<145>ce sujet, et ce que je pourrais avoir, en tout cas, à espérer ou à craindre de la France dans l'affaire que j'ai entamée.

J'attends, comme vous pouvez croire, avec beaucoup d'impatience votre rapport fidèle et circonstancié là-dessus.

P.S.

En cas que le Cardinal vous dût parler des engagements qui obligent la France de garantir la Sanction Pragmatique, vous devez lui répondre que, comme le Roi Très Chrétien a déclaré, en différentes occasions, et surtout à l'égard des prétentions de la maison de Bavière sur la succession de feu l'Empereur, que la France avait promis cette garantie sauf les droits d'autrui1, j'espère qu'elle l'entendra sur le même pied par rapport à mes droits sur la Silésie, et que ce qui est juste pour l'électeur de Bavière, le sera aussi pour moi, ce que je me promets, indubitablement, de l'amitié de Sa Majesté Très Chrétienne et de l'équité de M. le Cardinal, de sorte que, si la cour de Vienne devait réclamer la garantie de la France dans le cas dont il s'agit présentement, elle aurait toujours une raison suffisante pour s'en défendre, et elle ne saurait se dispenser d'avoir égard à mes droits sur la Silésie, puisqu'elle n'a promis sa garantie que sous la restriction qu'elle ne doit pas déroger aux droits d'autrui; ce que vous ne manquerez pas de faire valoir.2

Federic.

H. de Podewils.

Nach dem Concept.


204. AU CHANCELIER DE RAESFELD A LA HAYE.

Berlin, 13 décembre 1740.

Le ministre de France qui réside en ma cour ayant porté par ordre du Roi son maître des plaintes fort amères contre vous, et vous ayant accusé que vous déclamiez hautement à la Haye contre la France, je ne les trouve que trop fondées, voyant par le contenu de votre post-scriptum du 6 de ce mois que, pour donner du crédit aux insinuations que je vous n'avais chargé de faire sur ce sujet qu'avec un ménagement extrême et dans le dernier secret, et pour détruire des bruits qui m'attribuaient des intentions contraires, vous avez pris la résolution aussi étrange qu'imprudente de produire en original les ordres que vous avez reçus de moi sur cet article. Comme, selon votre rapport, ceux à qui vous les avez montrés vous ont protesté qu'ils n'avaient jamais entendu parler de ces bruits, il est visible qu'on ne les a semés que pour vous tirer les vers du nez, et pour s'assurer si c'était par ordre que vous aviez fait des insinuations qui, imprudemment dispersées, n'auront pas



1 Am 29. Oct. sagt Fleury zu Camas: „Nous y avons accédé mais avec cette clause: sauf le droit d'autrui.“

2 Ein Brief an Valory vom 13. Dec. verweist ganz allgemein auf das, was Chambrier in Paris eröffnen werde. Mémoires de Valory II, 225.