7022. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION JEAN-DIDIER DE MALTZAHN A LEIPZIG.

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Maltzahn berichtet, Dresden 3. October, aus Depeschen Funcke's an Brühl: „Le grand-chancelier Bestushew a prié le sieur Guy Dickens d'insister auprès du chevalier Williams pour que celui-ci dispose sa cour à donner à la Czarine une gratification de 100,000 livres sterling pour les dépenses qu'elle avait faites, depuis que la négociation pour les subsides avait été entamée.328-4 Il le charge, de plus, d'effectuer auprès du ministre anglais que sa cour prête la somme de 10 à 12,000 livres sterling au grand-duc de Russie, pour le tirer des embarras extrêmes où le mettait son indigence, ce que le chevalier Williams a pris ad référendum.“

Potsdam, 11 octobre 1755.

Le rapport que vous m'avez fait du 3 de ce mois, m'a été fidèlement rendu. Les particularités que vous me marquez par l'apostille de votre dépêche touchant les grandes libéralités que le roi d'Angleterre doit faire à l'occasion de son traité avec la cour de Russie, m'ont fait plaisir, et il sera autant intéressant que curieux d'apprendre à la suite comment la cour de Londres envisagera toutes ces demandes de la part du grand-chancelier Bestushew. En attendant, je suis bien [aise] de pouvoir vous informer, quoique absolument pour votre direction seule et avec défense expresse de m'en garder un secret impénétrable, que j'ai appris par un très bon canal,328-5 auquel je puis entièrement me fier, que, loin que le ministère britannique eût reçu avec autant de satisfaction qu'apparemment le sieur Williams s'était

 

flatté, le traité de subsides signé entre lui et les ministres de Russie, ledit ministère, après en avoir examiné le contenu, n'a pas absolument voulu le ratifier, tant par la raison d'un cérémonial manqué par l'imprudence ou par l'ignorance de Williams, qui dans les deux instruments, au lieu de l'alternative des deux puissances contractantes, usitée dans de pareils instruments, a accordé dans tous les deux la préséance à l'Impératrice et les a signés sur ce pied — que par une autre plus importante que Celle-là, savoir pour ce que Williams [a signé] l'article secret, quoique sub spe rati, article que le ministère anglais a taxé de détruire tout le corps du traité,329-1 et qu'il est très mécontent du sieur Williams et fort piqué contre la cour de Pétersbourg. Aussi a-t-on renvoyé au premier son courrier avec ordre que, pourvu que la Russie ne voudrait pas remédier aux deux susdits articles, il ne devait plus en parler et rompre d'abord la négociation.

Voilà de quoi vous mettre sur la voie pour éclaircir encore mieux cette anecdote, au sujet de laquelle je vous recommande encore le plus grand secret. Au surplus, pour vous aider à supporter vos dépenses secrètes, le conseiller privé Eichel vous fera tenir à cet ordinaire par le sieur Splitgerber la somme de 1,000 écus en frédérics d'or, que celui-ci vous adressera directement, en feignant dans sa lettre à vous que c'était un argent que votre père avait fait adresser à son bureau, afin de vous le faire remettre à Leipzig.

J'attends votre rapport touchant la levée des défenses faites autrefois contre mes sujets commerçants en Saxe;329-2 après quoi, vous pourrez bien jeter le propos au premier ministre que vous croyiez qu'il serait convenable à présent de convenir réciproquement sur le jour propre où les commissaires autorisés des deux côtés dussent ouvrir leurs conférences à Halle.329-3

Federic.

Nach dem Concept.



328-4 Vergl. S. 327.

328-5 Berichte Michell's, London 23. und 26. September. Vergl. Nr. 7019.

329-1 Michell erwähnt in seinem Berichte, London 23. September, diesen „article secret, dont on n'a pas su me dire le contenu, mais qui détruit tout-à-fait le corps du traité par les clauses artificieuses qui y étaient insérées.“

329-2 Vergl. S. 319.

329-3 Vergl. S. 320.