6957. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

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Kjinggräffen berichtet, Wien 20. August: „Il m'est revenu de deux différents bons endroits des explications qu'il y a eu entre cette cour et celle de Londres par rapport à la part que la première devrait prendre, si la guerre s'allumait en Europe. Voici ce que c'est. Cette courci doit avoir allégué que l'Angleterre ne l'avait informée dès le commencement des différends entre la France279-2 et elle qu'en termes généraux, et que, malgré cela, on n'avait rien oublié ici pour conjurer l'orage tant à Londres qu'à Paris, et même en Espagne. Qu'après les hostilités éclatées, l'Angleterre avait fait des insinuations ici pour le secours, si la guerre passait en Europe. A quoi, on doit avoir répondu ici que c'était ordinairement l'usage que, lorsqu'une puissance voulait commencer

Potsdam, 30 août 1755.

Je vous sais gré des particularités que vous m'avez marquées par votre dépêche du 20 de ce mois touchant les explications qu'il y a eu entre les cours de Vienne et de Londres relativement à la part que la dernière doit prendre à la guerre. Persuadé que je suis que la première ne voudra se vendre à l'Angleterre qu'au plus haut prix, il en saura bien arriver qu'elle se brouillera avec celle-ci, quand elle voudra trop renchérir et faire de fortes demandes. J'estime, d'ail-

une guerre, elle se consultait préalablement avec ses alliés, ce qui de la part de l'Angleterre n'avait point été fait; qu'elle ne devait cependant pas ignorer qu'il ne subsistait aucun traité qui obligeât cette cour-ci à entrer dans les affaires de l'Amérique, cette partie du monde étant entièrement exclue de tout engagement, mais que, si la guerre passait en Europe, on ne serait pas éloigné ici de faire un nouveau traité. Je sais de science certaine que, si ce traité de subsides a lieu, et qui, je suppose, pourra parvenir cet hiver à Londres à sa consistance, il sera des plus onéreux pour la nation anglaise. C'est là, Sire, l'essentiel de ce qui se traite depuis quelque temps entre les deux cours qui n'ont pas toujours été du même sentiment.“

leurs, que la cour de Vienne ne voudra pas se remuer au moment présent, mais attendre plutôt les évènements, bien que je croie que, vu que les affaires se compliquent de jour en jour, elle ne saura se dispenser d'agir l'année qui vient.

Il court cependant un bruit en Silésie que les Autrichiens tenaient prêt un corps de 15,000 hommes à marcher aux Pays-Bas, dès que les circonstances l'exigeraient. Quant aux autres nouvelles que nous avons, je vous renvoie à la dépêche ciclose des ministres.

Federic.

Nach dem Concept.



279-2 In der Vorlage verschrieben: l'Angleterre.