621. AU MARÉCHAL DE FRANCE COMTE DE BELLE-ISLE A PRAGUE.

[Berlin, 9 décembre 174I.]

Mon cher Maréchal. M. de Valory m'ayant communiqué l'extrait d'une lettre qu'il a reçue de votre part, en date du 5 décembre, c'a été avec bien du chagrin que j'ai vu l'état faible de votre santé, et je vous prie de croire que j'y compatis, et que mes vœux ne sont que pour le parfait rétablissement de votre santé. Quant aux mouvements que vous désiriez de faire par le maréchal de Schwerin, il faut, Monsieur, que je vous dise que je vous ai prévenu en cela, ayant ordonné déjà audit maréchal de Schwerin de s'emparer de la ville de Troppau et de tous les lieux qui gouvernent les montagnes de la Moravie qui confinent la Haute-Silésie, et de pousser même plus avant autant que les circonstances et la position de l'armée ennemie le pourraient permettre.

Outre cela, j'ai ordonné au prince Léopold de marcher avec toute son infanterie en avant, pour occuper autant de terrain que la sûreté <428>de mes troupes le demandera; et, s'il est nécessaire, le prince Leopold ne fera guère de difficulté de laisser aux troupes saxonnes la ville de Leitmeritz. Enfin, Monsieur, vous serez persuadé du zèle que j'ai pour la cause commune, mais surtout de l'affection que je vous porte, et de la haute estime avec laquelle je serai à jamais, mon cher Maréchal, votre très affectionné et très fidèle ami

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.