<428>
 

pitulation tel que nous souhaitions qu'elle fût acceptée, et qu'on vous enverrait ce projet, afin que vous sauriez vous expliquer là-dessus avec les ministres de France.

Je passe à présent au contenu de vos deux dernières dépêches du g et du 13 de ce mois, au sujet desquelles je vous dirai que je serai bien aise, quand vous sauriez avertir adroitement et dans la dernière confidence les ministres de France de ne pas se fier trop aux belles apparences du prince Louis de Würtemberg,1 qui, plein de dissimulation qu'il est, pourrait leur donner à garder par ses artifices, pourvu qu'ils n'y prendraient pas attention.

Quant au crédit auquel, selon vous, le comte d'Argenson2 paraît se maintenir, je crois cependant qu'à l'occasion du rétablissement fait du Parlement,3 et par ce que c'est proprement lui qui a fait faire à la cour les écarts qu'elle a faits contre le Parlement, son crédit saurait bien être ébranlé.

Pour ce qui regarde les personnes auxquelles le sieur Rouillé paraît jusqu'à présent avoir le plus de confiance,4 je vous fais observer que, vu le peu d'expérience et de routine du sieur Rouillé, vous ferez bien de vous lier avec le sieur de Bussy,5 au moyen duquel vous parviendrez toujours, à ce que je crois, le plus tôt à votre but.

J'avais oublié à vous dire que je suis bien aise d'avoir rencontré dans ma réponse que j'ai fait donner au grand-général de la couronne de Pologne,6 les sentiments où la France est à ce sujet. Au surplus, j'ai donné mes ordres exprès à mon ministre à Varsovie d'agir en tout, relativement à la Diète présente de la Pologne, de concert et sans réserve avec le comte de Broglie.

La nomination du sieur Ogier au caractère d'ambassadeur m'a fait beaucoup de plaisir; il s'est toujours bien conduit dans son poste présent pour ménager habilement les intérêts de la France et de ses alliés,7 et il n'est point à douter que son nouveau caractère ne donne beaucoup de poids aux insinuations qu'il aura à faire à la cour de Copenhague.

Au reste, je ne suis point surpris d'apprendre par vous que M. de Séchelles commence à manier habilement les finances de la France. Je connais sa grande capacité8 et ne désirerais de lui, sinon qu'il fît à présent exactement payer les subsides à la cour que vous savez,9 et qui lui passent par mes mains.

Federic.

Nach dem Concept. Der „Extrait de la dépêche du baron de Knyphausen“ nach der von dem Cabinetssecretär für den Gebrauch des Königs angefertigten Redaction.



1 Vergl. S. 214.

2 Vergl. S. 405.

3 Vergl. S. 407.

4 Knyphausen berichtet, 13. September: „Quant à ce qui concerne le sieur Rouillé, les personnes dans lesquelles ce ministre paraît jusqu'à présent avoir le plus de confiance, sont le marquis de Puyzieulx, le comte de Saint-Séverin et le maréchal de Noailles, mais principalement les deux premiers. Il paraît aussi avoir une bonne opinion des lumières de Bussy, et je me suis aperçu en plusieurs occassions qu'il le consulte souvent et qu'il se conforme assez volontiers à son avis … Au reste, ce ministre lâche des propos assez indiscrets dans les audiences qu'il donne aux ministres étrangers.“

5 Vergl. S. 400. 411.

6 Vergl. S. 397.

7 Vergl. S. 416.

8 Vergl. S. 404.

9 Braunschweig.