6956. AN DEN ETATSMINISTER GRAF PODEWILS IN BERLIN.

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Podewils berichtet, Berlin 29. August, auf das Cabinetsschreiben vom Tage zuvor: „Je ne manquerai pas d'exécuter fidèlement et avec tout le secret possible les ordres qu'il a plu à Votre Majesté de me donner en date du 28 de ce mois, touchant la lettre qu'Elle vient de recevoir d'un certain François d'Onzier, Suisse, datée de Stolpe du 21 de ce mois, sur les affaires de la Russie.

J'avoue qu'elle me paraît bien singulière et même fort suspecte.

Ou cet homme-là est un escroc qui veut attraper de l'argent de Votre Majesté, et, en ce cas-là, il voudra peut-être Lui en demander pour faire le voyage de Berlin; sur quoi. Votre Majesté voudra bien me donner Ses ordres, en cas que, pendant Son absence en Silésie, il pourra s'adressser à moi, pour en demander pour le voyage de Stolpe à Berlin.

Ou bien c'est un fripon et une de ces âmes damnées dont le grand-chance-

Potsdam, 30. August 1755.

Alles das weiss Ich, aber Geld vor den Menschen passiret nicht, auch nicht ein Groschen. Ich habe ihm nichts geantwortet, sondern nur durch jemanden sagen lassen, dass er nach Berlin reisen und sich da melden könne.

lier, comte de Bestushew, voudra se servir, peut-être de concert avec les ministres des cours de Vienne et de Londres, pour brouiller totalement Votre Majesté avec l'impératrice de Russie, sous prétexte qu'Elle veut entamer une conspiration pour la détrôner279-1 et pour la faire rompre avec Votre Majesté ouvertement, en se servant de ce fantôme d'une conspiration prétendue, pour y envelopper, s'il est possible, ses rivaux et ses ennemis particuliers, ce qui n'est pas fort difficile dans un pays où les simples soupçons servent de preuves et où la force de la question et des tourments arrachent des aveux involontaires.

En attendant, je crois qu'il faudra faire soigneusement observer cet hommelà à Stolpe et faire prendre garde aux lettres qu'il y pourrait recevoir ou écrire; car il ne paraît pas avoir envie de venir à Berlin, puisque, sans cela, il l'aurait bien marquée d'abord. Son intention, selon mes faibles lumières, paraît être de tirer quelque réponse par écrit de Votre Majesté dont il pourra faire usage relativement à ses propositions.“

 

Mündliche Resolution. Nach Aufzeichnung des Cabinetssecrerärs.



279-1 Vergl. S. 261.