<50>sous les coups d'un assassin, est ici représenté en riche costume de cour. Le manteau d'hermine glisse de ses épaules. Ses grands yeux saillants vous regardent avec une expression sensuelle et rêveuse.

CLXXXI.

Menzel symbolise ici les relations respectives du fils et du père, telles qu'elles nous apparaissent dans la „Correspondance de Frédéric avec le roi son père“ . Frédéric, en garçon jardinier, montre d'un air plein de déférence, à son royal seigneur et maître, le résultat de son travail, la plantation d'une pépinière, que le roi inspecte rigidement. Cette scène répond assez exactement au sens des lettres que le prince écrivait de Ruppin, et des observations marginales dont le roi les annotait. Le prince royal lui rendait compte de son régiment, de l'incorporation des recrues, des exercices, et le roi écrivait en marge: „Je désire qu'il continue; économie et bonne administration“ , etc.

CLXXXII.

Le camérier de confiance de Frédéric II, Fredersdorf, était, comme on le voit par la correspondance de celui-ci avec son camérier, fortement atteint de la manie du „Malade imaginaire“ . Il livra sa santé et son corps aux expériences des médecins et ruina prématurément sa constitution à force de médicaments. Frédéric, dans la dernière de ses lettres, ne lui épargne, à cet égard, ni les vifs reproches, ni les remontrances, ni les sages conseils. „S'il y avait au monde un remède qui pût te guérir en deux minutes, je l'achèterais, si cher qu'il fût. Seulement, mon cher Fredersdorf, tu as essayé trente docteurs, et ils ont plutôt empiré qu'amélioré ton état.“ Ainsi écrivait Frédéric à son camérier malade, en 1755. La vignette de Menzel y fait allusion. Le roi lui-même tâte le pouls du malade caché par les rideaux du lit, et cherche à retenir de l'autre main la déesse de la santé, qui répand à terre le breuvage salutaire de sa coupe, et se détourne pour s'éloigner de la couche du pauvre insensé, dont la table est encombrée de flacons, de pilules, de poudres de toute sorte.