<251> envoyiez ce projet au roi d'Angleterre, par quelle augmentation vous vous trouverez sûrement en état de résister à l'ennemi pendant la campagne qui vient.

Quant aux opérations militaires, je prie Votre Altesse d'avoir la bonté de porter toujours Ses vues en avant, et alors vous remarquerez bientôt quand et où il sera temps de donner bataille, parceque, si vous ne la donnez pas en cet état-là, il peut vous arriver des accidents fâcheux qui vous forcent et vous obligent à vous battre, comme il arriva fâcheusement au duc de Bevern,1 quand vous n'y êtes préparé ni arrangé.

De cette façon-là, un général peut agir de la même façon qu'un roi, qui agit aussi selon les règles, mais qui entreprend courageusement comme un général, quand il tient toujours les choses préparées, et quand il s'agit du bien des affaires et de l'État.2 Comme je ne doute point que vous ne tâchiez de pousser avec bien de la vivacité les Français, je vous prie de penser à l'évêché de Paderborn, quand vous aurez passé le Wéser. Je suis avec toute la considération et estime possible, Monsieur mon Cousin, de Votre Altesse le bon et très affectionné cousin

Enfin, mon cher, j'espère avoir bientôt de bonnes nouvelles de vos opérations. Il faut travestir vos pleutres en héros,3 et pourvu qu'ils aient quelque avantage sur les Français, vous verrez fanfaronner vos lourdauds, et vous pouvez les mener au diable; mais je prévois qu'il faudra donner un bon coup de collier. Cependant, voilà un nouveau général4 qui arrive le moment que toutes les humeurs sont en fermentation, et que peut-être Villemur5 aura commencé à faire des dispositions. Cela doit donner lieu à bien des tracasseries, à des ordres opposés, des mesures changées, toutes circonstances dont vous pourrez profiter.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin. Der Zusatz eigenhändig.


9782. UNTERREDUNG DES KÖNIGS MIT DEM GROSSBRITANNISCHEN MINISTER MITCHELL.

[Breslau, Februar 1758.]

Mitchell berichtet an Holdernesse, Breslau 19. Februar, (private): „...Upon an insinuation I made to the King of Prussia, he owned to me that he once thought of going to assist the King's army himself,



1 Vergl. S. 53.

2 Prinz Ferdinand hatte, Lüneburg 9. Februar, geschrieben: „Un général agit autrement que le souverain qui commande ses armées, et ce qui n'est qu'audace dans le second, est taxé de témérité dans le premier, dont on ne manque jamais de le rendre responsable, si la fortune lui est contraire.“

3 Vergl. S. 219,

4 An die Stelle von Richelieu trat seit Anfang Februar der Graf Clermont als Oberbefehlshaber der französischen Truppen. Vergl. S. 191. Anm. z.

5 Vorlage: Vilmur.