art und mit einer guten Disposition attaquiret, so hat man alle Ursache, sich zu flattiren, dass man reussiren könne...336-1

Wann inzwischen hier was vorgehen sollte, dabei wir Avantage haben, so werde Ich mit einigen Regimentern Kavallerie und einigen<337> Bataillons bei Glogau über die Oder gehen, um dem Feind dorten in der Arrièregarde zu sitzen, um ihm den Marsch desto schwerer und lourder zu machen, dass man eher davon profitiren kann.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des König!. Grossen Generalstabs zu Berlin.


11111. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN ET AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Knyphausen und Michell berichten, London 8. Juni, über die Antwort der englischen Minister337-1 auf das von preussischer Seite gestellte Ersuchen, England möge die Garantie des mit der Pforte abzuschliessenden Bündnisses übernehmen.337-2

Knyphausen und Michell berichten, London 8. Juni, au Roi seul, dass der Herzog von Newcastle von grosser Eifersucht gegen den Minister Pitt erfüllt sei, „dont l'autorité et l'influence s'étendent journellement à ses dépens par la confiance extrême que la nation a dans ses talents et son intégrité, et par l'ascendant qu'il a pris depuis quelque temps sur l'esprit du Roi. Ces avantages, qui ne sauraient manquer de s'accroître encore par la durée de la guerre, ont donné un si grand ombrage au duc de Newcastle que, connaissant très bien que ce qui les avait procurés au sieur Pitt, était l'activité infatigable avec laquelle il avait poursuivi la guerre, et la confiance qu'on avait placée en lui pour le soutien de ces mêmes mesures, il a prévu que le rétablissement de la paix était seul capable de lui rendre l'influence et le crédit dont il ne saurait manquer de jouir, aussitôt que l'Etat sera dans une assiette tranquille et que l'attention du Roi et de la nation se trouvera fixée sur les intrigues qui concernent l'intérieur du royaume.“

Die Gesandten schildern weiter im einzelnen die unter den englischen Staatsmännern entstandenen Misshelligkeiten und ihre Veranlassung.

„Nous croyons donc avoir lieu d'appréhender que, vu la fermentation dans laquelle se trouvent les esprits, il pourrait se manifester des inconvénients tous également préjudiciables aux intérêts de Votre Majesté, et dont on ne saurait prévenir les effets assez promptement.

„Le premier est que, pour peu que la tournure que prendra la présente campagne soit équivoque, et que le duc de Newcastle puisse trouver moyen de réussir dans ses vues, on ne répande une telle terreur panique parmi la nation, en continuant de l'effaroucher, que le cri de la paix ne devienne général et qu'on n'y coure avec la plus grande précipitation : empressement qui ferait nécessairement perdre à Votre Majesté tous les avantages qu'Elle ne saurait manquer de retirer du poids et de l'influence d'une puissance telle que l'Angleterre, à tous congrès dont l'ouverture se fera avec dignité et sang-froid et d'un commun concert.

„Le second inconvénient que nous appréhendons, n'est pas moins considérable et consiste en ce que, dans le cas où le duc de Newcastle, se trouvant réprimé et contenu par le sieur Pitt, ne pourrait point entraîner la nation dans des mesures de paix forcées et précipitées, qu'il ne réussisse à la fin à faire condescendre le Roi à une négociation séparée et secrète dont les conséquences seraient bien plus dangereuses encore.“

Das Jammern der hannoverschen Minister über das Schicksal der deutschen Länder des Königs Georg, „pour lesquels son attachement extrême est connu“ , sowie die Einmischungsversuche des dänischen Hofes337-3 könnten nach Ansicht der Gesandten zur Aufnahme einer Separatunterhandlung beitragen.

<338>

„Mais quand même on ne se porterait pas ici aux extrémités dont nous venons de faire mention, nous prévoyons de la crise présente des affaires un autre et troisième inconvénient lequel est que, la nation commençant à être découragée et une partie du ministère soupirant pour la paix, il y a toute apparence qu'on ne pourra plus poursuivre la guerre avec la même rigueur avec laquelle le sieur Pitt l'a poussée jusqu'à présent, les obstacles qu'il est obligé de combattre, ne pouvant pas manquer de mettre du retard dans ses opérations.

„Apres avoir mûrement pesé ces différents inconvénients et les moyens dont on pourrait faire usage pour les prévenir, il ne se présente qu'un seul expédient à l'esprit qui puisse efficacement remplir ce but, ce serait que Votre Majesté daignât écrire le plus tôt le mieux une lettre au roi d'Angleterre, pour lui représenter que, n'ayant pas lieu de Se flatter, vu la grande animosité que témoignaient leurs ennemis, qu'on pût parvenir à rompre la ligue qui s'était formée contre eux, et croyant en même temps que la vigueur avec laquelle on en avait repoussé les efforts, devait avoir émoussé l'ardeur de leurs ennemis, Elle pensait que l'attachement qu'ils devaient à leurs sujet? et royaumes respectifs, exigeait d'eux de ne pas s'acharner davantage à la poursuite d'une guerre aussi onéreuse, mais de se prévaloir du premier avantage considérable que l'une ou l'autre des deux cours pourrait remporter pendant le cours de cette campagne, pour déclarer conjointement aux parties belligérantes qu'on était disposé, tant ici qu'à Berlin, à ouvrir un congrès et à se concerter avec elles pour le rétablissement de la paix, au cas qu'elles voulussent s'y prêter et concourir à un but aussi salutaire.

„Une pareille démarche à laquelle nous sommes assurés qu'on se prêterait ici avec plaisir, empêcherait non seulement des ouvertures de paix précipitées et mal digérées, mais elle barrerait aussi le chemin à toute négociation clandestine, en établissant un congrès formel qui s'ouvrirait d'un commun accord avec Votre Majesté, et qui serait, Sire, une preuve manifeste de la continuation de Votre intimité avec l'Angleterre. Toutes les propositions qui seraient faites dans une pareille assemblée, seraient pesées mûrement et résolues dans le conseil du Roi, et le chevalier Pitt, dont la droiture et le zèle pour les intérêts de Votre Majesté se sont manifestés en tant d'occasions, jouerait dans une pareille négociation le rôle que la supériorité de ses talents et la confiance que la nation a placée en lui, doivent nécessairement lui assurer. Mais, indépendamment de ces deux avantages, une pareille mesure obvierait également au troisième inconvénient dont nous avons fait mention ci-dessus, c'est-à-dire que la nation, regardant la paix comme prochaine, porterait le fardeau de la guerre patiemment et sans murmurer, et qu'on rencontrerait les plus grandes facilités pour la levée des fonds nécessaires pour son soutien. Le duc de Newcastle, voyant ses vœux remplis, n'aurait aussi aucun motif pour renouveler son manège et ses intrigues, et il y a apparence qu'il y aurait alors dans le ministère la plus grande unanimité; un pareil évènement disculperait aussi le chevalier Pitt du reproche qu'on lui fait d'être le promoteur de la guerre, et, pour peu que les propositions des cours opposée? fussent déraisonnables et contraires au génie de la nation, elle en deviendrait plus ardente que jamais pour le soutien de la guerre.

„Mais, avant de conclure, nous ne saurions nous dispenser de faire une observation à Votre Majesté, que nous dicte le zèle pour Ses intérêts, qui est qu'il serait très préjudiciable pour Elle de fonder Ses motifs pour l'ouverture d'un congrès sur l'épuisement de Ses États et de Ses finances, et qu'il est très essentiel qu'Elle n'en allègue point d'autres que ceux que nous avons spécifiés ci-dessus, sans quoi Ses ennemis ici ne manqueraient pas de s'en prévaloir pour Vous représenter, Sire, comme un allié onéreux avec lequel il était impossible d'aller en avant, et qui plongerai; cette cour dans une infinité d'embarras. Nous supplions surtout Votre Majesté de ne jamais faire de pareilles insinuations au sieur Mitchell, sans quoi ce ministre qui à Is vérité a des intentions aussi droites qu'on puisse le désirer, mais qui, n'ayant pas la boussole des partis qui se sont formés pendant son absence, pourrait rendre, sans le<339> vouloir, de fort mauvais services à Votre Majesté et nous mettre hors d'état de Lui être de la moindre utilité.

„II ne nous reste plus qu'à ajouter que nous pensons qu'afin d'accélérer ici l'exécution de la proposition que nous venons de faire, Votre Majesté ferait fort bien de S'expliquer dans Sa lettre au roi d'Angleterre sur la manière et l'endroit où Elle voudrait que cette démarche fût mise en œuvre, ou, si Vous ne jugez point à propos. Sire, d'entrer Vous-même dans ce détail, nous Vous supplions de nous faire donner des instructions précises à ce sujet que nous attendons avec la plus grande impatience ...“

Knyphausen fügt dem Bericht das eigenhändige P. S. hinzu:

„Je supplie et conjure Votre Majesté de faire à cette dépêche l'attention la plus sérieuse et de vouloir bien être persuadée que la démarche qui y est proposée est indispensablement nécessaire pour le bien de la cause commune et de Ses intérêts en particulier, et que, si Elle daigne S'y prêter, Elle en retirera les plus grands avantages.“

Quartier général de Hennersdorf, 20 juin 1759.

Le courrier que vous m'avez dépêché avec votre rapport du 8 de ce mois, me l'a bien rendu, et j'ai vu par celui qui regarde ma proposition relativement à la Porte Ottomane faite par vous aux ministres anglais, que je ne [me] suis pas tout-à-fait trompé dans les conjectures que j'ai faites sur le succès de votre négociation sur cet article; car je ne veux plus vous dissimuler à présent que je me suis douté d'avance que les susdits ministres n'entreraient que très difficilement à cette accession ou garantie que le Grand-Vizir avait demandée pour conclure l'alliance avec moi. Comme je ne saurais que prendre de mauvais payeur ce que je peux, j'instruirai mon émissaire, conformément à ce que le sieur Pitt vous a dit, jusqu'où l'Angleterre voudrait entrer en cette affaire et sous quelle condition le sieur Porter serait autorisé à passer une déclaration à la Porte à l'occasion des engagements qu'elle saurait prendre avec moi; mais je ne saurais m'empêcher de vous dire que, selon toutes les apparences, cette négociation sera par là autant que rompue pour cette fois-ci.339-1 Ce que vous dissimulerez cependant au sieur de Pitt, à qui vous ferez plutôt bien des compliments polis sur la façon cordiale et confidente dont il s'était expliqué envers vous à ce sujet, en ajoutant qu'ayant trouvé moi-même bien fondé tout ce qu'il vous avait dit relativement à cette affaire, j'avais instruit mon émissaire à Constantinople,339-2 et qu'il faudrait voir à présent à quoi la Porte s'y déciderait.

Comme j'ai reçu en même temps la dépêche du 8 que vous m'avez faite seul, j'ai été d'abord bien fâché de voir la fermentation qui commence à s'élever en Angleterre et parmi le ministère, par la jalousie qui a pris le duc de Newcastle contre le très digne sieur Pitt; mais comme nous n'y saurions rien changer, il faut bien prendre le mal en patience;<340> je vous sais cependant bien du gré de ce que vous m'en avez tout mandé naturellement et me marqué fidèlement ce que vous sentez des suites qui en pourront arriver.

La première chose que je vous fais observer là-dessus est que vous ne saurez prendre à présent assez d'attention sur ces gens relativement à leurs manèges secrets. Après quoi, je veux bien vous dire qu'ayant pris en considération toutes les circonstances que vous m'avez fait remarquer, j'ai résolu d'écrire de ma main propre la lettre que vous avez désirée au roi d'Angleterre, que je vous adresse ci-close,340-1 afin d'en faire l'usage que vous trouverez convenable; aussi pour votre direction en fais-je joindre la copie.

Au reste, il faut que je vous fasse observer que, malgré que je me suis prêté à ce que vous m'avez proposé, et malgré toute l'envie que le duc de Newcastle saurait avoir de faire précipitamment la paix, il n'en sera rien qu'elle parvienne cette année-ci à sa conclusion. Quand même nous aurions pendant la campagne présente des avantages, je ne me flatte pas qu'on parviendra cette année à une pacification, quelque utile et nécessaire qu'elle saura être à toutes les puissances intéressées; car moralement il n'en saurait arriver autrement, sinon que les évènements de guerre aient, pour ainsi dire, des succès mêlés, savoir que ce qu'on gagne d'un côté, l'on perd de l'autre, par le nombre supérieur de nos ennemis.

Pour revenir encore à ce que vous m'avez proposé, j'y ai consenti d'autant plus aisément, parceque cela m'engage à rien, et parceque je saurais gagner par là qu'au cas que les affaires parviennent à une négociation, je serai au moins toujours partie principale contractante, en sorte que rien ne saura se précipiter, mais que la négociation se fera d'un commun concert et rien ne pourra se faire à mon insu et sans mon influence; article qui doit faire, le cas existant, votre première attention.

Quant à l'endroit que je voudrais que le congrès se fît, il me le sera toujours indifférent, mais naturellement il ne saurait être que dans quelque place en Hollande.

Au surplus, pour ne pas finir, sans vous donner quelque nouvelle d'ici, il paraît, selon toutes les apparences, comme si le maréchal Daun ne voudrait ouvrir sa campagne avant le mois de juillet, ainsi que cela saurait traîner encore.

Federic.

P. S.

Ne soyez point en peine des insinuations que je fais au sieur Mitchell, et soyez persuadé que, sans que vous m'en eussiez fait souvenir, je ne lui aurais jamais parlé dans le ton que vous voudriez que j'évitasse.

Nach dem Concept. Das dort fehlende P. S. nach der Ausfertigung.

<341>

11112. AU ROI DE LA GRANDE-BRETAGNE A LONDRES.341-1

Reich-Hennersdorf, 20 juin 1759.341-2

Monsieur mon Frère. Quelques efforts que nous ayons faits jusqu'ici pour rompre la ligue de nos ennemis, il paraît que leur animosité et leur ardeur n'a fait qu'augmenter. Nous avons agi avec toute la vigueur possible : nos succès, bien loin de leur donner des sentiments pacifiques, n'ont fait que resserrer les liens qui les unissent, et les pousser à faire de“ plus grands efforts. Si Votre Majesté veut bien que je Lui parle avec confiance et à cœur ouvert, je pense que l'attachement que nous devons à nos peuples, l'humanité et le bien du genre humain demandent que nous n'ayons plus trop d'acharnement pour continuer une guerre onéreuse et sanglante, et qu'il ne serait point contre la dignité ni contre notre honneur de nous prévaloir des premiers évènements favorables de cette campagne, pour déclarer conjointement aux puissances ennemies qu'on était disposé à Londres et à Berlin à l'ouverture d'un congrès dans lequel on pourrait se concerter sur les moyens les plus propres à établir une paix honorable et utile à toutes les parties belligérantes, autant qu'elles voudraient se prêter à concourir à ce but salutaire.

Ce sont des idées que je soumets aux vues supérieures de Votre Majesté, L'assurant, quoi qu'il arrive, que rien ne me séparera de Ses intérêts. Je suis avec la plus haute estime etc.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.341-3


11113. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Reich-Hennersdorf, 20 juin 1759.

J'ai bien reçu le rapport que vous m'avez fait du 11 de ce mois, et vous remercie de la communication que vous m'avez faite de ce que le ministre de Sardaigne vous a dit confidemment d'une de ses dépêches qu'il a reçues de sa cour.341-4

Touchant la communication que le général de Creutznach vous a faite d'un de ses secrets,341-5 vous aurez ma réponse à la première ordinaire, le temps ne me permettant pas aujourd'hui de vous en marquer mon sentiment.

<342>

Après cela, je veux bien vous dire, quoique sous le sceau du dernier secret, qu'il me paraît et que je commence d'avoir des soupçons, bien que je ne saurais vous les donner que pour assez légers encore, qu'il pourrait bien se chipoter secrètement quelque chose entre les sieurs Yorke et d'Affry relativement à la pacification à faire.342-1 Ce n'est pas, comme je vous ai dit, que j'ai des soupçons fondés ou bien vraisemblables à ce sujet, mais ma volonté est que vous dirigez bien votre attention là-dessus, afin d'approfondir au possible s'il y a quelque manège ou chipotage secret entre les deux susdits ministres, dont cependant vous ne laisserez rien apercevoir à âme qui vive, et ne ferez d'autres rapports qu'immédiatement à moi.

Federic.

Nach dem Concept.


11114. AN DEN GEHEIMEN COMMERZIENRATH VON REXIN IN KONSTANTINOPEL.

[R e ich-Hen n e r s d orf,] 21. Juni 1759.

Es werden Rexin die letzten an ihn ergangenen Erlasse aufgezählt, damit er beurtheilen könne, ob ihm „alles richtig zugekommen sei“ .

