CXXI.

Frédéric II prêche, dans son poème du „Stoïcien“ , la résignation, la soumission au sort, qui ôtent à la mort ses terreurs; il démontre la vanité et l'instabilité de toute gloire humaine, de toute puissance et de toute grandeur. Tout cela est comme un éclair qui brille et disparaît sans laisser rien de solide. Le corps, formation artificielle, se dissout, pour renouveler le cours éternel de la production.

<27>Les plus grands ennemis, les plus ambitieux,
Qui pensaient se placer sous le trône des dieux,
Qui de tout l'univers se disputaient l'empire. . . .
Ont à peine laissé quelques images vaines.
Leurs chagrins sont perdus, ainsi que leurs travaux,
Et leur ambition se borne à leurs tombeaux.

Ces considérations philosophiques ont suggéré à l'artiste une composition originale. On voit, dans une tombe ouverte, les restes épars de cadavres de héros, avec leurs armes et leurs armures rongées pour la rouille. Les ouvriers qui ont ouvert les cercueils, tendent l'épée et le bouclier d'un des gigantesques morts, à des représentants de la génération moderne et d'un âge efféminé. Ces personnages, déguisés, pour une mascarade pastorale, en bergers et en bergères, regardent avec dégoût ou avec indifférence, la poussière oubliée qui est tout ce qui reste des preux et des puissants d'autrefois, maîtres du monde qui tremblait devant eux.