9702. A LA REINE DE SUÈDE A STOCKHOLM.

Die Königin von Schweden schreibt, Stockholm 24. November: „Mon très cher Frère. Je commence par vous féliciter sur la victoire que vous venez de remporter sur les Français. Je la crois complète, quelque chose que l'on fasse ici pour le cacher : j'en juge par les visages allongés et la mauvaise contenance. Ma joie en est si grande que j'ai toute la peine du monde à la contenir, me flattant que cet avantage changera à présent toutes vos affaires.

Selon toute apparence, vous aurez bientôt fini avec nous. Si la Providence pouvait faire tomber Fersen ou Lantinghausen, Lieven183-2 ou Ehrensvard entre vos mains, je vous prie de les garder le plus longtemps que possible, surtout Fersen, qui est mon plus mortel ennemi, et le même qui a été maréchal de la Diète.183-3

Tout ce que je puis vous dire, c'est que Williams qui a été ici,183-4 m'a assuré que le Grand-Duc et la Grande-Duchesse étaient très bien intentionnés, mais le parti français travaillait à une révolution en faveur d'Iwan; que c'est à Bestushew et au Grand-Duc qu'on doit la retraite des Russes;183-5 que l'Impératrice est moribonde et qu'a son décès on prendra des mesures si justes qu'en peu de temps la cabale française sera écrasée et Schuwalow pendu.

Je risque beaucoup, mon cher frère, vous écrivant. Dieu veuille que ma lettre vous parvienne! J'appréhende tout, mais il n'y a rien qui me retienne, quand il s'agit de vous prouver mon attachement. Ma situation est toujours des plus tristes, je ne vous en parle pas; mais si vous êtes heureux, je mourrai contente.

P. S.

Instruisez-moi, au moins par la gazette de Berlin, de votre santé et de celle de mes frères. Avertissez encore le duc de Brunswick de se défier du colonel Tunder-<184>Feld qui est à son service. C'est un misérable, à telles enseignes qu'on a lu aujourd'hui en plein sénat une de ses lettres à Scheffer, avec un commentaire méchant et équivoque sur la dernière bataille.“

[Breslau, janvier 1758.]184-1

J'espère que vous serez contente de ce qui se passe actuellement auprès de Stralsund;184-2 vous pouvez peut-être en profiter. Quant à ce qui se passe ici, je l'ai fait mettre dans toutes les gazettes.184-3 Je désirerais fort que le mauvais succès des affaires suédoises les obligeât à faire la paix. J'ai fort pressé l'Angleterre d'envoyer un ministre à Stockholm ; cela pourrait se faire par sa médiation.184-4 Je ne serai pas difficile pour les conditions, et je voudrais que vous en eussiez l'honneur, pour que cela vous fît un mérite auprès de la nation.184-5 Je ne crois pas le quart de ce que Williams dit, c'est un homme éventé; je souhaiterais que cela fût vrai, mais j'en doute.

Les Français et les Autrichiens ont été bien frottés, les Autrichiens davantage, parcequ'ils sont plus braves et qu'ils ont tenu plus longtemps.184-6

Ne vous flattez pas que je prenne des Suédois, ce sont des gens de précaution qui fuient 20 milles, pour ne point être attrapés.

Mon frère Henri est guéri d'une légère blessure qu'il a reçue au bras;184-7 mon frère Ferdinand a eu la fièvre chaude, mais il est hors danger. 184-8

Federic.

Nach dem Concept. Eigenhändig auf der Bückseite des Schreibens der Königin. 184-9



183-2 Vergl. Bd. X, 309.

183-3 Vergl. Bd. XI, 367. 369; XIV, 288.

183-4 Vergl. S. 85. 154.

183-5 Vergl. Bd. XV, 494.

184-1 Das Schreiben des Königs war in der Ausfertigung vom 16. Januar datirt, wie die Antwort der Königin Ulrike, d. d. Stockholm 10. Februar, ergibt.

184-2 Vergl. S. 154. 159. 171.

184-3 Vergl. S. 79. 113. 130. 163.

184-4 Vergl. S. 71. 170.

184-5 Vergl. S. 108.

184-6 Vergl. S. 79.

184-7 Vergl. S. 9. 68.

184-8 Vergl. S. 174.

184-9 Ebenfalls eigenhändig befindet sich auf der Rückseite des Schreibens folgende Weisung für den Cabinetssecretär: „Nach Brunswick an Herzog eine Warnung wegen den Obersten Tunderfeld, desgleichens am Pr. Ferdinand.“ Die beiden hierauf erfolgten Schreiben an den Herzog von Braunschweig und an den Prinzen Ferdinand führen das Datum: Breslau 17. Januar 1758.