Auf die Hauptsachen demnächst zu kommen, so werdet Ihr schon aus dem zuerst allegirten Schreiben342-2 ersehen haben, dass Ich sogleich nach Erhaltung Eurer letzteren Relation vom 10. April in Engelland die Eisen in das Feuer legen und bei den dortigen sonst recht wohl intentionirten Ministern alles auf der besten Seite repräsentiren lassen. Ich habe darauf nunmehr unter dem 8. Juni die Antwort erhalten,342-3 dass, so sehr die dortigen Minister auch vor die Sache wegen einer zwischen der Pforte und Mir zu treffenden Alliance portiret wären, auch den grossen Nutzen für die gemeine Sache von einem Bruch der Pforte mit ein oder der anderen feindlichen Puissance wohl einsähen, sie Mir doch vorstellen mtissten, dass, da sie nicht die freie Hände hätten, alles zu thun, was sie vor gut fänden, sondern sich darunter mit nach der Nation richten müssten, der sie deshalb responsabel blieben, also sie sich nicht entbrechen könnten, Mir zu repräsentiren, dass Engelland bisher keine andere Engagements mit der Pforte genommen, als die nur simplement das Commercium angingen, und dass also die englische Nation nicht leicht genehm halten werde, wenn das Ministerium weiter gegangen sei und vor sich an einem dergleichen Tractat als der zwischen der Pforte und Mir theilgenommen hätte. Es müsste gedachtes Ministerium dabei sehr in Betrachtung ziehen, dass, sobald die Zeitung davon eclatire, welches ohnausbleiblich wäre, dass Engelland an solchem Tractat wirklich theilgenommen, sodann Frankreich davon gleich zu profitiren suchen würde, um Spanien und Neapolis gegen Engelland im Harnisch zu bringen, wozu der Wienersche Hof sehr zublasen würde, beide auch darunter an vorgedachten zwei Höfen wegen ihrer bekannten grossen<343> Bigotterie leichtlich reussiren dörften, welches aber bei denen jetzigen Zeitumständen vor Engelland sehr gefährlich und die Minister bei der Nation in grosse Verantwortung setzen würde.

Dem allen ohnerachtet wollte doch das Ministerium so viel über sich nehmen und in gewisser Maasse Meinen Tractat mit der Pforte insoweit garantiren, wenn der in dem Projet enthaltene siebente Articul aus dem Tractat würde gänzlich weggelassen werden; denn da darin enthalten, dass keiner von denen contrahirenden Partien weder Friede noch Stillestand mit dem Feinde machen solle, ohne dass der andere davon participire, so würde solcher Articul, wenn Engelland daran theilnähme, die Nation gegen die Minister sehr revoltiren, aus Ursachen der beträchtlichen Entfernung der Pforte in vorkommenden Fällen, und dass solche nicht so genau von denen europäischen Affaires informiret wäre, so existente casu alles sehr aufhalten, mithin die Nation gegen die Minister höchstens indisponiren würde, welche, wenn sie einmal sich wozu engagiret hätten, sich obligiret erachteten, es zu halten.

Sie hätten inzwischen noch letzthin im Mai an Porter neue Instruction gegeben, dass, wenn es möglich wäre, bei der Pforte, um sie ohne weitere solenne Engagements zu einem Bruch in diesem Jahre mit einer oder der anderen bekannten gegen Mich den Krieg führenden Puissancen zu bringen, mit Gelde etwas auszurichten, er nichts darunter menagiren, sondern die convenable Summen dazu employiren solle. Ausserdem aber noch würde Porter jetzo autorisiret werden, wegen des Tractats quaestionis der Pforte eine favorable Declaration zu thun, wenn wegen ihrer Engagements mit Mir der obgedachte siebente Articul aus dem Tractat gänzlich weggelassen und sonsten nichts in dem übrigen Einhalt [des Projectes vom Tractat nichts geändert noch zugesetzet werden würde.

Dieses alles habe Ich Euch, jedoch nur zu Eurer alleinigen Direction, bekannt [machen] wollen, und da Ihr selbst begreifen werdet, dass Ich das englische Ministerium zu nichts obligiren kann, sondern nur nehmen muss, was von ihnen zu erhalten, so habt Ihr nunmehro zu überlegen, was Ihr Eures Ortes zu thun und vor Mittel zu ergreifen habet, um den Grossvezier zu Annehmung einer oder der anderen von erwähnten englischen Propositionen zu disponiren. Wenn Porter durch Corruptiones es dahin bringen könnte, dass die Pforte noch sogleich in diesem Jahre und ohne auf den Schluss eines Tractats mit Mir zu warten, mit einer oder der anderen bekannten Puissances nach Anleitung Meines obgedachten Schreibens vom 27. Mai bräche, so wäre solches wohl das convenableste und beste, auch das eigene Interesse der Pforte, und würde Mich dieses nicht abhalten, mit der Pforte hiernächst weiter zu entriren. Ausserdem Ihr leicht selbst ermessen werdet, dass wenn die Ruptur der Pforte erst von dem mit Mir völlig berichtigten Tractat abhängen soll, solches bei jetzo schon ziemlich avancirter Saison der Campagne noch eine Zeit von wenigstens zwei bis drei<344> Monate und mehr erfordern und alsdenn vor dieses Jahr kein Nutzen daraus zu ziehen, vielmehr zu besorgen sein würde, dass in einem Lande wie dort, wo die Revolutiones so gar gemein sein, sich die Disposition derer Minister von der Pforte leicht ändern könne, ehe man einmal zur Execution des Tractats käme. Woraus Ihr dann begreifen werdet, dass vorerst das beste Mittel sein wird, den Grossvezier durch Corruption zu einer prompten Ruptur zu bewegen, ohne vorläufige Liaisons zu nehmen.

Ihr übrigens seid am besten im Stande zu beurtheilen, wie weit die Intention, so Euch der Grossvezier declariret, aufrichtig sei und ob er nicht etwa, von anderen feindlichen Puissances schon präveniret, mit Fleiss sich in Absicht auf Mich so circonspect stelle, und die englische Garantie nur deshalb aufgeworfen, um den Tapis zu amusiren und Zeit zu gewinnen; wovon Ich jedoch nicht judiciren kann, sondern Euch solches überlassen muss, indess Ihr doch darauf Attention nehmen sollet.

Es ist schliesslichen nicht zu zweifeln, dass es anfänglich der Pforte einige Impression machen wird, wenn die Engelländer verlangen, dass, so zu sagen, einer denen Türken essentiellester Articul aus dem Tractat weggelassen werden soll; wie aber dieses eigentlich nicht an Mir lieget, so wird es alles darauf ankommen, ob die Türken Lust und Begierde zu einem Kriege haben oder nicht. Ersteren Falles nun werdet Ihr Euch bei dem Grossvezier nur ganz adroit nehmen und das Verlangen der Engelländer unter anderen damit entschuldigen müssen, wie diese in Furchten wären, dass, wann sie einmal mit denen Franzosen zu einem Accommodement wegen der amerikanischen Sachen gelangen könnten, als welche doch eigentlich die Ursache des Krieges unter ihnen wären, und sie alsdenn mit der Pforte diejenige Engagements hätten, so der obgedachte siebente Articul mit sich führete, mithin alsdenn das Accommodement wegen der amerikanischen Affairen von einem mit der Pforte zu nehmenden Concert dependiren würde, alsdenn die sehr considérable Entfernung zwischen Engelland und der Pforte das Accommodement und den Frieden, wo nicht ohnmöglich, doch sehr schwer machen würde.

Wenn Ihr dieses bei dem Grossvezier bestens gelten zu machen und ihm dadurch die etwa gefassete Ombrage zu benehmen suchet, der Porter aber, mit dem Ihr deshalb de concert gehen müsset, seinerseits aufrichtig zu Werke gehet und von seiner letzteren Instruction vom 25. vorigen Maimonates344-1 Gebrauch machet, mithin alles mit der Force von Geld redressiret, so sollte Ich fast gar nicht zweifeln, dass die Pforte auch ohne völligen Schluss des Tractats noch in diesem Jahre zu einem Bruch mit denen Oesterreichern oder denen Russen resolviren werde.

Friderich.

<345>

Seit Eurem Bericht vom 10. April345-1 habe Ich nicht das geringste weiter von Euch erhalten. Dieses gehet mit dem bekannten Expressen; machet, dass er bald mit einer umständlichen und zuverlässigen Relation von Euch an Mich zurückkomme.

Da es wegen der englischen Sache viel auf Eure Adresse und auf die gute Tournure, so Ihr derselben bei dem Grossvezier geben werdet, ankommen wird, so müsset Ihr Euch dabei sehr adroit nehmen und demselben doucement zu verstehen geben, dass, wenn die Pforte nicht in diesem Jahre zu einem Bruch mit der einen oder der andern feindlichen Puissance resolviren wollte, Ich alsdenn Mich resolviren müsste, Mich mit denen Oesterreichern, Russen und Franzosen, die Mir dazu schon unter der Hand Propositiones thun lassen, zu accommodiren. Insonders müsset Ihr den Grossvezier wohl begreifen machen, dass, wenn sie nicht von der jetzigen Gelegenheit noch in diesem Jahre profitireten, um sich in Avantages fast ohne Schwierigkeiten zu setzen, alsdenn sie solche Gelegenheit niemalen wieder bekommen würden. Ihr könnet zugleich wegen der Engelländer glissiren lassen, wie es Schade wäre, dass wegen einer kleinen Delicatesse von ihnen, so doch eigentlich nur eine Formalité wäre, der völlige Schluss unsers Tractats aufgehalten würde. Kurz, Ihr müsset der Sache so gute Couleurs geben, wie Ihr nur immer erdenken könnet, um zuwege zu bringen, dass der diesjährige Bruch der Pforte dadurch nicht aufgehalten werde.

Nach dem Concept.


11115. AN DEN GENERALMAJOR VON WOBERSNOW.

Reich-Hennersdorf, 21. Juni 1759.345-2

Ich bin von dem ganzen Einhalt Eures Schreibens vom 19. dieses wohl zufrieden. Nur müsset Ihr ja den Weg auf Thorn behalten,345-3 indem es der einzige ist, wo Ihr gegen den Feind was ausrichten werdet. Das gesammte Proviantfuhrwesen und Artillerie müsset Ihr gleich mitnehmen, sobald Ihr Euch in Marsch setzen werdet, und halte Ich dafür, dass Ihr den Major von Reitzenstein am füglichsten nach dem 25. dieses in der Gegend Pinne345-4 an Euch ziehen könnet. Jedoch bleibet Euch vorbehalten, darunter zu thun, was Ihr für gut finden werdet. Ich habe dem Obristen von Hacke unter heutigem Dato befohlen, darüber mit Euch zu correspondiren.345-5

Hieselbst ist übrigens noch alles stille und passiret nichts neues, so Ich Euch schreiben könnte.

<346>

Man muss dem Fermor eine Nase andrehen und ihm weismachen, das Corps ging nach Glogau, nachdem auf einmal den anderen Weg nehmen: so wird er confus und wird eine übereilte und schlechte Resolution nehmen. Und wann dieses Project reussiret und recht gut ausgeführet wird, so wird nicht allein Pommern und die Neumark conserviret, sondern die ganze Campagne gewonnen; dann Daun wartet auf die Russen, und wann man sie Zeit liesse zu kommen, so marschirte er über Marklissa nach Glogau zu und stiess zu sie, und wann das fehl schlaget, so wird er nichts anzufangen wissen.

Friderich.

Nach der Ausfertigung in der Grossherzogl. Horbibliothek zu Darmstadt. Der Zusatz eigenhändig.


11116. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Reich-Hennersdorf, 21 juin 1759.]346-1

Chiffre à mon frère Henri!

Pour que vous soyez au fait de ce qui se passe, je vous rends compte 1° de Daun, qui fait tous les arrangements pour attendre la moisson; il est de toute impossibilité que j'agisse contre lui, tant qu'il ne change pas de position.

Les Russes sont avancés au nombre de 25000 hommes à Posen, un corps de 8000 les doit joindre incessamment; Rumänzoff est encore avec 8000 hommes en Prusse. Ce qui est à Posen, est dans un état pitoyable, manquant de chevaux, et dans un grand délabrement. Tout ceci m'a fait juger qu'il faut les dépêcher au plus vite, pour en être défait,

1° pour empêcher la ruine du pays,

2° pour les attaquer délabrés, comme ils sont, et ne leur point laisser le temps d'attirer Rumänzoff à eux,

3° pour rompre leur concert avec les Autrichiens,

4° pour que je puisse disposer plus tôt des troupes de Dohna, soit vous ou moi qui pourrions en avoir besoin,

5° pour décider quelque chose à l'endroit où il y a plus d'apparence de réussir.

Je vous confie donc sous le sceau du plus profond secret que notre armée va marcher de Landsberg, prenant le chemin de Thorn; ceci obligera Fermor aussitôt à quitter son poste de Posen, et en marche ils trouveront peut-être l'occasion favorable de l'attaquer ou de le rejeter derrière la Vistule. Je pense qu'alors Daun, réduit à ses Autrichiens, sera obligé de tenter fortune, et que, si le dessein sur les Russes réussit, il y aura moyen de nous retrouver vers l'automne dans la même position où nous avons été au printemps. Je vous recommande le secret sur toute chose.

Federic.

<347>

Hier Beck a voulu nous enlever le poste de Friedland qui est mobile; il est venu avec 3000 hommes et n'a pris que quelques hussards. Il s'est retiré, et nos gens ont repris leur premier emplacement. Comme je ne doute point qu'ils ne débitent cent mensonges dans les gazettes, je vous avertis qu'il n'est rien arrivé que ce que je vous marque.

Federic.

Das Hauptschreiben nach dem eigenhändigen Concept. Der Zusatz eigenhändig auf der im übrigen chiffrirten Ausfertigung.


11117. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Reich-Hennersdorf, 22 juin 1759.347-1

La lenteur de l'armée russienne est l'unique raison de l'inaction où se tient notre général papal. Je crois — et cela sur d'assez bonnes probabilités — que son dessein est de se mettre en mouvement en même temps que Fermor. Il veut m'éloigner d'ici, il marchera vers Marklissa; dès que je quitterais ce camp-ci, aussitôt on mettrait le siège à Glatz ou peut-être à Neisse. Je compte rompre tout ce beau projet, je ne m'explique pas comment, mais je crois que vous ferez bien de camper le 24, tâchant d'avoir une position avantageuse et de ménager les semailles ; vous aurez votre corps plus ensemble et, hors Ramin dont je ne peux pas jusqu'ici fixer la destination, vous pourrez marcher d'un moulent à l'autre, sans qu'il y ait une minute de perdue. Adieu, mon cher ami, je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.


11118. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Reich-Hennersdorf, 22 juin 1759.]347-2

Chiffre à mon frère Henri.

Vous faites très bien de vous procurer des avantages de détail sur l'ennemi, c'est autant de gagné. Les troupes de l'ennemi sont découragées, et ceux qu'on leur prend, ne sauraient plus nous nuire. Il est essentiel d'éclairer la marche de Hadik, pour savoir de quel côté il tourne. Vous aurez reçu ma lettre d'hier,347-3 vous aurez vu les mesures que l'on prend contre les Russes, qui sont d'autant plus nécessaires que nous aurons sûrement encore besoin ailleurs des mêmes troupes. Le projet de Daun était sûrement de pénétrer par Marklissa en Silésie, pour se joindre auprès de Glogau aux Russes; mais si mon projet réussit bien, Fermor sera au diable, avant que Sa Grosse Excellence ne se<348> soit remuée. Nous aurons bien des hasards et risques à courir, avant de mener cette campagne à sa fin; mais si Dohna réussit, je ne désespère de rien. Selon mes nouvelles, l'ennemi attend la moisson pour agir, et entre ci et la moisson tout sera décidé avec les Russes.

Je vous avoue que je crains une action pour le prince Ferdinand; je souhaiterais plutôt qu'il passe la campagne nez contre nez vis-à-vis de l'ennemi.

Selon mes nouvelles et celles que je vous communique, l'armée de l'Empire est encore à Fürth et pense plutôt à se séparer qu'à agir; un peu de patience nous éclaircira tous nos doutes.

Federic.

Nach dem Concept. Eigenhändig.


11119. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A DRESDE.

[Reich-Hennersdorf, 23 juin 1759.]348-1

Jusqu'à présent l'armée de l'ennemi n'a pas fait le moindre mouvement, et selon toutes les nouvelles que l'on attend de leur armée, ils ne se mettront en marche que le 17 ou le 18 de juillet. Si Daun suit son projet et qu'on ne [le] lui déconcerte pas, il marchera du côté de Bœhmisch-Friedland, pour entrer en Silésie du côté de Lœwenberg. J'ai lieu de soupçonner que le corps de Hadik348-2 est destiné pour marcher du côté de la Lusace, et qu'il renforcera le détachement de Vela du côté de Schluckenau ou de Rumburg. Je crois que les détachements que mon frère fait en Bohême,348-3 éclairciront beaucoup de choses. Il y a d'excellents espions en Saxe, par leur moyen vous tirerez sûrement de bonnes nouvelles de ce qui se passe chez l'ennemi.

Si vous apprenez quelque chose du prince Ferdinand, de l'armée de Contades, du détachement de Broglie ou de l'armée de l'Empire, vous me ferez plaisir de me l'écrire; mais n'en croyez pas vos gazetiers de Dresde qui mentent comme le diable.

Vous faites fort bien de ne point faire partir le comte de Wessenberg348-4 et de le retenir là-bas. 11 me paraît que la jeune cour est bien inquiète, tâchez de les tranquilliser et de les tenir en repos pendant la [campagne].

Weisungen [Bleinotizen] zur Antwort; auf der Rückseite des Berichts von Schmettau, d. (i. Dresden 20. Juni.

<349>

11120. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Reich-Hennersdorf, 24 juin 1759.]349-1

Chiffre à mon frère Henri.

Je vous envoie toute sorte de nouvelles, celles de Vienne349-2 sont pour la plupart orthodoxes; les mouvements des Turcs sont en train de devenir très réels, si quelque malheur inattendu ne les dérange pas.

Vous verrez par la déposition de cinq déserteurs ce qu'il y a du côté de Bœhmisch-Friedland, et que jusqu'à présent il n'y a rien à craindre là-bas.

