<505> plus intime de mes alliés et dont les intérêts me seraient toujours aussi chers que les miens.

J'espère, au reste, que vous vous acquitterez de la commission que je viens de vous donner, avec toute la dextérité nécessaire pour en faciliter le succès, et avec autant de promptitude que les circonstances le permettront; après quoi vous ne manquerez pas de me faire un rapport exact et fidèle de la réponse qu'on vous aura donnée et des mesures qu'on aura prises en conséquence.

Federic.

H. Comte de Podewils. Finckenstein.

Situation actuelle de la négociation de commerce à Vienne.

Par le huitième article du traité de paix de Berlin il fut arrêté que les deux cours nommeraient incessamment des commissaires de part et d'autre pour régler le commerce entre les États et sujets réciproques, les choses restant sur le pied où elles étaient avant la guerre, jusqu'à ce qu'on soit convenu autrement.

Le peu de temps qu'on put employer à arranger la paix de Dresde, n'ayant pas permis d'y entrer dans un plus ample détail sur le commerce, l'on se contenta d'établir pour base du traité celui de Berlin et d'y ajouter au sixième article1 la clause : „que les deux parties contractantes s'engagent de favoriser réciproquement, autant qu'il est possible, le commerce de leurs États, pays et sujets respectifs et de ne point souffrir qu'on y mette des entraves ou chicanes, mais qu'elles tâcheront plutôt de l'encourager et de l'avancer de part et d'autre fidèlement.“

Quoique la situation du commerce de Silésie parût être à l'abri de toute appréhension à la faveur de cette double stipulation, les troubles furent à peine apaisés que la cour de Vienne s'avisa de hausser considérablement les droits d'entrée sur plusieurs manufactures qui passaient de la Silésie dans les États autrichiens.

Le Roi eut beau faire faire des représentations là-dessus et réclamer la foi des traités pour le rétablissement du tarif usité avant la guerre, s'offrant de faire entamer incessamment la négociation d'un traité formel de commerce; les ministres autrichiens refusèrent constamment de se rendre à ces instances et cherchèrent des faux-fuyants de toute espèce pour les éluder. D'abord, ils prétendirent que la stipulation du traité de Berlin n'ayant point été renouvelée en termes exprès par la paix de Dresde, cette omission lui avait fait perdre toute sa force. Puis, sentant sans doute eux-mêmes la frivolité de ce subterfuge, ils se rabattirent sur un autre principe tout aussi étrange, savoir que la conservation stipulée du commerce in statu quo ne se rapportait qu'aux droits de sortie et de passage, mais qu'à l'égard de ceux qui se levaient sur l'entrée et la consommation des marchandises, c'était un objet de pure




1 Vergl. Bd. VIII, 410.