<28>premier article, on ne saurait prétendre avec raison à m'en détacher, si l'on ne s'avise pas de m'offrir de plus grands avantages, au lieu d'attendre de moi des avances. Je vous ordonne donc de ne vous pas laisser amuser par des compliments et de générales assurances, mais d'exiger des propositions claires et précises, qui me pourraient mettre en état de m'expliquer aussi rondement avant mon départ pour Wésel. Je vous adresse exprès le porteur de celle-ci, afin de m'envoyer avec plus de sûreté votre réponse, qui m'informera en détail de la véritable situation de cette affaire, et de tous les secrets qu'on ne pourra point confier à la poste. Je joins ici un autre chiffre, trouvant le vôtre trop difficile, la moindre émission d'unelettre causant un grand embarras; c'est pourquoi vous vous servirez du nouveau, qui est plus clair et plus facile. Au reste n'oubliez pas de faire mes amitiés au prince de Hesse et à la princesse, et de remercier le de Münchhausen de la délivrance des deux recrues, arrêtées si longtemps à Brême. Je suis etc.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


44. AU COLONEL DE CAMAS A PARIS.

Charlottenbourg, 3 août 1740.

Mon cher Camas. J'ai lu votre lettre avec beaucoup d'attention, etj'en ai conclu qu'autant que je pouvais y comprendre, la France est résolue à se ménager Dusseldorf pour elle-même, afin d'avoir le passage du Rhin libre. Indépendamment de ce soupçon, il faut continuer à négocier, afin de nous assurer de ce que nous avons lieu de présumer.

Je vous envoie pour cet effet les deux pièces que vous souhaitez;1 il faut faire encore un essai touchant l'accord proposé avec la maison de Sulzbach, et faire bien valoir la dernière condition de démolir Dusseldorf, en cas qu'on l'obtienne. Si nous n'avançons point par ce moyen, il ne nous reste qu'à les amuser et à chercher parti ailleurs. Je regarde la conversation de Pecquet comme les paroles sacramentales de la négociation; l'emportement et la prévention de ce commis nous donnent le signal de leurs menées et de leurs intentions.2

Parlez un peu de l'Angleterre, voyez ce qu'ils diront. Voyez si la jalousie ne serait pas un ressort capable de les faire agiren notre faveur, mettez en mouvement toutes les machines de la rhétorique. La France



1 „Propositiones, welche des Höchstseligen Königs Majestät dem churpfälzischen Hofe in der jülich-und bergschen Successionssache pro Ultimato zu thun befohlen,“ sowie die Abschrift des Vertrages vom 5. April 1739.

2 Bericht Camas, 26. Juli: „Hier, au soir, j'ai été voir M. Pecquet, premier commis pour les affaires étrangères; c'est proprement l'oracle .... Dès que je fus entré en matière, je trouvai un homme fort prévenu contre les droits de Votre Majesté touchant la succession de Juliers et de Bergue“ etc.