L'expédition de Dohna réussira selon toutes les apparences; il trouvera les Russes éparpillés et pourra les battre en détail, les uns après les autres. Cela fera encore changer le projet de Daun, et il est vraisemblable que la cour, s'ennuyant de ses lenteurs, lui donnera des ordres positifs pour agir : c'est où je l'attends. On peut lui jouer ici toute sorte de tours, et quoiqu'il ait une grande supériorité sur mon armée, il est en trop de corps, pour que j'aie à craindre d'avoir à combattre cette masse entière. Je me garderai bien de me séparer, et si je vois jour à donner bataille, je rassemble tout ce que j'ai, et je tombe sur le corps de celui qui me sera le plus proche.

Je vous souhaite mille bonheurs pour vos petites expéditions.349-3 On dit que Daun attend la moisson; si cela est, nous en aurons encore jusque vers la fin de juillet.

Beck se propose d'attaquer le poste de Tannhausen; s'il l'essaie, il en sera mauvais marchand.

Federic.

Secret.349-4

Unter349-5 denen Grossen und dem Ministerio zu Wien soll eine Sache auf das Tapis gekommen sein, welche dieser Herrn Aufmerksamkeit nicht wenig allarmiret. Das erste ist, dass vier von den ersten ungarischen Magnaten ganz in der Stille und zu gleicher Zeit aufgehoben, zwei davon nach Pressburg und zwei nach Ofen transportiret worden. Nicht allein ihre Namen werden bis auf diese Stunde verborgen gehalten, sondern man kann auch die Ursache ihres Arrestes gar nicht errathen. Da man aber, zum zweiten, von denen türkischen Grenzen, besonders von der Seite von Belgrad, Nachricht erhalten, dass daselbst sehr starke Bewegungen sowohl als an der Seite von Siebenbürgen gemachet werden, aus welchen man einen türkischen Einfall vermuthen könnte, so ist man diesesfalls in einer grausamen Verlegenheit in Wien,<350> welche zwar eine verborgene, doch grosse Consternation verursachet, die man aber auf das allerbeste ingeheim noch zu halten suchet, damit es noch zur Zeit nicht unter die Populace komme. Sie350-1 kennen Wien, also wissen Sie, dass es nicht an Leuten fehlet, welche auch in die verborgene Geheimnisse dringen können. Es ist an Temeswar und Peterwardein auf das allerfleissigste bis neu zu gearbeitet worden, und verursachet dieses nicht wenig Aufsehen, dass so schleunig so viel Maurer nach dem letzten Orte zu Wasser geschicket worden. Dieses wird noch dadurch vermehret, dass in Oesterreich und Ungarn viele Fourage aufgekaufet werden solle, welche ebenfalls alle in der Gegend von der Donau gebracht zu werden beordert werden soll. Wie soll wohl von Leuten, die ein wenig Einsehen haben, nicht vermuthet werden, dass dieses auf was weiteres angesehen sei? Die Türken vermehren sich in und um Belgrad um ein merkliches, und wird nicht allein Fourage und Mehl, sondern auch viele Munition dahin angefahren. So viel ist richtig, dass der Bassa von Belgrad nach Konstantinopel gebracht und ein anderer dahin beordert worden, welcher lange nicht so viel gute Freund- und Nachbarschaft wie der vorige hält.

Ganz Wien donnert auf die Russen, dass sie noch nicht in Schlesien; sie wissen aber nicht, dass sie von Oesterreich noch nicht die versprochene Subsidien erhalten: bis diese Stunde wird noch an dem gehörigen Fonds gearbeitet, welches uns allerseits leider nicht geringe Auflagen verursachet; man weiss bald nicht mehr auszukommen. Man fängt nicht weniger an, um die Niederlande etwas besorget zu sein. Regimenter aus Italien sollen wirklich Ordre haben, auf den ersten Wink nach Ungarn zu marschiren. Es sind Entrepreneurs abgeschicket worden, um Schiffe zu besorgen, damit es bei nöthigem Fall an nichts fehle. Wissen Sie wohl, dass man Willens ist, mit Holland eine Convention zu treffen, damit sie kein Pulver mehr an Preussen verkaufen sollen? Man ist gesonnen, 12 Rthlr. mehr für einen Centner zu geben, abermals ein Project des Feldmarschalls Neipperg.

Schliesslich muss Ihnen melden, dass seit der Schlacht von Bergen der Operationsplan in diesem Punkt abgeändert worden, dass die französische Armee mit einer [Partie] nach Westphalen und Hannover gehen, die andere aber in das Halberstädtsche und Magdeburgsche eindringen solle, wo dann, wann jeder von allen den österreichschen Alliirten an ihren bestimmten Orten eingetroffen, sie zugleich agiren sollen.

Das Hauptschreiben nach, dem eigenhändigen Concept; der Zusatz eigenhändig auf der im übrigen chiffrirten Ausfertigung. Die Beilage nach einer Abschrift.


11121. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Reich-Hennersdorf, 24 juin 1759.

Der König theilt dem Minister mit, dass General Dohna nach Polen marschiren werde, „pour aller combattre l'armée de Russie qu'il tâchera de faire sortir de leur350-2 position avantageuse auprès de Posen, leur donnant de la jalousie sur Thorn où sont tous leurs dépôts, en dirigeant sa marche, comme s'il voulait les couper entièrement de la Prusse. J'ai tout lieu d'espérer un bon succès de cette entreprise, vu que l'armée russe n'est pas encore entièrement assemblée, et que ce qu'il y a de Russes auprès de Posen, ne doit aller, selon tous mes avis, au delà de 25000 hommes. Et si le Ciel bénit cette démarche, voilà tout le plan d'opérations de Daun confondu, qui se fonde principalement sur l'arrivée de l'armée russe en Silésie : Daun sera obligé de faire un autre plan<351> de campagne, que je tâcherai alors de déranger encore, de sorte que cette campagne se traînera et que nous nous en tirerons encore assez heureusement.

„Si le projet sur les Russes réussit, j'aurai alors encore l'avantage de pouvoir détacher des troupes de l'armée de Dohna là où le besoin l'exigera.351-1 Comme il faut que cela se décide en peu de jours, gardezmoi en attendant un secret profond sur tout ce que dessus.“

Dem Minister wird mit dem Befehl, das Geheimniss zu wahren, ein Auszug aus dem Wiener Schreiben351-2 mitgetheilt.

Nous sommes ici comme en pleine paix, mais un beau matin elle sera cruellement ensanglantée.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.


11122. AU SECRETAIRE BENOÎT A VARSOVIE.

Reic h-Hennnersdorf, 24 juin 1759.

Es wird dem Gesandten mitgetheilt, „dans le dernier secret et sous peine de mon indignation, que vous ne laisserez rien transpirer à âme qui vive de tout ce que dessous“ , dass General Dohna in Folen eindringe, um den Russen auf den Leib zu rücken. Der König erwartet „que le Ciel bénira de ses succès cette entreprise, ce qu'il faut qu'il se décide en peu de jours“ .

Mon intention est que, dès que vous apprendrez la bonne nouvelle que l'armée des Russes a été battue, ce qu'il faut qu'il vous revienne bien plus tôt qu'à moi ici, vous devez d'abord et sans attendre préalablement d'autres ordres de ma part, employer tous vos soins et toute votre adresse, afin que cette nouvelle arrive le plus rapidement qu'il sera possible dans la Turquie et jusqu'à la Porte Ottomane. Je vous crois pourvu d'assez bons correspondants dans la Pologne et aux frontières de la Turquie, qui, dans ce cas - là, vous aideront à faire passer fort vitement la nouvelle en question dans la Turquie et à Constantinople.

Federic.

Nach dem Concept.


11123. AN DEN GENERALLIEUTENANT GRAF DOHNA.

Reich-Hennersdorf, 24. Juni 1759.

Ich habe Euch den anliegenden Brief,351-3 welcher Mir von sehr zuverlässiger Hand zugekommen, communiciren wollen, damit Ihr zusehen<352> möchtet, ob Ihr daraus zu Euerer Direction bei Euerer gegenwärtigen Expedition etwas nehmen und Euch zu Nutze machen könnet; und werdet Ihr nicht unterlassen, dem Generalmajor von Wobersnow solchen lesen zu lassen und zu communiciren.

Uebrigens so müsset Ihr nur wohl überlegt, jedoch frisch auf die Russen los gehen; da es dann geschehen wird, dass Ihr ein Corps derselben nach dem andern schlagen und aus dem Wege räumen und ihnen ihre Magazine nehmen werdet.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


11124. AN DEN OBERST VON HACKE, COMMANDANTEN VON GLOGAU.

Reich-Hennersdorf 24. Juni 1759.

Ich habe Euer Schreiben vom 23. richtig erhalten, und zweifele Ich keinesweges, dass die Sachen unter dem Generallieutenant Graf von Dohna recht gut ablaufen werden. Ich stehe übrigens in den Gedanken, dass Ihr gedachten Generallieutenant avertiret haben werdet, dass Ihr ihm die Husaren unter dem Major von Reitzenstein zuschicket,352-1 auf dass er wissen möge, wo er solche an sich ziehen könne.

Wegen des Regiments von Sydow, so sollte Ich meinen, dass man noch einen Nutzen mehr sich dadurch schaffen könnte, wann man solches, auf den Fall der Feind, wie alle Apparences dazu seind, Posen verliesse, gedachtes Regiment dahin marschiren liesse, um das Magazin in Posen auf eine Zeit zu besetzen. Ich kann Euch aber darunter nichts positives befehlen, sondern Ihr müsset Euch darüber mit dem Generallieutenant Graf von Dohna und dem Generalmajor von Wobersnow concertiren und diese Sache mit ihnen abmachen und reguliren.

Solltet Ihr hiernächst von denen Operations der Dohna'schen Armee, wie Ich nicht daran zweifeln kann, in kurzem etwas erfahren, so werdet Ihr solches Mir alsofort einzuberichten nicht unterlassen.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


11125. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

[Reich-Hennersdorf,] 24 [juin 1759].

Votre disposition est très bonne, mon cher ami; envoyez-moi laTagliste de tous vos régiments et de ceux de Ramin. J'espère que vous, Bülow et moi nous ferons 60000 hommes, j'en ai ici effectif 39850. Les recrues de Breslau, qui sont exercées, pourront aussi joindre votre corps, et je vous accorde par bataillon un centner de poudre pour faire encore tirer les recrues ; vous ferez chercher cette poudre à Schweidnitz.

<353>

J'espère de pouvoir vous mander' bientôt quelque bonne nouvelle, pas d'ici, mais d'ailleurs;353-1 donnez-vous patience, nous dérangerons encore une fois les projets de nos ennemis et, s'il plaît au Ciel, nous nous tirerons de ce dangereux pat avec honneur.

Adieu, mon cher, je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.


11126. AU LIEUTENANT-COLONEL D'O, VICE-COMMANDANT A GLATZ.

Reich-Hennersdorf, 24 juin 1759.

J'ai reçu votre rapport du 23 de juin, et je vous remercie des nouvelles que vous continuez à m'y donner de l'ennemi. Je pense que vous avez grande raison de ne point juger les Autrichiens pour aussi forts qu'ils se donnent; car en comptant les régiments et en calculant le nombre selon le rapport des déserteurs, Daun peut avoir tout au plus 60 à 70000 hommes dans son armée, Laudon peut être fort d'à peu près de 22000, Beck de 8000, Harsch de 12000, de Ville de 25000 et Jahnus de 5000 hommes, de façon qu'il y a espoir que leurs projets pourront encore être dérangés. J'ai peine à croire qu'ils voulussent percer ici par Braunau en Silésie, cela paraît quasi incroyable; et, au cas qu'ils le tentassent, ils pourraient bien s'en trouver très mal.

Vous ne laisserez pas d'avertir le général de Fouqué de tout ce qui vous entrera, et de m'écrire jusqu'aux moindres circonstances qui parviendront à votre connaissance.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.


11127. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON TRESKOW, COMMANDANTEN VON NEISSE.

[Reich-]Hennersdorf, . .Juni 17[59].353-2

Ich habe Euren [Be]richt vom 23. Juni erhalten, und müssen wir uns nicht [da]ran kehren, dass die Oesterreicher Cosel einschliessen, um [so] weniger, da diese Festung dadurch nichts risquiren kann. [Des] Feindes Intention gehet gewiss dahin, Mich von hier [hin]weg zu ziehen; aber Ich denke Euch in kurzem gute [Zei]tung mitzutheilen.

<354>

Es hat nichts zu sagen mit alle die Fanfaronnaden der Oestreicher.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin. Der Zusatz eigenhändig.


11128. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A DRESDE.

Reich-Hennersdorf, 24 juin 1759.

Je vous remercie des nouvelles que vous me donnez par votre lettre du 22 de ce mois, et je suis d'avis qu'au cas même que le duc de Broglie se joignît avec son armée aux troupes des Cercles, cela ne pourrait se faire que fort tard, lesdites troupes manquant de vivres, d'argent et en un mot de tout, de sorte qu'elles ne pourront sûrement pas être remises en train de sitôt. Au reste, il m'est étonnant que je n'entende rien relativement aux opérations du prince Ferdinand; mandez-moi ce que vous en apprendrez.

[Federic]

Nach dem Abdruck bei Preuss. a. a. O. Bd. II, S. 39.354-1


11129. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Reich-Hennersdorf, 25 juin 1759.

Votre dernier rapport dans lequel vous me mandez les nouvelles qui vous sont entrées de la Westphalie, m'est bien parvenu, et je puis vous dire que l'avant-garde de Dohna est aujourd'hui à Meseritz; je compte que le premier corps des Russes qui se trouve à Posnanie, sera expédié avant la fin de ce mois. Il y en a un autre à Kalisch, auquel il faudra que Dohna dise un mot, s'il ne se retire pas de lui-même. Il y en a encore un troisième qui est entre Thorn et Posnanie. Ces trois corps font ensemble 40000 hommes, le plus fort n'est que de 20000, de sorte qu'il y a tout lieu de croire que Dohna en viendra facilement à bout ou les renverra au delà de la Vistule. Cette expédition peut être finie en quinze jours ou en trois semaines au plus tard, et dès lors la plus grande partie de cette armée sera à ma disposition. Je ne crains que pour le prince Ferdinand;354-2 s'il lui arrive un malheur, je vous avoue que je ne prévois point comment on pourra le redresser; et j'attends le moment que Daun sera instruit de l'expédition contre les Russes, pour voir quel parti il prendra. S'il persévère dans son inactivité, les Russes crieront terriblement contre lui et lui attribueront tous leurs malheurs, quoiqu'il soit sûr qu'il ne dépend pas de lui de les assister.<355> Dès que je m'apercevrai de quelque chose qui dénote son plan, vous en serez instruit dans le moment; de même lorsque j'apprendrai des nouvelles de Dohna et qu'il se sera passé quelque chose qui en vaille la peine, je ne manquerai pas de vous le communiquer d'abord.

Federic.

Nach dem Concept.


11130. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Reich-Hennersdorf, 25 juin 1759.

Votre rapport du 24 de ce mois m'a été rendu, et je serais curieux de savoir si c'est de la cavalerie ou bien de l'infanterie que le général de Ville vient de détacher. Il me paraît, au reste, qu'il pourrait bien encore s'écouler une quinzaine de jours, avant que l'ennemi commençât ses opérations, et ce ne sera qu'alors que nous pourrons nous orienter sur ses véritables vues.

Beck, à ce que l'on dit, veut tenter fortune du côté de Bülow.355-1 Que cela ne vous inquiète pas, c'est notre affaire. Mais je crois que, malgré les projets de Daun, il se verra obligé de se mettre en mouvement, ou le 28 ou le 30. C'est alors que je serai attentif à la première marche qu'il fera, qui me découvrira son dessein et me mettra à portée de vous écrire positivement ce qu'il faudra faire. Au moins, vous ne m'accuserez ni d'être inquiet ni impatient; car on nous lanterne bien.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Der Zusatz eigenhändig.


11131. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Reich-Hennersdorf, 25 juin 1759.

J'ai reçu votre lettre du 25 de juin, et je vous remercie des listes que vous m'avez envoyées.355-2 Je trouve le calcul, en comptant officiers, bas-officiers, tambours et artilleurs, que nous faisons ensemble 64000 hommes.

L'ennemi est marché, ou du moins il a fait un mouvement aujourd'hui. Je suis après à m'en intruire, et entre-ci et demain matin je compte savoir exactement de quoi il est question; rien ne me presse ni ne m'oblige de me précipiter. Je ne suis pas sûr que l'armée de Daun marche, je ne le suis que d'une partie du corps de Laudon. A présent, il faut être prêt à tout moment. J'attends à apprendre par vous les mouvements de de Ville, par d'O ceux de Harsch et par Bülow<356> ceux de Beck. Quand j'aurai combiné tout cela, je me déterminerai sur le parti qu'il faudra prendre.

Les bonnes nouvelles que je crois pouvoir vous annoncer, ne viendront jamais de Danemark.356-1

Je ne suis pas encore assez au fait de ce qui est marché, et du chemin que cela aura pris; avant que de bien éclaircir le tout, je ne remue pas, d'autant plus que, quoi que l'ennemi fasse, rien ne me presse.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Der Zusatz eigenhändig.


