<262>

qu'il était autorisé de la part des cours de Vienne et de Versailles de déclarer à tous les princes de l'Empire le désir des deux cours pour mettre fin à cette malheureuse guerre, et qu'il allait par leurs ordres à La Haye, pour faire la même insinuation au ministre de Votre Majesté et à celui d'Angleterre. Le sieur de Waitz a répondu que ce désir serait fort louable, mais qu'il ne voyait pas comment on pourrait le concilier avec les procédures étranges du Conseil Aulique et tant d'autres démarches qui ne visent pas à moins qu'à la ruine de toute l'Allemagne. Le prétendu négociateur a voulu excuser en quelques façons l'Empereur et a montré plusieurs lettres particulières où il était parlé en termes vagues de pacification, et a produit un passe-port de l'Impératrice-Reine pour son voyage; mais il n'a été question d'aucun plein pouvoir. Comme le personnage est des plus suspects, je crois que j'agirai conformément aux intentions de Votre Majesté en avertissant le sieur de Hellen d'être fort sur ses gardes avec un homme de cette trempe.“

Je vous remercie de ce que vous m'avez appris au sujet du baron Seckendorff. La réponse que le sieur Waitz lui a faite sur les ouvertures qu'il a bien voulu lui faire, est très juste. Quoique vous l'accusiez à bon droit de personne suspecte, il faudra pourtant voir ce qu'il chipotera en Hollande, et de quelle façon il s'y conduira, dont, à ce que j'espère, le sieur de Hellen, après que vous l'avez déjà prévenu et instruit, conformément à mes intentions, nous rendra bon compte. Aussi faudra-t-il que Hellen, quand Seckendorff voudra lui faire des propositions, ne lui réponde autre chose, sinon qu'il n'était nullement instruit [ni] autorisé d'entrer avec lui sur quelques propositions, ni d'en entendre de lui.1 Cependant, si contre tout ce que je m'imagine, Seckendorff déclare quelque chose à La Haye d'une pacification, alors et dans ce cas je tiendrai confirmées les nouvelles que Rexin nous a mandées au sujet de l'intention de la Porte de rompre avec les Autrichiens. Car, à moins de la crainte d'une pareille rupture, je ne trouve aucune bonne raison qui dût obliger les Autrichiens et les Français à faire des propositions de paix. Mais, supposé ce cas, il se pourrait bien qu'on eût détaché Seckendorff seulement pour sonder préalablement les esprits, à quoi il n'aurait pas tout-à-fait besoin de pleins pouvoirs.

Au surplus, je ne doute pas que vous n'ayez reçu le double du rapport de Benoît du 13 de ce mois. Quoique ses rapports ne soient pas toujours fort exacts, je crois cependant que tant y a qu'on puisse compter que les Russes songent à se retirer vers la Prusse.2 S'ils y sont une fois, et que les Turcs remuent alors, je crois que nos affaires prendront tout autre face qu'elles n'ont eue jusques ici.

Il y a ici des positions qui nous arrêtent, nos quatre armées sont vis-à-vis les unes des autres, mais aucunes d'elles ne peuvent s'attaquer; ceci traînera, tout restant dans la même situation, jusqu'au 12 d'octobre environ.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.



1 Die gleichen Befehle empfängt Hellen auch durch einen folgenden Cabinetserlass, d. d. Schönfeld 23. September.

2 Vergl. S. 247. 251.