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Hollande et l'Hanovre n'eussent rempli préalablement les conditions que cette cour dictait avec hauteur, avait entièrement dérangé ce plan, et que, quoique la Grande-Bretagne eût fait représenter à l'Imperatrice-Reine que son refus susdit ferait perdre à la première tout son crédit en Hollande et la mettrait hors d'état de prendre dorénavant aux affaires générales du continent la même part intime que jusqu'ici, la cour de Vienne avait toujours persisté dans son refus, de façon que le comte Colloredo, au lieu de rassurer à son arrivée1 par quelque ouverture plus amiable, avait au contraire renvoyé crûment et avec dureté aux réponses sèches de sa cour, surtout à celle du de juin. Que cette manœuvre de la cour impériale avait causé d'étranges effets en Angleterre et en Hollande; qu'en Angleterre tous les membres de la Régence en avaient tellement été irrités que, malgré les bons conseils du comte de Holdernesse, ils avaient pris la ferme Résolution, vu le peu d'intérêt que la cour de Vienne témoignait de prendre à la crise présente, de se réduire uniquement à pourvoir à la sûreté du royaume et des Etats du roi d'Angleterre en Allemagne, eu abandonnant tout autre intérêt.

Le comte Flemming continue que, quant au Conseil hanovrien, il n'y avait d'abord trouvé que beaucoup de trouble et d'embarras, au point que, dans ces moments de terreur, ces ministres l'avaient souvent questionné ce que le roi de Pologne voudrait faire pour assister l'électorat d'Hanovre, à quoi il dit avoir répondu dans le sens qu'il avait marqué alors au comte Brühl; qu'il leur remarquait cependant depuis quinze jours beaucoup plus de tranquillité d'esprit, laquelle lui avait fait supposer quelque changement favorable dans l'état de leurs affaires; qu'il l'avait d'abord attribué à quelques assurances plus amiables que la cour de Vienne aurait données, mais qu'ayant été bientôt convaincu du contraire, il avait tourné ses recherches d'un autre côté et qu'il avait appris que la sécurité de M. de Münchhausen venait de ce qu'on croyait que Sa Majesté Prussienne ne se mêlerait point de la guerre entre la France et

de réparation de l'insulte qu'on m'avait faite indirectement par les arrangements mal avisés qu'on avait pris à la dernière foire de Leipzig et du depuis contre mes sujets,2 que néanmoins, pour convaincre encore, le roi de Pologne de la sincérité de mes sentiments à son égard et du désir que j'ai également de vivre avec lui en bon voisin, je veux convenir à la proposition que le premier ministre vous a faite de la part de sadite Majesté, savoir que, dès que nous serons réciproquement [convenus] du jour où de la part de la cour de Dresde on fera le premier pas, en levant en Saxe toute défense faite à la dernière foire de Leipzig et du depuis pour empêcher ou gêner le commerce de mes sujets, de sorte que tout soit remis sur le pied que ci-devant, je donnerai mes ordres que, peu de jours en après, toute défense faite de ma part contre le commerce des Saxons en mes États soit pareillement levée et tout également remis au pied qu'il fut avant ladite foire de Leipzig. Mais, pour qu'il n'y arrive du malentendu, vous déclarerez au premier ministre que, comme il était connu que, depuis le temps de la convention de l'année 1728,3 on n'avait pas levé en Saxe, malgré les stipulations expresses de la convention, les impôts qu'on qualifie du nom de Landaccise relativement aux denrées et marchandises que mes sujets vendaient en Saxe, il fallut bien que les droits qu'on avait surrogés dans mes États par rapport à la Landaccise saxonne sur ce que leurs



1 Colloredo folgte dem Könige Georg von London nach Hannover.

2 Vergl. S. 270.

3 Vergl. S. 207 Anm.