11132. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Reich-Hennersdorf, 26 juin 1759.356-2

La lettre que vous m'avez faite du 21 de ce mois,356-3 vient de m'être rendue. Permettez-moi que je vous réponde en ami tout naturellement qu'il me semble que vous voyez trop noir, et que le dernier désavantage de Bergen356-4 vous frappe encore. Je ne connais point le terrain où vous êtes, ainsi qu'il m'est impossible de vous dire ce qui pourrait vous être le plus convenable, et que ce que je puis vous pronostiquer avec certitude, c'est que, si vous passez le Weser, vous êtes perdu sans ressource. Tout dépend de votre position et de celle de l'ennemi et du terrain qu'il occupe. Si vous pouviez tomber sur un de ses corps détachés et le détruire, vous n'auriez pas besoin de risquer une bataille, et vous pourriez remettre les affaires en règle, au lieu que si vous reculez, l'ennemi pouvant encore agir pendant quatre ou cinq mois, l'ennemi vous reculera à la mer comme le duc de Cumberland.356-5 Dans deux ou trois mois, vous vous verrez peut-être forcé à combattre avec plus de désavantage qu'à présent, ou dans un mois. Si vous pouviez attirer l'ennemi dans une plaine, vous pourriez avoir beau jeu, et un moment heureux pourra redresser toutes vos affaires.

Mon frère Henri est hors d'état de vous porter du secours, parcequ'il se trouve entouré de 22 à 23000 Autrichiens, et qu'il a fait un gros détachement à l'armée de Dohna356-6 qui va incessamment combattre<357> les Russes. Je me vois également hors d'état, dans le moment présent, de vous donner du secours. Mon frère ne pourra être rejoint par ses troupes qu'en six semaines, au prendre tout au mieux; et, en ce cas-là, il pourrait peut-être faire un détachement d'une dizaine de mille hommes vers la Hesse, pour prendre l'ennemi par357-1 revers.

Pour l'amour de Dieu, ne vous décontenancez pas, et ne voyez pas les objets trop noirs: le premier pas qu'on fait en arrière, fait une mauvaise impression dans l'armée, le second pas est dangereux, et le troisième devient funeste. Mais tout ceci se réduit au terrain; car, pour peu que l'ennemi soit désavantageusement posté, je parie que vous le battrez. Je dois vous dire d'ailleurs que je vous écris tout ceci, sans savoir ce que le roi d'Angleterre peut vous marquer là-dessus, et [songez]357-2 toujours qu'une armée sans magasins ne saurait subsister, et qu'ayant été vaincue dans une occasion, vous ne sauriez la remettre davantage. Il y a encore un moyen, qui serait, de laisser l'ennemi s'attacher à une place et de lui tomber en suite sur le corps pour le détruire. Je raisonne en tout ceci comme un aveugle des couleurs, et ne connaissant de ce pays-là que le grand chemin de Berlin à Wesel; c'est impossible d'entrer dans la nature [des] détails dont le terrain seul doit décider.

Nous sommes ici les bras croisés, tant qu'il plaira à cette bénite créature que j'ai vis-à-vis de moi; mais au premier mouvement il y aura de bons coups de donnés. Adieu, mon cher, je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin. Der Zusatz eigenhändig.


11133. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

[Reich-Hennersdorf,] 27 [juin 1759].

Le mouvement de l'ennemi, dont je vous ai parlé dans ma dernière lettre,357-3 se trouve absolument faux: les paysans et les marchands de filasse l'avaient débité; une grosse pluie qui empêchait nos patrouilles de voir, les avait séduits; quelques officiers crurent voir ce qu'ils ne voyaient point, et leur imagination suppléa à la vérité. Toutes ces troupes sont précisément dans l'endroit où elles ont été; il n'y a rien qui ait remué. Je les amuse par toutes sortes de balivernes que je fais débiter selon mon bon plaisir; mais je prévois quelque changement vers les derniers jours de ce mois ou les premiers du prochain.

<358>

Dans peu de jours, je serai en état de vous donner une grande nouvelle.358-1 L'ennemi s'était proposé de commencer ses opérations le 15 juillet; je me flatte que son plan sera bouleversé, et qu'il sera obligé d'en faire encore plus d'un, avant de gagner la fin de la campagne.

Adieu, mon cher, je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.


11134. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN ET AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Reich-Hennersdorf, 27 juin 1759.

J'ai bien reçu le rapport que vous m'avez fait du 15 de ce mois, qui m'a fait infiniment de plaisir en y voyant le succès heureux que les armes anglaises ont eu en Amérique en achevant l'entière conquête de l'île de Guadeloupe.358-2 Mes vœux seraient remplis, si à présent ils pourraient s'emparer encore de la Martinique, car j'ai tout lieu de croire qu'ayant fait cette conquête-là encore, les Français seraient obligés de demander avec empressement la paix à l'Angleterre.358-3

Quant à ce qui me regarde, je pense pouvoir vous donner bientôt de bonnes nouvelles d'ici. Et comme mon corps d'armée sous les ordres du général Dohna est entré actuellement pour chercher à combattre les Russes et les prévenir par là sur leurs concerts pris avec les Autrichiens, vous pourrez bien dire aux ministres anglais que, si cette entreprise réussira autant que je m'en flatte selon toutes les apparences, je songerai, d'abord que cette opération serait terminée, de détacher une partie du corps de Dohna pour m'en servir à faire une diversion aux Français dans la Hesse, en les prenant à revers, afin de dégager par là le prince Ferdinand de Brunswick, qui est à présent un peu serré par presque toute l'armée française en Allemagne assemblée vis-à-vis de lui.

Federic.

Nach dem Concept.


11135. AN DEN GENERALMAJOR VON WOBERSNOW.

Reich-Hennersdorf, 27. Juni 1759.

Euer Schreiben vom 24. dieses hat Mir grosse Satisfaction gegeben, und ist Mir sehr lieb, dass Ihr bereits so weit auf dem Marsch<359> seid.359-1 Was Ich Euch zum meisten anjetzo recommandire, ist, dass Ihr dem nähesten feindlichen Corps auf den Hals gehet und denen drei russischen verschiedenen Corps nicht die Zeit lasset, zusammenzukommen, so wird Eure Affaire gewisser sein, und könnet Ihr den grössten Succès von der Welt Euch gewärtigen. Sind nun einmal Eure Sachen im Train, und seiet Ihr an den Feind heran, so müsset Ihr bei Leibe keine Halte in Euerer Entreprise machen und Euch ja keine Ruhe geben, sondern das Ding mit Force und Vigueur verfolgen.

Und da Ich vermuthe, dass Ihr vielleicht was werdet in Posen lassen wollen, so habe Ich bereits dem Obristen von Hacke in Glogau befohlen,359-2 dass, wann Ihr es verlangen solltet, er das Regiment von Sydow dahin schicke; und weil Ihr Mir anjetzo saget, dass das Proviantfuhrwesen bei Euch nicht allerdings recht in Ordnung sich befindet, so kann Euch obgemeldeter Obrister von Hacke leicht auf einige Tage Mehl zuschicken, welches Ich ihm heute schreiben werde, damit es auf Euer Verlangen parat sein müsse.359-3

Was hier passiret, so schreibe Ich Euch, dass Eure im Werk seiende Expedition so cachiret gehalten wird, dass niemand bei der Armee ein Wort davon wisse, und habe Ich hieselbst aussprengen lassen, dass in einigen Tagen von hier sechs Regimenter nach Glogau marschiren würden, welches auch solchen Glauben bei den Oesterreichern findet, dass sie alle Tage sich erkundigen sollen, wann eher was wegmarschiren würde. Was Mir von verschiedenen Orten versichert wird, ist, dass die Russen und Oesterreicher sich das Wort gegeben haben, den 15. Juli ihre Operationes gemeinschaftlich anzufangen. Also derangiret Eure Expedition nicht allein ihren concertirten Plan, sondern wann Ihr die russischen Corps eins nach dem andern vornehmet und treibet sie nach der Weichsel, so wird Mir Eure Armee nach der Zeit noch sehr gut zu Passe kommen, da des Prinz Ferdinand Operations sehr zu hapern anfangen und, wie Ich es jetzt einsehen kann, Mein Bruder, des Prinz Heinrichs Liebden, wohl der erste sein wird, der Succurs wird haben müssen. Ich werde hier nichts von Euch sprechen, ehe und bevor sich etwas decidiret. Ist es nun was gutes, so müsset Ihr einen Officier mit vorreitenden Postillons, der Mir solche Nachricht von Euch überbringe, anher schicken.

Wor Ihre Sache mit rechter Vivacität poussiret wird, um recht von<360> alle Vortheile und der Bredouille zu profitiren, wor der Feind nothwendig kommen muss, so kann es vor dieses Jahr und vielleicht vor alle Zeit mit denen Russen ein Ende haben.

Friderich.

Nach der Ausfertigung in der Grossherzogl. Hofbibliothek zu Darmstadt. Der Zusatz eigenhändig.


11136. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Reich-Hennersdorf, 28 juin 1759.

J'ai reçu votre lettre du 25 de ce mois, et il me paraît que l'expédition de Dohna doit réussir selon toutes les apparences, car je puis vous rendre présentement positivement compte de la position des Russes. Leur corps de Posnanie n'est que de 16 ou 17000 hommes, celui de Nakel de 12000, et celui de Schneidemühl aussi de 12000. Je crois qu'entre aujourd'hui et demain Dohna sera du côté de Nakel et tombera sur le corps de ceux qui sont là, et s'il agit avec un tant soit peu de vivacité, toute cette affaire pourra être expédiée vers le 8 ou le 10 du moi prochain.360-1

Depuis deux jours, il y a beaucoup de mouvement dans l'armée des Autrichiens, mais comme il n'y a rien encore d'éclairci, j'attends jusqu'à ce que je sache quelque chose de positif, pour vous en instruire.

Il me semble que le prince Ferdinand devrait chercher la plaine, et non pas l'éviter; s'il est battu, rien ne peut lui arriver de pire que de perdre ses magasins. Je me flatte toujours qu'il pourra se soutenir jusqu'au temps que votre armée pourra être renforcée.

Daun s'imagine que je vais détacher incessamment contre les Russes, et pour l'entretenir dans cette flatteuse idée, je fais courir le bruit de quelques gros détachements qui sont prêts à partir d'ici pour Glogau. Si l'expédition de Dohna réussit, ce sera un coup de foudre pour lui, et il sera obligé de faire de nouveaux projets.

Dans le moment, je reçois des nouvelles de Posen; tout y est dans un désordre affreux, vous jugez bien pourquoi.

Federic.

Nach dem Concept. Der Zusatz eigenhändig auf der im übrigen chiffrirten Ausfertigung.

<361>

11137. AU LIEUTENANT-COLONEL D'O, VICE-COMMANDANT A GLATZ.

Reich-Hennersdorf, 28 juin 1759.

Je vous remercie des nouvelles que vous venez de m'envoyer. Quant à moi, je puis vous dire que j'ai été hier avec un corps à Wernersdorf, où nous avons enlevé une garde de camp à l'ennemi.361-1 J'ai appris par ces gens-là qu'ils avaient relevé avant-hier les détachements de hussards et de pandours qu'ils ont le long de cette frontière. Un déserteur, venu de Politz, m'a dit de même qu'ils avaient ordre de marcher, et l'on dit, que ce sera vers Johnsdorf, Hattendorf361-2 et Adersbach du côté de Schœmberg. On publie, de plus, que le corps de Laudon a ordre de marcher, et l'on prétend qu'il doit prendre sa route vers Gitschin. On débite de même que la grande armée a ordre de marcher, sans que l'on puisse dire pour où. Tout ceci dénote un prochain mouvement de la part de l'ennemi.

Comme je suis obligé de combiner tous les différents mouvements de ces corps pour deviner leurs desseins, vous me ferez plaisir de m'apprendre tout ce que vous pourrez savoir de votre côté, surtout de Beck, de Harsch, de Jahnus et du détachement des 14 bataillons de de Ville. S'il se passe ici la moindre chose qui m'éclaircisse de leurs vues, je ne manquerai pas de vous l'écrire incessamment. Quoi qu'il en soit, je suis fermement persuadé que leur projet a été jusqu'ici de faire premièrement le siège de Glatz.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.


11138. AN DEN ETATSMINISTER GRAF FINCKENSTEIN IN BERLIN.

Landshut, 28. Juni 1759.

Eichel übersendet an Finckenstein zur weiteren Beförderung ein Handschreiben des Königs an den Grafen Westmoreland361-3 und ein gleiches an den Lord Hyde,361-4 in denen der König seinen Dank ausspricht für das von der Universität Oxford ihm überreichte361-5 nachgelassene Werk des Grosskanzlers Grafen Clarendon,361-6 die Geschichte seiner Zeit behandelnd.361-7

<362>

Eichel schreibt weiter, es sei bei der Armee nichts veränderliches vorgefallen.

Gestern schiene es zwar, als ob ein feindliches Corps ein Mouvement gegen Schlesisch-Friedland machen wollte, um etwa einen Posten zu nehmen, wodurch der Feind sich einen Weg zur Entrée in Schlesien bahnen wollte; als aber des Königs Majestät nebst einiger Kavallerie sogleich Selbst dahin gingen, so bleibt es dabei; das feindliche Corps zog sich in Zeiten zurück und ist weiter nichts geschehen, als dass des Königs Majestät durch ein Trupp von Dero Husaren einen Avantposten von feindlichen Husaren aufheben oder wegjagen Hessen,362-1 bei welcher Gelegenheit 13 feindliche Husaren gefangen worden und 8 geblieben seind, indess unsere Husaren nur einen Todten gehabt haben . . . Ich glaube mich nicht zu betrügen, wenn ich fast davor halte, dass in gegenwärtigen Umständen die Oesterreicher ihrer alten Gewohnheit nach, so ofte sie mit alliirten Truppen zugleich agiret haben, erst erwarten wollen, was die Russen und die französischen Armeen thun werden, um sich, wenn es gut gehet, das Spiel so leicht wie möglich zu machen . . .

Eichel.

Nach der Ausfertigung.


11139. AN DEN GENERALMAJOR VON BÜLOW.

[Reich-Hennersdorf, Juni 1759.]

Nach Meinen Nachrichten soll Beck zurückmarschiret sein, ein Regiment nach Skalitz, eins nach Johnsdorf.....362-2 und soll da gestern Abend wegmarschiret sein.

Was gewiss wäre, das ist, dass Meine Patrouillen von Friedland nichts als Husaren in der Gegend gefunden haben und dass keine Panduren noch Infanterie wäre diesen Morgen zu sehen gewesen. Das kleine Magazin, so bei Politz gewesen, das wüsste positiv, dass es nach Skalitz geführet worden; das übrige dächte, würde man wohl dorten sowohl als hier zwischen heute und morgen klar kriegen, was es wäre; indessen, wenn er noch nach Johannesberg362-3 hin fleissig Patrouillen schickte, würde man auch mehr davon erfahren; wann auch von der Seite von Glatz —.

Weisungen [Bleinotizen] zur Antwort, auf der Rückseite des Berichts von Biilow, Bärsdorf 29. Juni.

<363>

11140. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.

Reich-Hennersdorf, 29 juin 1759.

Vous verrez par la copie ci-close chiffrée ce que mes ministres du département des affaires [étrangères] se sont vu obligés de me représenter au sujet du landgrave régnant de Hesse-Cassel, qui, après que les troupes françaises ont de nouveau inondé toute la Hesse, a été contraint de se sauver encore à Brême et en est au désespoir, de façon que nous avons à craindre sa défection entière, à moins que nous [ne] le satisfassions sur l'article qu'il demande.

Mon intention est donc qu'après que vous vous aurez fait un extrait ou précis de la susdite relation de mes ministres, pour vous imprimer d'autant mieux tout ce qu'elle comprend au sujet du Landgrave, vous en parliez au sieur Pitt, et, s'il est besoin, à d'autres ministres anglais encore, pour leur représenter le cas tout naturellement, en ajoutant que, quoique je me rappelais parfaitement tout ce qui s'était passé déjà à cet égard, et que je reconnaissais même la solidité des raisons que le ministère britannique avait eues autrefois pour ne pas se prêter à ce qu'alors la demande du Landgrave ne fût comprise dans sa nouvelle convention avec l'Angleterre,363-1 que néanmoins je croyais que, dans les circonstances présentes bien critiques encore des affaires en Allemagne, la chose méritait de l'attention, puisque ce serait vraiment un dérangement total et très fâcheux pour nos affaires en Allemagne, si le Landgrave, accablé de vieillesse et de chagrin et sollicité par ceux auprès de lui qui pour leur propre intérêt désirent qu'il se tire d'embarras à quelque prix que ce soit, fît un coup de désespoir pour rappeler ses troupes de l'armée alliée. Que je croyais donc que pour apaiser et tranquilliser ce prince, l'on pourrait bien se prêter à le satisfaire à cet égard, de la façon que mes ministres l'ont proposé, au moyen d'une déclaration ou plutôt par un morceau de papier qui, le cas existant, ne serait d'aucune conséquence, afin de contenir par là ce prince dans la bonne voie et l'empêcher qu'il ne se jette pas tout éperdument dans les bras de nos ennemis.

Vous donnerez à cette proposition de ma part la tournure que vous estimerez la plus convenable à l'égard du sieur Pitt, mais vous expliquerez d'ailleurs tout naturellement. Et comme l'affaire pourrait presser, vous m'en ferez au plus tôt mieux votre réponse, afin que je puisse en rendre compte au Landgrave.

J'attends à tout moment des lettres de Dohna. Selon toutes les apparences, l'armée russe sera perdue, car ils sont en trois corps. Dohna marche sur celui du milieu. Tous ces gens seront chassés au delà de<364> la Vistule, et alors l'armée de Dohna sera à ma disposition. Vous devez facilement juger quelle influence ceci aura sur toute la campagne et pour le prince Ferdinand encore.

Federic.

