<52>charges importantes; il était plus souverain que son maître; et comme il avait été une créature de la maison d'Autriche, il se réfugia à Vienne, où il mourut la même année.a Son fils, qu'il avait fait élire coadjuteur de l'ordre et de la commanderie de Malte, ne fut point reconnu par l'Électeur; ce prince lui fit de plus restituer tous les bailliages appartenant à l'État que le comte son père s'était appropriés.

Après la mort de ce comte, l'Électeur envoya le baron de Burgsdorff à Spandow et à Cüstrin, pour apposer son scellé sur les effets du défunt : les commandants de ces forteresses refusèrent de lui obéir, sous prétexte qu'ils ne dépendaient que de l'Empereur, auquel ils avaient prêté serment. Burgsdorff dissimula; et, sans relever par d'inutiles paroles l'insolence de ce refus, il fit observer Rochow, commandant de Spandow, qu'il saisit un jour que par imprudence il était sorti de sa forteresse. L'Électeur fit trancher la tête à ce sujet rebelle, comme il le méritait;b et les commandants de ses autres places, intimidés par cet exemple, se rangèrent incontinent à l'obéissance.

Ladislas, roi de Pologne, donna l'investiture de la Prusse à Frédéric-Guillaume, qui la reçut en personne, et s'engagea de lui payer un tribut annuel de cent vingt mille florins, et de ne faire ni trêve ni paix avec les ennemis de cette couronne. Le baron de Löben reçut celle de l'Électorat de l'empereur Ferdinand III; mais il n'obtint point celle des duchés de la succession de Clèves, parce que les différends pour cette succession n'étaient pas décidés entre les prétendants.

Après avoir satisfait à ces formalités, l'Électeur ne pensa qu'aux moyens de retirer ses provinces d'entre les mains de ceux qui les avaient usurpées; il négocia, et sa politique le fit rentrer dans la possession de ses biens. Il conclut une trêve15 pour vingta ans avec les Suédois, qui évacuèrent la plus grande partie de ses


a Le comte de Schwartzenberg ne se démit pas de ses charges, mais mourut, de mort naturelle, revêtu de toutes ses dignités, le 4 (14, nouv. style) mars 1641, à Spandow.

b Le colonel Maurice-Auguste de Rochow fut en effet arrêté, le 12 mai 1641, et condamné à mort; mais il réussit à s'échapper.

15 A Stockholm; Götze et Leuchtmar furent ses envoyés.

a Pour deux ans.