6813. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

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Michell berichtet, London 13. Mai: „On remit une réponse par écrit, mais sans signature, vendredi dernier167-5 au duc de Mirepoix, par laquelle-ces gens-ci continuent dans les principes de leur contre-projet167-6 au sujet de leurs différends avec la France, à quelques sincérations prés qui ne portent à rien d'essentiel et ne sont calculées que pour tâcher d'en imposer à cette couronne. Malgré cela et les instructions que cet ambassadeur m'a dit avoir de ne plus négocier, en cas qu'on ne voulût pas se relâcher ici, il n'a cependant pas osé prendre sur lui de partir sans de nouveaux ordres, et les

Potsdam, 27 mai 1755.

J'ai bien reçu vos deux rapports du 16 et du 18167-7 de ce mois, qui me sont entrés à la fois. Je sens parfaitement par les nouvelles intéressantes qu'ils renferment, Qu'une rupture entre la France et l'Angleterre est absolument inévitable et qu'il faut s'attendre d'un temps à l'autre qu'elle éclatera. Au reste, je suis fâché de la faiblesse et de la crédulité du duc

ministres, à force de l'amadouer, ont trouvé moyen de lui faire croire qu'ils souhaiteraient sincèrement qu'on pût trouver des moyens de se rapprocher. Il se pourrait même que sa négociation reprît haleine en conséquence d'un courrier qu'il a reçu hier avec des dépêches de Versailles du 9 du courant, par lesquelles la France persiste, à la vérité, toujours sur ses principes, mais faiblement. L'Ambassadeur est même autorisé de déclarer à ces gens-ci que sa cour se relâcherait pour le bien de la pais de quelque terrain sur l'Ohio, sans cependant vouloir faire rien de plus. Je soupçonne, malgré cela, au ton dont le duc de Mirepoix m'a parlé, qu'il peut encore aller plus loin, et je le crois autorisé secrètement et en particulier par Madame de Pompadour, avec qui il est en correspondance, de faire l'impossible pour parvenir à un accommodement. Quoi qu'il en soit, nous verrons en peu de jours l'effet que le nouveau langage de cet ambassadeur aura fait sur les ministres.“ 168-1

Michell berichtet, London 16. Mai: „Le duc de Mirepoix remit avant-hier au chevalier Robinson un mémoire signé, par lequel cet ambassadeur explique les sentiments de sa cour au moyen desquels on pourrait terminer ses différends avec ces gens-ci, et dont j'ai rendu compte dans ma dernière dépêche.“

de Mirepoix, mais je n'en suis nullement surpris, vu que je connais ce ministre pour avoir déjà été la dupe du ministère autrichien, du temps qu'il a fait autrefois la fonction d'ambassadeur de France à la cour de Vienne,168-2 de sorte que je n'ai pas lieu de m'étonner qu'il le soit à présent des ministres anglais; aussi faut-il que je vous dise que, de la manière que vous le dépeignez sur cet article, je trouve sa ressemblance aussi parfaite que celle de deux gouttes d'eau. Au surplus, je m'attends à la continuation de vos rapports intéressants.

Federic.

Nach dem Concept.



167-5 9. Mai.

167-6 Vergl. S. 145.

167-7 So ist das Datum des Michell'schen Berichtes vom 13. Mai von dem Cabinetssecretär verlesen worden.

168-1 Es folgt die in den Immediaterlassen an Knyphausen und Klinggräffen (Nr. 6811 und Nr. 6812) wiedergegebene Meldung über die Instructionen des Admirais Boscawen.

168-2 Vergl. Bd. I, 453.