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SCÈNE VIII.

SYLLA, MÉTELLUS, CHRYSOGONE.

CHRYSOGONE.

Seigneur, pour apprivoiser ces cœurs farouches il faut les dompter tout à fait.

SYLLA.

Un Romain n'est pas facile à dompter.

CHRYSOGONE.

Ce Posthume, qui vous doit la vie, ses biens, ses honneurs, rejette avec mépris vos bienfaits.

SYLLA.

Il aime, il est aimé, et il craint que pendant son absence je ne lui enlève son Octavie.

CHRYSOGONE.

Après que toutes nos tentatives pour vous la procurer ont été inutiles, il faudrait l'enlever pour punir votre rival et vous satisfaire.

MÉTELLUS.

Comment, seigneur! l'amour, cette passion des âmes faibles, vous subjuguerait-elle?

SYLLA.

J'ai dompté l'univers, une femme m'a vaincu, Métellus. Je suis homme, j'ai vu Octavie, et j'ai oublié mes victoires.

CHRYSOGONE.

Vous êtes maître de Rome, rien ne doit traverser vos vœux. Donnez-moi vos ordres, et je vous réponds d'Octavie.