Votre364-1 Majesté sera déjà informée que les Français ont de nouveau inondé toute la Hesse, et que le Landgrave a été obligé d'abandonner pour la troisième fois ses Etats pour se réfugier à Brême. Ce changement paraît avoir extrêmement affecté ce vieux et digne prince, et son ministre le général Donop vient non seulement de nous faire une description des plus lamentables de la triste situation de son maître, mais il insiste aussi plus fortement que jamais qu'on promette au Landgrave par une convention ou assurance de lui procurer à la future pacification un dédommagement, autant que les circonstances le permettront. Ce général nous ayant depuis longtemps et sans cesse répété cette proposition, nous l'avons toujours poliment déclinée, en lui disant que, d'un côté, Votre Majesté ne pouvait pas prendre un engagement pareil sans la concurrence de la cour d'Angleterre, laquelle avait déjà refusé de s'y prêter, et que, d'un autre côté, l'assurance tant désirée ne servirait de rien, puisque tout dépendait des évènements.

Le général de Donop nous a avoué que Votre Majesté lui avait dit la même chose,364-2 et qu'il était convaincu, pour son personnel, de la solidité de ce raisonnement; mais il nous a représenté que, le Landgrave se trouvant dans un âge et dans un état où les moindres choses faisaient une forte impression sur son esprit, et étant environné de personnes qui, ne consultant364-3 que leur intérêt particulier, ne cesseraient de le solliciter qu'il devait mettre une fin à ses malheurs et céder à la nécessité, il y avait tout à craindre qu'au premier revers ce digne vieillard ne se laissât entraîner par le désespoir à prendre un parti précipité, si on ne parvenait pas à soulager son imagination par quelque déclaration ou convention vague qui, dans le fond, n'engagerait Votre Majesté qu'à lui faire espérer en termes généraux qu'en cas d'heureux succès on aurait soin de son dédommagement; qu'il était à espérer que, si on proposait la chose sur ce pied-là à l'Angleterre, elle ne refuserait peut-être pas ce remède palliatif, et que du moins la seule tentative qu'on ferait en Angleterre pour cet effet, ferait du moins comprendre au Landgrave qu'il n'y avait pas de la faute de Votre Majesté, s'il ne réussissait pas dans ses désirs.

Ce raisonnement ne paraît pas destitué de tout fondement, et il semble qu'on serait fort heureux, si avec un morceau de papier on pourrait conserver un allié dont les troupes font la plus grande force de l'armée alliée, et empêcher par là sa défection d'ailleurs prochaine. Quelque répugnance que nous ayons d'importuner Votre Majesté dans les circonstances présentes, cette affaire nous a paru si importante que nous avons cru ne pouvoir pas nous dispenser d'en faire notre très humble rapport à Votre Majesté et de soumettre à Ses hautes lumières si Elle veut nous autoriser à faire faire la proposition susmentionnée en Angleterre, ou ce qu'Elle jugera à propos de nous prescrire sur ce sujet.364-4

Das Schreiben des Königs nach der Ausfertigung; der Zusatz eigenhändig. Die Beilage nach der chiffrirten, dem Gesandten zugeschickten Abschrift.

<365>

11141. AU LIEUTENANT-COLONEL D'O, VICE-COMMANDANT A GLATZ.

[Reich-Hennersdorf,] 29 [juin 1759], au soir.

Daun est marché à Jung-Bunzlau, Laudon à Prossnitz,365-1 Beck à Horzitz, Harsch à Jaromirz: voilà mes nouvelles. Les 14 bataillons de de Ville365-2 me manquent encore; je vous les demande, ainsi que des nouvelles de Jahnus. Je viens de prendre Schatzlar, et l'on y a fait 100 prisonniers. Demain, mon avant-garde sera à Trautenau. Je vous demande dans ces moments critiques tout ce que vous pourrez apprendre. Adieu.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.365-3


11142. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Reich-Hennersdorf, 29 juin 1759.

L'ennemi est marché hier. La grande armée est allée à Jung-Bunzlau, Laudon est campé à Prossnitz; Beck doit être à un endroit qu'on nomme Horzitz; le général Harsch est marché à Jaromirz : leur four et leur boulangerie est allé à Teutsch-Brod. Je vous avoue que j'ai de la peine à m'imaginer ce que tout cela signifie. En attendant, vous pouvez envoyer un couple de 100 de dragons et autant de hussards à Glatz, pour éclaircir davantage tout ceci.

Je pousserai demain une avant-garde auprès de Trautenau, pour être informé de ce qui se passe, et pour tâcher de tenir ces gens-ci en échec, autant que cela durera.

Dohna est marché contre les Russes; ceux-ci forts de quelques 30 000 hommes se sont partagés en trois corps. Dohna marche sur celui du milieu à Nakel, et comme son opération me paraît infaillible, je vous ai annoncé les bonnes nouvelles qui doivent arriver. Je viens de prendre Schatzlar, où nous avons pris un Rittmeister; trois hussards, quelques officiers et environ 100 pandours.365-4

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.

<366>

11143. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Reich-Hennersdorf, 29 juin 1759.]366-1

Chiffre!

L'ennemi est marché hier, Daun à Jung-Bunzlau, Laudon à Soor, Beck à Horzitz proche Neustadt,366-2 Harsch à Jaromirz, de Ville à Weidenau. J'ai été sur-le-champ à leurs trousses; j'ai pris Schatzlar, où nous avons fait une centaine de pandours prisonniers avec officiers et tout; demain mon avant-garde sera à Trautenau, cela pour deux raisons :

1) pour donner à penser à l'ennemi que je vais entrer en Bohême, et l'amuser, si je puis, le plus qu'il me sera possible;

2) pour l'empêcher d'entrer en Lusace, et si j'y réussis, à le lanterner, jusqu'à ce que l'expédition de Dohna soit finie.

Je vous prie de me communiquer tout ce que vous pourrez apprendre en Saxe des mouvements de l'ennemi sur lesquels il faut pourtant que je me règle. Daun ne sait encore rien de la marche de Dohna, et il ne pourra l'apprendre que demain.

Federic.

Nach dem Concept. Eigenhändig.


11144. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Reich-Hennersdorf, 30 juin 1759.

Dans le temps que les Russes avançaient du côté de Glogau, on croyait que l'armée autrichienne commencerait incessamment ses opérations, mais elle s'est retirée subitement. Un corps de cette armée est marché du côté de Böhmisch-Aicha, le gros de l'armée s'est replié sur Jung-Bunzlau. Le général Laudon est à Prausnitz, Harsch, avec les 14 bataillons qui l'ont joint du corps du général de Ville, sont auprès de Jaromirz; le général de Ville s'est retiré à Weidenau.366-3

Es folgt die Mittheilung von der Einnahme des Postens von Schatzlar.

Notre avant-garde marche aujourd'hui sur Trautenau, et l'on croit que l'armée la suivra incessamment.

Vous ferez insérer tout ce que dessus dans les gazettes,366-4 afin que le public sache que, dans le temps même que le lieutenant-général comte Dohna marche contre les Russes et se met à portée de les combattre,<367> les Autrichiens leurs alliés se retirent, ce qui sans doute ne saurait que déplaire infiniment aux premiers et les piquer contre les Autrichiens.

Federic.

P. S.

Le Rittmeister de Rudolphe Palffy qui a été fait prisonnier, se nomme Adam Benedemandor; il y a aussi eu un sous-lieutenant des croates de pris.

Nach der Ausfertigung.367-1


11145. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

[Reich-Hennersdorf,] 30 juin [1759].

Je vous envoie tout le détail de la marche que l'ennemi a faite;367-2 vous verrez de quelle ruse grossière il se sert pour nous tirer de notre poste, mais il ne réussira pas. J'ai envoyé aujourd'hui Wedell à Trautenau367-3 pour l'observer et apprendre les nouvelles de ce qu'il fait, et je pousse Seydlitz jusqu'à Laehn pour enlever le détachement des ennemis qui marche par Bœhmisch-Aicha.

J'ai cru qu'il était nécessaire de vous mettre au fait de tout ceci, pour que vous soyez au fait de tout ce qui se passe.

Dans cette situation, Bülow n'étant pour rien à Tannhausen, je l'ai fait venir ici. laissant cependant le bataillon franc et le colonel Gersdorff au même poste, qui a ordre de faire ses rapports à vous et à moi.

Adieu, mon cher; dès qu'il y aura quelque chose qui en vaudra la peine, je vous le marquerai incontinent. Je vous embrasse de tout mon cœur.

Federic.

Nach dem Abdruck in dem „Recueil de lettres de S. M. le Rot de Prusse, pour servir à l'histoire de la guerre dernière“ .367-4 Leipzig 1772. S. 151.

<368>

11146. AU LIEUTENANT-COLONEL D'O, VICE-COMMANDANT A GLATZ.

Reich-Hennersdorf, 30 juin 1759.

Les dernières nouvelles que vous me mandez, sont fort exactes. Harsch s'est joint avec les 14 bataillons368-1 et campe près de Jaromirz. J'ai envoyé aujourd'hui une grosse avant-garde sur Trautenau,368-2 pour donner le change à l'ennemi. On m'assure que Jahnus est à Trautenau. J'en serai instruit avant ce soir. Ni Fouqué ni moi ne remuerons.

Vous apprendrez bientôt de bonnes nouvelles par rapport aux Russes.

Quand vous apprendrez quelques nouvelles, mandez-les-moi tout aussitôt.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.


11147. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE MAILLY A PARIS.368-3

[Juin 1759.]

Réponse d'ailleurs obligeante : Que, pour éviter les conséquences, le Roi le priait de vouloir bien prendre patience jusqu'à ce que le cartel soit fait et conclu, qui ne saurait guère traîner, M. de Rougé368-4 ayant plein pouvoir de Sa Majesté Très-Chrétienne, et moi ayant déjà nommé et autorisé de ma part un commissaire,368-5 qui actuellement étaient entrés en conférences où il ne saurait pas se présenter quelque difficulté pour finir au plus tôt la conclusion du cartel, mais que, tout au contraire, tout se finirait promptement.

Weisungen für die Antwort; auf der Rückseite des Gesuchs des Grafen Mailly, Paris 12. Juni.

<369>

11148. AN DEN GENERAL DER INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.369-1

Reich-Hennersdorf, 1. Juli 1759.

Ich habe ungern aus Euerm Schreiben vom 30. Juni ersehen, dass die in solchem gemeldete Entreprise gegen den Feind nicht von Statten gegangen,369-2 und dass dabei zwei dreipfündige Canons verloren gegangen, weswegen Ihr den Major, der solche im Stiche gelassen, in Arrest setzen müsset.

Quand les canons s'accrochent dans des chemins creux, de braves gens les en retirent et des coïons les abandonnent; ainsi il faut que votre major soit mis devant le conseil de guerre, et qu'il rende compte de sa conduite; sans quoi, on ne mettra jamais fin à cette coïonnerie.

Federic.

L'ennemi marche sûrement vers Greifenberg; mais je ne bouge pas d'ici, avant que de le voir sortir des montagnes.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Die zwei Zusätze eigenhändig.


11149. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON WEDELL.369-3

Reich-Hennersdorf, 1. Juli 1759.

Ich habe Euren Bericht unterm heutigen Dato erhalten, und müsset Ihr ein Corps von Euren Husaren, ein Regiment Dragoner, die Freibataillons und ein paar Grenadierbataillons vorschieben, um zuzusehen, ob Ihr bis auf Schurz und Königshof369-4 poussiren könnet. Was Ich übrigens wissen muss, das ist, ob Harsch und Beck noch bei Jaromirz sind, ob Daun noch in Jung-Bunzlau sich befindet, oder ob er von da weg und wohin er marschiret ist.

Ich glaube, dass Ihr obiges um so leichter und gewisser erfahren werdet, wann Euch Eure Patrouilles feindliche Gefangene der Gegenden einbringen werden.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Wedell'schen Familienarchiv zu Ludwigsdorf in Schlesien.

<370>

11150. AU FELD - MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.370-1

Reich-Hennersdorf, 1er juillet 1759.

Le courrier que Votre Altesse m'a dépêché, vient de me rendre la lettre qu'Elle m'a faite du 24 de ce mois.370-2 Que Votre Altesse ait seulement bon courage contre la supériorité de l'ennemi que vous avez vis-à-vis de vous, tout ira bien. Souvenez-vous, je vous prie, de ce qui s'est passé autrefois auprès de Rohnstock,370-3 où nous n'eûmes que 18000 hommes en tout; souvenez-vous d'ailleurs de votre bataille de l'année passée,370-4 et comment vous avez chassé autrefois ces gens-là, nonobstant qu'ils fussent supérieurs en nombre. Si Votre Altesse assemble Ses forces au possible et fait Ses efforts à un seul endroit, où Elle emploie toutes les bouches de Son artillerie, ce que les Français ne sauraient supporter, alors il ne pourra pas manquer que vous ne les mettriez tout-à-fait en bredouille.

Avec tout cela, je ne veux pas dissimuler qu'il n'y ait toujours un grand hasard en cela, dont je conviens; mais vous réfléchirez vousmême sur le plus grand hasard qu'il y a, ou de donner bataille à l'ennemi au risque de souffrir quelque échec, ou de se retirer devant lui et de perdre en même temps vos magasins avec tous les autres avantages, en inspirant par là une terreur panique aux troupes, ce qui serait dix fois pis que le hasard d'une bataille. Ce que je conseille sur cela à Votre Altesse, c'est que, quand vous voudrez attaquer les Français, vous le fassiez, s'il est possible, quand ils sont sur le point d'entrer dans leur camp, ou le lendemain après, afin qu'ils ne gagnent pas le temps de faire des redoutes ou des retranchements pour fortifier leur camp, ce qui vous rendrait votre entreprise bien plus difficile. Quant à nos affaires ici, il faut que je vous dise qu'elles sont encore assez en crise. Le général Dohna est en pleine marche contre les Russes; j'ai tout lieu d'espérer que tout succédera, mais, jusqu'à présent, il n'y a rien encore de décidé. Le maréchal Daun avec ce qu'on nomme la grande armée, est décampé devant nous et a pris sa marche à Reichenberg et du côté de Greifenberg et de Lauban; le général Harsch est encore avec 25 000 hommes auprès de Jaromirz, et de Ville auprès de Weidenau avec 7 à 8000 hommes à peu près. J'ai poussé une pointe dans la Bohême occupant Trautenau,370-5 pour voir si<371> cela arrêtera ou amusera l'ennemi. Jusqu'à présent, je ne saurais dire quel effet cela opérera, mais je ne branlerai pas d'ici, avant que de voir tout-à-fait clair sur le dessein de l'ennemi. De me poster vis-à-vis de Daun, s'il prend un camp fort et inattaquable, voilà en quoi je ne gagnerais rien et risquerais plutôt que l'ennemi occuperait le poste avantageux d'ici. Ainsi j'attendrai tranquillement à voir de quelle façon l'ennemi se déclarera; mais dès que je verrai que Daun marche plus avant, en sorte qu'il faut qu'il vienne dans la plaine, alors je réunirai tout ce que j'ai de troupes, et marcherai avec mes forces unies droit sur le corps à Daun pour le combattre. Je ne vous marque tout ceci que pour vous donner quelque idée de notre situation présente.

Dès que j'aurai des nouvelles relativement aux Russes, je vous en informerai incessamment.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


11151. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A DRESDE.

Reich-Hennersdorf, 1er juillet 1759.

J'ai reçu votre lettre du 29 de juin dernier. Vous savez déjà que l'armée ennemie est marchée. Selon mes nouvelles, elle va à Reichenberg. L'ennemi enverra sûrement un corps à Zittau, pour couvrir ses derrières et ses magasins. Mes nouvelles ici sont que Hadik se campera auprès de Teplitz, et que Daun a fait marquer un camp auprès de Reichenberg.

J'attends encore des nouvelles de Harsch et de Beck, pour déterminer mes opérations. Si l'ennemi marche vers Zittau, je serai certainement obligé de marcher aussi; mais s'il marche vers Reichenberg, rien ne me presse.

[Federic.]

Nach dem Abdruck der (uns nicht vorliegenden) Ausfertigung bei Preuss, a. a. O. Ed. II, S. 40.


11152. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Reich-Hennersdorf, 1er juillet 1759.

Selon mes rapports de Wedell de Trautenau, Harsch doit marcher également, pour se joindre à Daun. Ceci m'oblige de vous redemander mes trois régiments de cuirassiers qui sont auprès de vous. Ayez la bonté de les faire marcher à Schweidnitz, où ils sont à portée de tout.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.

<372>

11153. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON WEDELL.

Reich-Hennersdorf, 2. Juli 1759.

Ich habe Euren Bericht unterm gestrigen Dato wohl erhalten, und ist nunmehro so viel klar, dass Jahnus in Prausnitz, Harsch ohngefähr bei Jaromirz sich befinden. Nun bleibet übrig zu wissen, ob der Feldmarschall Daun noch in Jung-Bunzlau, oder ob er auch nach Reichenberg marschiret sei, welches Ihr durch Eure Patrouilles zu erfahren suchen müsset. Jahnus ist gewiss nicht über 2000 Mann stark, und wird derselbe ohnfehlbar hinter Prausnitz auf die Anhöhen stehen, und dieses müsset Ihr so geschwinde als möglich zu eclairciren suchen. Ich sollte meinen, dass solches am füglichsten geschehen könnte, wann Ihr zu dem Ende um Arnau herum patrouilliren liesset und dazu den Rittmeister, welchen Ich schon vormalen bei Mir in Sachsen gehabt,372-1 gebrauchtet, durch welchen Ihr gewiss sichere Nachricht bekommen werdet.

