<64> épousé les intérêts de la Suède, demandait que ce royaume conservât la Poméranie, en dédommagement des frais que la guerre avait coûtés à Gustave-Adolphe et à ses successeurs : et, quoique l'Empire et l'Électeur refusassent de se désister de la Poméranie, on convint enfin que Frédéric-Guillaume céderait aux Suédois la Poméranie citérieure, les îles de Rügen et de Wollin, les villes de Stettin, de Garz, de Gollnow, et les trois embouchures de l'Oder; ajoutant que si les descendants mâles de la ligne électorale venaient à manquer, la Poméranie et la Nouvelle-Marche retomberaient à la Suède, et qu'en attendant il serait permis aux deux maisons de porter les armes de ces provinces. En équivalent de cette cession, on sécularisa en faveur de l'Électeur les évêchés de Halberstadt, de Minden et de Cammin, dont on le mit en possession, de même que du comté de Hohnstein et de Regenstein; et il reçut l'expectative sur l'archevêché de Magdebourg, dont Auguste de Saxe était alors administrateur. Quant à la religion, on convint que la luthérienne et la calviniste seraient désormais autorisées dans le Saint-Empire romain.

Cette paix, qui sert de base à toutes les possessions et à tous les droits des princes d'Allemagne, dont Louis XIV devint le garant, fut publiée l'année 1648.

L'Électeur, dont on avait ainsi fixé les intérêts, conclut l'année suivante un nouveau traité avec les Suédois pour le règlement des limites, et pour l'acquit de quelques dettes, dont la Suède ne voulut payer que le quart; ce ne fut que l'année 1650 que l'Électorat, la Poméranie et les duchés de Clèves, furent entièrement évacués par les Suédoisa et par les Hollandais.

Le duc de Neubourg pensa jeter alors les affaires dans la même confusion dont on venait de les tirer avec tant de peine : il s'avisa de persécuter avec rigueur les protestants du duché de Juliers et de


a On ne fixa définitivement les frontières de la Poméranie que le 14 mai 1653; la Poméranie ultérieure fut évacuée par les Suédois dans le mois de juin de la même année.