8332. AU CAPITAINE MARQUIS DE VARENNE A SMYRNE.

Dresde, 14 novembre 1756.

Après avoir attendu assez longtemps quelque nouvelle de vous,43-1 j'ai reçu à la fin votre lettre du 12 du mois de septembre, dont, à la vérité, j'ai été content, mais sur laquelle il faut que je vous dise que, les circonstances s'étant bien changées depuis ce temps-là, et le système de l'Europe ayant pris tout une autre face par la guerre qui s'est élevée entre moi et la Reine-Impératrice, et par les liaisons qu'elle a prises avec la France par le traité de Versailles, fait le printemps passé, ma volonté est que, sans vous arrêter plus aux lieux où vous êtes, et sans avoir plus aucune communication avec le ministre de France,43-2 vous devez partir d'abord et retourner ici par la voie la plus sûre que vous trouverez convenable, en évitant surtout de toucher aux pays de la domination ni de la France, ni de l'Autriche, pour ne pas risquer. Quant à vos pleins-pouvoirs, lettres de créance et instructions, vous en aurez un soin particulier pour que vous n'en risquiez rien, et en tout cas vous n'aurez qu'à les brûler afin de ne pas les commettre. Vous vous conformerez exactement à mon intention et retournerez ici au plus tôt possible, en gardant l'incognito et avec le moins d'éclat que faire se pourra.

Federic.

Nach dem Concept.



43-1 Vergl. Bd. XII, 470; XIII, 253.

43-2 Vergennes in Constantinopel.