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CLXXVIII.

Menzel a choisi le temple de l'Amitié, du parc de Sans-Souci, pour sujet d'illustration de la „Correspondance de Frédéric avec sa sœur Wilhelmine“ , véritable monument de la tendre affection que le roi professa toujours pour sa sœur de Baireuth, depuis son enfance jusqu'à la mort si regrettée de cette princesse. Les sentiments de tendresse et d'estime réciproques trouvent leur expression dans presque chacune des lettres du frère et de la sœur.

Ce petit temple ouvert, élevé à la mémoire de la princesse Wilhelmine, est surmonté d'une coupole surbaissée, qui repose sur un fond de muraille et sur quatre paires de colonnes corinthiennes; dans une niche du mur est la statue assise de la sœur du roi; un portrait en relief orne, en outre, le milieu de chaque colonne. Chacun de ces portraits représente un personnage de l'antiquité célèbre par la fidélité de son amitié. Au-dessus de la haie qui entoure le temple, de grands cyprès élèvent leur tête sombre.

CLXXIX.

Cette illustration de Menzel paraît suggérée par la dernière lettre de Frédéric à sa sœur, en date du 10 août 1786, et par celle que sa sœur lui écrivait le 30 juillet 1769. Dans cette dernière, la duchesse raconte que l'aîné de ses petits enfants avait été à toute extrémité, mais qu'il a été sauvé par le médecin Zimmermann, de Hanovre. Dans la lettre en question, écrite l'année de la mort de Frédéric, celui-ci dit en parlant de lui-même: „Le médecin de Hanovre a voulu se faire valoir chez vous, ma bonne sœur; mais la vérité est qu'il m'a été inutile. Les vieux doivent faire place aux jeunes gens, pour que chaque génération trouve sa place. A bien examiner ce que c'est que la vie, c'est voir mourir et naître ses compatriotes.“

La vignette montre les trois Parques et Esculape. Le dieu de la médecine fait tous ses efforts pour arracher à Atropos les ciseaux qui tranchent le fil de la vie humaine; mais elle se cramponne à lui, et se laisse arracher de son siège, sans lâcher les ciseaux fatidiques.

CLXXX.

Gustave III, né en 1746, était neveu de Frédéric II par sa mère, la princesse Ulrique, sœur du roi de Prusse. Le prince qui devait se faire, au commencement de la révolution française, le chevalier de la légitimité, et tomber en 1792