<48>1745, la victoire de Neisse, et celle de mai 1757, la victoire de Kesselsdorf. Dans cette dernière lettre, Frédéric annonce à sa mère qu'il se trouve libre, en face de l'Autriche, avec 150,000 hommes; il est, en outre, maître et seigneur d'un royaume qui est obligé de lui fournir des troupes et de l'argent. „Les Autrichiens sont dispersés comme de la paille au vent.“

Ce sont ces lettres qui ont motivé l'illustration symbolique de Menzel. La vieille reine est assise dans son fauteuil de malade, le dos appuyé contre les coussins; une Victoire ailée lui apporte, avec la couronne de lauriers de son fils, l'heureuse nouvelle de ses triomphes.

CLXXVI.

Frédéric-Rodolphe comte de Rottembourg mourut entre les bras du roi, qui avait pour lui une profonde affection. Il s'était glorieusement battu, comme soldat au service de la France, de l'Espagne, et enfin de la Prusse, et ne montrait pas moins de capacité pour les travaux de la paix. Il porte dans le dessin de Menzel l'uniforme de guerre de son régiment, le 3e dragons, qui lui fut donné par le roi après la journée de Mollwitz; il a, par-dessus la cuirasse, le cordon de l'ordre de l'Aigle-Noir, que lui valut sa belle conduite à la bataille de Chotusitz. Sa taille élancée est celle d'un jeune homme; mais son visage porte les traces des souffrances physiques qui devaient l'emporter prématurément.

CLXXVII.

Les faits héroïques, les travaux herculéens accomplis par Frédéric II et son frère, durant la longue et sanglante lutte de la Prusse contre ses ennemis ligués, qui revenaient sans cesse à la charge avec de nouvelles forces, font le principal objet des lettres les plus importantes de la „Correspondance de Frédéric avec son frère le prince Henri de Prusse“ . C'est l'idée réalisée ici sous une forme symbolique: Hercule et Iolas combattent l'hydre de Lerne, dont les têtes hideuses repoussent, à peine tranchées, sur ses longs cous mutilés. Hercule-Frédéric joue de la faux contre les tètes du monstre, et Iolas-Henri plonge la torche allumée dans les plaies béantes et sifflantes, pour détruire la force reproductive et empêcher la formation d'une tête nouvelle.