<616> ennemis.1 Je suis persuadé que cela intimidera furieusement M. Daun sur ses détachements. La seule façon de venir à bout de cet homme-là, c'est de s'attacher à ses subdélégués et les bien frotter.

Vous avez deux moyens pour obliger Daun à rebrousser chemin: l'un est celui de le tourner du côté d'Eilenburg et de Wurzen, l'autre est celui de faire marcher le détachement de Hülsen2 droit à Meissen, d'où il peut chasser auparavant l'armée de l'Empire et les renvoyer, le pied au cul, à Dresde, passer ensuite à Meissen et déranger tous les convois de vivres qui viennent à l'armée de Daun. Hülsen sera aujourd'hui à Muskau et son avant-garde à Spremberg. Comme il y a déjà quelques jours que je lui ai envoyé tout son itinéraire,3 et que sa marche est dirigée à Torgau, il ne dépendra que de vous de l'y faire passer la rivière; et comme il a quarante et quelques pontons avec lui, cela vous donnera moyen d'établir des ponts où vous le jugerez à propos.

Quant à ma santé, la fièvre m'a abandonné, les douleurs de la goutte commencent à me quitter, et je me flatte qu'en quelques jours je pourrai me mettre en marche. Voici à peu près mon projet. J'ai avec moi un bataillon de Kreytzen et 400 hussards et dragons; dès que les Russes se seront entièrement retirés d'ici de la frontière, j'enverrai mes hussards et mon bataillon à Sagan. Je ferai cette route en poste, et de là je marcherai en partisan par la Lusace, faisant quatre milles par jour et choisissant le chemin le plus sûr pour arriver ainsi à Torgau. Je vous manderai le jour où je pourrai arriver, et je vous prierai de me faire préparer un quartier à Torgau vers ce temps-là. Je compte, à vue de pays, d'être en cinq jours à Sagan et que, vers le 11 de ce mois, je serai à Torgau.

Pour ce qui regarde les ingénieurs,4 j'ai pensé à Lefèbvre qui est à Neisse.5 Je lui donnerai ordre de venir ici incessamment, et je l'amènerai avec moi. Si vous voulez faire venir Balbi, il ne dépendra que de vous, mais je vous conjure surtout de vous bien pourvoir de bombes et de mortiers, qui contribueront plus que tout le reste à accélérer la prise de Dresde.

Le corps de Hülsen en tout, avec les canonniers, peut faire 6 ou 7000 combattants; ainsi votre armée montera à passé 60000 hommes.



1 Der Prinz hatte am 29. October bei Pretzsch das Corps des österreichischen Generals Prinzen von Arenberg geschlagen. Auf preussischer Seite hatten sich der Oberst von Gersdorff, Chef des Husarenregiments Gersdorff, und der Major von Lossow von den Möhring-Husaren besonders ausgezeichnet.

2 Vergl. S. 607. 608. 609. 614.

3 Vergl. Nr. 11552.

4 Der Prinz hatte gemeldet, dass es ihm für den Fall der Belagerung von Dresden an Ingenieuren fehlen würde, und um die Erlaubniss gebeten, den Obersten Balbi aus Magdeburg kommen zu lassen.

5 Vergl. S. 269.