<119>aise de m'accommoder avec lui en tout ce qui est juste et raisonnable, étant persuadé que ce prince a les mêmes sentiments, et qu'il comprend comme moi que notre union dans les circonstances présentes est plus nécessaire que jamais.

Vous pouvez aussi assurer milord Harrington que j'écrirai moi-même là-dessus au premier jour à Sa Majesté Britannique, en lui ouvrant mon cœur d'une manière qu'elle en sera entièrement satisfaite et contente.

Federic.

H. de Podewils.

Nach der Ausfertigung.


181. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Berlin, 3 décembre 1740.

J'ai vu par votre relation du 21 de ce mois passé que le cardinal de Fleury n'a pas paru répondre à l'empressement de l'ambassadeur d'Espagne, qui voulait le porter à tirer parti de la mort de l'Empereur. Mais comme les apparences sont souvent trompeuses, ce n'est qu'en remarquant exactement tout ce qui se passe, qu'on peut découvrir la vérité. Vous continuerez à vous informer soigneusement-tant des propositions que la cour d'Espagne pourrait faire dans la suite à celle de France, que des espérances que cette dernière pourrait donner aux Espagnols. Les allures du ministre de Sardaigne ne méritent pas moins d'attention. Il est apparent que toutes ces cours ne négligeront point leurs vues, mais le cardinal de Fleury a jusqu'ici très finement caché les siennes, et il paraît qu'il voudrait que ce fût la France seule, à l'exclusion des autres, qui profitât de ces conjonctures, et qu'une contenance modeste lui procurât par la voie de la négociation un morceau à sa bienséance, comme Luxembourg ou quelque autre acquisition convenable, en faisant toujours semblant de s'intéresser pour la reine de Hongrie et de vouloir écarter tout prétendant à la succession d'Autriche. Mais quoi que la France en dise, il n'est pas apparent qu'elle abandonne entièrement la Bavière, ni qu'elle pousse la modestie jusqu'à renoncer à tous les avantages que les conjonctures présentes semblent lui offrir. Ainsi, s'il ne paraît que la France fasse à l'heure qu'il est de nouvelles levées ni de préparatifs pour agir par terre, il faut considérer qu'elle est toujours armée, et qu'elle se trouve actuellement en état de commencer la guerre, ses forces étant plus considérables que celles des autres puissances.

Federic.

H. de Podewils.

Nach dem Concept.