8450. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A ERLANGUE.

[Dresde,] 18 [décembre 1756].

Ma très chère Sœur. Je suis au désespoir de voir par votre lettre que vous êtes toujours incommodée; je crains'fort que l'agitation de l'esprit n'y contribue beaucoup et que je n'en sois la cause innocente. Je vous rends mille grâces de la pièce que vous avez eu la bonté de me communiquer;150-2 ce n'est pas de ce côté-là que j'appréhende, mon grand embarras est d'être bien instruit de leurs projets pour l'année prochaine.150-3 Nous n'avons point de poste fixe à Schleiz, ce sont des patrouilles du régiment de Zieten qui y vont pour tourner les Autrichiens par leur gauche.

Hasse partira lundi150-4 pour Baireuth, je ne lui donnerai qu'une lettre de compliments,150-5 ne me fiant à personne dans la situation présente des affaires, où je serais au désespoir de vous commettre. Je m'étonne des variations de la cour de Vienne dans le choix de ses généraux;150-6<151> il paraît bien par là que la cour n'est pas sans intrigues et que tout le monde n'est pas d'accord. Je vous embrasse mille fois, ma très chère Sœur, en vous suppliant de ne rien hasarder, de crainte que dans ces temps de crise il ne vous en revînt du chagrin, qui me serait plus douloureux que tout ce qui pourrait m'arriver, vous assurant que je suis avec la plus vive tendresse, ma très chère Sœur, votre très fidèle frère et serviteur,

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



150-2 Angaben über den Marsch der österreichischen Truppen aus den Niederlanden nach Böhmen.

150-3 Vergl. S. 118. 148.

150-4 20. December.

150-5 Nr. 8451.

150-6 Die Markgräfin hatte, Erlangen 13. December, eine Nachricht mitgetheilt, wonach der Plan, Karl von Lothringen an die Spitze der österreichischen Armee zu stellen, wiederum fallen gelassen sei.