<14> vous m'en informiez, incontinent après, de la manière la plus exacte et que j'y puisse compter, en renvoyant expressément le courrier avec le rapport que vous m'en ferez, en attendant que vous poursuivrez la négociation et que vous m'enverrez par un autre courrier le traité de neutralité signé selon mes intentions, quoique ce soit huit jours plus tard.

Je finis par vous dire que vous devez tout attendre de ma reconnaissance, si vous vous conduisez dans cette négociation en conséquence du zèle et de l'attachement pour mes intérêts et pour mon service que vous m'avez fait éprouver jusqu'ici, et conformément à mes ordres et intentions, et, quant aux avances que vous avez faites au sujet de l'envoi de votre premier courrier, j'ai ordonné au sieur Splitgerber de vous les faire rembourser incontinent par son correspondant à Londres contre votre quittance, et, s'il y a d'autres frais encore que vous débourserez à ce sujet, vous n'aurez qu'à m'envoyer les comptes, qui vous seront bonifiés d'abord.

Federic.

A.
Instruction secrète au sieur Michell à Londres.

Berlin, 4 janvier 1756.

La commission dont je vous charge, est très importante, pourquoi vous devez vous en acquitter avec la plus grande prudence. Je ne veux ni tromper les Anglais, ni n'être trompé par eux;1 mais comme il y a une façon de l'être en employant des termes vagues et d'une explication indéterminée, je vous enjoins surtout et je vous ordonne de ne vous relâcher en rien sur l'article secret qui regarde l'exclusion du Brabant et de la Flandre de la garantie de l'Allemagne, ni du nom d'Allemagne substitué à celui d'Empire Germanique, qui pourrait faire sousentendre le cercle de Bourgogne comme compris dans la garantie.

Il faut surtout que vous fassiez sentir aux ministres anglais que n'ayant d'autre raison pour faire ce traité que le désir que j'ai de maintenir mes États et l'Allemagne en paix, je ne voulais m'engager à rien qui pût m'entraîner dans la guerre, et que, si j'avais eu l'envie de la faire, je n'aurais jamais donné les mains à ce traité.

Quant au ménagement que le Roi veut garder pour tenir ce traité secret,2 ce sont des choses qui me sont entièrement égales. Qu'il envoie un ministre, qu'il n'en envoie point, il lui est libre sur cela de faire ce qu'il trouve à propos; mais quant à l'étendue de la garantie, je ne prétends pas que sous aucun prétexte on puisse l'étendre au delà des possessions du Roi en Allemagne.3




1 Vergl. Bd. XI, 414.

2 Vergl. S. 4.

3 In einem eigenhändigen ersten Entwurfe des Königs „Instruction à Michell“ folgen hier die in der Ausfertigung fortgelassenen Sätze: „Je peux être ami du roi d'Angleterre, mais je ne peux jamais l'être de l'Impératrice. Je ne lui demande aucune garantie, ni ne lui en donnerai de même. Vous pouvez encore par manière de discours faire observer au ministère d'Angleterre que je lui rends un grand service en le soulageant par ce traité des énormes subsides qu'il aurait été obligé de payer aux Moscovites, et qui n'auraient cependant pas préservé l'électorat d'Hanovre de sa ruine; vous lui ferez remarquer encore qu'il est payé d'ingratitude par la cour de Vienne, pour laquelle il a tout sacrifié durant la dernière guerre, et qu'il est bon dans plus d'une occasion d'avoir plus d'une corde à son arc, qu'il peut arriver que cette cour arrogante se sépare tout-à-fait d'eux, et qu'alors ils seront bien aises de trouver dans l'Empire un allié qui soit en état de leur Tendre les services que je peux leur rendre.“ Die folgenden Worte „Vous leur direz“ bis „et la Flandre“ sind in diesem eigenhändigen ersten Entwürfe nachträglich, hinter einem Schlussstriche, hinzugefügt.