<27>Les plus grands ennemis, les plus ambitieux,
Qui pensaient se placer sous le trône des dieux,
Qui de tout l'univers se disputaient l'empire. . . .
Ont à peine laissé quelques images vaines.
Leurs chagrins sont perdus, ainsi que leurs travaux,
Et leur ambition se borne à leurs tombeaux.

Ces considérations philosophiques ont suggéré à l'artiste une composition originale. On voit, dans une tombe ouverte, les restes épars de cadavres de héros, avec leurs armes et leurs armures rongées pour la rouille. Les ouvriers qui ont ouvert les cercueils, tendent l'épée et le bouclier d'un des gigantesques morts, à des représentants de la génération moderne et d'un âge efféminé. Ces personnages, déguisés, pour une mascarade pastorale, en bergers et en bergères, regardent avec dégoût ou avec indifférence, la poussière oubliée qui est tout ce qui reste des preux et des puissants d'autrefois, maîtres du monde qui tremblait devant eux.

CXXII.

Le roi met dans la bouche d'Othon, battu par Vitellius à Bédriac, et faisant ses adieux à ses généraux et à ses compagnons d'armes, des paroles qui sont l'expression des propres sentiments du poète, au moment où il écrivait. Othon annonce sa résolution de se donner la mort:

Si le coup qui détruit cette fragile trame
N'est point assez puissant pour atteindre à mon âme,
Je trouverai des dieux aux pervers peu connus,
Dieux rémunérateurs de nos faibles vertus.
Adieu! je vais quitter ma dépouille mortelle,
Et jouir dans les cieux d'une gloire éternelle.

Menzel retrace avec une simplicité vraiment romaine cette scène d'adieux.

CXXIII.

Comme celui d'Othon, le discours d'adieu de Caton résolu à mourir est l'écho des sentiments qui s'agitaient alors dans l'âme de Frédéric II:

Quand on voit sa patrie et ses amis périr,
Un lâche y peut survivre, un héros doit mourir.