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Pour ce qui est, au reste, de l'ordre donné à ce corps de troupes russiennes de 60,000 hommes pour entrer dans la Livonie, je suis persuadé que ce n'aboutira autrement qu'à une ostentation toute pure et peut-être encore à rien, vu les raisons que je vous ai déjà indiquées.1

Quant à ma voix à accorder au prince de Thum et Taxis pour son introduction au Collège des Princes de l'Empire, vous savez mes intentions et à quelle condition je lui accorderai ma voix,2 et comme mon ministère des affaires étrangères ne vous a pas encore donné vos instructions là-dessus, je viens de lui donner mes ordres précis à ne plus traîner l'affaire.

Federic.

Nach dem Concept.


5983. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Rohd berichtet, Stockholm 24. Juli, dass er das Schreiben vom 3. Juli3 der Königin von Schweden zu eignen Händen übergeben habe. „Sa Majesté m'a dit à cette occasion que le baron de Scheffer vient d'écrire au baron de Hœpken que le ministère de France lui a fait entendre que, s'il était vrai que le marquis d'Havrincourt avait eu le malheur de déplaire à la cour de Suède, le Roi Très Chrétien ne s'éloignerait pas de le rappeler et d'en nommer un autre à sa place; que, le baron de Hœpken ayant fait rapport de cette lettre au Sénat, il avait été résolu qu'on y répondrait, en ordonnant à Scheffer d'assurer ledit ministère qu'on débitait sans fondement que le marquis d'Havrincourt déplaisait au roi de Suède, qu'au contraire sa conduite était approuvée, et que cette résolution avait été accompagnée d'un ample éloge de la personne de l'Ambassadeur. Ceci doit s'être passé dans le Sénat, le Roi n'y étant pas et ignorant la lettre aussi bien que la résolution prise là-dessus, quoiqu'on se soit servi de son nom dans les instructions données au baron de Scheffer; mais, le Roi en ayant été ensuite informé par quelqu'un des siens, c'est de lui-même que la Reine m'a assuré le tenir.“

Potsdam, 7 août 1753.

Votre rapport du 24 de juillet dernier m'est bien parvenu, et vous remercierez de ma part bien poliment le baron de Hœpken des avis qu'il vous a communiqués, et du jugement très solide qu'il porte des affaires de la Russie et turques, en le priant de vouloir bien continuer de me faire de pareilles communications. 4

Quant à l'anecdote concernant le baron de Scheffer, j'ai encore de la peine à croire que le Sénat eût fait semblable démarche sans le su du Roi, d'autant qu'il n'est presque pas à croire que le premier eût eu une assez grande hardiesse pour s'émanciper jusqu'à ce point.

Je souhaiterais ainsi que vous vous expliquassiez plus précisément à ce sujet, savoir si le Sénat est autorisé de fournir des instructions aux ministres de Suède dans l'étranger sans que le Roi en ait une connaissance préalable.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 20.

2 Vergl. S. 31.

3 Nr. 5947 S. 4.

4 Vergl. Nr. 5954 S. 10.