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pieds! Si Votre Majesté pouvait disposer à son gré de Ses forces de Prusse, l'Autriche n'aurait qu'à trembler; car sa supériorité en cavalerie1 ne décidera de rien, vu que, dans le pays où l'on aura à faire la guerre, le terrain n'est guère propre à beaucoup de cavalerie, et qu'elle devient à charge à une armée qui ne peut agir en pays découvert,“

et je vois qu'en gros vous pensez à peu près comme moi. Je pars la semaine prochaine pour Berlin, et nous ne pourrons nous voir que vers le 20 de janvier;2 cela n'empêche pas que vous ne puissiez faire vos magasins, comme vous l'avez projeté, à Neisse et Schweidnitz, ainsi qu'à Breslau.

Quant au projet de campagne de l'année prochaine, vous comprenez bien qu'il faut voir plus clair qu'on ne le fait à présent, dans les desseins de l'ennemi et dans les secours qu'il peut attendre de ses alliés, pour former sur cela un raisonnement solide et prendre des mesures en conséquence. Je prends mes précautions cependant, et surtout je travaille ici avec assiduité pour l'augmentation des troupes,3 objet important et qui, selon les apparences, me donnera les moyens de prendre la supériorité sur les ennemis, après avoir battu une couple de leurs armées. Les troupes de Flandre recevront leurs quartiers près d'Eger, on leur fait déjà place; mais, malgré tous ces arrangements et les efforts que prétendent faire les Autrichiens, il manquent d'une part d'argent et d'une autre il leur sera impossible d'ouvrir la campagne, du moins de commencer les grandes opérations, avant le mois de juin; nous en sommes logés là de même. Adieu, mon cher Maréchal, je vous souhaite la bonne année et vous embrasse de tout mon cœur.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei. Die Ausfertigung war eigenhändig.


8496. AU SECRÉTAIRE MICHELE A LONDRES.

Dresde, 1er janvier 1757.

J'ai reçu votre rapport du 17 de ce mois, et j'en ai appris à regret qu'on continue également de s'épancher en belles paroles, mais de perdre le temps qu'il faut pour exécuter.4 Si donc les ministres ne veulent pas prendre plus à cœur les intérêts de l'Allemagne, ce sera principalement le Roi leur maître qui s'en ressentira; car l'on doit être convaincu que tout ce que j'ai fait jusqu'à présent d'ouvertures et de propositions aux ministres anglais par rapport aux affaires de l'Allemagne et aux mesures à prendre,5 n'a été fait qu'en vue de sauver les possessions de Sa Majesté Britannique dans ce pays-là, n'ayant jusqu'ici rien demandé pour moi; de sorte que, pourvu que l'on n'y veuille pas prendre attention, je m'en lave les mains, si ensuite les Autrichiens avec les Français forcent le landgrave de Hesse-Cassel de retirer ses troupes et de les séparer de celles d'Hanovre, et obligent



1 Vergl. S. 140. 177.

2 Vergl. S. 178.

3 Vergl. S. 153.

4 Vergl. S. 166. 176.

5 Vergl. Nr. 8352. 8354. 8415. 8416.