Seydlitz372-2 hat Nachricht von einem Marsch über Böhmisch-Aicha; alleine Daun fehlet mir noch, und ist ohnumgänglich nöthig zu wissen, ob er noch bei Bunzlau stehet, oder ob er nach Reichenberg ist.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Wedell'schen Familienarchiv zu Ludwigsdorf in Schlesien. Der Zusatz eigenhändig.


11154. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

[Reich-Hennersdorf,] 2 juillet [1759].372-3

Il ne faut pas s'impatienter sitôt, mon cher. Le projet de Daun a été combiné avec les manœuvres que les Russes doivent faire; or je compte qu'hier Dohna aura renversé un de ces corps, je n'en peux être instruit que le 3 ou le 4. Ceci dérange tout le grand plan de Daun. Il marche sur Reichenberg; Jahnus est à Prausnitz, Harsch à Jaromirz, Beck à Skalitz. J'ai envoyé Seydlitz à Læhn; les ennemis prendront le chemin de Marklissa.

J'ai deux points principaux à observer; l'un est de couvrir Landshut, l'autre est d'empêcher qu'on me coupe de Glatz: voilà ce qui m'occupe à présent. Cela est très difficile; mais ni plus ni moins, il faut tâcher d'en venir à bout.

Les canons de de Ville ne sont que de l'artillerie de campagne.

Adieu, mon cher, je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.

<373>

11155. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON WEDELL.

Reich-Hennersdorf, 2. Juli 1759.

Es ist Mir lieb, dass die Patrouille so gut reussiret;373-1 Ihr könnet dieserwegen sowohl am Major von Haugwitz als Quintus373-2 von Mir ein Compliment machen.

Uebrigens zweifele Ich nicht, dass man durch Leute als Spions noch Mittel finden wird, Nachrichten einzuziehen. Wann's auf Geld ankommt, so könnet Ihr ihnen nur solches geben, dann Ich werde Euch solches alles wieder vergütigen. Ihr müsset dazu angesessene Leute nehmen und unterdessen ihre Weiber und Kinder in Verhaft behalten, um sie abzuschicken. Die Hauptsache zu erfahren ist das, wo Daun stehet, und [von] denen übrigen nöthigen Dingen.

Friderich.

Von Seydlitz habe ich noch keinen Rapport.

Nach der Ausfertigung im Wedell'schen Familienarchiv zu Ludwigsdorf in Schlesien. Der Zusatz eigenhändig.


11156. AN DEN GENERAL-MAJOR VON WOBERSNOW.373-3

Wobersnow berichtet, Lager bei Stübnitz373-4 29. Juni: „Ohnerachtet unser Marsch wenigstens bei der Avantgarde373-5 nach Möglichkeit pressiret und von Schwerin aus bis Obersitzko ohne Ruhetag mit täglichen Märschen von zwölf und sechzehn Stunden fortgesetzet worden, so ist es doch nicht möglich gewesen, die feindliche delachirte Corps von ihrer Hauptarmee zu coupiren, maassen der Feind von unserem Anmarsch über Schweiin allzu zeitig avertiret gewesen und alle seine Corps bis auf einige tausend Mann, so noch jenseits der Weichsel stehen, bei Posen zusammengezogen hat; allwo er gegenwärtig mit der ganzen Armee, jedoch in zwei verschiedenen Lagers; stehet, welche die Stadt und Warthe, über die man sechs Communicationsbrücken geleget, zwischen sich haben und davon eines Front nach Schlesien, das andere aber nach Thorn machet und beide stark fortificiret sind, sowie man täglich noch fortfähret, sie mehr zu befestigen.

Sonsten ist der General Fermor nach dem mit denen Oesterreichern concertirten Operationsplane resolviret gewesen, den 10. Juli aufzubrechen und seine Operationes gegen Schlesien anzufangen, woran er aber nunmehr durch unsere Position gehindert werden möchte. Wir marschiren morgen nunmehr mit der ganzen Armee nach Obornik, allwo wir dem Feinde auf der Flanke stehen und zugleich Jalousie auf Thorn geben, und muss sich also binnen wenig Tagen ausweisen, welche Partei der General Fermor nehmen wird. Auf den Fall nun derselbe bei Posen stehen bleiben sollte, würde es nicht wohl möglich sein, unsern Marsch weiter nach Thorn fortzu<374>setzen, maassen wir dadurch zu weit von Schlesien entfernet würden. Sobald wir mit der Armee noch etwas näher, werden wir den Feind genau recognosciren, und wann einige Möglichkeit ist und Ew. Königl. Majestät es allergnädigst approbiren, demselben von einer Seite mit unserer ganzen Force auf den Hals fallen. Wenn aber schlechterdings unmöglich, ihn mit einer Avantage anzugreifen, so würde man sodann zwischen hier und Fraustadt eine bequeme Gelegenheit dazu erwarten müssen. Es wird übrigens nichts verabsäumet werden, was nur möglich ist und geschehen kann.“

Reich-Hennersdorf, 2. Juli 1759.

Ich habe Euren Bericht vom 29. Juni wohl erhalten, und habet Ihr durch Euren langsamen Marsch Eure Avantage versäumet. Denn wenn dieser Marsch mit gehöriger Vivacité wäre executiret worden, so hättet Ihr zwischen der Leute ihre Quartiere sein müssen; überdem so kann Ich leicht ermessen, dass Ihr keine Précautions genommen haben werdet, um den Feinden die Nachricht von Eurem Marsch zu benehmen. Nunmehr seid Ihr aus Eurem Vortheil gekommen, und wenn Ihr auch Fermorn zehen Mal auf die Flanke marschiret, da wird er sich Meines Ermessens nicht drum rühren, und werdet Ihr nunmehr wohl gegen einander stehen und Euch einander ansehen müssen, wodurch Ihr Mir im geringsten nicht helfet. Ich kann zu dem allen weiter nichts sagen, als dass es Mir leid thue, dass alles so gar schlecht executiret werde. Wo Fermor starke Retranchements um sein Lager gemachet, so wäre es unsinnig, ihn dahinter zu attaquiren, und das einzige, was Euch zu thun übrig bliebe, wäre, dass Ihr ihm seine Zufuhr von Thorn her beschwerlich zu machen suchetet. Dieses ist aber gewiss nicht der Mühe werth, 30000 Mann dahin geschicket zu haben.

Der Feldmarschall Daun ist marschiret, und zwar gegen Greifenberg. Ich habe Trautenau occupiret. Harsch stehet noch mit 20000 Mann bei Jaromirz, Beck bei Neustadt und Jahnus bei Soor, so dass Ich hieselbst für Mein Theil noch ganz embarrassiret bin.

Ihr müsset übrigens nicht nach Fraustadt marschiren; da gehöret Ihr nicht hin; sondern Ihr müsset immer mit dem Rücken gegen die Neumark stehen bleiben oder in der Flanke. Ich bin Mir hierbei leider nicht viel mehr von Euch vermuthen, weil Ihr von der Gelegenheit zu profitiren nicht gewusst habet.

Es ist in Glogau Mehl für die dortige Armee auf Euer Verlangen parat, Ich zweifele aber, ob Ihr solches anjetzo gebrauchen werdet.374-1

Diese Sache ist verdorben, hätte aber excellent gehen können, wenn sie mit Vivacität und mehre Vorsicht wäre executiret worden.

Friderich.

Nach der Ausfertigung in der Grossherzogl. Hofbibliothek zu Darmstadt. Der Zusatz eigenhändig.

<375>

11157. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.375-1

[Reich-Hennersdorf, 2 juillet 1759.]

Chiffre!

Je voulais justement vous écrire, lorsque je reçus votre lettre. Préparez-vous à une campagne bien difficile. Dohna, au lieu d'exécuter son entreprise avec célérité, a rampé comme une tortue pour avancer. Il est parti le 23 de Landsberg, et il était le 29 à 5 milles de là; toute sa marche n'est que de 12 milles. Cette lenteur et le peu de précaution qu'il a pris pour cacher sa marche, a donné à Fermor le temps de joindre ses corps; il est à Posen, où il s'est couvert de retranchements.375-2 Dohna ne fera [donc que le regarder, le temps sera perdu, et vous pouvez juger de l'embarras où me jette cette nouvelle que je viens de recevoir incessamment.

Quant au prince Ferdinand, je le crois obligé de combattre, pour sauver ses magasins; c'est bien le cas de dire : « Si cela se peut, Seigneur, fais passer ce calice! »

Pour moi, j'ai envoyé un détachement à Trautenau; Harsch est à Jaromirz, Beck à Neustadt, Jahnus à Prausnitz; Seydlitz est à Lœhn, et j'attends par lui des nouvelles de l'ennemi.

J'ai trois objets à remplir : le premier, ne me point laisser couper de Glatz, pour y porter des secours, en cas qu'on veuille l'assiéger; secundo, empêcher l'ennemi de s'établir ici, pour qu'il n'y forme point de magasin; tertio, m'opposer à Daun.

Je vous avoue que je trouve ce problème d'une difficulté affreuse à résoudre; je ferai ce qui dépendra de moi, mais si l'on fait des sottises à Posen, je suis perdu.

Wedell, qui a poussé, comme je vous écris,375-3 les ennemis jusque non loin de Kœnigshof,375-4 a appris sûrement que Beck est entre Arnau et Kœnigshof, Daun à Gitschin, Harsch à Kœnigshof, dont il a vu le camp. Ainsi ce qui a marché pour Reichenberg, consiste dans le corps de Laudon et un détachement de la grande armée. Ces gens veulent m'attirer vers Lœwenberg, pour entrer ici à leur aise : voilà le stratagème découvert, pourvu que tout aille bien avec les Russes!

[Federic.]

Nach dem Concept. Eigenhändig.

<376>

11158. AN DEN GENERAL DER INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Reich-Hennersdorf, 3. Juli 1759.

Ich habe Euern Bericht vom 2. dieses wohl erhalten, und ist ganz recht, dass, wie Ich Euch bereits geschrieben habe,376-1 Ihr Mir die ganzen Regimenter schicket, indem, wann solche nicht beisammen und durch Detachements zerrissen werden, solche auf die letzt keine rechte Dienste thun können. Ihr habet ja das Regiment von Werner bei Euch, aus welchem Ihr die nöthigen Detachements beordern könnet.

Uebrigens so ist der General Laudon in Reichenberg angekommen, und hat er sich daselbst mit dem General Vela conjungiret. Ich gedenke heute Nachricht einzuziehen von der grossen feindlichen Armee, ob dieselbe dem General Laudon nachmarschiret sei, oder ob sie noch bei Jung-Bunzlau stehe. Dieses ist eine der Gelegenheiten, wo man Fuss vor Fuss gehen muss und sich nicht übereilen. Der Obristlieutenant d'O muss Mir noch positive Nachricht schaffen, ob etwas bei Jaromirz stehe; denn gestern sind unsere Leute fast bis an Königshof heran gewesen376-2 und haben allda ungefähr 8 bis 10 Regimenter stehen gesehen.

Beck stehet bei Arnau; also sollte Ich glauben, dass es nicht unmöglich wäre, dass der Oberstlieutenant d'O erführe, ob der General Harsch noch was bei Jaromirz zurückgelassen, oder ob sein ganzes Corps mit ihm nach Königshof marschiret seie.376-3 Dieses alles muss Ich nothwendig wissen, um Mich danach einzurichten. Denn wo Ich sehe, dass sich der Feind mehr nach Königshof ziehet, und dass das ganze Fort der feindlichen Armee nach Friedland gehet, so würdet Ihr müssen auf den Fall, welches Ich aber noch allererst besonders befehlen würde, die Bataillons, so im Glatzschen stehen, wieder an Euch ziehen, und würdet Ihr, wann Ich376-4 zu d'O marschirete, Euer altes Lager ohngefähr wieder bei Landshut kriegen.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.


11159. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON WEDELE.

Reich-Hennersdorf, 3. Juli 1759.

Der König dankt für die Berichte vom 2. und 3. Juli.

Ihr werdet wohl daran thun, Mich von allem, so zu Euerer Kenntniss kommen wird, genau zu informiren, um so mehr, dass, wann Ich<377> agiren soll, Ich zuvörderst präcise wissen muss, wo der Feind seine Corps gelassen, und wie und wo er diejenigen distribuiret hat, so von ihm noch in hiesigen Gegenden stehen geblieben, damit Ich Mich darunter nicht betrüge. Die Zeitungen, die Ich von Euch, von Seydlitz und von d'O bekomme, müssen sich einander controlliren, und gedenke Ich endlich die Wahrheit dadurch zu erfahren, und werde Ich Euch dasjenige, so Ich von beiden erfahren werde, gleich zu wissen thun. So viel ist unterdessen gewiss, dass Daun und Fermor sich zusammen concertiret haben, um den 10. dieses ihre Operations anzufangen.

So eben erhalte Sein zweites Schreiben, worvor ich danke. Laut alle diese Nachrichten so gehet es auf Greifenberg zu; ich rücke mir nicht, bevor ich nicht recht klar in Daun seinen Desseins sehe.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Wedell'schen Familienarchiv zu Ludwigsdorf in Schlesien. Der Zusatz eigenhändig.


11160. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Reich-Hennersdorf, 3 juillet 1759.]377-1

Chiffre au prince Henri!

J'apprends à présent avec certitude que Daun est marché avec son armée vers Zittau; Laudon est à Friedland, Beck à Arnau, Harsch avec environ 20 000 hommes à Jaromirz et Jahnus avec 2000 au royaume de Silva,377-2 de Ville à Weidenau avec 12000 hommes.

Je vous dirai ce que je juge de tout ceci. Je crois que Daun avec son gros canon est obligé de prendre la route de Zittau, parceque les autres chemins sont impraticables pour sa pesante artillerie. S'il voulait faire un détachement vers l'Électorat,377-3 il ne pourrait y aller en force, faute de pouvoir tramer les provisions de bouche avec lui; s'il veut aller à Dresde, on brûle : il faut donc qu'il veuille tourner vers Gœrlitz et entrer par là en Silésie, comme s'en sont expliqués quelques généraux indiscrets en Bohême. On dit qu'il veut marcher sur Liegnitz, tout comme l'année 57.

Pour que vous soyez informé de ce que je peux faire, je vous dirai que, s'il faut — comme je le prévois — que je quitte ce poste-ci, j'y mettrai Fouqué entre ses redoutes,377-4 et je marcherai à Læhn; si Daun vient à Gœrlitz, je l'observerai, et j'attendrai qu'il entre en Silésie, où je voudrais le laisser sortir des montagnes, pour le combattre. S'il tourne vers Dresde, j'entre en Lusace, pour m'opposer à ses desseins; s'il veut marcher vers la Marche, je me mets à son dos et l'obligerai a combattre à l'endroit qu'il me plaira.

Voilà des idées générales. Je ne saurais vous garantir du succès,<378> j'y ferai de mon mieux, mais je vous avoue que la besogne me paraît très difficile, si quelque heureux évènement ne vient à notre secours.

Mandez-moi, je vous prie, tant que vous le pouvez encore, ce qui se passe là-bas, et ce que vous pourrez apprendre des mouvements de la bénite créature.378-1

[Federic.]

Nach dem Concept. Eigenhändig.


11161. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN ET AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Reich-Hennersdorf, 3 juillet 1759.

Le rapport que vous m'avez fait du 19 du mois passé, m'a été bien rendu. Entre tout ce que vous m'avez marqué de nouvelles, celle m'a fait le plus grand plaisir, quand vous dites que le ministère et la nation anglaise se rassure[nt] à présent sur toutes les ostentations présentes de la France;378-2 car je ne veux point vous dissimuler que j'ai été en peine pour que le désespoir ne leur aurait pris pour faire une paix précipitée.378-3

Quant à mes nouvelles, Daun s'est mis en mouvement avec son armée. Selon toutes les apparences, il a le dessein de percer dans la Silésie du côté de Greifenberg aux frontières de la Lusace. S'il n'avait laissé en arrière encore un corps assez considérable, je l'aurais déjà suivi avec mon armée, mais de cette sorte je me vois obligé de rester encore en arrière, jusqu'à ce qu'il se déclarera plus près.

Federic.

Nach dem Concept.


11162. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON WEDELL.

Klein-Hennersdorf,378-44. Juli 1759.

Denen Nachrichten von Lewin und Schlaney378-5 zufolge sollen die Oesterreicher, so beim Hummel378-6 campiret, nebst der Garnison von Reinerz ihren Weg durch Schlaney und Nachod genommen haben. Es sollen nur 150 Mann zu Giesshübel geblieben sein. Was vom Feinde zu Dobruschka, Neustadt, Skalitz und Nachod gestanden, ist auch von da wegmarschiret. Der General Harsch steht zwischen Jaromirs und Königshof, an welchem letzten Orte das Hauptquartier dieses Generals ist. Die Generals Laudon und Beck sind zur grossen Armee gestossen, diese marschiret auf Reichenberg. Die Husaren und die Panduren, die zu Brzesowitz378-7 und Schlaney gestanden, sind den 1. dieses Nachmittags marschiret; auch ist das, so zu Starkstadt und Machau gewesen, über Nachod nach Jaromirs gegangen. Die Piquets, so der General Beck zu Piekau378-8 und Braunau gelassen, sind auch von da weg, nachdem sie bei Hutberg378-9 ein starken Verhack gemachet haben, welchen die Bauren<379> vollends fertig machen sollen. Die Husaren von denen Piquets waren noch den 2. dieses bei Nachod, und die Panduren zu Wissoka,379-1 aber sie sollen der Armee nach Jaromirz folgen. Von der böhmischen Armee ist nichts mehr auf unsern Grenzen, und haben sie nur noch Giesshübel, Kronstadt379-2 und Grulich, an welchen beiden letzten Orten 200 Husaren und Panduren befindlich, inne.

