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CXIX.

Envoyée au dehors, la colombe retourne à l'arche de Noé: elle n'a pas trouvé sur la terre inondée par les eaux du déluge un endroit sec où se poser. Mais, quoique les eaux ne se soient pas encore retirées, on voit s'y refléter, signe consolateur, un ciel qui s'éclaircit. La vignette rend bien le sentiment qui a dicté au roi ces vers, adressés de Meissen, en novembre 1760, à la princesse Amélie, dans lesquels il exprime la conviction que peut-être

dans peu, notre nef vagabonde
Sur les flots apaisés pourra voler au port.

CXX.

Composée, en 1761, au camp de Bunzelwitz, et adressée au Marquis d'Argens, une Epître raconte, avec beaucoup de bonne humeur, la retraite des Russes commandés par Boutourlin, après un blocus infructueux:

Ils vont, fuyant vers laVistule,
Pour cacher la honte etl'affront
Dont on a fait rougir leur front....
Loudon et sa troupe dorée,
Et ses guerriers et ses archers,
Se sont, une belle soirée,
Blottis derrière un rocher
Où nous n'irons pas leschercher.

Telle est la situation dans laquelle l'artiste nous représente le général autrichien déçu et battu: appuyé contre un rocher, le dépit peint sur ses traits, il regarde devant lui, d'un air préoccupé, et les bras croisés sur la poitrine. Dans la plaine, au-dessous de lui, défilent ses troupes; au loin on aperçoit les remparts du camp retranché de Bunzelwitz.

CXXI.

Frédéric II prêche, dans son poème du „Stoïcien“ , la résignation, la soumission au sort, qui ôtent à la mort ses terreurs; il démontre la vanité et l'instabilité de toute gloire humaine, de toute puissance et de toute grandeur. Tout cela est comme un éclair qui brille et disparaît sans laisser rien de solide. Le corps, formation artificielle, se dissout, pour renouveler le cours éternel de la production.