<132>et, lorsque vous serez convenu de tout, mon intention est que vous deviez le faire mettre au net, et, les échanges des pleins-pouvoirs faits, le signer avec le sieur de Chambrier, à quelle fin je vous envoie ci-clos les pleins-pouvoirs nécessaires.
D'abord que vous l'aurez signé, vous pouvez retourner vers ici et m'apporter un des exemplaires signés, pour que j'en puisse faire expédier alors les ratifications usitées, ce que je ferai faire incontinent après que j'aurai de bonnes nouvelles de mon traité à faire avec la Russie et la Suède. Je renverrai alors le traité ratifié au sieur de Chambrier, pour qu'il le puisse échanger, mais il faudra de toute nécessité que vous vous concertiez bien avec le sieur de Chambrier par quelle voie je puisse lui envoyer sûrement le traité, pour qu'il ne soit point intercepté en chemin faisant ; car je crains fort que la route par Wésel à Paris ne sera plus sûre, d'abord que les opérations de guerre auront commencé en Flandre; je crains la même chose pour Francfort, et je ne sais pas s'il y aura une autre route plus sûre que celle de Mannheim pour faire passer notre traité en France; ainsi vous n'oublierez point de vous régler bien sur cet article avec le sieur de Chambrier.
Quant au mémoire que vous m'avez envoyé, signé du maréchal de Noailles, j'avoue qu'on n'a jamais mieux rencontré ma façon de penser sur toutes les matières qu'on y traite, qu'on l'a fait dans ce mémoire, ainsi que je ne saurais pas m'exprimer autrement qu'on y a fait, si je l'avais dicté moi-même. Aussi ai-je donné d'abord mes ordres au sieur de Klinggraeffen pour la conclusion des deux traités à faire avec l'Empereur, savoir pour le traité d'union, avec son article séparé, et pour le traité secret. Quant au troisième traité, à faire avec le roi de France, j'espère que, par le projet que je vous renvoie, j'aurai rempli tout ce qu'on peut désirer de moi à ce sujet; je suis surtout très satisfait de ce qu'on a fait le projet de ce traité sur le pied d'un traité d'amitié et d'alliance perpétuelle et irrévocable, offensif pour le moment présent, et défensif pour la suite, articles que j'aurais désirés tout exprès, si l'on ne m'avait pas prévenu là-dessus. Comme il y a pourtant encore d'autres réflexions qui me sont tombées dans l'esprit sur les conjonctures présentes, j'en ai dressé le mémoire ci-clos, et vous ne manquerez pas d'en faire un bon usage.
Pour ce qui est de l'autre mémoire que vous m'avez envoyé, tou-