<245>L'un me disait : Ne savez pas l'histoire;
Vous y verrez des héros pleins de gloire,
Tantôt actifs et tantôt patients,
A leurs amis souples et complaisants.
Tel pour Socrate était Alcibiade,
Qui, par ma foi, n'était un Grec maussade;
Et tels étaient Euryale et Nisus.
En citerais, que sais-je? tant et plus,
Jules César, que des langues obscènes
Disaient mari de toutes les Romaines,
Quand il était la femme des maris.a
Mais feuilletez un moment Suétone,
Et des Césars voyez comme il raisonne.
Sur ce registre ils étaient tous inscrits;
Ils servaient tous le beau dieu de Lampsaque.
Si le profane enfin ne vous suffit,
Par le sacré dirigeons notre attaque :
Ce bon .. que pensez-vous qu'il fît,
Pour que .. le couchât sur son lit?
Sentez-vous pas qu'il fut son Ganymède?
Pour renchérir sur tout ce qu'on a dit,
J'appellerai dom Sanchez à mon aide;
Lisez-moi bien l'article vingt et neuf
De son divin Traité du mariage;b
Vous y verrez que votre esprit tout neuf
Doit de ses mœurs faire l'apprentissage.
Tous les recteurs crient : Il a raison!


a Voyez t. II, p. 3, et t. X, p. 5.

b R. Patris Thomae Sanchez Cordubensis, e societate Jesu, De sancto matrimonii sacramento disputationum tomi tres. T. I. Genuae, 1602, in-fol.; t. II et III. Venet., 1606, in-fol. C'est la première édition.