Das de Ville'sche Corps ist noch in seiner vorigen Position; sie machen Verhacks auf Karlsberg bei Weisswasser379-3 und haben nur auf unserem Territorio einen Posten von 60 Pferden zu Leuthen und einen andern auf feindlichem Boden bei Krautenwalde,379-4 allwo sie einen pallissadirten Posten retabliret haben, welchen wir ihnen vor zwei Jahren abgebrannt hatten.379-5

Ich marschire morgen mit 13 Bataillons nach Lähn und werde Ihm heute noch schreiben, wenn Er Sich abziehen soll.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Wedell'schen Familienarchiv zu Ludwigsdorf in Schlesien. Der Zusatz eigenhändig.


11163. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Reich-Hennersdorf, 4 juillet 1759.

Comme je suis certain à présent que la force des Autrichiens s'est tournée du côté de Kœnigshof, il sera nécessaire de prendre mes ar rangements après tout ceci.

Vous aurez la bonté d'attirer à vous toute la brigade de Ramin et de marcher de façon que vous soyez vers le 7 ici. Il y a une chose que j'ai sur le cœur, et que vous pourriez faire exécuter encore : ce serait d'envoyer Le Noble à Scharfeneck,379-6 à Politz, pour faire détruire toutes les fortifications de ces gens au Hutberg;379-7 en revenant de là il pourra détruire toutes les redoutes et abattis auprès de Bergicht et de Wernersdorf. Je prends ces précautions d'avance, pour qu'ayant ruiné tous ces postes-là, supposé que l'ennemi voulût faire le siège de Glatz, nous puissions avoir l'entrée du côté de Braunau libre.

Je partirai demain d'ici pour Lœhn avec une grosse avant-garde, et je vous laisserai ici encore 4 bataillons, savoir la brigade de Schenckendorff avec les bataillons francs d'Angelelli et de Lüderitz. Le poste<380> que j'ai occupé avec l'armée, ne vous convient pas, parcequ'il est trop étendu, et je crois que vous reprendrez vos anciennes redoutes.380-1 Je vous laisserai demain ici des haubitzes et des canons.

La force de l'ennemi étant à Kœnigshof, il faut que vous veniez ici; vous pouvez marcher à ce soir.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Der Zusatz eigenhändig.


11164. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON WEDELL.

Reich-Hennersdorf, 4. Juli 1759.

Ich habe Euren Rapport vom 3. dieses erhalten, und werde Ich morgen, wie Ich Euch solches bereits geschrieben habe380-2, mit 12 Bataillons marschiren, und zwar gegen Lähn. Ihr müsset aussprengen lassen, dass die ganze Armee morgen nach Trautenau hinkommen würde. Ihr sollet aber morgen mit Eurem ganzen Corps Euch abziehen, und könnet Ihr alles, so Euren Marsch embarrassiren würde, noch heute Abend vorausschicken. Das Bataillon von Anhalt und die Jägers werden in Schatzlar stehen bleiben müssen, bis Ihr Euch werdet durchgezogen haben. Ich sollte glauben, dass, wann Ihr Euren Marsch caché haltet und brechet auf einem Male auf, der Feind nicht einmal würde an Euch kommen können, bis dass Ihr über Schatzlar sein werdet. Ihr müsset den Weg rechter Hand nehmen, der oben bei dem Schlosse vorbeigehet, und nicht den von Brettgrund.380-3 Wenn Ihr über die Höhe hinweg, so werdet Ihr das Bataillon von Anhalt an Euch ziehen und zuletzt dasjenige, so auf dem Rehorn380-4 stehet. Ihr könnet, so wie Ihr es gut finden werdet, diese Nacht oder morgen mit dem frühesten aufbrechen. Den 6. werdet Ihr Mir mit der Armee folgen.

Der Marsch muss verschwiegen gehalten werden, sonsten hat Er all das Zeug auf dem Hals.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Wedellschen Familienarchiv zu Ludwigsdorf in Schlesien. Der Zusatz eigenhändig.


11165. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Reich-Hennersdorf, 4 juillet 1759.

Je vous ai écrit que je marcherai demain vers Læhn.380-5 Mais je ne vous ai pas rendu compte du reste de mes opérations. Le général Wedell rentre demain dans ce camp. Le Margrave380-6 partira le 6 avec<381> le reste de l'armée; mais je laisse dans les montagnes et dans vos redoutes la brigade de Schenckendorff, qui vous appartient, 4 bataillons de ma réserve, les deux bataillons francs qui vous appartiennent, le bataillon de Quintus et le régiment de Gersdorff, 15 canons de 12 livres et vos haubitzes. Le tout occupera vos redoutes et vos montagnes jusqu'à votre arrivée. Dès que vous arriverez, le général Krockow a ordre avec mes 4 bataillons, le bataillon de Quintus et le régiment de Gersdorff de me suivre. Comme je compte que vous pourrez être le 7 vers midi ici, il pourra partir le 7 encore, pour qu'il me joigne le 8. Si vous avez quelque chose à arranger ici, vous n'avez qu'à le lui écrire. Arnstedt381-1 laissera de même la consignation de la farine et de tout ce qu'il y a ici.

Je crois qu'il serait bon que vous laissiez quelques hussards du côté de Friedland et de Wernersdorf, pour qu'ils puissent aider à Le Noble381-2 à détruire tous les ouvrages des Autrichiens de ces côtés-là; car, malgré la difficulté qu'il y aura, il faudra toujours entretenir une correspondance avec Glatz, pour savoir ce qui se passe de ce côté-là. Vous pourrez vous arranger de même avec quelque magistrat de Reichenbach, qui vous rende compte de tout ce qui se passe là-bas.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.


11166. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON SEYDLITZ.381-3

Reich-Hennersdorf, 4 Juli 1759.

Ich habe Euren Bericht unterm heutigen Dato erhalten, und kann Ich nicht wohl begreifen, aus was Ursache die Leute Verhacks bei Neustadt381-4 machen, und sollte dieses fast glauben machen, als wenn sie weiter vorwärts wollten. Ich setze Mich morgen in Marsch und werde über Rohrlach381-5 campiren und übermorgen in Lähn sein.381-6

Der Regler381-7 muss mir ein gut Lager aussuchen. Was Teufel wollen dann die Leute mit ihren Verhacks? Was wollen sie dann herein?

Friderich.

Nach der Ausfertigung in der von Wallenberg'schen Bibliothek zu Landshut. Der Zusatz eigenhändig.

<382>

11167. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON SEYDLITZ.

[5. Juli 1759.]

Es wird dem General übersandt eine „Dislocationsliste auf morgen, als den 6. Julii 1759“ .

Die Artillerie campiret zwischen Waltersdorf und Zisdorf.382-1 Brücken oder Gués müssen ausgesehen werden, wie man übers Wasser382-2 mit 4 Colomnen kommen kann. Ich werde mit der Kavallerie morgen um 8 Uhr gewisse bei Waltersdorf seind; decke Er meine Position mit Patrullen, dass der Feind meine Position nicht recognosciren kann. Ich flattire mir, dass sie hier anlaufen werden. Bei Schurz und daherum stehen 10 bis 15000 Mann, das andere ist alle hierher. Adieu!

Friderich.

Eigenhändiger Zusatz auf der Ausfertigung.


11168. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Waltersdorf, 6 juillet 1759.

Tout le gros de l'armée autrichienne est marché comme vous le savez. Daun est arrivé hier après-midi à une heure à Reichenberg en Bohême; avant-hier, le général Laudon était entré à Greifenberg, et il a voulu passer jusqu'à Hirschberg, mais Seydlitz l'a rencontré à demichemin et l'a si bien accommodé qu'il s'est enfui en Bohême. On lui a fait 5 officiers et environ 100 hommes prisonniers; mais comme nos hussards ont été fort acharnés, ils n'ont guère donné de pardon, et vous pouvez compter là-dessus que cette affaire coûte 300 hommes aux Autrichiens.382-3

Je suis marché avec la tête de l'armée, et je suis arrivé ici à Lshn ce matin. Le Margrave avec la gauche arrive aujourd'hui auprès de Hirschberg. J'ai laissé 18000 hommes à Fouqué, pour garder le poste important de Landshut. Daun marchera sur Lauban, et je suis persuadé qu'il n'entrera pas en Silésie avant le 10 de ce mois; s'il passe le Queiss, vous pouvez compter là-dessus qu'on lui jouera quelque tour. Il faut que cela en vienne à une décision prompte que le bien des affaires exige absolument.

Depuis le 29, je suis sans nouvelles de Dohna,382-4 j'en attends à tout moment; dès que j'en aurai, je vous les marquerai. Veuille le Ciel que nous n'apprenions rien de fâcheux du côté du prince Ferdinand! mais je crois pouvoir vous dire qu'entre le 12, 13 et le 14, il y aura quelque chose de décidé dans ces contrées. Il y a toujours du hasard dans ces choses-là, comme vous le savez très bien; mais cependant pour cette fois-ci, je ne crois pas qu'il y ait tant à craindre pour moi.

Federic.

Nach dem Concept.

<383>

11169. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Au camp de Læhn, 7 juillet 1759.

J'ai reçu votre lettre du 3 de ce mois, et je vous suis très obligé des nouvelles que vous me donnez; elles sont assez conformes à tous383-1 que j'ai ici. Le maréchal Daun est arrivé hier à Marklissa, où il est encore, aujourd'hui il attend son artillerie; je compte qu'il fera demain un mouvement vers Lauban, et alors j'en ferai un autre.

Autant que je puis prévoir l'avenir, cela en viendra en peu de jours ici à une décision; si nous sommes heureux, comme je m'en flatte, nous culbuterons ces gens-là, les uns après les autres. Ceci une fois bien décidé, les Russes ne la feront pas longue, et, en ce cas-là, quoi qu'il arrive du côté du prince Ferdinand, nous serons en état de lui porter du secours. Je vous donne jusqu'au 14 que nos affaires soient décidées ici; après avoir attendu si longtemps, ce peu de jours ne doit pas impatienter personne, et vous serez instruit à temps de tout ce qui sera passé ici.

En cas que ceci réussisse, Finck pourrait peut-être prendre Zittau et se débiter pour votre avant-garde; je vous prie d'y penser.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.


11170. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Au camp de Lœhn, 7 juillet 1759.

J'ai bien reçu la lettre de Votre Altesse du 1er de ce mois. Mon frère, moi et Dohna sommes si occupés qu'il est impossible, dans le moment présent, de faire la moindre diversion en votre faveur. Il faut que tout cela se décide bientôt ici, aussi bien qu'en Pologne. Nous touchons au moment qui éclaircira tout. Pourvu que nous voyons jour d'un côté, et que j'aie le temps de faire repasser les troupes en Saxe, rien ne sera plus facile que de faire une diversion par la Hesse; mais je ne saurais vous nier qu'il me semble que vous vous retirez trop.

Le roi d'Angleterre s'avise un peu tard de vouloir prendre 10000 hommes à son service; il aurait fallu y travailler l'hiver passé, alors cela en était le temps; pour à présent, avant que le traité de subsides soit conclu et avant que les troupes marchent, vous serez entré dans vos quartiers d'hiver. Je ne crois pas que le roi d'Angleterre aura l'électeur de Bavière, à cause du voisinage des Autrichiens. Les Palatins et les Württembergeois sont trop près de la France et la craignent trop. Le Danemark serait, sans contredit, le meilleur, mais je ne crois pas qu'on les aura. Cependant, cela vaudrait toujours la peine d'être tenté . . .383-2

<384>

On a fait, il y a deux jours, 5 officiers et 100 prisonniers à Monsieur Laudon du côté de Greifenberg. Wedell en a fait une cinquantaine à Trautenau, et moi autant à Schatzlar. Daun est à Marklissa, ainsi que dans peu de jours entre ci, Greifenberg, Lœwenberg ou Friedland il y aura une bonne charge préparée pour Monsieur Caron. Vous serez instruit de tout, mais Sa Grosse Excellence qui a moult plomb au derrière, marche comme une tortue.

Adieu, mon cher, je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin. Der Zusatz (von „On a fait“ an) eigenhändig.


11171. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Au camp de Lfehn, 7 juillet 1759.

Le lieutenant-général de Treskow me mande en date du 6 de ce mois que le général de Ville s'est trouvé avant-hier entre Goldenstein et Altstadt, qu'hier il y avait voulu faire jour de repos, pour continuer sa marche aujourd'hui par Grulich en Bohême; qu'il avait laissé environ 2000 croates et 500 hussards aux environs de Weidenau et de Zuckmantel. Je pense que l'intention dudit général de Ville pourrait être de se joindre à Harsch.384-1

Je vous prie de vouloir bien en avertir d'O, qui pourra, à son tour, vous en procurer des lumières.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.


11172. AN DEN OBERST VON HACKE, COMMANDANTEN VON GLOGAU.

Im Lager bei Lähn, 8. Juli 1759.384-2

Der König dankt für den Bericht vom 7. Juli.

Ich glaube, der Generallieutenant Graf von Dohna wolle das Regiment von Jung-Sydow nach Landsberg schicken, um Proviant nach zu bekommen, und glaube Ich übrigens, dass die polnischen Leute so ein Husaren- und Kosackenfeuer, wo einige Kanonenschüsse bei geschehen, für eine Bataille halten.384-3

So lange wie die Russen in Posen stehen, muss wohl noch nichts dorten decidiret worden sein, sonsten sie längst Posen würden verlassen<385> haben. Zwischen hier und ein paar Tagen würden wir wohl etwas gegründetes von Nachrichten der Orten herbekommen. Uebrigens so werdet Ihr Mir einen Gefallen thun, zuzusehen, ob Ihr nicht die Zeitung in dem russischen Lager durch Juden oder anders ausbringen könnet, dass der Feldmarschall Daun von Mir bei Lauban geschlagen worden.

Ich bin in einer grossen Besorgniss, dass bei Dohna was schief gegangen ist; ich bitte Ihnen, das üble als das gute gleich zu berichten.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin. Der Zusatz eigenhändig.


11173. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Au camp de Lsehn, 8 [juillet 1759].

Mon cher Frère. Il n'y a pas grand malheur à la méprise de ma lettre, sinon qu'elle a été égarée par mégarde; je n'ai point de secret pour vous.385-1 Je comprends bien que vous êtes curieux de savoir ce qui se passe ici. Selon mes nouvelles, Daun est entre Friedland et Lauban, Laudon à Goldentraum. Ils ont fait marcher de Ville, qui doit joindre Harsch. Je me tiens ici sans me découvrir, et j'attends le moment pour agir. Ceci deviendra bien compliqué et bien difficile, mais que faire? Il faut se faire jour, coûte qu'il coûte. Je n'ai pas un mot de Dohna; on débite à la vérité en Pologne des nouvelles qui nous sont très favorables,385-2 mais je ne les crois point, avant que je ne les tienne de source; vous savez comme est le peuple qui n'a pas vu la guerre: il prend des escarmouches de hussards pour des batailles rangées; ainsi je n'en parle pas. Il faut que tout ceci se décide en peu de jours. Le 10 est le jour dont ils sont convenus.

Je suis alerte et vigilant, je me procure toutes les nouvelles que l'on peut se donner de l'ennemi, je suis assez bien servi; mais cela ne m'exempte pas de bien des soucis et d'inquiétudes. Vous comprenez très bien que la besogne est extrêmement difficile, et que je suis dans le cas avec mon armée comme vous avec vos hussards.

Marwitz vient de mourir à Landshut d'une fièvre chaude mêlée de rougeole.

Fouqué est à Landshut; je lui ai laissé le corps le plus honnête qu'il m'a été possible.

Adieu, mon cher frère, je vous embrasse de tout mon cœur. Dès que j'apprendrai quelque chose de Dohna, ou qu'il se passera ici quoi<386> que ce soit d'important, vous en serez informé tout aussitôt. Je suis avec une parfaite tendresse, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


11174. AN DEN GENERAL DER INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Im Lager bei Lähn, 9. Juli 1759.

Ich habe Euren Bericht vom 8. Juli erhalten, und sehe Ich nunmehro ganz klar, dass Ich sehr wohl gethan, Euch das Regiment aus Neisse zu schicken,386-1 weil auf der Seite nichts passiren wird, und da, auf den Fall es nöthig sein möchte, wir immer wieder dahin was kriegen können.

Daun est à Marklissa, Laudon auprès de Greifenberg. Je serai obligé de rassembler toutes mes forces pour le combattre; ainsi, vers le temps de la décision, que je mets jusqu'au 15, je serai hors d'état de vous assister. Je compte de Ville 10000 hommes et Harsch 12000; ainsi, avec le renfort du régiment de Mosel, vous aurez à peu près 19000 combattants et, par le secours du poste, vous pourrez leur résister. Je suis votre bien affectionné roi.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Der französische Zusatz eigenhändig.


11175. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Au camp de Lœhn, 9 juillet 1759.

