<XLIX> royales. J'ai rapporté les faits incertains comme incertains; et les lacunes, je les ai laissées comme je les ai trouvées; je me suis fait une loi d'être impartial, et d'envisager tous les événements d'un coup-d'œil philosophique, persuadé que d'être vrai c'est le premier devoir d'un historien.

Si quelques personnes délicates se trouvent offensées de ce que je n'ai pas fait mention de leurs ancêtres d'une manière avantageuse, je n'ai qu'un mot à leur répondre : c'est que je n'ai pas prétendu faire un éloge, mais une histoire; qu'on peut estimer leur mérite personnel, et blâmer les fautes qu'ont faites leurs pères, choses très-compatibles. Il n'est d'ailleurs que trop vrai, qu'un ouvrage écrit sans liberté ne peut être que médiocre ou mauvais, et qu'on doit moins respecter les hommes, qui périssent, que la vérité, qui ne meurt jamais.

Peut-être y aura-t-il des personnes qui trouveront cet abrégé trop court; et j'ai à leur dire que je n'ai point eu intention de faire un ouvrage long et diffus. Qu'un professeur curieux de minuties me sache mauvais gré de n'avoir pas rapporté de quelle étoffe était l'habit d'Albert, surnommé l'Achille, ou quelle coupe avait le rabat de Jean le Cicéron; qu'un pédant de Ratisbonne me trouve très-blâmable de ce que je n'ai pas copié, dans mon ouvrage, des procès, des négociations, des contrats ou des traités de paix, qu'on trouve ailleurs dans de gros livres : j'avertis tous ces gens-là que ce n'est pas pour eux que j'écris; je n'ai pas le loisir de composer un in-folio, à peine puis-je suf-