<183>

6834. AU ROI DE FRANCE A VERSAILLES.

Wésel, 19 juin 1755.

Monsieur mon Frère. La lettre que le bailli de Froullay1 m'a apportée de Votre Majesté, est assurément la chose la plus agréable qui pouvait m'arriver dans le voyage que j'ai fait ici, et il pourra rendre compte à Votre Majesté de tous les sentiments que je lui ai montrés à cet égard. Être bien persuadé de leur vérité et de leur sincérité, est le témoignage le plus flatteur pour moi que je puisse recevoir de l'amitié de Votre Majesté. Elle ne doit pas douter que je ne fasse une attention particulière à la recommandation dont Elle honore l'ordre de Malte, elle suffisait pour décider le succès de la commission du bailli de Froullay. Je ne lui en donnerai qu'une à son retour, et qui est assurément la plus agréable qu'il pourra jamais faire pour moi, c'est de bien marquer à Votre Majesté combien je suis sensible aux assurances de Son amitié, et combien est sincère et parfaite celle avec laquelle je suis, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère

Federic.

Nach der Ausfertigung im Archiv des Auswärtigen Ministeriums zu Paris.


6835. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Michell berichtet, London 13. Juni: „J'ai lu la réponse que ces gens-ci ont donnée à la France … Cette réponse, qui est fort longue et très détaillée, n'admet, comme je l'ai dit,2 aucun des principes de la France. Les Anglais y exigent même des conditions plus fortes de cette couronne que dans leur contre-projet,3 et ils n'y laissent, à proprement parler, aucune porte ouverte pour négocier avec décence.“

Wésel, 24 juin 1755.

Vos rapports du 10 et du 13 de ce mois me sont heureusement parvenus. A ce qu'ils m'ont appris au sujet de la réponse que les ministres anglais ont remise en dernier heu au duc de Mirepoix, il faudra bien que la France prenne bientôt son parti pour se décider finalement, ce dont j'espère que nous serons bientôt éclaircis.

En attendant, comme il ne pourra manquer que la rupture entre ces deux couronnes ne s'en suive incontinent, et qu'il m'importe extrêmement d'être bien au fait des arrangements qu'on prendra en Angleterre, et même du plan qu'on y formera pour pousser la guerre contre la France, il sera très nécessaire que, dès à présent, vous vous mettiez sur la voie pour en être exactement instruit, afin de pouvoir m'en informer à temps et de bonne heure, de manière que j'y puisse compter avec assurance.

C'est pourquoi je suis bien aise de vous faire observer qu'il ne faut pas que vous borniez vos recherches uniquement aux préparatifs



1 Vergl. Bd. IX, 444. 445. 460; X, 166. 178.

2 Vergl. Nr. 6831.

3 Vergl. S. 93.