<363> vert pour agir. Je ne manquerai pas d'informer Votre Majesté de toutes les nouvelles qui parviendront à ma connaissance, ainsi que de tous les évènements qui arriveront. L'assurant de la haute et parfaite estime avec laquelle je suis, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère

Federic.

Dresde, 11 mars 1757.

Monsieur mon Frère. La communication que Votre Majesté a eu la bonté de me faire1 des indignes propositions que Lui ont faites les Autrichiens et Français, m'a causé la plus vive reconnaissance. J'ai été étonné de l'effronterie de nos ennemis de croire pouvoir séparer les intérêts de l'électorat d'Hanovre de celui de l'Angleterre et d'imaginer que leur bonne foi épargnerait l'électorat d'Hanovre, après qu'ils m'auraient « écrasé », pour me servir de leur expression favorite.2

Il est bien certain que l'intention des Français serait, s'ils venaient à bout de me subjuguer, de retomber ensuite sur les possessions allemandes de Votre Majesté selon leur premier plan, pour forcer par là l'Angleterre à une paix qui leur fût avantageuse; ce piège était trop grossier pour n'être pas découvert d'abord, sans compter qu'il ne serait pas permis en politique de se fier à un ennemi irréconciliable.

La grande confiance que j'ai en Votre Majesté, m'oblige de ne Lui point déguiser les nouvelles que le général de Schmettau me marque d'Hanovre.3 Il assure qu'il y passe des courriers autrichiens et que le bruit de la neutralité se renouvelle, que des gens instruits prétendent même savoir qu'on ne traîne les préparatifs de la guerre que pour avoir un prétexte à se dire forcé à la neutralité, et que le ministère ne cherche qu'une excuse pour autoriser cette démarche. Je lui avais demandé s'il était vrai, comme je l'avais vu par les gazettes — et dont je lui marquais mon contentement — que le duc de Cumberland aurait le commandement de l'armée des alliés; il m'a répondu que le général Zastrow était nommé.

Je ne dois point dissimuler à Votre Majesté qu'en combinant tous ces faits, j'aurais lieu d'entrer dans les plus grandes défiances, mais ce qui me rassure, c'est le caractère de Votre Majesté; Elle sait que je ne suis engagé dans cette guerre que pour avoir pris des mesures avec Elle pour la sûreté de Ses États,4 et je suis sûr que bien loin de m'abandonner dans la crise présente, Elle remplira Ses engagements avec la bonne foi dont Elle a donné tant de marques éclatantes pendant Son règne glorieux. C'est avec cette ferme confiance que je suis avec la plus haute estime, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère

Federic.

Nach der Ausfertigung im König!. Staatsarchiv zu Hannover. Eigenhändig.



1 Vergl. S. 362 Anm. 3.

2 Vergl. Nr. S639.

3 Bericht Schmettau's, d. d. Hannover 8. März 1757. Vergl, Nr. 8711. 8716.

4 Vergl. Nr. 8712.