6409. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.

Potsdam, 30 juillet 1754.

Je suis bien fâché de la maladie de M. de Contest,387-1 tant par l'estime et la confiance que j'ai prises pour lui pendant le temps qu'il a manié les affaires, que par le retardement que cela va causer dans celles-ci. Comme je ne connais point M. de Saint-Florentin,387-2 et que d'ailleurs vous le dites occupé d'un département trop vaste pour pouvoir s'instruire à fond des affaires qu'il n'a point connues jusqu'à présent, ma volonté est que vous ne devez rien communiquer à M. de Florentin de tout ce que j'avais envoyé387-3 à milord Maréchal d'Écosse, peu avant son départ, de ce qui regarde la négociation de l'Angleterre avec la Russie touchant une convention de subsides, et le contre-projet que les ministres de Russie ont donné au sieur Guy Dickens, mais que<388> vous deviez garder plutôt un secret impénétrable là-dessus, jusqu'à ce qu'on sache si M. de Contest reviendra de sa maladie ou non, et que vous aurez reçu mes nouveaux ordres à ce sujet.

Je crois par la même raison qu'il sera sans effet que vous parliez à M. de Florentin sur les affaires de Danemark et sur la bonne volonté que la cour de Copenhague a marquée de prendre des liaisons avec moi,388-1 vu que je suis persuadé que les affaires de dehors ne seront que traitées bien superficiellement pendant l'intervalle fâcheux de la maladie de M. de Contest. Cependant tout cela ne doit point vous empêcher de veiller attentivement sur ce qui se passe à la cour où vous êtes par rapport aux affaires, et de continuer de m'en faire exactement vos rapports ordinaires.

Federic.

Nach dem Concept.



387-1 Vergl. S. 376.

387-2 Vertreter des Marquis de Saint-Contest.

387-3 Nr. 6366 S. 349.

388-1 Vergl. S. 383.