<343> maritimes de la Russie. Comme je compte que vous réussirez d'autant mieux à réveiller de plus en plus l'attention de la cour de Danemark, je veux que vous lui insinuiez adroitement et glissiez partout dans le public que les cours de Vienne et de France venaient de conclure entre elles depuis peu une convention séparée et secrète, de laquelle il transpirait que la cour de Vienne s'était engagée par elle de céder le reste de ses Pays - Bas à la France à perpétuité, à condition que cette dernière aiderait la cour de Vienne, même de toutes ses forces, le cas l'exigeant, à reconquérir sur moi la Silésie.1

Pour ce qui concerne les soupçons que vous avez conçus, principalement contre le ministère d'Hanovre, il est hors de doute qu'il y ait eu sur le tapis une négociation sur la neutralité de l'Hanovre.2 Je crois même que ledit ministère a eu une fort grande envie de faire goûter cette négociation; mais la cour d'Angleterre et Sa Majesté Britannique elle-même ont entrevu les suites et les conséquences d'une neutralité fallacieuse offerte pour le pays d'Hanovre, et l'ont rejetée, en déclarant rondement qu'ils ne voulaient entendre à point de propositions de paix dans lesquelles je ne fusse compris. Comme, d'ailleurs, le roi d'Angleterre vient de faire en dernier lieu la démarche que vous saurez sans doute, envers son Parlement,3 de lui demander des subsides, qui lui ont aussi été accordés, pour soutenir ses engagements avec moi et pour être à même de protéger ses États d'Allemagne, il n'est presque pas croyable qu'au même temps que ce Prince reçoit des subsides pour défendre son électorat, il dût donner les mains à la convention de neutralité en question.4

Federic.

Nach dem Concept.


8691. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.

Dresde, 6 mars 1757.

Votre rapport du 25 de février dernier m'est bien entré. L'effronterie de la cour de Vienne est surprenante, lorsqu'elle s'émancipe déjà de faire des reproches aux cours mêmes pour lesquelles elle devrait pourtant avoir de la considération,5 dès qu'elles ne veulent pas se soumettre aveuglément à ses volontés, et elle fournit par là des échantillons de ce qu'on serait en droit d'attendre d'elle, au cas que cette orgueilleuse cour vînt à réussir pour l'accomplissement de ses desseins vastes et ambitieux.

Au demeurant, si les Hollandais présument de vouloir rester tranquilles à l'occasion de la marche prochaine d'une armée française sur le Rhin et se laisser entourer paisiblement et couper de toute



1 Vergl. S. 332. 342.

2 Vergl. S. 279. 296.

3 Vergl. S. 331. 338.

4 Vergl. S. 339.

5 Der Baron Reischach hatte in einer speciell erbetenen Audienz bei der Statthalterin Klage darüber erhoben, dass das Haus Nassau auf dem Reichstage seine Stimme nicht mit der der Mehrheit vereinigt habe. Vergl. auch S. 316.