<63> reçut celle de l'Électorat de l'empereur Ferdinand III; mais il n'obtint point celle des duchés de la succession de Clèves, parce que les différends pour cette succession n'étaient pas décidés entre les prétendants.

Après avoir satisfait à ces formalités, l'Électeur ne pensa qu'aux moyens de retirer ses provinces d'entre les mains de ceux qui les avaient usurpées; il négocia, et sa politique le fit rentrer dans la possession de ses biens. Il conclut une trêve15 pour vingta ans avec les Suédois, qui évacuèrent la plus grande partie de ses États; il paya cent quarante mille écus16 aux garnisons suédoises qui tenaient encore quelques villes, et leur fit livrer mille boisseaux de blé par an; il fit de même un traité avec les Hessois, qui lui remirent une partie du pays de Clèves dont ils s'étaient emparés, et il obtint des Hollandais l'évacuation de quelques autres villes.

Les puissances de l'Europe, enfin lassées d'une guerre dont le poids s'appesantissait, et qui de jour en jour devenait plus ruineuse, sentirent toutes un même désir de rétablir la paix entre elles. Les villes d'Osnabrück et de Münster furent choisies comme les lieux les plus propres pour ouvrir les conférences; et Frédéric-Guillaume y envoya ses ministres.

La multitude des matières, la complication des causes, tant d'ambitieux à contenter, la religion, les prééminences, le compromis de l'autorité impériale et des libertés du corps germanique, tout ce chaos énorme à débrouiller occupa les plénipotentiaires jusqu'à l'année 1647, qu'ils convinrent entre eux des articles principaux de la paix.

Nous ne rapporterons point le traité de Westphalie dans toute son étendue, et nous nous contenterons de rendre compte des articles de ce traité qui sont relatifs à celte histoire. La France qui avait


15 A Stockholm; Götze et Leuchtmar furent ses envoyés.

16 Oui font près de deux cent mille écus de notre monnaie.

a Pour deux ans.