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LX.

Le portrait-médaillon du philosophe Bayle est encastré dans l'architecture d'un fronton. Dans un coin et sur une corniche, est assis un petit génie ailé, qui présente une lentille de verre aux rayons du soleil et les concentre sur une croix double, derrière laquelle un autre génie, à la tête et aux ailes de démon, cherche à se cacher.

Menzel traduit dans cette illustration les mots par lesquels le roi caractérise les travaux et les mérites de Bayle: „M. Bayle, avec un esprit aussi juste que sévère, a examiné tous les rêves des anciens et des modernes et, comme le Bellérophon de la fable, il a détruit la chimère née du cerveau des philosophes II n'oubliait jamais ce sage précepte qu'Aristote recommandait à ses disciples: le doute est le commencement de la sagesse.“

LXI.

Pour le royal écrivain, les formes successives du christianisme ne sont que l'œuvre des prêtres. Il passe en revue, dans „l'Avant-propos de l'Histoire ecclésiastique de Fleury“ , le christianisme des Apôtres, l'église catholique du Moyen-Age et le luthérianisme; il caractérise chacune de ces formes religieuses et montre dans toutes l'action des sectaires qui ont eu pour but commun de dérober et de voiler aux yeux du genre humain la pure lumière de la vérité.

C'est ainsi que l'on voit, dans le dessin de Menzel, le prêtre catholique marchant sur les pas de l'apôtre, et suivi lui-même par le pasteur protestant. Tous trois sont dans le temple, derrière la porte fermée, par-dessus laquelle passe la lumière du soleil, la lumière de la vérité, dont les rayons vont dorer le sommet des colonnes, les chapiteaux et les solives du toit, mais sans qu'aucun des trois personnages paraisse s'en apercevoir.

LXII.

On voit, dans cette vignette, un superbe divan, d'une élégance princière, dont les pieds reposent sur les têtes rasées d'une troupe d'esclaves courbés à terre; au-dessus, un baldaquin garni d'hermine supporté par des hallebardes.