9660. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE A LEIPZIG.

Breslau, 2 janvier 1758.

Mon cher Frère. Bon jour, bon an! Je fais mille vœux pour vous, pour votre prospérité et pour votre conservation. Je suis charmé des nouvelles que vous me donnez du prince Ferdinand, dont je n'en ai pas reçu de longtemps :

La montagne en travail enfante une souris.

Je vous ai expliqué naturellement ce que je pensais de son opération;146-4 je souhaiterais cependant beaucoup qu'il pût décider quelque chose là-bas ou du moins harceler les Français pendant l'hiver, ce qui leur rendra la vie insupportable.

Vous avez très bien fait de signifier l'exécution à messieurs d'Anhalt;146-5 il ne faut pas ménager ces messieurs : ils sont dans le cas de ces Chrétiens que Dieu rejette de sa bouche parcequ'il les a trouvés tièdes.146-6

Dieu merci! mon frère Ferdinand est hors de danger.146-7 J'espère qu'il se remettra dans peu tout-à-fait.

Les Autrichiens nous ont empesté la paix par leur maudite maladie hongroise;146-8 il y a beaucoup de villages que je suis obligé de laisser vides, pour que la contagion ne gagne pas les troupes.

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Tout est fort tranquille sur les frontières; le froid et le dégoût me sont un bon rempart pour la sûreté de nos quartiers; à peine 1000 hommes de la garnison de Liegnitz147-1 ont repassé en Bohême, le reste est déserté.

Lehwaldt doit être à présent auprès de Stralsund;147-2 messieurs les Suédois seront à coup sûr les premiers qui feront la paix,147-3 et quand une fois le chapelet commence à se dévider, alors, pour l'ordinaire, cela va tout de suite.

Adieu, mon cher frère. Voici une lettre que je vous prie de faire tenir à son adresse,147-4 vous assurant de la parfaite estime et de la tendre amitié avec laquelle je suis, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



146-4 Vergl. Nr. 9644.

146-5 Vergl. S. 52. In einem Schreiben an die anhalter Fürsten, d. d. Breslau 2. Januar, zeigt der König denselben an, dass er von den am 16. December (vergl. Nr. 9592) gestellten Forderungen nicht abgehen werde.

146-6 Offenbarung Johannis III, 15. 16.

146-7 Vergl. S. 127. 135. Vergl. vom selbigen Tage auch das Schreiben des Königs an den Prinzen Ferdinand von Preussen in den Œuvres Bd. 26, S. 540.

146-8 Vergl. über diese Krankheit: Histoire de la guerre de sept ans. Ch. VII. Œuvres Bd. 4, S. 181. 182.

147-1 Vergl. S. 131.

147-2 Vergl. S. 139.

147-3 Vergl. auch das Schreiben an die Herzogin von Gotha vom 2. Januar in den Œuvres Bd. 18, S, 168.

147-4 Vermuthlich das Schreiben an die Markgräfin von Baireuth vom 2. Januar, Nr. 9659.