<141> conduira ici, et, pour faciliter sa marche, j'ai suivi l'avis du prince Maurice, et commandé le major Lottum, de mon régiment, avec un bataillon, à Drum, ce qui couvre d'autant mieux le chemin. Le pillage des femmes et valets est horrible, et, pour le bien de l'armée, je crois qu'il sera nécessaire de faire un exemple pour les retenir et remettre en ordre.

J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect, jusqu'au tombeau, etc.

51. AU PRINCE DE PRUSSE.

Leitmeritz, 3 juillet 1757.



Mon très-cher frère,

Vous ne pouvez plus vous retirer du côté de la Silésie; il ne vous reste que la Lusace. Il faut faire fourrager toutes les contrées, et même gâter ce qu'on ne peut consommer, pour rendre à l'ennemi ses opérations difficiles. Dès que vous serez à Hirschberg, notre communication sera mieux établie. Il faut tâcher de soutenir la Bohême, s'il est possible, jusqu'au 15 d'août; et comme Zittau est un mauvais poste, vous pouvez prendre alors Reichenberg, Krottau ou Gabel, selon que vous le jugerez à propos. Si l'ennemi se tourne contre la Lusace, il faut prendre grande attention à vos campements, le laisser passer le Bober, et vous mettre à son dos, pour lui couper les vivres et l'obliger de venir à vous dans un terrain avantageux que vous choisirez, et que le prince Bevern et d'autres officiers pourront vous indiquer. Si l'ennemi se tourne avec toutes ses forces vers Landeshut, il faut marcher par Greiffenberg pour lui couper les vivres.