Un déserteur de l'armée autrichienne dit que Gemmingen doit s'être mis en marche pour Gabel; si cela est et que Hadik soit parti de même, vous ne trouverez rien avoir vis-à-vis de vous que des pandours. En ce cas-là, il me semble qu'il vous conviendrait de marcher du côté de Bautzen, en ne laissant qu' un petit corps dans le Voigtland, pour incommoder les Autrichiens dans leurs derrières; et s'il est vrai qu'ils veulent envoyer un corps aux Russes par la Lusace, comme Schmettau le dit,386-2 il me semble que vous pourriez empêcher ce secours de passer outre. Mais il est sûr qu'il faut que vous m'assistiez de ce côté-là, parceque toutes les troupes qui ont<387> été vis-à-vis de vous, se retirent à l'armée de Daun. Je suppose en ceci que mes nouvelles sont vraies; car si vos ennemis se trouvent toujours vis-à-vis de vous, comme ils ont été, il ne faut pas remuer. Vela et Laudon sont à Goldenthron,387-1 Daun a aujourd'hui son quartier général à Marklissa, Beck doit entrer aujourd'hui à Lauban, et je reste ici tranquillement caché derrière mes montagnes.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


11176. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Au camp de Lœhn, 9 juillet 1759.

J'ai eu le plaisir de recevoir votre lettre du 5 de ce mois, et vous pouvez compter que le dessein de Daun est d'entrer en Silésie.387-2 Il combine ses opérations avec les Russes; il ne peut point intercepter la communication de nos armées, et à quoi cela lui servirait-il? Je ne suis point en état de détacher, ni Dohna non plus, avant qu'il y ait quelque chose de décidé d'un côté ou de l'autre. Il me semble que l'affaire de Bergen a décontenancé le prince Ferdinand. J'ai 100000 hommes de troupes autrichiennes contre moi, je n'ai que 55 000 hommes à leur opposer, et, malgré cela, il faut que je me tire d'affaire; l'armée du prince Ferdinand est de 72000 hommes: il me semble qu'en ne reculant pas toujours, il pourrait donner une bonne tape à un des détachements ennemis; tous les pas qu'il fait en reculant, valent des batailles gagnées pour les Français, car on ne gagne du terrain que par les batailles. Il faut absolument attendre que quelque chose se décide ici ou contre les Russes, pour que nos affaires prennent une autre forme; avant ce temps-là, je ne saurais que recommander la patience au prince Ferdinand, car je n'y saurais rien faire absolument, et d'ailleurs vous sentez bien que ce ne serait point le moyen de redresser les affaires, si je précipitais mes démarches.

Fededric.

Nach der Ausfertigung.


11177. AN DEN GENERALMAJOR VON WOBERSNOW.

Im Lager bei Lähn, 9. Juli 1759.

Da, so viel sich aus allen Umständen abnehmen lässet, der Oesterreicher Dessein ist, weil der Soltykoff geschrieen, ein Corps zu seinem Degagement durch die Lausitz zu schicken, so habe Ich Euch davon avertiren wollen. Mein Bruder, [des] Prinz Heinrich liebden, wird zwar alles möglichste thun, um das Ding zu verhindern; es kömmt aber dabei darauf an, was er selbst vor sich haben wird, und ob ihm solches<388> es permittiren wird. Ist es das Corps des Hadik, so sie vorschicken wollen, so habe Ich Meinen Bruder schon avertiret, seine Précautions dagegen zu nehmen. Unterdessen wird es doch immer gut sein, dass Ihr den Major de Rège zu Krossen instruiret, sehr vigilant zu sein, um Euch bei Zeiten Nachricht zu geben, und ist übrigens so viel gewiss, dass vierzehn Tage dazu gehören, ehe diese Leute, wenn sie auch keine Obstacles vor sich finden, die sie verhindern werden, herauskommen können.

Friderich.

Dieses an Dohna zu weisen.

Das Hauptschreiben nach einer alten Abschrift der Ausfertigung, im Besitz des Landraths von Runkel in Heddesdorf bei Neuwied. Der Zusatz eigenhändig auf der nur chiffrirt vorliegenden Ausfertigung in der Grossherzogl. Hofbibliothek zu Darmstadt.


11178. AN DEN HOLLÄNDISCHEN KAPITÄN VON RUVYNES388-1 IN DANZIG.

[Im Lager bei Lähn, Juli 1759.]

Es wäre ein Unglück, dass der Kapitän durch den bewussten Umstand ausser Stande gesetzt würde, sich von der ihm aufgetragenen Commission zu acquittiren.388-2 Vielleicht würde er durch andere Officiers, so er zu corrumpiren Mittel finden würde, oder auch durch andere Leute bei der gegenseitigen Armee erfahren können, was bei solcher passiret und ob nichts fruchtbarliches bei solcher auszurichten.

Weisungen für die an Ruvynes zu ertheilende Antwort: auf dem Concept des Cabinetsbefehls an Wobersnow, im Lager bei Lähn 9. Juli. Nr. 11177.


11179. AN DEN GENERALMAJOR VON WOBERSNOW.

Im Lager bei Lähn, 9. Juli 1759.

Das Project, wovon Ihr Mir unterm 5. dieses Euren Rapport abstattet, die Warthe bei Obornik zu passiren und sodann, wo möglich, den Feind anzugreifen, hat Meine Approbation; nur aber würdet Ihr,<389> wenn Ihr von Driesen aus debouchiret wäret und etwas stärkere Märsche gethan hättet, das feindliche Corps bei Nakel bereits geschlagen und die Russen sodenn Posen von selbst verlassen haben. Es ist also darunter gefehlt worden, dass Ihr zu langsam marschiret. Dass Ihr nunmehr den Feind diesseits der Warthe attaquiret, gehet nicht an; also muss solches, wo möglich, jenseits geschehen. Ihr müsset dabei suchen, ihm seine Vivres und Zufuhre zu derangiren, so wird sich das Ding gewiss ändern. Diesseits aber könnet Ihr den Feind nicht zwingen, und müsset Ihr suchen, ihm glauben zu machen, dass Ihr ihn von Marienwerder und Thorn coupiren wollet, und könnet Ihr zu dem Ende die Husaren nach Befinden auf Gnesen streichen lassen. Wo es übrigens wirklich an dem ist, dass die Russen mit den Oestreichern sich concertiret haben, um mit ihnen zu gleicher Zeit zu agiren, so müssen sie sich wohl gegen Schlesien in Bewegung setzen, und würde solches eine favorable Gelegenheit sein, sie auf dem Marsch zu attaquiren.

Die österreichische Bloquade von Cosel ist aufgehoben.389-1 Sollten sich die feindlichen Truppen der Gegend wegbegeben, so werde sie observiren lassen, wo sie hingehen werden, und so Ich erfahre, dass sie zu den Russen marschiren, Euch Nachricht davon geben.

Was uns hier betrifft, so stehet der General Fouqué nunmehro mit 19000 Mann bei Landshut, de Ville, Harsch und Beck bei Königshof und Jaromirz und stossen da zusammen.

Daun, Laudon und Vela stehen zwischen Marklissa und Böhmisch-Friedland; Ich aber befinde Mich mit Meinem rechten Flügel in Lähn und mit dem linken hinter dem Bober.

Allen Apparences nach, so wird Daun nach Lauban marschiren, und soll seine Intention sein, über Bunzlau in Schlesien zu penetriren. Sollte dieses geschehen, so werde ihn über den Bober lassen und ihm in Rücken gehen. Ich habe hieselbst 44000 Mann, der Feind 77000, und Ich hoffe, dessen Supériorité ohngeachtet doch noch mit ihm fertig zu werden.

Friderich.

Nach einer alten Abschrift der Ausfertigung, im Besitz des Landraths von Runkel in Heddesdorf bei Neuwied.


11180. AN DEN GENERALLIEUTENANT GRAF DOHNA.389-2

Im Lager bei Lähn, 9. Juli 1759.

Der König bestätigt den Empfang des Berichts vom 5. Juli und verweist als Antwort auf das Schreiben an Wobersnow.389-3

<390>

Betreffend das Detachement unter dem Obristen Graf Hordt,390-1 so ist solches gut; Ihr müsset ihm aber zum wenigsten 500 Husaren nebst 200 Dragoner unter Anführung eines tüchtigen Kavallerieofficiers beigeben und, wenn es hiernächst nöthig, noch 3 Bataillons detachiren, um ihn zu souteniren.

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


11181. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Schmottseifen, 10 juillet 1759.

J'ai reçu votre lettre du 7 de ce mois. Il n'est pas question à présent d'enlever des magasins,390-2 la grande affaire est d'empêcher [l'ennemi] d'envoyer du secours aux Russes par la Lusace, ou de l'obliger de faire un détachement en arrière, pour l'obliger de couvrir ses magasins de Zittau et de Gabel, pour que toute sa force ne me tombe pas sur le corps; et je crois que vous [n'avez] pas un moment à perdre pour marcher sur Bautzen. Si de là vous faites une marche sur Weissenberg, vous lui donnez des jalousies pour ses derrières. Au lieu de détacher contre les Russes ou de m'attaquer avec des forces si supérieures, il sera au moins obligé de détacher quelque chose contre vous, pour vous observer. Le principal est de vous opposer aux détachements qu'ils pourront faire pour délivrer les Russes; s'ils en ont l'intention, ce détachement prendra le chemin de Pfcerten,390-3 de Guben, de Krossen ou de Francfort. C'est à quoi il me semble que vous devez avoir à présent la plus grande attention.

Mon camp est à un mille et demi de Lauban, à un demi-mille de Greifenberg et environ à un mille et demi de Lœwenberg; ma position est bonne et avantageuse. Daun est encore à Marklissa, Laudon est marché aujourd'hui, les uns disent vers Lauban, les autres vers Seidenberg. Je ne puis qu'attendre le retour de votre courrier.

Daun a détaché hier 4 régiments d'infanterie et un de hussards ou dragons pour Gœrlitz; à bon entendeur salut.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.

<391>

11182. AN DEN GENERAL DER INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Im Lager bei Schmottseifen, 10. Juli 1759.

Ich habe Eure Rapports vom 9. dieses erhalten, und müsset Ihr nur darauf bedacht sein, wie Ihr die Panduren und Husaren der Orten391-1 wegjaget, damit sie nicht von der Seite hereinkommen, und sollte Ich meinen, dass, wenn Ihr einen légeren Posten gegen den Feind daselbst stehen hättet, der Feind die Lust vorzurücken sich gar bald vergehen lassen würde.

Il faut que vous fassiez plus le méchant, et que vous ne souffriez pas que l'ennemi se loge à votre barbe à Friedland.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Der Zusatz eigenhändig,


11183. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

[Au camp de Schmo ttseifen,] 10 [juillet 1759].

J'ai toujours eu 100 hommes des bataillons francs et 100 hussards à Friedland derrière la ville dans le bois. Ce poste qui peut se retirer par les forêts, vient vous rejoindre par Konradswaldau à Zieder; alors vos patrouilles de hussards pourront pousser jusqu'à Wernersdorf.

Voilà à quoi vous devez penser d'abord, surtout à recommander au détachement de se retirer par le bois à la première approche d'un corps tant soit peu considérable de l'ennemi.

Nos affaires ici vont se décider dans peu de jours. Si Daun ne passe pas Lauban, je pourrai toujours vous assister en cas de besoin; mais, s'il marche jusqu'à Naumburg, ce sera impossible. Adieu.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.


11184. AN DEN GENERALMAJOR VON KROCKOW.

[Im Lager bei Schmottseifen, Juli 1759.]

Müsste den Posten391-2 absolut souteniren. Ich wäre sehr versichert, dass das Corps, so sie für 6000 ausgeben, kaum 3000 sein würde und nur in Panduren und solchem Gesindel bestehen würde. Viele Kavallerie könnten sie nicht bei sich haben. Wenn's wäre, dass da was heranwollte, sollte er gleich avertiren lassen, so würde denen Leuten gleich Kavallerie im Rücken geschickt werden.

Weisungen [Bleinotizen] für die Antwort; auf der Rückseite einer von Krockow. Hirschberg Juli, übersandten Anzeige des Gerichtsschulzen Preussler, d. d. Schreiberhau 10. Juli.

<392>

11185. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

[Au camp de Schmottseifen,] 11 [juillet 1759.]

Vous voulez, mon cher, attirer l'ennemi dans le piège; mais vous vous y tromperez, il ne vous attaquera pas et voudra vous bloquer. Il faut faire le méchant et tomber à la première occasion sur le corps d'une troupe mal postée et leur bien frotter les oreilles.

On m'assure aujourd'hui que Daun se retranche auprès de Marklissa. Je ne sais pourquoi; car certes, je n'avais aucune intention de l'attaquer là-bas.

Si l'ennemi veut pénétrer avec toutes ses forces par Friedland, marchez-lui à dos; vous avez le chemin par Konradswaldau, et vous avez les hauteurs de Friedland, par lesquels vous le coupez de la Bohême. Votre poste de Friedland dans le bois doit être mobile et peut se retirer de bois en bols, jusqu'à Zieder. Vous ne pouvez rien faire au Rehorn, mais du côté de Schœmberg. Le cas est très différent; enfin, je vous laisse maître de faire ce que vous jugerez convenable, et je vous dis mes idées, parceque le terrain de ces contrées m'est fort connu.

J'ai ici un camp très fort; en cas de nécessité, je peux détacher 4 bataillons et 10 escadrons, sans que ni plus ni moins 100000 hommes puissent m'entamer; ainsi n'ayez point d'inquiétudes pour moi.

Les Russes crient comme des enfants; les pauvres petits n'ont que 40000 hommes, et Dohna, à ce qu'ils assurent, les empêche de se remuer. On dit que Daun veut envoyer par la Lusace un détachement à leur secours, mais on oublie que mon frère est très à portée d'échiner ce détachment, avant qu'il arrive.

Adieu, mon cher, je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.


11186. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON TRESKOW, COMMANDANTEN VON NEISSE.

Im Lager bei Schmottseifen, 11. Juli 1759.

Ich habe Euren Rapport vom 10. dieses, betreffend den Ausmarsch des Mosel'schen Regiments aus Neisse,392-1 wohl erhalten, und bitte Ich Euch, Mir zu sagen, ob wohl die Panduren durch Euren Avant-Fossé schwimmen und Eure Festung wegnehmen oder sich auf die Minen vom Fort Preussen wagen werden; 10000 Mann können nicht immer ohne Noth in Neisse liegen. Wann hiernächst ein schabigter Kerl von der Garnison desertiret, da kann es gewiss nicht drauf ankommen; haltet nur die Officiers zu mehr Wachsamkeit an, dann Ich nicht leugnen kann, dass Ich solche Sache negligent gefunden habe.

<393>

Unterdessen habe Ich die Ordre an den Generalmajor von Zastrow393-1 gestellet, 100 Mann von einem jeden Bataillon, also 200 Mann, vom Mosel'schen Regiment nebst einem Capitän und 5 Officiers, zusammen 6 Officiers, von dem Mosel'schen Regiment, so jetzt auf dem Marsch, wieder zurück nach Neisse zu beordern.

Friderich.

Nach dem Concept.


11187. AU LIEUTENANT- GENERAL COMTE DE SCHMETTAU A DRESDE.

Camp de Schmottseifen, 11 juillet 1759.

Je viens de recevoir dans ce moment votre lettre du 9 de ce mois. Vous montrerez la présente lettre à mon frère le prince Henri, et vous n'avez qu'à lui dire que Gemmingen avec les troupes qu'il a ramenées de l'Empire, et Beck avec son corps ont ordre de marcher à la Landskrone pour l'occuper incessamment, parcequ'ils se doutent que mon frère pourrait marcher de ce côté-là pour leur faire une diversion. Dites à mon frère que, quand même ils se mettraient là, je crois qu'on pourrait leur enlever des convois entre Zittau et Gœrlitz, du moins qu'on pourra toujours empêcher qu'un corps ne pénètre pas par la Lusace dans la Marche.

Daun est entre Marklissa et Geppersdorf.393-2 Laudon est entré hier au soir dans le camp de Lauban. Mon frère le connaît; c'est sur la montagne où le général Saldern s'est retiré l'année passée. Je suis ici très tranquille à Schmottseifen, et j'attends à voir à quoi se déterminera Daun. Tant qu'il ne passe pas la rivière,393-3 il n'y a rien à faire pour moi.

[Federic.]

Dans ce moment, le soir à 8 heures, j'apprends que Daun marche à Lauban; ne craignez rien.

Nach dem Abdruck der Ausfertigung (mit eigenhändigem Zusatz) bei Preuss. a. a. O. S. 42.


11188. AN DEN OBERST VON HACKE, COMMANDANTEN VON GLOGAU.

Im Lager bei Schmottseifen, 11. Juli 1759.

Da Ich in Erfahrung gebracht und Mir es vor gewiss versichert werden wollen, dass die Oesterreicher 4 Regimenter Kavallerie detachiret, um solche zu einer Expedition über die Oder zu gebrauchen, als habet Ihr auf das eiligste zu verfügen, dass die Fähren und andere Fahrzeuge, so zwischen Glogau und Frankfurt auf der Oder befindlich, vor der<394> Hand nur immer weggeschaffet werden müssen, da Ich dann, sobald Ich vergewissert sein werde, dass der Feind wirklich etwas auf Sagan detachiret hat, Ich ihme dahin nachschicken und dessen Vorhaben zu vereiteln suchen werde.

Friderich.

Wann ich gewisse von der Sache bin, so werde schon die Leute so auf den Fuss folgen lassen, dass sie mit blutigen Köpfen zurücke kommen sollen. Nur Dürege394-1 nach Krossen auch davon avertiret!

Friderich.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des König]. Grossen Generalstabs zu Berlin. Der Zusatz eigenhändig.


11189. AN DEN GENERALLIEUTENANT GRAF DOHNA.

Im Lager bei Schmottseifen, 12. Juli 1759.

Ich habe Euren Bericht vom 8. dieses wohl erhalten, und bin Ich der Meinung, dass, wann I